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Dynamique hydrogéomorphologique du "kori mountséka" et ses effets socioéconomiques:approche méthodologique

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par Mahamadou Bahari
Université Abdou Moumouni de Niamey - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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République du Niger
MESS/R/T
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY
Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Département de Géographie

Mémoire de DEA :
Milieux et Sociétés des Espaces arides et Semi arides : Aménagement-Développement
Option : Aménagement et Gestion des Ressources naturelles

Dynamique hydrogéomorphologique actuelle du Kori Mountséka (Département de Birni Konni, Région de Tahoua) et ses effets socioéconomiques : approche méthodologique.

Présenté et soutenu par
BAHARI IBRAHIM Mahamadou

Sous la direction de : Membres du jury

BOUZOU MOUSSA Ibrahim Président : YAMBA Boubacar

Maître de conférences, HDR, FLSH/UAM Maître de conférences, FLSH/UAM

Assesseur : FARAN MAIGA Oumarou Maître assistant, FLSH/ UAM

.

Table des matières

Table des matières 2

TABLE DES CARTES, FIGURES, PHOTOS ET TABLEAUX 4

Listes des cartes 4

Listes des figures 4

Liste des tableaux 4

Listes des photos 4

Sigles et abréviations 5

DEDICACE 6

Avant propos 7

Résumé 8

Introduction 9

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE 11

1 Problématique 11

1. 1 Présentation du problème 11

1. 2 Revue de littérature scientifique 14

1. 2. 1 Revue de littérature scientifique internationale 14

1. 2. 2 Les études scientifiques sur le bassin versant de Mountséka 19

2. Objectif de l'étude 20

3. Les grandes questions scientifiques 20

4. Méthode et outils de travail 21

4.1 Méthode 21

4.1.1 La collecte et l'acquisition des informations 21

4.1.1.1 Recherche documentaire 21

4.1.1.2 Les archives 21

4.1.2 Analyse et traitement des données 22

4.1.3 Observation du terrain 22

4.2 Matériels et outils 23

CHAPITRE 2 : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 25

2.1 L'environnement physique 25

2.1.1Géologie, hydrogéologie et hydrologie 25

2.1.2 Géomorphologie, sols et végétation 26

2.1.3 Le climat 28

2.1.3.1 Les précipitations 29

2.1.3.2 Les vents et températures 30

2.2 Le cadre humain : les activités socio économiques 32

2.2.1 Le village de Mountséka 33

2.2.2 Le village de Kanguiwa 34

CHAPITRE 3 : APPROCHES METHODOLOGIQUES PROPOSEES 36

3.1 La dynamique hydrogéomorphologique du kori Mountséka 36

3.1.1 Les différentes approches appliquées au Niger 36

3.1.2 Proposition d'une approche méthodologique 37

3.1.2.1 Le choix du modèle 37

3.1.2.2 Analyse et traitement des données relatives aux quatre domaines des facteurs du

ruissellement et de l'érosion : climat, sol, occupation du sol et topographie 41

3.1.2.2.1 Le climat 41

3.1.2.2.2 L'occupation du sol 45

3.1.2.2.3 Le sol 48

3.1.2.2.4 La topographie 49

3.2 Les effets socioéconomiques 50

3. 3 Protocole provisoire de recherche pour la thèse 51

3.3.1 Choix du concept 51

3.3.2 La cartographie : subdivision du bassin versant du Kori Mountséka en sous bassins

versants 53

3.3.3 L'instrumentation : secteur médian du bassin versant 53

3.3.3.1 Le suivi hydrologique 53

3.3.3.2 Les parcelles d'érosion : mesures du ruissellement 54

3.3.3.3 L'érosion linéaire 55

3.3.3.4 Guide d'entretien et questionnaire pour l'appréciation des effets socioéconomiques 55

3.3.3.4.1 Le guide d'entretien 55

3.3.3.4.2 Le questionnaire 56

Conclusion générale 58

Références Bibliographiques 59

TABLE DES CARTES, FIGURES, PHOTOS ET TABLEAUX

Listes des cartes

Carte 1: localisation du bassin versant du kori Mountséka 10

Carte 2: instrumentation du bassin versant du kori Mountséka 57

Listes des figures

Figure 1: évolution de la pluviométrie à Birni N'konni de 1961à 2007 30

Figure 2: courbe des températures maximales et minimales et évapotranspiration potentielle à

Birni N'konni 31

Figure 3: corbe des vitesses et direction des vents à la station de Birni N'konni de 1961 à 2006 32

Figure 4: structure du modèle SLEMSA 40

Figure 5: cumuls pluviométriques de Mountséka et Bayzo en 2007 43

Figure 6: cumuls pluviométriques de Mountséka et Bayzo en 2008 43

Liste des tableaux

Tableau 1:répartition de la population par sexe dans quelques localités du bassin versant du kori Mountséka en 2006 Source: INS (en gras localités visitées). 35
Tableau 2: résultat de l'ajustement de la loi normale (maximum de vraisenblance): station de

Birni N'konni 44
Tableau 3: résultat de l'ajustement des pluies maximales par la loi normale (maximum de

vraissemblance): Station de Doutchi 44
Tableau 4: fractions granulométriques des unités morphopédologiques de Dan Fourma à Koujak

(Profondeur du prélèvement 20 cm). 49

Tableau 5:formes de quelques ravines sur le bassin versant du kori Mountséka 55

Listes des photos

Photo 1, Photo 2, Photo 3, Photo 4 13

Sigles et abréviations

AGRHYMET : AGRo-Hydro-METéorologie

AMMA : Analyse Multi disciplinaire de la Mousson ouest Africaine ANPIP : Agence Nigérienne pour la promotion de la Petite Irrigation Privée BV : Bassin Versant

Ct : Continental terminal

DEA : Diplôme d'Etude Approfondie

DMN : Direction de la Météorologie Nationale ETP : Evapo Transpiration Potentielle

FA : Faculté d'Agronomie

FLSH : Faculté des Lettres et des Sciences Humaines IGN : Institut Géographique National

INS : Institut National de la Statistique

IRD : Institut de Recherche pour le Développement MNT : Modèles Numériques du Terrain

NDVI : Normalize Difference Vegetation Index NOS : Nomenclature d'Occupation du Sol

ONG : Organisation Non Gouvernementale RENACOM: REpertoire NAtional des COMmunes RUSLE: Revised Universal Soil Loss Equation SLEMSA: Soil Loss Estimation Model for South Africa SPOT: Satellite Probatoire d'Observation de la Terre UAM : Université Abdou Moumouni

USLE: Universal Soil Loss Equation

DEDICACE

Je dédie ce travail à :

Mes parents

Mes frères et soeurs

Avant propos

Ce mémoire de DEA dont le thème « Dynamique hydrogéomorphologique actuelle du koriMountséka et ses effet socioéconomique : approche méthodologique », est un signe de tout
l'intérêt pour la recherche scientifique que nous portons à cette zone. Il nous a été proposé par le
Professeur BOUZOU MOUSSA Ibrahim. Nous le remercions pour toute la confiance qu'il nous
a faite sur la recherche dans ce domaine. Nous tenons vivement à le remercier aussi, pour avoir
proposé et diriger ce travail avec un maximum de rigueur scientifique, nous lui en sommes très
reconnaissants.

Pour ce travail nous avons bénéficié d'une bourse de stage, octroyée dans le cadre de la coopération entre le département de Géographie et l'université de Lausanne en Suisse. C'est dans ce contexte que l'aspect socioéconomique de ce travail a été évoqué pour répondre aux attentes des partenaires Suisses qui oeuvrent pour la promotion d'un programme de la petite irrigation dans les 8 régions du Niger. Cependant compte tenu que l'objectif de ce travail qui entre le cadre d'un DEA et qui cherche à proposer une méthodologie, nous ne parviendront pas à des résultats tant escomptés par les partenaires. Au terme de travail nous tenons à leurs adresser notre profonde gratitude de tout leur soutien financier pendant notre phase de terrain.

Nos remerciement vont aussi à :

Dr FARAN MAIGA Oumarou et Dr ADAMOU MAHAMAN Moustapha qui n'ont cessé de prodiguer des sages conseils entrant dans la réussite de ce travail, qu'ils trouvent ici mes sincères marques de satisfaction.

Tout le personnel du département de Géographie pour la qualité de la formation académique te technique.

Notre reconnaissance va aussi à Monsieur le Directeur d'école primaire de Mountséka pour nous avoir hébergé tout au long de notre séjour sur le terrain, à tous les habitants du village Mountséka et Kanguiwa, plus particulièrement Ousmane et Yahaya.

Les archives de météorologie nationales nous ont été grandement ouvertes grâce au soutien inconditionnel de Monsieur Moussa, qu'il trouve ici notre sentiment de satisfaction. En fin notre reconnaissance va également à tous qui, d'une manière ou d'une autre ont contribué à la réussite de ce travail.

Résumé

Le kori Mountséka et son bassin versant sont profondément soumis à une dynamique hydro érosive intense depuis 1994. Cette situation persiste, par d'importante menace aux terres de culture et la création des mares. Ce qui fait suite à la mise en exploitation des eaux dans le secteur médian du bassin versant tout comme l'on assiste au retrait des mares dans la partie amont du kori. Pour ce faire, cette étude tente par une approche méthodologique, de présenter un état des lieux des différents facteurs explicatifs, en vue d'une mise en application du modèle de prévision de perte en terre de Wischmeier via la cartographie du danger érosif pour les prochains travaux d'étude et de recherche.

Mots clés : Mountséka ; Kori ; dynamique hydro érosive ; Wischmeirer

Introduction

Les milieux arides et semi arides sont en proie aujourd'hui à de sérieux problèmes de dégradation des ressources naturelles dus à l'agressivité des facteurs climatiques (pluie et vent) et aux activités humaines sur les versants notamment l'intensification des cultures. Les récents changements environnementaux qui sévissent dans ces milieux morpho climatiques, se manifestent par d'importantes pertes en terres et eaux, qui constituent les principaux capitaux pour les pays en voie de développement. En effet, les fluctuations que connaissent ces ressources interrogent sur les mesures nécessaires à prendre dans cette ère de profond changement climatique.

Le sahel nigérien, plus particulièrement le centre sud où se situe le bassin versant de Mountséka (carte 1), est caractérisé par une crise généralisée des écosystèmes marquée par une forte diminution des ressources naturelles renouvelables. Cette situation devient de plus en plus inquiétante à la vue de la croissance démographique accélérée du pays, conséquence d'une détérioration des conditions de vie des populations en majeure partie constituée de ruraux. Le bassin versant du kori Mountséka, est soumis à de multiples contraintes notamment la dégradation du couvert végétal sur les versants liés aux changements d'usage des sols, l'augmentation du ruissellement et de l'érosion ainsi que l'ensablement des plans d'eaux. Ainsi, depuis la reprise en 1994 des écoulements du kori (Bahari 2008), le bassin versant connaît une érosion généralisée qui menace de vastes terres de culture. Mais d'autre part cette nouvelle dynamique, provoque la création de mares permanentes et semi permanentes qui favorisent le développement des cultures irriguées dans la partie aval du bassin versant. Par contre, dans la partie amont du bassin versant, on assiste plutôt à l'assèchement des mares consécutivement au ravinement de leurs fonds. Si des études ont été menées dans le cadre des activités du programme de recherche « dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens » animé par une équipe de recherche pluridisciplinaire de l'Université Abdou Moumouni de Niamey, recherche qui a abouti à la réalisation de quelques cartes, rapports et articles scientifiques, il n'en demeure pas moins qu'il nous a paru nécessaire dans le cadre d'une future thèse, d'élaborer une approche méthodologique en vue de cerner les questions scientifiques qui se posent à nous.

Le présent travail s'articule autour de trois chapitres. Le premier chapitre présente le cadre théorique du travail, le second sur le milieu physique et humain. Le troisième chapitre traite de l'objet même de l'étude à savoir la proposition d'une approche méthodologique.

Carte 1: localisation du bassin versant du kori Mountséka

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE

Ce chapitre résume l'aspect conceptuel du travail. Il constitue en effet la partie centrale à partir de laquelle naissent toutes autres investigations pouvant contribuer à trouver ou à faire des tentatives d'approches pour résoudre la question posée.

1 Problématique

1. 1 Présentation du problème

En milieu sahélien, il est admis qu'on assiste à une dégradation des écosystèmes liée aux modifications de l'environnement. Aussi les questions environnementales au sahel, figurent-elles aujourd'hui dans de nombreux discours de développement d'autant plus que c'est l'environnement qui assure les conditions optimales de subsistance des populations.

Les explications avancées dans de nombreux travaux de recherche pour justifier cette dégradation physique des écosystèmes, sont les changements climatiques et l'anthropisation du milieu à travers la forte pression dans l'utilisation des terres. Cette faim des terres (Neboit, 1991) a pour origine la rapide croissance démographique ou la concurrence des secteurs de production rivaux qui amplifient la surexploitation des écosystèmes qui se traduit par les changements d'états de surface du sol avec pour conséquence l'augmentation du ruissellement et l'érosion de la biodiversité.

Dans de nombreux pays, une attention toute particulière a été accordée au développement intégré des unités géographiques.

C'est dans ce contexte que le bassin versant figure comme la principale unité spatiale pour la gestion des ressources naturelles (eau, sol et végétation), qui constituent l'un des préalables pour le développement des activités en milieu rural. L'économie du pays en général et du milieu rural en particulier repose sur l'exploitation des ressources naturelles. Pour ce faire, la connaissance de cette unité spatiale passe par l'étude du comportement et de la dynamique de l'eau dans le bassin versant ainsi que du type d'utilisation des terres les plus remarquables de ces milieux fortement anthropisés.

Par ailleurs, on assiste dans une large mesure à une modification des relations qui existent entre la
pluie et les écoulements du fait du profond changement observé dans l'évolution de l'occupation

des sols au niveau du bassin versant de Mountséka. Tout cela concoure à la forte dégradation des formations végétales naturelles et qui augmente l'aptitude des sols à l'érosion sur des vastes superficies cultivées. Le sol dépourvu de la couverture végétale est ainsi exposé aux effets de l'érosion éolienne pendant la saison sèche et aux effets de l'érosion hydrique pendant la saison des pluies (photos 2 et 4). S'agissant de l'érosion, on peut prévoir une aggravation des risques, compte tenu de l'augmentation de la pluviométrie particulièrement les grosses averses pendant les saisons où le sol est peu couvert et de la diminution possible de la quantité de matière organique. En effet, le kori Mountséka depuis la reprise de sa fonctionnalité, son bassin versant est soumis à une dynamique hydroérosive à travers l'intense augmentation des écoulements. Cette dynamique hydroérosive actuelle se caractérise par des retouches des formes héritées dont les plus actives sont le décapage et le ravinement (photo 1) (Bouzou et al, 2009). Il est à noter aussi que, l'écoulement le long du kori Mountséka continue de manière séquentielle en fonction des années et, on assiste aussi à un retrait des mares dans certains secteurs jadis occupés par les eaux. L'apparition d'une telle dynamique requiert une multitude d'interrogations relatives à la nature du sol même, l'occupation du sol et au climat. La présence d'un large plan d'eau sur une longue période de l'année (d'Octobre à Mai - Juin) phénomène récent dans le secteur, a favorisé tant bien que mal un effet socio économique à travers le développement des cultures de contre saison (culture de décrue, cultures maraîchères, arboriculture) (Photo 3). Ce type de mise en valeur, offre des revenus importants aux populations pour faire face au défit de l'insécurité alimentaire, dans un environnement soumis à de multiples facteurs de dégradation et dont l'analyse dépend fortement de la dynamique qui affecte le kori et le bassin versant dans son ensemble. Cette étude permettra ainsi de présenter l'approche méthodologique pour l'étude de la dynamique actuelle de ce kori et toutes les questions face à l'opportunité de la petite irrigation qu'offre cette nouvelle dynamique.

Photo 1: type de ravinement sur Photo 2: type de ravine sur flanc de dune

le BV de Mountséka

Photo 3: culture de décrue et arboriculture à Mountséka ; Photo 4: vaste surface nue favorable à

déflation et au ruissellement

1. 2 Revue de littérature scientifique

1. 2. 1 Revue de littérature scientifique internationale

Avant d'aborder l'étude de la dynamique du kori, il est nécessaire de faire un tour d'horizon sur les études menées tant à l'échelle du sahel qu'au niveau de la région de Mountséka et cadrer le thème de ce travail. Cette revue n'est pas du tout exhaustive, elle concerne tout simplement des travaux sur les différents facteurs unanimement reconnus dans le déclenchement du ruissellement et de l'érosion. Les facteurs devant être pris en compte pour étudier les phénomènes érosifs regroupent le sol, l'occupation du sol, la topographie et le climat (Le Bissonnais Y., Dubreuil N., Daroussin J. et Gorce M., 2004). L'érosion est l'ensemble des phénomènes externes qui, à la surface du sol ou à faible profondeur, enlève tout ou partie des terrains existants et modifient le relief (Dictionnaire de géologie 6e édition). Ce phénomène est lié aux effets conjugués des facteurs cités ci haut, qui interagissent, et sont de ce fait complexes à modéliser. C'est ainsi que cette revue dresse un aperçu sur les différents facteurs tout en soulignant leurs pertinences dans l'étude du processus du ruissellement et de l'érosion à l'échelle spatiale.

Ainsi le facteur climatique est indissociable du phénomène d'érosion. Le climat à travers ses éléments tel que les précipitations et le vent, constitue le facteur principal de l'érosion. Il convient de préciser ici que, l'on s'intéresse à l'érosion hydrique superficielle c'est-à-dire l'érosion diffuse en nappe et les formes d'érosion linéaire sur le bassin versant du kori Mountséka. Cependant cela ne limite pas la dynamique actuelle de ce kori à un seul agent en occurrence la pluie; l'érosion éolienne y est aussi très importante. Le facteur climatique joue un rôle considérable dans la dynamique érosive. Le climat est en effet, le principal facteur de l'érosion en zone tropicale et tout comme partout. Ainsi, Batti A. & Depraetere C ; 2007 ont souligné que pour mieux caractériser les facteurs déclenchant l'érosion dans un milieu, il faudra tenir compte des variations saisonnières selon le régime climatique. En milieu sahélien les caractéristiques du climat présentent d'une manière générale une alternance de saison sèche d'une part, caractérisée par des vents fréquents et une température relativement élevée. Cela a pour conséquence l'amenuisement voire la disparition du couvert végétal, laissant alors le sol à l'attaque des orages et événements extrêmes qui marquent l'installation de la pluie dans nos milieux. D'autre part, la saison des pluies, pendant laquelle les précipitations atmosphériques sont l'agent principal de l'érosion par les eaux du ruissellement. L'érosion des sols se développe lorsque les eaux de pluie,

ne pouvant plus s'infiltrer dans le sol, ruissellent en emportant les particules de terre. Les conditions climatiques, rendent compte de la gravité des phénomènes d'érosion hydrique dans les régions sahéliennes et plus particulièrement dans les zones de culture. En effet des travaux ont montré que les graves dégâts constatés localement en Afrique de l'ouest proviennent avant tout de l'agressivité des pluies tropicales : l'indice d'agressivité des pluies de Wischmeier, R varie entre 200 et 2000 points, leur énergie est 2 à 6 fois plus élevée qu'en zone tempérée (Roose, 1977). Dans ces zones semi-arides, voire arides, caractérisées par des précipitations rares et très irrégulières dans le temps et dans l'espace, les pluies sont souvent agressives. L'érosivité de la pluie dépend de sa hauteur et de son intensité (Le Bissonnais et al. 1998 in Batti A. & Depraetere C ; 2007). C'est ainsi que l'impact des gouttes de pluie peut briser les agrégats et disperser les particules fines du sol (sables fins, limons, argiles) facilement transportables par le ruissellement. Plus le ruissellement est important, plus les grosses particules comme le sable et les graviers sont déplacées. Le ruissellement est un des moteurs de l'érosion hydrique : l'eau qui s'écoule entraîne avec elle des particules plus ou moins grosses en fonction de la quantité d'eau en mouvement et de la pente, ce qui peut avoir un effet abrasif sur le terrain soumis au ruissellement. C'est en ce sens que les pertes en terre sont quantifiées à partir des mesures du ruissellement et des sédiments mobilisés. Le ruissellement est en effet commandé par les caractéristiques des précipitations contrôlées surtout par les états de surface. Cela entraîne le départ de terre par érosion, en emportant les éléments fertiles du sol par érosion en nappe et en creusant de profondes ravines. L'agressivité des pluies constitue le paramètre clé qui fait du climat un des principaux facteurs de l'érosion hydrique. Elle s'obtient à partir des enregistrements au pluviographe après dépouillement pluie par pluie et est donné par la formule suivante : R=E.I30/10*0*. Cet indice d'érosivité des pluies R de Wischmeier (1959), semble aujourd'hui le plus universel et le plus connu et tient en compte de l'effet conjugué de la hauteur, de l'intensité et de la durée de la pluie (Batti A. & Depraetere C ; 2007). Les caractéristiques des pluies telles que l'intensité et la hauteur font du climat un facteur prépondérant du ruissellement et de l'érosion hydrique des sols. Bien que prépondérant, aucun de ces élément pris isolement ne suffit pas pour expliquer le phénomène de l'érosion (Roose, 1973 in Bouzou, 1988). Dès lors l'essentiel de la morphogenèse

* R= indice d'érosivité des pluies

E= l'énergie cinétique de la pluie et I30= intensité max en 30minutes

se produit pendant la courte période qui fait suite à la saison pluvieuse. Notons aussi que l'évolution de l'occupation du sol est un des premiers facteurs mis en cause dans l'étude de l'érosion. Le sahel connaît actuellement une érosion hydrique sans précédent, exclusivement liée aux profondes mutations de l'occupation du sol. La végétation naturelle est presque remplacée par des zones de cultures et des sols nus, indurés, soumis à l'érosion et difficilement cultivables. L'occupation du sol au sens large comprend la couverture végétale et les pratiques culturales entendues par là ; la végétation et l'homme. D'une manière générale ce facteur ne change pas sur une courte durée, surtout dans un secteur où nous ne disposons pas de forêt classée ni d'aire protégée. Le couvert végétal est sans aucun doute un des principaux facteurs le plus puissant pour évaluer le taux et les risques d'érosion sur une unité spatiale (de la parcelle au bassin versant). L'importance du couvert végétal bas assure la protection du sol contre l'agressivité des pluies et du ruissellement. Le risque d'érosion augmente lorsque le sol n'a qu'un faible couvert végétal ou de résidus. Les résidus de végétation protègent le sol de l'impact des gouttes de pluie et de l'éclaboussement, tendent à ralentir la vitesse de l'eau de ruissellement et permettent une meilleure infiltration. Dans cette optique, Batti A. & Depraetere C. ;(2007) ont montré sur la base des observations de Golubev (1983) et de Morgan (1979) que le degré de protection de la couverture végétale est un bon indicateur pour estimer et évaluer l'érosion du sol. Cette information d'importance capitale peut être acquise par calcul du NDVI à partir des images de la télédétection à haute résolution. Ces auteurs ont aussi établi une règle standard du paramètre occupation du sol pour approcher et confirmer son importance. Ainsi :

· l'érosion sur des terres cultivées est 10 fois supérieure à celle qui se produit sur les pâturages ;

· l'érosion sur des terres cultivées est 100 fois supérieure à celle existant en foret ;

· une diminution de 30% de la forêt multiplie l'érosion par 5.

Les systèmes de culture sont aussi un facteur lié à l'occupation du sol, son apport dans les processus a été reconnu par les travaux de Roose et al. (1998). C'est ainsi qu'il note que le labour améliore temporairement l'infiltration d'une part, expose le sol nu à l'agressivité des pluies, réduit sa cohésion, enfouit les matières organiques et favorise leur minéralisation en aérant l'horizon humifère. Certaines techniques culturales, transforment le milieu comme l'a démontré Bouzou; 1988. Parmi les techniques développées, certaines sont néfastes, d'autres positives du point de vue de la conservation du sol.

Le travail du sol et les façons culturales qui tendent à abaisser la teneur du sol en matière organique, à dégrader la structure du sol et à le compacter, contribuent à augmenter la susceptibilité du sol à l'érosion.

Convaincus de la dégradation de plus en plus poussée de leur milieu, certains paysans procèdent à l'apport de la matière organique (fumure animale) même si c'est à de faibles quantités. La matière organique intervient à plusieurs niveaux pour réduire les risques d'érosion. A court terme, la matière organique enfouie ne réduit nettement ni le ruissellement, ni l'érosion (Boli et al. 1993; Roose et al. 1997 ; Barthes et al. 1997 in Roose, 1998). Mieux vaut la maintenir à la surface du sol, gérer les adventices et favoriser les activités de la méso faune, de manière à protéger efficacement la surface du sol contre l'énergie des pluies et du ruissellement.

Le facteur topographique intervient en ce sens dans le processus du déclenchement de l'érosion, par la pente et sa longueur. Il est bien entendu que, plus la pente est raide, plus l'érosion du sol est importante. L'érosion hydrique augmente aussi avec la longueur de la pente à cause de l'augmentation du ruissellement.

Il faut noter que plusieurs auteurs s'accordent avec l'idée selon laquelle que l'érosion augmente avec la pente ; mais des divergences subsistent quant aux relations à adopter. En effet, les appréciations divergent au sujet de l'importance à donner aux autres facteurs tels que l'intensité de la pluie et ou les caractéristiques du sol mis en jeu pour mieux comprendre l'effet de la pente. Cependant comme l'a rapporté Roose (1998), l'influence de la pente est complexe. Dans plusieurs cas (Roose 1973 ; 1977 ; 1993), il a observé une réduction du volume ruisselé lorsque la pente augmente mais, le plus souvent, l'érosion augmente avec la pente car se développe une érosion en rigole dix fois plus agressive que l'érosion en nappe. Il a aussi montré que, quant la pente augmente, le sol reçoit moins d'eau par unité de surface pour une pluie donnée et que le rapport ruissellement sur infiltration tend à être moins élevé. Dans certains cas la position topographique est prépondérante: l'érosion se manifeste alors sur les glacis ou terrasses de bas de pente et remonte vers le sommet des versants plus inclinés (Roose 1994 ; De Noni, Viennot, 1997 in Roose, 1998). Henensal (1986) in Batti A. & Depraetere C. (2007) a souligné que l'érosion dépend de la déclivité de la pente, mais aussi de la forme et de la longueur de la plus grande pente. A cet effet sur la base des travaux de Hudson et Jackson (1959), qui ont établi la relation entre l'érosion et la pente, on retient que l'érosion est proportionnelle à la puissance nième de le pente.

Quant à la longueur de pente sur laquelle les manuels ont basé la lutte antiérosive classique telles les terrasses, il semble que son influence sur la naissance de rigoles dépend de diverses interactions avec la rugosité et la perméabilité du sol, le type et l'abondance du couvert végétal. Son rôle est aussi controversé que celui de la pente. En effet, certains auteurs admettent que l'érosion croit avec la longueur de la pente tandis que Roose (1977) in Macary F. et Berville D. ; 2003 conteste la croissance de l'érosion par unité de surface avec la longueur de la pente qui en Afrique tropicale ne serait « ni très prononcée, ni constante ».

La détermination de ce facteur se fait sur la base des supports cartographiques ou des MNT. Le sol est une ressource naturelle non renouvelable à l'échelle de temps historique (Le Bissonnais Y., Cécile Montier, Joël Daroussin, Dominique King ; 1998). Le dictionnaire de géologie (6e édition), définie le sol comme étant une formation superficielle résultant de l'altération sur place des roches par l'eau, l'air et les êtres vivants, et de leur mélange à une proportion variable de matière organique. L'une des causes majeures de sa dégradation est l'érosion. La prise en compte de l'érosion des sols dans une politique environnementale et agricole durable représente donc une priorité car elle revêt un caractère d'irréversibilité. La sensibilité des sols (leur érodibilité) à l'érosion varie dans des proportions considérables et l'usage que l'homme en fait à une incidence capitale sur leur comportement (Neboit, 1991). Il faut noter que l'action de la pluie par "effet splash" sur la structure superficielle du sol mal protégé, détruit les agrégats et laisse paraître une couche pelliculaire et compacte communément appelée "battance". Cette couche diminue considérablement la perméabilité du sol et participe ainsi la formation du ruissellement. Ce qui favorise la concentration du ruissellement et à la naissance des ravineaux ce qui aura pour conséquence une érosion généralisée des versants. Cet état de fait est aussi plus remarquable dans les zones où la végétation a disparu où l'action de l'énergie cinétique de la pluie favorise le développement d'une pellicule indurée, continue et très peu perméable (croûte d'érosion), laquelle constitue un milieu beaucoup plus favorable au ruissellement et à la déflation plutôt qu'à l'infiltration (Casenave et Valentin, 1989). La sensibilité d'un sol à la battance dépend de sa teneur en particules minérales de différentes tailles (composition granulométrique) et de sa structure. L'érodibilité des sols en général dépend des paramètres suivants : de leur mode de formation (pédogenèse), mais aussi et surtout de leur texture (lithologie), de la matière organique et de la stabilité de leur structure, ces deux dernières évoluant avec le mode d'exploitation. Ainsi, la sensibilité des sols à l'érosion peut changer au fil des années. (Quantin, Combeau, 1962 ;

Roose, 1973, 1980, 1989 in Roose, 1998). En somme, le critère le plus important pour apprécier la résistance d'un sol à l'érosion est la stabilité structurale qui est l'aptitude d'un sol à résister à l'action dégradante des eaux de pluies. Cependant cette stabilité est influencée par de nombreuses caractéristiques dont celles cités précédemment, la nature minéralogique des constituants et l'histoire hydrique c'est-à-dire la mouillabilité. C'est ainsi que la stabilité du sol augmente si le sol est faiblement humide pendant plusieurs jours et inversement (Macary F. et Berville D. ; 2003).

1. 2. 2 Les études scientifiques sur le bassin versant de Mountséka

La problématique de la reprise d'écoulement du kori Mountséka à partir de 1994, a suscité une attention pour mener des investigations afin de mieux comprendre les causes. C'est ainsi que dans le cadre des activités du Programme de recherche « Dynamique et Gestion des Bas fonds Sahéliens » (PDGBS), des mémoires de Maîtrise ont été effectués sur diverses thématiques. Abordant la morpho dynamique, Abache, (2007) s'est intéressé à la caractérisation du bas-fond de Mountséka. Bahari; (2008) quant à lui, a traité des aspects hydrologiques en portant un accent sur l'évaluation du débit décennale ainsi que les différentes probabilités de retour des événements extrêmes. Par ailleurs d'autres travaux sur la couverture pédologique (Adamou, 2008) et l'occupation du sol (Mahaman, 2008) ont été réalisés, présentant ainsi les caractéristiques physiques de la zone et leurs contributions à l'augmentation des écoulements du kori Mountséka. Avec la pérennité des eaux au niveau du kori, Baboussouna (2008) a essayé de faire un état sur la mise en valeur des eaux. Il faut noter aussi noter la publication d'un article évoquant les conséquences géomorphologiques de l'occupation du sol et du changement climatique par Bouzou et al. (2009).

Toutes ces études ont fait cas d'une érosion linéaire et en nappe de plus en plus généralisée sur le bassin versant, menaçant de vastes superficies de culture et ont un impact direct sur le kori. La dynamique actuelle du kori se traduit par l'étalement d'un plan d'eau à la fin de la saison des pluies et qui progressivement vers la saison sèche laisse voir un chapelet des mares de dimension et de profondeur variables entrecoupées par des verrous sableux. À la vue de tous cela et dans les perspectives de quantifier les pertes en terre par érosion hydrique pour les travaux de thèse, ce travail propose une approche méthodologique d'étude des processus et facteurs de l'érosion.

2. Objectif de l'étude

L'objectif de la présente étude est de proposer une approche méthodologique qui nous permettra,

dans le cadre d'une future thèse de bien comprendre la dynamique hydro géomorphologique et ses effets socio-économiques.

Relativement aux effets socioéconomiques, il s'agira de mettre l'accent sur la problématique des cultures de contre saison qui constitue une activité importante suite à la disponibilité de l'eau dans le kori.

3. Les grandes questions scientifiques

Les hypothèses formulées à cet effet, ne sont que des questions auxquelles ce travail essayera d'approcher et poser une bonne base pour des investigations des travaux de thèse. C'est ainsi que les questions scientifiques peuvent être regroupées sous quatre thématiques générales :

· l'occupation du sol

L'évolution de l'occupation du sol à travers la dégradation systématique, la faiblesse du couvert végétal et la mise en culture, jusque là sans aucunes mesures préalables de conservation sont responsables du développement des surfaces dénudées favorables au ruissellement, et au développement des ravines sur les versants qui se jettent tantôt dans le kori ou par l'intermédiaire d'un tributaire par d'importante quantité de sable (cône de déjection).

· la géomorphologie

La géodynamique des sous bassins distincts permet de mieux cerner, spatialiser et régionaliser le comportement hydro érosif de l'ensemble du bassin versant et expliquer la dynamique du kori Mountséka. Le kori Mountséka draine un paysage dominé par un modelé dunaire. Ce qui laisse à rechercher la nature physico-chimique des sols et qui permettra de mieux comprendre la sensibilité, la résistance des sols au processus de l'érosion ainsi que le degré d'érosion verticale et latérale à partir de l'évolution des ravines déjà identifiées.

· le climat

Le climat à travers les caractéristiques de la pluie (hauteur, intensité et durée), l'augmentation des événements pluvieux extrêmes, suffisent-ils pour expliquer la morphogenèse sur les versants et la dynamique actuelle du kori Mountséka ?

De la nouvelle activité et de l'aménagement

A propos des cultures de contre saison par la petite irrigation à partir des eaux du kori, la question qui se pose est de savoir quelle sera le sort de cette mise en valeur, si cette tendance au retrait et à l'ensablement du kori se maintient ? Est-ce une activité durable dans ce milieu ? Quels types d'aménagement faut il sur ce bassin versant ? Avec quels risques sur le développement de la nouvelle activité ?

4. Méthode et outils de travail

4.1 Méthode

4.1.1 La collecte et l'acquisition des informations

C'est la première étape de travail. Elle a consisté à identifier et faire le point sur les facteurs et paramètres reconnus dans l'étude de l'érosion hydrique en zone de cultures notamment, recueillir des informations sur le contexte général. La collecte de l'information, puisqu'elle repose sur l'ensemble de la démarche, consiste aussi à identifier toutes les sources pouvant fournir des informations et des données relatives à la problématique posée.

4.1.1.1 Recherche documentaire

Des centres de documentations et services (FLSH, FA, IRD, AGRHYMET), pouvant fournir des informations ou données relatives à l'étude de l'érosion hydriques des sols ont été visités. Cette étape, est très essentielle puisqu'elle alimente et assure la pertinence de l'analyse et le traitement des données. Elle a permis de dresser une vue sur les différents facteurs et paramètres intégrateurs de la dynamique hydro érosive à l'échelle du bassin versant.

4.1.1.2 Les archives

Elles regroupent la direction nationale de la météorologie et tout autre service susceptible de
fournir des informations sur l'étude. Les archives de la DMN fournissent des données relatives au
climat. La collecte des données auprès de certains services s'est avérée très difficiles en plus de

l'inexistence des informations détaillées ; les données sont vendues sans aucun traitement préalable.

4.1.2 Analyse et traitement des données

Cette deuxième étape tient à analyser et critiquer les informations disponibles sur les facteurs et paramètres retenus. Ce qui permet d'avoir un panorama afin de compléter les incohérences. L'analyse et le traitement des données disponibles ont permis de faire l'état des lieux du kori et de son bassin versant ainsi que les activités qui y sont pratiquées ; d'avoir une idée des données manquantes à compléter ou à remplacer. Ainsi le traitement a porté sur deux types de donnée.

L'information graphique : elle est constituée des cartes topographiques et images satellites dont l'analyse a permis de présenter certaines caractéristiques de la zone telles que l'occupation du sol. Il faut noter que beaucoup de nos régions et particulièrement la zone d'étude ne dispose pas assez des données en dehors des cartes topographiques au 1/200000 dont certaines ont perdues leurs validités, faute des moyens dont on dispose. Les quelques zones ayant souvent suffisamment des images, photos aériennes ou cartes topographiques sont issues des secteurs qui ont porté un intérêt scientifique des organismes financés par des bailleurs de fond étrangers.

L'information statistique : acquise auprès des archives du service de la météorologie Nationale, elle regroupe les données climatiques (précipitations, vents, températures et ETP). L'idéal était d'avoir des données des deux stations météorologiques qui encadrent la zone d'étude (Doutchi et Birni N'konni). C'est ainsi que Doutchi est une station récente et mal équipée et ne dispose d'aucune donnée en dehors des cumuls pluviométriques. Il faut noter que la station météorologique de Birni N'konni est une station synoptique complète.

4.1.3 Observation du terrain

La troisième et dernière étape, une fois les données recueillies, prétraitées, il faut passer à la visite
sur le terrain. Elle est indispensable et permet de mieux vérifier le problème et lever les
incertitudes liées aux informations non apparentes observées sur les images et les cartes

topographiques. Sur le terrain, nous avons effectué des transects et des entretiens avec les populations.

Les transects ont permis de décrire les différentes unités morpho dynamiques et faire des prélèvements pédologiques pour une analyse granulométrique plus détaillée afin de compléter celles déjà existantes. Ceci, dans le but de mettre en évidence les caractéristiques physiographiques de la zone d'étude. Au total, sept transects ont été effectués dont quatre sur le kori principal et trois sur kori Koujak, un de ses tributaires de la rive droite. En effet, parmi les transects ayant porté sur le kori principal, deux se situent à la latitude du village de Dan Fourma (13o50'56''N ; 4o40'37'' E altitude 250m) de direction Nord-Sud (transect1) et Est-ouest (transect 2). Le choix de ces transects résulte de gravité du phénomène de ravinement dans le secteur pouvant contribuer à l'ensablement de la mare dudit village qui s'observe déjà. Il faut noter le couvert végétal sur les formations sableuses qui domine le secteur, est dégradé ou presque absent sur les buttes rocheuses ; seul le long du kori existe une végétation relativement dense par endroit. Tout comme le village précédent, au niveau du village de Mountséka (13o49'11''N ; 4o38'35'' E altitude 260m) aussi deux transects ont été réalisés mais tous d'orientation Est-ouest de telle sorte qu'on ait un transects en amont et aval du village. Les caractéristiques physiques s'apparentent aux deux premiers à l'exception de l'essor des activités de mise en valeur des eaux lié à la faiblesse d'encaissement de la vallée. Là aussi l'ensablement menace la mare grâce aux importants apports de sédiment provenant des ravines latérales sur les flancs de dune et ceux du grand kori situé au Nord-Est du village qui se jette par un large cône de déjection (13o49'23''N ; 4o39'23'' E altitude 233m).

Le constat issu de l'observation des transects effectués dans cette zone, révèle que le couvert végétal n'est pas du tout efficace pour assurer une meilleure protection des sols essentiellement sableux . La résultante de cette situation est les nombreuses ravines s'observées partout et qui évoluent de manière spectaculaire.

4.2 Matériels et outils

Les outils utilisés sont les suivants :

une carte topographique au 1/200 000 : feuille ND-31-XI ; une carte géologique du Niger au 1/2 000 000 ;

le logiciel Arc View GIS 3.3 ;

une image Landsat de résolution de 30 mètres ;

un GPS type Garmin 12 ;

un appareil photo numérique ;

un décamètre pour les mesures de tête des ravines ainsi que les profondeurs ; un marteau et des sachets en plastique pour prélever les échantillons de sols.

CHAPITRE 2 : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

2.1 L'environnement physique

Cette partie présente les caractéristiques de la zone d'étude, qui sont largement inspirées des travaux effectués sur la zone d'étude et en partie de l'Adar. En effet, le milieu physique et humain sont les principaux facteurs qui déterminent l'érosion.

2.1.1Géologie, hydrogéologie et hydrologie

Le bassin sédimentaire des Iulliminden, sur lequel repose la zone d'étude est composé des formations meubles peu consolidées constituées des grés, sable et où le Continental terminal affleure dans la partie ouest. Ce bassin est constitué d'alternance de dépôts marins et continentaux mis en place lors des différents épisodes transgressifs et régressifs qui jalonnent son histoire géologique. Le Continental terminal en constitue la dernière série, purement continentale comme son nom l'indique, son histoire est mal connue faute étude sédimentologique, et surtout mal datée faute d'indice paléontologique (Monfort, 1996). Au sein du Continental terminal du Niger, trois ensembles peuvent être distingués (Greigert, 1978).

La série sidérolithique de l'Ader Doutchi caractérisée par plusieurs niveaux de formations oolithiques ferrugineuses (Ctl) ; elle affleure sur la bordure à l'est de la ligne Birni N'Konni- Tahoua

La série argilo sableuse à lignite (Ct2) : elle est définie par une alternance d'argiles, sables et silts à grains bien classés et bien lavés. Les argiles noires contiennent des débris végétaux ligneux. Elle affleure dans la partie septentrionale du bassin.

La série des grés argileux (Ct3) affleure dans la partie Sud-Ouest du bassin.

De ces formations, seule la Ct3 affleure dans la partie ouest, sud-ouest et est, suivi d'erg ancien à dunes non orientées d'âge quaternaire qui occupe l'essentiel du modelé au nord et le centre du bassin versant de Mountséka. Ces formations récentes selon l'age géologiques du bassin présentent une grande sensibilité à l'érosion actuelle que connaît la zone d'étude.

Les trois ensembles géologiques renferment une réserve en eau très importante et peuvent être en liaison hydraulique. A cela il faut noter l'importance de la nappe alluvionnaire peu profonde (0- 20m). Cette nappe est de loin la plus importante car facilement accessible pour les cultures irriguées (Bahari, 2008). La nature géologique des sédiments constitués par des grés argileux et limons en grande partie, charriés par les eaux de ruissellements, se déposent dans le fond du lit. Cet état de fait explique la turbidité des eaux du kori et leur pérennité dans l'année. Cela dénote aussi l'importance de la charge en suspension des eaux de ruissellement liée à la nudité des versants.

Il n'y a pas d'écoulement permanent dans toute la zone d'étude, seul le ruissellement engendré par les précipitations, alimente les écoulements du kori et le remplissage des mares d'importance variable tant en leurs extensions qu'en leurs durées le long même du kori et sur les versants.

Le réseau hydrographique est dominé par le kori et ses affluents, présentant ainsi des signes de dégradation à l'exutoire par des matériaux d'érosion sur des largeurs variables (cône de déjection). Le kori est par définition un cours d'eau à écoulement épisodique. Il est orienté NNE-SSW, à tracé sinueux sur une longueur de 73 kilomètres est aussi parsemé d'une série de mares qui finissent par s'entrecoupées au fur et à mesure que la saison sèche s'annonce sur le lit ordinaire. Son cours inférieur se trouve dans un secteur fortement cuirassé d'où l'essentiel des eaux sont drainées. Ce réseau est le résultat d'un paysage relativement plat, soumis à un régime climatique sahélien actuel avec de forts apports éoliens doublé d'un héritage passé plus humide (Massuel, 2005).

2.1.2 Géomorphologie, sols et végétation

L'observation des cartes topographiques de Birnin Konni, Doutchi et Bagaroua au 1/200000 révèle que le bassin versant de Mountseka repose sur une zone accidentée ayant subi des modifications notables. La zone d'étude appartient à une structure monoclinale ou les pendages et les pentes sont faibles. Avec une superficie de 5066,20 Km2 le bassin versant du kori mountséka est situé dans le centre sud du pays et repose aussi sur le bassin sédimentaire des Iullimenden. Son héritage d'une histoire climatique et géologique ancienne se traduit par la présence de nombreux plateaux latéritiques entrecoupés par des vallées fossiles, sableuses au fond desquelles serpentent des lits de rivières asséchés, côtoyant quelques dunes fixées, vestiges de l'alternance entre avancées du désert et périodes humides (Sylvain Massuel, 2005). Ainsi, cinq

unités morpho dynamiques sont distinguées. Les sommets des plateaux (pente faible<1%) à cuirasses ferrugineuses, parfois partiellement recouverts d'un manteau sableux. Le phénomène de décapage sur ces unités est relativement moins important et se traduit pour l'essentiel à l'érosion en nappe, de nombreuses buttes résiduelles cuirassées auxquelles s'ajoutent des talus d'éboulis courts concaves à convexe, profondément ravinés laissant affleurés les grès argileux altérés. Ces talus plus ou moins abrupts, forment ainsi une zone de transition entre les versants sableux et les plateaux.

Les glacis ou encore "jupes sableuses" de taille variable, sont composés de sols ferrugineux peu lessivés essentiellement sableux. Ici, on assiste à un décapage important dû au ruissellement concentré et aux formes d'érosion hydrique qui s'y développent. Des lithosols peu évolués à faciès ferrugineux s'y développent avec souvent de fortes charges caillouteuses surtout dans la partie amont et médiane du bassin versant. Ils sont dans leur grande partie encroûtés et ravinés ; la végétation dominante est arborée arbustive clairsemée constituée de Combrétacées tel que Guiera senegalensis. Cette séquence est typique des sols peu perméables à très faible pente en milieu semi-aride. La vallée est fossilisée par des dunes allongées, orientées Est-Ouest- Nord - Est avec des sommets ondulés. Ces dunes qui recouvrent également de grandes surfaces des sommets de plateaux traduisent une phase sèche et expliquent l'endoréisme du réseau hydrographique. Ces édifices sableux marquent le paysage de la zone d'étude plus précisément de Doun fourma jusqu'à Dan Katsari avec des altitudes allant 250 à 260m, contribuant ainsi progressivement à la fossilisation des lits des koris par le mouvement des sables des versants (Bouzou et al, 2009). Les sols de types ferrugineux tropicaux indurés des glacis portent une végétation contractée : la brousse mouchetée à tachetée. Par contre les sols meubles portent une steppe arbustive dégradée.

Le fond de vallée, ou bas fond, ferment la toposéquence où l'écoulement est observé. Le lit est relativement plat et faiblement encaissé (232m d'altitude), d'une largeur variable allant de 100 à 150m par endroit. Il constitue l'unité la plus mal drainée et accumule l'essentielle des charges limoneuses colmatées sur les versants. La végétation le long du kori et de ses tributaire communément appelée fourré ripicole, constituée de combretacée présente elle aussi des discontinuités moins prononcées par rapport à celles observées sur les autres unités morphologiques. Les sols y sont de type ferrugineux peu lessivés aux abords. La proportion d'argile peut augmenter à la faveur d'un stockage récurrent des eaux de surface par ruissellement.

Il s'agit du kori principal bien alimenté qui donne naissance à des sols hydromorphes, plus clairs, gris et bruns, avec des taux modestes d'une matière organique. Les sols engorgés sont généralement fertiles et cultivables lors des décrues. Ces lambeaux de terrasse dans les bas fonds récents ou dans les sols situés à proximité des zones inondables sont généralement salins et sodiques (Gomer et Tauer, 1989 ; 1993).

La répartition des différentes formations végétales naturelles sur la zone de Mountséka est très discontinue. Elle tient à la situation topographique et à l'affinité hydro-pédologique du milieu. L'adaptation à l'insuffisance des réserves hydriques est à l'origine d'une colonisation par la "brousse tigrée" sur les entablements ferrugineux du Continental terminal. De faibles bandes de végétation dense collectent les écoulements générés par une large bande de sol nu en amont (Galle et al., 1999, Valentin et al., 1999 in Massuel 2005). Ainsi du fait de la forte anthropisation du bassin versant de Mountséka et des sècheresses qu'a connues la zone d'étude en particulier, la végétation climacique tend à disparaître, seules quelques espèces existent et s'adaptent difficilement aux conditions climatiques et à l'action humaine.

C'est ainsi que Mahaman M. (2008) a aussi montré que la végétation dans le secteur de Mountséka a connu une dégradation sévère, même si c'est à des degrés variables dans les années précédentes. Il est à souligner aussi que la végétation naturelle dans la zone d'étude est déjà fortement affectée par l'intervention de l'homme et des animaux. C'est seulement le long des koris et de leurs tributaires qu'on observe sur des tronçons des fourrés ripicoles denses. Cette caractéristique de la végétation autour des koris explique la dynamique qui les affecte.

2.1.3 Le climat

Le climat de la zone d'étude est de type sahélien, caractérisé par deux grandes saisons : sèche et pluvieuse. Les précipitations sont faibles auxquels s'ajoutent un important ensoleillement, une forte évaporation et des vents importants au cours de l'année. Tous ces paramètres interagissent sur le bassin versant du kori Mountséka pour donner un comportement hydro-érosif et en partie expliquer la dynamique actuelle du kori.

2.1.3.1 Les précipitations

L'essentiel des précipitations dans la région d'étude sont enregistrées au mois de Juin à Août souvent jusqu'en septembre. Ces précipitations sont les seules utiles pour l'agriculture ainsi que l'écoulement des cours d'eau (kori).

L'analyse des données pluviométriques de la station météorologique de Birni N'konni, de 1961 à 2007 (47 ans), révèle que la moyenne au cours de cette période est de 494,9mm (fig. 1). Cette station a été choisie pour des raisons de proximité, d'ancienneté dans le secteur d'étude et de son rang à l'échelle nationale. L'évolution des précipitations à la station de Birni N' konni montre une importante variation spatiotemporelle, intra et inter annuelle, caractérisée par une alternance des années déficitaires et excédentaires ou normales.

La baisse des précipitations qui a commencé à la fin des années 1960 dans l'espace nigérien (Banoin & Guenguant, 2003) a été observée avec un retard dans le centre et l'ouest du pays (Tahoua et Niamey à partir des années 1970). Dans la localité de Tahoua, particulièrement la région de Birni N'konni, les précipitations des années 1960 à 1990, ont connu une baisse supérieure à 50% par rapport à la période 1950- 1960. Des travaux récents ont montré une amélioration des précipitations à partir des années 1990 en général dans le sahel Est (AGRHYMET, 2008) et en particulier au niveau de la station météorologique de Birni N' konni (Saadou & Larwanou, 2006 ; Bouzou et al. 2009) mais sans atteindre le niveau des années 50 à 60. L'amélioration de la pluviométrie dans les années 90 est un phénomène observé presque partout au Sahel, mais selon les populations les caractéristiques de la pluviométrie ont changé. Ainsi, la courbe des moyennes mobiles (fig.1) laisse constater à partir des années 1990 une amélioration des précipitations même si les variations des moyennes annuelles se présentent en dent de scie. Durant cette période de remontée de la pluviosité au cours de la saison des pluies, on note l'apparition de périodes sèche de 10 jours ou plus au cours d'une saison de pluie ; de même, le début de la saison de pluie est plus irrégulier et les averses seraient devenues plus locales. A cela s'ajoute l'importance des événements pluvieux extrêmes surtout en début de la saison des pluies comme l'ont souligné Tauer & Humborg, (1993), appréciant les caractéristiques des précipitations au sahel. Ces auteurs affirment qu'environ 80% des précipitations annuelles tombent en 12 à 18 averses supérieures à 10mm. Ils soulignent aussi que les événements pluvieux extrêmes d'intensité supérieure à 100mm/h dans un intervalle de 10 minutes et des hauteurs de

précipitation de 70 à 100mm durant une seule averse sont observés. Ces types d'averses avec des fortes intensités sont très érosives. Face à ces multiples aléas auxquels le sahel est soumis en général et notre zone d'étude en particulier, une attention toute particulière s'impose pour un suivi à long terme de la dynamique érosive du kori Mountséka et de son bassin versant.

Hauteur en mm

600,0

400,0

200,0

800,0

300,0

650,0

450,0

250,0

850,0

700,0

500,0

350,0

750,0

550,0

100,0

150,0

50,0

0,0

Cumul annuel Moy. Annuelle Moy. Mobile Extremes annuelles

Mois

Figure 1: évolution de la pluviométrie à Birni N'konni de 1961à 2007 Source : DMN

2.1.3.2 Les vents et températures

Les vents sont conditionnés par la position des masses d'air et restent réguliers toute l'année avec des vitesses moyennes maximales de l'ordre de 2.69 m / s au mois de Janvier - Février, période pendant laquelle l'alizé du Nord-Est ou Harmattan est prédominant (fig.3). Un deuxième maximum s'observe en début de la saison des pluies avec la formation des orages très violents. Les minima s'observent au mois d'Août - Septembre avec 1.38 m/s. Aussi au cours de l'année, des vents allant dans toutes les directions sont observées surtout pendant la période de transition d'une saison à l'autre. La vitesse et la direction du vent sont aussi des facteurs qui influencent de manière significative la mauvaise répartition des précipitations à l'échelle même du petit bassin versant ainsi que les processus pluie ruissellement dans les régions au relief contrasté. En effet, Tauer et Humborg (1993) rapportent que la direction du vent influence l'angle de chute des gouttes de pluie. Si la pente du terrain coïncide avec l'angle de chute, les quantités de pluie qui atteigne le sol sont plus faibles que celle qui tombe sur le versant opposé.

Tout comme les vents, les températures, connaissent elles aussi deux maxima et deux minima mais reste toujours élevées au cours de l'année; d'où la forte évaporation et l'amenuisement du couvert végétal du fait de la faiblesse d'humidité dans l'air. Cela n'est sans conséquence sur l'état hydrique du sol et du rôle que joue la végétation dans le processus de l'érosion pluviale et du ruissellement dès les premières averses. Sur la base des données de température traitées, les valeurs maximales et minimales oscillent respectivement entre 40.52°C au mois d'Avril et 15.80 °C au mois de Janvier (fig. 2). La moyenne sur la période 1961 à 2006 est de 28.80°C. Des températures élevées observées aux mois de Mars à Juillet, s'accompagnent d'une forte évapotranspiration allant jusqu'en 6m (fig. 2). Les données d'évapotranspiration potentielle s'étalent sur une période allant de 1977 à 2004. Sur toute la série, elle reste supérieure à 4m même au mois d'Août (5,26m). Les valeurs minimales sont observées d'Octobre à Décembre avec 4,73m (fig. 2).

La combinaison de toutes ces composantes climatiques, fait de la saison sèche la première étape à expliquer la dynamique actuelle du kori par l'effet de la déflation éolienne et de surcroît à la morphogenèse avec les premières grosses pluies qui sont souvent très agressives dans nos milieux.

TIC

45,00

40,00

35,00

30,00

25,00

20,00

15,00

10,00

5,00

0,00

Tmin Tmax ETP

Mois

6

4

2

8

0

ETP en m

Figure 2: courbe des températures maximales et minimales et évapotranspiration potentielle à Birni N'konni

Source : DMN

Oct.

Nov.

Sept.

Aoat

Dec.

vitesses moyennes

2,00

3,00

0,00

1,00

Janv.

Juill.

Juin

Fev.

Mars

Mai

Avril

Figure 3: corbe des vitesses et direction des vents à la station de Birni N'konni de 1961 à 2006

Source : DMN

2.2 Le cadre humain : les activités socio économiques

L'étendue du bassin versant du kori Mountséka dans sa partie nigérienne est partagée entre deux communes rurales : Aléla et Dan katsari. Ces deux communes abritent des populations constituées en grande partie des Haoussas et Peuls. Comme d'ailleurs partout au Niger, les populations de ces localités vivent exclusivement de l'agriculture, l'élevage et le commerce. Avec la nouvelle dynamique du kori et de son bassin versant, on observe un développement timide des cultures de contre saison par la petite irrigation à partir des eaux dans certains terroirs riverains du secteur central de la vallée. Cette nouvelle activité entre dans les stratégies du développement agricole du Niger, qui vise de façon complémentaire à l'amélioration des cultures pluviales et le développement de l'irrigation partout où les conditions paraissent favorables. L'objectif visé par cette activité est la diversification des cultures à travers le développement des cultures irriguées. A cela, notre investigation a porté sur deux villages de la commune rurale d'Aléla afin de se renseigner sur le système d'irrigation utilisé et les contraintes liée à la mise en valeur des eaux. Ainsi la population cible était les exploitants ou les groupes d'exploitants du

village de Mountséka et de Kanguiwa. Le choix de ces villages est fondé sur la base de l'essor que connaît cette activité et de son caractère récent.

2.2.1 Le village de Mountséka

Dans son ensemble et en raison de la très grande proportion (80%) de la population rurale, le Niger est un pays dominé par des structures organisées dans les villages. Le village de Mountséka en particulier et de tous les autres villages environnants en général, n'échappent pas à ce type d'organisation en famille suivant un système de parenté à tous les niveaux. Avec une population de 1754 habitants repartis en deux groupes dont 1403 habitants soit 226 ménages dans Mountséka et 351 habitants soit 57 ménages au niveau de Mountséka peuls (tableau 1), l'agriculture pluviale reste la principale activité. Elle est destinée à la production du mil, sorgho et niébé et constitue la seule source alimentaire et monétaire de la population. Mais jusque là, elle reste archaïque compte tenu des techniques et moyens rudimentaires utilisés pour la production. Ce système traditionnel de production nécessite aussi beaucoup d'espace ce qui accélère le phénomène de dégradation des terres de cultures.

Les cultures de contre saison le long du kori Mountséka ont longtemps existé sur le bassin versant et cela surtout dans le secteur amont (Alela). L'apparition de cette activité dans le secteur de Mountséka et environs, tient à la nouvelle dynamique hydroérosive qui affecte le kori et son bassin versant. En effet, la reprise de l'écoulement du kori depuis 1994 a occasionné une effervescence des cultures de contre saison par la petite irrigation à travers les eaux du kori. A cet effet, elle demeure une nouvelle activité socioéconomique dans le secteur de Mountséka avec une durée moyenne de 8 ans des exploitations (Baboussouna, 2008). Les principales productions demeurent les fruits et légumes dont les revenus générés assurent à alléger le déficit céréalier des cultures vivrières pratiquées sur des sols dunaires, encroûtés et lessivés.

Le système d'irrigation dominé par des puisards est en voie d'être amélioré par le fonçage de cinq (5) puits cimentés par l'appui d'une ONG (Appui au Développement Endogène des Communautés à la Base). Cet appui est né de la volonté des femmes du village, organisées en coopérative à lancer un appel à l'égard des organismes de développement pour une mise en valeur plus efficace des eaux. C'est ainsi que plusieurs activités ont été réalisées : d'une part les puits modernes le long du kori en vue de rendre l'eau plus exploitable et un cordon de pierre

pour réduire l'ensablement du plan d'eau dans le secteur à mettre en valeur. D'autre part, l'ONG projette d'autres appuis pour développer un système d'irrigation afin d'équiper les exploitants du matériel ANPIP. L'objectif placé à cet effet est de promouvoir la production de Moringa olifera et Acacia senegal et ainsi renforcer celle déjà existante (mangue, acajou, manioc et haricot).

Plusieurs contraintes ont été évoquées par les exploitants dont l'inondation et la qualité de l'eau qui impose le recours au puisard pour irriguer les plantes. Une autre contrainte soulignée par les paysans résulte de la nature sableuse du substrat au niveau du fonçage des puits tant traditionnel que moderne.

2.2.2 Le village de Kanguiwa

Les cultures de contre saison dans ce village sont aussi très récentes par rapport à Mountséka. La durée moyenne des exploitants est de quatre (4) ans. Elles se basent sur la production des fruits (mangues, acajou), légumineuses (haricot), des tubercules (manioc) et des feuilles (moringa). Les terres exploitées sont des portions de champs de cultures à proximité du kori afin de faciliter l'irrigation. A cet effet, comme le village est issu d'une même famille, l'appropriation des terres (parcelles) s'est fait sur la base que tout volontaire capable de mener une telle activité puisse trouver une parcelle. Celle-ci est variable d'un propriétaire à un autre, c'est ainsi qu'on dénombre 18 exploitants, tous essentiellement des hommes contrairement à Mountséka. L'alimentation se fait à partir d'un système d'irrigation traditionnel en faisant des caniveaux et ou des puisards pour arroser les plantes. En effet, le système d'irrigation reste très archaïque car jusque là essentiellement constitué des puisards. Les puisards sont des petits trous de moins d'un (1) mètre qui permettent d'accéder à la nappe souterraine, sub-souterraine ou phréatique afin d'avoir une eau moins chargée en matière en suspension pour alimenter les plants. Aussi l'une des véritables contraintes soulignées par le développement et la diversification des cultures de contre saison est la qualité de l'eau. La turbidité de l'eau du kori joue sur la croissance des plantes. Il faut noter qu'à cela seuls les arbres (manguiers) sont alimentés directement par cette eau, quant aux autres plantes il faut faire recours aux puisards. C'est dans ce contexte, que les paysans recommandent des puits cimentés à l'image de Mountséka.

Cela laisse à dire que l'effet de la dynamique actuelle du kori Mountséka nécessite un suivi face à
l'importance du phénomène d'érosion sur l'ensemble du bassin versant afin de préserver les

lambeaux des terres et rendre les eaux plus exploitables pour une mise en valeur plus efficace du milieu.

Tableau 1:répartition de la population par sexe dans quelques localités du bassin versant du koriMountséka en 2006 Source: INS (en gras localités visitées).

Commune rurale d'Alela

Villages/ Hameaux

Masculins

Féminins

Total

Doum fourma

H

61

59

120

Mountséka

V

718

685

1403

Mountséka peulh

H

180

171

351

Koujak peulhs

H

33

31

64

Baïzo

V

371

355

726

Kanguiwa

H

229

219

448

Alela

V

1836

1754

3590

Kankarey

H

573

547

1120

Yaya

V

978

935

1913

Total

×

4979

4756

9735

CHAPITRE 3 : APPROCHES METHODOLOGIQUES PROPOSEES

Notre thème étant subdivisé en deux sous thèmes distincts, nous présentons pour chacun d'eux l'approche qui nous paraît adéquate. Nous nous basons pour ce faire sur des approches déjà appliquées et des données existantes.

3.1 La dynamique hydrogéomorphologique du kori Mountséka

L'érosion étant une menace pour les vastes superficies de culture dans le bassin versant de Mountséka, il est important de mettre au point une méthode adéquate dont les résultats ultérieurs permettront une bonne gestion des ressources naturelles. En effet, la méthode est un ensemble de démarches que suit l'esprit pour découvrir la vérité ; c'est aussi un ensemble de démarches raisonnées munies pour parvenir à un but. Ainsi la méthode ou démarche, n'a pas de résultat mais permet de parvenir à un résultat. L'objectif principal visé à cet effet, est d'évaluer le risque d'érosion. L'évaluation de l'érosion est sans commune mesure une étape prépondérante pour le développement et le maintien de toute activité socio économique à l'échelle du bassin versant et des milieux humides en particulier. La voie que nous avons choisie est d'une part la modélisation des processus et facteurs, universellement admis dans l'étude des pertes en terre et d'autre part la cartographie en vue d'une meilleure prise en compte de tous les problèmes environnementaux de l'ensemble du bassin versant du kori Mountséka. Il est à noter que l'érosion a fait l'objet de plusieurs travaux scientifiques un peu partout à l'échelle du pays et dont des mesures se limitent au ruissellement sur les parcelles.

3.1.1 Les différentes approches appliquées au Niger

L'érosion a longtemps été un problème préoccupant dans certaines contrées du Niger. C'est ainsi que des études ayant été entreprises ont quantifié l'érosion pour l'essentiel à partir des mesures sur les parcelles expérimentales. Ce paragraphe présente quelques unes des approches utilisées. Delwaulle (1973) a effectué pendant la période allant de 1966 à 1971 des mesures sur parcelles à

Allokoto, un village situé dans le centre sud du pays (14°14'N ; 5°38' E altitude 265m) où sévit une érosion spectaculaire sans précédent et dont les facteurs explicatifs sont simplement naturels et humains. Ainsi sur quatre parcelles d'érosion de tailles comparables au champs du paysan, munies d'un système collecteur constitué d'une cuve équipée d'un limnigraphe auxquels s'ajoute deux pluviomètres en association et deux pluviographes à auget basculant ; il a eu à évaluer les pertes en terre à partir des dépôts de cuve et des matières en suspension, recueillis après chaque pluie. De même quelques localités de la vallée de Keita (14°35' et 14°59' Nord), Bouzou (1988) avait quantifié l'érosion sur parcelles et l'évolution des ravines sur les versants. Par ailleurs dans l'ouest du pays, Faran Maiga avait emprunté les mêmes techniques d'expérimentation sur les parcelles d'érosion, pour vérifier l'importance du ruissellement et de ses actions géomorphologiques dans le Zarmaganda. L'érosion est enfin évaluée à partir de la quantité de terre arrachée sur la parcelle.

C'est à juste titre que ce travail propose une démarche allant dans le même sens pour quantifier les processus du ruissellement et de l'érosion dans un milieu naturel réduit afin de dresser et expliquer la dynamique hydrogéomorphologique de la zone d'étude mais par la modélisation et la cartographie. Le bassin versant de Mountséka est soumis à la fois à une érosion en nappe importante comme le montre les marches en escalier et une érosion linéaire spectaculaire comme en témoigne les grandes ravines (photo 1) qui débouchent dans le kori principal. Pour mieux appréhender les deux formes d'érosion, il faut une méthode qui permettra d'apprécier ces deux formes d'érosion. Pour la première, nous allons nous inspirer du modèle le mieux adapté aux réalités de notre terrain et pour le second à travers le suivi de l'évolution des têtes des ravines.

3.1.2 Proposition d'une approche méthodologique

3.1.2.1 Le choix du modèle

L'utilisation des modèles aide à mieux prévoir les risques afin de prendre des mesures efficaces de gestion des ressources naturelles avec un minimum de temps et de moyens. Pour l'érosion hydrique, des modèles sont utilisés. Nous en présentons deux : l'équation universelle de pertes en terre de Wischmeier & Smith (USLE Universal Soil Loss Equation) et la SLEMSA (Soil Loss Estimation Model for Southern Africa). Ces modèles utilisent presque les mêmes paramètres

physiques, ils sont et constituent les seuls recours que le chercheur ou le politique utilisent pour planifier les besoins de conservation des sols à une échelle régionale.

L'équation de Wishmeier ou l'une de ses versions modifiées (par exemple RUSLE), ont été empiriquement établies à partir de mesures ponctuelles sur parcelles expérimentales. C'est une démarche globale qui prend en compte tous les facteurs naturels et humains intégrés à l'échelle d'un bassin versant pour l'évaluation de l'érosion. Ce modèle mis au point en 1959 aux EtatsUnis est né du traitement statistique des résultats de nombreuses années de mesures (20 ans) sur parcelles expérimentales. Depuis, ce modèle a été largement utilisé en Afrique, particulièrement en Afrique de l'ouest malgré quelques modifications tenant compte des conditions bioclimatiques. En effet, selon ce modèle la perte en sol est donnée par le produit des expressions suivantes:

E = R.K.SL.C.P

E : équation de perte en terre

R : indice d'agressivité des pluies à l'érosion

K : indice d'érodabilité du sol

SL : facteur topographique qui intègre la pente et la longueur de la pente

C : facteur d'occupation du sol par la couverture végétale et

P : facteur exprimant la protection du sol par les pratiques anti érosives.

Le principe de ce modèle est de comparer l'érosion d'un site quelconque à l'érosion d'une parcelle témoin de dimensions standard tout en la traitant périodiquement afin qu'il ne se forme aucune croûte superficielle ou qu'elle ne change pas de formation superficielle initiale. Il faut noter que les mesures sur la parcelle permettent essentiellement d'évaluer l'érosion décapante induite par le ruissellement en nappe. Le but essentiel de cette équation est de définir de façons moins empirique les techniques culturales et les aménagements anti érosifs à mettre en oeuvre en un lieu dont on connaît : la topographie, le climat, le sol et les cultures souhaitables de développer sans risque de ruiner le patrimoine foncier. Concernant l'érosion en nappe et en rigole à l'échelle du champ (ou du versant), à l'exclusion des cas où dominent l'énergie du ruissellent et l'érosion linéaire (cas des argiles gonflantes, des relief de montagne, des ravins et des rivières des climats désertiques et méditerranéenne où l'action des averses exceptionnelle est déterminante).

Elle n'est universelle que dans la mesure où chacun des facteurs évoqués joue un rôle important dans le développement du phénomène d'érosion (Wischemeier, 1976).

Par ailleurs, ce modèle bien que universel, renferme des défaillances relatives d'une part à l'interaction des facteurs dans la compréhension et l'efficacité de tel ou tel facteur dans le déclenchement du processus du ruissellement et de l'érosion. En effet, selon Auzet (1987) cité par Macary & Berville (2003) la principale critique à cette équation est qu'elle se présente sous la forme d'un produit et fait intervenir les facteurs que par leurs poids statistiques sans tenir compte de leurs liaisons causales, négligeant alors les relations complexes. Les seules interactions prises, sont de manière sommaire puisque les facteurs sont supposés linéaires. D'autre part certains auteurs ont aussi critiqué la prise en compte des valeurs seuils pour caractériser les précipitations et aussi l'utilisation des parcelles expérimentales standardisées. C'est ainsi que le meilleur critère à retenir devrait être la hauteur à partir de laquelle on observe le ruissellement. A titre illustratif, Bouzou (1988) a observé dans nos milieux des pluies de 5mm ayant générées le ruissellent sur les petites parcelles. Roose (1988) a aussi souligné une des limites des parcelles d'érosion en ces termes : « la méthode des parcelles d'érosion fournit des valeurs relatives d'érosion et de ruissellement, des valeurs comparatives entre les différents traitements, mais ne donne pas la valeur absolue de l'érosion en un point du versant puisqu'on isole la parcelle de son environnement naturel (en particulier des apports d'eau et de sédiments venant de l'amont) ».

En somme, la compréhension des différents facteurs et des mécanismes nous imposent à travailler à des échelles qui nous permettent de prendre en compte tous les aspects propres dans nos milieux pour comprendre le ruissellement et l'érosion.

La SLEMSA est aussi un modèle d'estimation de perte en terre qui s'appui sur les mêmes approches et principes de base que le modèle précédent. Ce modèle a vu le jour à la fin des années 1970 en Afrique du Sud plus particulièrement au Lesotho à partir des travaux de Elwell et Stoking (1980) sur des parcelles expérimentales standards et l'énergie cinétique des pluies. Ensuite, il a été initialement testé au Zimbabwe puis amélioré, il est aujourd'hui adapté dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne. Aussi ce modèle à l'avantage d'utiliser peu de moyens et de données et est comparable à la USLE.

Le schéma explicatif de la SLEMSA tel que donné par Elwell et Stoking en 1981 se présente comme suit :

PHYSICAL SYSTEM

CROP

CLIMATE

SOIL

TOPOGRAPHY

Length

CONTROL energy interception Rainfall Soil Steepness

S

L

VARIABLES

I

 

E

 

F

 
 
 
 
 

C

 

K

 

X

 
 
 
 

SUBMODEL

Crop ratio Soil loss from bare Topographic ratio

Z = KCX

Soil loss from cropland (t / ha / a)

Figure 4: structure du modèle SLEMSA

I: energy interception; E: rainfall energy; F: soil erodibility; S: slope steepness; L: slope length Z : érosion mesurée ou prévisible c'est à dire la perte en sol moyenne annuelle en t / ha.

K : perte en sol sur une parcelle standard non exploitée

X : facteur topographique

C : facteur des techniques cultural du couvert végétal.

Notre choix porte sur le modèle de Wischmeier pour la simple raison qu'il est universel, ce qui nous permettra de comparer les résultats obtenus avec ceux des autres chercheurs dans des milieux similaires. En effet comme l'a souligné Roose (1994), l'USLE est calibrée pour tous les pays où le ruissellement est lié à la dégradation de la surface du sol. Toutefois notre choix porte sur la RUSLE ou la Revised Universal Soil Loss Equation qui permet de passer de la parcelle à de vastes régions agricoles. Cette version regroupe tout de même les principaux facteurs de la USLE qui sont le sol, le climat, la topographie et l'occupation du sol.

3.1.2.2 Analyse et traitement des données relatives aux quatre domaines des facteurs du ruissellement et de l'érosion : climat, sol, occupation du sol et topographie

3.1.2.2.1 Le climat

Comme nous l'avons noté précédemment dans la littérature scientifique, la pluie et ses caractéristiques sont les seuls paramètres prépondérants pour la compréhension et l'évaluation de l'érosion hydrique. D'autres composantes climatiques peuvent jouer un rôle primordial. L'évaporation d'abord qui, entre les périodes pluvieuses, peut jouer aussi sur le degré de dessiccation des fragments de surface et modifier la stabilité structurale et le profil hydrique des couches superficielles et modifier ainsi l'infiltrabilité (Macary& Berville ; 2003).

La pluie

Les données relatives aux précipitations et de leurs caractéristiques sont indispensables à l'étude des phénomènes d'érosion. La pluie est par définition une précipitation tombée au sol sous forme liquide. Elle est observée au Niger sur quatre (4) mois suite à la remontée du FIT (Front Inter Tropical). L'analyse des données pluviométriques renseigne sur la répartition de cette eau, leur quantité disponible, favorable au développement des activités en milieu rural. Ces précipitations sont aussi les seules utiles pour le ruissellement ainsi que l'écoulement des koris.

Elle est exprimée en millimètre à partir du pluviomètre à lecture directe. La quantité d'eau recueillie correspond à la hauteur tombée au sol. L'intensité est la quantité d'eau tombée par unité de temps, exprimée le plus souvent en mm/h et déterminée à partir des enregistrements au pluviographe à auget basculeur. En effet, l'efficacité de la pluie vis à vis des processus d'érosion est liée aux rôles qu'elle a dans le détachement des particules des sols, mais surtout dans la formation du ruissellement. Cette érosivité dépend essentiellement de l'intensité et du volume des précipitations (Macary& Berville ; op.cité).

Les hauteurs des pluies annuelles enregistrées à Birni N'konni, station créée en 1933 et celle de Doutchi présentent une très grande variation d'une année à l'autre et sont les seules données disponibles et accessibles auprès des archives de la météorologie nationale. Ainsi d'une manière générale nous trouverons comme données disponibles les précipitations journalières de la principale station de Birni N' konni sur toute la période à l'exception de l'année du début

d'observation, suivi tout simplement de deux postes d'observations des deux localités que couvre la zone d'étude : Allela et Yaya.

Cependant ces localités disposent chacune d'un pluviomètre depuis respectivement 1981 et 1990, avec des données manquantes sur des grandes périodes. A titre d'exemple, les dix premières années de mesure à la station d'Alléla manquent dans les archives de la DMN. Celle de Yaya, les données manquantes ne sont que celles de ces trois dernières années.

Ainsi face à cette situation d'incohérence des données, il sera utile de les compléter le plutôt que possible de manière à respecter une certaine répartition des appareils de mesure sur la partie centrale du bassin versant (carte 2). Ce secteur semble avant tout être le plus menacé au vue des multiples signes de dégradations dus à l'érosion des terres de cultures qui débouchent directement dans le kori. C'est aussi le secteur ou sévit actuellement l'essentiel des cultures de contre saison. Notons que depuis deux ans, il existe deux pluviomètres régulièrement suivis à Mountséka et Bayzo. Les données issues de ces appareils vont permettre dans une large mesure à nous rendre compte, de la quantité tombée et de l'importance des grosses averses enregistrées sur le bassin versant du kori Mountséka. Cette dernière raison est l'une des principales hypothèses liée au climat dont ce travail tente de répondre ultérieurement ou à partir de laquelle peuvent découler d'autres hypothèses.

Ainsi, sur la base de ces deux dernières années de mesure de la pluie, un constat se dégage. En effet les figures 5 et 6 montrent que l'essentiel des pluies dans la région d'étude sont enregistrées au mois de Juin à Septembre parfois jusqu'en Octobre avec des maximums centrés en juillet et Août. Cela n'est pas sans conséquence sur le plan environnemental et hydrologique à la genèse d'important ruissellement et donc une intense morphogenèse dans nos milieux (Malam Abdou M., 2007). Les hauteurs des pluies sont variables d'un mois à un autre ainsi qu'entre les deux (2) années de mesure. Ce qui nous révèle déjà une idée sur la répartition de la pluie sur le bassin versant. A titre indicatif, Mountséka a enregistré 479 et 667mm respectivement en 2007 et 2008 contre 441 et 522mm à Bayzo. Les hauteurs issues de ces pluviomètres renseignent sur les grosses pluies susceptibles de modifier le paysage. Parfois les grosses averses ne sont pas les seules qui génèrent le ruissellement et l'érosion dans nos milieux. Certaines études (Bouzou 1988) ont montré des pluies de 5mm ayant ruisselées. En effet, la hauteur la plus élevée tombée en 2007 est 52,5mm à Mountséka contre 39mm à Bayzo respectivement le 29 et 28 Août 2007.

En 2008, où des pluies de Mai et Octobre ont été enregistrées (fig. 6) ; Bayzo a enregistré 68mm au mois de Juin contre 64mm en Août à Mountséka.

Hauteurs/mm

250

200

300

150

100

50

0

Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Dec Mois

Bayzo_2007 Mountséka_2007

Figure 5: cumuls pluviométriques de Mountséka et Bayzo en 2007 Source : poste pluviométrique de Mountséka et Bayzo.

Hauteurs/mm

300

250

200

150

100

50

0

Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Dec Mois

Bayzo_2008 Mountséka_2008

Figure 6: cumuls pluviométriques de Mountséka et Bayzo en 2008 Source : poste pluviométrique de Mountséka et Bayzo.

L'importance de ces types d'averses dans l'étude du ruissellement et de l'érosion, pousse à
chercher leurs fréquences d'apparition et leurs temps de retour. Cette tâche est essentielle dans les

critères de prévision et de risques d'érosion liés à ces averses. A partir de l'analyse statistique des données pluviométriques de la station de Birni N'konni et Doutchi (Bahari ; 2008), quelques résultats ont été présentés sur les différents extrêmes pluvieux journaliers avec leurs temps de retour dans les tableaux 2 et 3. Aussi compte tenu de la très forte variation spatiotemporelle des précipitations, le temps de retour d'une pluie à l'autre varie entre les deux stations.

Tableau 2: résultat de l'ajustement de la loi normale (maximum de vraisenblance): station de Birni N'konni

Temps de

retour

q

XT

Ecart type

Intervalle de confiance

Borne <

Borne >

50

0.98

88.1

4.60

79

97.1

20

0.95

81.1

4

73.3

89

10

0.90

75

3.51

68.1

81.8

5

0.80

67.5

3.02

61.6

73.4

3

0.66

60.5

2.71

55.2

65.8

2

0.50

53.2

2.59

48.1

58.3

Tableau 3: résultat de l'ajustement des pluies maximales par la loi normale (maximum de vraissemblance): Station de Doutchi

Temps de

retour

q

XT

Ecart type

Intervalle de confiance

Borne <

Borne >

50

0.98

98.6

8.74

81.5

116

20

0.95

90.5

7.58

75.6

105

10

0.90

83.2

6.64

70.2

96.2

5

0.80

74.4

5.69

63.2

85.5

3

0.66

66.2

5.09

56.2

76.1

2

0.50

57.5

4.85

48

67.1

Source : Bahari (2008)

T = 1 / (1- q) = Temps de retour

q = F(X) = probabilité de non dépassement XT = pluie moyenne ou pluie ajustée.

Cette variation des cumuls pluviométriques et des extrêmes journaliers entre les stations peut toutefois expliquer le degré, l'intensité de l'érosion et la turbidité des eaux au cours d'une même année sur le bassin versant de Mountséka. Par exemple, les paysans soulignent que cette turbidité est plus élevée dans le secteur de Mountséka qu'à Doum fourma et kanguiwa. En définitive, les données journalières sont importantes pour nous afin de comprendre le rôle des grosses pluies dans la dynamique hydroérosive actuelle. Quant aux données à recueillir à partir du pluviographe et des pluviomètres, elles nous permettront de mettre en relation la hauteur, la durée et l'intensité des pluies. Enfin, les cumuls annuels de la station de Birnin Konni seront aussi utilisés pour le calcul du facteur R qui traduit l'érosivité des pluies. Dans l'impossibilité de calculer R selon la méthode décrite par la RUSLE, Renard et Freimund (1994) cités par Morschel et Fox (2004) proposent une méthode de substitution établie sur une relation entre R et la hauteur de pluie annuelle moyenne (P) exprimée en mm : R= 0,04830 P 1,610

3.1.2.2.2 L'occupation du sol

L'occupation du sol est un des facteurs qui doivent être recherchés sur des supports cartographiques ou dans toutes autres informations graphiques. La zone d'étude dispose en effet d'une multitude d'informations cartographiques pouvant permettre d'appréhender ce facteur dans cette dynamique hydrogéomorphologique. Des cartes topographiques fournies par l'IGN dans les années 1962 et 1963, à l'échelle de 1/200000 sont disponibles. Ainsi du fait de l'étendue, quatre feuilles couvrent la totalité du bassin versant à savoir : Tahoua, Birni N' konni, Doutchi et Bagaroua. L'utilisation de ces cartes est la première des étapes dans un travail type, mais trop petites pour comprendre certaines caractéristiques d'unité d'occupation telle que les surfaces nues favorables au ruissellement et l'érosion. C'est pour cette raison, il serait préférable de travailler soit sur des cartes topographiques au 1/50000 dont notre zone d'étude ne dispose d'aucune feuille, soit sur des photographies aériennes sous des échelles plus grandes que les deux premiers supports cartographiques. En effet les photographies aériennes de l'année 1975

couvrant la zone d'étude sont disponibles. Cela permettra de présenter une situation des années 70 avec un maximum de détails relatifs à ce facteur.

Ensuite l'apport de la télédétection à travers les images satellitaires est de loin le meilleur procédé pour spatialiser l'occupation du sol. L'utilisation des images satellitaires revêt un apport important dans ce travail. Les données de la télédétection assurent le suivi et l'évolution des différentes unités d'occupation du sol. Cette importance a été aussi soulignée par Grésillon (1977) cité par Tauer et Humborg 1993 en conseillant de ne pas se limiter exclusivement aux cartes aux 1/200000 car, trop petite pour déterminer les caractéristiques et autres détails sur les bassins versants en Afrique de l'Ouest. Cependant des couvertures satellitaires Landsat de résolution 30m scène 1980 et 2000 et SPOT de résolution 10m Scène 1996 ont fait l'objet d'une carte thématique entrant dans la dernière publication de Bouzou et al. (2009). Il existe aussi d'autres cartes thématiques issues du travail de Mahaman (2008) qui ont présenté l'occupation du sol des situations 1975 ; 1986 et 1999, sur une fenêtre cadrant le terroir de Mountséka.

Par ailleurs, au Niger nous disposons d'un document intitulé « Nomenclature d'occupation du sol ». Ce document élaboré par les chercheurs des différentes institutions et directions techniques ayant les questions environnementales en commun, sous l'égide du ministère en charge de l'environnement et de la lutte contre la désertification est aujourd'hui l'outil d'interprétation de l'occupation des sols sur images satellitales.

Partant de toutes ces données existantes et de leurs diversités, l'intérêt est de faire une utilisation plus judicieuse afin d'alimenter le modèle de perte en terre et aussi vérifier notre hypothèse relative à ce facteur. A ce niveau, nous pouvons toutefois utiliser le Système d'Information Géographique Arc View et ERDAS Imagine qui jouent ainsi le rôle d'intégrateur des données nécessaires pour l'estimation du risque d'érosion. A travers des modules d'analyse et de calcul intégrés, il sert aussi à identifier le taux de recouvrement du sol et à évaluer les pertes en terre. A travers le SIG, toutes les données de bases seront analysées afin d'obtenir une répartition spatiale des informations sous formes des couches de tous les facteurs entrant dans l'équation de prévision de perte en terre.

L'occupation du sol à travers la végétation joue un rôle considérable dans l'évaluation du risque d'érosion. La végétation se présente alors comme un bon indice de diagnostic des risques de ruissellement et d'érosion sur un bassin versant. La NOS du Niger a bien distingué les différentes unités de végétation parmi lesquels nous pouvons citer les fourrés. Les fourrés ripicoles se

définissent comme étant des formations végétales qui apparaissent sur l'image sous forme effilochée en petit massif de couleur variant du rouge au magenta. Elles ont une structure généralement massive et homogène et une texture lisse. Sur le terrain, elles constituent des formations arborées arbustives relativement formées de buissons avec présence d'Acacia ataxacantha et d'autres espèces épineuses avec un recouvrement fort (R > 60%) ; on les rencontre généralement sur sol lourd (argileux ou argilo limoneux à argileux sableux) dans les zones inondables, autour des mares et le long de certains cours d'eau et ravins. La prise en compte de cette unité dans la connaissance du phénomène d'érosion présente un intérêt tout particulier plus précisément dans l'élargissement et le recul des têtes des ravines ainsi que les berges des koris. Les fourrés sont aussi de véritables pièges de sédiments en amont ou sur les versants. L'image Landsat bien que de basse résolution permet, de déterminer ces unités qui jouent un rôle dans les processus d'érosion linéaire ou du ravinement. Face à ces multiples fonctions, les fourrés comme toutes autres unités de végétation méritent une discrimination pour enfin cerner la dynamique des ravines et des koris. Ainsi le long des koris les secteurs où, les fourrés sont denses et réguliers s'accompagnent d'une stabilité des berges et des faibles apports latéraux des sédiments sur les versants du kori. Par contre de leurs irrégularités ou leur dégradation naissent des petites brèches d'élargissement des berges. Il faut noter que les fourrés sont aussi très fragiles face à l'intervention de l'homme et à la variation des caractéristiques climatiques d'une année à l'autre.

En mettant un accent particulier sur les fourrés ripicoles, nous pensons compléter les études cartographiques réalisées par l'équipe du programme de recherche dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens. Ces études (Mahaman 2008 ; Bouzou et al. 2009) ont surtout montré l'évolution des surfaces cultivées, des jachères et des formations végétales. Afin de mieux ressortir le rôle de l'occupation du sol en général et de celui des fourrés ripicoles en particulier dans la dynamique hydroérosive, les notions de fourrés ripicoles réguliers et dégradés seront introduites.

3.1.2.2.3 Le sol

Les données relatives au sol sont à rechercher tout comme le précédent facteur, sur des supports cartographiques existants dans la zone d'étude ou par le recours à des levés pédologiques directs sur le terrain afin de déterminer l'érodibilité.

L'utilisation de la carte géologique du Niger à 1/2 000 000 nous a renseigné que l'essentiel de la couverture pédologique du bassin versant du kori Mountséka est dominée par des sols dunaires. En plus de la carte géologique nous disposons d'une carte thématique extraite des travaux de Adamou (2008) sur la couverture pédologique du terroir de Mountséka. Cette carte se trouvant à une échelle plus grande que la carte géologique a permis sans doute de déterminer les différents types de sol de la zone d'étude. En effet cinq unités morpho pédologiques ont été distinguées : les lithosols des plateaux et buttes, les sols ferrugineux non ou peu lessivé de sommet de dune, les sols ferrugineux tropicaux à concrétion et action de nappe en profondeur dur les flancs de dunes, les sols ferrugineux non ou peu lessivé des glacis et les sols bruns subarides des dépressions inter dunaires.

Aussi, au vu de l'objectif de ce travail, il serait important de faire une analyse physico chimique des différents sols du bassin versant. Pour ce qui est de notre travail, il s'agira de faire le dosage de la matière organique et l'analyse granulométrique pour déterminer l'érodibilité des sols. Cette érodibilité regroupe la nature du sol même, l'état de surface et en partie le couvert végétal. La sensibilité d'un sol au compactage superficielle et sa résistance à l'arrachement, sont liées à sa teneur en particules minérales, sa composition granulométrique et de sa structure. La texture d'un sol est sa teneur en particules minérales de différentes tailles (en dessous de 2 mm) : sables, limons et argiles. Après analyse granulométrique, les classes de texture sont déterminées à l'aide d'un triangle de texture mais elle peut être appréciée sur le terrain à l'oeil et au toucher.

Les types des sols cités ci haut sont en grande partie destinés pour les cultures pluviales, le pastoralisme, présentent partout un signe de dégradation notamment l'encroûtement et sont pauvres en matière organique avec une forte minéralisation et un pH acide (Adamou, 2008). La granulométrie est dominée par les sables fins et la teneur en limon et argile très faible sur l'ensemble des transects effectués (tableau 4). Ce qui confère leurs vulnérabilités au risque d'érosion et surtout à la vue des ravines observées sur les versants.

Afin de comprendre les terrains les plus exposés aux problèmes de l'érosion des sols, la cartographie des formations superficielle à différentes échelles à l'ensemble du bassin versant pourrait être d'un grand apport pour comprendre l'érodibilité des sols et de procéder à la régionalisation du risque d'érosion.

Tableau 4: fractions granulométriques des unités morphopédologiques de Dan Fourma à Koujak (Profondeur du prélèvement 20 cm).

Fractions

Unités

morpho

pédologiques

Argiles / Limons

Sables fins

Sables grossiers

Buttes

32,92

22,44

45,42

Dunes

7,1

65,42

27,47

Flancs de dunes

10,66

59,12

30,2

De ces quatre grands facteurs impliqués dans le déclenchement du processus du ruissellement et de l'érosion, une typologie des aléas peut être élaborer afin d'hiérarchiser les facteurs à l'origine de l'érosion dans les différents types de situations sur le bassin versant du kori Mountséka. Cette démarche mise au point en France dans les travaux de Le Bissonnais Y., Cécile Montier, Joël Daroussin, Dominique King (1998) et au Niger dans les travaux de Bouzou et al (à paraître) ont essayé d'approcher pour chaque types érosifs les principaux facteurs par ordre d'importances dans les processus de perte en terre.

3.1.2.2.4 La topographie

L'examen des documents cartographiques nous a permis en tout premier lieu de dire que le relief
du secteur d'étude est monotone. Les pentes sont relativement faibles dans leurs grandes

extensions, avec en moyenne des inclinaisons allant de 1 à 10% respectivement sur les plateaux et les glacis. De fortes inclinaisons sont aussi fréquentes plus précisément au niveau des talus. Ensuite la visite de terrain a enfin confirmé cet état du relief de la zone d'étude. La pente est un important facteur d'érosion. En effet, les faibles pentes s'accompagnent d'une érosion en nappe qui déplace d'énormes quantités de sédiments, alors que sur les fortes pentes l'érosion linéaire crée des ravines de taille variable.

Nous utiliserons un modèle numérique de terrain (MNT) pour discriminer les zones d'érosion. Dans le bassin versant de la mare de Sama Dey dans la Commune Rurale de Dantiandou, Esteves et Rajot (1999) ont établi une carte des pentes à partir d'un Modèle Numérique de Terrain au pas de temps de 20 m à partir d'une carte topographique à grande échelle à 1/5 000. A défaut, les cartes topographiques à 1/200 000 permettront d'établir des cartes de pentes selon différentes classes. Ce type de carte a été réalisé par Safiri (1983) où il a distingué dans la vallée de Kawara vers Galmi 5 classes de pentes :

Une telle méthode bien que sommaire permet de spatialiser le degré d'érosion.

3.2 Les effets socioéconomiques

L'aspect socio économique qui sera abordé dans cette problématique est vu à travers l'opportunité qu'offre la petite irrigation pour les cultures de contre saison et de toutes autres nouvelles activité liée à cette dynamique du kori Mountséka. Les conséquences socioéconomiques vont regrouper à cet effet les multiples questions liées à la situation actuelle de la mise en valeur et aux problèmes d'un éventuel aménagement du kori et de son bassin versant du kori Mountséka. C'est un bassin versant qui se dégrade mais qui offre une opportunité des cultures de contre saison par la petite irrigation à partir des eaux du kori de plus en plus permanentes. Certes il y a la ressource eau suffisante pour la mise en valeur, mais les paysans se plaignent de la forte teneur des matières fines en suspension. Pour saisir cet état de fait, une analyse de deux échantillons d'eau prélevé le long du kori dans le secteur de Dan fourma et Mountséka, montre une charge solide respective de 6,55 g/ l et 6,51 g/ l. Une telle charge, comparée à celle du kori Tondibia de l'ordre de 0,17 g/ l, dans l'ouest nigérien parait élevée. Elle illustre ainsi la gravité de la dégradation du bassin versant du kori Mountséka. En effet les études citées ci haut sur Mountséka, ont toutes évoqué la question de dégradation du bassin

versant et l'ensablement des mares. Cette importante question est comme nous le savons liée à la dynamique hydro érosive du kori et de son bassin versant. Compte tenu du coût élevée pour traiter les dégâts engendrés par l'érosion, il sera judicieux de mener une réflexion sur les acteurs, leurs techniques et moyens pour maintenir la perte en terre à un seuil à partir duquel toutes les activités soumises au danger de l'érosion puissent être rentables et favoriser le développement. Toutefois un guide d'entretient permet de mieux approcher cette problématique.

3. 3 Protocole provisoire de recherche pour la thèse

3.3.1 Choix du concept

Dans l'analyse intégrée des milieux naturels plusieurs concepts sont utilisés : paysage, écosystème, géosystème, écocomplexe... Nous empruntons à Bouzou (2000) une analyse y relative qui nous permettra de choisir les concepts appropriés.

Le paysage est défini par Bailly et al. (1986) comme étant " à la fois un environnement naturel, un milieu humain (histoire, culture), un territoire vécu par un groupe, un lieu de création (esthétique symbolique) en renouvellement permanent". Définition faisant ressortir les différentes perceptions du paysage : milieu naturel, mais aussi perçu et vécu. Ces préoccupations du perçu et du vécu ne se retrouvent pas dans les concepts d'écosystème, de géosystème et d'écocomplexe utilisés aussi dans l'analyse diagnostic des milieux.

"L'écosystème représente un ensemble précis de catégories trophiques interdépendantes, entre lesquelles se répartissent des individus de différentes espèces en interaction avec un environnement physico-chimique déterminé". (Tansley, 1935 ; Lindeman, 1942 ; Odum, 1951, 1959, 1971). Il est reproché au concept d'écosystème, défini par les écologistes, son caractère restreint, biocentré ; Tricart (1982), souligne avec Blanc-Pamard (1982) et Bertrand et al. (1986) que le "concept d'écosystème, en soi, n'est pas spatialisé. Un écosystème est, avant tout, un tissu de flux qui déterminent sa structure. Il se représente par un organigramme, non par une carte". Position considérée trop excessive par les écologistes comme Blandin et Lamotte (1988).

Le géosystème a été défini par le Soviétique Sochava (1960) et repris dans les années 1970 par
les géographes français notamment par Bertrand. "Le géosystème est un système géographique

naturel homogène lié à un territoire. Il se caractérise par une morphologie, c'est-à-dire par des structures spatiales verticales (les géohorizons) et horizontales (les géofaciés) ; un fonctionnement qui englobe l'ensemble des transformations liées à l'énergie solaire ou gravitationnelle, aux cycles de l'eau, aux biogéocycles, ainsi qu'aux mouvements des masses aériennes et aux processus de géomorphogenèse ; un comportement spécifique, c'est-à-dire par les changements d'états qui interviennent dans le géosystème pour une séquence de temps données" Beroutchachvili et Bertrand, 1978). Le géosystème engloberait toutes les composantes biotiques et abiotiques sans hiérarchie préalable. Il est aussi cartographiable car spatialisé. Toutes ces raisons ont conduit les géographes français à l'adopter. Par contre les écologistes comme Blandin et Lamotte (1988) relèvent quelques-unes de ses insuffisances :

- le géosystème n'est qu'un assemblage d'écosystèmes ;

- l'homogénéité prônée n'est que fictive car dans l'application, des géofaciès s'imbriquent.

L'écocomplexe désigne "des ensembles d'écosystèmes interactifs et on pas seulement juxtaposés en des mosaïques plus ou moins hétérogènes" (Blandin et Lamotte, 1988). La notion d'hétérogénéité est ici introduite pour combler les insuffisances inhérentes au géosystème. Mais Bouzou (2000) souligne qu'en lisant les auteurs, pour les exemples considérés pris en Côte d'Ivoire, il s'agit plutôt d'une hétérogénéité biotique.

La dynamique que connaissent le kori et son bassin versant est avant tout la résultante des facteurs naturels et humains. La compréhension d'une telle problématique doit être placée sous une approche écosystémique. En effet, l'écosystème est un terme récent, il a été lancé au siècle dernier par Woltereck et unit le préfixe éco au mot système (Remmert 1992 in Mainguet, 2003). Il se définit comme étant l'ensemble des liens d'interdépendance des constituants d'un milieu ambiant. Unité fonctionnelle de base en écologie, l'écosystème est en somme une association dynamique de deux composantes en constante interaction : un environnement physicochimique, géologique et climatique que constitue le biotope et l' ensemble d'êtres vivants qui caractérise la biocénose.

Notre choix porte sur ce concept vu sa portée dans cette étude d'une part et au contexte actuel de la notion même d'écosystème. En outre, parler d'hydrogéomorphologie, c'est montrer les relations d'interdépendance entre les phénomènes hydrologiques et géomorphologiques.

3.3.2 La cartographie : subdivision du bassin versant du Kori Mountséka en sous bassins versants

Sur la base des images satellitaires disponibles, l'ensemble du bassin versant du kori Mountséka sera subdivisé en sous bassins élémentaires. Ceci permettra sans doute d'une part à une meilleure localisation des secteurs les plus actifs dans cette dynamique et aussi de mettre en relief la géodynamique d'ensemble. A ce niveau, l'intégration du SIG serait d'un grand apport à travers les multiples fonctionnalités des logiciels Arc View et ERDAS imagine. Aussi, nous nous inspirerons de la méthode proposée par Morschel et Fox (2004) pour la réalisation de la carte du danger érosif dans les collines du Terrefort Lauragais en France. Cette méthode utilise la RUSLE. La validation se fera sur la base des résultats obtenus des mesures sur parcelles du ruissellement et de l'érosion. De nombreuses études ont été faites au Niger qui pourraient servir de références : Delwaulle (1967) dans la région de Madaoua ; Bouzou (1988) à Kounkouzout (Tahoua) ; ainsi que les études réalisées dans le cadre du programme de recherche Analyse Multidisciplinaire de la Mousson Africaine (AMMA) à Banizoumbou depuis 2004.

3.3.3 L'instrumentation : secteur médian du bassin versant

3.3.3.1 Le suivi hydrologique

La progression d'écoulement du kori mérite un suivi. En effet, le suivi hydrologique des plans d'eau le long du kori en des périodes de l'année permettra de faire un inventaire intra et inter annuel des mares et ainsi projeter la progression du kori en relation avec les projections de la pluviométrie au sahel et les autres facteurs qui conditionne le ruissellement. Cette démarche peut toutefois être efficace pour une mise en valeur des ressources naturelles dans la zone d'étude. Cette technique de suivi peut se faire sur la base des images satellitales ou par des relevés des points au GPS pour l'élaboration des cartes. Dans la mesure du possible, des échelles limnimétriques peuvent être installées afin de s'enquérir des variations du niveau du plan d'eau pendant les années d'observations. Dans cette optique, deux limnimètres peuvent être placés dans le secteur de Mountséka à Kanguiwa. Le meilleur emplacement (carte2) pourrait être les sections les plus rectilignes du kori à savoir :


· un premier avant le pont barrage de Mountséka ;


· un deuxième sur le tronçon qui va de la jonction du tributaire Djima Djimi jusqu'au verrou ou après le verrou jusqu'à kanguiwa.

Pour les mesures de la turbidité, phénomène qui freine le développement des activités par l'utilisation de l'eau du kori seraient prises en compte. Des prélèvements seront effectués quotidiennement chaque année afin d'évaluer la dégradation spécifique par l'analyse des matières en suspension.

3.3.3.2 Les parcelles d'érosion : mesures du ruissellement

Pour mesurer et quantifier les pertes en terre par ruissellement en nappe, plusieurs dispositifs ont été mis au point par des chercheurs afin d'alimenter les modèles de prévision de perte en terre. L'idée de mesure du ruissellement sur une parcelle expérimentale est venue de Wischmeier et Smith aux USA en 1976. Cette technique tient sa place dans ce travail du fait de son important essor à travers le monde et s'adapte bien dans notre milieu. En effet, le ruissellement est mesuré sur des parcelles expérimentales standard (22,2 m sur 4 m) ou de dimensions variables conformément au contexte et selon un choix respecté des états de surfaces du terrain. En effet aussi selon les précisions désirées et les moyens disponibles, les dimensions peuvent variées du m2 à l'échelle du champ ou de plusieurs milliers de m2. La durée moyenne est de 5 à 10 ans. Le choix de l'emplacement du dispositif expérimental doit se faire sur les glacis à pente faible sur lesquels on retrouve l'essentiel des différentes formations superficielles et dont le système érosif le plus représentatif est l'érosion en nappe.

La carte 2 indique le futur emplacement de notre poste de mesure du ruissellement. En effet ce site est choisi du fait de sa proximité au village afin de mieux sécuriser le dispositif. En outre c'est sur un glacis encroûté, légèrement incliné qui fait la liaison entre la butte et le kori situé au Nord-ouest du village.

Le système de mesure sera constitué d'un pluviographe et ou d'un pluviomètre, des canaux de réception, des cuves graduée munies de partiteurs ou à défaut des tonneaux ; pour recueillir les eaux de ruissellement et la charge solide. En effet, chaque parcelle doit être limitée par des tôles ou en béton, fichées en terre sur une profondeur de 20 centimètres et dépassant la surface du sol d'une vingtaine de centimètres environs. Aussi les limites des parcelles doivent être implantées

avec beaucoup de soin, de telle sorte qu'elles suivent rigoureusement les lignes de plus grande pente, évitant ainsi le cheminement préférentiel des eaux le long des bordures artificielles.

3.3.3.3 L'érosion linéaire

La prise en compte de l'érosion par ravinement doit se faire par le suivi des têtes des ravines choisies. Le suivi se fait après chaque événement pluvieux ou à la fin de la saison des pluies sur la base des repères constitués soit des témoins naturels (végétation) jugée stables ou à partir du GPS, tout comme à partir des repères en fer. Dès lors, quelques ravines ont été déjà identifiées et mesurées pendant la saison pluvieuse 2009. Le tableau 3 illustre leurs caractéristiques. En plus la carte 2 indique aussi la position de nos ravines dans le secteur d'étude.

Tableau 5:formes de quelques ravines sur le bassin versant du kori Mountséka

Ravines

Tracé

Longueur

Largeur du lit

Profondeur tête

R1 D Fourma

rectiligne

57,5m

0,18m

0,15m

RMtséka_tête 4

sinueux

×

2m

0,85m

R3 Koujak

rectiligne

24,9m

3,60m

3m

3.3.3.4 Guide d'entretien et questionnaire pour l'appréciation des effets socioéconomiques

3.3.3.4.1 Le guide d'entretien

S'agissant de l'approche pour l'appréciation des effets socioéconomiques de la dynamique du kori, l'on s'est appesantis sur les différents thèmes abordés dans le cadre du Programme AMMA, pour situer notre problématique. Ainsi, le thème portant sur les changements et variabilités climatiques peut toutefois servir de canevas afin de développer et mieux appréhender la question. Les sous thèmes relatifs à la question de changement vont permettre de saisir la perception paysanne sur les changements socio environnementaux et les politiques en matière d'intervention de tous les acteurs dans la durabilité des effets induit par la dynamique actuelle du kori. Il faut le souligné ici qu'il n'y a jusque là aucun aménagement proprement dit en dehors de la mise en valeur de plus en plus significative dans le secteur médian. Tout comme il faut aussi le

rappelé que la mise en valeur qui a longtemps existé dans la partie amont connaît aujourd'hui un abandon dont les causes restent encore à rechercher. Cette mise en valeur, regroupe en grande partie l'arboriculture et la pêche. C'est en ce sens que l'entretien se tiendra sur la situation actuelle de la mise en valeur le long du kori depuis l'amont jusqu'au secteur médian. Ainsi pour ce qui est de l'aménagement, aspect combien important qui accompagne toute forme de mise en valeur afin de la rendre plus rentable et durable, nous pouvons aussi se poser des questions relatives aux types d'aménagement. Alors quels types d'aménagement dans un milieu soumis d'une part au retrait des eaux des mares et d'autre part aux important cônes de déjection qui finissent par verrouiller le lit du kori ? Cette situation laisse voir un large plan d'eau continu pendant la saison des pluies mais elle se présente à un chapellé des mares séparées par des zones exondées pendant la saison sèche. A cet effet les personnes ressources seront les exploitants ou les groupes d'exploitants autour du secteur. Cette approche devrait davantage aider à réduire tous les risques liés à la mise en valeur et la gestion durable des ressources naturelles. En outre, les 12 principes de l'approche écosystémique (IUCN, 2008) testés au Niger et Nigéria en particulier, inclus dans son premier et second principe, la participation de toute la société jusqu'au plus bas niveau dans la gestion de l'écosystème.

3.3.3.4.2 Le questionnaire

Le questionnaire qui sera administré aux communautés locales va toucher tout simplement le domaine de mise ne valeur. Ainsi la mise en évidence de la ressource eau, terre et de la volonté grandissante de la population riveraine du kori Mountséka de mettre en valeur les eaux du kori, il sera préférable de leur venir en aide dans cette nouvelle activité afin qu'elle puisse répondre à ses attentes allant dans le sens de l'amélioration des conditions des ruraux. Mais avant il faut se poser toutes les questions pouvant rendre comptent de la situation actuelle de cette mise en valeur et de tous les problèmes et défis majeurs liés à une exploitation plus harmonieuse des ressources naturelles sur le bassin versant du kori Mountséka.

Carte 2: instrumentation du bassin versant du kori Mountséka

Conclusion générale

Ce travail vient d'évoquer dans les toutes premières pages du cadre théorique, l'important problème d'érosion qui menace la zone de Mountséka. Ce qui nous a motivé à chercher les véritables facteurs explicatifs de cette dynamique hydrogéomorphologique qui s'accompagne d'une nouvelle activité génératrice de revenus pour les riverains du kori et au-delà. En effet il s'est avéré que, plusieurs interrogations se posent sur les aspects naturelles et humains dans lesquelles se trouve le bassin versant du kori Mountséka, qui jusque là nous ne pouvons confirmer les véritables responsables de ces mutations environnementales et socioéconomiques. En ce sens, l'étude sur la dynamique hydrogéomorphlogique et ses effets socioéconomiques est très vaste, à tel point que chaque partie peut en elle seule constituée un mémoire entier.

Des questions ont été posées pour servir d'orientations de recherches ultérieures afin d'apporter quelques réponses plus juste à la problématique posée. C'est à ce juste titre que tous a été placé sous une approche méthodologique et nous estimons que, l'approche proposée à travers dans un premier temps l'analyse des données disponibles relatifs aux quatre grands domaines universellement admis dans l'étude des processus du ruissellement et de l'érosion, que des éléments de réponses pourront être apporter. Ensuite des mesures in situ du terrain décrites dans le protocole ci-joint permettra aussi de bien servir à la collecte des données du ruissellement, de l'érosion et des informations sur les effets de la nouvelle dynamique pour les prochains travaux d'étude et de recherche dans l'optique de cartographier et régionaliser le danger de l'érosion à l'échelle du bassin versant du kori Mountséka.

Enfin, ce n'est seulement après cela qu'interviendront les actions d'aménagements pour maintenir et assurer la durabilité des activités sur le bassin versant du kori mountséka.

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Sites web : google/wippédia






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway