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Dynamique hydrogéomorphologique du "kori mountséka" et ses effets socioéconomiques:approche méthodologique

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par Mahamadou Bahari
Université Abdou Moumouni de Niamey - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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3.1.2 Proposition d'une approche méthodologique

3.1.2.1 Le choix du modèle

L'utilisation des modèles aide à mieux prévoir les risques afin de prendre des mesures efficaces de gestion des ressources naturelles avec un minimum de temps et de moyens. Pour l'érosion hydrique, des modèles sont utilisés. Nous en présentons deux : l'équation universelle de pertes en terre de Wischmeier & Smith (USLE Universal Soil Loss Equation) et la SLEMSA (Soil Loss Estimation Model for Southern Africa). Ces modèles utilisent presque les mêmes paramètres

physiques, ils sont et constituent les seuls recours que le chercheur ou le politique utilisent pour planifier les besoins de conservation des sols à une échelle régionale.

L'équation de Wishmeier ou l'une de ses versions modifiées (par exemple RUSLE), ont été empiriquement établies à partir de mesures ponctuelles sur parcelles expérimentales. C'est une démarche globale qui prend en compte tous les facteurs naturels et humains intégrés à l'échelle d'un bassin versant pour l'évaluation de l'érosion. Ce modèle mis au point en 1959 aux EtatsUnis est né du traitement statistique des résultats de nombreuses années de mesures (20 ans) sur parcelles expérimentales. Depuis, ce modèle a été largement utilisé en Afrique, particulièrement en Afrique de l'ouest malgré quelques modifications tenant compte des conditions bioclimatiques. En effet, selon ce modèle la perte en sol est donnée par le produit des expressions suivantes:

E = R.K.SL.C.P

E : équation de perte en terre

R : indice d'agressivité des pluies à l'érosion

K : indice d'érodabilité du sol

SL : facteur topographique qui intègre la pente et la longueur de la pente

C : facteur d'occupation du sol par la couverture végétale et

P : facteur exprimant la protection du sol par les pratiques anti érosives.

Le principe de ce modèle est de comparer l'érosion d'un site quelconque à l'érosion d'une parcelle témoin de dimensions standard tout en la traitant périodiquement afin qu'il ne se forme aucune croûte superficielle ou qu'elle ne change pas de formation superficielle initiale. Il faut noter que les mesures sur la parcelle permettent essentiellement d'évaluer l'érosion décapante induite par le ruissellement en nappe. Le but essentiel de cette équation est de définir de façons moins empirique les techniques culturales et les aménagements anti érosifs à mettre en oeuvre en un lieu dont on connaît : la topographie, le climat, le sol et les cultures souhaitables de développer sans risque de ruiner le patrimoine foncier. Concernant l'érosion en nappe et en rigole à l'échelle du champ (ou du versant), à l'exclusion des cas où dominent l'énergie du ruissellent et l'érosion linéaire (cas des argiles gonflantes, des relief de montagne, des ravins et des rivières des climats désertiques et méditerranéenne où l'action des averses exceptionnelle est déterminante).

Elle n'est universelle que dans la mesure où chacun des facteurs évoqués joue un rôle important dans le développement du phénomène d'érosion (Wischemeier, 1976).

Par ailleurs, ce modèle bien que universel, renferme des défaillances relatives d'une part à l'interaction des facteurs dans la compréhension et l'efficacité de tel ou tel facteur dans le déclenchement du processus du ruissellement et de l'érosion. En effet, selon Auzet (1987) cité par Macary & Berville (2003) la principale critique à cette équation est qu'elle se présente sous la forme d'un produit et fait intervenir les facteurs que par leurs poids statistiques sans tenir compte de leurs liaisons causales, négligeant alors les relations complexes. Les seules interactions prises, sont de manière sommaire puisque les facteurs sont supposés linéaires. D'autre part certains auteurs ont aussi critiqué la prise en compte des valeurs seuils pour caractériser les précipitations et aussi l'utilisation des parcelles expérimentales standardisées. C'est ainsi que le meilleur critère à retenir devrait être la hauteur à partir de laquelle on observe le ruissellement. A titre illustratif, Bouzou (1988) a observé dans nos milieux des pluies de 5mm ayant générées le ruissellent sur les petites parcelles. Roose (1988) a aussi souligné une des limites des parcelles d'érosion en ces termes : « la méthode des parcelles d'érosion fournit des valeurs relatives d'érosion et de ruissellement, des valeurs comparatives entre les différents traitements, mais ne donne pas la valeur absolue de l'érosion en un point du versant puisqu'on isole la parcelle de son environnement naturel (en particulier des apports d'eau et de sédiments venant de l'amont) ».

En somme, la compréhension des différents facteurs et des mécanismes nous imposent à travailler à des échelles qui nous permettent de prendre en compte tous les aspects propres dans nos milieux pour comprendre le ruissellement et l'érosion.

La SLEMSA est aussi un modèle d'estimation de perte en terre qui s'appui sur les mêmes approches et principes de base que le modèle précédent. Ce modèle a vu le jour à la fin des années 1970 en Afrique du Sud plus particulièrement au Lesotho à partir des travaux de Elwell et Stoking (1980) sur des parcelles expérimentales standards et l'énergie cinétique des pluies. Ensuite, il a été initialement testé au Zimbabwe puis amélioré, il est aujourd'hui adapté dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne. Aussi ce modèle à l'avantage d'utiliser peu de moyens et de données et est comparable à la USLE.

Le schéma explicatif de la SLEMSA tel que donné par Elwell et Stoking en 1981 se présente comme suit :

PHYSICAL SYSTEM

CROP

CLIMATE

SOIL

TOPOGRAPHY

Length

CONTROL energy interception Rainfall Soil Steepness

S

L

VARIABLES

I

 

E

 

F

 
 
 
 
 

C

 

K

 

X

 
 
 
 

SUBMODEL

Crop ratio Soil loss from bare Topographic ratio

Z = KCX

Soil loss from cropland (t / ha / a)

Figure 4: structure du modèle SLEMSA

I: energy interception; E: rainfall energy; F: soil erodibility; S: slope steepness; L: slope length Z : érosion mesurée ou prévisible c'est à dire la perte en sol moyenne annuelle en t / ha.

K : perte en sol sur une parcelle standard non exploitée

X : facteur topographique

C : facteur des techniques cultural du couvert végétal.

Notre choix porte sur le modèle de Wischmeier pour la simple raison qu'il est universel, ce qui nous permettra de comparer les résultats obtenus avec ceux des autres chercheurs dans des milieux similaires. En effet comme l'a souligné Roose (1994), l'USLE est calibrée pour tous les pays où le ruissellement est lié à la dégradation de la surface du sol. Toutefois notre choix porte sur la RUSLE ou la Revised Universal Soil Loss Equation qui permet de passer de la parcelle à de vastes régions agricoles. Cette version regroupe tout de même les principaux facteurs de la USLE qui sont le sol, le climat, la topographie et l'occupation du sol.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault