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Dynamique hydrogéomorphologique du "kori mountséka" et ses effets socioéconomiques:approche méthodologique

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par Mahamadou Bahari
Université Abdou Moumouni de Niamey - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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1. 2 Revue de littérature scientifique

1. 2. 1 Revue de littérature scientifique internationale

Avant d'aborder l'étude de la dynamique du kori, il est nécessaire de faire un tour d'horizon sur les études menées tant à l'échelle du sahel qu'au niveau de la région de Mountséka et cadrer le thème de ce travail. Cette revue n'est pas du tout exhaustive, elle concerne tout simplement des travaux sur les différents facteurs unanimement reconnus dans le déclenchement du ruissellement et de l'érosion. Les facteurs devant être pris en compte pour étudier les phénomènes érosifs regroupent le sol, l'occupation du sol, la topographie et le climat (Le Bissonnais Y., Dubreuil N., Daroussin J. et Gorce M., 2004). L'érosion est l'ensemble des phénomènes externes qui, à la surface du sol ou à faible profondeur, enlève tout ou partie des terrains existants et modifient le relief (Dictionnaire de géologie 6e édition). Ce phénomène est lié aux effets conjugués des facteurs cités ci haut, qui interagissent, et sont de ce fait complexes à modéliser. C'est ainsi que cette revue dresse un aperçu sur les différents facteurs tout en soulignant leurs pertinences dans l'étude du processus du ruissellement et de l'érosion à l'échelle spatiale.

Ainsi le facteur climatique est indissociable du phénomène d'érosion. Le climat à travers ses éléments tel que les précipitations et le vent, constitue le facteur principal de l'érosion. Il convient de préciser ici que, l'on s'intéresse à l'érosion hydrique superficielle c'est-à-dire l'érosion diffuse en nappe et les formes d'érosion linéaire sur le bassin versant du kori Mountséka. Cependant cela ne limite pas la dynamique actuelle de ce kori à un seul agent en occurrence la pluie; l'érosion éolienne y est aussi très importante. Le facteur climatique joue un rôle considérable dans la dynamique érosive. Le climat est en effet, le principal facteur de l'érosion en zone tropicale et tout comme partout. Ainsi, Batti A. & Depraetere C ; 2007 ont souligné que pour mieux caractériser les facteurs déclenchant l'érosion dans un milieu, il faudra tenir compte des variations saisonnières selon le régime climatique. En milieu sahélien les caractéristiques du climat présentent d'une manière générale une alternance de saison sèche d'une part, caractérisée par des vents fréquents et une température relativement élevée. Cela a pour conséquence l'amenuisement voire la disparition du couvert végétal, laissant alors le sol à l'attaque des orages et événements extrêmes qui marquent l'installation de la pluie dans nos milieux. D'autre part, la saison des pluies, pendant laquelle les précipitations atmosphériques sont l'agent principal de l'érosion par les eaux du ruissellement. L'érosion des sols se développe lorsque les eaux de pluie,

ne pouvant plus s'infiltrer dans le sol, ruissellent en emportant les particules de terre. Les conditions climatiques, rendent compte de la gravité des phénomènes d'érosion hydrique dans les régions sahéliennes et plus particulièrement dans les zones de culture. En effet des travaux ont montré que les graves dégâts constatés localement en Afrique de l'ouest proviennent avant tout de l'agressivité des pluies tropicales : l'indice d'agressivité des pluies de Wischmeier, R varie entre 200 et 2000 points, leur énergie est 2 à 6 fois plus élevée qu'en zone tempérée (Roose, 1977). Dans ces zones semi-arides, voire arides, caractérisées par des précipitations rares et très irrégulières dans le temps et dans l'espace, les pluies sont souvent agressives. L'érosivité de la pluie dépend de sa hauteur et de son intensité (Le Bissonnais et al. 1998 in Batti A. & Depraetere C ; 2007). C'est ainsi que l'impact des gouttes de pluie peut briser les agrégats et disperser les particules fines du sol (sables fins, limons, argiles) facilement transportables par le ruissellement. Plus le ruissellement est important, plus les grosses particules comme le sable et les graviers sont déplacées. Le ruissellement est un des moteurs de l'érosion hydrique : l'eau qui s'écoule entraîne avec elle des particules plus ou moins grosses en fonction de la quantité d'eau en mouvement et de la pente, ce qui peut avoir un effet abrasif sur le terrain soumis au ruissellement. C'est en ce sens que les pertes en terre sont quantifiées à partir des mesures du ruissellement et des sédiments mobilisés. Le ruissellement est en effet commandé par les caractéristiques des précipitations contrôlées surtout par les états de surface. Cela entraîne le départ de terre par érosion, en emportant les éléments fertiles du sol par érosion en nappe et en creusant de profondes ravines. L'agressivité des pluies constitue le paramètre clé qui fait du climat un des principaux facteurs de l'érosion hydrique. Elle s'obtient à partir des enregistrements au pluviographe après dépouillement pluie par pluie et est donné par la formule suivante : R=E.I30/10*0*. Cet indice d'érosivité des pluies R de Wischmeier (1959), semble aujourd'hui le plus universel et le plus connu et tient en compte de l'effet conjugué de la hauteur, de l'intensité et de la durée de la pluie (Batti A. & Depraetere C ; 2007). Les caractéristiques des pluies telles que l'intensité et la hauteur font du climat un facteur prépondérant du ruissellement et de l'érosion hydrique des sols. Bien que prépondérant, aucun de ces élément pris isolement ne suffit pas pour expliquer le phénomène de l'érosion (Roose, 1973 in Bouzou, 1988). Dès lors l'essentiel de la morphogenèse

* R= indice d'érosivité des pluies

E= l'énergie cinétique de la pluie et I30= intensité max en 30minutes

se produit pendant la courte période qui fait suite à la saison pluvieuse. Notons aussi que l'évolution de l'occupation du sol est un des premiers facteurs mis en cause dans l'étude de l'érosion. Le sahel connaît actuellement une érosion hydrique sans précédent, exclusivement liée aux profondes mutations de l'occupation du sol. La végétation naturelle est presque remplacée par des zones de cultures et des sols nus, indurés, soumis à l'érosion et difficilement cultivables. L'occupation du sol au sens large comprend la couverture végétale et les pratiques culturales entendues par là ; la végétation et l'homme. D'une manière générale ce facteur ne change pas sur une courte durée, surtout dans un secteur où nous ne disposons pas de forêt classée ni d'aire protégée. Le couvert végétal est sans aucun doute un des principaux facteurs le plus puissant pour évaluer le taux et les risques d'érosion sur une unité spatiale (de la parcelle au bassin versant). L'importance du couvert végétal bas assure la protection du sol contre l'agressivité des pluies et du ruissellement. Le risque d'érosion augmente lorsque le sol n'a qu'un faible couvert végétal ou de résidus. Les résidus de végétation protègent le sol de l'impact des gouttes de pluie et de l'éclaboussement, tendent à ralentir la vitesse de l'eau de ruissellement et permettent une meilleure infiltration. Dans cette optique, Batti A. & Depraetere C. ;(2007) ont montré sur la base des observations de Golubev (1983) et de Morgan (1979) que le degré de protection de la couverture végétale est un bon indicateur pour estimer et évaluer l'érosion du sol. Cette information d'importance capitale peut être acquise par calcul du NDVI à partir des images de la télédétection à haute résolution. Ces auteurs ont aussi établi une règle standard du paramètre occupation du sol pour approcher et confirmer son importance. Ainsi :

· l'érosion sur des terres cultivées est 10 fois supérieure à celle qui se produit sur les pâturages ;

· l'érosion sur des terres cultivées est 100 fois supérieure à celle existant en foret ;

· une diminution de 30% de la forêt multiplie l'érosion par 5.

Les systèmes de culture sont aussi un facteur lié à l'occupation du sol, son apport dans les processus a été reconnu par les travaux de Roose et al. (1998). C'est ainsi qu'il note que le labour améliore temporairement l'infiltration d'une part, expose le sol nu à l'agressivité des pluies, réduit sa cohésion, enfouit les matières organiques et favorise leur minéralisation en aérant l'horizon humifère. Certaines techniques culturales, transforment le milieu comme l'a démontré Bouzou; 1988. Parmi les techniques développées, certaines sont néfastes, d'autres positives du point de vue de la conservation du sol.

Le travail du sol et les façons culturales qui tendent à abaisser la teneur du sol en matière organique, à dégrader la structure du sol et à le compacter, contribuent à augmenter la susceptibilité du sol à l'érosion.

Convaincus de la dégradation de plus en plus poussée de leur milieu, certains paysans procèdent à l'apport de la matière organique (fumure animale) même si c'est à de faibles quantités. La matière organique intervient à plusieurs niveaux pour réduire les risques d'érosion. A court terme, la matière organique enfouie ne réduit nettement ni le ruissellement, ni l'érosion (Boli et al. 1993; Roose et al. 1997 ; Barthes et al. 1997 in Roose, 1998). Mieux vaut la maintenir à la surface du sol, gérer les adventices et favoriser les activités de la méso faune, de manière à protéger efficacement la surface du sol contre l'énergie des pluies et du ruissellement.

Le facteur topographique intervient en ce sens dans le processus du déclenchement de l'érosion, par la pente et sa longueur. Il est bien entendu que, plus la pente est raide, plus l'érosion du sol est importante. L'érosion hydrique augmente aussi avec la longueur de la pente à cause de l'augmentation du ruissellement.

Il faut noter que plusieurs auteurs s'accordent avec l'idée selon laquelle que l'érosion augmente avec la pente ; mais des divergences subsistent quant aux relations à adopter. En effet, les appréciations divergent au sujet de l'importance à donner aux autres facteurs tels que l'intensité de la pluie et ou les caractéristiques du sol mis en jeu pour mieux comprendre l'effet de la pente. Cependant comme l'a rapporté Roose (1998), l'influence de la pente est complexe. Dans plusieurs cas (Roose 1973 ; 1977 ; 1993), il a observé une réduction du volume ruisselé lorsque la pente augmente mais, le plus souvent, l'érosion augmente avec la pente car se développe une érosion en rigole dix fois plus agressive que l'érosion en nappe. Il a aussi montré que, quant la pente augmente, le sol reçoit moins d'eau par unité de surface pour une pluie donnée et que le rapport ruissellement sur infiltration tend à être moins élevé. Dans certains cas la position topographique est prépondérante: l'érosion se manifeste alors sur les glacis ou terrasses de bas de pente et remonte vers le sommet des versants plus inclinés (Roose 1994 ; De Noni, Viennot, 1997 in Roose, 1998). Henensal (1986) in Batti A. & Depraetere C. (2007) a souligné que l'érosion dépend de la déclivité de la pente, mais aussi de la forme et de la longueur de la plus grande pente. A cet effet sur la base des travaux de Hudson et Jackson (1959), qui ont établi la relation entre l'érosion et la pente, on retient que l'érosion est proportionnelle à la puissance nième de le pente.

Quant à la longueur de pente sur laquelle les manuels ont basé la lutte antiérosive classique telles les terrasses, il semble que son influence sur la naissance de rigoles dépend de diverses interactions avec la rugosité et la perméabilité du sol, le type et l'abondance du couvert végétal. Son rôle est aussi controversé que celui de la pente. En effet, certains auteurs admettent que l'érosion croit avec la longueur de la pente tandis que Roose (1977) in Macary F. et Berville D. ; 2003 conteste la croissance de l'érosion par unité de surface avec la longueur de la pente qui en Afrique tropicale ne serait « ni très prononcée, ni constante ».

La détermination de ce facteur se fait sur la base des supports cartographiques ou des MNT. Le sol est une ressource naturelle non renouvelable à l'échelle de temps historique (Le Bissonnais Y., Cécile Montier, Joël Daroussin, Dominique King ; 1998). Le dictionnaire de géologie (6e édition), définie le sol comme étant une formation superficielle résultant de l'altération sur place des roches par l'eau, l'air et les êtres vivants, et de leur mélange à une proportion variable de matière organique. L'une des causes majeures de sa dégradation est l'érosion. La prise en compte de l'érosion des sols dans une politique environnementale et agricole durable représente donc une priorité car elle revêt un caractère d'irréversibilité. La sensibilité des sols (leur érodibilité) à l'érosion varie dans des proportions considérables et l'usage que l'homme en fait à une incidence capitale sur leur comportement (Neboit, 1991). Il faut noter que l'action de la pluie par "effet splash" sur la structure superficielle du sol mal protégé, détruit les agrégats et laisse paraître une couche pelliculaire et compacte communément appelée "battance". Cette couche diminue considérablement la perméabilité du sol et participe ainsi la formation du ruissellement. Ce qui favorise la concentration du ruissellement et à la naissance des ravineaux ce qui aura pour conséquence une érosion généralisée des versants. Cet état de fait est aussi plus remarquable dans les zones où la végétation a disparu où l'action de l'énergie cinétique de la pluie favorise le développement d'une pellicule indurée, continue et très peu perméable (croûte d'érosion), laquelle constitue un milieu beaucoup plus favorable au ruissellement et à la déflation plutôt qu'à l'infiltration (Casenave et Valentin, 1989). La sensibilité d'un sol à la battance dépend de sa teneur en particules minérales de différentes tailles (composition granulométrique) et de sa structure. L'érodibilité des sols en général dépend des paramètres suivants : de leur mode de formation (pédogenèse), mais aussi et surtout de leur texture (lithologie), de la matière organique et de la stabilité de leur structure, ces deux dernières évoluant avec le mode d'exploitation. Ainsi, la sensibilité des sols à l'érosion peut changer au fil des années. (Quantin, Combeau, 1962 ;

Roose, 1973, 1980, 1989 in Roose, 1998). En somme, le critère le plus important pour apprécier la résistance d'un sol à l'érosion est la stabilité structurale qui est l'aptitude d'un sol à résister à l'action dégradante des eaux de pluies. Cependant cette stabilité est influencée par de nombreuses caractéristiques dont celles cités précédemment, la nature minéralogique des constituants et l'histoire hydrique c'est-à-dire la mouillabilité. C'est ainsi que la stabilité du sol augmente si le sol est faiblement humide pendant plusieurs jours et inversement (Macary F. et Berville D. ; 2003).

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand