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Les systèmes fourragers des zones montagneuses: contraintes et intérêts des fabacées dans la fixation des sols et l'accroissement des ressources herbagères des petites exploitations

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par Slim Slim
Institut national agronomique de Tunisie - Docteur en sciences agronomiques 2012
  

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2.6. Aménagement durable des forêts

Le concept de durabilité a toujours été profondément enraciné dans la forêt et chez les forestiers. L'aménagement durable des forêts est perçu désormais comme un aménagement polyvalent de la forêt qui produira non seulement du bois d'oeuvre sur une base durable, mais continuera de fournir à ses habitants et à ceux qui vivent aux alentours du bois de feu, des aliments et d'autres biens et services. En outre la forêt maintiendra son rôle dans la conservation des sols et de l'eau, des ressources génétiques et de la diversité biologique ainsi que dans la protection de l'environnement dans son ensemble. L'aménagement durable de la forêt recouvre trois dimensions : une écologique visant la conservation perpétuelle des ressources, une économique qui embrasse la production des denrées et des services et une sociale qui fait intervenir les populations dans les processus décisionnels concernant la gestion des forets et la répartition des avantages forestiers. L'aménagement forestier selon la FAO couvre tous les aspects administratifs, économiques, juridiques, sociaux, techniques et scientifiques de la conservation et de l'utilisation des forêts. Elle implique divers degrés d'intervention humaine délibérée, allant de la sauvegarde et de l'entretien de l'écosystème forestier et de ses fonctions à intérêt particulier pour certaines espèces précieuses sur le plan social ou économiques, visant à améliorer la production des biens et des services liés à l'environnement. Il ne faut pas oublier les zones où les forêts disparaissent du fait de l'empiétement et du défrichage à des fins agricoles, où le surpâturage interdit la régénération des arbres et où l'abattage pour la production de charbon de bois et de feu entraîne la dégradation ou la disparition des forêts claires dans les zones méditerranéennes et tropicales (Jebari et al., 2010).

2.7. Aménagement durable des pâturages naturels

D'après Jebari et al. (2010) les pâturages sont les terrains de parcours utilisés pour le pacage des animaux et se rapportant aussi bien à la prairie (constituée de graminées vivaces), à la lande découverte, à la pelouse, à la steppe, à la savane, à la garigue, au maquis ou au bois. Très souvent, on a affaire à des systèmes agro-sylvo-pastoraux qui sont des systèmes d'élevage qui, à un moment ou à un autre de l'année, utilisent des espaces boisés d'un point de vue fourrager, ces espaces boisés étant eux-mêmes le plus souvent l'objet de traitements sylvicoles orientés vers des objectifs de production ligneuse.

Selon Jebari et al. (2010) et McAdam (2004) il est extrêmement rare d'observer des élevages utilisant ce type d'espace à l'exclusion de tout autre ; la plupart d'entre eux s'appuie aussi sur des espaces fourragers plus classiques : prairies cultivées, pelouses naturelles, chaumes de céréales, pelouses d'altitude. Ce sont des systèmes complexes, constitués de formations végétales variés et diversifiées, à plusieurs strates (herbacée, arbustive et arboré) qui interagissent fortement et fonctionnent globalement assez différemment d'un point de vue écologique. La gestion de ces systèmes demande une approche intégrée qui prend en considération les différentes productions fourragère, ligneuse et agricole en fonction des conditions écologiques, sociales et culturelles locales, en vue de tirer le meilleur profit durable tout en les protégeant de la dégradation. Il convient d'adopter une approche globale qui comprend la planification de l'utilisation des terres et le développement rural et agricole. Un bon programme d'aménagement des pâturages naturels doit prendre en considération la nécessité de procéder à des améliorations permanentes des terrains de parcours par la prise en considération de:

-La mise en défens: C'est le moyen le plus simple et il est utilisé dans les conditions suivantes : i) quand il reste des porte-graines des bonnes espèces fourragères spontanées sur le terrain de parcours à améliorer; et ii) quand on envisage de remettre sous pâturage les terrains protégés dans un délai de temps assez court ne dépassant pas cinq ans. La mise en défens d'une zone pastorale peut présenter des inconvénients majeurs si elle n'est pas suivie d'autres mesures. En effet, la mise en défens peut conduire à un accroissement de la charge sur les autres zones et contribue ainsi à la détérioration de ces dernières. Les mesures supplémentaires qui peuvent êtres suivies sont : - un affouragement et approvisionnement en eau - une diminution de l'effectif des troupeaux (Jebari et al., 2010);

-Réglementation du pâturage: La mesure la plus importante à prendre en considération dans un programme d'aménagement des pâturages est la réglementation du pâturage. En effet, le pâturage doit être conçu de façon à pouvoir assurer le maintien des espèces de bonne valeur fourragère et la conservation du sol et de l'eau. Une bonne croissance des plantes est très importante pour le maintien de la fertilité des sols et la prévention de l'érosion (Jebari et al., 2010);

-Epoques de pacage: Le pacage doit être aussi léger que possible au début du printemps dans la majorité des cas, c'est-à-dire, au début de la saison de croissance des plantes qui est la phase la plus critique dans la vie des plantes, qu'elles soient vivaces ou annuelles. Le temps opportun pour le pâturage dépend de la nature et de l'état de la végétation naturelle de la zone soumise au pâturage. Une végétation très dégradée et épuisée se régénère plus vite que n'importe quel autre moyen lorsqu'on restreint le pâturage et lorsqu'on la protège pendant la saison de croissance des plantes. Cette mesure est vitale pour les pâturages en mauvais état, parce que les plantes doivent non seulement se maintenir en vie, mais aussi développer un supplément de vitalité indispensable à l'amélioration de la prairie. Le meilleur moyen de régénérer une prairie naturelle est d'appliquer un système de rotation qui donne à chaque pâturage au moins une fois tous les 3 à 4 ans la possibilité de laisser sa végétation pousser et se développer jusqu'à maturité. Ce repos des prairies naturelles devient impératif dans les zones à végétation très dégradée ou dans celles qui sont soumises à une forte érosion où il faudra favoriser le développement des plantes fourragères utiles par rapport aux plantes indésirables (McAdam 2004 ; Jebari et al., 2010);

-Charge de pâturage: Un pâturage équilibré est celui qui permet de produire le plus grand gain possible en poids dans une zone donnée avec le plus petit nombre possible d'animaux. Les experts du pâturage doivent déterminer la charge à l'hectare ne fonction de la nature de la végétation, du climat et de la nature du bétail. Dans les zones arides les charges à l'ha seront inférieures à celle des zones semi arides ; subhumide et humide. De même pendant les années sèches, on aura intérêt à diminuer la charge dans chaque zone par rapport aux années normales. Le pâturage excessif d'une prairie pendant une année sèche pourra devenir tellement nuisible que la productivité de cette prairie restera affaiblie lorsque les conditions climatiques deviennent favorables. Par contre, pendant les années à pluviométrie supérieure à la normale, on peut dépasser la charge à l'ha sans risquer de détériorer la végétation. L'adaptation du nombre d'animaux à l'ha pendant les années de sécheresses est une mesure impérative qui ne doit pas être sous estimé sous peine de voir subir des pertes de bétail, un épuisement extrême du sol est une diminution considérable de bonne espèces fourragères. En Afrique du nord les terrains de parcours amélioré à Echiochilon fruticosum, Helianthemum sessiliflorum, Plantago albicans peuvent nourrir un peu moins de 1 tête de moutons de race

barbarine par l'ha et pendant 12 mois. Les terrains de parcours à base d'alfa (Stipa tenacissima) peuvent nourrir 0,75 mouton de race locale par ha et par an (McAdam, 2004).

Il est conseillé de bien répartir les points d'eau et les abreuvoirs dans la zone pâturée et de bien situer les clôtures, pour éviter que certaines parties n'aient pas à souffrir d'un surpâturage alors que d'autres parties de la même zone ne subiront qu'un pacage insuffisant. L'excès de piétinement des animaux autour des points d'eau peut aussi amener à une forte dégradation du sol et le soumettre à l'érosion. Il est souhaitable que les points d'eau ne soient pas éloignés plus d'un Km et demi environ dans les terrains accidentés et montagneux. Dans des conditions favorables de température et sur un terrain relativement plat, on peut permettre au bétail de parcourir jusqu'à 3 à 5Km pour les bovins et 7Km pour les ovins (Ben Salem, 2002 ; Jebari et al., 2010);

-Lutte contre les plantes nuisibles ou indésirable: Certaines prairies et, en particulier, celles qui sont dégradées sont infestées de plantes nuisibles au bétail. Toutes ces plantes ne sont pas vénéneuses, mais elles provoquent affaiblissement de la valeur alimentaire et on peut signaler aussi la présence de quelques genres et espèces qui sont considérés parmi les plus toxiques dans les terrains de parcours. Les plantes nuisibles sont, en plus de faible valeur fourragère ou de leur toxicité, beaucoup moins efficace, en général, que l'herbe pour la conservation de l'eau et du sol (Jebari et al., 2010); et

-Enrichissement des pâturages par l'introduction d'espèces fourragères: Il est utile d'envisager l'introduction d'espèces fourragères spontanées ou étrangères dans les terrains de parcours qui se sont appauvris en bonnes espèces fourragères. Chaque fois qu'il est possible d'utiliser des espèces spontanées, on aura intérêt à le faire. Mais si la zone à enrichir ne possède plus de bonnes espèces fourragères, ou s'il existe d'écotypes étrangers de meilleure valeur fourragère que les écotypes locaux on devra penser à faire appel à ces espèces et écotypes étrangers. L'enrichissement des pâturages naturels dégradés par l'introduction d'espèces fourragères est connu en Amérique sous le terme de `artificial reseeding' (réensemencement artificiel) et réalisé par semis ou plantation et cette pratique vise l'augmentation de la capacité fourragère des terrains de parcours dégradés, le contrôle de l'érosion et l'amélioration du sol. Ils utilisent aussi bien les plantes fourragères cultivées que les plantes spontanées (Jebari et al., 2010 ; Slim et Ben Jeddi, 2011).

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand