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Impact de l'évolution du taux de change sur la vie socio-économique à  Bukavu

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par Isidore MURHI MIHIGO
Université catholique de Bukavu - Gradué 2010
  

Disponible en mode multipage

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IN MEMORIUM

A mes très chers parents : maman Jacqueline M'NGWASI et papa Théophile NSHAMAMBA qui nous ont quitté alors que nous avions encore besoin eux ; que vos prières conduisent toute la grande famille de NSHAMAMBA.

PRELUDE

 

« Ce qui compte n'est pas la qualité du papier dont est fait un billet de banque, mais uniquement la valeur du chiffre écrit sur lui. Il faut, au moins au départ, que quelqu'un pose arbitrairement un tel chiffre ».

Philippe d'Arcy

DEDICACE

Au Dieu tout puissant, maître de temps et des circonstances, pour tous ses bienfaits.

A vous mes chers parents Théodore, Innocent, J. Baptiste, Tory ; pour vos sages conseils.

A vous maman Marie-Jeanne, pour vos multiples sacrifices et vos doux conseils.

A vous mes frères et soeurs : Célestin, Florentin, Déogratias, Aimée, Yvonne, Virginie, Yves, Victorien, Tatiana, Ines, Pascal, et les autres pour vos encouragements et soutiens tant matériels que morals ;

A tous les amis et camarades ;

A mes oncles, tantes et cousins ;

A tous ceux qui nous ont assistés dès le bas âge jusqu'aujourd'hui.

A tous ceux qui nous sont chers.

AVANT-PROPOS

Ce travail est le fruit de multiples sacrifices, le parcours a été très long et plusieurs personnes ont concourus à la réalisation de cette oeuvre. Qu'il nous soit donc permis d'adresser nos remerciements les plus émus à tous ceux qui de loin ou de près ont contribué à l'élaboration du présent travail ;

Nos remerciements s'adressent particulièrement à l'assistant Janvier KILOSHO, qui malgré ses multiples occupations a accepté volontiers d'assurer la direction de ce travail ;

A tout le corps académique, scientifique et administratif de l'Université Catholique de Bukavu pour leur encadrement et leur soutien, sans oublier tous nos formateurs tant du primaire que du secondaire qui ont fait de nous l'homme que nous sommes aujourd'hui. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude ;

Nos sentiments de sincère reconnaissance s'adressent à nos camarades Francine KAKURU, Patrick OMBENI, Claude MUTABESHA, Ringo KABANJA C., Michel BUNANI, tous membres du groupe les Etoiles, KHI-ZERBO Juste, Josué LWANZO, Pacifique, FEZA, membres du Club éco-Kivu, avec qui nous cherchons la transformation de l'environnement ;

Nous pensons également à Marlène, Blaise, Guylaine, Akim, BYENDA SIFA, George, Lucien MAKELELE, BINJA, Pascal, Delphin, Faisan, Emmanuel, SIFA M., Rosalie, Isidore, Claudine, Aline, Alice, Nathalie, Didier, MUSIWA, Crispin, Alain, Belamie, Eloi, AMATO, Liliane, Florentin, Déo, RUZI, KADENDE, Léa, Augustin, pour leur collaboration.

Que par ces mots frères et amis non cités communément, trouvent ici l'expression de notre reconnaissance.

SIGLES ET ABREVIATIONS

FB   : Franc Belge

FC  : Franc Congolais

DTS  : Droits de Tirage Spéciaux

NZ  : Nouveau Zaïre

PPA  : Parité des Pouvoirs d'Achat

PTI  : Parité de Taux d'Intérêt

R.D.C : République Démocratique du Congo

SME  : Système Monétaire Européen

SMI  : Système Monétaire International

$UD  : Dollar Américain

Z : Zaïre

? : Sommation

: Moyenne arithmétique

TABLE DES MATIERES

IN MEMORIUM i

PRELUDE ii

DEDICACE iii

AVANT-PROPOS iv

SIGLES ET ABREVIATIONS v

0. INTRODUCTION 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèse 2

0.3. Objectif du travail 3

0.4. Délimitation 3

0.5. Méthodologie 3

0.6. Plan du travail 4

Chapitre premier : GENERALITES SUR LE TAUX DE CHANGE 5

I.1. Définitions 5

I.2. Variétés des taux de change 5

I.2.1. Le taux de change nominal 6

I.2.2. Le taux de change réel 6

I.2.3. Le taux de change fixe 7

I.2.4. Le taux de change flottant 7

I.2.5. Le taux de change glissant 7

I.2.6. Le taux de change flexible 8

I.2.7. Le taux de change au comptant et le taux de change à terme 8

I.3. Le marché des changes 8

I.3.1. Les participants au marché des changes 10

I.3.2. Les stratégies en présence sur le marché des changes 12

I.3.3. Les risques associés aux opérations de change 12

I.4. Les déterminants des taux de change 15

I.4.1. La balance des transactions courantes 15

I.4.2. La parité des pouvoirs d'achat 15

I.4.3. La parité des taux d'intérêt 16

I.4.4. Les prix de monnaies 16

I.4.5. Les taux d'intérêt 17

I.4.6. Le solde courant 17

I.4.7. Le taux de change futur 17

I.4.7. Les valeurs futures des monnaies 17

I.4.8. Les prix relatifs des biens et services 17

I.5. Conclusion partielle 18

Chapitre deuxième : EVOLUTION DU COURS DE CHANGE DE 2007 A 2009 19

II.1. Introduction 19

II.2. Bref aperçu sur l'évolution monétaire en RDC de 1960 a 2009 19

II.3. conversion du franc congolais par rapport au dollar américain 22

II.3.1. Notion de la parité des monnaies 23

II.3.2. Notion de cotation 24

II.4. Méthodologie 29

II.4.1. Présentation de l'échantillon 29

II.4.2. Déroulement de l'enquête 30

II.5. Conclusion partielle 31

Chapitre troisième IMPACT DE LA FLUCTUATION DU TAUX DE CHANGE A BUKAVU 33

III.1. Impact de la variation du cours sur la conservation des richesses : motif de détention des devises par les ménages 33

III.2. Impact sur la détention des devises 34

III.3. Impact sur la quantité détenue 35

III.4. Relation entre évolution du taux de change et évolution des prix des produits à Bukavu - 39 -

III.4.1. La variation du taux de change par rapport aux prix des produits locaux - 40 -

III.4.2. La variation taux de change par rapport aux prix des produits importés - 41 -

III.4.3. variation des prix des produits locaux par rapport à celle de prix des produits importés - 41 -

III.5. Le commerce intérieur et extérieur face la fluctuation du cours de change - 42 -

III.6. Conclusion partielle - 44 -

CONCLUSION GENERALE - 45 -

BIBLIOGRAPHIE - 48 -

0. INTRODUCTION

0.1. Problématique

Par la suite des échanges internationaux, il se forme des dettes et créances entre pays.  Le règlement de ces dettes envers l'étranger ne peut se faire en monnaie nationale (qui n'a pas cours à l'étranger) ; il se fait en devises (monnaies étrangères, chèques, traites et surtout transferts en monnaies étrangères) que le débiteur doit acheter dans son pays en les échangeant contre une certaine quantité de la monnaie nationale. (BURDA Michel et alii, 1993). Ce processus de transformation est rendu possible grâce à un instrument connu sous le vocable du cours de change.

Les taux de change sont au coeur des relations économiques internationales et font partie intégrante du paysage quotidien des agents économiques. L'essor des relations commerciales et financières internationales et l'indépendance croissante qui en est la conséquence sont un premier élément explicatif de l'importance stratégique de cette variable (taux de change). En plus de sa dimension économique et financière, le taux de change joue un rôle fondamental en tant qu'instrument ou objectif de la politique économique, voire en tant que symbole de la puissance politique. Dans le monde totalement globalisé et sans règles formelles, les économistes cherchent à appréhender les évolutions et les déterminants des taux de change, de plus en plus volatils et échappant à tout contrôle. Les médias spécialisés commentent jour après jour les évolutions des principales devises internationales que sont le dollar et l'euro, et analysent les turbulences qui vit depuis quelques années le système monétaire international « SMI » (MONDHER Chérif, 2004).

En effet, les autres auteurs comme Marc BASSONI et Alain BEITON expliquent le développement des relations monétaires internationales en disant qu'elles se nouent autour des opérations de change ; qui permettent de réaliser la conversion (ou l'échange de l'Italien cambion) de la monnaie nationale en devises ou celle des devises entre elles. Cette appellation concerne toutes les créances détenues sur l'étranger, libellé en monnaies étrangères et payables à l'étranger. (Marc BASSONI et alii, 1998). C'est cette conversion qui permet de mettre en relation les mouvements des devises entre pays.

Dans tout pays, il y a des flux monétaires entrants et des flux monétaires sortants. Ces mouvements traduisent la présence des différentes monnaies qui entrent en relation par le biais de la conversion ; cette dernière est une opération strictement comptable faisant recours aux taux de change. La faible intensité des relations entre nations serait jadis due au fait que les pays impliqués dans les échanges internationaux auraient ne monnaie de référence « l'or ». Ce système n'a pas permis la croissance des relations internationales d'autant plus que la monnaie unique était difficilement accessible. (Banque mondiale, 1976).

Aujourd'hui, les opérations qui étaient impossibles par la monnaie unique sont devenues possibles grâce à la méthode de taux de change qui facilite la confrontation des différentes monnaies. Avec cette nouvelle option, les échanges n'ont pas atteint la perfection car certains pays ont tendance à être strictement créanciers et d'autres débiteurs par le fait même de l'inégalité dans la conversion des monnaies aux marchés des changes. L'instabilité accrue du taux de change à l'intérieur de pays s'accompagne d'un ralentissement de la croissance économique telle que mesuré par des échanges internationaux. (J-P FITOUSSI et alii, 1988).

C'est la présence de cette instabilité observée dans le chef de la monnaie congolaise par rapport aux autres monnaies et le fait que l'économie congolaise est dollarisée, qui nous a poussés à mener une étude sur les effets que pourrait provoquer l'évolution du cours entre ces deux monnaies.

Eu égard ce qui précède, nous pouvons nous demander : quel a été l'impact de l'évolution du cours de change à Bukavu pendant la période allant de 2007 à 2009.

0.2. Hypothèse

Partant de ce questionnement, nous pensons que le taux de change étant une vase communiquant qui permettrait la convertibilité de différentes monnaies et la monnaie étant un apanage de la banque centrale, la compréhension passerait par l'analyse de celle-ci ensemble avec de comportement d'autres agents économiques tels les ménages.

La banque centrale est particulièrement menacée par le caractère ambigu de l'argent. Elle l'est d'autant plus qu'elle constitue le noyau de l'économie monétaire et qu'elle remplit une fonction économique centrale vis-à-vis des banques de second rang et des particuliers. Elle est soumise dans une large mesure à la rationalité du calcul économique, calcul qui porte aussi sur l'homme et l'évolution monétaire, comme l'indique l'expression  « l'être digne de crédit » (credit worthiness,...). (Banque mondiale, 1976).

L'évolution du taux de change dépendant des anticipations et de préférences de détention des devises à la place et lieu de la monnaie nationale aurait des effets néfastes sur la vie socio-économiques en général, notamment sur le prix des biens et services commercialisés et consommés dans la ville de Bukavu si elle n'est pas contrôlée.

0.3. Objectif du travail

Notre souhait pour le choix de ce sujet de recherche s'observe sous deux angles :

- La compréhension du cours de change et ses implications économiques

- La découverte des effets de l'évolution du taux de change dans ville de Bukavu.

Nous ne prétendons pas élaborer une théorie sur la thématique du taux de change, ce travail se veut une contribution à la compréhension et à l'intériorisation du phénomène lié au taux de change et qui pourra aboutir à des propositions si nécessité y a. Ce travail permettra la mise en évidence des facteurs qui poussent à l'instabilité du taux cours de change entre le Franc Congolais et le dollar américain et la quantité de monnaie détenue et ses effets, les prix des biens.

0.4. Délimitation

L'objet principal d'un travail scientifique étant de fournir un modèle permettant de préciser la thématique, et en évitant d'être trop général ; le champ d'application du taux de change étant très vaste, nous nous limiterons au cas de la ville de Bukavu.

Le temps de recherche n'étant pas élastique, nous nous sommes limités à la période allant de Janvier 2007 jusqu'à décembre 2009.

0.5. Méthodologie

L'élaboration d'un travail scientifique exige des préalables dont les plus sûrs sont ceux recourant aux outils capables de faciliter la collecte et le traitement des données. (GABRIEL-R. CHEVRY, 1962).

Pour analyser et mener à bout notre travail de recherche, nous nous sommes servis :

- de la méthode historique : cette méthode nous a permis de palper du doigt les données traitent du cours de change à l'occurrence celles détenues par la Banque centrale du Congo.

- de l'approche analytique : a rendu possible l'analyse de la thématique de recherche.

- de l'approche comparative nous a permis de mettre en relation d'une part les taux de change et les prix des produits locaux et d'autre part avec les prix des produits importés.

- de l'approche documentaire qui a facilité la découverte des théories sur le sujet.

Les techniques d'entretien, d'enquête et d'interview nous ont permis d'accéder aux données empiriques en complément des celles reçues par la méthode historique.

0.6. Plan du travail

Pour aérer ce travail, mis à part l'introduction et la conclusion, nous nous sommes proposé de le structurer en trois chapitres.

La première porte sur les généralités du taux de change, et permet d'avoir une idée globale sur la problématique du taux de change. Le deuxième aborde l'évolution du cours de change entre le franc congolais et le dollar américain pendant la période allant de janvier 2007 à décembre 2009. Le troisième et dernier chapitre se focalise sur l'impacte de la fluctuation du taux de change par rapport à la vie socio-économique à Bukavu.

Chapitre premier : GENERALITES SUR LE TAUX DE CHANGE

Dans ce chapitre, nous allons passer en revue quelques notions relatives au taux de change notamment quelques définitions, les variétés de taux de change, le marché de change et les déterminants du taux de change.

I.1. Définitions

Le taux de change est une manifestation aux agents économiques de prix de la monnaie d'un pays exprimé par rapport à la monnaie d'un autre pays : c'est le prix qui permettant d'évaluer l'évolution de la situation économique. (Mondher Chérif, 2004).

L'opération de change peut se comprendre comme un prix établi sur le marché du change : c'est le prix exprimé sous forme de relations entre deux unités monétaires d'un titre de créance sur l'étranger exigible à vue. (Yves SIMON, 1995).

Ainsi, le taux de change est compris comme le prix qui permet d'une part l'achat et d'autre part la vente des devises entre elles. Le prix d'une monnaie étrangère dans un pays donné permet le développement aisé des échanges entre leurs populations impliquées dans le commerce international.

Sur un marché de change, interviennent plusieurs agents avec des buts différents et donc de manière dispersée. Chacun en visant ses propres intérêts choisit le mode de conversion qui lui est favorable. (Alain BEITONE et alii, 2001).

Toutes ces définitions montrent clairement que la relation entre les devises n'est possible que grâce à un intermédiaire qui est le cours de change. Ces différents arguments exhibent en fait la même pensée mais sous des horizons différents.

C'est ainsi que les auteurs distinguent une variété des taux de change selon les besoins des opérations économiques à amorcer.

I.2. Variétés des taux de change

La classification de taux de change se fait selon la nature, le besoin des intervenants sur le marché de change.

Les transactions en devises ont lieu soit au comptant soit à terme, comme pour toute autre opération commerciale. (Alain BEITON et alii, 2001).

En effet, la comptabilité du marché de change distingue différentes formes des taux de change :

I.2.1. Le taux de change nominal

Le taux de change nominal est considéré comme le prix relatif de deux monnaies sans tenir compte de la conjoncture. Ce taux peut être modifié par le changement dans l'offre ou la demande des monnaies même si le prix peut aussi l'affecter mais dans une faible proportion.

Nous pouvons le constater par exemple face à l'évolution en R.D.C, le prix du dollar en Franc Congolais était de 500,66FC en décembre 2007 et de 510FC pour les biens et services. (Banque centrale du Congo).

Une appréciation de la monnaie congolaise est aussi une augmentation du prix de la monnaie congolaise en monnaie étrangère ; alors qu'une dépréciation en est une diminution. Une appréciation de la monnaie nationale correspond à une baisse du taux de change par rapport à une devise considérée. Lorsque l'on cherche à avoir le prix absolu de deux monnaies, on fait appel au taux de change réel.

I.2.2. Le taux de change réel

Le taux de change réel entre deux monnaies est une mesure synthétique de prix des biens et services d'un pays par rapport à l'autre. Les taux réels sont très importants pour quantifier les déviations vis-à-vis de la parité de pouvoir d'achat mais il permet d'analyser les conditions macroéconomiques de la demande et de l'offre dans une économie ouverte. (MONDHER Chérif, 2004).

Ceci nous conduit à dire que le taux de change tel qu'observé à Bukavu est le prix du panier des biens, il détermine la différence de marge en terme de taux nominal et du niveau de prix.

Ceci dit, le taux de change Dollar américain-Franc congolais peut être compris comme le prix en dollar du panier des biens congolais en dollar par rapport au panier américain.

Les taux de change nominaux et réels sont les moyennes pondérées des taux d'un pays vis-à-vis du reste du monde, et en pratique vis-à-vis des principaux partenaires commerciaux. Ces deux taux sont fondamentaux dans la stabilité de la monnaie d'une nation en se rattachant à la tendance macroéconomique du pays. (Michel BURDA et alii, 1993).

Mais la stabilité des relations économiques sur le plan international ainsi que sur le plan national coordonnée par la banque centrale, est rendue possible avec la fixation d'une référence « le taux de change fixe ».

I.2.3. Le taux de change fixe

Le taux de change fixe est observable dans des pays où la banque centrale offre la monnaie à un prix fixe et achète l'or à un prix plus ou moins équivalent.

Lorsque le cours de change de la monnaie est fixé ou déterminé en terme d'or, toutes choses restant égales par ailleurs, toutes les monnaies ont un taux de change fixe les unes conte les autres. L'appréciation ou la dépréciation de la monnaie dépend dans ce cas du volume des échanges sur les marchés des biens et services. (Nicolas MEUNIER, 2005).

La banque ne peut modifier ce taux que lorsque quantité la monnaie détenue par elle a sensiblement diminué et la seule voie de sortie favorable est le recoure au taux flottant qui est momentané.

I.2.4. Le taux de change flottant

Le taux de change flottant permet au taux de flotter sans problème pendant un temps déterminé afin de stabiliser le niveau de négociation de la monnaie sur les marchés libres. Ce taux de change libre se détermine par le jeu des forces concurrentielles de l'offre et de la demande de monnaie. Ce type de taux de change est difficilement contrôlable par les autorités monétaires ; et pour y faire face, ils font appel au taux glissant. La détermination du type de change est une question de choix de politique monétaire d'un pays.

I.2.5. Le taux de change glissant

Le taux de change glissant permet de faire évoluer le taux de change à un rythme contrôlé, de manière automatique ou délibérée. Ce taux assure une stratégie de stabilisation pour les échanges et les payements internationaux et facilite des ajustements à long terme. Lorsque la banque a réajusté sa quantité qu'elle peut offrir et pour lui permettre de suivre le mouvement sur le marché libre, elle met en place la politique du taux flexible.

I.2.6. Le taux de change flexible

C'est un taux de change déterminé par le mécanisme né sur le marché libre sans aucune intervention. A ce niveau, chaque pays serait libre de laisser le taux de change s'ajuster à la situation économique. Ce taux rend moins intolérable les effets de l'inflation et rigide la fixation de prix des biens et services. Dans un pays où ce taux de change est d'application, l'Etat ou la banque centrale a du mal à introduire une politique pour évaluer et contrôler l'évolution de l'économie. (BEITON Alain , 2001)

I.2.7. Le taux de change au comptant et le taux de change à terme

Le taux de change au comptant est un taux utilisé dans les transactions en devise au comptant. Les transactions en gestion prennent deux jours pour se réaliser car dans la plupart de cas, il faut deux jours pour que les ordres de payements tels que les chèques soient compensés à travers le système bancaire. (Hans TIETMEYR, 1999).

Lorsque la date de validation peut être de plus de deux jours, dans ce cas, le cours utilisé dans les transactions pareilles est appelé à terme. Ces deux taux ne sont pas égaux mais sont proches. Les opérateurs préfèrent s'engager dans les opérations effectuées sous un taux de change au comptant, car présentant moins de risques.

En fait, la tension est forte de rendre prévisible son change en utilisant tel ou tel autre taux et malgré le risque de crise. Bien de pays ont tenté de mettre en place un régime de change fixe ou modérément flexible : Union monétaire (en Europe), dollarisation (Equateur), encrage fixe (Argentine, Hong Kong, Estonie, Lituanie, Bulgarie, Chine) avec éventuellement une marge de fluctuation (SME) avant l'euro, République Tchèque ou Slovaquie après 1993 ; change fixe mais ajustable (Hongrie après 1995), bande de fluctuation continu.

Mais cette politique fait courir le risque d'une progressive surévaluation du taux et les crises ont presque toutes été liées à un change réel trop élevé ou en appréciation constante. Cette politique n'a pas su maîtriser le risque que courent les intervenants au marché des changes. (MEUNIER Nicolas, 2005).

Toutes les sortes de taux ci-haut mentionnées sont applicables sur le marché de change et les intervenants sur ce marché choisissent le taux qui pourra jouer à leur faveur.

I.3. Le marché des changes

Le marché des changes est la première manifestation concrète des relations internationales. Toute entreprise qui exporte et/ou importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, tout agent économique qui prête ou emprunte en devise se heurte immédiatement à un problème de change.

Les monnaies étrangères sont échangées contre la monnaie nationale sur toutes les places financières internationales. Le marché des changes n'est pas géographiquement limité : le marché du Franc Français couvre non seulement les transactions des devises à Paris, mais également celles effectuées en Franc contre les monnaies locales à New York, à Zurich, à Londres, à Singapour, etc. Comme le souligne C.P. Kindleberg : « les marchés des changes actuels suivent le trajet du soleil autour du globe par l'intermédiaire des satellites de télécommunication ». (Yves SIMON, 1995).

Comme n'importe quel marché, le marché des changes fonctionne selon la loi de l'offre et de la demande. Il s'agit sur ce marché de l'achat et/ou de la vente des devises contre la monnaie nationale. Pour faciliter les échanges sur ce marché, il faut fixer une unité de préférence que l'on appelle taux de change, et qui est considéré comme le prix auquel on obtient les monnaies étrangères ou les devises. (Michel BURDA et alii, 1993).

Vu la multiplicité des monnaies étrangères, certaines monnaies peuvent être retenues comme monnaies de référence pour servir de comparaison, il s'agit principalement du Dollar américain, de l'euro et du Deutschemark pour ne citer que les plus connues ; ces monnaies sont choisies compte tenu de degré avancé de leurs économies qui entraîne leur stabilité.

Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes basés sur le dollar américain comme devise entrant en relation de manière directe pour la fixation de l'indice de change des biens et services échangés et consommés sur le sol congolais.

Sur un marché, un taux de change peut être exprimé de deux manières :

- soit comme le prix d'une monnaie étrangère en termes de la monnaie nationale (par exemple 0,0019$ par FC en décembre 2006),

- soit comme le prix de la monnaie nationale en fonction de la devise (par exemple 605,58FC par dollar américain en décembre 2008). (Banque centrale du Congo).

La compréhension du marché des changes passe par la connaissance des opérateurs ou agents économiques intervenant sur ce marché.

I.3.1. Les participants au marché des changes

Le marché des changes est réservé aux institutions financières : banques, investisseurs institutionnels et les institutions financières non bancaires. Ces opérateurs interviennent pour leur compte ou celui de leur clientèle. Ils peuvent négocier entre eux ou passer par l'intermédiaire des courtiers. (Yves SIMON, 1995).

a) Les banques commerciales et d'investissement

Ce sont les importants opérateurs sur le marché des changes. Elles prennent en charge les opérations de change pour leur propre compte ou celui de leurs clients. Pour faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts auprès d'institutions financières étrangères qui jouent le rôle de correspondants.

Le profit des banques sur le marché des changes a deux origines : la première est commerciale et la seconde est spéculative.

- Le profit commercial s'explique par la différence entre le cours sur le marché intermédiaire : celui auquel la banque achète des devises et celui auquel elle les vend.

- Le profit spéculatif peut se comprendre par le fait que les banques disposent de cambistes et une compétence comparable à celle des établissements financiers.

La réduction du profit commercial s'explique par le fait que les banques sont poussées à prendre des positions spéculatives sur le marché en anticipant une variation du taux.

b) les banques centrales

Elles interviennent massivement, mais de manière irrégulière sur le marché des changes. En opérant sur ce marché, la banque centrale remplit trois fonctions principales :

- La banque centrale exécute les ordres de sa clientèle : administration nationale, les banques commerciales, les organismes internationaux, les banques étrangères,...

- Elle assure sinon le contrôle, du moins la supervision du marché monétaire. Cette emprise est plus ou moins forte selon l'importance du contrôle exercé sur le marché et surtout l'importance des intervenants.

- Elle influence la stabilité et l'évolution du cours de change, pour des raisons de politiques économiques et monétaires internes, d'une part, et d'autre part pour respecter certains engagements internationaux.

Le marché des changes interbancaires est indiscutablement le plus important et le plus liquide de tous les marchés financiers et non financiers. L'étude de la banque des règlements internationaux effectuée en Avril 1992 avec l'aide des 20 plus grandes banques centrales de la planète établit que le volume des transactions à cette époque, considérée par ailleurs comme particulièrement calme de 930 milliards de dollars par jour. (Yves SIMON, 1995)

c) Les autres institutions financières

Ces institutions comprennent les filiales financières ou bancaires des groupes industriels et des entreprises commerciales.

A côté de ces filiales financières, les investisseurs institutionnels et les grandes fortunes privées sont aussi des acteurs de première importance, car les gérants de ces fonds mettent l'accent sur les placements à l'étranger pour diversifier les risques et améliorer les rendements destinés à se procurer des devises ou à couvrir un risque lié au change.

d) Les investisseurs institutionnels

Ils sont les plus importants participants non bancaires du marché de change. Cet ensemble regroupe plusieurs catégories d'opérateurs : les caisses de retraite, les fonds de pension, les sociétés d'assurance, les fonds gérés pour le compte de tiers,...

e) La clientèle privée

Elle n'intervient pas directement sur le marché des changes. Elle procède à des achats et à des ventes des devises en s'adressant aux banques qui ont une activité de teneur de marché ou en utilisant les services des courtiers.

Les la clientèle privée regroupe trois catégories d'opérateurs :

- les opérateurs particuliers dont l'influence est tout à fait marginal, ils s'intéressent à la marge existante sur les différents marchés ;

- les entreprises industrielles et commerciales, souvent dénommées sociétés non financières. Elles confient leur crédibilité aux intermédiaires qui agissent à leurs noms mais pour le compte de ces institutions.

- Les institutions financières qui n'ont pas une présence permanente sur le marché monétaire ou qui ne disposent pas des fonds propres requis pour participer directement à ce marché.

f) Les courtiers

Ils jouent un rôle essentiel sur le marché des changes en tant qu'informateurs et en tant qu'intermédiaires sans qu'eux-mêmes ou la banque soient obligés d'acheter ou de vendre des devises, ils informent les opérateurs des cours auxquels se vendent ou s'achètent les différentes monnaies.

Ils ont un rôle d'intermédiaire dans la mesure où ils centralisent les ordres d'achat et de vente de plusieurs banques et qu'il est en conséquence, plus facile et moins coûteux pour les cambistes d'utiliser leurs services que de contacter leurs confrères susceptibles de leur acheter ou de leur vendre la devise recherchée à un prix majoré.

I.3.2. Les stratégies en présence sur le marché des changes

Diverses stratégies se confrontent sur le marché des changes qui visent toutes à gérer la position de change des opérations :

- la stratégie d'arbitrage, qui cherche à tirer profit de différence de cours (par exemple la différence de cours à un moment donné sur différentes places financières) ;

- La stratégie de couverture, qui vise à fermer la position de change afin de ne pas courir le risque de change ;

- La stratégie de spéculation, qui consiste à rester en position de change ouverte en fonction des anticipations que l'on forme (par exemple, vendre à terme des devises que l'on ne possède pas si on veut anticiper une baisse du cours).

I.3.3. Les risques associés aux opérations de change

En effectuant des transactions, les opérateurs sont exposés à plusieurs risques. A côté du risque de change dont ils peuvent tirer profit ou qu'ils peuvent gérer sans réelle difficulté, les intervenants sont confrontés aux risques suivants :

- Risque de liquidité

- Risque de contrepartie

- Risque de conversion

- Risque économique

- Risque de transactions.

a) Le risque de liquidité

Ce risque auquel est exposé un opérateur est celui de ne pas pouvoir effectuer une transaction sur le marché des changes ou de la faire mais en subissant une importante moins-value lors de l'achat ou de la vente des devises.

En fait, en temps normal, ce risque n'est guère important mais il peut arriver que le marché d'une devise disparaisse, momentanément ou définitivement, suite à une crise ou à la mise en place de contrôles administratifs affectant le marché des changes ou le marché monétaire international de la devise (euro-marché).

Ce risque ne concerne toutefois que des devises de faible importance négociées sur des marchés régionaux. Pour toutes les devises convertibles utilisées dans le commerce international ou faisant l'objet de transactions sur les marchés financiers internationaux, ce risque est très faible.

b) le risque de contrepartie

Le risque de contrepartie recouvre le risque de livraison et le risque de crédit. Le premier correspond à la faillite de la contrepartie le jour de l'échéance de la transaction. Le second correspond à la faillite de la contrepartie préalablement à l'échéance de la transaction.

Les cambistes sur le marché au comptant ne sont exposés qu'au risque de livraison. Ceux qui opèrent sur le marché à terme, sont confrontés au risque de livraison et au risque de crédit.

Le risque de livraison est évidement plus important que celui de crédit, car il entraîne la perte de la totalité de transactions. Le risque de crédit, lorsqu'il se manifeste, conduit l'opérateur à reconstituer sa position. Le cambiste est donc exposé au risque de variation du taux de changé, toujours inférieur, même si la fluctuation lui est défavorable.

c) Le risque de conversion

Il apparaît lorsqu'une entreprise détient des filiales dans les pays étrangers. En effet, chacune des filiales va établir ses résultats dans la monnaie de son pays mais par la suite il faudra les convertir dans la monnaie de la maison-mère pour établir les bilans consolidés. Quel cours de change faut-il alors retenir ?

Diverses approches sont possibles : le cours de clôture, le cours historique, l'un ou l'autre de ces cours suivant les postes du bilan.

d) Le risque économique

Ce risque est lié au futur de l'entreprise ; il est donc difficile à apprécier ou à mesurer. En effet, il s'agit de prendre en compte toutes les conséquences que pourra avoir une variation du taux de change sur une entreprise (c'est-à-dire sur ses coûts de production, sur son chiffre d'affaires,...).

La rentabilité de l'entreprise et sa compétitivité peuvent être remises en cause du fait de la variation des changes. Ce risque est parfois appelé risque de compétitivité, risque induit ou encore risque industriel.

e) Le risque de transaction

Ce risque apparaît dans :

- Les importations et exportations libellées en devises étrangères si un délai de règlement est accordé, il y a un risque de change entre la signature du contrat commercial et le règlement car ces deux dates peuvent causer que le cours de devise à la facturation puisse fluctuer, modifiant ainsi la valeur du règlement.

- Les emprunts et les prêts libellés en devises étrangères à court, moyen ou long terme : si l'entreprise a obtenu un emprunt, elle redoute une appréciation de la devise empruntée car cela augmenterait la valeur de ses remboursements ; en revanche, si l'entreprise a consenti un prêt elle sera pénalisée par une baisse de la devise.

- Les investissements effectués à l'étranger, si une entreprise possède une filiale à l'étranger, il y aura des échanges entre la filiale et la maison-mère : les dividendes, redevances,... en outre, si les activités de ces deux entreprises sont liées ou complémentaires, des échanges commerciaux seront effectués. Pour toutes ces opérations le risque est présent.

Comme souligné ci-haut, on comprend alors que la notion du risque de change peut prendre plusieurs formes en se situant dans les activités commerciales, financières ou d'investissements. D'où un agent est en situation de risque de change lorsqu'il est en position de change ouverte ; dans ce cas, il peut subir une perte ou bénéficier d'un gain en raison d'une modification de taux de change. Il importe donc pour chaque agent de déterminer les éléments qui entrent en jeu lors de la modification du taux de change.

I.4. Les déterminants des taux de change

Plusieurs variables entrent en jeu pour rendre compte de la détermination et la variation des cours de changes :

I.4.1. La balance des transactions courantes

L'analyse théorique la plus utilisées jusqu'au début des années 70 se base sur la situation des balances commerciales ou des balances courantes pour expliquer les mouvements des taux de change. Mundell (1960) et Fleming (1962) deux auteurs d'inspiration Keynésienne, ont développé les modèles dans lesquels la dynamique des taux de change est fonction de l'état du solde des échanges extérieurs, lui-même lié au niveau de la demande domestique et à celui de taux d'intérêt. L'observation empirique montre en effet, qu'en moyenne période, les pays à monnaie faible sont ceux dont la balance courante a tendance à être déficitaire. De manière symétrique, les pays à devise forte sont ceux dont le solde extérieur est positif. Le cas typique du Japon qui accumulait des excédents structurels au cours des décennies 80 et 90, notamment vis-à-vis des Etats -Unis. Le Yen s'est alors apprécié par rapport au dollar. (Mondher Chérif, 2004).

I.4.2. La parité des pouvoirs d'achat

Introduite par Ricardo (1817), la théorie de la parité des pouvoirs d'achat défend de l'idée que la « valeur de la monnaie est partout la même ». Autrement dit, à l'équilibre le cours de change doit refléter l'égalité du pouvoir d'achat de deux devises considérées. Dans un régime de change fixe, si le prix réel de biens diffère d'un pays à l'autre, la demande supplémentaire des biens dans le pays où ils sont « le moins cher » va engendrer un accroissement des prix : il y a ajustement au taux de change par le prix.

Dans le taux de changes flottants, il y a ajustement au différentiel des prix par la variation des cours de change : les variations du taux de change reflètent e différentiel d'inflation. Les recherches ont dégagé quatre principaux facteurs de variation des taux par à leur valeur  : l'hypothèse due aux coûts d'ajustement, la rigidités des prix nominaux, le fait que les biens échangés ne sont pas parfaitement superposables, et l'évolution différente des techniques pour les biens et services échangés et non échangés.

I.4.3. La parité des taux d'intérêt

Développé par Keynes, la théorie de la P.T.I s'explique par les possibilités d'arbitrage entre les marchés financiers.

Le différentiel des taux d'intérêt entre deux pays doit compenser l'évolution des cours de change. Elle exprime l'idée que la différence entre le cours de change au comptant et à terme, exprimée en pourcentage, tend à égaliser l'écart de taux d'intérêt entre les placements à des termes similaires dans les monnaies en cause ; soit :

Y(1+i)= Y(1+i*)*F/S

ou encore i-i*= (F-S)/S Où :

- Y représente un capital exprimé en monnaie domestique ;

- i et i* les taux d'intérêt respectifs domestique et étranger ;

- F le taux de change à terme ;

- S le taux de change courant.

Il s'agit de comparer le rendement en monnaie domestique d'un placement en actifs domestiques et d'un placement en actifs étrangers après couverture à terme. L'investisseur sera indifférent à détenir l'un ou l'autre des actifs lorsque leurs rendements sont égaux.

En d'autres termes, les différentiels de taux entre deux pays devraient refléter le taux de dévaluation ou de réévaluation anticipée d'une monnaie par rapport à l'autre. Dans la pratique, les cours à terme sont de peu d'utilité pour les prévisions des cours de change.

I.4.4. Les prix de monnaies

Dans la théorie de la parité du pouvoir d'achat la monnaie d'un pays dont le taux d'inflation est supérieur à celui de ses partenaires doit se déprécier. Cette dépréciation est surtout fonction de la place qu'occupe le pays concerné, son pouvoir de négociation sur le marché ainsi que la compétitivité de ses produits sur l'échiquier international.

I.4.5. Les taux d'intérêt

Il existe une relation inverse entre le taux d'intérêt réel et le cours de change, si la monnaie est faible les agents n'acceptent la détenir que moyennement un taux d'intérêt élevé qui les protège contre le risque de dépréciation.

I.4.6. Le solde courant

La monnaie d'un pays dont le solde courant est négatif doit se déprécier si les monnaies qui sont prises comme devises accusent un solde courant positif. Cette situation affecte l'appréciation et la dépréciation du cours de change de l'une ou de l'autre pays considéré.

I.4.7. Le taux de change futur

Dans un pays où la stabilité de la monnaie nationale n'est pas garantie, les opérateurs économiques ont tendance à se procurer une devise en vue de se couvrir. Dans ces conditions, la devise est demandée pour motif de spéculation.

Sachant que les taux de change ne varient pas seulement pour égaliser internationalement le prix des biens et services échangés, il convient de savoir à la longue aussi pour égaliser les retours attendus des actifs financiers. Comme une monnaie sera plus demandée selon qu'on s'attend à une hausse de taux de change dans le futur, cela va entraîner une hausse de taux de change si l'offre ne s'adapte pas.

I.4.7. Les valeurs futures des monnaies

Soit la monnaie A d'un pays V et la monnaie B d'un pays W. le taux de change entre les deux monnaies sera celui qui va équilibrer le rapport des valeurs de deux pays ; ainsi, un tel prix relatif est fondé sur la rareté et l'utilité. Cette rareté se mesure par le rapport de coefficient d'expansion des unités monétaires respectivement M.A et M.B.

L'unité quant à elle se mesure par le rapport de coefficient de croissance réelle de production des biens et services échangeables P.A et P.B. Ainsi les indicateurs d'inflation monétaire seront donnés par : M.A/P.A et M.B/P.B.

Si l'expansion de la demande intérieure est relativement moindre que celle de la monnaie demandée, la balance de payements devient excédentaire, la masse monétaire augmente plus que la demande intérieure en raison de l'accroissement des avoirs extérieurs nets. Le taux de change se prête à une réévaluation qui peut conduire à l'appréciation de la monnaie nationale.

I.4.8. Les prix relatifs des biens et services

Le taux de change est aussi fonction du rapport des niveaux des prix dans les pays respectifs. Un pays exposé à la concurrence internationale doit faire le nécessaire pour maintenir sa compétitivité. Ainsi, lorsque le pays a des coûts de production qui croissent plus vite que ses partenaires, cela entraîne une détérioration du rapport : Pi/Px où

Pi = le prix à l'intérieur et Px = le prix à l'extérieur.

Cette détérioration entraîne une augmentation de la demande de monnaie et par-dessus le marché une modification du taux de change, ce qui fait qu'un pays dont les coûts augmentent rapidement que ceux des autres, devient moins compétitif et perd les parts de marché au détriment de sa balance commerciale.

I.5. Conclusion partielle

Nous sommes à la fin de ce premier chapitre qui traite de la généralité sur le taux de change. Nous sommes partis de la définition du taux de change qui n'est rien d'autre que le prix d'une monnaie étrangère dans un pays donné. Nous avons exhibé les différentes types des taux de change : le taux nominal, réel, fixe, flottant, glissant, flexible, ainsi que le taux de change au comptant et à terme. En suite nous avons présenté le marché des changes, les agents qui y interviennent, les stratégies présentes sur ce marché, les risques associés sur ce marché et les risques liés aux opérations de change.

En fin, nous avons présenté les éléments qui aident à déterminer le taux de change notamment la balance des transactions courantes, la parité des pouvoirs d'achat ; la parité des taux d'intérêt, les prix de monnaies, les taux d'intérêt, le solde courant, le taux de change futur, les valeurs futures des monnaies, les prix relatifs des biens et services.

Les différentes notions abordées dans ce chapitre sont un tremplin permettant de bien analyser la problématique sur l'évolution du cours de change entre le FC et le dollar américain en R.D. Congo.

Chapitre deuxième : EVOLUTION DU COURS DE CHANGE DE 2007 A 2009

II.1. Introduction

Compte tenu du rôle que joue le taux de change dans l'économie, il est utile de comprendre comment il évolue dans le temps et l'espace.

Dans un pays où la stabilité de la monnaie n'est pas assurée, les opérateurs économiques (agents économiques) peuvent vouloir se procurer les devises en vue de se couvrir contre les risques probables qui proviendraient soit de la dépréciation soit de l'appréciation de la monnaie nationale. Dans ces conditions, les devises sont demandées pour motif de spéculation. La question qui se pose, c'est à quel taux acquérir ces devises. (Gregory N. MANKIW, 2003).

Sachant que les taux de change ne varient pas seulement pour égaliser internationalement les prix des biens et des services échangeables, il convient de savoir à la longue comment va évoluer le cours tendanciel de deux monnaies pour égaliser les cours attendus des opérations effectuées.

Comme une monnaie sera plus demandée selon qu'on s'attend à une hausse de taux de change, ce qui va entraîner une hausse de taux si l'offre ne s'adapte pas. (STAENS Alain, 1998).

L'histoire de la monnaie Congolaise est longue et est accompagnée par plusieurs dépréciations qui ont conduit à diverses réformes monétaires.

II.2. Bref aperçu sur l'évolution monétaire en RDC de 1960 a 2009

Avant que la R.D.Congo n'ait l'unité monétaire qu'elle a aujourd'hui, la monnaie Congolaise a transité par plusieurs autres considérations. On utilisait d'abord le Franc belge pendant la période coloniale, puis le Franc congolais avec l'avènement de l'indépendance ; ensuite est intervenue la période du Zaïre-monnaie (le Zaïre et le Nouveau Zaïre) ; en fin la période du Franc congolais que le R.D.Congo utilise depuis 1998.

Le tableau suivant nous montre en synthèse comment s'est modifiée au fil du temps la parité monétaire en RD Congo.

 a) Tableau n°1 : Modification de la parité monétaire de 1960 à 2006

Date

Par rapport au FB

Par rapport au $UD

Par rapport aux DTS

Observation

30/06/1960

1FC = 1FB

1FC = 0.02$UD

-

En parité avec le FB

14/11/1961

17/11/1963

1FC = 0.676FB

1FC = 0.33FB

-

-

-

-

Fin de la parité avec le FB

23/10/1967

1Z = 1000FC

= 100FB

1Z = 2$UD

-

Réforme ayant introduit l'unité« Zaire » rattachée au $US

31/10/1978

1Z = 37.86FB

1Z = 1.33$UD

1Z = 1DTS

Une succession de mini dévaluation

01/11/1978

1Z = 30.34FB

1Z = 1.21$UD

1Z = 0.9DTS

15/12/1978

1Z = 29.29FB

1Z = 0.97$UD

-

02/01/1979

1Z = 18.76FB

1Z = 0.65$UD

1Z = 0.5DTS

27/08/1979

1Z = 14.30FB

1Z = 0.48$UD

1Z = 0.375DTS

22/02/1980

1Z = 10.19FB

1Z = 0.34$UD

1Z = 0.262DTS

22/10/1993*

-

1NZ = 0.33$UD

-

Réforme ayant introduction l'unité « NZ »

30/06/1998**

-

1FC = 0.71$UD

-

Réforme ayant réintroduit l'unité FC

28/05/2001

-

1FC = 0.0031$S

-

Taux de change flottants

31/12/2006

-

1FC = 0.0019$U

-

Taux de change flottants

* 1NZ = 3 000 000Z

** 1FC = 100 000NZ = 14 000 000Z

Source : Banque centrale du Congo, 2006

De 1960 à 1967, la monnaie congolaise était rattachée successivement au Franc belge et au dollar américain. Plusieurs modifications vont suivre jusqu'en Juin 1998, sous le couvert de « réformes monétaires » accompagnées le plus souvent de changements d'unité monétaire nationale.

Le 30 Juin 1960, 1FC équivalait 1FB et 0.02$UD. Il est passé à 0.769FB, à 0.44FB en Novembre 1963. Le 23 Juin 1967, le FC était remplacé par le Zaïre-monnaie au taux de conversion de 1Z = 1000FC = 100FB = 2$UD. Mais comme nous pouvons le lire dans ce tableau, cette nouvelle unité monétaire s'est dépréciée aussi très rapidement à telle enseigne que 1Z était égal à 10.19FB, à 0.32$UD en Février 1980.

En Octobre 1993, est apparue une nouvelle unité monétaire dénommée « Nouveau Zaïre » au taux de conversion de 1NZ égal à 3 000 000Z, égal à 0.33$UD.

Quelques années plus tard, soit en 1998 ; une année après la chute du régime de MOBUTU, le FC a été de nouveau remis en circulation en remplacement du NZ au taux de conversion de 1FC à 100 000NZ et à 0.76$UD.

Comme nous pouvons le constater, la monnaie Congolaise (zaïroise à l'époque) était rarement rattachée aux DTS. Toutes les manipulations monétaires ont été considérées comme des dévaluations nécessitées par la persistance de pénuries des devises et autres réserves, dues à des ruptures avec l'économie internationale, les dettes accrues sans remboursement et le souci de rétablir autant que possible les équilibres macroéconomiques rompus.

Depuis l'existence de la monnaie congolaise, elle était comparée à plusieurs devises. Dans le cadre de notre travail, nous nous limiterons au dollar Américain. Cette comparaison a été rendue possible grâce à la mise en oeuvre d'un instrument connu sous le nom du convertisseur monétaire. Le graphique ci-contre montre en synthèse du tableau n°1 comment a évolué la parité monétaire de 1960 jusqu'en 2006 en R.D.Congo entre le FB, le $UD et le DTS.

Figure1 : Comparaison de la parité monétaire en R.D.Congo

Ce graphique montre en synthèse comment la parité a évolué en R.D.Congo ex-Zaïre depuis 1960 jusqu'en 2006 et cela entre le Franc Belge, le dollar américain et les Droits de tirage spéciaux.

II.3. conversion du franc congolais par rapport au dollar américain

Lorsque les réserves d'un pays, c'est-à-dire ses avoirs en or, sa production et ses avoirs en devises qui garantissent sa propre monnaie, diminuent considérablement pour des raisons économiques ou politiques, excluant un redressement, ce pays est contraint de modifier la parité de sa monnaie par rapport à l'or. C'est la dévaluation qui permet de maintenir la libre convertibilité monétaire. Lorsque s'accumulent les réserves, la réévaluation peut être décidée. (Banque centrale, 2006).

II.3.1. Notion de la parité des monnaies

Les règlements de change peuvent se faire soit à destination de l'étranger, soit en provenance de l'étranger :

- Ils sont à destination de l'étranger, dans le cas d'espace, lorsqu'ils sont effectués en Franc congolais par versement au crédit d'un compte étranger, ouvert en Franc congolais en R.D. Congo, au nom du créancier ou de sa banque. Ils peuvent aussi être effectués en devises par cession au créancier étranger ou par l'entremise de sa banque, des devises acquises sur le marché de change.

- Ils sont en provenance de l'étranger, par le crédit du compte de l'étranger, ouvert en R.D. Congo au nom du débiteur étranger ou de sa banque. (Banque centrale, 2006)

C'est ainsi que nous distinguons :

? Les changes manuels

Couramment utilisés par les voyageurs, ils consistent à la conversion des monnaies sur les marchés noirs (on l'appelle marché de gré à gré). Un touriste Américain qui désire acquérir les biens et services en R.D. Congo, doit acheter et/ou payer en dollar les billets de banque ou les moyens de payement libellés en Franc congolais.

Ces modes de change peuvent aussi être utilisés par les nationaux à l'intérieur des frontières nationales. Un résident qui souhaite obtenir les services accessibles en Franc congolais, peut s'adresser aux maisons de change pour acheter les billets et autres moyens de payement qui sont libellés en Franc congolais ; et céder ceux libellés en devises.

Cette catégorie de change est fréquent à Bukavu à cause de la sous bancarisation et le développement du secteur informel. Mais il faut souligner que les maisons de change n'existent pas ; d'où les agents économiques sont obligés d'utiliser les services des cambistes.

? Les changes par transferts

Les transferts sont une spécialité des banques qui sont en transactions. Les transferts épargnent les agents économiques des risques liés à la manipulation des espèces. Cette pratique peu se faire entre deux ou plusieurs banques d'un même pays ou de pays différents.

Lorsque les transferts se font entre deux ou plusieurs banques des pays différents, pour y parvenir ces banques en relation doivent utiliser la même politique de parité en vue de faciliter la conversion et donc la cotation. (KRUGMAN Paul et alii, 1992).

La cotation permet donc de faire face aux problèmes d'approximation des monnaies entre deux lieux différents utilisant deux ou plusieurs monnaies différentes.

II.3.2. Notion de cotation

Il en existe deux types : la cotation au certain et la cotation à l'incertain.

a) La cotation au certain

Lorsque sur une place de base les moyens de payement et les unités sont exprimés en monnaie nationale et la cote en monnaie étrangère (devise), nous disons que cette place cote au certain.

Coter au certain en R.D.Congo, c'est donc exprimer à combien une unité de la monnaie congolaise s'échange contre une devise considérée. Il est à noter qu'un taux de change peut en fait être exprimé de deux façons ; soit comme le prix d'une monnaie étrangère en termes de la monnaie nationale (0.0021$ par FC) ou comme le prix de la monnaie nationale en fonction de la devise (900FC par dollar américain).

Le tableau ci-dessous reprend le cas de l'expression du FC en fonction du dollar américain.

b) Tableau n°2 : Cotation au certain entre le FC et le $UD de 2007 à 2009

MOIS & ANNEES

2007

2008

2009

JANVIER

0.00188

0.00191

0.00146

FEVRIER

0.00182

0.00182

0.00137

MARS

0.00178

0.00180

0.00126

AVRIL

0.00181

0.00179

0.00119

MAI

0.00188

0.00178

0.00126

JUIN

0.00201

0.00179

0.00126

JUILLET

0.00202

0.00178

0.00130

AOUT

0.00202

0.00178

0.00129

SEPTEMBRE

0.00201

0.00176

0.00124

OCTOBRE

0.00201

0.00171

0.00118

NOVEMBRE

0.00201

0.00171

0.00115

DECEMRE

0.00199

0.00164

0.00110

Source : Rapport annuel de la banque centrale 2009

Ce tableau nous montre les différentes cotations au certain depuis le mois de Janvier 2007 (pris comme point de départ pour notre travail) jusqu'au mois de Décembre 2009.

Pour comprendre la variation du taux pendant ces trois années, servons-nous de la moyenne mobile, utilisée très souvent dans les calculs des cotations bancaires et les prévisions.

Cette technique consiste en une moyenne par palier connue sous le nom de moyenne en escalier. Elle se calcule de façon régressive jusqu'à aboutir au niveau où le dénominateur devient 1. On fait alors la sommation de différentes moyennes comparées à leurs effectifs.

Posons :

MM = la moyenne mobile

= les moyennes primaires

n = nombre des tranches considérées par le modèle

MM =

Nous présentons dans le tableau ci-contre les résultants des calculs issus de la formule de la moyenne mobile pendant les trois années prises en considération.

c) Tableau n°3 : Représentatif des moyennes mobiles

& ANNEES

2007

2008

2009

 

0.00193

0.00177

0.00126

 

0.00194

0.00176

0.00124

 

0.00195

0.00176

0.00123

 

0.00197

0.00176

0.00122

 

0.00199

0.00176

0.00123

 

0.00201

0.00175

0.00122

 

0.00201

0.00175

0.00122

 

0.002008

0.00174

0.00121

 

0.002007

0.00174

0.00116

 

0.002006

0.00175

0.00114

 

0.002005

0.00167

0.00112

MM =

0.0021633

0.00176363

0.0012045

A la lumière de ce tableau, nous remarquons que 1FC était coté en moyenne à 0.0021633 en 2007, à 0.00176363 en 2008 et à 0.0012045 en 2009.

Nous pouvons aussi intégrer ces trois moyennes dans la recherche de l'appréciation ou de la dépréciation de la monnaie, en posant :

= la moyenne de 2007

= la moyenne de 200

= la moyenne de 2009

Pour comprendre le moment favorable pour la monnaie, il suffit de comparer ces trois moyennes en appliquant la relation suivante :

Appréciation (dépréciation) = 1-

Si ce rapport est inférieur à zéro, comme nous sommes dans une cotation au certain, il y aura dépréciation. Dans le cas contraire nous observons une appréciation de la monnaie nationale.

1-= 1-= 1-1.227 = - 0.227

Cette comparaison signifie que la cotation a connu une chute de plus de 22.7% dans le chef de la monnaie congolaise et une appréciation dans la même proportion du dollar américain par rapport au Franc congolais, soit en moyenne 0.004 en faisant

M1-M2.

1-= 1-= 1-1.466 = - 0.466

Ce résultat révèle que pendant la période comprise entre 2008 et 2009, la monnaie congolaise s'est dépréciée avec une moyenne de plus de 46.6 %, soit 0.00056 en utilisant la méthode de comparaison (M2-M3).

1-= 1-= 1-1.8 = - 0.8

Cette relation montre une dépréciation de la monnaie congolaise dans l'ordre de 80% depuis janvier 2007 jusqu'en décembre 2009 du point de vue de la cotation. Cette situation prouve à suffisance, que la monnaie congolaise affiche un caractère d'instabilité continue. Ceci car à l'espace (intervalle) de trois ans seulement, le Franc congolais a connu une dépréciation de plus de 80%, du moins par rapport au dollar américain.

d) La cotation à l'incertain

Les opérations de change qui permettent aux agents économiques d'obtenir, contre monnaie nationale et/ou devise, des moyens de payement libellés en d'autres devises prennent traditionnellement deux formes :

- La forme d'une livraison sur un compte et/ou des billets et chèques de voyage.

- La forme d'un virement sur un compte ouvert auprès d'une banque étrangère. (Marc BASSONI, 1998).

La cotation à l'incertain exprime la quantité de Franc congolais que l'on obtient à partir d'une unité de monnaie étrangère prise comme référence (1$ = 497.37FC en Novembre 2007)

Dans le tableau ci-dessous nous pouvons lire l'évolution de la cotation à l'incertain du dollar américain et le Franc congolais. Ce même mécanisme est à la base des comportements spéculatifs que l'on observe en matière de fixation du cours des monnaies partout où on effectue ce genre de calcule.

e) Tableau n°4 : Cotation à l'incertain entre le dollar américain et le Franc congolais de 2007 à 2009

MOIS & ANNEES

2007

2008

2009

JANVIER

530.52

523.27

680.75

FEVRIER

549.38

549.15

728.98

MARS

559.41

553.54

792.73

AVRIL

552.53

558.26

835.98

MAI

529.15

558.15

787.80

JUIN

497.45

559.32

764.81

JUILLET

495.59

558.44

770.86

AOUT

494.86

559.09

802.63

SEPTEMBRE

495.36

560.64

841.06

OCTOBRE

496.98

567.47

869.30

NOVEMBRE

497.37

582.25

898.82

DECEMBRE

500.66

606.58

904.53

Source : Rapport annuel de la banque centrale du Congo 2009

Les données de ce tableau de cotation à l'incertain ne sont que des données de la cotation inversées car l'accession aux données de l'extérieur de la R.D.Congo n'a pas été facile. Par conséquent, les raisonnements menés sur la cotation au certain sont aussi valables mais de manière inversée pour la cotation à l'incertain.

Pour une connaissance projetée dans le temps de l'évolution séquentielle du cours de change, les responsables monétaires utilisent la technique de la « moyenne mobile » en vue d'intégrer toutes les décisions antérieures dans celles qui peuvent être envisagées dans le futur.

Dans certains pays (Francophones) les cotes de change indiquent le nombre d'unités monétaires nationales correspondant à une unité de monnaie étrangère ou devise. C'est la cotation à « l'incertain ». Dans d'autres, Anglo-saxons, le plus souvent les cotes indiquent le nombre d'unités monétaires étrangères équivalent à une unité de monnaie nationale. Il s'agit de la cotation au « certain ».

Si en R.D.Congo, on cote 1$ = 500FC, il faut que dans le chef du dollar en cote

1FC = 0.0019FC. La première place se nomme place de base et la seconde place de cote ; d'où pour qu'il y ait parité nous devons avoir l'égalité suivante :

Parité = cote x cote = base x base

Les banques congolaises vendent des devises à un coût supérieur au cours officiel de change et achètent à un coût inférieur. Si pour une banque la demande en devises libellées en dollar est plus importante que d'éventuelle offre, le cours du dollar aura tendance à augmenté. Il aura tendance à baisser dans le cas contraire.

Il existe une variété de cours qui expriment, à un moment donné, la valeur d'une monnaie par rapport à une autre unité monétaire. Il y a un cours en continu qui résulte de l'état des transactions se déroulant sur l'ensemble des marchés financiers sur lesquels s'échangent les monnaies. Il peut être complété par un cours officiel (ce que l'on appelle le fixing). Une séance est alors consacrée à la fixation d'un cours des monnaies. Lors de la clôture de la séance boursière, les cours qui se sont établis constituent la cote officielle : c'est ce cours qui sert de référence pour les opérations de change de la clientèle des banques, notamment les particuliers, qui n'interviennent pas sur les marchés financiers en qualité de cambistes. L'évolution du cours des monnaies peut varier également en fonction de la réalisation effective des transactions qui se règlent en devises : il se fixe alors un cours au comptant et un cours à terme. Ce dernier permet de se prémunir contre les variations des taux de change, car il autorise à fixer pour aujourd'hui le prix d'une transaction qui sera réglée en devises à une date ultérieure. (A. DAYAN et alii, 2004).

II.4. Méthodologie

L'élaboration d'un questionnaire d'enquête, qui nous a permis de récolter les données a été guidée par les hypothèses que nous avons établies. Ce questionnaire était adressé à 120 ménages de Bukavu et a permis la compréhension du problème au niveau microéconomique.

La taille de l'échantillon est présentée dans les paragraphes qui suivent.

II.4.1. Présentation de l'échantillon

L'échantillon est une partie de l'univers, un sous-ensemble auquel on limitera éventuellement l'observation, soit pour réduire le coût d'enquête et rendre plus rapide son exécution et son exploitation, soit parce que la population tout entière est inaccessible (cas des études de marché et de certaines enquêtes d'opinion), soit parce que l'observation détruit les éléments observés (cas de certains contrôles de fabrication). (GABRIEL-R. CHEVRY, 1962).

L'objectif de l'échantillonnage est d'assurer la représentation de la population totale à partir d'un nombre réduit d'individus. Le choix de la taille de l'échantillon ne doit donc pas reposer sur l'arbitraire. En effet, à chaque taille de l'échantillon correspond des limites de confiance précises qui qualifient le niveau de représentativité auquel on peut valablement s'attendre.

Le théorème central limite stipule : étant donné une population ayant une moyenne u et une variance ², la distribution d''échantiollonnage de moyenne aura une moyenne égale à u, une variance égale à ²/n et un écart-type de /. (NGAO Mirindi Charles, 2006).

Pour déterminer cette différence nous partons de l'hypothèse que lorsque cette moyenne et cet écart-type ne sont pas connus dans la population à étudier, on applique la formule suivante en choisissant un échantillon qui sert uniquement à estimer les valeurs. En vue de tirer notre échantillon, nous nous servons de la loi des grands nombres. Si nous voulons avoir une estimation qui soit de 0.01 soit 1% de la moyenne et un niveau de confiance de 95%.

Nous savons que la forme générale des limites est +/- Z. Comme nous voulons que Z soit de 1%, la taille de l'échantantillon est obtenue en résolvant l'équation suivante, si Z= 0.01 or le niveau de confiance que nous désirons est de 95% c'est-à-dire une valeur de Z dans la table de 1.98 :

1.96 =0.01

== 0.00510204

Au niveau de confiance de 95%, =5%

L'erreur-type est donc égale à 0.00510204. Puisque le facteur de corrélation pour la population n'est pas connu, la formule pour est donnée par :

= en élevant les deux membres au carré nous avons

()= or ²= 0.05 et = 0.00510204

D'où n== 96.0400373

En vertu de cette formule nous devons appliquer un échantillon où n = 96. Mais pour rendre l'échantillon plus représentatif, étant donné que la population est grande, nous arrondissons n jusqu'à 120. Cette taille nous permet de généraliser nos résultats sur le total de la population cible.

II.4.2. Déroulement de l'enquête

Notre enquête s'est déroulée à partir du 30juin 2010 et a pris fin le 06 Août de la même année. Au cours de cette période nous avons fait en plus de la distribution du questionnaire, des multiples descentes sur terrain pour des observations et pour interroger les agents économiques dans la ville de Bukavu.

En ce qui concerne l'enquête, elle a consisté à distribuer à certains ménages choisis de façon aléatoire, le questionnaire dans les trois communes de la ville : Bagira, Ibanda et Kadutu.

Pour répartir notre échantillon dans les trois communes, à l'absence de la population de 2009, nous avons tenu compte de la répartition de 2008. Cette répartition est reprise dans le tableau suivant :

Tableau n° 5 : Répartition de la population bukavienne en 2008

Communes

BAGIRA

IBANDA

KADUTU

TOTAL

Effectifs

92 874

253 856

272 431

619 161

pourcentage

15%

41%

44%

100%

Source : Mairie de Bukavu

Les effectifs sont répartis à raison de 15% dans la commune de Bagira, 41% dans la commune d'Ibanda et 44% dans celle de Kadutu. A partir de cette partition, nous pouvons répartir notre échantillon au prorata de cette distribution. Ainsi pouvons-nous reprendre notre échantillon dans le tableau ci-contre :

Tableau n° 6 : Répartition de l'échantillon

Communes

BAGIRA

IBANDA

KADUTU

TOTAL

Nombre de ménages enquêtés

18

49

53

120

Poids dans l'échantillon en %

15%

41%

44%

100%

A la lumière de ce tableau, 18 ménages ont répondu à nos questions dans la commune de Bagira, 49 ménages dans la commune d'Ibanda et 53 dans la commune de Kadutu.

II.5. Conclusion partielle

La variation du taux de change a non seulement un impact sur les devises mais et surtout sur la monnaie locale. L'histoire de la monnaie congolaise est longue et a été accompagnée par plusieurs dépréciations qui ont conduit aussi à plusieurs réformes. Ces réformes ont permis à la monnaie congolaise de retrouver sa place, tant soit peu, par rapport au dollar américain.

La première monnaie congolaise (le Franc congolais), tout juste après la colonisation, était rattaché au Franc belge (1FC = 1FB) en 1960, mais s'est vite dépréciée et a conduit à la réforme de 1967 qui a permis l'avènement du Zaïre-monnaie. A son origine il coûtait plus cher que le dollar américain auquel il fut rattaché (1Z = 2$ = 100FB). La réforme de 1993 n'était qu'une sorte de manipulation pour se couvrir des risques de l'inflation qui se sont généralisés en R.D.Congo Zaïre à l'époque (1NZ = 3 000 000Z). Par contre celle de 1998 était un déclassement définitif du Zaïre-monnaie au profit de Franc congolais, qui a cours légal jusqu'à présent. Pour connaître le comportement de la population de Bukavu face à la modification des taux de change, nous avons jugé utile d'élaborer un questionnaire d'enquête pour les ménages. Dans l'ensemble, les questions sont subdivisées en deux groupes permettant d'appréhender les effets de la fluctuation du cours entre le Franc congolais et le dollar américain. Le premier groupe se rapporte à la préférence dans la conservation des richesses par les ménages dans la ville de Bukavu et le second concerne le comportement de ces agents quant à la variation du taux de change.

Pour traiter les données empiriques recueillies sur terrain, nous nous sommes servis de quelques statistiques : la moyenne arithmétique, l'écart-type, le coefficient de variation et l'indice de BERI (Business Environ ment Risk of investment) nous a permis de faire calculer les indices de prix.

Chapitre troisième IMPACT DE LA FLUCTUATION DU TAUX DE CHANGE A BUKAVU

Dans ce chapitre nous présentons les résultats obtenus à base de la méthodologie utilisée qui nous a permis de découvrir les effets d'une variation du taux de change à Bukavu.

La modification du cours de change à Bukavu influe sur différentes aspects de la vie socio-économique. Ces effets peuvent être observés sous divers angles : au niveau de la conservation de richesse par les agents économiques, la référence dans la détention de devises ou de la monnaie locale, l'évolution du taux de change par rapport à l'évolution des prix des produits.

III.1. Impact de la variation du cours sur la conservation des richesses : motif de détention des devises par les ménages

L'économie congolaise est une économie dollarisée après les observations et les entretiens réalisés. Le dollar américain prend de l'espace sur le Franc congolais, monnaie en R.D.Congo. Les entreprises avec lesquelles nous avons réalisé les entretiens, la majorité utilise le dollar américain dans leurs activités. Sur 120 ménages constituant notre échantillon, 87 soit 72.5% ont affirmé qu'ils désirent garder leur richesse monétaire en dollar à cause de l'instabilité du FC. Ils détiennent pour se prémunir contre une chute éventuelle de la monnaie congolaise confrontée au dollar américain. 9.2% soit 11 ménages seulement conservent leur richesse en FC et cette pratique est due au fait qu'ils exercent des activités qui nécessitent l'intervention de la monnaie locale. Le reste des ménages, 22 soit 18.3% n'utilisent ni le FC ni le dollar américain pour conserver leur richesse du fait qu'ils donnent une considération moindre au FC à cause de sa perte de valeur non prévisible. Nous pouvons le lire dans le tableau suivant :

Tableau n° 7 : De la conservation des richesses à Bukavu

Communes

BAGIRA

IBANDA

KADUTU

TOTAL

%

MOYENNE

Conservation en FC

01

02

08

11

9.2

3.66

Conservation en dollar

11

32

44

87

72.5

29

Autres (FR, FB, ...)

06

15

01

22

18.3

7.33

Total

18

49

53

120

100

-

En moyenne 4 ménages sur 120 conservent leur richesse en FC, 29 ménages en dollar américain et 7 en moyenne conservent en d'autres instruments de paiement que le FC ou le dollar américain (le Franc Rwandais, le Franc Burundais, ...). Si cette situation persiste, en vertu de la loi de Gresham, la demande de devise pourra s'accroître et si l'offre ne se conforme pas ; nous observerons sur le long terme une appréciation du FC si la production intérieure s'en suit ; toutes choses restant égales par ailleurs.

III.2. Impact sur la détention des devises

Les trois motifs traditionnels de la détention de la monnaie sont aussi mis en exergue dans le cas ci que se soit pour les ménages ou pour les entreprises de Bukavu en rapport avec les devises.

a) Le motif de transaction

C'est le besoin de liquidité pour effectuer les opérations courantes, achats pour ménages et achats/ventes pour les entreprises, qui poussent les agents à détenir plus le dollar que le FC. Ce motif peut être subdivisé en deux à Bukavu :

- motif des dépenses : c'est une détention de devise entre l'intervalle de perception et celui où interviennent les dépenses. Le coût de détention est plus élevé si on détient les FC plutôt que les devises.

- Motif d'affaire : concerne spécifiquement les entreprises. Il correspond à la détention des devises pour assurer les dépenses ou les coûts de production avant la perception des recettes au cours de vente. Ce motif dépend de la valeur de la production et des relations avec l'extérieur, qui exécute les opérations en devises. Nous pouvons le voir dans le tableau ci-contre.

Tableau n°8 : raisons de conservation de la monnaie

Communes

Monnaie

BAGIRA

IBANDA

KADUTU

TOTAL

%

Conservation pour transactions

FC

02

0

10

12

1

$UD

08

36

39

83

69.16

Conservation pour précaution

FC

01

04

0

05

0.041

$UD

07

03

04

14

11.7

Conservation pour spéculation

FC

0

01

0

01

0.009

$UD

0

05

0

05

0.041

Total

18

49

53

120

100

b) Le motif de précaution

C'est le désire de disposer des devises pour faire face aux inopinés : ce motif est plus exploité à Bukavu selon que les dépenses croissent avec le dollar américain, d'où la nécessité de détenir les devises.

c) Le motif de spéculation

Ce motif est pratiqué dans le chef des cambistes, qui, exercent une influence sur le marché de change à Bukavu. Les cambistes ajoutent à ces trois motifs un autre lié à la préférence et au regret de la monnaie stable et/ou instable.

Une monnaie stable est nécessaire bien qu'insuffisante seule pour garantir le bon fonctionnement des marchés des biens, du travail et des capitaux ; sur lequel le concept d'économie sociale de marché s'appui essentiellement. Une monnaie stable contribue en outre à la justice sociale et est donc indispensable à l'équilibre de la société que l'économie... (Hans TIETMEYER, 1999).

Le motif de spéculation occupe un pourcentage maigre à cause de l'absence du marché boursier dans la ville de Bukavu. La majorité de la population interrogée conserve le dollar américain pour motif de transaction. Nous le remarquons par le tableau n°8 car 83 sur 120 ménages soit 69.16 % le conservent en $UD contre 12 ménages seulement soit 1% en FC pour le même motif.

III.3. Impact sur la quantité détenue

Nous avons voulu connaître en quantité quelle marge préfèrent disposer les agents à Bukavu. Nous en présentons dans le tableau que voici :

Tableau n° 9 : Des quantités détenues par les ménages

Quantités détenues

Nombre de ménages

Détention moyenne

Ecart-type

En FC

En $UD

En FC

En $UD

En FC

En $UD

En FC

En $UD

1000-10000

1-50

3

2

1

0.666

0.091

0.105

10000-20000

50-100

2

28

0.666

9.333

0.105

0.394

20000-50000

100-500

5

14

1.666

4.666

0.166

0.278

50000-100000

500-1000

1

9

0.333

3

0.0740.

0.224

100000-n

1000-n

0

34

0

11.33

0

0.436

Bien que nous observons des grandes dispersions dans chaque intervalle, la quantité de monnaie détenue par les ménages est inférieure à 100000 FC et supérieure à 1000$.

Cette situation montre que la préférence est plus élevée du coté du dollar américain et moins élevée du coté des FC. Dans l'intervalle entre 1000 et 10000 FC, 3 ménages seulement sur les 120 sont dans la marge de détention en FC soit 2.5% ; la majorité conserve le dollar à concurrence de plus de 72% soit 87 ménages sur les 120 de l'échantillon.

Comme les ménages veulent détenir les devises au détriment de la monnaie nationale, ce comportement a un impact sur la quantité de la masse monétaire dans l'économie car cette dernière, rappelons-le, que la quantité de monnaie détenue par les agents économiques non financiers. Ce qui conduit à une trop ouverte et cela a comme conséquence l'inflation importée due à une hausse des prix des importations à la suite d'une dépréciation anticipée du FC conditionnée aussi bien par cette hausse des prix que par la faible parité des pouvoirs d'achat.

Introduit par Ricardo (1817), la théorie de la P.P.A. dépend de l'idée que la valeur de la monnaie est partout la même. Autrement dit, à l'équilibre le cours de change doit refléter l'égalité des pouvoirs d'achat de deux devises considérées. (MONDHER Chérif, 2004).

En vertu des calculs du tableau 8 nos données prouvent que sur le long terme les prix exprimés dans la même monnaie tendent à s'égaliser entre les différents niveaux ou du moins leurs écarts tendent à converger vers l'unité (au fur et à mesure que la quantité détenue en FC croit à la hausse, le prix du dollar américain par rapport au FC diminue). Cette situation s'observe dans le chef du FC en comparaison avec le dollar américain depuis le mois de novembre 2009 et serait due au fait que les autorités monétaires ont mis en place une politique pour récupérer les FC qui étaient en surplus sur le marché et les ont remplacé par des dollars américains.

La compréhension de la P.P.A. passa par le niveau de convertibilité entre les différentes devises, que nous n'abordons pas malheureusement. Le FC sera convertible au dollar américain lorsque celui qui le détient peut changer sans contraintes majeures. Notons que la convertibilité n'est pas à confondre avec l'acceptabilité de la monnaie.

Ce sont les utilisateurs privés (les ménages, les entreprises, les banques,...) qui déterminent par rapport à leur préférence et leurs choix rationnels ; le degré d'acceptabilité d'un monnaie convertible et permet ainsi la hiérarchie des monnaies au niveau international. (Marc BASSONI et alii, 1998).

C'est en vertu de la P.P.A. que les agents économiques à Bukavu anticipent quant à la détention du dollar américain. Mais ce comportement pourrait conduire sur le long terme, en vertu de la loi de l'offre et de la demande de monnaie, à une appréciation non attendue du FC car il pourrait être rare sur le marché du fait que les agents économiques ont tendance à le délaisser. Comme il est logique qu'une appréciation du FC est en même temps une dépréciation du $UD, nous pouvons conclure que « lorsque le FC s'apprécie, les importations deviennent meilleurs marché par rapport à la R.D.Congo (à condition que toutes les autres devises intervenants suivent le mouvement du dollar américain) et les exportations deviennent chères pour l'étranger (qui utilise aussi les $UD dans ses transactions).

Ainsi donc comme le taux de change est le prix entre les différentes monnaies, aussi influence-t-il de la production, des importations et exportations, des prix des biens et services, ... Au total, une dépréciation du FC entraîne une hausse des prix sur les marchés locaux des biens et services.

III.3. Impact de la variation du taux de change sur l'évolution des prix des produits à Bukavu

Dans nos calculs des indices des prix, nous nous sommes servis de l'indice de BERI : c'est un indice du risque encouru par l'entreprise lorsqu'elle évolue dans un environnement inflationniste. Nous nous sommes basés sur quinze critères du Business Environ ment Risk of investment, un des instruments de mesure de l'économie le plus connu. (Hans TIETMEYER, 1999).

Nous avons prix l'année 2007 comme celle de référence et nous avons retenu quelques produits comme Farine de mais, Pain carré, Farine de manioc, Haricots, Tomate fraiche, Poissons salés, Viande , Primus , Huile de palme, Farine d froment, Sucre, Tomate concentré, Riz, ... pour notre analyse. Ainsi donc en ce qui concerne la période allant de 2007 jusqu'à 2009, nous sommes aboutis aux résultats repris dans les tableaux 1, 2 et 3 en l'annexe.

En lisant ces tableaux, nous remarquons que l'évolution des prix des produits est très sensible pour la période allant de 2007 jusqu'en 2009. Les prix sont passés en moyenne de 100.7 à 106.95 pour les produits locaux, soit une diminution du pouvoir d'achat de plus de 5.8% ; de 89.95 à 104.39 pour les produits importés, soit une diminution de du pouvoir d'achat de l'ordre 13.83% en 2007.

En 2008, les prix sont passés en moyenne de 100 à 129.44 pour les produits locaux et de 100 à 123.11 pour les produits importés, soit une diminution du pouvoir d'achat sur le marché local de 22.27% et de 18.77 respectivement.

En 2009, nous observons une petite hausse du pouvoir d'achat en moyenne pour les produits locaux, dont l'indice est passé de 130.28 à 125.77, soit une appréciation du pouvoir d'achat de plus de 3.58%.

Par contre, pour les produits importés, durant la même période nous constatons une baisse du pouvoir d'achat de 6.23%.

Mais comme on peut le voir de manière très claire, les fluctuations des prix n'ont pas été linéaires ni proportionnelles. Nonobstant que les fins de périodes sont sanctionnées par des chutes de prix remarquables, nous devons noter qu'au cours de cette période la variation s'est caractérisée par des multiples baisses et hausses des prix qui logiquement suivaient le mouvement du taux de change.

En ce qui concerne la dispersion par rapport à la moyenne, écart-type, Il a été très fort durant toute la période et ça permet d'affirmer que les prix ont fluctué. Par exemple l'indice de la viande était de 77.31 en Janvier 2007, de 100 en Décembre de la même année ; de 100 en Janvier 2008 et est allé jusqu'à 118.78 en Décembre 2008 ; et enfin, il était de 123.71 en janvier 2009 et de 100.18 en Décembre de la même année.

III.4. Relation entre évolution du taux de change et évolution des prix des produits à Bukavu

La mise en place d'un rapprochement les indices des prix des produits et ceux des taux de change renseigne sue l'effet qu'a eu la fluctuation du taux de change sur les prix dans l'économie. Le graphique ci-dessous expose l'évolution des taux de change par rapport à l'évolution des produits locaux et les produits importés durant la période d'étude.

figure2 : rapprochement entre les moyennes de prix des produits importés, des produits locaux et des taux de change

A partir du tableau n°4 en annexe, nous pouvons dégager l'analyse du coefficient de variation pour les trois variables : le taux de change, les prix des produits locaux et ceux des produits importés comme elles sont toutes exprimées dans une même monnaie.

Ces résultats ainsi trouvés nous aident de calculer la relation qui peut exister entre ces différentes variables ci-haut mentionnées. Cette relation est établie ici par la recherche du coefficient de variation (CV). Pour l'année 2007 nous avons les données suivantes :

III.4.1. La variation du taux de change par rapport aux prix des produits locaux

= 118.64 et s= 5.66

= 101.64 et s= 7.57

décrit la moyenne des taux de change appliqués en 2007

Décrit la moyenne des prix des produits locaux en 2007

S la dispersion au tour des taux de change de l'année 2007

S la dispersion au tour des prix des produits locaux pour l'année 2007.

Ainsi :

Le cv qui concerne le taux de change sera donné par S/ = = 0.047

Le cv qui concerne les prix des produits locaux est donné par

S/= = 0.074

A la lumière de ces calculs, nous remarquons que la variation du taux de change est inférieure à la variation des prix des produits locaux ; ceci implique que la fluctuation des prix des produits locaux affecte directement l'évolution ou la négociation des devises en R.D.Congo.

III.4.2. La variation taux de change par rapport aux prix des produits importés

= 118.64et = 5.66 pour les indices du taux de change

= 96.27 et = 5.27 pour les indices de prix des produits importés

En appliquant toujours la formule de coefficient de variation, nous obtenons :

- Pour le taux de change on a = 0.047

- Pour le prix des produits importés = = 0.054

Ceci montre que la variation du taux de change est encore une fois inférieure à celle des prix des produits importés. Cette situation prouve que les implications des produits locaux sont les mêmes que celles des produits importés.

III.4.3. variation des prix des produits locaux par rapport à celle de prix des produits importés

= 101.35 et = 7.57 pour les indices de prix des produits locaux

= 96.27 et = 5.27 pour les indices de prix des produits importés

Nous obtenons les coefficients de ces deux données toujours par la formule du coefficient de variation :

- 0.074

- 0.054

Par rapport à ces calculs, les indices de prix des produits locaux ne s'écartent pas trop de ceux des produits importés. Cette situation se justifie par le fait que le taux de change n'a pas fortement fluctué durant l'année 2007 ; il est passé de 530.52FC pour 1$UD en Janvier à 500.66FC en Décembre. Ceci aurait comme conséquence l'interdépendance entre les prix des importations et ceux des produits locaux.

Ces calculs peuvent être généralisés sur les deux autres années de notre étude. En vertu des résultats trouvés, lorsque le taux de change croît d'une unité, le prix des produits locaux suit le mouvement en augmentant de 1.63 unités ; et le prix des produits importés varie jusqu'à 1.87 unités, ceci pour l'année 2007. Visiblement, les trois variables sont toujours en corrélation mais pas de manière proportionnelle.

Comme sans monnaie, il n'y aurait pas de commune mesure des biens et services ; de même, sans le taux de change il n'y aurait pas la possibilité de rapprocher les devises ou les biens exprimés dans des monnaies différentes. Ce rapprochement est aussi influencé par la présence du commerce intérieur face au commerce extérieur.

III.5. Le commerce intérieur et extérieur face la fluctuation du cours de change

Le développement des échanges a conduit à la distinction du commerce intérieur et du commerce extérieur. Par commerce intérieur nous devons retenir les opérations commerciales qui se déroulent à l'intérieur des frontières nationales.

Par contre, le commerce extérieur est celui dont l'une des parties, vendeur ou acheteur, est placée à l'extérieur des frontières nationales. Cette distinction est facilitée par les importations et les exportations des uns et des autres.

Le taux de change appliqué dans l'un ou dans l'autre pays intervenant dans les échanges permet de mettre en relation les importations et les exportations. Dans ce cadre, le taux du terme de l'échange est formé par le rapport entre le prix des importations avec les prix des exportations. Les prix doivent être exprimés en une même unité monétaire pour faciliter le rapprochement, cela n'est possible que lorsqu'il existe un instrument pouvant faciliter cette gymnastique : les taux de change des monnaies impliquées.

Chacun de ces prix est obtenu par le rapport entre la valeur et le volume des échanges après avoir subi le traitement de convertibilité.

Nous le découvrons dans la démonstration suivante :

- Taux d'importation (Pi) = Vi X taux de change du pays A / volumes des importations.

- Taux d'exportation (Pe) = Ve X taux de change du pays B / volumes des exportations.

Vi est la valeur des importations Ve est la valeur des exportations A et B sont respectivement le pays importateur et le pays exportateur.

Le taux des échanges est alors donné par Pi/Pe.

En 2007 nous avons enregistré les données suivantes :

* vi = 179584963807 FC au taux de 0.00199 pour 188.999 tonnes

* Ve = 85965100 FC au taux de 500.66 pour 47314 tonnes

D'où nous en déduisons le calcul suivant :

1. pi =

2. pe =

Ce qui nous donne un taux des échanges internationaux suivant :

pi/pe =

Ceci signifie que les échanges internationaux entre le FC et le $UD était en moyenne de 0.0207 $ soit à peu près 559.41 FC.

Les données de 2008 et de 2009 n'ont pas était accessible jusqu'au moment où nous avons fini la rédaction de ce travail. Ce taux est utilisé pour l'étude de trois problèmes principalement : l'équilibre du commerce international, l'avantage que procurent les échanges internationaux et l'analyse de la balance de payement. Un taux d'exportation supérieur au taux de d'importation indique une situation favorable à l'équilibre international. Inversement, un taux d'exportation inférieur au taux d'importation traduit une situation défavorable. Nous n'approfondissons pas cette partie faute des données car il nous a été impossible d'accéder aux données à cause des problèmes purement internes aux bureaux contactés. Par ailleurs nous pouvons lire en annexe un extrait du Décret-loi n°004 du 31 janvier 2001 : Relatif au régime des opérations en monnaies nationale et étrangère en RDC. Nous présentons ci-contre un tableau qui nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur l'impact de la fluctuation du taux de change à Bukavu en vertu des questions que nous avons adressé à la population cible.

III.6. Conclusion partielle

Les conséquences de la fluctuation continue du taux de change sont multiples que ce soit sur le plan micro ou macroéconomique. Notre ambition, dans ce chapitre était d'établir la relation qui existe entre la variation du taux de change et quelques variables de la vie micro et macroéconomiques telles que la préférence de monnaie, la quantité de monnaie détenue et ses effets, les prix des biens,...

Il ressort, en vertu de la méthodologie utilisée, que la vie socio-économique à Bukavu est fortement affectée par la variation du cours de change entre le FC et le $UD. . Les prix sont passés en moyenne de 100.7 à 106.95 pour les produits locaux, soit une diminution du pouvoir d'achat de plus de 5.8% ; de 89.95 à 104.39 pour les produits importés, soit une diminution de du pouvoir d'achat de l'ordre 13.83% en 2007.

En 2008, les prix sont passés en moyenne de 100 à 129.44 pour les produits locaux et de 100 à 123.11 pour les produits importés, soit une diminution du pouvoir d'achat sur le marché local de 22.27% et de 18.77 respectivement.

En 2009, nous observons une petite hausse du pouvoir d'achat en moyenne pour les produits locaux, dont l'indice est passé de 130.28 à 125.77, soit une appréciation du pouvoir d'achat de plus de 3.58%.

Les relations avec l'extérieur font toujours appel à la convertibilité des monnaies, qui implique ainsi l'intervention du taux de change pour établir la relation entre elles. La variation des prix des produits importés ou exportés en dépend fortement ; une augmentation du prix des exportations libellés en FC est automatiquement la hausse de convertibilité de la monnaie congolaise par rapport aux devises avec lesquelles elle est en relation. Ceci se justifie par l'évolution du taux échanges internationaux illustré ici par le rapprochement entre le FC et le $UD qui était en moyenne de 0.0207 $ soit à peu près 559.41 FC en 2007.

CONCLUSION GENERALE

Au début de ce travail, nous nous sommes proposé d'appréhender l'évolution du taux de change et l'impact de cette fluctuation. Le problème lié à la montée du taux de change entre le FC et le $UD a été examiné grâce à l'hypothèse que nous nous sommes fixée : le taux de change est une vase communiquant entre différentes monnaies ; et la fluctuation non contrôlée a des conséquences multiples sur la vie socio-économique dans la ville de Bukavu.

Pour vérifier ces hypothèses, nous avons fait recours à la méthode historique qui a permis de récolter les données sur les trois années auxquelles porte notre étude ; les approches analytique, comparative, documentaire et les techniques d'enquêtes et d'interview ont facilité de relever les faits suivants :

- Le cours de change est de différents ordres selon la nature et la préférence d'une politique mise en place par les autorités monétaires. C'est ainsi qu'on distingue le taux de change nominal, le taux de change réel, le taux de change fixe, le taux de change flottant, le taux de change glissant, le taux de change flexible, ainsi que le taux de change au comptant et à terme. Chaque type est utilisé selon le choix des autorités qui gèrent la monnaie.

- Le marché de change est réservé à certaines institutions financières telles que les banques, investisseurs institutionnels et les institutions financières non bancaires. Ces opérateurs interviennent pour leur propre compte ou pour celui de leur clientèle. Quant aux stratégies mises en place sur ce marché, la stratégie d'arbitrage, la stratégie de couverture et celle de spéculation.

Les opérations de change sont confrontées à plusieurs risques notamment le risque de la liquidité, le risque de la contre partie, le risque de conversion, le risque économique et celui de transaction. En ce qui concerne les éléments qui déterminent le cours de change nous avons entre autre les prix des monnaies, le taux d'intérêt, le solde courant de pays, le taux de change future, la valeur future de la monnaie, et les prix relatifs des biens et services.

Dans le chapitre deuxième il a été question, compte tenu que le rôle du taux de change dans l'économie est énorme, est nous a été utile de présenter une évolution du cours de change entre le FC et le $UD.

Nous avons exhibé un bref aperçu de l'évolution monétaire de la R.D.Congo de 1960 jusqu'en 2006 et les analyses prouvent que la monnaie congolaise a connu plus d'une mutation caractérisée par des changements plusieurs fois du nom de la monnaie.

La parité des monnaies nous a permis de comprendre les différents changements qui interviennent dans le chef des devises à travers l'économie : les règlements à destination de l'étranger et les règlements en provenance de l'étranger qui recourent indéfiniment à la pratique de conversion, par des cotations au certain ou à l'incertain.

Le troisième chapitre c'est focalisé sur les effets de la fluctuation du cours de change dans la ville de Bukavu. De manière générale, l'évolution du taux de change affecte l'activité économique et se concrétise par les agents qui veulent abandonner la monnaie locale, dépréciée, au profit des devises, appréciées, par le fait même du changement du taux de change.

Nous avons constaté que l'évolution des prix des biens et services, et l'évolution du taux de change sont positivement corrélés du fait que l'une influence l'autre mais de manière proportionnelle.

SUGGESTIONS

Ainsi, pour une éventuelle stabilisation du cours de change, nous suggérons aux autorités monétaires de revoir la politique et le type de change qui est d'application, de faire le suivi et de militer pour la création des cabinets de change.

Cela pourrait permettre le contrôle de la quantique de monnaie en circulation et décourager la pratique de la détention des devises au détriment de la monnaie nationale. Aussi l'identification des cambistes locaux pourra-t-elle conduire à une meilleure réglementation de change et permettra-t-elle ainsi que les agents non accrédités détiennent les devises ; une situation qui plonge le pays dans une économie où plusieurs monnaies apparaissent comme ayant cours légal.

Etant donné que la fluctuation du taux de change est provoquée en partie par les importations supérieures aux exportations, les autorités devraient encourager la production intérieure qui serait synonyme d'une baisse des importations et finirait à une stabilisation de cours de conversion des monnaies.

Nous ne prétendons pas avoir épuisé cette thématique, raison pour la quelle nous invitons toute personne qui voudra bien nous compléter de bien vouloir affronter ce champ, qui, du reste très vaste. Nous n'avons traité qu'en partie le problème lié taux applicable aux échanges internationaux.

Comme tout travail humain nous ne pensons pas avoir atteint la perfection, nous reconnaissons volontiers que ce travail souffre particulièrement de la taille de l'échantillon qui est due aux moyens financiers limités. Nous restons donc ouverts aux critiques constructives.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. Banque Centrale du Congo : Une rétrospective historique, Kinshasa, 2007.

2. BASSONI Marc et alii : Problèmes monétaires internationaux, Armand colin, Paris, 1998.

3. BEITONE Alain et alii : Dictionnaire des sciences économiques, Armand colin, Paris, 2001

4. BRIMO A. : Les méthodes des sciences sociales, éd. Mont chrétiens, Paris, 1972.

5. BURDA Michael et alii : Macroéconomie, une perspective européenne, De Boeck, Paris,

1993.

6. DAYAN A. et alii : Manuel de gestion, Vol II, Paris, 2004.

7. DU PAGE R. et alii : Action commerciale internationale, Bordas, paris, 1976.

8. GABRIEL-R. CHEVRY : Pratique des enquêtes statistiques, Presse universitaire, paris,

1962.

9. KRUGMAN Paul et alii : Economie internationale, de Boeck, Paris, 1992

10. MANKIW Gregory : Macroéconomie, 3e éd. De Boeck, 2003.

11. MEUNIER Nicolas et alii : Economie du risque pays, éd. La découverte, Paris, 2005.

12. MONDHER Chérif : Les taux de change, édt. 18, Une fayette 75009, Paris, 2004.

13. SIMON Yves: Marché des changes et gestions du risque de change, éd. Dalloz, paris,

1995.

14. STAENS Alain: Monnaie et finance, 2e édition, De Boeck, Bruxelles, 1988.

15. TIETMEYER Hans: Economie sociale de marché et stabilité monétaire, Economica,

Paris, 1999.

II. REVUES

1. Banque mondiale : Questions et réponses, Revue de la Banque mondiale, 1976.

2. FITOUSSI J-p. et alii : Ruptures et continuités dans l'orientation des politiques

macroéconomiques des pays, Revue de L'OFCE, n° 22, 1988.

III. MEMOIRES ET TFC

1. AKILIMALI BASIMAGE : Taux de change et prix des biens de première nécessité, TFC,

UCB, 2008.

2. NGAO MIRINDI : Les déterminants de l'endettement des ménages à Bukavu, Mémoire,

UCB, 2006

ANNEXES

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

1

Profession du chef du répondant

Fonctionnaire

 

Commerçant

 

Autres

 

2

Adresse

Commune

 

3

Quelle monnaie souhaitez-vous détenir entre le FC et le $UD ?

Franc congolais

 

Dollar américain

 

Autres

 

4

Quelle quantité de monnaie souhaite-vous conserver comme réserve pour faire face aux dépenses éventuelles ?

En FC

Entre 1000 et 10000

 

Entre 10000 et 20000

 

Entre 20000 et 50000

 

Entre 50000 et 100000

 

Entre 100000 et plus

 

En $UD

Entre 1 et 50

 

Entre 50 et 100

 

Entre 100 et 500

 

Entre 500 et 1000

 

Entre 1000 et plus

 

5

En cas de la variation du taux de change, quel est généralement votre comportement ?

Abandonner la monnaie dépréciée au profit de celle appréciée

 

Rester indifférent

 

6

Selon vous, à quoi est du l'instabilité du taux de change entre le FC et le $UD ?

Mauvaise politique monétaire

 

Présence de deux monnaies entre circulation (économie bi-monétaire)

 

7

Quel taux appliquez-vous pour convertir vos FC en $UD ou vos $UD en FC ?

Taux officiel

 

Taux du marché noir (cambistes)

 

8

D'après vous, quel serait l'impact de la fluctuation du taux de change à Bukavu ?

Hausse des prix des biens

 

Chômage

 

Hausse de coût de vie

 

9

Selon vous que faut-il pour une éventuelle stabilisation du taux de change entre les FC et les $UD ?

Révision de la politique monétaire

 

Création des cabinets de change

 

10

Quelle autre monnaie utilisez-vous à part le FC et le $UD ?

L'euro

 

Le Franc rwandais

 

Le Franc Burundais

 
 
 

Autres

 

EXTRAIT DU DECRET-LOI N°004 DU 31 JANVIER 2001

[Relatif au régime des opérations en monnaies nationale et étrangère en RDC]

Art.1.- Les transactions se déroulant sur le territoire national s'expriment et se dénouent en monnaie nationale. Elles peuvent également s'exprimer et se dénouer en monnaies étrangères, suivant les modalités édictées par la Banque Centrale du Congo.

Art.2.- Les prestations de service sur le territoire national sont évaluées et rémunérées en monnaie nationale Elles peuvent également être évaluées et rémunérées en monnaies étrangères selon les modalités édictées par la Banque centrale du Congo.

Art.3.- Les loyers des baux d'immeubles à usage d'habitation, les frais scolaires et académiques ainsi que ceux ayant trait aux soins de santé. à la consommation d'eau et d'électricité sont fixés et payés en monnaie nationale lorsqu'ils se rapportent aux opérations conclues entre résidents.

Art.4.- Toute opération de change doit s'effectuer auprès de la Banque Centrale du Congo, des banques commerciales, des bureaux de change agréés et autres intermédiaires agréés par la Banque Centrale du Congo.

Art.5.- Les Ministères ayant dans leurs attributions les Finances et l'Economie ainsi que la Banque

Centrale du Congo sont chargés, chacun en ce qui le concerne, l'exécution du présent Décret-loi.

Art.6.- Sont abrogées toutes les dispositions antérieures et contraires au présent Décret-loi qui entre en vigueur à la date de sa signature.

Tableau n°1 : Indices des prix des quelques produits vendus sur les marchés de Bukavu en 2007

PRODUITS

UNITES

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

 

s

PRODUITS LOCAUX

1

Farine de mais

1KG

87.11

87.11

87.11

87.11

87.11

68.05

76.86

77.77

76.38

83.33

88.88

100

83.9

7.80

2

Pain carré

1PCE

85.71

85.71

85.71

85.71

85.71

85.71

103.02

103.02

103.02

100

100

100

93.66

8.04

3

Farine de manioc

1KG

85.7

88.33

83.33

91.66

83.33

83.33

66.66

66.66

66.66

83.33

83.33

100

81.86

9.93

4

Haricots

1KG

62.51

70.62

45

60

75

65

66.87

66.87

66.87

75

75

75

66.97

8.29

5

Tomate fraiche

TAS

110

115

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

102.08

4.76

6

Poissons salés

1KG

207.50

225

300

306

300

300

170

165

147

100

100

200

210.04

73.96

7

Viande

1KG

77.31

81.25

75

81.25

87.5

62.50

71.87

71.87

75

87.50

87.5

100

79.87

9.43

8

Primus

1BLE

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

0

9

Huile de palme

1BLE

90.62

93.75

100

93.75

87.52

87.5

104.15

104.15

102.5

87.5

87.55

87.56

93.88

6.67

MOYENNE

100.7

105.19

108.46

111.70

111.79

105.78

95.49

95.03

93.04

90.74

91.36

106.95

 
 

ECART-TYPE

39.76

43.92

69.64

69.63

66.94

69.91

30.33

28.91

23.99

8.95

8.60

33.90

 
 

PRODUITS IMPORTES

1

Farine d froment

1KG

68.03

69.36

72

74

76

67.85

75.66

73.88

77.98

67.85

67.85

81.07

72.62

4.32

2

Sucre

1KG

107.92

109.86

106.12

103.61

100.88

97.35

101.65

100.22

101.32

99.11

99.11

100

102.26

3.68100

3

Tomate concentrée.

1BTE

100

105

100

100

100

100

150

150

150

150

150

150

125.41

24.61

4

Riz

1KG

89.15

92.36

101.14

100.79

100.44

99.55

98.39

93.32

96.18

83.70

83.70

100

94.89

6.18

5

Lait NIDO

1BTE

84.65

85.12

85.90

83.86

81.81

79.54

89.77

89.77

84.97

86.93

90.90

90.90

86.18

3.46

MOYENNE

89.95

92.36

93.03

92.45

91.82

88.85

103.08

101.43

102.09

97.51

98.31

104.39

 
 

ECART-TYPE

13.66

14.46

12.48

11.53

10.71

12.95

29.11

25.77

25.31

28.07

27.81

23.85

 
 

Tableau n° 2 : Indices des prix en 2008

PRODUITS

UNITES

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

 

s

PRODUITS LOCAUX

1

Farine de mais

1KG

100

106.11

88.88

100

97.22

97.22

101.41

98.06

94.04

99.14

101.71

99.01

98.56

4.05

2

Pain carré

1PCE

100

114.11

100

114.28

114.28

128.57

129.14

130.12

131.67

127.47

132.12

139.90

120.97

11.49

3

Farine de manioc

1KG

100

100

166.66

200.01

100.16

100

100

112.61

114.33

126.12

124.22

129.17

118.60

26.78

4

Haricots

1KG

100

100

100

100

100

100

100

103

104.41

102.2

99.14

99.21

100.66

1.56

5

Tomate fraiche

TAS

100

100

100

100

100

100.1

91.18

100

105.55

102.71

100.14

100

99.97

3.10

6

Poissons salés

1KG

100

200

200

200

200

200

210

190

171.71

206.44

194.96

196.96

189.17

28.38

7

Viande

1KG

100

100

125.6

125.7

124.3

125.9

126

112

93.75

93.75

118.75

118.78

113.71

12.66

8

Primus

1BLE

100

100

100

110

120

120

125

120

125

130

130

130

117.5

11.45

9

Huile de palme

1BLE

100

112.5

125

187.05

100

112.5

118.4

156.6

139.76

144.44

161.82

161.94

135.03

26.79

MOYENNE

100

110.20

125.90

157.49

109.53

120.47

122.34

124.71

120.02

125.80

129.23

129.44

 
 

ECART-TYPE

0

26.36

35.16

42.11

43.46

30.32

33.62

28.73

23.74

32..82

29.87

30.61

 
 

PRODUITS IMPORTES

1

Farine d froment

1KG

100

109.92

61.07

69.64

110

110

107.43

111.1

94.19

96.24

99.12

84.59

96.13

15.88

2

Sucre

1KG

100

102.95

95.37

105.46

133.08

133.48

143.43

143.09

157.19

160.11

179.11

140.47

132.81

25.62

3

Tomate concentré.

1BTE

100

100

120

120

100

100

115

120

117.7

144.08

176.32

126.81

119.99

21.26

4

Riz

1KG

100

101.32

123.34

129.29

143.12

145.63

154.73

123.43

129.92

143.79

166.22

176.67

136.45

22.39

5

Lait NIDO

1BTE

100

102.27

100

116.81

136.36

136.36

142.5

74.33

78.06

75.67

75.74

87.01

102.10

24.44

MOYENNE

100

103.29

99.95

108.24

124.51

125.09

132.12

114.45

115.51

123.97

139.30

123.11

 
 

ECART-TYPE

0

3.45

22.27

20.74

16.56

17.18

18.15

22.58

27.44

32.26

43.20

34.55

 
 

Tableau n° 3 : Indices des prix en 2009

PRODUITS

UNITES

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

 

s

PRODUITS LOCAUX

1

Farine de mais

1KG

101.84

100.12

98.31

99.9

107.14

110.06

113.33

113.25

110

110

110

115

107.41

5.60

2

Pain carré

1PCE

130

130.70

100.16

96.44

96.21

96.21

96.17

94.09

97.66

99.85

101.01

101.01

103.29

12.28

3

Farine de manioc

1KG

121.21

111.11

111.71

110.10

104.19

100.44

90.91

114.14

114.36

114.01

114.61

115.76

110.29

7.83

4

Haricots

1KG

99.47

99.30

99.46

90.12

90.10

89.86

97.29

98.37

99.54

100.46

104.43

106.55

95.91

5.16

5

Tomate fraiche

TAS

100

99.54

100.46

102.37

102.09

102.99

104.43

106.47

111.56

118.30

122.10

119.73

107.50

7.91

6

Poissons salés

1KG

196.19

198.49

198.86

199.54

191.26

191.26

193.67

193.96

194.24

194.06

194.90

194.04

195.03

2.61

7

Viande

1KG

123.71

114.42

101.01

101.33

101.6

99.41

107.92

109.89

106.12

100.65

100.22

100.18

104.80

8.00

8

Primus

1BLE

130

130

125

115

117.9

110

110

127.41

150

135

140

129

126.60

11.51

9

Huile de palme

1BLE

170.12

169.54

156.38

152.93

154.42

160.47

161.05

162.10

176.17

172.23

148.30

149.71

161.11

8.81

MOYENNE

130.28

128.13

121.03

117.66

118.31

116.96

119.41

124.43

128.85

125.61

126.17

125.77

-

-

ECART-TYPE

31.14

32.63

32.72

33.74

31.15

32.99

32.61

30.95

33.62

33.02

29.05

28.11

-

-

PRODUITS IMPORTES

1

Farine d froment

1KG

85.04

93.75

96.88

99.04

90.60

85.29

84.06

85.02

85.60

85.76

93.33

91.22

89.63

4.98

2

Sucre

1KG

131.74

136.18

156.36

136.36

142.5

156.63

154.73

143.79

156.22

176.76

126.00

143.14

146.58

13.46

3

Tomate concentré

1BTE

117.47

156.56

126.04

114.42

126.12

124.22

128.14

131.67

132.22

129.71

118.87

130.21

127.97

10.22

4

Riz

1KG

167.11

167.11

151.08

121.06

120

116.29

123.63

181.35

115.15

118.96

129.23

184.48

141.23

25.89

5

Lait NIDO

1BTE

113.27

90.86

79.71

85.68

84.25

81.43

78.88

75.61

74.14

96.40

99.28

106.46

88.83

12.03

MOYENNE

122.92

128.89

122.01

111.31

112.69

112.76

113.88

123.48

112.66

121.51

113.34

131.10

-

-

ECART-TYPE

26.78

31.49

29.87

17.54

21.99

27.59

28.57

38.98

30

31.73

14.43

32.22

-

-

Tableau n°4 : Evolution moyenne des prix des produits locaux et des produits importés, avec le taux de change en indices

 

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

 

S

ANNEE 2007

TAUX DE CHANGE

121.86

126.19

128.5

126.86

121.50

114.26

113.83

113.67

113.78

114.15

114.24

114.85

118.64

5.66

PRODUITS LOCAUX

100.7

105.19

108.46

111.70

111.79

105.78

95.49

95.03

93.04

90.74

91.36

106.95

101.35

7.57

PRODUITS IMPORTES

89.95

92.36

93.03

92.45

91.82

88.85

103.08

101.43

102.09

97.51

98.31

104.39

96.27

5.27

ANNEE 2008

TAUX DE CHANGE

129.2

126.25

127.15

128.23

128.20

128.47

128.27

128.59

128.94

130.51

133.91

139.51

129.01

4.35

PRODUITS LOCAUX

100

110.20

125.90

157.49

109.53

120.47

122.34

124.71

120.02

125.80

129.23

129.44

121.26

9.84

PRODUITS IMPORTES

100

103.29

99.95

108.24

124.51

125.09

132.12

114.45

115.51

123.97

139.30

123.11

117.40

12.12

ANNEE 2009

TAUX DE CHANGE

156.57

145.79

182.32

187.19

181.19

175.9

177.29

184.6

193.44

206.72

206.72

208.04

183.81

18.35

PRODUITS LOCAUX

130.28

128.13

121.03

117.66

118.31

116.96

119.41

124.43

128.85

125.61

126.17

125.77

123.55

4.47

PRODUITS IMPORTES

122.92

128.89

122.01

111.31

112.69

112.76

113.88

123.48

112.66

121.51

113.34

131.10

119.67

6.58

Tableau n°5 : récapitulation des réponses au questionnaire d'enquête

QUESTIONS

ASSERTIONS

BAGIRA

IBANDA

KADUTU

TOTAL

1

Profession du chef du répondant

fonctionnaire

10

13

02

25

Commerçant

07

29

43

78

Autres

01

07

08

16

2

Adresse

Commune

18

49

53

120

3

Quelle monnaie souhaitez-vous détenir entre le FC et le $UD ?

Franc congolais

01

02

08

11

Dollar américain

11

32

44

87

Autres

06

15

01

22

4

Quelle quantité de monnaie souhaite-vous conserver comme réserve pour faire face aux dépenses éventuelles ?

En FC

Entre 1000 et 10000

01

0

02

03

Entre 10000 et 20000

02

0

0

02

Entre 20000 et 50000

01

01

03

05

Entre 50000 et 10000O

0

0

01

01

Entre 100000 et plus

0

0

0

0

En $UD

Entre 1 et 50

0

01

01

02

Entre 50 et 100

14

10

04

28

Entre 100 et 500

03

05

06

14

Entre 500 et 1000

06

03

0

09

Entre 1000 et plus

09

15

10

34

5

En cas de la variation du taux de change, quel est généralement votre comportement ?

Abandonner la monnaie dépréciée au profit de celle appréciée

08

17

14

29

Rester indifférent

10

32

39

81

6

Selon vous, à quoi est du l'instabilité du taux de change entre le FC et le $UD ?

Mauvaise politique monétaire

09

29

14

52

Présence de deux monnaies entre circulation (économie bi-monétaire)

09

20

39

68

7

Quel taux appliquez-vous pour convertir vos FC en $UD ou vos $UD en FC ?

Taux officiel

12

21

33

66

Taux du marché noir (cambistes)

06

28

20

54

8

D'après vous, quel serait l'impact de la fluctuation du taux de change à Bukavu ?

Hausse des prix des biens

07

13

19

39

Chômage

03

11

29

43

Hausse de coût de vie

11

25

05

41

9

Selon vous que faut-il pour une éventuelle stabilisation du taux de change entre les FC et les $UD ?

Révision de la politique monétaire

07

30

03

40

Création des cabinets de change

11

19

50

80

10

Quelle autre monnaie utilisez-vous à part le FC et le $UD ?

L'euro

0

17

02

19

Le Franc rwandais

05

21

24

50

Le Franc Burundais

02

11

27

40

Autres

11

0

0

11






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