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Les effets du système de protection sociale sur la réalisation des Objectifs du Millénaire de Développement(OMD):le cas de la Tunisie

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par Ezzeddine MBAREK
Université deTunis - Master 2010
  

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2. Protection sociale et recul de la pauvreté

La protection sociale avec ses trois dimensions d'aide, d'assurance et de transferts sociaux joue un rôle déterminant pour lutter contre la pauvreté et la faim.

La croissance économique de la richesse constitue la base de tout développement humain dans un pays donnée. En effet, la création du surplus économique résultat d'une bonne gouvernance et une répartition égalitaire même avec des moyens limités en matière de ressources naturelles, peut améliorer la situation de la population et développer davantage le bien être social.

C'est à partir essentiellement du travail qu'on peut réaliser le plus grand nombre de besoins et ce en matière de santé, de nourriture, de logement et d'éducation.

Il reste à mentionner aussi l'importance de l'offre de biens et services que l'Etat s'engage à fournir dans des meilleures qualités avec des coûts abordables à toute la population sans discrimination.

La Tunisie a réalisé depuis plusieurs années une performance notable en matière de croissance économique, de couverture sociale, d'amélioration du revenu par habitant et des conditions de vie.

Elle a intégré les trois dimensions de la protection sociale pour éradiquer la pauvreté au sens large du terme puisque l'extrême pauvreté et la faim sont quasi inexistantes depuis plusieurs années.

L'assurance sociale couvre presque la totalité des actifs occupés contre la vulnérabilité et le risque de tomber dans la pauvreté et la marginalisation en cas de maladie, de vieillesse, de décès, etc. mais ne couvre pas les chômeurs dont leur nombre parait élevé avec un taux de chômage de 14,2% en 2008. Elle constitue donc un moyen préventif efficace contre la pauvreté surtout au moment de vieillissement.

La croissance économique seule n'a pas pu résoudre, pour le cas tunisien, le chômage des jeunes et surtout des diplômés et le noyau dur de la pauvreté. Sans le soutien familial et une indemnisation, les chômeurs demeurent une population vulnérable. Le gouvernement procède jusqu'à maintenant par des politiques d'incitation à l'emploi (micro-crédits par exemple) et de l'indemnisation pour une durée limitée sans penser sérieusement à créer une caisse de chômage faute de moyens de financement.

Tableau 30 : Croissance, revenu, taux de chômage et taux de couverture sociale :

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

PIB aux prix constants en MD

17181

18016

18318

19334

20425

21368

22516

23942

25169

Croissance en %

4,7

4,9

1,7

5,5

5,6

4,0

5,4

6,3

5,1

Revenu par hab. en D.

 

2981

3081

3287

3564

3746

4100

4435

4911

Croissance en %

 
 

3,3

6,6

8,4

5,1

9,4

8,1

10,7

Création d'emploi

 

69300

62600

65000

74400

76500

76400

80200

79800

Croissance en %

 
 

-9,7

3,8

14,5

2,8

-0,1

4,9

-0,4

Taux de chômage en %

 
 
 
 

13,9

14,2

14,3

14,1

14 ,2

Taux de couverture sociale en %

83,3

84,3

85,6

86,9

87,4

89,0

90,4

91,9

93,3

Source : Budgets Economiques (2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009), Ministère de Développement et de Coopération International, INS.

2.1. Mesure de la pauvreté

La pauvreté est une notion normative se caractérisant par l'insuffisance des ressources (revenu décent) pour subvenir aux besoins essentiels d'une vie normale et de s'intégrer activement dans la société.

La pauvreté au sens large du terme prend plusieurs dimensions :

-la pauvreté pécuniaire : c'est une pauvreté perçue par rapport aux ressources disponibles (revenu) et leur écart à un seuil de pauvreté calculé normativement pour un panier de biens alimentaires et non alimentaires selon l'approche absolu ou le seuil est calculé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population avec come référence le revenu médian selon l'approche relative. C'est le noyau de la pauvreté qualifiée de monétaire.

Cette approche réductrice est critiquée surtout par (SEN, A. ,1976) dans ses oeuvres la qualifiant d'utilitarisme, ne prenant en compte que le revenu et la consommation alors que la pauvreté doit contenir aussi les situations sociales et personnelles de l'individu ainsi que ses capacités qui sont conditionnées par un ensemble d'éléments sociopolitique, environnemental et individuel.

La pauvreté des conditions de vie : Elle résulte de l'impossibilité de satisfaire les besoins qui permettent d'assurer une vie convenable dans une société donnée. Cette pauvreté est appelée aussi pauvreté d'existence, elle est plus difficile à cerner que la pauvreté pécuniaire.
La pauvreté des potentialités : C'est une pauvreté de capacité qui exprime le manque de moyens permettant de sortir de cette pauvreté.
La pauvreté humaine : Elle tient compte de dimensions non économiques tels que les dimensions sociale, politique, culturelle, etc. Le programme des Nations Unies pour le développement a crée deux indicateurs synthétiques pour mesurer d'une manière globale le développement humain et la pauvreté humaine l'IPH et l'IDH.

Pour pouvoir démarquer les pauvres et les non pauvres, il y a lieu de fixer un seuil dit de pauvreté qui constitue une certaine frontière qui sépare les deux catégories.

Le seuil de pauvreté absolue se détermine en fonction d'un panier choisi comme référence en termes de niveau de vie d'un individu pauvre moyen alors que le seuil de pauvreté relative se calcule par rapport au bien être du reste de la population. On parle aussi d'un seuil de pauvreté subjective qui dépend du jugement de valeur que la personne le donne à sa situation personnelle eu égard à des comparaisons avec son entourage et son expérience dans la vie.

A part les mesures de la pauvreté selon l'approche absolue utilisée par Tunisie depuis 1980 et inspirée par les travaux de la Banque Mondiale (BM) et l'approche relative suivie par l'Union Européenne (EU), le programme des Nations Unies pour le développement utilise l'indice de développement humain (IDH) ( moyenne pondérée de l'espérance de vie à la naissance, du PIB par habitant et le niveau d'instruction) et l'indice de pauvreté humaine (IPH) pour pouvoir classer les pays en fonction du degré de développent humain (IDH) et le niveau de la répartition de la richesse nationale (IPH).

En Tunisie, c'est à partir des enquêtes consommation- budget des ménages réalisées tous les cinq ans que l'Institut National de la Statistique (INS) procède au calcul du seuil de pauvreté.

Depuis 1980 et jusqu'au 2000, l'INS applique une méthode préconisée par la Banque Mondiale (BM) qui consiste à considérer deux composantes dans la détermination du seuil de pauvreté. La première composante concerne les dépenses alimentaires basée sur le coût des besoins minimum en calories d'une personne correspondante au profil des pauvres et la deuxième consiste à tenir compte des dépenses non alimentaires correspondant au deuxième décile (20%) des personnes de la répartition selon la tranche de dépenses et ce en prenant deux sous populations de pauvres appartenant l'une au milieu urbain et l'autre au milieu rural.

Pour calculer les seuils de pauvreté des autres années, l'INS procède par actualisation du seuil de base de 1980 en s'appuyant sur l'indice des prix de consommation.

Cette méthode montre qu'il y ait une diminution de la pauvreté monétaire (basée sur le revenu) absolue de 12,9% en 1980 à 3,8% en 2005.

En 2005, l'INS a commencé à utiliser une nouvelle méthode différente de la première en ne considérant qu'une seule sous population des pauvres dont les dépenses annuelles par personne sont comprises entre 360 et 480 dinars pour calculer le seuil de pauvreté en se basant sur un besoin en calories égal à 2213 kcal par personne par jour au lieu de 1807.

Pour des comparaisons internationales, la Banque Mondiale retient des seuils de pauvreté identiques (1,25 Dollars/jour ; 2 Dollars/jour etc.) en tenant compte dans ses mesures de ce qu'on appelle les Parités de Pouvoir d'Achats (PPA). La parité de pouvoir d'achat (PPA) selon l'INSEE est un taux de conversion monétaire qui permet d'exprimer dans une unité commune les pouvoirs d'achat des différentes monnaies.

Ce taux exprime le rapport entre la quantité d'unités monétaires nécessaire dans des pays différents pour se procurer le même "panier" de biens et de services.

Pour l'Union Européenne (UE), l'Eurostat (l'organisme européen des statistiques) utilise un seuil relatif de 60% du revenu médian qui reflète le mieux les inégalités et la répartition du revenu mais on ne peut pas à partir de ce seuil mesurer l'évolution de la pauvreté.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus