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Développement financier et croissance économique au Bénin

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par Mathieu AVOUTOU
Université d'Abomey-Calavi - Master 2009
  

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SECTION II : Résultats et implications de l'étude

Paragraphe I : Résultats et interprétations

A- Liaison entre finance et croissance économique

1- Résultats de l'estimation

Les résultats des tests de stationnarité sont synthétisés dans les tableaux ci-après. La stationnarité de la variable est jugée à partir de la comparaison entre les statistiques ADF (Augmented Dickey Fuller) et les valeurs critiques tabulées par Mackinnon (Mackinnon critical value = CV). L'alternative d'hypothèses qui se présente à l'issue du test est la suivante :

H: racine unitaire ou non stationnarité  

H: non racine unitaire ou stationnarité

Dans la mesure où les valeurs critiques sont négatives, la règle de décision est la suivante :

Si en valeur absolue ADF CV, on rejette l'hypothèse nulle de non stationnarité.

Si en valeur absolue ADF CV, on accepte l'hypothèse nulle de non stationnarité.

Les tests sont appliqués en niveau puis en différence première au cas où il y aurait présence de racine unitaire à ce premier stade.

Tableau 4: Résultats des tests de stationnarité en niveau sur les variables réelles

test

LPIBPOP

LDG

t

CVà 5%

t

CVà5%

ADF(1)

-2,1649

-3,5614

-1,7934

-3,5614

Source : Réalisé à partir des résultats de Eviews (2009)

ADF(1) = Statistiques de Dickey Fuller Augmenté

CV= valeur critique

Ce tableau montre que toutes les variables réelles sont stationnaires en niveau.

Tableau 5 : Résultats des tests de stationnarité en niveau sur les variables financières.

Test

LMASSPIB

LQMMASS

LTCREE

LCRIHAB

t

CVà5%

t

CVà5%

t

CVà5%

t

CVà5%

ADF(1)

-2,8745

-3,5614

-3 ,0222

-3,5614

2,0791

-3,5614

-2,2447

-3,5614

Source : Réalisé à partir des résultats de Eviews (2009)

Ce tableau montre que toutes les variables financières sont stationnaires en niveau

Alors les variables du modèle ne sont pas intégrées d'ordre 1.L'approche de Engle et Granger (1987) n'est donc pas utilisable. En effet il est nécessaire de vérifier ce résultat par l'approche de Johansen.

Le test de Johansen est basé sur les hypothèses suivantes :

H0 : non cointégration

H1 : cointégration

On compare le ratio de vraissemblance (Likelihood Ratio) à la valeur critique (Critical Value).On retient le nombre d'équations de cointégration (No.of CE(s)) correspondant. Si le rang de cointégration est supérieur ou égal à un, on accepte l'hypothèse de cointégration. Le tableau suivant est un extrait des résultats de ce test sur Evews3.1.

Tableau 6 :Résultats des tests de cointégration à la Johansen

Date: 05/12/09 Time: 20:18

Sample: 1972 2004

Series: LPIBPOP LDG LMASSPIB LQMMASS LTCREE LCRIHAB

Lags interval: 1 to 1

 

Likelihood

5 Percent

1 Percent

Hypothesized

 

Eigenvalue

Ratio

Critical Value

Critical Value

No. of CE(s)

 

0.617058

95.09735

82.49

90.45

None **

0.581814

65.34132

59.46

66.52

At most 1 *

0.376497

38.31462

39.89

45.58

At most 2

0.320253

23.67017

24.31

29.75

At most 3

0.225119

11.70309

12.53

16.31

At most 4

0.115271

3.796686

3.84

6.51

At most 5

*(**) denotes rejection of hypothesis at 5%(1%) significance level

L.R. test indicates 2 cointegrating equation(s) at 5% significance level

Source: Extrait des resultants de Evews3.1 (2009)

Le rang de cointégration vaut 2. Les variables du modèle sont cointégrées.Ce résultat impose un modèle à correction d'erreur.

Les résultats de l'estimation du modèle à correction d'erreur sur Evews3.1 se présentent comme suit :

D(LPIBPOPt) = 0 ,142 + 0,018D(LDGt) - 0,006D(LMASSPIBt) -0,003D(LQMMASSt) + 0,003D(LTCREEt) +

(0,872) (1,95) (-0,76) (-0,50) (0,62)

0,00004D(LCRIHABt) - 0,008LPIBPOPt-1 - 0,0041LDGt-1 + 0,011LMASSPIBt-1 + 0,005LQMMASSt-1 +

(0,007) (-0,047) (-0,538) (1,81) (0,774)

0,001LTCREEt-1 - 0,002LCRIHABt-1

(0,164) (-0,442)

= 0,36

Le coefficient de correction d'erreur est négatif (-0,008) mais non significativement différent de zéro au seuil de 5%. La spécification du type ECM (Modèle à Correction d'erreur ne saurait être validée. Et mieux, aucun des coefficients du modèle n'est significatif au seuil de 5%. Il convient alors d'estimer simplement la relation de long terme. La relation de long terme est en effet la suivante :

LPIBPOPt = 1,046** - 0,043LDGt** + 0,013LMASSPIBt - 0,002LQMMASSt + 0,014LTCREEt**

(13,32) (11,74) (1,65) (-0,263) (2,76)

- 0,001LCRIHABt

(-0,228)

= 0,97 Prob(F-Statistic) = 0,000000

**Significatif à 5% ** Significatif à 10%

Le coefficient de détermination ajusté (= 0,97) montre que les fluctuations du taux de croissance économique sont expliquées par les variables du modèle.

Le modèle est globalement significatif car la valeur de Prob(F-statistic) est inférieure à 5%

Tableau 7 : Test d'hétéroscédasticité

ARCH Test:

F-statistic

0.384083

Probability

0.765330

Obs*R-squared

1.273098

Probability

0.735531

Source :Extrait des résultats de Evews3.1(2009)

Les deux probabilités sont supérieures à 5%.On accepte l'hypothèse d'homocédasticité des erreurs. Les estimations obtenues par les moindres carrés ordinaires sont optimales.

Tableau 8 : Test Reset de Ramsey

Ramsey RESET Test:

F-statistic

2.952210

Probability

0.070631

Log likelihood ratio

6.996773

Probability

0.030246

La probabilité est supérieure à 5%.On accepte l'hypothèse que le modèle est bien spécifié.

Selon ces résultats, il existe une relation négative entre le ratio quasi-monnaie/masse monétaire, le crédit intérieur par habitant et le taux de croissance du PIB par tête d'une par puis une relation positive entre le rapport masse monétaire/PIB, l'encours de crédit à l'économie et le taux de croissance du PIB par tête d'autre part. Remarquons le coefficient de l'encours de crédit à l'économie qui est le seul significatif au seuil de 5% est positif. L'on pourrait conclure qu'il existe un effet positif du développement financier sur la croissance économique au Bénin. Ainsi, une augmentation de 10% de l'encours de crédits à l'économie entraîne augmentation du taux de croissance économique de 0,14%. Les coefficients des autres variables à savoir le rato quasi-monnaie/M2, le rapport M2/PIB et le crédit intérieur par habitant ne sont pas significatifs même au seuil de 10%. Cela pourrait se justifier. Le ratio M2/PIB qui est souvent retenu comme une mesure de l'approfondissement financier a des limites en la matière. Ce dernier ne rend pas compte de la proximité réelle des services financiers vis-à-vis des populations (la plupart des agences des grands établissements financiers du Bénin sont concentrées dans les trois plus grandes villes) ; La relation non significative du ratio quasi-monnaie/M2 signifierait qu'un accroissement permanant des dépôts à terme pourrait à long terme s'avéré préjudiciable à la consommation et donc réduirait la demande globale. Cette situation à son tour limiterait l'augmentation de la production ;enfin le crédit intérieur par habitant regroupe les crédits à l'administration publique, les crédits au secteur privé (crédits à l'économie) octroyés par les banques et la microfinance. Plus les premiers sont importants, moins les second le sont selon la théorie d'éviction de FRIEDMAN. Or, compte tenu des résultats de cette étude, ce sont seulement les crédits à l'économie qui influence significativement le taux de croissance économique au Bénin. Alors, l'effet combiné des crédits à l'administration publique et des crédits au secteur privé qui est traduit ici par celui du crédit intérieur par habitant pourrait bien ne pas être perceptible. Ces résultats confirment notre première hypothèse et cadrent bien avec le contexte béninois dans lequel plusieurs secteurs en besoin de financement restent à promouvoir.

La vérification de la seconde hypothèse de l'étude nécessite les tests de causalité.

2- Résultats de test de causalité

Ici l'étude s'intéresse uniquement à la relation causale entre les variables de la sphère financière et la croissance du PIB réel par tête d'habitant. Les tests de stationnarité sur les variables financières et le taux de croissance du PIB par habitant effectués dans le paragraphe précédent révèlent que toutes les variables sont stationnaires. Alors le modèle à correction d'erreur n'est pas nécessaire.

Les résultats des dits tests sont dans le tableau suivant :

Tableau 9 : Résultats du test de causalité

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 05/13/09 Time: 10:30

Sample: 1972 2004

Lags: 1

Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

LMASSPIB does not Granger Cause LPIBPOP

32

12.3270

0.00148

LPIBPOP does not Granger Cause LMASSPIB

0.04426

0.83485

LQMMASS does not Granger Cause LPIBPOP

32

1.15441

0.29149

LPIBPOP does not Granger Cause LQMMASS

4.74308

0.03769

LTCREE does not Granger Cause LPIBPOP

32

1.34736

0.25521

LPIBPOP does not Granger Cause LTCREE

2.25387

0.14409

LCRIHAB does not Granger Cause LPIBPOP

32

0.00812

0.92882

LPIBPOP does not Granger Cause LCRIHAB

0.93324

0.34201

Source : Tiré des résultats du test sur Eviews (2009)

La lecture de ce tableau consiste à comparer la probabilité critique (Probability) à 5%.

Si la dite probabilité est supérieure à 5%, alors l'hypothèse nulle (Null Hypothesis) est acceptée. Lorsque cette probabilité est inférieure à 5% alors l'hypothèse nulle est rejetée et l'on conclut qu'il y a une causalité telle qu'indiquée entre les variables en question.

Les conclusions liées à ces résultats sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau 10: Conclusions issues des résultats du test de causalité

Variables impliquées

Relations de causalité

Sens de causalité entre secteurs

LMASSPIB et LPIBPOP

LMASSPIB ne cause pas LPIBPOP

Financier Réel

LQMMASS et LPIBPOP

LPIBPOP cause LQMMASS

Réel Financier

LTCREE et LPIBPOP

Pas de causalité

-

LCRIHAB et LPIBPOP

Pas de causalité

-

Source : Elaboré à partir de l'analyse des résultats (2009)

Il n'y a pas de relation causale entre deux des variables financières (l'encours de crédits à l'économie et le crédit intérieur par habitant) et le PIB. Parcontre,en considérant le rapport M2/PIB c'est le développement financier qui induit la croissance économique alors que c'est le contraire quand il s'agit du ratio quasi-monnaie/M2.En somme, la relation entre développement financier et croissance économique est bidirectionnelle au Bénin. Le sens de causalité tel que postulé par Partrick (1966) n'est donc vérifié au Bénin. Ces résultats confirment notre deuxième hypothèse.

B- Impact de la microfinance

1-Résultats graphiques

Dans cette partie l'analyse est basée sur un graphique qui traduit simultanément les évolutions des crédits octroyés par le secteur de la microfinance et du logarithme du PIB réel par tête d'habitant.

Figure 2 : Courbes d'évolution du PIB par tête et des crédits (2009)du secteur de la microfinance au bénin.

Sur la période de 1972 et 1999, les crédits du secteur de la microfinance sont supposés nuls. Entre 1999 et 2004, on note une croissance forte et presque régulière de ces crédits. Mais, selon le graphique ces crédits n'ont pas pour autant influencé l'évolution du PIB par tête d'habitant qui a gardé sa tendance d'avant 1999. A partir de ce graphique, l'on ne saurait en effet soupçonner un quelconque lien entre les crédits de la microfinance et le PIB par tête d'habitant au Bénin. Ce résultat parait étonnant quand on se souvient que le total des crédits à l'économie du système financier global a un impact positif et significatif su la croissance. Mais lorsqu'on regarde la faible proportion des crédits de la microfinance dans ces crédits globaux, alors plus rien n'est évident. Alors une analyse qualitative basée sur les interventions des structures de microfinance permettrait de mieux apprécier l'importance de ce sous-secteur.

2-Résultats analytiques

A voir la part bien faible de l'activité des institutions de microfinance dans l'activité financière globale (seulement en moyenne 14,88% des montants globaux des crédits entre 1999 et 2004 au Bénin), il n'est pas erroné de négliger l'apport de la microfinance en matière d'influence du développement financier sur la croissance économique. Cela justifierait la tendance de la plupart des chercheurs à ignorer le secteur de la microfinance dans le cadre des recherches sur le lien entre finances et croissance. Mais affirmer d'emblée l'inefficacité ou l'inutilité de ce secteur serait trop dire. En effet, le Bénin est un pays à économie dominée par le secteur informel (plus de 70% de contribution à la formation du PIB selon un rapport de la Cellule de Microfinance), un secteur exclu de la cible du système bancaire. La microfinance constitue le seul moyen de drainage de fonds vers le secteur informel et les couches défavorisées. Ainsi les cibles couvertes par la dizaine d'IMF représentant la quasi-totalité (plus de 90% des dépôts et/ou crédits) du secteur de la microfinance selon la Cellule de Microfinance en 2003 se présentent comme suit :

Tableau 11: Cibles des dix plus grandes IMF du Bénin en 2003

Dénominations

Cibles

FECECAM

Plus de 400 000 membres dont 70% d'agriculteurs du monde rural

PADME

33 000 clients actifs composés des commerçants, artisans, restaurateurs, transformateurs, conducteurs de taxi moto

PAPME

Mêmes cibles que PADME en plus des travailleurs des administrations publiques et privées.

Vital Finance

Même cibles que PAPME

AssEF

Uniquement les femmes à revenu limité spécifiquement en milieu urbain et périurbain

FINADEV

Même clientèle que AssEF mais dans les grandes villes

MDB

Cibles classiques de la microfinance à l'exception des acteurs du monde rural

CBDIBA

Petits agriculteurs, femmes du monde rural et commerçants ruraux des villes de l'intérieur

Groupe d'ONG (S'IAN SON ONG,

CEREBE, CERAPIP, CERIDAA, etc.)

Sous-segments du monde rural avec une combinaison des services non financiers

DONGA WOMEN Microfinance

Uniquement les femmes du monde rural de la ville de DJOUGOU et ses alentours

Source : Elaboré à partir des informations de la Cellule de microfinance (2009)

Les différents segments de ce tableau sont pour la plupart exclus du financement bancaire en raison de la rigueur de l'intermédiation financière. Par contre, en 2003, plus de 66 milliards de FCFA (selon la Cellule de Microfinance) ont été affectés à ces différentes couches sous forme de crédits octroyés par les IMF. Par ailleurs les IMF ont contribué au cours de la même année à la création de 1264 emplois directs et auraient offert une opportunité à plus de 500 000 emplois régulièrement entretenus à travers les bénéficiaires de crédits, soit 15% de la population active du Bénin. Une enquête sur l'impact de la microfinance réalisée par la Cellule de Microfinance en 2003 sur un échantillon de 498 bénéficiaires des villes de Cotonou et de Bohicon révèle que 62% de ces bénéficiaires ont enregistré une augmentation de leur revenu, et 86,5% en majorité des femmes non chef de ménage (55,6%) participent de façon substantielle aux charges des ménages. Ces différents résultats mettent en évidence la pertinence de la microfinance en matière de contribution à la création de richesse et deonc à la croissance économique.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius