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Développement financier et croissance économique au Bénin

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par Mathieu AVOUTOU
Université d'Abomey-Calavi - Master 2009
  

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CHAPITRE II : VALIDATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE

INTRODUCTION

Ce dernier chapitre livre dans la première section et de façon détaillée la méthodologie adoptée. Dans la deuxième section, les résultats de l'étude et leurs implications sont présentés.

SECTION I : Méthodologie de l'étude

La démarche méthodologique adoptée dans la présente étude suivra deux étapes différentes : vérification économétrique du lien entre le développement financier et la croissance économique avec la détermination du sens de causalité entre les deux secteurs puis l'analyse isolée de l'influence de la microfinance.

Paragraphe I: Validation économétrique du lien entre développement financier et croissance économique

Pour valider la relation entre le secteur financier et le secteur réel au Bénin, nous avons estimé un modèle linéaire pour vérifier l'existence de ce lien. Ensuite nous nous sommes servis de l'analyse de causalité au sens de Granger pour tester le sens de causalité.

A- Vérification de l'existence d'un lien entre développement financier et croissance économique 

1- Modèle retenu

Le modèle qui est estimé est inspiré par le modèle théorique de croissance endogène de Pagano (1993). Ce modèle est déjà utilisé par Ayira Blaise KOREM (2004) pour mesurer l'influence du développement financier sur la croissance économique au Togo. Ici les variables réelles susceptibles d'influencer la croissance économique ou celles suggérées par les théories de la croissance endogène (telles que l'ouverture commerciale, les dépenses publiques, le taux d'investissements etc....) sont prises en compte simultanément avec des indicateurs de développement financier. L'absence de marché financier significatif au Bénin autorise à se limiter aux banques et à la microfinance. Pour spécifier le modèle, il s'est agi dans un premier temps d'estimer une équation ne prenant en compte que seules les variables de la sphère réelle, ce qui a permis de retenir les variables réelles dont l'influence sur la croissance est plus importante puis dans un second temps une analyse des indicateurs de développement financier a été faite en vue d'ajouter à cette équation les variables financières les plus pertinentes. Ce procédé permet de voir dans quelle mesure les variables financières améliorent la relation. En Effet selon cette procédure, seules les dépenses publiques ont apparu significatives au seuil de 5% après l'estimation de spécification. Les autres comme le taux d'investissement, le taux d'ouverture commerciale etc. ne le sont pas, même au seuil de 10%. Alors le modèle, pour des besoins de simplicité, a pris en compte seulement les dépenses publiques. Les variables financières retenues sont celles utilisées par Raffinot et Venet (1998).

La spécification retenue est donc la suivante : 

LPIBPOP désigne le logarithme du PIB réel par tête d'habitant.

á une constante

LDG : le logarithme des dépenses publiques rapportées au PIB

LMASSPIB : le logarithme du ratio M2/PIB. Cette variable est destinée à mesurer l'approfondissement financier.

LQMMASS : le logarithme ratio quasi-monnaie/M2.Cette variable mesure le progrès de l'intermédiation financière dans la mesure où c'est au travers de la croissance des dépôts à terme et épargnes que les intermédiaires financiers sont supposés pouvoir jouer pleinement leur rôle de mobilisateur de l'épargne domestique et d'orientation des ressources vers les projets les plus rentables (allocation optimale des ressources).

LTCREE : le logarithme du total des crédits à l'économie (crédits accordés par les banques commerciales aux entreprises + crédits octroyés par les institutions de microfinance au secteur privé)

LCRIHAB : le logarithme de l'encours nominal de crédits par tête d'habitant. Il est obtenu par le rapport du total des crédits intérieurs sur la population totale.

En ce qui concerne la source des données, toutes les données financières à l'exception de celles relatives à la microfinance, sont tirées des documents intitulés « Statistiques Financières Internationales » de la BCEAO. Les données de la microfinance sont obtenues à la cellule de microfinance du ministère des finances du Bénin. Les données relatives aux variables réelles sont obtenues de sources diverses.

Le PIB est tiré de World Bank (World Development Indicators CD-ROM62007) : GDP and PPP data/CD-ROM-2007) pour la période 1972-1990 et de l'UEMOA, http://www.uemoa.int/publication2004/annexes%20statistiques%,

http://www.izf.net (Investir en Zone Franc) pour la période de 1990-2004.

Les dépenses publiques sont obtenues sur le site de la Banque Mondiale http://www.worldbank.org/data&statistics pour la période de 1972-1999 et à l'Institut National de Statistique et d'Analyse Economique du Bénin pour la période 1999-2004.

L'analyse économétrique est donc basée sur des données annuelles sur la période de 1972 à 2004, donc 33 observations.

2-Méthode d'analyse

Pour apprécier les relations qui existent entre les différentes variables de notre modèle, nous avons estimé le modèle retenu. Mais préalablement les tests de diagnostic sur les données (stationnarité et cointégration) - par le logiciel Evews3.1 ont été effectués. L'analyse a débuté donc par l'étude de la stationnarité des variables. Pour ce faire, on a utilisé les tests de racine unitaire développés par Fuller (1976) et Dickey et Fuller (1979, 1981). Cette analyse permet de déterminer l'ordre d'intégration des différentes variables retenues. On dit qu'une série est intégrée d'ordre (d) si sa différence d ième est stationnaire ; Après la détermination de l'ordre d'intégration, si toutes les variables en scène sont intégrées d'ordre 1, l'on pourrait espérer une cointégration entre les variables suivant l'approche de Engle et Granger (1987). Alors on estime par la méthode des moindres carrés ordinaires la relation de long terme puis on étudie la stationnarité du résidu. Si ce dernier est stationnaire alors les variables en jeu cointègrent et on estime donc un modèle à correction d'erreur. Dans notre cas, la cointégration à la Engle et Granger (1987) n'est pas possible puisque toutes nos variables sont stationnaires en niveau. Par souci de confirmation, nous avons effectué le test de cointégration de Johansen. En effet ne recquiert pas nécessairement un même ordre d'intégration des variables en jeu pour une présomption de cointégration. Ainsi, ce test a montré l'existence des relations de cointégration entre les variables du modèle. Mais lorsque le modèle à correction d'erreur a été estimé, le coefficient de rappel à l'équilibre était négatif mais non significatif ce qui n'autorise pas à valider ce modèle. En définitif les résultats exploitables et qui ont fait l'objet de notre analyse du lien entre développement financier et croissance économique sont ceux d'une régression simple par les moindres carrés ordinaires. Enfin quelques tests usuels ont été utilisés pour la validation du modèle.

B- Détermination du sens de causalité

Pour déterminer le sens de causalité entre le développement financier et la croissance économique au bénin, nous avons utilisé le test de causalité de Granger. La causalité « à la Granger » est différente de la notion de causalité du langage courant. L'analyse de la stationnarité et de la cointégration des variables est ici aussi un préalable et dans la même forme que présentée dans la méthode d'analyse précédente. En effet, comme ci-dessus mentionné, toutes les variables sont stationnaires en niveau.

Les tests de causalité au sens de Ganger peuvent mettre en évidence plusieurs cas de figure : une causalité de l'une des variables vers l'autre, sans que la réciproque ne soit vraie (causalité unidirectionnelle), une causalité dans les deux sens (causalité bidirectionnelle) ou pas de causalité. Le sens de causalité de Granger a permis donc de tester notre seconde hypothèse selon laquelle le développement financier induirait la croissance économique au Bénin. Les variables utilisées sont d'une part la croissance économique (PIB réel par habitant), et d'autre part les variables de développement financier. Il a été question d'étudier la relation entre le taux de croissance du PIB par habitant, ses propres valeurs passées et les valeurs passées de l'une des variables de développement financier (et réciproquement). Si les coefficients des valeurs passées de la variable d'approfondissement financier sont significatifs, on dit que l'approfondissement financier est une « cause » de la croissance réelle.

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