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Femmes fonctionnaires et éducation des enfants a Cotonou

( Télécharger le fichier original )
par Geneviève Dagbégnon SAVI
Université d'Abomey- Calavi (Bénin) - Maitrise sociologie anthropologie 2009
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

(UAC)

FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES

(FLASH)

DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE - ANTHROPOLOGIE

(DS-A)

FEMMES FONCTIONNAIRES ET EDUCATION

DES ENFANTS A COTONOU

Réalisé par:

Sous la direction de:

SAVI Généviève Dagbégnon

Dr Elisabeth FOURN

. Maître-assistant à l'UAC

Membres du jury

 
 

Président du jury

:

Dr. Dodji H.M. AMOUZOUVI, Maître-assistant

Rapporteur

:

Dr. Jean-Marie BOTCHI,

Examinateur

:

Dr. Elisabeth FOURN, Maître-assistant

Date de soutenance

:

Lundi 22 novembre 2010

Salle de soutenance

:

Module 1

Heure de soutenance

:

10h à 12h

Note obtenue

:

16/20

Mention obtenue

:

Très bien

Année académique 2009-2010

DEDICACES

A mon père Claude SAVI pour les nombreux sacrifices consentis à mon égard ;

A ma mère Maimouna ISSA, pour son amour et ses prières quotidiennes ;

A mon époux Hyacinthe D. HESSOU pour son indéfectible soutien ;

A mes enfants Caleb et Othniel HESSOU, qui sont mon espoir et ma couronne ;

A mes soeurs et frères pour qui je constitue un exemple.

REMERCIEMENTS

Nos sincères remerciements :

A Dieu Tout Puissant pour sa grâce et sa paix ;

Au Docteur Elisabeth FOURN notre Directrice de mémoire pour avoir accepté malgré ses multiples occupations de conduire les travaux de nos recherches ;

A Monsieur Fabien AFFO, Assistant au Département de Sociologie-Anthropologie pour avoir accepté consacrer son temps à la lecture de ce document ;

A Monsieur Hervé KOMBIENI, pour son entière disponibilité et sa grande contribution à l'amélioration de la qualité de ce document ;

A tous les Enseignants de la FLASH et plus particulièrement ceux du Département de Sociologie-Anthropologie pour leur savoir et savoir faire qu'ils nous ont transmis tout au long de la formation ;

A Monsieur Ebén-Ezer EWEDJE pour ses multiples conseils ;

A toutes les femmes enquêtées pour leur inconditionnelle disponibilité ;

A Messieurs Mathieu SAHGUI, Rubain AVALLA, pour leurs nombreuses contributions à l'amélioration de ce document ;

A tous les amis de la promotion de quatrième année 2007-2008 ;

A tous les Responsables des différents centres de documentation parcourus au cours de la rédaction de ce mémoire.

SOMMAIRE

LISTE DES TABLEAUX......................................................................

2

LISTE DES GRAPHIQUES...................................................................

3

RESUME............................................................................................

4

SIGLES ET ACRONYMES....................................................................

5

INTRODUCTION...............................................................................

5

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE GENERALE SUR LES FEMMES FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS..............................

10

CHAPITRE II : DIFFFERENTS PARCOURS DE RECUEIL DES DONNEES SUR L'ETUDE DES FEMMES FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS.......................................................................................

26

CHAPITRE III : OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES DES FEMMES ET LA GARDE DES ENFANTS.............................................................................

36

CHAPITRE IV : FEMME FONCTIONNAIRE ET OBLIGATIONS FAMILIALES

49

CHAPITRE V: IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA FEMME SUR L'EDUCATION DES ENFANTS...........................................................

58

SYNTHESE DES ANALYSES .............................................................

70

VERIFICATION DES HYPOTHESES.......................................................

74

CONCLUSION ..................................................................................

75

Références bibliographiques....................................................................

76

Annexes..........................................................................................

79

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Récapitulation des centres de documentation et informations obtenues...

29

Tableau II: Différentes personnes sollicitées pour la garde des enfants...............

41

Tableau III : Répartition des différentes formes de familles...............................

45

Tableau IV : Classification des activités domestiques......................................

53

LISTE DES GRAPHIQUES

 

Graphique 1 : Illustration de la masse horaire passée hors des domiciles par les femmes.............................................................................................

42

Graphique2 : Répartition des diverses personnes assurant l'éducation des enfants en dehors des classes................................................................................

55

RESUME

La présence des femmes sur le marché de l'emploi n'empêchent pas celles-ci de répondre aux exigences de la vie familiale.

Pour ce faire les femmes fonctionnaires se déchirent entre la sphère domestique et la sphère publique. Vue le nombre d'heures de travail journalier, les femmes salariées passent très peu de temps avec leurs enfants. Cette quasi indisponibilité les amène à développer individuellement des stratégies pour assurer l'éducation des enfants. Certaines comptent sur l'expérience de leurs parents, d'autres sur l'aide des domestiques, des voisins et même des garderies d'enfants même si celles-ci ne sont pas encore en nombre suffisant dans la ville. Et pour ce qui est des études des enfants, les encadreurs sont là même en l'absence des parents. Bien qu'elles disent n'avoir d'autres choix que de concilier le travail salarié et l'éducation de leurs enfants, les femmes fonctionnaires sont conscientes des dysfonctionnements que crée leur absence de la maison.

Les présentes conclusions sont le fruit d'un travail de terrain. Un terrain qui s'est fondé sur une démarche qualitative tout en utilisant des données quantitatives. Ainsi, à travers des questionnaires suivis des entretiens en profondeur, renforcés par des recherches documentaires, l'étude sur les femmes fonctionnaires et l'éducation des enfants a duré sept mois. Grâce à l'échantillonnage à choix raisonné, un échantillonnage de 85 enquêtées a été obtenu après saturation.

Enfin, à travers l'influence du travail salarié de la femme sur l'éducation des enfants, des théories telles que le fonctionnalisme, le structuralisme et le structuro-fonctionnalisme sont revisités.

Mots clés : vie familiale, femmes fonctionnaires, stratégies, éducation, dysfonctionnement, fonctionnalisme, structuralisme.

SIGLES ET ACRONYMES

CNHU 

Centre National Hospitalier et Universitaire

CSP

Complexe Scolaire Protestant

FLASH

Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

INFOSEC

Institut National pour la Formation Sociale, Economique et Civique

MESRS 

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique

MFSN

Ministère de la Famille et de la Solidarité Nationale

MST 

Maladies Sexuellement Transmissibles

ORTB

Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin

RGPH3

Recensement Général de Population et de l'Habitation, 3ème édition

UAC

Université d'Abomey Calavi

UNICEF

Fond des Nations Unies pour l'Enfance

INTRODUCTION

Dans la foulée des premières conférences internationales sur les femmes (Mexico 1975) et dans une optique à la fois d'équité (mettre en valeur la participation réelle des femmes du tiers-monde à la production) et de pragmatisme, va se développer le thème de l'intégration des femmes au développement.

Les différents mouvements de protestation et de lutte pour le mieux être de la femme ne sont pas restés sans échos en Afrique ; de plus la colonisation a été un vecteur de l'introduction de l'économie d'exploitation capitaliste et du salariat. Cependant, la nécessité pour les femmes de prendre part aux activités économiques modernes se fait sentir sous la pression de divers facteurs économiques, politiques, juridiques et éducatifs.

Pendant longtemps, elles sont restées au foyer ; elles se retrouvent à l'intérieur des maisons, effectuant des tâches domestiques. Pendant ce temps les hommes gèrent tout ce qui est extérieur, en partie parce que l'extérieur est jugé « dangereux » et donc réservé au sexe physiquement plus apte à se défendre.

Mais de plus en plus, il est à remarquer que les hommes ne parviennent plus à subvenir convenablement aux multiples besoins non seulement de la famille mais aussi et surtout ceux relatifs aux premières nécessités de la femme. Prenant ainsi donc conscience de leur état social, les femmes oeuvrent progressivement pour sortir de leur mutisme et faire valoir leur capacité professionnelle au même titre que les hommes.

L'arrivée massive des femmes sur le marché du travail coïncide avec, une meilleure scolarité, la croissance du secteur tertiaire, mais aussi, et surtout, la volonté des intéressées elles-mêmes d'acquérir une autonomie financière après des décennies de politique familiale qui les obligeaient à rester au foyer. Le mouvement est si puissant que certains auteurs ont observé que « même la crise de l'emploi des années 80 n'a pas affecté le mouvement de rééquilibrage des sexes sur le marché du travail ».

Rien de tout ceci n'a pris en compte l'éducation de l'enfant, lui qui constitue une grande source de satisfaction pour la famille béninoise particulièrement. Il a des besoins fondamentaux de confort, de soins et de sécurité (Adékambi, 2003). Dans ce contexte, la famille s'attache à lui offrir ce qu'elle considère comme le meilleur pour lui, à travers sa fonction première qu'est l'éducation dont dépend la cohésion sociale.

Si tant est que l'éducation des enfants renforce la cohésion dans la famille, cette occupation professionnelle de la femme n'entraîne-t-elle pas un dysfonctionnement au sein de la famille  ou renforce-t-elle la cohésion sociale en son sein?

La présente recherche se propose d'étudier la manière dont la femme parvient à concilier ses occupations professionnelles et l'éducation de ses enfants. Pour obtenir des données scientifiquement acceptables, une démarche méthodologique a été suivie. Après le traitement des données de terrain, elles sont présentées suivant trois grands axes :

· Occupations professionnelles des femmes et la garde des enfants

· Femme fonctionnaire et obligations familiales

· Implications du travail salarié de la femme sur l'éducation des enfants

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE SUR LES FEMMES FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS

I.1.PROBLEMATIQUE

I.1.1. Problème

L'enfant est un être précieux pour toute famille. Cela étant, outre les valeurs citoyennes à lui transmettre depuis sa naissance jusqu'à un âge raisonnable, son éducation mérite d'être assurée afin de lui garantir un avenir meilleur dans la société. Pendant longtemps ce rôle délicat a été dévolu à la femme du fait de sa présence permanente au foyer. Mais depuis plusieurs décennies, l'environnement politique, économique et social a imposé de nouvelles mutations obligeant la femme aussi à exercer des activités professionnelles génératrices de revenu au même titre que l'homme pour participer à certaines charges domestiques ou tout au moins assurer son indépendance financière. Il apparaît dès lors le problème de conciliation du travail salarié de la femme et de sa présence dans le foyer. La femme pourra-t-elle dans ces conditions concilier le travail salarié et l'éducation de ses enfants?

Dans les pays de l'occident au lendemain de la révolution industrielle, les femmes avaient eu le désir d'appartenir à la nouvelle société en qualité de membres actifs. Dès ce temps, elles avaient aspiré à l'émergence d'une politique publique définissant plus clairement la problématique de conciliation de l'activité professionnelle aux exigences familiales. De nos jours, l'inscription de la conciliation vie familiale et vie professionnelle dans la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne a consacré définitivement cette problématique au niveau européen.

En Afrique et plus particulièrement au Bénin la question reste d'actualité. En effet, il est à constater que l'organisation de la vie familiale et en particulier la question de la garde des jeunes enfants reste majoritairement le fait des femmes qui cumulent plus qu'elles ne concilient vie familiale et vie professionnelle. Interrogées parfois, elles donnent l'impression qu'elles réussissent à concilier de manière satisfaisante leur vie professionnelle et leur vie familiale. De ce point de vue, la conciliation de la vie professionnelle et de l'éducation des enfants serait-elle alors une affaire réglée ou cela signifie-t-il comme l'a dit Duclos cité par Gérard (2004) « qu'au quotidien, les gens se débrouillent comme ils le peuvent, et ce fait n'est pas nouveau en lui-même »?

Lorsque l'enfant est encore très jeune, il est plus difficile pour la femme d'accomplir convenablement ses fonctions parentales et professionnelles. Or comme le rapporte Gérard « la quasi-absence des mères au foyer entraîne une demande accrue de modes de garde pour les jeunes enfants, et fait de cette question un enjeu majeur de politique familiale ».

Il se trouve donc que la famille est à l'épreuve des grandes mutations économiques et socioculturelles, et l'apport salarial de la mère est devenu une réalité. Ce salaire est souvent nécessaire pour la survie économique des familles biparentales et devient essentiel pour les familles monoparentales dont la responsabilité incombe majoritairement aux femmes. Pourtant, l'organisation et la culture du travail demeurent encore fermées à ces réalités de la famille et les femmes doivent composer avec toutes les contraintes que cela impose. Les mesures sociales d'aide à la famille quant à elles se sont améliorées mais certaines d'entre elles comme le congé parental demeurent souvent peu accessibles ou sont nettement insuffisantes à cause de la précarité du type d'emploi occupé par les femmes et leur niveau de salaire. Les femmes étant sur le marché de l'emploi, l'affection familiale prend donc un coup et les enfants sont abandonnés à eux-mêmes. Ils ne bénéficient plus d'assez d'attention de la part de leurs parents.

Aussi, l'absence de la femme au foyer ouvre-t-elle la porte à la délinquance sur toutes ses formes, surtout à l'âge de l'adolescence. Les plus jeunes se trouvant dans un environnement sans la moindre canalisation ne font que mettre en pratique ce que font leurs aînés.

La stabilité sociale dépend de la stabilité familiale. Plus généralement, lorsque la famille par rapport à laquelle un enfant est identifié ne joue plus pleinement son rôle de transmission des valeurs, il est clair que les conséquences qui en découleraient, jailliront de façon visible sur l'ensemble de la société.

Celles-ci s'exprimeront par la dépravation des moeurs et ses implications comme l'extravagance vestimentaire, la recherche de gains faciles, le non respect du plus âgé, la mauvaise gestion de la santé de reproduction avec ses conséquences d'attraction des maladies sexuellement transmissibles. Tout ce dont souffre la société aujourd'hui n'est que le reflet des tares que traînent les nouvelles formes de famille enregistrées çà et là, la femme perd de plus en plus son rôle d'éducatrice.

Plusieurs recherches ont été menées par des auteurs sur la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale. Parmi ces auteurs, on peut citer Abeng (1972), pour qui le passage de la famille traditionnelle à celle moderne avec l'apparition de diverses formes de familles comme la famille nucléaire, la famille monoparentale laisse le plus souvent la femme comme chef de famille. Dans une telle situation, la mobilisation des ressources financières suffisantes s'avère nécessaire pour la prise en charge des enfants.

Pour Decaux (1972), deux tiers des femmes travaillent par obligation, soit parce qu'elles sont seules, soit parce qu'il faut un double salaire au ménage. Près de 68% des célibataires ont une profession, 36% des femmes mariées, 60% des veuves et 75% des divorcées. Trois quarts d'entre elles estiment que la femme doit travailler même si elle n'en a pas besoin.

Face au double statut de la femme salariée, il urge alors de se demander comment la femme fonctionnaire concilie-t-elle le travail salarié et l'éducation des enfants à Cotonou ?

Les réponses à cette interrogation nécessitent qu'une analyse de fond soit faite à partir des informations recueillies sur le terrain. Pour ce faire, la rigueur scientifique exige une démarche méthodologique; d'où la nécessité de formuler des hypothèses de travail. Les hypothèses formulées dans le cadre de ce travail se présent comme suit :

I.1.2. Hypothèses

§ Les femmes salariées ont des difficultés à concilier leur profession et leur rôle de mère-éducatrice ;

§ Ce double rôle engendre des implications positives et négatives notamment une insuffisance de suivi dans l'éducation des enfants.

Les hypothèses de travail ainsi formulées renvoient systématiquement à des objectifs à atteindre.

I.1.3. Objectifs de l'étude

Ils sont de deux ordres : l'objectif global et les objectifs spécifiques.

I.1.3. 1. Objectif global

De façon générale, cette recherche vise principalement à étudier l'influence du travail salarié des femmes sur l'éducation de leurs enfants.

I.1.3.2. Objectifs spécifiques

§ Montrer l'état d'écartèlement de la femme salariée entre sa profession et l'éducation des enfants ;

§ Analyser les implications du travail salarié chez les femmes dans l'entretien du ménage, la formation des enfants et leurs comportements.

Pour la suite du travail, il est utile de circonscrire le sujet de recherche et de clarifier certains concepts.

I.2. DELIMITATION THEMATIQUE ET CLARIFICATION

CONCEPTUELLE

I.2.1. Délimitation thématique

La plupart des bandes d'annonce pour des offres d'emploi encouragent des candidatures féminines. Les discussions menées sur l'éducation des enfants avec quelques femmes ayant un travail salarié ont mûri les réflexions. En même temps, qu'elles sont les premières à assurer l'éducation des enfants, elles sont contraintes à respecter les horaires du travail en vigueur soit dans le secteur public soit dans le secteur privé. Elles pensent qu'elles n'ont pas le choix au nom de la nécessité d'une autonomie financière pour participer aussi aux besoins de la famille et assurer également un meilleur avenir aux enfants. Aucune loi ne les autorise à se déplacer avec les enfants dans les lieux de travail. Pour ce faire, certaines femmes salariées laissent leurs enfants aux soins des domestiques, d'autres se rabattent sur la garderie des enfants qui assurent la garde jusqu'à leur retour du service. Concernant les enfants plus âgés, ils sont laissés avec des consignes qu'ils doivent suivre. Tous ces différents constats faits, qui pourtant, font parti du vécu quotidien de la société actuelle cachent bien des paramètres parfois difficiles à cerner. C'est pour mieux les appréhender que le présent travail se charge de mener des réflexions sur ?Femmes fonctionnaires et Education des enfants à Cotonou?

Afin d'atteindre les objectifs fixés, des femmes exerçant dans les services ou entreprises publics, parapublics ou privés ont été approchées pour la collecte des informations.

I.2.2. Clarification conceptuelle

Certains concepts qui apparaîtront tout au long de la recherche sont à clarifier. Ces concepts sont : famille, éducation, valeurs endogènes, travail salarié, pratiques déviantes.

La famille «est la première institution, la première cellule de base de la société humaine. Dans un sens général, la famille large connue dans la littérature sociologique sous le nom de groupe domestique est constituée de l'ensemble de toutes les personnes ayant un lien de parenté : (parents âgés, enfants mariés, progénitures), lien de collatéralité (couple de frères et soeurs, etc....). Au sens plus restreint ou authentique, elle est composée du père, de la mère et des enfants, vivant dans la même maison » (Kpatchavi, 2003)

Dans le dictionnaire de sociologie (1999), « la famille est l'ensemble de tous ceux qui vivent sous le même toit définie prioritairement par une fonction externe, la contribution qu'elle assure à la reproduction sociale ».

Dans le lexique des sciences sociales (2004), « la famille est définie en anthropologie comme un groupe de personnes liées par des liens de consanguinité, un certain nombre d'entre elles vivant dans un habitat commun. La notion de famille varie suivant les cultures car il y a plusieurs formes de familles et celle qui nous intéresse dans notre travail est la famille nucléaire, limitée au père, à la mère, aux enfants jusqu'à leur mariage. L'une des fonctions de la famille est d'assurer l'éducation des enfants ».

La famille est l'ensemble formé par le père, la mère, les enfants, les cousins, les tantes, les oncles et les grands parents.

L'éducation étant définie comme l' « action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mures pour la vie sociale » (Durkheim, 1992). Pour Rousseau cité par Apkovo (2003), « l'éducation est l'ensemble des processus et des procédés par lesquels l'enfant accède à la culture, celle-ci étant ce qui distingue l'homme de l'animal ».

Dans le dictionnaire sociologique (1999), l'éducation est entendue comme l'école y compris, la formation des jeunes, la socialisation effectuée dans les familles.

En psychologie dans le lexique des sciences sociales (2004),l'éducation est l'ensemble des moyens qu'une société assure à ses membres pour les faire socialiser, c'est-à-dire faire partager, surtout aux jeunes, les valeurs qu'elle privilégie, sa culture en même temps que transmettre les connaissances nécessaires à l'épanouissement de leur personnalité.

L'éducation est égale à la formation et la transmission des valeurs culturelles, ses valeurs sont internes à chaque famille.

Avec Durkheim, comme Comte dans le dictionnaire sociologique (1999), les valeurs sont simultanément des croyances, la base des contrôles sociaux, la source des évaluations et des motivations individuelles.

Dans le lexique des sciences sociales(2004), pour de nombreux sociologues, les valeurs constituent avec les normes, le fondement principal de l'action sociale. Elles n'ont d'existence qu'au niveau de la conscience sociale et sont relatives, variables suivant les sociétés (Parsons). Ceci dit nous entendons par valeurs endogènes, l'ensemble des croyances propres, internes à chaque société et chaque famille. Les parents dans la famille travaillent pour assurer la survie des enfants

Dans le lexique des sciences sociales (2004), le travail est défini comme  l'activité humaine plus ou moins pénible, source d'efforts et de satisfactions, ordonnée à la production de choses utiles. 

Le travail salarié est une profession humaine rémunérée. Une fois la femme vaque à ses occupations professionnelles, il est à remarquer que certains enfants se livrent à des pratiques déviantes considérées comme des conduites variées ayant en commun le non respect de normes généralement acceptées.

 I.3. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 

L'étude a porté sur le sujet « femmes fonctionnaires et éducation des enfants à Cotonou », une thématique à laquelle sont confrontées les femmes aujourd'hui. Au sondage, Il est constaté que cette thématique n'est pas assez documentée. Le souci majeur ici est donc de contribuer à mieux enrichir la documentation existante en vue d'éclairer davantage l'opinion sur l'influence du travail salarié de la femme sur l'éducation des enfants. Cet effort d'éclairage permettra de mettre en relation le travail salarié de la femme avec son rôle de mère-éducatrice et d'en dégager les moult difficultés à établir l'équilibre entre travail et famille.

I.4. REVUE DE LITTERATURE

Plusieurs recherches ont été menées sur la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale. Les auteurs ont eu divers points de vue sur le sujet.

Pour Evans-Pritchard, dans son ouvrage la femme dans les sociétés primitives et autres essais d'anthropologie sociale, 1971, « le mal principal qui ronge la vie de la femme est le besoin d'activité », d'une activité digne et respectable. A l'auteur de l'ouvrage, de voir que la femme primitive est avant tout une épouse dont la vie se concentre sur sa maison et sa famille. Dans la même société primitive, les sphères d'activité de chacun des sexes sont clairement délimitées : si la femme est en dehors des activités masculines, l'homme ne cherche pas à rivaliser avec elle dans les activités féminines et ne s'immisce pas dans les problèmes domestiques traditionnellement du ressort féminin. Et si cette limitation constitue une restriction pour la femme primitive, elle lui assure aussi une garantie.

A cet effet, Fourn dans son article ``Les nouvelles formes de famille au Bénin'', 2003, fait le diagnostic suivant : « la société moderne bouleverse la vision traditionnelle de la famille, du mariage et de la femme. Des changements notoires s'opèrent dans le tissu culturel, les valeurs séculaires d'hier, les mentalités et les attitudes. Ce sont des transformations sur les différents paliers de la société qui sont responsables de la crise. »

Hanquet dans son ouvrage l'activité professionnelle des femmes : moyen de participation au développement global, 1972, montre que les rôles sociaux attribués à la femme justifient les tensions que suscite son choix de conciliation. En effet, on note que dans une société de type rural ou traditionnel, toutes les femmes participent aux activités économiques sans que ce fait ne pose des problèmes à la communauté. Ces problèmes ne surgissent qu'à partir du moment où l'activité professionnelle s'exerce en dehors du domicile et particulièrement lorsqu'il s'agit de femmes mariées. Elle montre aussi la divergence qui apparaît entre la situation de l'homme et celle de la femme face à l'activité professionnelle. Pour l'homme, l'activité professionnelle est toujours une inéluctable contrainte qui va mobiliser l'essentiel de son temps et de son dynamisme ; elle est susceptible de lui procurer une reconnaissance sociale. Pour la femme par contre, l'activité professionnelle résulte davantage d'un choix, ce qui peut dès le départ la placer dans une situation privilégiée ; mais ce choix est limité d'une double façon. D'une part, de plus en plus la fille comme le garçon est sollicitée à acquérir une aptitude, une profession. D'autre part et ce contrairement à lui, elle est tout autant poussée à ne plus mettre cette profession en pratique dès qu'elle se marie et particulièrement dès qu'elle porte son premier enfant. Quand elle décide malgré tout d'avoir une autonomie financière, des difficultés s'imposent à elle de toute part et elle est contrainte de s'y adapter.

Cette position divergente de l'homme et de la femme résulte des rôles qui leur sont attribués dans le système social. L'homme exerce les activités économiques et politiques tandis que la femme concentre ses activités aux tâches éducationnelles notamment l'importante responsabilité de garantir la culture et la cohésion familiale.

Ce système suscite la formation d'un certain nombre de valeurs qui sollicitent également les hommes et les femmes mais ne met pas à la disposition de tous, les moyens semblables et égaux pour accéder à ces valeurs. Un des éléments déterminants du degré de participation à ces valeurs réside dans les motivations qui conduisent la femme à prendre la décision d'exercer une activité professionnelle. Les raisons qui sous-tendent ce choix sont ramenées à de grands mobiles et orientées vers un désir d'insertion sociale plus profond et d'équilibre psychologique plus harmonieux, plutôt que du côté de la justification économique. En effet, si les motivations à l'exercice d'une activité professionnelle peuvent être identiques pour les hommes et les femmes, ce qui les distingue les uns des autres réside dans le fait que les différents mobiles qui déterminent la femme à opter pour l'exercice d'une activité professionnelle est en constante dialectique avec les rôles familiaux encore fortement imprégnés par l'image traditionnelle de la femme et de la famille. Cette situation peut se résoudre positivement ou négativement.

La femme peut en effet, parvenir à valoriser simultanément sa vie familiale et son activité professionnelle. Il y a alors de fortes chances que la réussite de l'une soit bénéfique que la réussite de l'autre. Mais plus fréquemment sans doute, une tension naît d'une certaine incompatibilité existante entre la réalisation des valeurs familiales et la poursuite des autres valeurs socialisées. Le conflit est d'autant plus probable que la femme est préparée tant à assumer de façon consciente ses responsabilités familiales qu'à exercer avec intérêt une activité professionnelle enrichissante. Ce qui nous amène à rechercher les mesures prises par elles pour gérer cette tension.

Allant dans la même logique Braibant, montre, dans son ouvrage, la place de la femme dans la vie publique et dans la prise de décision : une étude comparative, le cas de l'Europe, du Canada, du Maroc et de la Palestine, 1997, que pendant longtemps, les femmes sont renvoyées au foyer. Les traditions ont accordé une attention particulière au rôle social de la femme au foyer où elle doit se consacrer aux tâches ménagères, à la reproduction et à l'éducation des enfants. Mais le niveau d'éducation de plus en plus élevé des femmes et le développement socio économique conduisent à la nécessité de l'amélioration de leur situation et de leur statut. De même, de meilleures possibilités sont entrain d'être envisagées pour les femmes qui doivent participer à la force de travail à des niveaux plus élevés qu'auparavant, bien que leur niveau de représentation sur le marché du travail salarié soit encore faible, et que l'influence des comportements traditionnels locaux ayant trait à la discrimination entre les sexes continue de peser très lourdement sur elles. L'auteur, montre dans son analyse comment, les femmes salariées ne bénéficient pas d'une demi-journée pour s'occuper de leurs enfants en Afrique par rapport aux femmes européennes.

Pour Anand, dans son article un point de vue féministe sur le développement, 1998, l'accès des femmes à de nouveaux emplois doit s'accompagner d'une éducation qui fera d'elles des membres à part entière de leur société et doit être un outil de prise de conscience et d'action.

Karl, dans son article intitulé les femmes face à l'ordre multinational, 1998, renchérit cette observation et elle estime que les femmes sont victimes de l'exploitation et de la discrimination dans les industries d'exportation du tiers monde comme dans celles des pays industrialisés.

Pour Segalen et Zonabend dans leur article « Familles en France » in Histoire de la famille, 1986, le modèle de vie familiale de la femme qu'on a pu croire universel ou « traditionnel » apparaît bien daté au fur et à mesure que les femmes entrent sur le marché du travail et y restent malgré la naissance de leurs enfants. Ainsi, il a fallu que les femmes entrent massivement sur le marché du travail pour qu'il ait conjoncture des deux réalités et que l'on découvre l'interaction fondamentale entre vie familiale et professionnelle. L'interaction entre vie professionnelle et fécondité fonctionne aussi à double sens. En effet, la naissance des enfants limite les femmes dans leur devenir professionnel comme la perspective d'une carrière limite la constitution d'une famille; puisque le temps féminin est caractérisé par une continuité entre vie professionnelle et vie familiale.

Non seulement le salaire des femmes est nécessaire et même d'autant plus indispensable que la situation économique est précaire, mais encore les femmes trouvent dans leur travail une valorisation et une occasion de contacts sociaux même lorsqu'elles exercent des professions peu qualifiées. Il est donc peu probable que le mouvement d'entrée des femmes sur le marché du travail se ralentisse, à moins d'une sérieuse aggravation des conditions de chômage dont les femmes sont les premières victimes.

Brancourt dans son article intitulé Stratégies professionnelles et organisations des familles, 1989, élucide ce qui construit le profil des trajectoires de ceux qui vivent en famille, explique la diversité des stratégies individuelles et la permanence d'un modèle familial où les hommes et les femmes investissent des espaces différents et complémentaires. Ainsi, à partir d'une recherche sur les conditions d'apparition et de développement de carrières féminines et masculines, elle propose des pistes d'analyse pour interpréter quelques unes des nouvelles composantes de la famille contemporaine. A travers les conditions familiales de développement de carrière des individus qui vivent en couple avec enfant, elle montre que les stratégies d'emploi du couple sont interactives. Ces interactions définissent d'une part la nature de l'investissement professionnel de chacun des conjoints. D'autre part, elles définissent le profil de distribution des rôles conjugaux. Ainsi, une forte liaison existe entre la logique de l'interaction et les formes et moyens de l'organisation domestique. Elle notifie par ailleurs que les stratégies professionnelles et leur dépendance dans les couples sont des dimensions à privilégier pour interpréter les modes d'organisation familiale. Malgré le fait que le contexte économique aujourd'hui oblige la femme à aller sur le marché de travail, l'éducation des enfants doit la préoccuper.

Ainsi donc, pour Durkheim dans son ouvrage Education et sociologie, 1992, l'éducation est une « socialisation méthodique et elle correspond au besoin pour toute société de s'assurer les bases de ces conditions d'existence ». L'auteur voit qu'elle s'opère dès la naissance, au sein de la famille, certes mais c'est à l'école qu'elle est systématisée de sorte que celle-ci devient le lieu central de la continuité sociale lorsqu'il s'agit de la transmission des valeurs, des normes et des savoirs. L'auteur a essentiellement étudié la socialisation des jeunes générations à l'école, au sein du « système scolaire ».

Pendant qu'il met l'accent sur l'école, Assaba quant à lui, dans son ouvrage Vivre et savoir en Afrique : Essai sur l'éducation orale en yoruba, 2000, met l'accent sur l'éducation non scolaire. Assaba montre que chez ces peuples, instruire n'est pas éduquer. Pour lui, l'instruction n'est qu'un moyen parmi tant d'autres permettant de former l'homme, c'est-à-dire l'éduquer. Pour les yoruba, s'instruire, c'est acquérir des connaissances livresques, ce qui n'est pas être éduqué. L'éducation vise toujours un idéal comme le dit aussi Aristote dans revue trimestrielle d'éducation comparée. Pour ce dernier, la finalité de l'éducation est identique à la finalité de l'homme. Toute éducation vise explicitement ou implicitement un idéal humain. Tous les auteurs cités, dans leurs majorité ne se sont pas attardés sur l'éducation des enfants dans les différentes recherches menées sur la conciliation de la vie professionnelle et celle familiale. Tous les parents en général et les mères salariées en particulier rêvent d'une bonne éducation pour leurs enfants. Pour ce fait, les femmes salariées développent des stratégies pouvant les aider à assurer l'éducation des enfants même quand elles sont absentes. Mais l'intérêt de ce travail de recherche est d'examiner, après analyse des grands axes identifiés, le dispositif organisationnel mis en place par les femmes enquêtées pour concilier efficacement leur travail à l'éducation de leurs enfants.

I.5. MODELE D'ANALYSE

« Le modèle d'analyse constitue le prolongement naturel de la problématique en articulant sous une forme opérationnelle les repères et les pistes qui seront finalement retenus pour présider au travail d'observation et d'analyse. Il est composé de concepts et d'hypothèses qui sont étroitement articulés entre eux pour former ensemble un cadre d'analyse cohérent », Quivy et Campenhoudt (1995 :149)

L'ensemble des idées des auteurs contenu dans la revue de littérature permet de penser à une certaine classification. La plupart de ces auteurs se retrouvent soit dans le fonctionnalisme, soit dans le structuralisme.

Ainsi les auteurs comme Fourn, Hanquet, Segalen et Zonabend se situent dans la tendance fonctionnaliste. Le fonctionnalisme étant une théorie anthropologique formulée par Bronislaw Malinowski, elle a constitué l'une des plus importantes théories sociologiques du XXe siècle. Elle consiste en une lecture de la société comprise à partir des fonctions qui assurent sa stabilité. Chaque société est donc analysée à partir de son fonctionnement et non de son histoire. Robert K. Merton critique Malinowski et propose un autre modèle qui rompt avec une vision trop intégrée et globale de la société. Il montre ainsi qu'il existe des pratiques « dysfonctionnelles », c'est-à-dire perturbant le fonctionnement d'un système social. Il note également l'existence, pour une même institution, de fonctions manifestes et fonctions latentes, les fonctions manifestes étant celles que les individus cherchent à remplir, les fonctions latentes étant des résultats non intentionnels mais tout de même fonctionnels de l'action.

Le double rôle de fonctionnaire et de mère-éducatrice joué par la femme implique t-il un dysfonctionnement au sein de la famille ?

Les auteurs comme Evans-Pritchard, Assaba se situent dans la tendance structuraliste, qui trouve son origine dans le cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure (1916). C'est un courant des sciences humaines qui a pris corps en anthropologie avec Claude Lévi-Strauss dans les années 1960. Ce courant appréhende la réalité sociale comme un ensemble formel de relations. Ainsi du structuralisme ressort la notion de structure. Les sociétés sont organisées autour de trois points selon Levi-Strauss à savoir le langage, la parenté et l'économie qui forme chacun une structure au sein de laquelle s'organisent des échanges entre les hommes.

La famille étant une structure sociale, il y a une hiérarchisation et à chaque hiérarchie correspond une position, un statut à laquelle est attribué un rôle. Dans la tradition, la sphère domestique était réservée à la femme et elle y occupait une position à laquelle correspondait le rôle de mère et d'éducatrice. Mais aujourd'hui, ce rôle a franchi le seuil domestique et s'est étendu à la sphère publique; ce qui la situe dans une position de déchirement entre les deux sphères étant appelé à assumer à la fois son rôle de mère-éducatrice et celui de fonctionnaire. La volonté d'exercer sa compétence aussi bien dans le milieu familial que dans le milieu du travail exige d'elle la mise en place d'un certain nombre de mécanismes et de stratégies. Même si certains de ces mécanismes et stratégies sont favorables à l'éducation formelle des enfants, d'autres ne sont pas aussi efficaces et efficientes en ce qui concerne l'éducation de base, l'entretien physique et psychologique des enfants, toute chose qui participe à la construction de la personnalité de l'enfant. Cette étude s'inscrit donc dans le modèle structuro-fonctionnaliste. Ceci permettra de cerner le double statut et rôle de la femme dans la sphère familiale et publique. Aussi, permettra-t-elle de relever à la fois ce que le travail salarié apporte à l'éducation des enfants et ce qu'il implique en matière de manque de suivi. Les éléments d'analyse dégagés permettront de répondre aux questionnements relatifs au dysfonctionnement et fonctionnement de la famille.

CHAPITRE II : DIFFFERENTS PARCOURS DE RECUEIL

DES DONNEES SUR L'ETUDE DES FEMMES

FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS

II.1. CADRE D'ETUDE

La ville de Cotonou se prête remarquablement à l'exploration des perspectives théoriques de cette recherche. Plusieurs raisons militent en faveur du choix des structures de cette ville dans lesquelles travaillent les femmes ciblées ; il s'agit notamment de leur proximité et du nombre important de femmes y exerçant leurs activités. En effet, notre travail se propose d'étudier l'influence du travail salarié des femmes qui exercent aussi bien dans le public que dans le privé sur l'éducation des enfants et d'analyser les difficultés que rencontrent ces femmes à concilier le travail et l'éducation de leurs enfants. Ceci se fera grâce à une analyse minutieuse des diverses actions que posent ces femmes pour y parvenir. Il n'est pas inutile de préciser certaines caractéristiques sociodémographiques qui font de Cotonou, un excellent cadre d'étude.

La ville de Cotonou est située sur le cordon littoral qui s'étend entre le lac Nokoué et l'Océan Atlantique. Elle représente la seule commune du département du littoral. Elle est limitée au Nord par la commune de Sô-Ava et le lac Nokoué, au Sud par l'Océan Atlantique, à l'Est par la commune de Sèmè Kpodji et à l'Ouest par celle d'Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie de 79km2.

A l'Ouest de Cotonou se trouvent le Port Autonome et l'Aéroport International, deux principales portes d'entrée ou de sortie qui font de cette ville la plus attrayante tandis que l'Est dispose d'une vaste zone industrielle.

La ville de Cotonou est la plus peuplée du Bénin ; elle concentre à elle seule la majorité des activités économiques et elle regroupe la quasi-totalité des ressortissants des différentes régions du pays et des locuteurs des principales langues nationales (Fon, Goun, Mina, Aizo, Dendi, Bariba etc.). Sa population est estimée à 665.100 habitants (RGPH3). En raison du coût de la vie, de la pollution atmosphérique et de l'inondation saisonnière les populations résidentes migrent vers les localités des Communes environnantes (Abomey-Calavi et Sèmè Kpodji).

L'étude de la population active de Cotonou et de la structure de l'emploi montre que la population active est occupée en majorité dans le secteur informel. En effet, ce secteur utilise 82% des actifs contre 17,2% pour le secteur formel réparti de façon inégale entre le secteur public (7%) et le secteur privé (10,2%). De plus, il occupe les grands axes de développement de la ville tels que le commerce, les services et les industries.

Cotonou abrite les principaux centres de décision pour l'administration du pays. La totalité des représentations diplomatiques de pays étrangers et des institutions internationales près le Bénin et la direction de grands projets socio- économiques y sont également domiciliés. Depuis l'avènement de la décentralisation en 2002, la ville de Cotonou a connu une nouvelle organisation administrative. Elle est désormais subdivisée en treize (13) arrondissements composés de cent quarante quatre (144) quartiers de ville.

L'importance du choix d'un tel cadre d'étude se percevra mieux à travers la précision de la nature de l'étude.

II.2. NATURE DE L'ETUDE

L'éducation en corrélation avec le travail salarié de la femme en tant qu'objet d'étude est qualificative et son objectivation requiert la mise en oeuvre d'une approche qualitative. Ceci étant, la présente étude s'avère qualitative, mettant l'accent sur l'histoire de la vie des femmes ayant un travail salarié. Cette étude permettra de dégager l'influence de la profession rémunérée de la femme sur l'éducation des enfants.

Il s'agit donc d'une « recherche qui produit et analyse les données telles que les paroles écrites ou dites et le comportement observable des personnes » comme le dit Deslauriers cité par (Assaba, 2000).

L'orientation résolument qualitative de la recherche n'exclut nullement la quantification des données qualitatives dans un souci de complémentarité et de précision. Une telle quantification qui permettra d'établir le nombre de variables et les relations qui existent entre elles, d'utiliser des statistiques pour regrouper, résumer, décrire et comparer les données ne sera possible que grâce à la définition des groupes cibles et à la constitution de l'échantillon.

II.3. LES SOURCES D'INFORMATION

Les sources d'information explorées dans le cadre de cette étude sont de deux natures. Elles sont notamment documentaires et orales.

II.3.1. Les sources documentaires

Plusieurs centres de documentation ont été explorés. Des documents qui ont permis de concevoir les fondements théoriques et pratiques pour débuter le travail ont été obtenus. Par la suite ces documents sont utilisés pour l'analyse des données de terrain. Les centres de documentation explorés sont regroupés dans le tableau ci-dessous ainsi que les types d'informations collectées.

Tableau I : Récapitulation des centres de documentation et informations obtenues

s

Centre de

Documentation

Nature des documents

Informations obtenues

1

Centre de documentation de la FLASH

Mémoires

Informations méthodologiques

2

Bibliothèque centrale de l'UAC

Ouvrages et articles

Informations générales sur le travail et l'éducation

3

Centre de documentation de l'INFOSEC

Ouvrages

Informations sur l'éducation et sur le travail des femmes dans les sociétés primitives

4

Bibliothèque Fraternité Saint Dominique

Ouvrages

Informations sur le travail salarié des femmes et l'éducation des enfants

s

Centre de

Documentation

Nature des documents

Informations obtenues

5

Centre de documentation de l'UNICEF

Articles et Ouvrages

Informations sur la femme, la vie des enfants et leur éducation

6

Centre de documentation du MFSN

Rapports d'étude

Information sur la famille, la femme et l'enfant

7

Cybers café (Internet et webographie)

Articles et revues scientifiques

Information sur la famille, la femme et l'enfant

Source : données d'enquêtes (2009)

Malgré ces différents centres documentaires parcourus, l'étude ne saurait se faire qu'autour d'un groupe bien ciblé. Les points suivant présentent des détails sur ce groupe cible et le mode opératoire utilisé.

II.3.2. Les sources orales

Elle a consisté à se rendre sur le terrain pour tester la fiabilité des outils de collecte de données conçus dans le cadre de cette étude. A ce niveau, les premiers entretiens ont été faits, ce qui a permis de regrouper des informations permettant de mieux cerner le sujet et de bien orienter la recherche.

A cet effet, les échanges sont faites avec quinze (15) femmes au total dont quatre (04) en fonction dans le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), trois (03) au Ministère de la Famille et de la Solidarité Nationale (MFSN) ; et huit (08) du corps médical (CNHU et Béthesda). En moyenne, ces femmes ont au moins chacune deux (02) enfants. En plus, il a été recueilli l'avis de quelques hommes sur le sujet de recherche. Ceci a permis d'aller vers des centres de documentation pour une recherche documentaire plus approfondie afin de prendre connaissance des travaux déjà existants sur le sujet choisi.

II.4. GROUPE CIBLE ET ECHANTILLONNAGE

L'étude des actions et interactions des femmes pour une bonne éducation de leurs enfants ne pouvant pas se faire auprès de toutes les femmes mères, il s'impose de cibler une catégorie de femmes et d'opérer un choix parmi la multitude de techniques d'échantillonnage existantes.

II.4.1. Groupes cibles

L'unité statistique utilisée dans le cadre de cette étude est la femme salariée du secteur public et du secteur privé ayant la charge d'au moins un enfant.

II.4.2. Echantillonnage

Les femmes susceptibles de nous fournir des informations nécessaires pour l'évolution de ce travail sont de plusieurs domaines d'activités. Elles sont définies par choix raisonné; cette technique constitue pour le chercheur, un moyen de travailler sur une catégorie précise d'unité au sein d'une population mère qu'il considère comme la plus concernée par le phénomène social étudié et de procéder par la suite par inférence statistique à une généralisation. Elle est l'une des meilleures techniques qui permettent de réaliser des sondages contextuels et d'analyser les comportements individuels dans une structure. En science sociale le nombre de personnes à interviewer découle du principe de saturation (autour de 60 personnes) et dépend de la représentativité sociologique et non statistique. Les femmes interviewées travaillent pour la plupart dans les structures suivantes : le Centre National Hospitalier Universitaire de Cotonou (CNHU), le Centre de Santé de Béthesda, le Ministère de la Famille et de la Solidarité National (MFSN), le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), le Complexe Scolaire Protestant de Gbéto (CSP) et Eco-Bank Agontinkon.

Pour un total de quatre-vingt-cinq (85) après saturation, elles vivent différentes situations matrimoniales et se répartissent comme suit :

-55 femmes vivant seules avec un homme et leurs enfants,

-10 femmes vivant avec un homme polygame et leurs enfants,

-15 femmes célibataires avec enfants,

-5 femmes veuves avec enfants.

Les critères de choix sont la situation matrimoniale et professionnelle, le nombre d'année de vie conjugale, le statut social.

Pour renseigner les variables clés devant servir d'analyse, des données méritent d'être collectées et traitées avec des techniques statistiques adéquates. Le point ci-après indique avec précision la technique de collecte utilisée parmi les multitudes en vigueur et le mode de traitement y afférent.

II.5. TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES

Compte tenu de la spécificité du sujet, nous nous sommes servis de l'observation, de l'entretien et du questionnaire comme techniques et outils de collecte de données.

L'observation a été utilisée au cours de la phase exploratoire où nous avons observé l'interaction qui existe entre la vie professionnelle et la vie familiale de la femme salariée, sa détermination en relation avec son statut social. Elle a aussi permis une organisation progressive des hypothèses de recherche.

Deux types d'entretien sont utilisés. Il s'agit de l'entretien libre et de l'entretien semi directif. En effet, l'entretien libre qui ne nécessite pas un outil de collecte particulier s'apparente à une simple conversation par contre l'entretien semi directif individuel caractérisé par le nombre de points à aborder par l'enquêteur s'est fait au moyen d'un guide d'entretien qui en constitue l'outil de collecte de données. L'entretien semi directif a été utilisé pour collecter les données qualitatives et pour appréhender les stratégies développées par les femmes salariées.

Le guide d'entretien a l'avantage de permettre « une certaine linéarité, sans atteindre à la chronologie ou à la formulation stricte des questions de l'entretien. » Le questionnaire a servi à collecter aussi bien des données quantitatives que qualitatives pour mieux cerner les contours du sujet de recherche. Les questions posées dans le questionnaire sont celles qui découlent des grandes lignes du guide d'entretien.

Sur le terrain, pour que les femmes acceptent de s'entretenir sur le sujet de recherche, nous leur avons remis à l'avance le questionnaire et nous avons pris un prochain rendez-vous pour le retrait des fiches distribuées. Un complément d'informations est recueilli auprès desdites enquêtées le jour du retrait de ces fiches. Il y a eu des questions qui ne sont pas posées dans le questionnaire mais parce que l'interlocuteur est en face, le contenu de l'entretien a fait l'objet d'une analyse systématique, destinée à tester les hypothèses de travail, conformément aux méthodes de (Quivy et Van Campenhoud, 1995).

En général, au cours des entretiens, les questions du guide n'ont pas été abordées dans l'ordre où elles étaient établies, mais nous avons laissé la liberté aux femmes de s'exprimer librement et ouvertement par rapport aux différentes questions posées, et dans l'ordre qui leur convient. Toutefois, nous recentrons les entretiens à chaque fois que les enquêtées s'écartent des objectifs fixés, il arrive aussi que nous reformulions les questions auxquelles elles ne parvenaient pas à répondre. Nous avons observé au fur et à mesure le ton, les gestes, les réactions, les mots et tout ce qui accompagne les interventions des femmes et qui sont les indicateurs de la qualité des informations.

Les différents supports de collectes élaborés et utilisés à cet effet, à savoir le guide d'entretien et le questionnaire, se trouvent en annexe.

II.6. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES

En ce qui concerne le traitement et l'analyse pour la présente étude, la transcription des données recueillies dans une journée s'est faite chaque soir à l'aide d'Excel et de Word. A la fin de l'enquête il a été question de passer en revue les prises de note, ensuite de dégager les éléments de ressemblance pour faire l'interprétation et l'analyse des données. Toutes ces dispositions ont été pises pour assurer une minimisation des pertes d'informations. Signalons que les données issues des questionnaires ont également servi à réaliser quelques graphes illustratifs par le biais du tableur Excel.

II.7. CHRONOGRAMME DE LA RECHERCHE

Cette étude a couvert une période de sept (07) mois et s'est déroulée en trois (03) étapes.

La première étape, d'une durée de deux mois (Février à Mars 2009) a été consacrée à l'élaboration des outils de collecte et leur test (pré enquête). Celle-ci a conduit à des échanges de points de vue sur différents aspects du thème choisi avec des personnes ressources. Ce qui a permis d'avoir un premier contact avec le terrain, de nous faire une idée de l'existence et de l'ampleur du phénomène, de comprendre quelques raisons qui justifient la conciliation de la vie professionnelle et familiale, quelques mesures prises par les femmes pour s'ajuster à cette situation et de corriger les instruments d'enquête sur la base des résultats de l'entretien.

La seconde étape est celle de l'enquête proprement dite qui a duré trois (03) mois (Avril à Juin 2009).

Enfin la troisième étape est celle de la présentation et de l'analyse des données de terrain; elle a duré trois mois (Juin à Août 2009).

II.8. DIFFICULTES RENCONTREES

La rédaction de ce mémoire ne s'est pas faite sans quelques contraintes liées à la nature de l'étude. Les principales contraintes sont respectivement observées au cours de la phase de définition de la thématique et celle de la collecte des informations. En effet, notre majeur souci est de bien circonscrire la thématique compte tenu de la pertinence du problème abordé afin de parvenir à identifier des variables clés pour mieux agréger les données à analyser. Cela n'a pas été facile; mais les échanges et les orientations des encadreurs ont aidées à ne pas s'éloigner de l'objectif préalablement défini. D'autres contraintes sont liées à la mobilité et l'occupation des femmes enquêtées. Au fait les femmes interrogées ne sont pas de la même structure. Elles ont toujours du travail chaque fois que nous passons et elles ne disposent pas de temps pour nous ; il a fallu la patience et l'endurance pour parvenir d'une part à administrer les questionnaires et d'autre part avoir des entretiens avec certaines femmes. Tout ceci a réconfortée étant donné que cela a permis de disposer d'informations fiables pour une analyse objective.

CHAPITRE III : OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES DES FEMMES ET LA GARDE DES ENFANTS

Les femmes ont accédé au marché du travail salarié mais au prix des doubles journées de travail (travail salarié/ travail ménager). Elles n'ignorent pas dans leur ensemble leur rôle de mère de famille qui découle en grande partie de la conception du rôle des femmes dans la société. Ce chapitre présente la maternité et le travail salarié, la garde des enfants aux heures de travail, le temps passé hors de la maison, la place accordée à l'enfant et l'importance du travail salarié pour la femme.

III.1. Le rôle de la femme

A la maternité inhérente à la nature de la femme s'ajoute le rôle d'éducation des enfants et l'exécution des tâches domestiques. En considérant la conception générale de la femme, il est relevé que sa seule gloire est la maternité, les soins et l'éducation des enfants. S'inspirant de ce fait, beaucoup d'auteurs affirment que le domaine de la femme est la maison.

Quand on parle de femme, généralement on pense à la femme mariée. C'est par elle que la procréation se réalise au sein du foyer. Son premier rôle dans la vie matrimoniale est d'assurer la reproduction car c'est la présence d'enfants au sein du foyer qui fait la stabilité et la joie des parents surtout en Afrique. Dans ce contexte, la femme stérile est considérée comme inutile à la société. Elle fait souvent l'objet de mépris et de risée dans la famille ; et parfois sa stérilité cause la polygamie africaine. Pour cela la grande bénédiction qu'une fille reçoit lors de son mariage est celle de la fécondité.

Après avoir fait preuve de fécondité dans le foyer, les soins et l'éducation des enfants constituent le second rôle primordial de la femme. Autrement dit c'est donc la femme qui est beaucoup plus chargée de l'éducation des enfants, tant du point de vue matériel qu'affectif et moral. Autrement dit, c'est la femme seule qui est considérée comme la personne bien outillée en éléments pédagogiques fondamentaux pour assurer l'éducation tendre et équilibrée des enfants. Aussi se révèle-t-elle siège de l'affectivité, de l'amour et de la délicatesse. La femme a le devoir impératif d'éduquer ses enfants à la vertu. Cette responsabilité vient de ce que Dieu l'a associée, à son oeuvre de création par la maternité. Voilà pourquoi la femme doit entourer son enfant de toute tendresse et aussi doit porter le souci de son devenir. La mère doit éviter la facilité qui consiste à confier ce devoir, dans son entièreté, à une nourrice.

La femme va encore plus loin dans son rôle. Elle est la gardienne de la maison (la femme, l'épouse de la maison) appelée « yonnu xuessi » dans certaines de nos langues locales tandis que « sunnu glégbénu » est attribué à l'homme parce qu'il est l'être chargé des champs (l'homme, la chose du dehors, de l'extérieur). La femme est chargée des travaux domestiques. Elle s'occupe du ménage et de la mise en ordre du foyer. Elle est chargée de faire la cuisine et d'accueillir l'étranger par l'eau qu'elle offre. La vie matérielle du foyer est ainsi modifiée lorsque la femme est absente ou empêchée. Par elle, la maison existe et l'homme acquiert son statut social, sa renommée, son prestige et tout le sens de son existence. On dit dans l'ethnie Gun qu'« une maison sans femme ne vaut pas mieux que la brousse, et la maison n'est digne que s'il y a une femme digne ». Ce qui justifie l'importance particulière que l'on porte à l'éducation des filles dans les familles.

Outre ses devoirs, la femme est appelée à travailler de toutes ses forces au bonheur de son mari et de ses enfants. Et pour remplir les devoirs du foyer, elle doit cultiver les trois vertus que sont : le dévouement, la constance et la patience. L'on parle de la trilogie amour, force et patience.

III.2. La maternité et le travail salarié

L'épineuse question du congé de maternité semble encore constituer, dans certains secteurs, un frein à l'ascension professionnelle des femmes. Même si cette réalité change progressivement, les femmes ont du mal à prendre la décision de faire d'enfants dès le début de leur carrière professionnelle. Par rapport aux problèmes de maternité auxquels elles sont confrontées sur le marché de l'emploi, les femmes salariées enquêtées se sont prononcées différemment.

Environ 65% des femmes ont leur premier enfant avant d'avoir le premier poste. Si cela a été un choix pour d'autres, quelques unes estiment que c'est la façon la plus simple pour elles de gagner la confiance de leurs employeurs. Par contre 35 % ont leur premier poste avant de penser à la maternité. Ce statut social pour certaines d'entre elles, a permis de garder leur poste pendant une période raisonnable avant toute question liée à la maternité. Dans la pratique, c'est une exigence de l'employeur. Le reste de cette catégorie de femmes affirme que c'est le travail qui leur a permis d'assurer ou de garantir une meilleure vie à leurs enfants. Aussi, ont-elles ajouté, qu'il leur faut un emploi stable. Ces éléments constituent la raison fondamentale qui sous-tend le fait qu'elles ont eu leurs premiers enfants quelques années plus tard. Une femme, mère de trois enfants disait « après mon bac, mes parents n'ont plus assez de moyens. J'ai donc cherché un travail pouvant m'aider à continuer mes études puisque j'avais beaucoup d'ambitions. J'ai donc pris mon temps pour maximiser de ressource afin de poursuivre les études au lieu de faire un enfant ». Pour les femmes qui n'exercent que dans le secteur privé, elles affirment également que cela ne veut pas dire qu'elles n'avaient pas l'envie d'être mère mais c'est parce que les employeurs ne leur laissent pas le choix dans les clauses du contrat. A ce propos une femme ayant deux enfants confiait ceci « j'ai été licenciée par mon employeur quand j'avais eu ma première grossesse. C'était une grossesse à risques et quand j'ai sollicité une permission, on me l'a accordé. Mais à mon retour au travail le directeur me dit simplement, on ne pouvait pas t'attendre». Les mesures d'aides offertes aux femmes pour la conciliation travail- vie privée varient selon le type d'employeur. Ces mesures ne sont rien d'autres que l'aménagement du temps surtout après la naissance d'un enfant, les congés de maternité, la possibilité de reprendre le travail après une période donnée d'absence. La plupart des femmes interrogées qui ont conçu dans leur première année d'activité sont dans la fonction publique. Les femmes s'engagent dans la maternité selon qu'elles soient employées par l'Etat ou par une structure privée. Lorsque c'est l'Etat, tout parait plus facile que si c'est un privé, alors que cela ne devrait pas être le cas. Dans la société africaine l'enfant est unanimement considéré, comme une richesse. Il est la raison d'être, la joie et le ciment des couples, la bénédiction de l'union conjugale. L'absence d'enfant entraîne souvent la fin du couple. Cela est si vrai que, lorsqu'une femme est convaincue de sa stérilité, elle est répudiée sans aucune hésitation (Apovo 2003). La femme qui s'est sacrifiée pendant de longues années à ses études doit pouvoir bénéficier des mêmes opportunités que les hommes avec qui elle a étudié. Elles sont de plus en plus nombreuses à avoir une solide formation professionnelle ou un niveau élevé d'études et souhaitent légitimement exercer une vie professionnelle et faire carrière. Cette aspiration ne doit pas décourager celles qui souhaitent avoir des enfants ; non seulement parce que fonder une famille est un droit fondamental que la société doit faciliter mais parce que le travail des femmes est créateur de richesses et d'emploi. Les employeurs doivent revoir leur contrat d'embauche à l'égard des femmes afin qu'elles ne se sentent plus léser sur le marché du travail. Ce n'est que de cette manière que la femme qui fait le choix de concilier le travail et le rôle de mère se consacrera à fond à son travail pour qu'il y ait un bon rendement.

III.3. La garde des enfants aux heures de travail

Les femmes ne se rendent pas sur les lieux de travail avec leurs enfants. Elles font recours à d'autres personnes pour la garde des enfants lorsque ceux-ci sont en âge préscolaire.

Le tableau ci-après illustre dans ce cas d'espèce les différentes personnes ou les structures généralement sollicitées pour la garde des enfants aux heures de travail.

Tableau II Différentes personnes sollicitées pour la garde des enfants

Type

de recours

Grands parents

Voisins

Domestiques

Garderies d'enfants

Total

Effectif des femmes

10

5

50

20

85

Pourcentage des femmes (%)

12

6

59

23

100

Source : données d'enquête. (2009)

Environ 59% des femmes salariées font recours aux domestiques pour garder leurs enfants lorsqu'elles sont au service, 23% par contre optent pour la garderie des enfants et enfin 12% des femmes confient leurs enfants aux grands parents. En ce qui concerne l'entretien des enfants, les femmes ont affirmé qu'elles sont sans crainte parce que les parents vont s'en occuper comme cela se doit et d'autres salariés comptent sur leurs voisins immédiats. De même, plus de la moitié des femmes salariées inscrivent leurs enfants à la cantine lorsque ceux-ci sont des écoliers. Elles laissent des consignes aux plus âgés qui sont déjà au collège. Le reste des femmes affirment qu'elles apprêtent tout le nécessaire pour les enfants avant d'aller au service et les plus âgés aident les plus jeunes. Toutefois, elles ont confié que ce n'est pas de gaîté de coeur qu'elles laissent leurs enfants à bas âge à autrui pour répondre aux obligations professionnelles. Une femme rapportait que son cadet à l'âge de cinq (05) ans lui disait un jour au retour du service, « maman ne t'ai-je pas demandé de rentrer avant le coucher du soleil aujourd'hui ». L'enfant a parlé en ces termes parce qu'il s'était pleins du fait que contrairement à certains de ces amis, il n'a jamais sa maman à la maison lorsqu'il revient de l'école. Les femmes affirment également que lorsqu'une mère laisse un enfant en âge préscolaire à la maison, à chaque moment de la journée où son enfant est censé avoir besoin d'elle, celle-ci se déconcentre de son travail.

III.4. Le temps passé par les femmes salariées hors de la maison

Toutes les femmes interrogées disent qu'elles sortent de la maison à sept (07) heures et même plus tôt parfois. Le graphique ci-dessous met en relief cette situation relative au temps horaire passé par les femmes hors de leur domicile.

Graphique n°1: Illustration de la masse horaire passée hors des domiciles par les femmes.

Sources : données d'enquête (2009)

A la suite des questions administrées aux enquêtées, il s'est révélé qu'environ 47% des femmes passent une durée de plus de dix heures de temps d'horloge hors de la maison. Parmi celles-ci, figurent les femmes du corps médical et quelques unes qui occupent des postes de responsabilité importante (chefs services, directrices...). On note également qu'environ 35% des femmes passent dix heures temps d'horloge hors de leur maison. Aucun de ces deux (02) groupes de femmes ne parvient à rentrer les midis. Les raisons évoqués sont multiples et varient d'une femme à une autre. Elles sont (soit liées à la distance, soit à la responsabilité de poste. Seulement 17% des femmes enquêtées rentrent à midi pour déjeuner avec leurs enfants, elles passent alors huit heures (08) de temps d'horloge hors de leur maison. Presque toutes les femmes qui passent plus de huit heures (08) de temps d'horloge hors de leur domicile affirment qu'elles ont leur domicile éloigné du lieu de travail. Certaines d'entre elles étant du corps médical doivent assurer des gardes dans le cadre de leur travail, ce qui leur permet d'avoir des jours de repos qu'elles consacrent aux enfants.

Par contre au niveau des entretiens directs que nous avons eus avec quelques femmes, celle-ci ont révélé qu'il arrive qu'elles rentrent à la maison pour passer les midis avec les enfants. Seulement le temps passé dans ces circonstances au domicile est moindre que celui passé au service pour des raisons professionnelles. Pour la plupart, elles ont affirmé qu'elles éprouvent d'énormes difficultés pour consacrer plus de temps à leurs enfants comme elles auraient souhaité (en particulier lorsqu'ils sont malades) et même aux tâches domestiques. Pour remédier parfois à cette situation, l'une des solutions alternatives généralement adoptée par certaines femmes est de négocier ou ``d'imposer'' la répartition des tâches concernant les enfants entre époux. Cette formule extrême intervient en l'absence de domestiques. Dans une certaine mesure, elle constitue des cas ou facteurs de discorde entre époux qui sans doute ne reste pas sans conséquence dont en l'occurrence la fragilisation de l'harmonie au sein de la famille.

Pour Dr Edwige Adékambi (2003), « au fur et à mesure que les enfants grandissent pour devenir de jeunes adultes, leurs besoins en soins se transforment en besoin de camaraderie. Ils jouent parfois ou souvent (pour les jeunes filles) le rôle de pourvoyeurs de soins pour les plus jeunes ». Les enfants ont besoin de plus d'attention et de quelqu'un à qui se confier avec pour principal défi le respect de leur vie privée lorsqu'ils grandissent. Dans la pratique il faut souligner que le temps consacré à l'enfant par la femme en général et en particulier une femme fonctionnaire, n'est pas une affaire de volume, mais de qualité c'est-à-dire susceptible d'amener l'enfant à contenir ses moeurs. L'une des femmes déclare au cours des entretiens qu'« une génitrice doit laisser entendre à l'enfant des paroles qu'il souhaiterait toujours entendre et elle lui donne de voir et de vivre des choses positives. Ces choses-là sont entre autres, la douceur et l'humilité avec papa, le respect et la considération de soi et d'autrui ». De pareils propos ne sont que des paroles d'encouragement et d'appréciation pour l'enfant.

III.5. La place de l'enfant dans les décisions professionnelles

Près de 75% des femmes interrogées affirment que les enfants occupent une place très importante dans leur vie et que toutes les décisions qu'elles prennent par rapport au travail tiennent compte d'eux. Elles font comprendre à l'enfant qu'il compte beaucoup pour elles. Quand il y a une décision au travail, elles en discutent avec les enfants et s'il a lieu de faire quelque chose, les idées viennent parfois des enfants. Elles sentent que cela renforce leur autorité et les enfants apprécient une telle attitude en lieu et place des mensonges.

Pour ne pas laisser les enfants seuls à la maison pendant plusieurs jours, elles évitent d'aller à certaines missions de travail. Dans certains cas d'obligation, elles s'assurent de la présence à la maison de leurs maris ou d'une personne âgée pour veiller sur les enfants. Le reste des femmes (environ 25%) trouvent qu'elles n'ont pas le choix que de sacrifier leurs enfants lorsqu'une activité spéciale leur apporte plus d'argent (mission de travail hors de leur lieu de service) sauf les moments où l'un des enfants présente un état de santé critique.

Dans le contexte actuel de promotion des renforcements de capacité des travailleurs, toutes les femmes interrogées affirment en général qu'il leur est difficile de poursuivre les études pour avoir plus de diplômes. De façon spécifique, la poursuite des études est plus compliquée pour celles qui disposent encore des enfants qui sont soit « au lait » ou qui sont encore dans le primaire. A titre d'exemple, une femme, mère de deux enfants confiait ceci « Après la maîtrise je suis allé à l'extérieur pour continuer. Chaque fois que j'appelle la famille qui est restée au pays, ma petite fille que j'ai laissé me dit : maman tu m'as abandonné, revient s'il te plait. Cela a fait qu'après le master je n'ai plus continué ».

Toutefois, malgré la fatigue et la tension qu'une forte proportion d'entre elles ressentent très souvent, la plupart des femmes interrogées ne manifestent nullement l'intention de choisir une sphère plutôt que l'autre. La question qui se pose alors est de savoir quel sera le prix à payer pour réussir sur tous les fronts. Mais, si indéniablement, les femmes valorisent leur statut de travailleuse et désirent maintenir leur participation au marché du travail, elles refusent, en principe, de faire ce choix aux dépens de leur rapport à la maternité et du projet familial. La majorité des femmes sont convaincues d'ailleurs qu'elles continuent de faire passer leurs enfants avant leur travail. Opinion consensuelle s'il en est une, presque toutes les femmes salariées considèrent également que réussir une carrière n'est pas une expérience plus enrichissante que celle d'élever des enfants. Elles voient même dans la maternité leur expérience de vie la plus importante. Ce n'est donc pas en terme d'opposition ou de porter un choix sur l'un ou l'autre, mais bel et bien de pouvoir faire l'un et l'autre sans trop de contradictions et de compromis.

III.6. L'importance du travail salarié pour la femme

L'importance que la femme accorde au travail diffère selon qu'elle soit mariée ou non, qu'elle élève seule les enfants ou qu'elle soit aidée par son mari. Les femmes enquêtées ont différentes formes de familles dont les informations sont mises en relief à travers le tableau ci-dessous.

Tableau III : Répartition des différentes formes de familles

Formes

de familles

Monoparentale

Nucléaire

Polygame

Total

Effectif

des femmes

20

55

10

85

Pourcentage des femmes (%)

23,5

64,7

11,8

100

Source : données d'enquête (2009)

Environ 64,7% des femmes interrogées disent qu'elles ont fondé une famille nucléaire et que leurs maris participent beaucoup aux dépenses financières de leurs ménages même si ce n'est pas toujours suffisant. Elles disent que cela ne les empêche pas d'aller travailler. 23,5% des femmes représentent pères et mères en même temps. Ces femmes font partie alors d'une famille monoparentale et sont chefs de famille et chefs de ménages. Parmi celles-ci, il y a celles qui ont perdu leurs maris et celles qui sont abandonnées. Pour ces femmes, le travail est d'une grande importance et ceci parce qu'elles doivent travailler pour gagner leur vie afin de subvenir aux besoins des enfants qui ne doivent pas ressentir l'absence de leur père. 11,8% des femmes vivent avec un mari polygame, ce qui fait qu'elles disent que ce sont elles qui s'occupent dans la grande majorité des besoins de leurs enfants. Elles affirment alors que sans le travail elles ne peuvent pas se faire une place dans leur société. Comme le dit Fourn (2003), « le travail salarié de la femme n'en demeure pas moins rémunérateur car il permet à cette dernière d'être plus autonome, d'avoir un statut social élevé échappant du coup à certains conditionnements sociaux de famille ». Parfois la femme se retrouve seule face aux dépenses de la maison parce qu'elle est celle qui est le plus souvent à la maison avec les enfants malgré son agenda professionnel. Dans ce cas si elle n'a pas un travail rémunérateur, elle ne peut pas effectuer des dépenses même si elles sont supposées revenir à son mari. Grâce au travail, la femme donne un coup de main à son mari dans le foyer même si parfois certaines se mettent à l'idée que ce sont des prêts qu'elles font à l'homme, qui finiront par être remboursés. Une des enquêtées disait : « Malgré mes diplômes, je n'exerçais pas un métier parce que mon mari a refusé ; mais avec le temps, ce dernier n'arrivait plus à répondre à toutes mes requêtes qui étaient des ordres ». Elle réalisait aussi l'importance pour la femme de travailler, ou d'exercer un métier rémunérateur pour pouvoir subvenir à ses propres besoins. La femme ne doit pas toujours espérer tout de l'homme parce que l'amour aujourd'hui est trop matérialiste et si la femme n'apporte pas son ``grain de sel à la sauce'', elle est vite déçue par son mari. Une autre femme qui à le pouvoir économique devient la coépouse et est plus aimée. Le travail professionnel de femme lui procure un gain économique qui est la rémunération ou la contrepartie de son travail. Ce capital économique, lui confère des pouvoirs. En effet, en acceptant le prix de la conciliation, les femmes fonctionnaires veulent quitter la position inférieure qu'elles ont toujours occupée pour accéder à une position meilleure au sein de l'espace social. Elles utilisent donc le pouvoir économique qu'elles détiennent pour améliorer leur position dans la société. Ce pouvoir économique provient non seulement du capital économique mais aussi et surtout du capital culturel qu'elles acquièrent au cours de leur vie.

Toutes les femmes interrogées trouvent que le travail à l'extérieur de la maison accorde une certaine autonomie à la femme et lui permet de ne plus dépendre de son mari pour autant. Elles affirment aussi que le travail sort la femme de l'oisiveté, lui permet de participer au développement de son pays. Avec un pouvoir économique, les femmes participent aux prises de décision sans gêne et sans difficulté, méritent le respect et la considération des autres membres de la société que sont d'une part leurs homologues femmes, et de l'autre le sexe opposé, leurs propres enfants, la famille, la belle famille et tout acteur social. Et plus leur poste de responsabilité est important, leur statut social est rehaussé dans la famille, la belle famille qu'aux yeux de leur époux. Elles sont plus libres, indépendantes et n'attendent plus toujours leur époux avant de subvenir aux besoins de la famille. Elles servent de modèles aux jeunes générations ainsi qu'à leurs propres enfants qui sont responsabilisés pour la plupart dès l'école primaire. Les nouvelles connaissances et relations humaines qu'elles ont, facilitent l'insertion professionnelle de leurs enfants. Elles obtiennent donc un pouvoir social.

Aguillar (1976), atteste par contre que « certaines femmes répugnent à n'être que l'ornement du foyer et estiment qu'exercer une profession favorise l'épanouissement féminin et valorise la personnalité. Un travail lucratif élargit la sphère humaine dans laquelle nous évoluons et la femme qui travaille a conscience d'apporter sa pierre à l'édifice social. Elle ne veut plus travailler dans l'ombre, elle a besoin d'être reconnue comme membre à part entière du monde qui l'environne.»

Au regard de ce qui précède, il ressort que les femmes fonctionnaires consacrent plus de temps au travail salarié qu'à leurs enfants, ce qui ne dépend pas d'elles. Mais pour que les enfants ne soient complètement délaissés, elles les confient aux domestiques, soit aux voisins, soit aux parents ou aux grands parents. Ceci ne veut pas dire que ces femmes ne se soucient pas de leurs enfants. Bon nombre des enquêtées disent pour ce fait qu'elles travaillent pour l'épanouissement de leurs enfants.

CHAPITRE IV : FEMME FONCTIONNAIRE ET OBLIGATIONS FAMILIALES

La sphère domestique est le premier lieu de travail de la femme. Elle lui est même réservée dans la tradition. Concilier le travail et l'éducation de l'enfant n'est pas chose aisée, car travailler et éduquer sont en réalité, deux fonctions très importantes qui doivent être bien menées pour le bénéfice de la famille. Fonctionnaire et mère, deux options contraignantes, deux sacerdoces qui ne doivent nullement se repousser et encore moins s'opposer. Dans ce chapitre il sera question de voir en termes d'investissement, la femme dans l'équilibre familiale, dans les tâches domestiques, dans l'encadrement des enfants, et la distraction des enfants.

IV.1. l'équilibre familial

L'épouse fonctionnaire exerce son métier le plus souvent loin du domicile. Il y a donc un temps pour le travail et un temps pour l'éducation de l'enfant. Deux fonctions différentes dans deux cadres différents. C'est là, la première difficulté qu'on perçoit. L'enfant que l'on éduque et que l'on veut voir s'insérer dans la société a besoin d'un certain nombre de choses pour son épanouissement intégral. Les femmes enquêtées trouvent qu'il faut la paix et l'harmonie dans la famille, toute chose impossible dans un environnement familial où l'on ne fait qu'enregistrer des empoignades verbales ou physiques. L'enfant éprouve d'énormes plaisirs à voir d'une part ses parents vivre dans une entente mêlée d'une complicité positive et d'autre part les voir échanger ou être souvent ensemble. Ceci le rassure et lui donne la certitude qu'il peut compter sur des parents qui disposent de tout le pouvoir d'agir dans ses intérêts. Cette harmonie, cette paix, lui procure une force de résistance à toute épreuve, y compris le temps d'absence de ses parents.

Dans la pratique et surtout pour pérenniser cette confiance, cette harmonie doit se faire observer tant dans les paroles que dans les actes des parents. Toute contradiction ou toute désapprobation dans les faits et gestes de ces derniers, déstabilise l'enfant, avec le grand risque de le voir prendre parti pour l'un des parents et donc de se dresser contre l'autre. Aucune orientation pour l'éducation ne peut être offrir à l'enfant dans un contexte d'incompréhensions répétées.

Les femmes interrogées ont également affirmé qu'il faut mériter la confiance de l'enfant en affichant un tableau de comportement sincère et véridique avec la tenue de toute promesse faite à l'enfant. Ceci stipule donc que lorsque les paroles et les actes des parents conduisent l'enfant à douter d'eux, il se crée en lui, un sentiment d'incertitude et de manque d'orientation. Il est sans doute déséquilibré en son fort intérieur et par conséquent vit dans des conditions de non conviction.

Elles sont à l'unanimité d'accord en déclarant qu'il faut permettre à l'enfant d'être fier de ses parents. Cela passe par la retenue dans la parole (le choix des mots et des expressions), la décence dans l'habillement, l'appréciation qu'ils font d'eux-mêmes et des autres. En d'autres termes, il faut exclure toute extravagance dans tous les domaines de la vie. Il faut permettre à l'enfant d'entendre quelqu'un d'autre apprécier positivement ses parents à lui. Ce sentiment de fierté prédispose l'enfant à suivre les conseils de ces derniers. Autrement dit, la qualité de vie que l'on veut inculquer à l'enfant, doit lui être communiquée par le vécu quotidien des parents.

A la question de savoir comment elles concilient le travail et l'éducation des enfants, elles répondent dans leur majorité qu'elles font l'effort de ne pas évoquer les contraintes liées à la fonction pour priver l'enfant de ce dont il a droit. En effet, comme Damiba (2009), « ...que de femmes fonctionnaires cherchant à s'exonérer pour le manque de temps à consacrer à l'enfant, clament : des propos du genre : "je ne peux pas faire ceci ou cela à cause de mon travail". Certaines autres iront jusqu'à faire entendre à l'enfant des propos du genre : je ne suis pas bien payée au travail, voilà pourquoi je ne peux pas t'acheter ceci ou cela". Tenir de tels propos conduit l'enfant à voir dans le travail de maman, un adversaire, si ce n'est un ennemi qui lui arrache sa maman et qui ne lui procure pas grand-chose ». L'auteur continue en disant que « du coup, on coupe et on anéantit l'ardeur au travail, l'amour pour le travail. Tous les conseils et tout l'encadrement pour que l'enfant réussisse à l'école passeront à côté, car l'enfant n'y verra aucun intérêt. La femme fonctionnaire doit éviter de dresser l'enfant contre ce qu'elle fait, et le voir contrarié chaque fois que maman se rend au travail. Il se dira que maman a préféré le travail à lui. Autre chose à éviter, c'est la médiocrité dans ce que la femme fonctionnaire accomplit dans son service, et un laisser-aller inqualifiable ». L'éducation, c'est donc d'abord l'exemple dans ce que l'on dit et fait au quotidien. Une femme ayant deux enfants a fait une déclaration en ces termes : « le plus jeune de mes enfants me demandait un jour après 8heures si je n'allais pas au service et je lui ai répondu oui. Il continue en disant, tu cries chaque fois que j'accuse de retard pour le cours. Cela m'a touché parce qu'il faisait allusion à mon retard ». Pour donc faire passer le message sur la ponctualité à l'école, L'accomplissement des devoirs, il faut que ces vertus s'observent quotidiennement chez maman.

L'éducation de l'enfant pour la femme fonctionnaire est de vivre dans le vrai. Elle évite le camouflage en paroles et en actes. Elle travaille et donc soumise à des contraintes de tous genres, et pour réussir dans l'effort d'éducation de ses enfants ; elle fait d'abord violence sur elle-même pour ne pas vivre le contraire de ce qu'elle souhaite pour ses enfants ; elle se donne un point d'honneur à réussir dans la sphère publique que celle familiale pour l'équilibre.

IV.2. L'exécution des tâches domestiques

Les femmes fonctionnaires font de leur mieux pour être à la hauteur de leurs obligations familiales; mais comment arrivent-elles à avoir leurs tâches domestiques exécutées ?

Le tableau ci-dessous renseigne sur la répartition des activités domestiques entre les différents membres du foyer.

Tableau IV : Classification des activités domestiques

 

Domestique

Enfants

Femme

Mari

Tâches

1. Provision en eau ;

2. Nettoyage de la maison ;

3. Les préliminaires pour la cuisine ;

4. Approvisionnement occasionnel pour la cuisine ;

5. Soins des enfants ;

6. Les petites courses pour la maison.

1. - Etudes,

2. - Ils sont

généralement les charges de la domestique qui s'occupe de tout ce qui les concerne.

1. Surveillance

des tâches effectuées par la domestique,

2. Elle finalise

les tâches culinaires effectuées par la domestique.

1. Il incarne

l'autorité par sa présence,

2. Apporte

des soins aux enfants en absence de la femme.

Source : données d'enquêtes (2009)

Les femmes sont aidées par d'autres personnes pour effectuer les tâches domestiques. Celles qui ont des domestiques sont aidées par ces dernières. En leur absence, ce sont les domestiques qui font le ménage, apportent les soins aux enfants même s'il leur manque parfois de respect. Une femme confiait que son plus jeune enfant de cinq (05) ans disait à sa domestique qu' «  elle n'est pas sa mère, et qu'elle ne peut pas lui donner des ordres, elle n'est qu'une domestique et que toute la maison lui appartient en l'absence de ses parents ».

La plupart des femmes qui n'ont pas de domestique effectuent seules les tâches domestiques. Elles sont quelque fois aidées par leurs maris et leurs enfants. Une de ces femmes disait « il n'est pas facile d'être mère, épouse et travailleuse (fonctionnaire) à la fois. Il faut être aidé par ses enfants d'abord, par son mari et par les domestiques si on a la possibilité d'en avoir. C'est en effet trop dur d'honorer les horaires classiques de travail comme l'homme, et en même temps, assurer une grossesse, éduquer les enfants, préparer à manger et garder le lit. En un mot, l'aide est indispensable. »

Dans d'autres cas le chef de ménage qui est le mari joue principalement le rôle de pourvoyeur et ne fait rien pour aider sa femme.

Presque toutes les femmes confiaient qu'elles préparent toute la semaine pendant le week-end c'est-à-dire qu'elles apprêtent les mets de la semaine, qu'elles conservent dans le réfrigérateur pour être réchauffés en son temps. Celles qui n'ont pas de réfrigérateur préparent chaque soir même si elles sont fatiguées.

Si l'on s'interroge sur les modalités de la présence des pères auprès des enfants, nos données confirment des observations relevées par Germain Dulac et Marguerite Côté cités par Francine Descarries et Christine Corbeil, voulant que la présence des Pères soit surtout remarquable et significative lorsqu'il s'agit des activités complémentaires et ponctuelles ou d'activités de socialisation.

Ainsi, même si près de la moitié des femmes interrogées estiment que les pères d'aujourd'hui sont de plus en plus présents que ceux de la génération précédente, il reste que presque toutes les femmes de notre échantillon reconnaissent s'occuper seules de la supervision des devoirs des écoliers, du lever et du coucher des enfants, et que les tâches qui sont les plus susceptibles d'occasionner des absences du travail sont aussi assumées par elles : participer aux rencontres pédagogiques et accompagner les enfants lors des visites médicales. C'est donc essentiellement dans les activités de loisirs avec les enfants, leur transport ou leur encadrement disciplinaires que les femmes situent les principales contributions de leurs maris.

Il est donc frappant de voir à quel point la division sexuelle des rôles continue de marquer le type d'engagement de l'une et de l'autre dans l'univers domestique. D'autres études l'ont déjà souligné mais, dans la mesure où certains pères semblent consacrer plus d'heures au domestique qu'auparavant, on se serait attendu à trouver un modèle de partage moins traditionnel. Nos données de terrain par rapport aux tâches effectuées donnent un portrait du partage de l'image stéréotypée déjà bien connue et documentée.

Remarquons aussi que la femme salariée, au lieu d'être encouragée pour des efforts qu'elle fait pour parvenir à une véritable conciliation, a sur son dos parfois sa belle-mère ou sa belle famille qui trouve que son mari dépense trop et qu'elle ne prend pas bien soin de lui et des enfants. Bref la belle mère devient la première coépouse de la femme, ce qui s'ajoute à son souci d'éducation des enfants. Dans les familles où il y a des hommes comme chefs de ménage, ces derniers doivent être au service de leur famille et ce n'est qu'en assumant leur responsabilité familiale que leurs femmes et leurs enfants leurs reconnaîtront l'autorité de père, d'ange gardien. La femme salariée a besoin d'être aidée dans les tâches domestiques comme dans l'éducation des enfants. En recevant d'aide dans l'accomplissement des tâches domestiques, la femme va vite se libérer et trouver de temps à consacrer à ses enfants avant leur coucher.

IV.3. L'encadrement des enfants

Les femmes enquêtées portent un grand intérêt à la formation de leurs enfants, ce qui les amène à solliciter l'aide d'autres personnes pour leur encadrement. Le graphique ci-dessous illustre clairement le contenu de leur affirmation.

Graphique n°2 : Répartition des diverses personnes assurant l'éducation des enfants en dehors des classes

Source : données d'enquêtes (2009)

Parmi les femmes salariées enquêtées il est à remarquer qu'environ 64% ont leurs enfants encadrés par des répétiteurs à la sortie de l'école. Ceci parce que les parents rentrent tard et n'ont pas le temps de s'occuper convenablement de l'encadrement de leurs enfants comme cela se doit. 18% des femmes n'ont pas de répétiteurs pour leurs enfants, ce sont les enfants eux mêmes qui se débrouillent pour les révisions des cours reçus en classe. Le plus âgé aide le plus jeune au cours des révisions et ce n'est que quelques rares fois que les enfants bénéficient de l'aide des parents lorsque ces derniers rentrent plus tôt et pendant les week-ends. 11% des femmes encadrent leurs enfants avec l'aide de leurs maris. Parmi ces femmes il y a les institutrices qui affirment qu'elles encadrent leurs enfants écoliers. Quand elles préparent leurs fiches de leçons, les enfants sont aussi devant leur cahier pour réviser et recevoir de l'aide. Environ 7% des femmes ont préféré, avec l'accord de leurs maris envoyer les enfants à l'internat pour leur formation. Elles pensent qu'elles sont trop chargées au service et ne peuvent pas accompagner convenablement les enfants. Elles prennent comme argument le fait qu'elles passent plus de temps au travail qu'à la maison ainsi que leurs maris qui sont même plus occupés. Selon ces femmes une bonne formation est assurée pour les enfants à l'internat parce qu'ils sont consacrés rien qu'aux études et la distraction n'est que pour les congés et vacances. Dans l'une des déclarations, une femme affirmait en ces termes « mes enfants ne me gênent en rien même pas dans mon travail. Ils me manquent quand ils sont à l'internat mais je ne veux que leur bonheur »

IV.4. La distraction des enfants

Les femmes fonctionnaires s'inquiètent beaucoup de l'épanouissement de leurs enfants. Elles ont diverses manières pour faire plaisir aux enfants.

En effet Près de 50% des femmes enquêtées affirment qu'elles mettent généralement les week-ends à profit pour assurer le divertissement de leurs enfants. Pour ce faire, elles les amènent à la plage ou dans des centres de loisirs. Elles font tout pour que les enfants passent ces moments en famille. Plus de 25% des femmes disent que leurs enfants suivent des cours parascolaires comme la musique, le judo et sont inscrits à la bibliothèque. Par ces occasions, les enfants complètent leur formation. Enfin les femmes restantes représentant environ 25% affirment n'avoir aucune autre manière spéciale de divertir les enfants que de passer le week-end en famille. Elles suivent la télé ensemble avec les enfants, ouvrent des débats sur les sujets qui profitent aux enfants. Toutes les femmes pratiquement affirment que leurs enfants adolescents obtiennent la permission d'aller s'amuser ou se distraire avec des amis. Dans la plupart des cas, elles donnent des accords favorables avec l'espoir que leurs enfants réussiront à identifier les bonnes moeurs des mauvaises moeurs compte tenu des conseils qui leur sont chaque fois prodigués. Les femmes salariées font de leur mieux pour épanouir les enfants en restant à leur coté. Il n'est pas facile de passer tout une semaine sous pression de travail et ne pas pouvoir chercher à se reposer sans être dérangé. Très souvent les femmes salariées mettent leur temps de repos à profit pour apprêter la semaine de travail, même si ce n'est une distraction comme les enfants le veulent, les femmes les associent. Toute la famille fait la lessive, le ménage et l'entretien de toute la maison. Ceci montre que l'éducation s'acquiert à travers toutes les actions que l'enfant voit ses parents menées et surtout celles menées par sa mère.

Au total, l'analyse ci dessus permet de retenir que les femmes fonctionnaires ne veulent pas être non seulement performantes au travail mais aussi à la maison. Pour cela, elles s'organisent avec l'aide des domestiques et des enfants et par moment avec celle de leurs maris, dans les tâches domestiques. Le manque de temps n'empêche pas ces femmes à s'amuser avec leurs enfants par moment et même à s'investir à fond dans leur encadrement.

CHAPITRE V : IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA FEMME SUR L'EDUCATION DES ENFANTS

Le travail salarié de la femme présente à coup sûr des impacts sur l'éducation des enfants. Grâce à ce travail la femme a un apport financier dans le ménage. La femme ménagère ne saurait dire que l'éducation de son enfant est parfaite, quant à la femme salariée, son absence de la maison donne libre coup aux enfants de faire ce qu'ils veulent. Ces enfants développent des vices comme : la pagaille, le vol, le mensonge. Ils se consacrent plus à la télévision qu'aux devoirs d'école et de maison qui leur reviennent. Et n'ayant aucune notion sur la sexualité, ils profitent de l'absence des parents pour s'adonner à des pratiques pleines de conséquences.

V.1. Impacts de la conciliation sur la famille

La conciliation est l'expression du changement d'un mode de production qui a toujours reposé sur l'apport économique de l'homme. Ainsi, le modèle de l'homme « pourvoyeur » principal des ressources, caractérisé par la norme de l'inactivité professionnelle féminine est changé au profit du modèle de « deux pôles » selon lequel l'apport des ressources est fait par les deux conjoints et appelle donc l'activité professionnelle du couple. Aussi la conciliation remplit-elle une fonction économique du fait que pour tous les types de famille, elle permet de satisfaire les besoins économiques de la famille.

Toutes les femmes affirment que des changements sont intervenus dans leur vie de couple et ou de mère, depuis qu'elles concilient vie professionnelle et familiale. Ces impacts sont à la fois positifs et négatifs et se répercutent plus sur la famille que sur l'administration.

V.2. L'apport financier de la femme fonctionnaire dans les dépenses familiales

Dans la pratique quotidienne, le salaire de la femme ne sert pas seulement à renouveler sa garde robe, à s'entretenir comme le disent certains hommes.

Dans les sondages, les entretiens ont révélé que dans un premier cas, le salaire de la femme vient en complément à celui de l'homme dans certains foyers. Mais dans d'autres, il constitue parfois la seule source de revenu pour couvrir les dépenses du ménage. Ainsi toutes les femmes interrogées participent financièrement à l'épanouissement de leurs enfants et ceci de diverses manières. Quant à la question de savoir celui qui assure la scolarité des enfants, les femmes qui vivent avec leurs maris disent pour la plupart que toutes les dépenses scolaires sont laissées à la charge de ces derniers. Elles payent les répétiteurs à la maison et peut être quand l'enfant a besoin d'un cahier, d'un bic ou d'autres imprévus elles financent les achats. Les femmes reprochent l'insuffisance de l'argent de popote à leurs maris. Elles dépensent une bonne partie du salaire dans les besoins domestiques et dans l'entretien des enfants. Une femme confiait ceci « lorsqu'il s'agit des dépenses scolaires, je ne le fais pas. Je trouve toujours les moyens de les faire faire à mon époux. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas le soucie de la formation de mon enfant. Mais je pense qu'en le faisant une fois, je risque de toujours continuer à le faire bien que cela revient à l'homme, il me le délèguera désormais ». Aussi quand l'homme donne l'argent de popote, le marché n'est-il pas le même tous les jours, pourtant il ne demande pas si ce qu'il a donné a suffi tout le mois. Les femmes des familles monoparentales assurent seules toutes les charges de leurs familles sauf quelques unes des divorcées qui sont aidées par leurs ex-maris pour le payement d'une partie de la scolarité des enfants. A ce propos une femme vivant seule avec ses deux enfants dit : « je dirai même qu'on ne me vient pas en aide étant donné qu'il me faut beaucoup parler avant d'avoir un peu. L'homme demande même si les enfants ne sont pas à moi aussi et que lui aussi a d'autres charges à assumer». 

Dans les familles polygames, les femmes salariées partagent le payement de la scolarité avec leurs maris qui ont la charge de plusieurs enfants. Parfois les femmes sont obligées de ne rien espérer pour que la formation des enfants ne reçoive un coup. Les femmes dont les enfants sont à l'internat participent aux dépenses des enfants pour aider leurs maris au regard des charges parfois élevées. Il découle en définitive de nos sondages que l'apport financier de la femme ne peut pas être évalué. L'entretien d'un enfant incombe plus à la mère qu'au père parce que si l'enfant à un besoin de quelque nature que ce soit, il fait premièrement recours à sa mère surtout que celle-ci est le premier parent à rentrer du service et à qui l'enfant confie ses besoins et difficultés de la journée. Ce n'est lorsqu'elle est à un poste de responsabilité où d'autres sont sous ses ordres qu'elle rentre tardivement. Les femmes sont donc devenues, depuis leur entrée sur le marché du travail, des travailleuses mères qui contribuent largement au budget familial.

La femme investit autant que l'homme dans la formation des enfants et même parfois plus que l'homme dans les dépenses du ménage. Sachant qu'elles ne sont pas à la maison avec les enfants, elles comptent sur des encadreurs qu'elles engagent ou qu'elles font engager par leurs maris. Mais cette quasi-absence fait penser aux femmes fonctionnaires que le travail rend difficile le suivi et l'éducation des enfants qui sont livrés à eux-mêmes pendant qu'elles sont occupées à répondre aux exigences de leur travail.

V.3. Influence de la télévision sur le comportement des enfants 

Nul ne contexte de nos jours le rôle primordial joué par l'ensemble des mass médias et particulièrement la télévision dans le façonnement de la personnalité de l'enfant. L'influence de ce médium sur cette couche vulnérable de la population peut certainement ne pas avoir un modèle précis moulé par la télévision pour la simple raison que tous les enfants ne reçoivent pas de la même manière ou dans les mêmes conditions le message. Il faut tenir compte de leur degré de mutation, de leur environnement social et de leur nature. De nombreuses objections sont faites au sujet de la télévision mais ses effets positifs ne sont pas des moindres.

Au cours des enquêtes, certaines femmes ont considéré la télévision comme le « démon du siècle ». Les enfants sont de plus en plus enclins à la paresse et pour celles-ci c'est cet instrument qui en est le principal responsable. Elles justifient cet état de fait par l'effet envoûtant insidieux que la télévision peut avoir sur ces êtres immatures que sont les enfants. Les femmes soutiennent que c'est un moyen de communication aliénant et qu'il s'agit d'ailleurs d'une aliénation sournoise. On ne perçoit pas cette aliénation comme une drogue mais elle est tout de même comme telle. Insidieusement elle s'installe dans l'habitude de l'enfant et constitue autant qu'un réflexe conditionnel, une répétition dont il ne peut plus se passer.

En effet, la télévision rend passif les enfants. Lorsqu'on observe ces derniers en train de regarder la télévision, ils sont « tous yeux, toutes oreilles ». Ils s'emplissent les yeux et se vident l'esprit avec toutes ces images hallucinantes qui défilent d'une manière fugitive. Ils ne font pas attention à ce qui se passe autour d'eux parce que hypnotisés par la télévision en marche. La télévision est un piège qui se referme sournoisement aussi bien sur les adultes que sur les petits mais elle se révèle notamment plus dangereuse pour les derniers.

Les tout-petits dont la tranche d'âge est située entre cinq et neuf ans sont les plus passifs. Ils assimilent avec soumission tout ce qui leur est offert. L'attention de cette couche n'est éveillée que lorsque le programme diffusé montre ce qui amuse, ce qui fait rire. Ils aiment jouer avec la télévision et lorsque celle-ci présente un programme dans lequel le jeu est prépondérant, ils semblent participer au jeu de telle sorte qu'ils deviennent plus acteurs que spectateurs.

Chez leurs frères aînés, on constate qu'ils adoptent une attitude plus critique face aux différents programmes télévisuels. Mais bien qu'ils s'interrogent sur le bien fondé des émissions et les sélectionnent, ils n'échappent pas pour autant au phénomène d'hypnose. Leur attention est surtout retenue par les émissions qui paraissent à la fois instructives et distractives. Il est remarqué que l'aspect amusant et distrayant qui est primordial chez les tout-petits est moindre avec les aînés dont la préoccupation majeure est d'apprendre quelque chose de nouveau. Certes, l'amusement n'est pas non plus négligeable.

Par ailleurs, la fascination hypnotique est si forte que les enfants en général refusent de se soustraire du groupe des téléspectateurs même si l'émission qu'on présente ne leur est pas accessible ou même si on les renvoie à leurs leçons et devoirs ou au lit. Les enfants aimant faire à leur tête, ils refusent d'aller au lit même lorsqu'ils sont fatigués et finalement s'endorment dans les fauteuils ou à même le sol.

Lorsqu'on interpelle les enfants ou lorsqu'on leur demande un service au moment où une émission intéressante passe, au mieux des cas ils boudent ou manifestent bruyamment leur mécontentement s'ils ne refusent pas d'obéir à l'ordre reçu.

En outre, d'autres femmes estiment que la télévision est source de déconcentration: en effet lorsqu'ils sont renvoyés à leurs leçons, les enfants ne peuvent se concentrer pour travailler puisqu'ils savent qu'en ce moment là, un feuilleton intéressant ou une variété musicale ou encore un match de football passe à la télévision. Les réactions bruyantes des autres téléspectateurs suscitées par les actions d'éclat viennent les perturber quand ils se résolvent à travailler dans leurs coins. Certains deviennent sournois parce qu'ils ont du respect pour les parents ou parce qu'ils ont peur d'eux ; ils vont se cacher derrière le rideau pour suivre de bout en bout l'émission qui leur est refusée, conscients que les parents sont eux-mêmes trop absorbés pour se rendre compte de leurs manies.

Selon certaines femmes, la télévision favoriserait dans une certaine mesure la délinquance juvénile: des enfants quittent leurs maisons pour aller suivre dans des maisons voisines les émissions en compagnie de leurs pairs. Ils prennent ainsi l'habitude des sorties sans permission et s'exposent dès lors à des déviations de toutes sortes.

Des enseignantes soutiennent que le poste téléviseur en est pour beaucoup dans les retards à l'école le matin, parce que le réveil a été certainement tardif et pénible. Cet état de chose est dû au fait que les enfants ne se sont pas couchés tôt, la télévision étant en marche. Certains d'entre eux somnolent en classe ; les leçons ne sont pas sues et les devoirs non faits ; de sorte que ce moyen de communication de masse est cité au banc des accusés pour les mauvais résultats scolaires enregistrés et contribue ainsi à la baisse du niveau chez ces élèves.

Bon nombre des enquêtées estiment que si les jeunes sont devenus de moins en moins sérieux, c'est parce que les télévisions leur offrent bien souvent des scènes « osées » avec toutes ces images de couples qui s'embrassent et s'enlacent. Certains exemples caractéristiques peuvent susciter chez les adolescents des troubles de comportement. C'est ainsi que bon nombre de femmes prennent l'exemple du feuilleton « RUBIE » diffusée sur les antennes de l'Office de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (ORTB), Rubie la fille intéressée n'a aucun sens de l'amitié. Ce comportement, caractéristique de viol de la conscience des enfants, a d'ailleurs fait le succès du feuilleton; et c'est avec empressement que les enfants accouraient vers le petit écran pour suivre les épisodes suivants afin de connaitre l'entièreté de l'histoire.

Il est d'ailleurs remarqué que les feuilletons ont attiré très tôt les enfants, non pas pour l'intérêt que le contenu pouvait présenter mais plutôt pour le suspens qui crée une attente pour l'épisode suivant. De même, certains d'entre eux intègrent les scènes de violences ou les actes dramatiques suivis au cours des différents films dits « western » ou de « karaté » etc. A ce propos le docteur Andouze cité par Abdel-Kader, (1998) dira : « les scènes de violence, de massacres, de tueries, de tortures sont enregistrées consciemment ou inconsciemment par l'enfant à partir de deux ans et demi, l'enfant très jeune enregistre avec passivité, avec détachement ou même sans aucune émotion visible ces représentations que l'adulte trouve agressives. Il ne semble pas y avoir toujours de traumatisme psychique, toutefois ces scènes de violence peuvent de toute façon cristalliser des tendances qui existaient déjà chez l'individu et pousser d'autres à des extrêmes ». Malgré ces nombreuses remarques, la télévision présente également des avantages.

La critique selon laquelle la télévision est source de passivité et de paresse ne se vérifie que chez quelques uns des enfants de nos enquêtées. Bien au contraire, elle est pour la majorité un véritable stimulant à l'action. Le simple fait qu'elle montre des exemples aux enfants est bénéfique ; ces exemples leur servent de référence pour organiser leur propre jeu. D'ailleurs une bonne partie de nos interviewées reconnaissent qu'avec la télévision, les enfants apprennent beaucoup plus vite à parler et à jouer.

Dans les foyers où subsiste encore un peu de rigueur, les enfants s'organisent pour apprendre leurs leçons et s'acquitter des travaux domestiques afin de se rendre libre pour les émissions télévisuelles préférées. Ces enfants se montrent plus raisonnables et plus sages. Pour que l'on ne les prive pas des émissions de la télévision, ils font tout pour être à jour dans l'ensemble de leurs devoirs. Ils ne vont pas tous s'affaler dans les fauteuils pour consommer tout ce qui se passe sur l'écran. Bon nombre d'entre eux sélectionnent les émissions qu'ils jugent distrayantes et instructives et ils ne suivent que celles capables de leur apporter quelque chose. Nous pensons donc que chaque enfant selon ses penchants naturels peut se sentir attiré ou rebuté par le documentaire, les variétés, les spots publicitaires, les informations, les jeux, les films, les magazines, le dialogue et même nos fameux super shows.

Les enfants sont devenus très vifs d'esprit et ne tarissent pas de questions lorsque le film qui se déroule sur l'écran présente des zones d'ombre. C'est ainsi qu'ils demandent à leurs parents de leur expliquer soit un mot qu'ils ne comprennent pas, soit une situation qui leur paraît étrange. Les enfants tirent beaucoup d'avantages de la présence de la télévision à domicile. A ce propos, le Professeur P. Franckard cité par Abdel-Kader, (1998) déclare : « les scènes qui sont aimées ou qui contiennent un dialogue favorisent le développement de l'intelligence et stimulent les relations sociales. »

V.4. La sexualité chez les adolescents

L'adolescence est par excellence la période des pulsions sexuelles souvent suivies de conséquences graves si elles ne sont maîtrisées par une éducation adéquate.

L'éducation sexuelle des enfants constitue toujours pour de nombreux parents un casse-tête.

Cette éducation est simplement absente dans la grande majorité des familles, parce que les questions touchant à la sexualité sont considérés comme tabous. Des parents assistent ainsi impuissants aux dérives et autres abus sexuels de leurs enfants, sans pouvoir rien faire parce que parler des questions de sexe avec les enfants et les jeunes parait indécent. A titre de conséquence, une des enquêtées rapporte, «  ma fille adolescente s'est faite avorter par son copain et c'est suite aux complications que nous avons été informé ». Alors dans cette situation de démission presque collective des parents, de nombreux adolescents deviennent sexuellement actifs avant d'obtenir une éducation sexuelle adéquate.

Autrement dit, la plupart d'entre eux sont mal informés sur les questions relatives à la reproduction. Ainsi ils courent le risque de se retrouver enceinte ou de contracter une Maladie Sexuellement Transmissible (MST).

L'influence des pairs est grande et incite à des comportements à haut risque.

Une éducation sexuelle adéquate est nécessaire pour protéger l'adolescence des dérives sexuelles observées.

Selon des spécialistes des questions de population « l'éducation sexuelle s'avère nécessaire durant toute la vie de l'individu, afin de répondre aux intérêts, nécessités et problèmes qui se posent à chaque étape de son existence».

Les femmes trouvent qu'il est nécessaire de satisfaire la curiosité des enfants qui s'interrogent sur l'origine de la vie. Mais les femmes dans leur majorité ne discutent pas avec leurs enfants et c'est quand ça tourne au drame que les parents chantent leur remord.

Certaines de nos enquêtées s'organisent et trouvent de temps pour informer leurs enfants adolescents sur des changements qu'ils pourraient constater sur leur propre corps et sur des pulsions sexuelles qu'ils ressentiraient à leur âge.

Il est aujourd'hui prouvé que l'éducation sexuelle peut aider les adolescents à établir leur système et éviter les comportements à risque puisqu'elle contribue à retarder l'activité sexuelle et encourage l'utilisation régulière des moyens de protection pour les jeunes sexuellement actifs. A défaut d'une éducation sexuelle adéquate, ils reçoivent les informations en matière de santé sexuelle et reproductrice ailleurs, dans la cour de l'école, dans les rues « lorsque la famille ou l'école n'apporte pas les réponses à la curiosité sexuelle naturelle de l'enfant, il va les cherchés dans la rue, dans les cours de l'école ; le danger est que, le plus souvent ces informations sont erronées et entraînent des dommages quelques fois irréprochables », souligne M. Claude Georges cité par (Gohoungo, 2004).

Il faut comprendre que ces informations erronées n'incitent pas à des comportements responsables, que bon nombre de femmes enquêtées ayant des enfants adolescents remarquent chez ces derniers. Ces enfants ont des petits amis, qui a leur tour n'ont aucune notion sur la santé de reproduction, mais ensemble posent des actes pleins de conséquences. Il est vrai qu'aujourd'hui, les violons ne s'accordent pas sur l'opportunité de l'introduction de l'éducation sexuelle de l'enfant. Très peu de femmes enquêtées estiment que parler de questions liées à la sexualité, c'est éveiller la curiosité sexuelle de l'enfant et le pousser au mal. D'autres pensent qu'il faut commencer par discuter avec les enfants de la sexualité étant donné que l'individu est jugé par rapport à une famille et c'est cette dernière qui est prise pour responsable de toutes les erreurs de ses membres. Aussi, peut-on ne pas aborder ces questions, alors que les nombreux films, vidéos, magazines en parlent abondamment. Qu'on le veuille ou non, les enfants s'informent d'une manière ou d'une autre sur la sexualité. Le problème qui se pose est la qualité de l'information reçue.

V.5. Autres vices développés chez les enfants

Au cours des enquêtes, beaucoup de femmes se sont plaintes des comportements de leurs enfants.

En effet, elles déclarent que dès leur retour du service, au lieu de se reposer un peu, elles se mettent à recevoir des plaintes venant de la domestique, des voisins et parfois des répétiteurs.

A la question de savoir ce qui est reproché aux enfants, certaines femmes nous confient que leurs enfants font trop de pagaille à l'école comme à la maison, et ont une mauvaise compagnie, quand ils sortent de l'école peut-être à midi, ils viennent à la maison à13h voir 13h30mn. Les enfants adolescents comme petits refusent de suivre les ordres donnés par les domestiques et même par autre personne qui ne soit leur mère ou leur père. Ils disent  « tu n'es ni ma mère, ni mon père ». Quiconque leur ordonne de faire quelque chose. Les enseignants et même les répétiteurs se plaignent de la pagaille des adolescents. Une femme disait « mon enfant sort à 7h au même moment que moi et ne revient que lorsque sonne l'heure de mon retour à la maison ».

Les enfants profitent de l'absence de leurs parents surtout celui de la mère pour poser des actes indécents comme fumer, boire comme nous l'a confié bon nombre de nos enquêtées. Les enfants se donnent le luxe de mentir sur le compte de la domestique, ils volent pour satisfaire leurs caprices refoulés par leurs parents. L'absence des parents de la maison et surtout celle de la mère constitue un vide que l'enfant ressent mais qu'il transforme en une opportunité à saisir pour exceller dans l'interdit. Le drame est qu'il n'est pas seul à assumer les conséquences mais aussi les parents.

De l'analyse des points ci-dessus développés, il ressort que l'entrée des femmes sur le marché du travail a des implications sur la famille et surtout sur l'éducation des enfants. Le travail rémunérateur permet à la femme de participer aux dépenses du ménage ; mais son absence de la maison ouvre la porte à la pagaille, à la mauvaise compagnie, à la paresse et bien d'autres vices aux enfants. Au lieu de se mettre à l'étude aux heures de repos, les enfants préfèrent suivre la télévision. A ce niveau les enfants ne choisissent que souvent les feuilletons mais ne savent tirer de bonnes leçons. Enfin, du fait du manque de temps, les femmes s'entretiennent peu avec leurs enfants adolescents sur la sexualité.

SYNTHESE DES ANALYSES

Dans la tradition africaine, on dit qu'une seule personne porte la grossesse mais c'est à la société que revient l'éducation de l'enfant. L'éducation d'un enfant n'incombe donc pas à la femme seule, il y a d'autres acteurs comme le père qui joue aussi sa partition.

La modernité s'impose comme une force progressive et crée une rupture avec l'ordre familial traditionnel ancien. Les femmes qui au départ étaient à la maison, et avaient pour fonction l'éducation des enfants sont aujourd'hui absentes. Leur nombre ne fait qu'accroître sur le marché de l'emploi salarial. Ceci grâce aux nombreuses conventions et textes ratifiés visant à améliorer le statut de la femme béninoise. Au nombre de ceux-ci, il y a la loi n°98-004 du 27 janvier 1998 portant code du travail en république du Bénin : elle protège la femme enceinte en ce que son article 171 proscrit tout licenciement d'une femme en état de grossesse apparente ou médicalement constaté, sauf en cas de faute grave non imputable à la grossesse ; Cette disposition tente de concilier le droit au travail de la femme à son rôle procréateur mais la dérogation laissée à l'employeur pour les fautes lourdes peut bien lui permettre d'user des subterfuges pour remercier la femme enceinte. C'est cela même qui amène bon nombre de femmes à faire un enfant avant le premier poste de travail et celle qui doivent en faire après avoir entré en fonction attendent deux à cinq ans.

Tout analyse faite, la femme salariée consacre très peu de temps à ses enfants parce que ces derniers dans la journée sont gardés soit par la domestique soit la grande mère soit déposé dans une garderie lorsqu'ils sont en âge préscolaire. Les domestiques, ne transmettrons que l'éducation qu'elles ont reçue et non celle que les parents souhaiteraient pour leurs enfants. La femme rentre toute fatiguée, se dirige dans la cuisine où elle s'occupe des travaux ménagers en premier et ce n'est qu'après qu'elle prend soin des enfants qui parfois s'endorment si leur père ne leur tient pas compagnie en attendant leur mère. Les comportements observés aujourd'hui chez certains enfants ne sont que des conséquences directes du manque de soins dont ils ont besoin de leur mère. Ne voyons pas tout de suite un dysfonctionnement de la structure familiale parce que la femme n'est pas trop présente. Il ne faudrait pas aussi voir un manque d'envie des femmes à s'occuper personnellement de leurs enfants mais plutôt l'absence de politique pouvant leur faciliter la tâche. La belle preuve est que les femmes ne sont pas prêtes à abandonner leur désir d'enfants ou à négliger leur rôle de mère même si elles valorisent leur statut de travailleuse et désirent maintenir leur participation au marché du travail. Parfois certaines femmes qui n'ont pas atteint un niveau intellectuel élevé avant d'avoir des enfants ont du mal à continuer leurs études pour pouvoir bénéficier des postes de responsabilité. Elles ne font que remettre à demain lorsque les opportunités de poursuivre les études leur sont offertes parce qu'elles ont encore des jeunes enfants et même en âge préscolaire. Seules celles qui se donnent le courage arrive à prendre des décisions de laisser l'enfant un temps donné afin d'étudier. En effet il n'y a que l'employeur qui puisse aider la femme salariée à consacrer plus de temps à ses enfants. Dans les pays occidentaux comme le canada ou Francine Descarries et Christine Corbeil (1994), ont fait des recherches sur les femmes salariées, ces dernières ayant la charge de petits enfants travaillent à temps partiel pour pouvoir s'occuper de l'éducation de leurs enfants étant donné que lorsque l'éducation est mal orientée dès le bas âge, l'enfant ne développe que des vices auxquels toute la société fait face. Loin de bénéficier d'un temps partiel, les salariées béninoises en général et celles de la ville de Cotonou en particulier peuvent bénéficier d'un certain nombre d'avantage leur facilitant une bonne conciliation de travail et l'éducation des enfants mais pas au point de leur attribuer des postes inférieurs dans les services publics comme privés. Dans la sphère domestique pendant longtemps, il a été noté que le mari était le seul au sein de la famille qui travaillait à l'extérieur de la maison. Il avait pour rôle essentiel d'assurer l'existence de la famille. Les changements sociaux telle que l'indépendance économique des femmes, l'existence des femmes chefs de ménage renversent dans une certaine mesure cette tendance suivant laquelle seul l'homme assure l'existence de la famille au point où l'homme attend une contribution de la femme pour la survie du ménage et surtout dans les dépenses liées aux enfants.

Le salaire de la femme n'est plus un salaire d'appoint mais un salaire complémentaire à celui de l'homme dans certains foyers et le seul salaire qui assure le fonctionnement du ménage dans d'autres cas. Bien qu'il y ait ce changement, l'homme résiste aux implications telles que sa participation aux tâches domestiques. La femme est toujours seule face aux tâches domestiques, elle est parfois aidée par la domestique et ses enfants s'ils sont grands. En dépit des opinions et des motivations des femmes salariées, lorsque l'on examine plus spécifiquement leurs pratiques, il nous faut constater que les aménagements observés camouflent une certaine asymétrie entre le travail salarié et la famille et surtout l'éducation des enfants: les exigences journalières de la sphère professionnelle paraissent avoir davantage d'impact sur l'organisation de la vie familiale que l'inverse. Ce serait donc la famille qui se plie davantage aux exigences du travail que la structure de l'emploi qui s'adapte aux besoins ou aux situations familiales. Et même si, en dernière instance, la plupart des femmes salariées disent toujours finir par accorder la priorité à la famille, dans leur pratique quotidienne, ce sont les exigences de leur travail qui déterminent la répartition de leur temps et de leur énergie entre les deux sphères. Lorsque la femme est au travail à l'extérieur de la maison, dans nombre de ménage, la domestique s'occupe des enfants et même du mari s'il est présent. Cette domestique ne constitue qu'un élément externe qui vient s'ajouter à la famille et peut être à la base de malentendus. Elle peut prendre la place de femme en tant que maîtresse de maison n'assurant temporairement que le rôle de la femme titulaire. La femme salariée doit savoir faire son choix si elle veut être mère, elle doit prendre ses dispositions, développée des stratégies appropriées pour pouvoir concilier convenablement le travail salarié et la vie familiale avec une attention particulière sur l'éducation des enfants. La domestique doit être vue comme une aide et non comme une substitue à soi. Cependant il faut donner à chaque activité son importance et un moment précis, ceci pour éviter des désagréments familiaux comme la fait remarquer Ségalen (2005), en disant « qu'une mauvaise ménagère conduit la maisonnée à la ruine ». Le travail salarié de la femme n'est pas sans conséquence sur l'éducation des enfants étant donné qu'elle sort de la maison le matin et ne revient que le soir dans la majorité des cas. Parfois, comme son mari, elle ne voit pas ses enfants le matin et peut être ils s'endorment avant son retour. A l'absence des femmes de maison, les enfants s'accrochent à la télévision avec les nombreux feuilletons qui ne leur donne pas toujours de bonnes leçons de conduite ; aussi dénonçons-nous le manque d'enseignement sur la santé de reproduction qui fait que les enfants se lancent dans des aventures de risque avec leurs semblables de sexe opposé entraînant les plus jeunes dans les mêmes erreurs. Les impacts du travail salarié de la femme ne sont pas que négatifs sur l'éducation des enfants, « les femmes qui occupent un emploi représentent un modèle à suivre pour leurs enfants qui les considèrent comme des femmes compétentes. Il semblerait que non seulement leurs enfants filles sont souvent douées, indépendantes et sur d'elles mêmes, mais aussi que leurs enfants garçons endossent tout comme les filles moins de stéréotypes fondés sur les sexes et sont plus égalitaires » (Adékambi Edwige, 2003).

La présence de la femme sur le marché de l'emploi n'empêche pas les enfants d'avoir une bonne éducation puisqu'elle développe des stratégies pour y arriver. La femme travaille pour garantir un bon fonctionnement de son foyer et surtout voir ses enfants épanouis.

VERIFICATION DES HYPOTHESES

Hypothèse 1 : Les femmes salariées ont des difficultés à concilier leur profession et leur rôle de mère-éducatrice.

Cette première hypothèse est confirmée au regard de ce tout ce qui précède. En effet, les femmes fonctionnaires consacrent un peu plus de temps au travail qu'à leurs enfants même s'il ne se dessine pas un patron de corrélation entre le nombre d'heures consacré au travail salarié et celui consacré à l'éducation des enfants. Elles ne disposent pas d'assez de temps pour le soin des enfants dans la journée si ce n'est d'autres personnes qui le font à leur place. Ceci ne veut pas dire qu'elles ne sont pas soucieuses de l'éducation de leurs enfants ; elles s'emploient à transmettre les valeurs reçues aux enfants en assurant l'équilibre familial et en amenant les enfants à aimer le travail bien fait. Elles n'attendent pas forcément le père pour exiger de l'ordre dans la maison même si elles ne punissent pas beaucoup.

Hypothèse 2 : Ce double rôle engendre des implications positives et négatives notamment une insuffisance de suivi dans l'éducation des enfants.

Cette seconde hypothèse est aussi confirmée. Les femmes fonctionnaires participent financièrement aux besoins du ménage et surtout à l'entretien des enfants. Plus ces femmes sont seules à élever les enfants, leur apport financier est important. Mais le travail salarié des femmes n'est pas sans implications négatives sur l'éducation des enfants. Pour une insuffisance de suivi dans leur éducation, les enfants s'adonnent à des pratiques déviantes. Ils profitent de l'absence des parents et surtout de la mère pour exprimer leur désir refoulé.

CONCLUSION

Dans la vie d'une femme, la sphère domestique et la sphère publique sont liées et exercent une influence réciproque l'une sur l'autre. Aucune femme ne pourra réussir dans la sphère publique sans harmonie dans la sphère domestique. Cette interaction se traduit par l'entrée massive des femmes sur le marché de l'emploi, ce qui fait qu'elles sont désormais confrontées au problème de conciliation des deux sphères. Mais aucune d'elles n'arrive à faire passer le travail salarié avant l'éducation des enfants même si elles ne le disent pas ouvertement parce qu'elles cherchent à être performantes sur les deux sphères.

Les femmes salariées ont surtout développé des stratégies individuelles pour s'adapter et survivre à leur réalité de mères et de travailleuses. Elles comptent avant tout sur leurs ressources personnelles et sur l'aménagement de leurs horaires pour faire face aux problèmes de la conciliation. Au besoin, elles font appel à leurs maris, quand il est présent, sans revendiquer cependant un investissement équivalent au leur, ou encore elles comptent sur leurs domestiques pour celles qui en ont et sur la capacité d'adaptation ou la débrouillardise de leurs enfants. Pour la garde de leurs enfants en leur absence ; les unes les confient aux domestiques ou aux grands parents, les autres comptent sur les voisins ou les confient à la garderie d'enfants. Chacune d'entre elles choisit la garde suivant le degré de satisfaction qu'elle en tire. Elles trouvent toujours du temps pour leurs enfants même si c'est peu, comparé à celui qu'elles consacrent à leurs activités professionnelles.

Et, même si elles sont conscientes de la dimension sociale et politique de la question, elles continuent pour la plupart à prendre à leur charge les problèmes de la conciliation travail- éducation des enfants et à se débrouiller seules. Elles ont peu confiance que les demandes qu'elles adressent aux employeurs pour que cessent les pratiques discriminatoires à leur endroit et que s'instaure plus de souplesse à l'égard des charges familiales, soient entendues dans la conjoncture actuelle.

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GUIDE D'ENTRETIEN

I- IDENTIFICATION

Profession..................................................................................................

Situation matrimoniale........................................................................

II- FEMMES SALARIEES ET LA GARDE DES ENFANTS

1- Les femmes passent plus de temps à leurs occupations professionnelles qu'à l'éducation de leurs enfants

2- L'éducation des enfants est assurée par autrui

III- FEMMES FONCTIONNAIRES ET EDUCATION DES ENFANTS

1- Les enfants reçoivent l'éducation de base

2- Les enfants sont encadrés à la maison après les cours

IV- IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA FEMME

1- Les femmes salariées contribuent beaucoup aux dépenses de leurs ménages

2- Les enfants sont influencés négativement à l'absence de leur mère

QUESTIONNAIRE

Dans le cadre de la rédaction de mon mémoire j'ai l'honneur de solliciter de votre part la faveur de bien vouloir me remplir ce questionnaire.

Nom :(Facultatif)..............................................................................

Prénom : (Facultatif)..................................................................... ...

Profession :.....................................................................................

1- Etes- vous marié ?

Oui Non

2- Combien d'enfants avez-vous ?

...................................................................................................

3- Depuis quelle année travaillez- vous 

4- Avez-vous eu à connaître des affectations qui vous ont éloigné de vos enfants ?

Oui Non

- Si oui pour combien d'année ? .............................................................

- Et dans ce cas quelles ont été vos précautions vis à vis de vos enfants ?...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

5- Avez-vous commencé à travailler avant la première naissance ou après ?

...................................................................................................

6- Où laissez-vous vos enfants lorsqu'ils sont très jeunes pour aller au service ?

...................................................................................................

7- Quand est-ce que vous passez plus de temps avec vos enfants?

Tous les jours les week-ends

- A quelle heure allez-vous au service ?.................................................................

- A quelle heure rentrez-vous du service ?..............................................................

8- Rentrez-vous à midi ? Oui Non

Ou bien donnez vous d'argent pour la cantine à l'école ? Oui Non

9- Avez-vous de domestique ? Oui Non

Si non, qui d'autres vous aident à la maison ?

..........................................................................................................................................................................................................................................................................

10- Vos enfants ont-ils de répétiteurs pour leurs études ? oui ......... Non..........

- Si oui est-ce qu'ils vous informent au fur et à mesure des changements dans les études de vos enfants ?

- Vos enfants renvoient-ils leurs répétiteurs en votre absence ?

11- Arrivez-vous à réviser avec vos enfants ?

Par moment Tous les jours

12- Quelles sont les différentes plaintes que vous enregistrez sur vos enfants de la part de :

- leurs enseignants.......................................................................

- vos parents plus proches..............................................................

- des voisins immédiats de votre cadre de vie.......................................

· Selon vous quelles sont les causes de ces plaintes ?

................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

13- Quels sont les vices identifiés dans le comportement de vos enfants ?

......................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 14- Selon vous quelles en sont les causes ?

..........................................................................................................................................................................................................................................................................

15- Veuillez bien nous parlez brièvement de votre agenda (le temps consacré à la distraction de vos enfants)

..............................................................................................................................................................................................................................

16- Vos enfants sont ils internés ? Oui non

- S'ils sont internés, qui assure la charge ?

.......................................................................................................................................................................................................

17- Quels sont vos types d'apports à l'endroit de ceux-ci ? Quelle est la tranche de votre apport financier mensuel ...................? Annuel............... ?

18- Pourquoi avez-vous choisi l'internat pour vos enfants :

ü Parce que vous n'avez pas le temps de vous occuper d'eux comme cela se doit ?.................................................................................................................

ü Parce qu'ils vous créé trop d'ennuis ?..............................................................

ü Autres raison ?..................................................................................................

19- Etes-vous satisfait (e) du rendement de vos enfants l'année écoulée ?

Oui Non

20- Combien d'années de vie conjugale avez-vous déjà passé ?

...................................................................................................

21- Comment conciliez-vous votre activité professionnelle et la gestion de votre vie conjugale ?

...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

22- Comment arrivez-vous à vous épanouir avec vos enfants ?

...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

23 - Comment appréciez-vous  vous-même l'éducation de vos enfants ?

.Bonne ............ mauvaise...............Passable...............nulle.................

24- Votre affection pour vos enfants influence-t-elle certaines décisions professionnelles ? Oui Non

Comment?..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

25- Quelles sont les difficultés que vous rencontrées à concilier le travail et la gestion de votre famille ?

..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................26-Votre profession affecte-t-elle votre vie conjugale ?

............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

27- Quelles en sont les raisons ?

..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

28- Que conseillez-vous aux jeunes filles par rapport à la maternité avant leur entrée en fonction ?

TABLE DES MATIERES

DEDICACE.....................................................................................

2

REMERCIEMENT.............................................................................

3

SOMMAIRE....................................................................................

4

LISTE DES TABLEAUX.....................................................................

5

LISTE DES GRAPHIQUES...................................................................

5

RESUME.........................................................................................

6

SIGLES ET ACRONYMES..................................................................

7

INTRODUCTION.............................................................................

8

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE GENERALE SUR LES FEMMES FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS............................

10

I.1. PROBLEMATIQUE......................................................................

11

I.1.1. Problème..................................................................................

11

I.1.2.Hypothèses.......................................................................................

14

I.1.3.Objectifs de l'étude.......................................................................

14

I.1.3.1.Objectif global..................................................................................

14

I.1.3.2.Objectifs spécifiques.......................................................................

14

I.2.DELIMITATION THEMATIQUE ET CLARIFICATION CONCEPTUELLE

15

I.2.1.Délimitation thématique........................................................................

15

I.2.2.Clarification conceptuelle.....................................................................

15

I.3. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET ..................................................

17

I.4. REVUE DE LITTERATURE ET ETAT DE QUESTION .........................

18

I.5. MODELE D'ANALYSE ...............................................................

23

CHAPITRE II : DIFFFERENTS PARCOURS DE RECUEIL DES DONNEES SUR L'ETUDE DES FEMMES FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS..........................................................................................................

26

II.1. CADRE D'ETUDE................................................................................

27

II.2.NATURE DE L'ETUDE...........................................................................

28

II.3. LES SOURCES D'INFORMATION..........................................................

29

II.3.1. LES SOURCES DOCUMENTAIRES ...................................................

29

II.3.2. LES SOURCES ORALES ....................................................................

30

II.4.GROUPE CIBLE ET ECHANTILLONNAGE..............................................

31

II.4.1 GROUPES CIBLES...............................................................................

31

II.4.2.ECHANTILLONNAGE........................................................................

31

II.5.TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES........................

32

II.6.TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES........................................

33

II.7.CHRONOGRAMME DE LA RECHERCHE.................................................

34

II.8.DIFFICULTES RENCONTREES.....................................................

34

CHAPITRE III : OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES DES FEMMES ET LA GARDE DES ENFANTS...............................................................

36

III.1.Le rôle de la femme...............................................................................

37

III.2.La maternité et le travail salarié..............................................................

38

III.3.La garde des enfants aux heures de travail...............................................

40

III.4.Le temps passé par les femmes salariées hors de la maison..........................

42

III.5.La place de l'enfant dans les décisions professionnelles..............................

44

III.6.L'importance du travail salarié pour la femme.............................................

45

CHAPITRE IV: FEMME FONCTIONNAIRE ET OBLIGATIONS FAMILIALES..................................................................................

49

IV.1. l'équilibre familial...............................................................................

50

IV.2. L'exécution des tâches domestiques.........................................................

52

IV.3. L'encadrement des enfants....................................................................

55

IV.4. La distraction des enfants......................................................................

56

CHAPITRE V: IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA FEMME SUR L'EDUCATION DES ENFANTS...................................................

58

V.1.Impacts de la conciliation sur la famille.....................................................

59

V.2. L'apport financier de la femme fonctionnaire dans les dépenses familiales......

59

V.3. Influence de la télévision sur le comportement des enfants ..........................

61

V.4. La sexualité chez les adolescents.............................................................

66

V.5. Autres vices développées chez les enfants..................................................

68

SYNTHESE DES ANALYSES...................................................................

70

Vérification des hypothèses.................................................................

74

CONCLUSION ...............................................................................

75

Références bibliographiques.........................................................................

76

Annexes....................................................................................................

79






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand