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Femmes fonctionnaires et éducation des enfants a Cotonou

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par Geneviève Dagbégnon SAVI
Université d'Abomey- Calavi (Bénin) - Maitrise sociologie anthropologie 2009
  

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 I.3. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 

L'étude a porté sur le sujet « femmes fonctionnaires et éducation des enfants à Cotonou », une thématique à laquelle sont confrontées les femmes aujourd'hui. Au sondage, Il est constaté que cette thématique n'est pas assez documentée. Le souci majeur ici est donc de contribuer à mieux enrichir la documentation existante en vue d'éclairer davantage l'opinion sur l'influence du travail salarié de la femme sur l'éducation des enfants. Cet effort d'éclairage permettra de mettre en relation le travail salarié de la femme avec son rôle de mère-éducatrice et d'en dégager les moult difficultés à établir l'équilibre entre travail et famille.

I.4. REVUE DE LITTERATURE

Plusieurs recherches ont été menées sur la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale. Les auteurs ont eu divers points de vue sur le sujet.

Pour Evans-Pritchard, dans son ouvrage la femme dans les sociétés primitives et autres essais d'anthropologie sociale, 1971, « le mal principal qui ronge la vie de la femme est le besoin d'activité », d'une activité digne et respectable. A l'auteur de l'ouvrage, de voir que la femme primitive est avant tout une épouse dont la vie se concentre sur sa maison et sa famille. Dans la même société primitive, les sphères d'activité de chacun des sexes sont clairement délimitées : si la femme est en dehors des activités masculines, l'homme ne cherche pas à rivaliser avec elle dans les activités féminines et ne s'immisce pas dans les problèmes domestiques traditionnellement du ressort féminin. Et si cette limitation constitue une restriction pour la femme primitive, elle lui assure aussi une garantie.

A cet effet, Fourn dans son article ``Les nouvelles formes de famille au Bénin'', 2003, fait le diagnostic suivant : « la société moderne bouleverse la vision traditionnelle de la famille, du mariage et de la femme. Des changements notoires s'opèrent dans le tissu culturel, les valeurs séculaires d'hier, les mentalités et les attitudes. Ce sont des transformations sur les différents paliers de la société qui sont responsables de la crise. »

Hanquet dans son ouvrage l'activité professionnelle des femmes : moyen de participation au développement global, 1972, montre que les rôles sociaux attribués à la femme justifient les tensions que suscite son choix de conciliation. En effet, on note que dans une société de type rural ou traditionnel, toutes les femmes participent aux activités économiques sans que ce fait ne pose des problèmes à la communauté. Ces problèmes ne surgissent qu'à partir du moment où l'activité professionnelle s'exerce en dehors du domicile et particulièrement lorsqu'il s'agit de femmes mariées. Elle montre aussi la divergence qui apparaît entre la situation de l'homme et celle de la femme face à l'activité professionnelle. Pour l'homme, l'activité professionnelle est toujours une inéluctable contrainte qui va mobiliser l'essentiel de son temps et de son dynamisme ; elle est susceptible de lui procurer une reconnaissance sociale. Pour la femme par contre, l'activité professionnelle résulte davantage d'un choix, ce qui peut dès le départ la placer dans une situation privilégiée ; mais ce choix est limité d'une double façon. D'une part, de plus en plus la fille comme le garçon est sollicitée à acquérir une aptitude, une profession. D'autre part et ce contrairement à lui, elle est tout autant poussée à ne plus mettre cette profession en pratique dès qu'elle se marie et particulièrement dès qu'elle porte son premier enfant. Quand elle décide malgré tout d'avoir une autonomie financière, des difficultés s'imposent à elle de toute part et elle est contrainte de s'y adapter.

Cette position divergente de l'homme et de la femme résulte des rôles qui leur sont attribués dans le système social. L'homme exerce les activités économiques et politiques tandis que la femme concentre ses activités aux tâches éducationnelles notamment l'importante responsabilité de garantir la culture et la cohésion familiale.

Ce système suscite la formation d'un certain nombre de valeurs qui sollicitent également les hommes et les femmes mais ne met pas à la disposition de tous, les moyens semblables et égaux pour accéder à ces valeurs. Un des éléments déterminants du degré de participation à ces valeurs réside dans les motivations qui conduisent la femme à prendre la décision d'exercer une activité professionnelle. Les raisons qui sous-tendent ce choix sont ramenées à de grands mobiles et orientées vers un désir d'insertion sociale plus profond et d'équilibre psychologique plus harmonieux, plutôt que du côté de la justification économique. En effet, si les motivations à l'exercice d'une activité professionnelle peuvent être identiques pour les hommes et les femmes, ce qui les distingue les uns des autres réside dans le fait que les différents mobiles qui déterminent la femme à opter pour l'exercice d'une activité professionnelle est en constante dialectique avec les rôles familiaux encore fortement imprégnés par l'image traditionnelle de la femme et de la famille. Cette situation peut se résoudre positivement ou négativement.

La femme peut en effet, parvenir à valoriser simultanément sa vie familiale et son activité professionnelle. Il y a alors de fortes chances que la réussite de l'une soit bénéfique que la réussite de l'autre. Mais plus fréquemment sans doute, une tension naît d'une certaine incompatibilité existante entre la réalisation des valeurs familiales et la poursuite des autres valeurs socialisées. Le conflit est d'autant plus probable que la femme est préparée tant à assumer de façon consciente ses responsabilités familiales qu'à exercer avec intérêt une activité professionnelle enrichissante. Ce qui nous amène à rechercher les mesures prises par elles pour gérer cette tension.

Allant dans la même logique Braibant, montre, dans son ouvrage, la place de la femme dans la vie publique et dans la prise de décision : une étude comparative, le cas de l'Europe, du Canada, du Maroc et de la Palestine, 1997, que pendant longtemps, les femmes sont renvoyées au foyer. Les traditions ont accordé une attention particulière au rôle social de la femme au foyer où elle doit se consacrer aux tâches ménagères, à la reproduction et à l'éducation des enfants. Mais le niveau d'éducation de plus en plus élevé des femmes et le développement socio économique conduisent à la nécessité de l'amélioration de leur situation et de leur statut. De même, de meilleures possibilités sont entrain d'être envisagées pour les femmes qui doivent participer à la force de travail à des niveaux plus élevés qu'auparavant, bien que leur niveau de représentation sur le marché du travail salarié soit encore faible, et que l'influence des comportements traditionnels locaux ayant trait à la discrimination entre les sexes continue de peser très lourdement sur elles. L'auteur, montre dans son analyse comment, les femmes salariées ne bénéficient pas d'une demi-journée pour s'occuper de leurs enfants en Afrique par rapport aux femmes européennes.

Pour Anand, dans son article un point de vue féministe sur le développement, 1998, l'accès des femmes à de nouveaux emplois doit s'accompagner d'une éducation qui fera d'elles des membres à part entière de leur société et doit être un outil de prise de conscience et d'action.

Karl, dans son article intitulé les femmes face à l'ordre multinational, 1998, renchérit cette observation et elle estime que les femmes sont victimes de l'exploitation et de la discrimination dans les industries d'exportation du tiers monde comme dans celles des pays industrialisés.

Pour Segalen et Zonabend dans leur article « Familles en France » in Histoire de la famille, 1986, le modèle de vie familiale de la femme qu'on a pu croire universel ou « traditionnel » apparaît bien daté au fur et à mesure que les femmes entrent sur le marché du travail et y restent malgré la naissance de leurs enfants. Ainsi, il a fallu que les femmes entrent massivement sur le marché du travail pour qu'il ait conjoncture des deux réalités et que l'on découvre l'interaction fondamentale entre vie familiale et professionnelle. L'interaction entre vie professionnelle et fécondité fonctionne aussi à double sens. En effet, la naissance des enfants limite les femmes dans leur devenir professionnel comme la perspective d'une carrière limite la constitution d'une famille; puisque le temps féminin est caractérisé par une continuité entre vie professionnelle et vie familiale.

Non seulement le salaire des femmes est nécessaire et même d'autant plus indispensable que la situation économique est précaire, mais encore les femmes trouvent dans leur travail une valorisation et une occasion de contacts sociaux même lorsqu'elles exercent des professions peu qualifiées. Il est donc peu probable que le mouvement d'entrée des femmes sur le marché du travail se ralentisse, à moins d'une sérieuse aggravation des conditions de chômage dont les femmes sont les premières victimes.

Brancourt dans son article intitulé Stratégies professionnelles et organisations des familles, 1989, élucide ce qui construit le profil des trajectoires de ceux qui vivent en famille, explique la diversité des stratégies individuelles et la permanence d'un modèle familial où les hommes et les femmes investissent des espaces différents et complémentaires. Ainsi, à partir d'une recherche sur les conditions d'apparition et de développement de carrières féminines et masculines, elle propose des pistes d'analyse pour interpréter quelques unes des nouvelles composantes de la famille contemporaine. A travers les conditions familiales de développement de carrière des individus qui vivent en couple avec enfant, elle montre que les stratégies d'emploi du couple sont interactives. Ces interactions définissent d'une part la nature de l'investissement professionnel de chacun des conjoints. D'autre part, elles définissent le profil de distribution des rôles conjugaux. Ainsi, une forte liaison existe entre la logique de l'interaction et les formes et moyens de l'organisation domestique. Elle notifie par ailleurs que les stratégies professionnelles et leur dépendance dans les couples sont des dimensions à privilégier pour interpréter les modes d'organisation familiale. Malgré le fait que le contexte économique aujourd'hui oblige la femme à aller sur le marché de travail, l'éducation des enfants doit la préoccuper.

Ainsi donc, pour Durkheim dans son ouvrage Education et sociologie, 1992, l'éducation est une « socialisation méthodique et elle correspond au besoin pour toute société de s'assurer les bases de ces conditions d'existence ». L'auteur voit qu'elle s'opère dès la naissance, au sein de la famille, certes mais c'est à l'école qu'elle est systématisée de sorte que celle-ci devient le lieu central de la continuité sociale lorsqu'il s'agit de la transmission des valeurs, des normes et des savoirs. L'auteur a essentiellement étudié la socialisation des jeunes générations à l'école, au sein du « système scolaire ».

Pendant qu'il met l'accent sur l'école, Assaba quant à lui, dans son ouvrage Vivre et savoir en Afrique : Essai sur l'éducation orale en yoruba, 2000, met l'accent sur l'éducation non scolaire. Assaba montre que chez ces peuples, instruire n'est pas éduquer. Pour lui, l'instruction n'est qu'un moyen parmi tant d'autres permettant de former l'homme, c'est-à-dire l'éduquer. Pour les yoruba, s'instruire, c'est acquérir des connaissances livresques, ce qui n'est pas être éduqué. L'éducation vise toujours un idéal comme le dit aussi Aristote dans revue trimestrielle d'éducation comparée. Pour ce dernier, la finalité de l'éducation est identique à la finalité de l'homme. Toute éducation vise explicitement ou implicitement un idéal humain. Tous les auteurs cités, dans leurs majorité ne se sont pas attardés sur l'éducation des enfants dans les différentes recherches menées sur la conciliation de la vie professionnelle et celle familiale. Tous les parents en général et les mères salariées en particulier rêvent d'une bonne éducation pour leurs enfants. Pour ce fait, les femmes salariées développent des stratégies pouvant les aider à assurer l'éducation des enfants même quand elles sont absentes. Mais l'intérêt de ce travail de recherche est d'examiner, après analyse des grands axes identifiés, le dispositif organisationnel mis en place par les femmes enquêtées pour concilier efficacement leur travail à l'éducation de leurs enfants.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote