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Le rôle de la MONUC dans la protection des personnes civiles en situation des conflits armés

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par Fabrice MUDINGONDI KINGA
Université de Lubumbashi - Gradué 2009
  

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A. GENESE ET EVOLUTION HISTORIQUE DU DROIT INTERNTIONAL HUMANITAIRE

Il est admis aujourd'hui que le Droit suit les faits, plus qu'il ne les précède. C'est pourquoi l'histoire tient une place si importante dans l'étude des disciplines juridiques en Droit international humanitaire. Il s'avère nécessaire d'interroger l'histoire, à travers diverses civilisations et traditions afin de comprendre la forme actuelle de ce droit et surtout sa situation de mise en oeuvre.

En effet, comme le relève à juste titre Jean PICTET, « le Droit humanitaire a des racines plus profondes que l'ont cru longtemps des autres européens aux vues étroites, qui en plaçaient la naissance à la fin du moyen âge. En réalité, les lois de la guerre sont aussi anciennes que la guerre elle-même et la guerre aussi ancienne que la vie sur la terre ».

Et suivant cette ère très ancienne, renseigne Hans Peter GASSER, chaque fois que des différends entre tribus, habitants de vallées ou partisans de chefs rivaux ou d'autres formes primitives de l'Etat n'ont pas dégénéré en guerres d'extermination, on assiste à la formation (souvent constante) des règles dont le but était de freiner l'explosion de la violence.

Sous l'antiquité donc, on assista vers l'an 2000 avant notre ère au développement des cités et des relations entre les peuples. Le phénomène fut favorable à la naissance des règles applicables pendant la guerre et à la conclusion des traités de paix.

Diverses civilisations de l'ère qui ont connu l'écriture ne sont pas restées indifférentes face à ce phénomène. A titre indicatif, l'épopée indienne, des ouvrages religieux comme la Bible et le Coran, certaines règles comme le Code Manu fondement du droit et la morale des peuples de l'inde (200 avant Jésus-Christ) etc. ont apporté leur contribution à cet édifice.

Sous le moyen âge, le Christianisme, l'islam et la chevalerie contribuèrent à l'émergence des sentiments d'humanité et à la gestation du Droit humanitaire. On parle aujourd'hui encore d'esprit chevaleresque. Régulièrement des conventions ont également été établies entre belligérants pour règlementer le sort des personnes ; ce sont là des origines des conventions multilatérales actuelles. Mais de telles règles ont existé aussi dans des cultures qui ne laissaient pas des traces écrites.

En Afrique comme sur d'autres continents, un « droit de la guerre » était également connu et appliqué dans les conflits armés entre tribus et royaumes, compte tenu notamment des coutumes, du niveau de développement, des moyens de combat et de la mentalité propre à chaque peuple. Ainsi, dans l'Afrique traditionnelle, la guerre était déjà une institution organisée, avec déclaration de guerre, immunité de négociateurs, existence de zones d'asile et de trêve, traités du paix, etc.

De tout ce qui précède sauf quelques exceptions près, il est important de mentionner que jusqu'ici la règlementation des hostilités résultent des arrangements bilatéraux entre belligérants en présence. Les conventions internationales au sens actuel ne sont pas encore connues, le Droit international humanitaire demeure un droit coutumier.

Bien plus, il est aussi de devoir de préciser que ce sont les actes juridiques internes que les Etats émettaient qui par la suite ou mieux par habitude formeront une coutume de la guerre qui sera à la base de codification du Droit international humanitaire à la seconde moitié du XIXème siècle.

Le Droit international humanitaire tel qu'il existe aujourd'hui, universel et engendre partie codifié, nous le devons directement à deux personnes qui ont été toutes, deux, marquées par des expériences traumatisantes dues à la guerre : Henry Dunant et Francis Lieber. Pratiquement en même temps mais chacun ignorant apparemment l'existence de l'autre, Dunant et Lieber ont apporté de contributions essentielles à la conception et au contenu du Droit international humanitaire actuel.

Mais ce n'est pas porter atteinte à la mémoire de ces deux grandes figures que d'affirmer qu'ils ne sont pas les initiateurs de la protection juridique des victimes de guerre. Ils ont donc exprimé cette idée d'une manière nouvelle et plus moderne.

A l'initiative dudit comité, le Conseil Fédéral suisse convoqua une conférence internationale à Genève qui adopta le 22 août 1864 indique des conditions juridiques relatives à l'accomplissement des missions de services sanitaires en situations des hostilités. Ces services doivent remplir leur mission en toute impartialité, neutralité et indépendance à intérêt des militaires blessés dans les armées en campagne. Ils ont pour ce faire à arborer l'emblème de la Croix rouge sur fond blanc.

Par la suite, cette première convention est restée inchangée pendant plus de 40 ans, pour être ensuite remaniée en 1906 sur proposition du CICR, en fonction des expériences acquises au cours de plusieurs guerres. La première guerre mondiale a mis le Droit de Genève en rude épreuve, ce qui a conduit à une nouvelle révision en 1929. Quatre ans après la fin de la seconde guerre mondiale, ont ensuite été adoptées les quatre conventions de Genève développées pas différent protocoles dont les protocoles y annexés en I & II de 1977, la convention sur les armes classiques et les 3 protocoles y annexés en 1980.

Pour tout dire, ce ne sont ni les mauvais traitements infligés aux blessés, ni la mort d'individus sans défense qui ont le plus frappé Henri Dunant. Ce qu'il a bouleversé, c'est le manque absolu d'assistance aux blessés et aux mourants.

C'est ce qui justifie naturellement l'émission de tels voeux lesquels ont pu être concrétisés pour tenter de trouver tant bien que mal remèdes aux problèmes qui se posent.

Par ailleurs, une autre figure a également contribué à la maturation du Droit international humanitaire à savoir Francis Lieber juriste, émigrant allemand, installé aux Etats-Unis. Il recevra la demande du président Abraham Lincoln, celle de rassembler des règles relatives à la conduite des hostilités, singulièrement dans la guerre de sécession. Ceci aboutira à « instruction for the governement of armies of the United States in the Field » publiées en 1863, connues sous le nom de « code Lieber ».

L'oeuvre de Francis Lieber est à l'origine de deux développements importants. Tout d'abord, le « code Lieber » a servi d'exemple pour de futurs manuels militaires et instructions relatives du Droit de la guerre. Ensuite, les écrits du juriste, sont également à l'origine de la seconde évolution du Droit international humanitaire moderne qui a conduit à l'élaboration d'un corps des règles sur la conduite de la guerre.

Le premier résultat de cette approche a été un court traité interdisant l'utilisation de projectiles explosifs de moins de 400 grammes : la déclaration de Saint Petersburg de 1868.

En 1874, c'est la déclaration de Bruxelles qui établit la distinction entre combattants et non-combattants. Mais les résultats prodigieux vont sortir du développement du Droit des conflits armés avec la conférence de la Hayes sur la paix en 1899 et 1907. Ces conférences règlementent l'ouverture des hostilités, le statut de neutralité, le recours au gaz asphyxiant, le largage de ballons et étoffent les lois et coutume de la guerre maritime et de la guerre sur terre. En 1911, l'utilisation de l'aviation dans la guerre sera également règlementée, fort de l'évolution de la guerre entre la Turquie et l'Italie.

L'humanisation de la guerre se poursuit avec les conventions de Londres qui adoptées successivement en 1923, 1925 et 1929, améliorent le contenu des règles sur la guerre dans ce qu'elle prévient que ces règles ne sont d'application entre parties au conflit que lorsqu'elles les ont ratifiées.

En résumé, il sied de dire que Henry Dunant a joué un rôle considérable dans la maturation du Droit international humanitaire sous l'angle de Droit de Genève, c'est-à-dire, celui protégeant les victimes des hostilités alors que Francis Lieber l'a fait également pour le compte du Droit de la guerre ou Droit de la Hayes entendu là comme l'ensemble des règles régissant les hostilités. Les deux branches forment le Droit international humanitaire.

Actuellement, toutes les règles sont élaborées et vues sous les quatre conventions de Genève du 12 août 1949 et leurs protocoles additionnels du 08 juin 1977. Ceux-ci constituent les principales sources et donc la toile de fonds du Droit international humanitaire.

§2. Droit international des droits de l'homme

Le Droit international des droits de l'homme demeure intimement lié au Droit international humanitaire. Alors que ce dernier met en évidence la protection de l'être humain en situation des conflits armés et des catastrophes naturelles, celui-là se préoccupe de la protection des droits inhérents à la personne humaine. Par conséquent, il la protège à tout moment ou mieux tout au long de son existence voire même au-delà.

Les deux branches sont de nature et d'origine distincte et ont connu des évolutions différentes. S'il est vrai qu'il y a une interdépendance entre elles, la philosophie de l'une est différente de celle de l'autre. Cependant, le Droit international humanitaire est de plus en plus perçu comme faisant partie du Droit des droits de l'homme applicable dans les conflits armés.

L'interdépendance entre les droits de l'homme et le Droit international humanitaire a été soulignée lors de la conférence des Nations unies sur les droits de l'homme, tenue à Téhéran en 1968 l'on voit se dégager une tendance consistante, pour les Nations unies, à faire de plus en plus référence au Droit international humanitaire lorsqu'elle examine la situation des droits de l'homme (cfr. Résolution XXII portant « protection des droits de l'homme en cas de conflits armés », conférence internationale des droits de l'homme, Téhéran, 12 mai 1968).

En dépit de fait que le Droit international humanitaire tient pour source essentiellement les quatre conventions de Genève et leurs protocoles additionnels qui traitent de manière spécifique et très détaillé la protection des droits qui traitent de manière spécifique et très détaillée la protection des droits humains en période des conflits armés, disons que tous ces textes se fixent pour objectif commun la personne humaine et le respect de la dignité humaine.

Dans le présent examen de la branche soeur du Droit international humanitaire qui est le Droit international des Droits de l'homme, il sera question de donner une acception à ce terme, d'analyser ses sources, sa genèse, son évolution historique, ses mécanismes de mise en oeuvre voie quelques problèmes spécifiques qui lui sont liés sur le plan africain.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote