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La co-infection par le virus de l'immunodéficience humaine et le virus de l'hépatite B:étude du profil épidémiologique et déterminants dans le district sanitaire de Bukavu

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par Pierre Prince LUNJWIRE MULEMANGABO
Université catholique de Bukavu - Master en santé publique 2010
  

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CONCLUSION

L'étude de la co-infection VIH/VHB recherchait à établir les profils épidémiologiques et les déterminants de la co-infection VIH/VHB à Bukavu.

Il s'agissait d'une étude analytique de cohorte rétrospective. Les paramètres et les caractéristiques sociodémographiques, ceux liés à l'état immunitaire des PVVIH et à la vaccination contre le virus de l'hépatite B ont été analysés. Les facteurs de risque de l'hépatite B ont été recherchés au moyen d'une comparaison entre patients VIH+ séropositifs au HBS (255) et ceux ayant des résultats d'HBS négatifs (215).

La modélisation du risque d'hépatite B dans la population des PVVIH a été réalisée dans une régression logistique multiple. Une valeur inférieure à 0,05 définissant le seuil de signification.

A l'issue de cette étude, il apparaît que :

· La recherche de l'hépatite B n'était réalisée qu'auprès de 10,1% des PVVIH ;

· Les PVVIH co-infectées ne reçoivent pas d'ARV spécifiques pour le traitement du VIH et du VHB mais sont sous monothérapie anti VHB, ce qui est dangereux pour leur avenir thérapeutique ;

· La transfusion sanguine, les rapports sexuels non protégés et le tatouage n'ont pas été retenus comme des facteurs de risque tant par l'analyse univariée que par la multivariée ;

· L'immunodéficience profonde (LT CD4 > 200 elt/mm3), les stades OMS (III et IV), le sexe et l'âge ne semblaient pas affecter significativement le risque d'hépatite B, contrairement aux données de la littérature ;

· Le fait d'être marié opposé au célibat et l'absence de la vaccination versus la vaccination contre l'hépatite B constituent des facteurs de risque de l'hépatite B dans la population des PVVIH de Bukavu.

Le profil épidémiologique de la co-infection VIH/VHB est donc celui d'un patient VIH+, de 39 ans d'âge moyen, de sexe féminin, non vacciné contre l'hépatite B, d'état civil marié.

Vu le design de cette étude et la méthode d'échantillonnage, les autres facteurs de risque ne pouvaient clairement se dégager. Elle a cependant le mérite de poser les jalons des études d'incidence et des études expérimentales sur la co-infection VIH/VHB à Bukavu.

RECOMMANDATIONS

A la lumière de nos conclusions, les recommandations suivantes méritent d'être formulées :

· Au Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) : Coordination Nationale et Pro vinciale

- De considérer l'hépatite B comme une infection majeure qui touche les PVVIH et de mettre sur pied des stratégies appropriées pour son contrôle ;

- De faire un consensus national sur la prévention, le dépistage et la prise en charge de la co-infection VIH/VHB ;

- D'accroître l'accessibilité des PVVIH aux moyens diagnostics, thérapeutiques et de suivi de la double infection VIH/VHB ;

- De favoriser la recherche sur le VIH et les hépatites.

· Aux CTA et aux Centres de prise en charge des PVVIH/SIDA :

- De renforcer des messages de prévention pour prévenir la contamination par le VHB chez les PVVIH ;

- De rechercher systématiquement une infection à VHB lors de la découverte d'une infection à VIH ;

- D'assurer le maintien d'une surveillance sérologique régulière au moins une fois l'an, chez les PVVIH négatives exposées ;

- De vacciner contre le VHB les patients non immunisés. Les PVVIH non répondeuses à un premier protocole vaccinal devraient être revaccinées ;

- D'évaluer l'atteinte hépatique et la fibrose. Il faut pour cela des tests biochimiques explorant la fonction hépatique, des tests anatomo pathologiques et même des examens d'imagerie médicale ;

- La décision de l'indication du traitement de l'hépatite B chez les PVVIH se passera dans le cadre d'une concertation pluridisciplinaire ;

- Rechercher la pluri infection VIH/VHB/VHC/VHD/VHA ;

- La stratégie thérapeutique suivante nécessiterait d'être évaluée :
> Le dépistage et le traitement précoces du VIH et du VHB ;

> Le 3TC plus le TDF ayant une action anti VHB et anti VIH, les trithérapies antirétrovirales doivent intégrer le traitement concomitant et efficace du VIH et du VHB ;

> La monothérapie anti VHB devrait être évitée ;

> Une évaluation particulière et des traitements adéquats devraient être proposés aux femmes VIH+ en âge de procréation étant donné le risque de transmission verticale des deux virus ;

> Toute personne sans aucun marqueur du VHB doit être vaccinée contre le VHB et les patients Ag HBS+ doivent être traités pour leur infection à VHB ;

> Une surveillance au moins trimestrielle des transaminases et de la CV du VHB doit être réalisée. La recherche de l'Ag HBS doit être faite tous les 6 mois pour apprécier une perte de ce marqueur puis l'acquisition des anticorps anti HBS ;

> Il faudrait assurer l'accès aux conseils de prévention de l'hépatite B aux PVVIH.

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