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La radio au mali

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par Pierre Gancel
Science Po Bordeaux - 0 2004
  

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    Pierre Gancel.

    Sociologie Politique dans les Pays du Sud. Mme Céline Thiriot

    2012

    La radio au Mali:

    Comment un média traditionnel a permis le

    développement d'une démocratie nouvelle ?

    Sommaire :

    I. La radio est un media particulierement adapte pour promouvoir l'education et donc la politisation de la societe malienne.

    A/ La radio est un outil de développement qui convient aux besoins des populations rurales africaines.

    1/ La singularité de la radio explique son utilisation intense en zones rurales. 2/ La radio favorise le développement.

    3/ Les méthodes éducatives originales de la radio.

    B/ La radio fait la promotion de la démocratie et utilise les nouvelles technologies pour encourager la participation citoyenne.

    1/ La radio fait la promotion de la démocratie.

    2/ La radio utilise les nouvelles technologies pour encourager la participation citoyenne. 3/ Internet a mis fin au monopole sur l'information.

    II. La democratie malienne s'est construite en cultivant la liberte d'expression par la liberalisation des ondes.

    A/ Mettre fin à la dictature du micro et libéraliser les ondes, afin de diminuer toutes interferences au processus démocratique.

    1/ La démocratisation a engendré la libéralisation des ondes.

    2/ Le pluralisme médiatique contribue au développement démocratique.

    3/ Les radio sont devenues des gardes fous démocratiques.

    B/ Cette exception radiophonique donne au quatrième pouvoir malien une portée singulière dans une jeune démocratie.

    1/ La liberté d'émission.

    2/ Peut il y avo ir véritablement des médias libres ?

    3/ Des novices aux commandes d'un média de ma»tre

    Introduction:

    << La voix est considérée comme un signe clé de la franchise émotionnelle, de l'authenticité et de l'intimitéÈ (Kunreuther 2006, p.323).La radio, le média de la voix par excellence, reste donc auréolée d'un véritable mystère, d'une force de persuasion inégalable. C'est ainsi que le 30 Octobre 1938, Orson Welles fit trembler l'Amérique par son interprétation réaliste de <<La Guerre des Mondes È. Bien que le poste de radio soit devenu un objet familier, la diffusion d'un univers de sons et de paroles demeure recouverte d'une part d'inconnu. Le grand public ne s'interroge pas sur l'élaboration de la matière sonore, il se contente de recevoir le message qui lui est transmis (Richard 1985, p.1).

    Comment ne pas s'alarmer face au pouvoir et au danger que représente un tel outil? Les régimes totalitaires saisirent d'emblée la portée de ce média capable de transporter les émotions et le charisme par delà les distances. Ainsi Goebbels déclarait en 1933 : << La radio sera au vingtième siècle ce que la presse fut au dix-neuvième È (Malanowski 2011, p.109).

    A l'instar du télécran imaginé par George Orwell dans <<1984 È, la radio devint dans l'Allemagne des années trente l'outil de propagande suprême. Vantant jour et nuit la puissance du régime et subissant une censure permanente; la radio permit au Führer de haranguer les foules jusque dans leurs foyers. Dès lors on comprend mieux l'assertion de Marshall McLuhan selon laquelle Hitler n'aurait pas existé sans la radio (Cheval, p.21).

    Pourtant dès 1933, à travers ses <<Fireside chats È, Roosevelt se servait aussi de la radio pour engager directement chaque auditeur dans un rapport d'intimité personnelle (Cheval 2006, p.17). La radio peut donc aussi être percue comme un instrument favorable à la démocratie. En effet, le discours du 18 Juin 1940 du général de Gaulle appelant à la Résistance reste un symbole de lutte contre l'oppression par les ondes.

    Intrinsèquement la radio n'est donc ni autoritaire, ni démocratique. Comme toute invention, son usage dépend de celui qui la contrôle. Ainsi en Afrique, la radio est paradoxalement à la fois un vecteur de démocratisation, mais aussi un outil aux mains des dictatures. Si la radio a d'abord été un des instruments de l'ère coloniale et de ses transformations (Tudesq et Nédélec, p.177), elle a aussi été utilisée afin de semer la discorde entre les communautés. En effet en 1993 lors du génocide Rwandais, le régime d'Habyarimana s'est servi de la station des << Milles CollinesÈ pour attiser la haine raciale envers les Tutsis (Fouda 2009, p.203). De plus, les radios nationales ont longtemps été

    contrôlées par les dirigeants des régimes autoritaires comme au Gabon (O. Bongo), en Côte d'Ivoire (Houphouët Boigny), ou au Burkina Faso (Camparé).

    Néanmoins dans les années 1990 la radio a été l'instrument des démocratisations des nations Africaines comme le Cap Vert, le Sénégal, le Botswana ou le Mali (Colloque de Radio Popolare 2005).

    Il est diff icile de concevoir que la radio, percue comme un vieux média dans les démocraties Occidentales, puisse avoir un tel impact. Cependant l'influence de la radio dans les sociétés Africaines aujourd'hui est tout simplement sans précédent. Lorsque en 1966 Marcomer (p.130) liste les moyens d'information au Cameroun par ordre d'importance, il relève premièrement les conversations (entre passants, voyageurs, familles, voisins, etc.), puis le tam-tam (pour les nouvelles locales !), et enfin la radio. Dès lors, on comprend mieux l'observation du rapport MacBride (1980):

    Ç Dans les pays en développement, seule la radio peut être qualifiée de moyen de communication de masse. Aucun autre moyen de communication ne peut atteindre autant de personnes à la fois aussi efficacement, aux fins d'information et d'enseignement, de diffusion de la culture et de récréation. È

    La singularit é de la radio en Afrique est donc un objet d'étude particulièrement intéressant. D'autant plus que la libéralisation des ondes et la multiplication des stations se sont réalisées en corrélation avec le processus de démocratisation. C'est au Mali que ce phénomène a été le plus marqué. Alors qu'il n'existait qu'une seule antenne officielle inféodée à Moussa Traoré en 1991, on compte en 1997 pas moi ns de 52 stations de radios (Tudesq 2002, p.52). Si la radio a accompagnée la mise en place d'institutions démocratiques au Mali, elle a surtout entrainée le développement de véritables pratiques démocratiques au sein de la population et des élites politiques. Le Mali est en effet un des pays africains qui a le mieux réussi sa transition démocratique.

    Comment donc ce média traditionnel a-t-il permis le développement d'une démocratie nouvelle? Si la radio est un média particulièrement adapté pour promouvoir l'éducation, et donc le développement de la démocratie malienne, cette dernière s'est aussi construite en cultivant la liberté d'expression par la libéralisation des ondes.

    I. La radio est un média particulièrement adapté pour promouvoir l'éducation et donc la politisation de la société malienne.

    A/ La radio est un outil de développement qui convient aux besoins des populations rurales africaines.

    1/ La singularité de la radio explique son utilisation intense en zones rurales.

    La radio peut être utilisée facilement et économiquement pour atteindre des régions isolées et pour communiquer dans les nombreuses langues vernaculaires (langue parlée au sein d'une communauté) souvent sans écriture (Rapport MacBride1980). La radio contourne le problème de l'analphabétisation, en particulier dans les langues dominantes. Elle peut ainsi permettre l'expression directe des langues vernaculaires, devenant de fait un instrument de défense du pluralisme culturel, avec ses valeurs démocratiques induites. Marcomer (1966, p.106) rapporte dans un de ces entretiens le témoignage de cette confiance rare accordée à la radio.

    << Quand on parle notre langue, on comprend bien tout, on a plus confiance É Quand on voit que la radio s'efforce de nous parler dans la langue Ewondo, ça nous fait trop plaisir, on sait qu'elle cherche à nous et parler que c'est à nous qu'elle s'adresse, pour notre bien.È

    La langue officielle du Mali est le français, néanmoins le bambara est la langue la plus parlée (50%), devant le peul (10%), le dogon (7%), le songhay (6%) ou le soninké (6%) (Konaté et. al. 2010). Seules des radios communautaires peuvent s'adresser à des communautés rurales ne parlant pas nécessairement la langue dominante. Or au Mali, 67% de la population est rurale et 74% population est analphabète (cf Annexe 1). Les avantages inhérents à la radio sont donc évidents. De plus, les faibles coüts d'investissements nécessaires à l'installation d'une radio, ajoutés à sa capacité à émettre jusque dans des zones isolées, expliquent le succès des radios communautaires.

    L'Unesco a d'ailleurs récemment publié un rapport intitulé <<Les médias communautaires: manuel de bonnes pratiquesÈ (Unesco 2011) qui souligne le rTMle prédominant de la radio dans les pays en voie de développement. Le succès de la radio

    communautaire « Daande Duwansa » dans la région de Mopti au Mali est un parfait exemple. Emettant dans un rayon de 125 Km en utilisant l'énergie solaire, l'existence de « Daande Duwansa » a entrainé la multiplication du nombre de postes de radio dans les villes et les villages voisins par deux (Tudesq 2002, p.166). Parmi les présentateurs on trouve un jeune paysan, un ancien moniteur d'alphabétisation et une ancienne infirmiére qui partagent leur savoir. Ainsi, 80% de ses programmes parlés concernent l'éducation, l'agriculture, ainsi que les questions sociales et les annonces locales.

    2/ La radio favorise le développement.

    La radio permet de transmettre des connaissances utiles aux populations. Les télécommunications sont considérées aujourd'hui comme une des plus puissantes forces motrices du changement économique et social (Tusamba 1986, p.138). Or, c'est quand un individu acquiert une plus grande autonomie au quotidien qu'il peut se permettre de se préoccuper de politique.

    Ainsi, la première radio Malienne « Kayes » a été créée en 1987 pour la formation au développement rural. Alors qu'elle émettait sans autorisation avec le soutien de deux ONGs Italiennes (Tudesq p.87, 1998), cette chaine à inspiré un véritable mouvement puisque de nombreuses initiatives locales ont suivi : Radio Foko à Ségou, Radio Kenedougou à Sikasso, Radio Kuyirimé à Koutiala (Tudesq 2002, p.52)É

    En 1975, le présentateur pour la BBC George Atkins, alors en voyage en Zambie, a réalisé le besoin de connaissances agricoles des populations rurales Africaines. Il a ainsi mis en place le réseau « Farm Radio » pour résoudre les problèmes de sécurité alimentaire propres aux petits agriculteurs, notamment en les aidant à diversifier leur production alimentaire, à améliorer la gestion de leurs terres et à limiter les pertes post-récoltes. Aujourd'hui, le réseau « Farm Radio » est partenaire de plus de 400 radios, présentes dans 38 pays africains, dont le Mali. Indirectement la radio permet donc d'améliorer le niveau de vie des populations, et est donc propice à une politisation de la société.

    3/ Les méthodes éducatives originales de la radio.

    La radio joue aussi un rTMle éducatif au sein des sociétés africaines. Là oil l'enseignement primaire et secondaire a fait défaut, il revient aux médias de participer à

    l Õ éducation des populations et à lÕémergence des valeurs citoyennes. Ainsi les travaux de Kuenzi (2006, pp.1-31) ont démontrés lÕimpact considerable de lÕéducation dite Ç non formelle È en Afrique. Les prix des journaux étant relativement élevés et la plupart des villages nÕayant pas lÕélectricité, se sont les transistors qui effectuent cette t%oche. Les piles ou batteries peuvent en effet alimenter une petite radio des semaines durant. La mise en place de Ç Clubs dÕécoute de radio È illustre bien ce rTMle éducatif. Cette sphere publique au sein des communautés entraine dÕailleurs des discussions sur des sujets de développement socio- économiques tels que : le Sida, la sante, lÕagriculture et la politique (Mchakulu 2007, pp.251 - 265) .

    La multiplication des pieces de Ç radio théâtre » éducatives est certainement lÕélément le plus surprenant du rTMle de la radio en Afrique. Afin dÕinciter les populations à mieux gérer leur Ç planification familiale È, plusieurs radios mettent en place des series radiophoniques divertissantes et pédagogiques. La radio de Tanzanie diffuse depuis 1993, un Ç soap opera È Ç Let's move with the Times È qui sensibilise les auditeurs aux problemes du Sida (Tudesq 2002, p.185). Everett (1999, pp.193-211) et Valente (1994, pp.96-100) ont effectué des etudes qui démontrent que ceux qui écoutent ces pièces de thé%otre radiophoniques ont une plus grande connaissance des méthodes contraceptives et une attitude plus positive à propos de leur planification familiale.

    Les vertus éducatives des radios africaines sont telles, que le Ministere de lÕéducation nationale du Mali a mis en place un programme de formation à distance des enseignants par la radio (FIER). LÕétude de Coumaré (2008) démontre que ce dispositif entraine des changements positifs dans les démarches pédagogiques des enseignants. Le radio permet donc non seulement dÕinstruire les populations rurales, mais aussi dÕaider les instituteurs à mieux enseigner. Par consequent la radio participe à un processus dÕéducation de la population qui ne peut être que bénéfique à la democratisation de la société.

    B/ La radio fait la promotion de la démocratie et utilise les nouvelles technologies pour encourager la participation citoyenne.

    1/ La radio fait la promotion de la démocratie.

    Mattes et Bratton (2007, pp.192-217) décrivent de la sorte les deux étapes clefs de la prise de conscience citoyenne:

    << Premièrement, les gens prennent conscience des institutions démocratiques à travers la connaissance des affaires publiques. Puis, les gens en apprennent d'avantage sur la démocratie à travers l'expérience directe de la performance des gouvernements. >>

    La radio , en informant la population sur les affaires courantes et sur les actes du gouvernement remplit cette fonction dans les soc iétés africaines bénéficiant de la liberté d'expression. Mais, là aussi la mise en place de pièces de théâtre radiophoniques entra»ne une prise de conscience citoyenne inhabituelle.

    Ainsi Martins (2003, pp.95-105) rapporte l'expérience la <<African Drama Radio Association >> et de son émission <<Rainbow City >>, qui encourage de facon pédagogique à la participation démocratique. Les situations présentées décrivent les différentes facons de revendiquer ses droits civiques. Par exemple, les person nages de la pièce enseignent aux auditeurs les avantages d'une action collective. L'action collective soulève en effet la question de la bonne gouvernance et de la responsabilité indirecte du peuple. En favorisant la compréhension des principes fondamentaux de la démocratie, cette pièce encourage donc les pratiques citoyennes et souligne la responsabilité des dirigeants politiques.

    En outre, plusieurs initiatives radiophoniques faisant l'apologie de la démocratie ont récemment émergées en Afrique. Le projet de <<Search for Common Ground Radio for Peacebuilding>> s'efforce ainsi d'améliorer les connaissances et le niveau de compétences des journalistes et des professionnels de la radio. De même, la Radio de l'Afrique occidentale pour la démocratie (WADR) est une cha»ne de radio transnationale créée en vue de promouvoir la bonne gouvernance et la participation de la société civile dans les pays d'Afrique occidentale. Installée à Dakar depuis 2005, la WADR compte 26 cha»nes de radios qui émettent en français et en anglais dans sept pays différents (Bénin, Guinée, Sénégal, Liberia, Sierra Leone, Mali et Côte d'Ivoire).

    2/ La radio utilise les nouvelles technologies pour encourager la participation citoyenne.

    A lÕoccasion dÕune conference, Bertolt Brecht (1932, p.137) a declare que :

    Ç La radio pourrait etre le plus formidable appareil de communication qu'on puisse imaginer pour la vie publique, un énorme système de canalisation, ou plutTMt, elle pourrait l'être si elle savait non seulement émettre, mais recevoir, non seulement faire écouter l'auditeur, mais le faire parler, ne pas l'isoler, mais le mettre en relation avec les autres. Il faudrait alors que la radio, abandonnant son activité de fournisseur, organise cet approvisionnement par les auditeurs eux-mêmes È

    Avec lÕapparition de la téléphonie mobile, les radios africaines ont realise le souhait de Brecht. Gr%oce aux appels téléphoniques, aux SMS et aux MP3, les radios sont au plus pres de leurs auditeurs. Dans sa these Byrne (2011) démontre que la collaborat ion transversale entre lÕhTMte de lÕémission radio, lÕauditeur au telephone et le public à lÕécoute, contribue à créer une veritable Ç citoyenneté contemporaine È.

    Un rapport de Ç Farm Radio È intitulé Ç Comment les nouvelles technologies changent la radio rurale en Afrique È (2011) souligne cette evolution. Les stations de radio deviennent progressivement des outils de communications participatives. Elles sensibilisent leurs auditeurs à ces nouvelles formes dÕinteractions en les contactant par SMS, (Annexe 2). Le rapport montre que les populations rurales participent volontiers aux débats, et que les plus fideles auditeurs ont une bien meilleure connaissance des enjeux politiques (Annexe 3).

    LÕétude de Sanou et Dembele (2010, p.1-3) confirme cette tendance à partir de lÕexpérience des Centres locaux dÕinformation et de communication (CLIC) et des Centres multimédias communautaires (CMC) au Mali. La société malienne paraissait jusque là peu réceptives aux nouvelles technologies. Toutefois, Sanou et Dembele ont montre que la population a en réalité assimilées ces nouvelles technologies avec une surprenante rapidité. Les usages de participation citoyenne mis en place au niveau local sont en fait un modele de cooperation démocratique.

    3/Internet a mis fin au monopole sur l'information.

    Bien que les connexions internet soient inaccessibles aux populations rurales, la multiplication des cybercafés dans les villes a bouleversé le rapport à l'information. D'abord, internet a permis d'augmenter l'audience des radios africaines au delà des distances, puisque celles-ci ne sont plus limitées aux ondes courtes. Cela a eu pour effet d'augmenter radicalement le nombre de stations radios accessibles aux populations urbaines. Ainsi au Sénégal depuis 2000, 95% des radios FM s'écoutent via le net (Ndiaga 1997, p.65).

    Cette ouverture a d'ailleurs mis fin au monopole des radios étrangères sur l'information. Ainsi Radio France International ou British Broadcasting Corporation ne détiennent plus les clefs du savoir. Aux yeux des élites, ces radios internationales apparaissaient souvent plus crédibles que les médias nationaux (Tudesq et Nédélec 1998, p.179). Si les radios internationales conservent un rTMle primordial dans les pays oü il n'y a pas de radio africaine indépendante (Tudesq 2002, p.156), dans les pays oü il y a des radios nationales indépendantes leur audience baisse.

    Cette réappropriation de la confiance dans les médias nationaux par les populations n'est pas anodine. Ainsi l'émergence de radios maliennes en tant que véritables organes nationaux d'informations est une avancée significative. Elle induit une plus grande implication de la population pour les affaires courantes, une plus forte volonté de s'informer. La présence de journalistes maliens au micro, ne parlant pas en anglais ou en francais, mais bien dans une langue locale, rétablit le lien d'intimité inhérent entre la radio et ses auditeurs (Boulch 2003). Le sentiment d'appartenance nationale s'en trouve renforcé et c'est la participation politique malienne qui en a le plus bénéficiée.

    II. La démocratie malienne s'est construite en cultivant la liberté d'expression par la libéralisation des ondes.

    A/ Mettre fin à la dictature du micro et libéraliser les ondes, afin de diminuer toutes interférences au processus démocratique.

    1/ La démocratisation a engendré la libéralisation des ondes.

    L'installation de la démocratie a été propice au développement des radios au Mali. Après la chute du régime de Moussa Traoré en 1991, le Mali a vu l'émergence d'une dizaine de radios privés (Tudesq et Nédélec, p.159): Radio Bamakan (Ç la voix du ca
    ·man È), soutenue par le futur président Adema, apparut sur la bande FM le 13 Septembre 1991 ; puis Radio Liberté, qui fut créée la méme année ; Radio-Kayira appartenant au parti d'opposition ; Radio Kledu (radio commerciale); Fréquence 3 (radio associative) ; Radio Tabalé (radio associative) et bien d'autresÉ

    On estime ainsi que dès 1994, près de 90% de la population Malienne tient son information de la radio (Colloque de Bamako 1994, p.66). Cette multiplication des chaines de radios s'est par ailleurs accompagnée d'une augmentation considérable du parc de radios. Ainsi de 1982 à 1998, le nombre de postes de radios présent au Mali est passé de 300 000 à plus de 1,6 million (Tudesq 2002, p.110). Enfin, les radios ont continué à se développer sur l'ensemble du territoire et on compte aujourd'hui près de 300 radios au Mali.

    2/ Le pluralisme médiatique contribue au développement démocratique.

    Ç C'est de la qualité de l'information que dépend la qualité de la démocratie. Quand la première se dégrade, la seconde ne tarde guère, elle méme, à s'ab»mer.È Cette citation d' Ignacio Ramonet (1996) rappelle l'importance du rTMle des médias dans le bon fonctionnement d'une démocratie. Or dès 1993 au travers de la déclaration de Bamako, le Mali a souligné l'importance qu'il attachait aux médias. L'un des premiers principes de la déclaration de Bamako déclare d'ailleurs (Colloque de Bamako 1994, p.101): Ç Le pluralisme radiophonique est un élément essentiel de l'approfondissement des processus démocratiques en cours.È

    Le Mali a été un pionnier en Afrique de lÕOuest de la libéralisation de la radio (Tudesq, p.87, 1998). A titre dÕexemple le Mali a vu la creation en 1995 dÕune radio islamique Ç La voix du Coran et du Hadih È et dÕune radio spécialement dédiée aux femmes (Ç La voix des femmes È). En 2003 le Mali a de nouveau confirmé son attachement à lÕindépendance des médias en organisant à Bamako le quatrieme festival Ç des ondes de la liberté È.

    3/ Les radio sont devenues des gardes fous démocratiques.

    LÕimportance de la radio est mise en evidence par le rTMle quÕelle joue lors des crises politiques. Ansah (1985, p.21) affirme même que la réussite dÕun coup dÕEtat est déterminée par Ç qui obtient le contrTMle de la station de radio nationale È. Lors des elections, la presence des stations de radio permet dÕempêcher la falsification des résultats électoraux et leur donne en outre une plus grande crédibilité (Tettey 2004, p.225). Ainsi au Sénégal lors des elections présidentielles de 2000 de nombreuses radios (associatives pour la plupart) avaient envoyé des correspondants dans les bureaux de vote. Ils annoncaient les résultats directement depuis les communautés locales gr%oce à leurs portables avant les chiffres officiels (BBC News 21/03/2000).

    Par ailleurs, les radios réussissent à faire valoir leur droit de parole et leur indépendance. Refusant dÕobéir à lÕordre de la police dÕarrêter leur emission, les responsables de Radio Bamakan au Mal i ont négocié avec le gouvernement de transition, puis ont repris leurs emissions le 13 Septembre 1991 (Tudesq 2002, p.53). De même, en octobre 1993, Radio Badenya au Mali a dénoncée lÕattitude des forces publiques qui ont passé à tabac un camionneur en infraction. La station a été mise à sac et a dfi interrompre ses programmes pendant deux mois. Néanmoins, la radio a revue le soutien de la population locale et les autorités centrales on finalement sanctionné les casseurs (Tudesq 2002, p.146). En somme on constate quÕau Mali des relations symbiotiques se sont noués entre le processus démocratique et la libéralisation des ondes. Si cÕest la démocratie qui a permis la naissance des radios, ce sont les radios qui ont donné véritablement vie à la démocratie malienne.

    B/ Cette exception radiophonique donne au quatrième pouvoir malien une portée singulière pour une jeune démocratie.

    1/ La liberté d'émission.

    L'exception médiatique malienne provient avant tout d'une législation particulièrement favorable. Au Mali les médias publics ont été érigés en établissements publics à caractère administratif (EPA), dont la gestion financière est soumise aux règles de la comptabilité publique. Or, l'EPA n'a pas pour objectif la réalisation de bénéfices, mais la satisfac 1 er

    tion de l'intérêt général (Article de la loi n°92 -021/AN-RM, portant sur la création

    de l'ORTM). Les textes autorisent donc Ç la création libre de services privés de radiodiffusion sonore par voir hertzienne terrestreÈ (Tozo 2005, p.109). Il n'y aucune limite à cette liberté de création autre que le respect de la personne humaine et de l'intérêt public. Cette liberté est seulement tempérée par le Conseil supérieur de la communication qui est chargé de l'attribution des fréquences de la bande FM (Tudesq 2002, p.53). Crée le 24 Décembre 1992, ce conseil est dépendant du ministère

    de l'Intérieur et peut retirer à une chaine le droit d'émettre uniquement si (Colloque de Bamako 1994, p.61) :

    - la diffusion des émissions porte atteinte aux mÏurs ou au développement harmonieux des couches sensibles de la population.

    - les émissions incitent à des crimes et délits de caractères racial, régionaliste ou religieux.

    La liberté des radios maliennes est donc presque totale dans les textes. En réalité, cette liberté va même au delà, puisque le gouvernement laisse émettre librement des dizaines, si ce n'est des centaines de radios non officielles (Myers 2000, p.93). Fonctionnant depuis des radios portables trafiquées pour émettre des signaux sur un ou deux kilomètres, les radios pirates sont foisons au Mali. Parfois la gendarmerie intervient pour les fermer, comme à Tori en 1993 dans le Bankass. Ainsi le Mali serait de ce point de vu presque plus démocratique que bon nombre de démocraties o ccidentales, oü les conditions pour mettre en place une radio sont drastiques et où toute émission d'ondes sans autorisation est sévèrement punie par la loi comme l'a illustré Richard Curtis (2009).

    2/ Peut-il y avoir véritablement des médias libres?

    Il convient cependant de modérer cette vision idyllique d'une liberté totale accordée aux radios maliennes. En Février 1994 la Radio Kayira a été fermée par le gouvernement à la suite d'une transmission lors de laquelle le leader de l'opposition a qualifié le gouvernement d'incompétence (Ogbondah, p.66). De plus, en Septembre 1997, deux intervenants de radio Kayira ont été arrétés parce qu'ils étaient membres d'un parti d'opposition. Des employés d'autres radios (Kledu et Guintan) ont aussi été soumis à des harcèlements la méme année (Tudesq 2002, p.147). Sans remettre en question la liberté de paroles des radios au Mali, ces interventions montrent que les médias ne se sont pas totalement affranchis de la tutelle du pouvoir politique. Si elles démontrent la limite de l'indépendance des radios maliennes, ces interventions prouvent surtout qu'il n'y a pas d'accords indirects entre les radios et le pouvoir politique comme c'est le cas dans d'autres pays africains (Walle 2003, p.312).

    Peut-on vraiment appliquer des critères de liberté d'expression propres aux vieilles démocraties occidentales à un pays qui a achevé sa transition démocratique il y a moins de vingt ans et dont 47% de la population vit sous le seuil de pauvreté (Banque Mondiale 2012)? En outre, dans ses vieilles démocraties la liberté des médias n'est pas non plus totale, loin de là. Serge Halimi (1997) démontre ainsi que les rapports de connivence entre les pouvoirs politiques, économiques et médiatiques se multiplient dangereusement en France. L'indépendance, l'objectivité, et le pluralisme des médias francais s'en trouvent clairement amoindris. Les rouages du système politique et démocratique semblent rouillés par une censure insidieuse (Pierre Carles, 1998) et un contrôle tacite du politique (Bulteau 2010, pp.132-39). Dès lors, la spontanéité et la fra»cheur des radios maliennes apparaissent sous un autre jour. En effet, si ces radios sont d'avantage subordonnées au pouvoir politique que dans les pays occidentaux. Elles sont en revanche bien plus affranchies des pressions de la sphère économique, et donc d'une certaine facon plus libres.

    3/ Des novices aux commandes d'un média de maître.

    Toutefois, on décèle des faiblesses dans le fonctionnement de ces radios. L'afflux de journalistes sans qualifications et la création spont anée de radios amatrices a entrainé une déprofessionnalisation du secteur médiatique (Perret 2005, p. 24). Ce manque de professionnalisme est surtout ressenti dans les zones urbaines, où les exigences éditoriales et techniques des populations sont plus élevées.

    Les statistiques reflétent le caractére amateur des stations de radios maliennes. Lors de lÕétude réalisée par Ç Farm Radio È (2011), 50% des présentateurs radio interrogés au Mali avaient moins de trois ans dÕexpérience (cf. Annexe 4). De plus, la moitié des présentateurs interrogés avaient arrêté leurs etudes après les classes primaires (cf. Annexe 5). Néanmoins, il faut garder en tete que ces jeunes sont nés en même temps que ces radios pour comprendre leur manque dÕexpérience. CÕest justement le dynamisme non canalisé de la proliferation radiophonique qui fait à la fois la force de la liberté dÕexpression malienne, mais aussi sa faiblesse.

    Si dans la forme, la production radiophonique malienne souffre dÕun manque de moyens et de savoir-faire, dans le fond elle brille par lÕintelligence de sa démarche. DÕune part les radios locales sÕefforcent de propager les conseils et les innovations utiles aux populations rurales ; dÕautre part les radios communautaires cherchent à véhiculer un message dÕappartenance et de prise de conscience citoyenne forte. CÕest donc un message plein de vitalité et dÕoptimisme qui semble résonner par la voix des ondes. Comment ne pas opposer ce message à celui souvent véhiculé par la télévision ? Edward Murrow (1958) avait déjà mis en garde la société américaine contre lÕinquiétante propriété apathique du tube cathodique :

    « Nous sommes opulents, gras, embourgeoisés, et suffisants. Nous avons une allergie viscérale de l'information dérangeante ou inquiétante. Nos media de masses reflétent cela.

    A moins que nous ne délaissions notre surabondance, que nous ne reconnaissions que la télévision est principalement utilisée pour distraire, tromper, amuser et isoler, alors la télévision, et ceux qui la financent, ceux qui la regardent et ceux qui la font ne seront que l'ombre d'eux -mêmes et il sera trop tard. È

    La radio est un media capable dÕÇ enseigner, dÕéclairer et même dÕilluminer È (Murrow 1958). CÕest dÕailleurs lÕutilisation quÕen fait la population malienne. Nous avons certainement quelque chose en apprendre.

    Conclusion:

    << Dans un univers de 600 chaines, il peut para»tre étrange de considérer la radio comme un moyen d'intervention critique dans nos sociétés actuelles (Augaitis et Moser 1994, p.1) >>. Pourtant, au Mali, le 29 Avril 2012, lors de l'élection présidentielle qui verra la fin du second mandat d'Amadou Tourmani Touré, il est certain que la radio jouera bien un rTMle critique.

    En étudiant les critères de démocratisations énoncés par << The Institue for Democracy and Electoral Assistance>> (2001, p.5), il appara»t que la radio participe simultanément à un double processus démocratique. Premièrement, la radio permet le développement des valeurs et des principes démocratiques (ex : << la participation >> via l'éducation), mais elle encourage aussi le bon fonctionnement des institutions démocratiques en assurant la libre information et le pluralisme médiatique. En libéralisant la création des radios, le Malu a encouragé le développement des conditions requises pour que ses valeurs démocratiques puissent être effectives.

    Le rTMle de la radio en tant que média de proximité, simple à et peu coüteux, en fait un instrument de changement véhiculant modernité et traditions. Les Africains se sont déjà appropriés la radio en tant que média africain. Le fait que <<la rumeur >>, cette facon de communiquer répandue en Afrique ait pris le nom de <<Radio-Trottoir >> en est une illustration (Tudesq 2002, p.194). Alors que plus de 84% de la population Africaine n'a pas accès à des médias libres (Vucinic 2006), la place et le rTMle de la radio au Mali font figure de modèles. Espérons que cet exemple se généralisera dans les pays oü la radio reste encore un instrument de propagande au service du pouvoir.

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    Annexe 1 : Indicateurs des pays Africains du projet Farm Radio (2011).

    Annexe 2 : Le rTMle des SMS pour fidéliser les auditeurs (Farm Radio).

    Annexe 3: Relation entre l'écoute de la radio et le savoir (Farm Radio).

    Annexe 4: L'expérience des présentateurs radios (Farm Radio).

    Annexe 5: Le niveau d'éducation des présentateurs (Farm Radio).






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle