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Pastoralisme et organisation de l'espace au Niger oriental: cas de la communauté Toubou Téda de la commune de Tesker

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par Kabirou SOULEY
Université Abdou Moumouni de Niamey - Diplôme d'études approfondies en géographie 2005
  

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II.1.3. Communauté Toubou Téda

Les Toubou Teda occupent le nord de la commune de Tesker et les alentours du massif de Termit. La limite sud de l'espace Teda est une ligne joignant Bornaye, Sidinga, Djanema, et Termit Dolé. Le choix de cet espace est notamment du au fait que les Toubou Teda sont les derniers à arriver dans la zone. Il est cependant dit que les Toubou Teda ont toujours préféré garder une distance avec les autres communautés, ce qui pourrait de même expliquer leur localisation. C'est un espace homogène du point de vue de caractéristiques géo - physiques notamment du point de vue des ressources naturelles. Les Teda sont organisés en tribus sous la coupe d'un chef de groupement qui réside à Bornaye.

II.1.3.1. Campement de base : Sidinga

Sidinga est le campement qui nous a servi de base lors de nos recherches. Le campement est situé à environ 30 Km au nord ouest de Tesker (pour la localisation voire carte N°4). Il est peuplé essentiellement des Toubou Teda ainsi que de deux familles Toubou Azza qui s'occupent des travaux de forge.

Carte N°4 : Localisation du campement de Base

LEGENDE

Tahoua ZinderTASKER Tillaberi

Dosso Maradi

? Campement de base

Tesker_chef_lieu

Commune Rurale de Teske

Agadez

Diffa

TIDJIRA

ANICHATCHOUWOU

DAOUBELLY

WORROU

ABORAK (FORAGE)

BOULOUM KARAGOU

FORAMI

0 50

DAOUNGA

KIT KIT

SIDINGA

TASKER

Kilomètres

KASSATCHIA

?

DIBIDE

KALTOUMA

KANKEDI

OLOW

RIDJIA DJOUGNOU

BORNO

KANKEDI EHMERGAN

TORORONGA

TERMIT MAI RIDJIA

BOULAKAW

TERMIT YALLANGA

100

DOUGOULE

YOUGOUM

EYIDINGA

FINI-FINI

KATCHATCHA

TERMIT DOLE

N'GUELDJABO

OROMI

(

De part les entretiens que nous avons eu avec la population, les Touaregs furent les premiers occupant de l'actuel site du campement vers les années 1938. Ils élevaient des bovins, ovins et caprins. A cette époque, le pâturage était en quantité et de qualité. L'abreuvement se faisait sans peine au niveau des mares naturelles permanentes du fait d'une importante pluviométrie annuelle. Ces Touareg dans leur mobilité (nomadisme) ont, de fait, quitté ce lieu pour se diriger vers le Damergou (Tanout actuel). Les peuls, vinrent ainsi occuper ce lieu un peu plus tard. Le nom du puits trouve son origine à travers le premier peul ayant réhabilité le puits, nommé Sidi. Les Toubou Azza, les Toubous Dazza ont par la suite succédés aux peuls. Ces Toubou ont été contraints de quitter le lieu avec l'arrivée des Toubou Teda du clan Oboudoya vers 1950. A cette époque toutes ces communautés Toubou vivaient de l'élevage des bovins, ovins et caprins et des dromadaires en petit nombre. Suite aux sécheresses des années 1970 et 1980, la majorité du cheptel bovin a été décimée. Depuis lors l'élevage du dromadaire a été privilégié compte tenu de son adaptation à un climat aride.

En 2005 le campement de Sidinga compte une soixantaine de ménages composés chacun d'environ quatre personnes. Cela donne un effectif approximatif de 244 habitants. Ce chiffre reste très approximatif. Sidinga n'a jamais fait l'objet d'un recensement. Chaque chef de famille possède en moyenne trente têtes de dromadaires, ce qui donne un effectif estimatif de 1.830 mis à part les ovins, les caprins, les asins et les équins. La pression sur le puits est grande, ce qui entraîne la reprise du puits tous les six mois (puits traditionnel).

Le puits constitue le coeur du campement. Avant la réhabilitation du puits en 2001 par le PGRN (Projet de Gestion des Ressources Naturelles), le campement comptait trente ménages. Il sert à la fois à l'abreuvement des animaux, ainsi qu'à la consommation domestique. Il appartient au chef du village mais la gestion reste communautaire. Pendant la saison chaude et sèche, plus de mille cinq cent têtes de bétail toutes espèces confondues sont abreuvées par jour. Le puits est profond d'environ 17 m et équipé de trois fourches en bois utilisées pour maintenir les poulies. Autour du puits sont répartis six abreuvoirs en ciment. La contenance en eau du puits reste relativement bonne. La photo N° 2 illustre bien la pression sur le puits pendant la saison sèche et chaude.

Photo N°2 : le puits de Sidinga en saison sèche et chaude

Cette photo illustre bien la pression sur le puits pendant la saison sèche et chaude. C'est l'intense activité d'exhaure qui entraîne la formation de flaques d'eau aux alentours du puits.

Pendant la saison sèche et chaude le puits révèle son rôle capital. En effet, à cette période tous les troupeaux sont présents sur le campement, plus de mille têtes d'animaux sont abreuvés par jour. L'abreuvement est une opération très pénible, les femmes et enfants participent eux même à cette lourde tâche. Lors de l'abreuvement les éleveurs respectent un ordre bien précis, ainsi, les dromadaires passent les premiers en privilégiant les chamelles laitières, s'en suivent les petits ruminants puis les ânes. Au niveau des éleveurs, l'exhaure respecte l'ordre d'arriver au puits. Il arrive que les bergers veillent autour du puits pour gagner le premier tour.

Pendant la saison des pluies l'abreuvement est moins lourd sinon inexistant (présence de mares naturelles temporaires, herbes fraîches). Durant cette période, le gros bétail part en transhumance, et ne restent au campement que les laitières et les petits ruminants qui s'abreuvent le plus souvent au niveau des mares naturelles qui se forment dans les dépressions inter - dunaires. La photo N°3 témoigne de cet état de fait.

Photo N°3 : le puits de Sidinga en saison des pluies

Cette photo montre l'absence de pression sur le puits pendant la saison des pluies se traduisant par l'absence des animaux autour du puits et l'assèchement progressif des alentours du puits du à la baisse de l'exhaure .

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