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Les principales causes et perspectives de développement pour la lutte contre la pauvreté urbaine à  Kinshasa

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par Isaac MAYELE
Université catholique du Congo  - Gradué en économie et développement 2008
  

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III.3. LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'URBANISATION DE LA PAUVRETE A KINSHASA

Vu l'ampleur de la manière dont le niveau de la pauvreté s'accroît à Kinshasa, ni les Kinois, ni les gouvernements national et provincial, ni les institutions internationales n'y sont restés indifférents. Ils ont mis sur pied des stratégies de lutte contre la pauvreté au niveau des ménages, de l'Etat ainsi qu'au niveau des grandes institutions des nations unies qui ont leur champ d'activités dans notre pays.

III.3.1. LES STRATEGIES DE LUTTE AU NIVEAU DES MENAGES

Au niveau des ménages ; toute personne vivant dans un lieu quelconque est appelée à connaître les exigences du milieu dans lequel elle est censée vivre, hommage à ce grand biologiste qui insistait sur l'importance pour un individu de bien connaître le milieu dans lequel il vit ou l'adaptation du milieu (Lamarck).

A Kinshasa, lorsque vous sillonnez le long de la ville, vous entendrez une personne dire à l'autre "débrouillez-vous26(*)". Ce langage est souvent utilisé par le Kinois pour traduire les stratégies de lutte contre la pauvreté mises en place. En connaissance des conditions que traverse notre pays, le kinois s'adapte à la conjoncture et monte à son niveau plusieurs stratégies de lutte contre l'urbanisation dans son milieu. Parmi ces stratégies, nous pouvons citer les vendeurs d'eau en sachets, les cambistes, les démarcheurs, les cireurs, les chargeurs des taxis et taxis bus, les receveurs, les vidangeurs des fosses septiques, les anti-gangs, les mamans Bipupula, etc. sont là les types de métiers qui pullulent à Kinshasa et qui font vivre les Kinois à Kinshasa, métiers qualifiés « d'article 15 ».

Les vendeurs d'eau en sachet ; sont ceux qui vendent de l'eau en sachet. Cette eau est souvent non traitée, contient beaucoup de microbes et est souvent vendue dans les grands lieux publics comme le long des grands marchés de la ville (Gambela, Zando, Matete, etc.).

Les cambistes sont les jeunes qui exercent le métier de change des devises, ils intègrent souvent les ventes des cartes de communication, des papiers mouchoirs et tant d'autres marchandises, dans le but d'élargir leur niveau de rentabilité. Ils sont très remarquables et très fréquents dans presque tous les coins de la ville.

Les cireurs, comme indique le nom, ils ont une expérience innée en matière des souliers et jouent souvent deux rôles en même temps. D'une part, ils sont cordonniers (lorsque les souliers, les babouches des passants sont endommagés, ils sont les mieux placé pour répondre à cette préoccupation) ; d'autre part, ils sont cireurs et nettoyeurs des chaussures, ils sont pour la majorité mobiles, c'est-à-dire ils n'ont pas des lieux fixes et circulent dans presque toute la ville à la recherche des clients.

Les chargeurs des taxis et taxis bus sont les jeunes vifs qui sont aux arrêts et indiquent aux passagers les lieux de destination de ces taxis et taxis bus, ce travail équivaut à une récompense de la part du chauffeur.

Les receveurs sont en quelque sorte les aides-chauffeurs des taxis bus, ils perçoivent l'argent auprès des clients en vue de réduire certaines fraudes et tant d'autres anomalies qui peuvent subvenir vu le nombre important des passagers « cinq cinq na banc », qui veut dire que les clients doivent s'arranger de manière à s'asseoir cinq personnes sur un même banc de plus ou moins 1m).

Les vidangeurs des fosses septiques vident manuellement les fosses septiques dans les quartiers inaccessibles par les services d'assainissement de la ville. C'est un métier à haut risque et par conséquent bien rémunéré, tout est fonction de la profondeur et de la largeur de la fosse septique. Ce genre des métiers confirment l'adage « l'argent n'a pas d'odeur ».

Les anti-gangs sont des jeunes sportifs remarquables par leurs biceps qu'on peut engager momentanément pour assurer la sécurité dans des lieux de fêtes, dans les bistrots (Nganda), marchés, etc. ils sont rémunérés à la fin de l'exercice de leur tâche.

Les mamans Bipupula27(*) sont des femmes qui aident à partager équitablement les sacs de maïs et de manioc achetés en gros par deux ou plusieurs femmes qui ne peuvent l'acquérir seules en entièreté étant donné la modicité de leur bourse.

En contre partie, les mamans Bipupula sont payées pour le service rendu avec des rebuts de graines de maïs ou de cossettes de maniocs, haricots. De leur paie, il s'ensuit que ces mamans procèdent à tamiser les rebuts et à tirer les bons grains des mauvais. Elles accumulent ces gains dans toutes les opérations effectuées. Le soir, elles les revendent au marché appelé Bitula28(*) pour se faire un peu d'argent, soit elles les apportent à la maison pour l'unique repas du jour.

Ces métiers informels appuient la célèbre réflexion "kolia na Kin ekoma kalayi ngangu, kalayi technique29(*)" qui signifie "manger, survivre à Kinshasa présuppose une stratégie ou une technique". Ils constituent les grandes stratégies que s'offrent les Kinois pour surmonter le grand combat de lutte contre l'urbanisation de la pauvreté qui s'accentue à une vitesse de croisière.

Mais cela ne se limite pas là, car malgré la période difficile que traverse la République Démocratique du Congo, les stratégies de lutte que se fixe le Gouvernement congolais et certaines institutions des Nations Unies ne peuvent à notre avis passer inaperçues.

* 26 _ Débrouillez-vous : c'est l'article 15 de la constitution de la province sécessionniste et éphémère du Sud Kasaï en juillet 1960. Cet article invitait les sud Kasaïens à se prendre en charge, à se prendre à main, à travailler dans la débrouillardise, même s'il fallait exploiter artisanalement du Diamant ; type d'activités interdite à l'époque. Depuis ce temps là, l'article est passé dans le langage populaire congolais.

* 27 _ Ce sont les femmes tamiseuses de rebuts des produits vivriers ;

* 28 _ C'est un marché constitué par des produits invendus ou les produits retardataires.

* 29 _ L'adage est plus extrapoler par le Journal Télévisé en Lingala Facile (JTLF), diffusé dans certaines chaines du Pays.

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