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Les déterminants de l'endettement extérieur de la RDC

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par José MWANIA WAKOSIA
Université de Lubumbashi - Diplome d'études approfondies 0000
  

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Section 3. THEORIES DE L'ENDETTEMENT PUBLIQUE

EXTERIEURE

On peut regrouper ces différentes théories en deux conceptions. Les conceptions anciennes et celles nouvelles. A celles-ci s'ajoutent les autres pensées.

3.1. Les anciennes conceptions

3.1.1. La conception keynésienne de l'endettement 

Pour les keynésiens, l'endettement en général n'entraîne pas de coût ni pour les générations présentes et futures du fait des investissements nouveaux qu'il génère. Dans le modèle keynésien de l'endettement de l'Etat, la démarche globale et les effets multiplicateur et accélérateur sont des caractéristiques fondamentales de leur théorie49(*).

Dans cette approche, l'endettement favorise la relance de la demande globale entraîne par l'effet accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de l'investissement, qui provoque à son tour une hausse de la production.

Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux successifs à augmenter le stock de la dette produit l'expansion du cycle économique par la demande et l'investissement autonome. Le déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et permet d'alléger le coût de son remboursement Cet argument reste plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existent, selon la thèse keynésienne.

3.1.2. La conception classique de l'endettement

Au contraire d'un endettement public qui favorise l'accumulation du capital et la consommation des générations futures ou présentes, les classiques assimilent l'endettement à l'impôt futur et imputent à l'Etat la responsabilité future. Selon Ricardo cité par POTTILLO (C), POIRSON (H), et RICCI (L), `'les citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quelque soit le décalage intergénérationnel''50(*).

Pour notre part, le comportement des agents économiques est guidé par une anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve peut être introduite selon la nature ou la qualité des dépenses (dépenses de transfert ou d'investissement) financées par l'emprunt.

3.1.3. La conception de l'endettement extérieur dans une

économie en développement

L'analyse théorique de la dette extérieure dans une économie en développement s'est développée en quelque sorte à partir d'un postulat de base, celui d'une relation positive entre les flux d'emprunts et le processus de croissance du débiteur.

L'analyse a intégré ainsi l'expérience positive tirée de l'observation du rôle des flux financiers dont ont bénéficié les pays neufs et qui leur ont permis de soutenir une croissance vigoureuse les hissant au même niveau que les vieux pays industrialisés de l'Europe (trente glorieuse).

Ce n'est donc pas l'essence de l'endettement qui va être ici la préoccupation, mais plutôt les modalités pratiques d'insertion de la dette dans le processus de croissance du pays débiteur, qui feront l'objet des divers modèles d'endettement51(*).

L'analyse reprend ici les principales conclusions des développements théoriques sur la question, à la suite de la controverse Keynes-Ohlin, une fois admis le rôle positif de l'emprunt et implicitement rejeté le caractère nocif que les auteurs lui reconnaissaient au XIXe siècle.

Le postulat étant ainsi admis que la dette peut être un des moyens privilégiés de financement du développement, le but de la théorie sera surtout d'étudier les conditions dans lesquelles elle produit de façon optimale tous les effets dans l'économie débitrice.

C'est pourquoi on retrouve ici les grands thèmes qui ont préoccupé les auteurs en analysant le problème de la dette et des transferts dans le cas des pays développés.

Il faut dire que ces analyses ont été élaborées sous la contrainte de la réalité des faits qui ont quelque peu tempéré l'optimisme des premières expériences de transferts de ressources dans le cadre des politiques d'aide.

Les premières politiques d'aide mises en oeuvre au lendemain de la guerre avaient en effet montré que la réalité des effets des prêts aux pays en développements ne correspondait pas à l'optimisme de l'analyse théorique fondée sur l'expérience des pays neufs.

Dès les années 50, les flux de prêts aux pays en développements entrainèrent des difficultés sérieuses contraignant les débiteurs à demander des rééchelonnements ou des moratoires de paiement, posant ainsi le problème de la capacité à servir la dette, capacité considérée comme l'indicateur de l'effet bénéfique de l'endettement dans l'économie du débiteur.

Or la crainte d'une incapacité du débiteur à rembourser les flux reçus risquait de tarir la source des prêts et donc le transfert des ressources qui conditionnaient le développement. C'est dans ce cadre que vont se situer les premières études consacrées à la question et qui sont dues à la BIRD.

L'analyse cherche d'abord à déterminer la capacité d'absorption de l'économie débitrice, c'est-à-dire sa capacité à utiliser de façon efficiente tous les flux financiers reçus.

En effet, pour assurer l'équilibre interne et externe, une gestion optimale de la dette apparaît comme la condition essentielle pour en garantir l'efficacité économique et en assurer le remboursement.

Dans ce but, l'intérêt s'est porté sur la détermination des indicateurs de gestion dont le respect permet de s'assurer que la dette est bien gérée. La politique de gestion du débiteur est ainsi devenue l'indicateur d'analyse des effets de la dette et le déterminant de sa politique économique.

Certes, de nombreux auteurs ont développé une analyse plus critique du rôle de l'endettement. Certains l'ont fait non pas en remettant en cause la dette dans son essence mais essentiellement le processus de son insertion. `'Ainsi Tibor Mende en a parlé comme d'un facteur de recolonisation, alors que Jacques Austruy parlait du scandale du développement. D'autres, allant plus loin, ont mis en cause le rôle même de l'emprunt comme instrument de financement de la croissance''52(*).

Cette analyse reprend les conclusions d'auteurs comme Hilferding, Rosa Luxemburg et Lénine, qui soulignaient le rôle joué par l'emprunt dans l'assujettissement des économies débitrices53(*).

Cette remise en cause du principe même de la dette comme instrument de financement de la croissance est cependant restée marginale et n'a pas suffi à détruire le postulat de base du rôle positif de l'endettement dans le financement du développement.

Bien au contraire, la littérature développementaliste vulgarisée par les organismes internationaux a permis d'admettre la relation positive entre la croissance de l'économie débitrice et les flux d'emprunt, pour autant que soient respectées un certain nombre de règles de gestion, ainsi que le montrent les modèles d'endettement qui décrivent justement le processus d'insertion de la dette extérieure dans le cours de la croissance de l'économie débitrice54(*). D'où l'importance de l'intégration de la théorie d'anticipation rationnelle dans la gestion de la dette extérieure.

* 49 COHEN (D). op.cit, p 60.

* 50 POTTILLO (C), POIRSON (H), RICCI (L). 2002, ''Dette extérieure et croissance'', Finances et développement, IMF, juin, pp 32-35.

* 51 BEKOLO EBE B. (1985), le statut de l'endettement extérieur dans l'économie sous-développée: analyse critique, Ed. PRESENCE AFRICAINE, Paris, pp 192-193

* 52 POTTILLO (C), POIRSON (H), RICCI (L). op cit, pp 37-38.

* 53 COHEN, D. op cit, p 23

* 54 BEKOLE EBE, op.cit, p 200

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