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Ségrégation et dynamiques multiculturelles à  Séville:le cas du quartier "El Cerezo"

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par Matthieu Bouchet-Wacogne
Université de Poitiers - Master 1 migrations internationales 2010
  

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b/ El Cerezo : centre commercial de la Macarena

El Cerezo est le quartier de la Macarena qui enregistre le plus grand nombre de commerces en terme de densité urbaine. C'est un lieu de concentration commerciale.

Par ailleurs, malgré la petite taille du quartier, El Cerezo est un quartier où se trouvent « 143 locaux commerciaux pour 1185 logements » (TORRES, 2011, p.125), ce qui en fait un espace commercial non négligeable pour le district dans lequel il s'inscrit.

La carte ci-dessous, issue de la recherche de Francisco Torres (2011) nous montre la répartition des commerces dans le district de la Macarena. Le quartier d'El Cerezo, délimité en rouge, apparaît comme l'espace de regroupement de la majorité des commerces du district. Les triangles en jaune représentent les commerces ethniques (tenus par et principalement à destination des immigrés) et les ronds noirs les commerces espagnols. Ainsi, cette carte légitime l'aspect multiculturel du district.

Cartographie 7: Répartition des commerces dans la zone centrale du district de la Macarena en 2008

Source: El Distrito Macarena de Sevilla, Migraciones recientes y transformaciones urbanas sociales , Torres, 2011 p.123

Au total il y a seize bars, quatre coiffeurs, quatre boucheries Halal, une crèche, un bureau de tabac, un supermarché (Dia), trois bazars, des boutiques d'appels et d'envois d'argent à l'étranger etc. Dans ces commerces, travaillent environ 1000 personnes.

Par ailleurs, avec ces 160 commerces, il est dit de cet espace que "c'est le centre commercial de la Macarena" (Andres, président de l'association des voisins d'El Cerezo). Il y a encore peu, 200 commerces étaient en activité, certains ont dû fermer suite à des contrôles de licences de la part des forces de l'ordre motivées par l'association de voisins du quartier indignée des horaires d'ouverture tardives de certaines boutiques et de la multiplication des services dans un même lieu, augmentant la concurrence entre vendeurs. Au sujet des

commerçants, certains vivent dans le quartier mais la majorité vit en dehors ce qui les confronte aux problèmes de stationnement du quartier, point que nous aborderons ultérieurement.

c/ les commerces ethniques : illustration d'un espace mondialisé

Dans le district de la Macarena, "le phénomène d'augmentation de la population étrangère s'est produit avec une grande rapidité, de la même manière que les transformations qu'elle a induit." (SALINAS, 2008, p.7). Cela concerne particulièrement le quartier d'El Cerezo où la diversité culturelle se révèle grâce aux enseignes commerciales et la diversité des commerces ethniques.

Ce quartier commercial multiethnique comprend aussi bien des commerces qui répondent aux besoins spécifiques des Espagnols qu'à ceux des clients d'origine d'Amérique latine, d'Afrique, etc. (ex: les boucheries Halal, la boulangerie équatorienne, etc.). Les commerces ethniques sont des solutions professionnelles non négligeables pour les immigrés puisqu'ils créent des emplois répondant aux demandes des populations. Malgré cela, ouvrir un commerce n'est pas chose facile, "la moindre activité qu'on met sur pied en deux ou trois semaines, la police y met fin avec n'importe quel alibi" (Alain, Camerounais). Les commerçants sont soumis à des vérifications de licences. Nonobstant ceci, nous pouvons observer dans le quartier de nombreux commerces ethniques.

Planche photo 2: Illustration de la multiculturalité du quartier: les enseignes commerciales internationales

Source: photographies personnelles, montage effectué sous Picasa, 2011. (c) Bouchet-Wacogne Matthieu

Les boutiques d'envois d'argent vers l'étranger et celles d'appels, très présentes dans ce quartier (parfois les deux se retrouvent sous la même enseigne) répondent principalement aux besoins des populations immigrées. Elles permettent de garder un contact entre le lieu de vie des usagers et leurs pays d'origine.

Planche photo 3: Illustration de l'importance des lieux de connections entre Séville et le pays d'origine

Source: photographies personnelles, montage effectué sous Picasa, 2011 (c) Bouchet-Wacogne Matthieu

De ce fait, il semble que tout ces commerces permettent un "mieux vivre" de la population immigrée, "c'est facile de trouver des magasins adaptés à nos besoins, c'est le quartier le plus compatible pour nous" (Zico, marocain). Cela donne au quartier un aspect de "forteresse de l'immigration": Alain (camerounais), témoigne: "comme conseil je dirais à n'importe quel immigré que c'est le lieu où il peut trouver refuge". Nous reverrons dans le troisième chapitre les descriptions faites du quartier en fonction des perceptions des habitants. C'est pourquoi, suite au nombre et à la diversité de ces commerces, cet espace serait le plus apte à répondre aux besoins des immigrés en ce qui concerne la nourriture et les services que proposent les différentes enseignes (coiffeur, téléphone, envoi d'argent, etc.).

Les deux montages photos ci-dessus montrent des enseignes commerciales qui sont autant de marqueurs multiculturels que de symboles de la diversité des nationalités qui composent le quartier. Ils nous montrent ainsi comment les différentes communautés

ethniques se sont appropriées cet espace mondialisé où il est possible de trouver des produits provenant des quatre coins du monde.

Ces commerces représentent également « une possibilité de rencontre entre les habitants de différentes origines et entre les commerçants et les clients» (TORRES, 2011, p.129). Malgré cela, dans la recherche menée, entre autre, par Francisco Torres (2011), les auteurs mettent en avant le manque de connexions entre commerçants car ils n'ont pas d'association propre à leur activité dans cette zone et la seule entité disponible reste l'association de voisins du quartier.

Par conséquent, les enseignes commerciales nous indiquent la diversité ethnique et son importance à l'intérieur d'El Cerezo. Bien qu'ayant une forte influence dans le quartier, les immigrés sont toujours stigmatisés ce qui laisse une "barrière" entre eux et les autochtones. A cela, s'ajoute le peu d'espace public non délimité par des obstacles qui créé un manque pour les habitants désireux de se regrouper entre eux. Pour y pallier certaines personnes, comme des groupes de Camerounais, se retrouvent place Punta Umbria.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille