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L'Afrique:"projets de développement alternés" ou "développement par alternative"

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par Ibrahima SENGHOR
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 professionel en développement rural et coopération / D. E. A de sociologie 2008
  

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Theme : L'Afrique et les défis de son Développement.

Proposition de recherche

L'Afrique : « projets de developpement alternes » ou « developpement par alternative ».

Ibrahima SENGHOR

Master en Développement rural et Coopération
U.F.R des Sciences Economiques et de Gestion / U.G.B / Saint-Louis.
Doctorant en Sociologie a l'UGB de Saint-Louis.
Courriel :
senghoribrahima@gmail.com

Introduction

I. Eclairage conceptuel.

· :* Le concept de «projets de développement alternés ».

· :* Le concept de « développementpar alternative ».

II. Eviter a tout prix de se développer par mimétisme : Un intérêt majeur porteur d'une révolution.

II. 1. Les exigences de fermeté par rapport aux paradigmes dominants et au mouvement altermondialiste.

II. 2. Prise de conscience par rapport a l'urgence d'une réaction contre l'idéologie du développement « prét-a-porter ».

III. La pensée de l'autre du développement : Un prétexte pour réinventer une identité.

III. 1. L'absence du développement « reproduit » : Plus de peur que de mal.

III. 2. La pensée de l'autre du développement : Un repositionnement stratégique pluridimensionnel. Conclusion

«Voila maintenant des décennies que le mythe du « développement » regne pratiquement sans avoir été remis en question, semant partout le chaos et la destruction. Notre civilisation, en son état actuel, ne parait pas avoir pris conscience -- et encore moins les avoir remis en question -- des dogmes irrationnels qui sous-tendent l'entidre notion de développement. Pas plus que nous ne semblons comprendre que la doctrine en vigueur selon laquelle, d'une acon ou d' une autre, laissé d lui-mdme, le marchéprocurera d chacun tout ce dont il a besoin, est oncierement extravagante ».

Susan GEORGE, 1992, « L'e&&et Boomerang : choc en retour de la dette du Tiers-monde », édition la Découverte, Paris.

Introduction :

Dans une logique ou l'on considérait le développement comme un ensemble comple xe et inédit, un tel entendement amènerait a accepter que ce concept concerne non seulement une condition inhérente aux différentes manifestations de l'activité humaine, mais aussi renvoie a tout un processus a suivre. C'est dans cette perspective que le concept de « développement » est appréhendé par l'économiste Francois PERROUX a travers quatre niveaux dans l'évolution économique des sociétés : il s'agit notamment de l'expansion (accroissement temporaire et irréversible des quantités économiques), de la croissance ( augmentations suivies en longues périodes avec pour conséquence des modifications de structures économiques), du développement proprement dit ( faisceaux de transformation dans les structures mentales et institutionnelles, condition de la prolongation de la

connaissance) et enfin du progres (significations finalistes qui donnent un sens au processus du développement).

A coté de cette conception purement économique du développement, les institutions financieres internationales s'adonnent davantage a une manipulation des chiffres qui permet de masquer le fait que les peuples du Sud en particulier et du monde entier en général, sont les victimes emblématiques du creusement des inégalités. Des lors, le constat général sur l'échec du développement est rendu par l'affirmation de Gilbert RIST qui consistait a dire que : « Si l'on peut multiplier partout les signes du (c développement », il ne s'en suit pas qu'ils fassent sens »1, ce qui suscitera la mise en place de certaines alternatives dont notamment le développement social, le développement durable, le développement participatif, le développement écologique, l'intégration de la culture dans le développement, etc.

Au vu des défaillances que présentent les différentes acceptions du concept de développement que l'on ne parvient pas a canaliser, Catherine Coquery VIDROVITCH2 nous apprend que : « Nous sommes dans une période de crise cumulative ». Il appartiendra a Jean-Marc ELA, dans la Revue Maniere de voir n. 513, de procéder a une énumération de ces différentes crises. Selon ELA, la catégorisation de ces crises fait apparaitre trois grands ordres dont notamment : la crise des processus de développement au Sud, mais aussi dans un monde ou les interdépendances sont multiples et devenues incontournables ; la crise des modeles de développement et des idéologies qui sous-tendent les politiques et les structures des Etats ; et enfin, la crise des savoirs engendrés par l'éclatement des champs du développement et les décalages de la théorie face a des réalités mal analysées.

Cependant, une analyse minutieuse des incohérences internes de cette nouvelle divinité qu'est le développement e xige de la part des peuples du système monde la valorisation de leur « agenceité » comme dirait Anthony GIDDENS et qui n' est rien d' autre que leur capacité d' action ou leur compétences pragmatiques. Ce pragmatisme ne saurait etre rendu effectif que si les différents acteurs sociaux osent s'interroger sur l'état des lieux de leurs sociétés a l'aide de la pensée afin de prendre en charge leur destin. Cet impératif est incontournable selon Jean Marc ELA qui considere qu' « une société qui ne se pense pas constamment est vouée a la stagnation et, finalement, a la dégénérescence. C'est pourquoi doivent titre encouragées les disciplines telles que la philosophie, la psychologie, la sociologies, lesquelles fournissent des instruments d'analyse et de renouvellement de la société »4

Voila donc, une invitation a remettre en cause les paradigmes fondamentaux de la pensée unique, mais aussi et surtout a se positionner par rapport aux enjeux néfastes du mouvement alter

1 RIST G., 1994, « Des sphinx, des licornes et autres chimeres...Trois approches des relations entre culture et développement face aux pratiques sociales », in La culture. Otage du développement ?, sous la direction de G. RIST, Paris, L' Harmattan», p. 6.

2 VIDROVITCH C. C., 1988, Pour une histoire du développement : Etats, Sociétés, Développement, Paris, l' Harmattan, p. 3.

3 Le Monde Diplomatique, Maniere de voir n. 51, Afriques en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.

4ELA J-M, 1994, Restituer l'histoire aux sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique, Paris, l' Harmattan, p.18.

mondialiste qui veut nous enfermer davantage dans cette vision mythique du développement~ Ainsi, dans la mesure ou le comportement adapté est un principe de rationalité, tous les peuples ont besoin de se conformer a ce que Karl POPPER appelle le « principe du point zéro » ou la « logique des situations » ou encore la « méthode zéro ». Ici, contrairement a Yao ASSOGBA qui considère que le fait de tout recommencer a zéro reviendrait a « imposer une dictature a l'esprit », le retour a de nouvelles bases est nécessaire du moment ou raisonner en fonction des paradigmes actuels que l'on sait plus qu'e xtravertis pourrait nous enfermer toujours dans cette logique mortifère du développement~

C'est la toute la pertinence de la pensée de l'autre du développement qui porte le flambeau d'une pensée libre de toute ambition de laisser perdurer une situation désastreuse qui ne fait qu'enfoncer l'Humanité toute entière d' abord dans un avenir incertain, et les peuples du Sud en particulier qui sont obligés de subir les énormes supercheries du passé, du présent et certainement (surtout pas) du futur.

Sous cet angle, notre travail s'articule autour de trois grandes parties. Dans un premier moment, nous procéderons a une tentative d'éclairage conceptuel qui nous permettra de décliner le contenu des concepts centraux de notre communication aussi bien a l'échelle micro qu'a l'échelle macro. Le second moment du travail permettra de montrer tout l'intérêt qu'il y a pour les peuples du Sud a éviter a tout prix de se développer aveuglément. Ici, le maitre-mot est l'urgence d'une révolution face a un système d'une incohérence sans précédent. A ce niveau, nous avons deux chapitres : d' abord, nous avons le premier chapitre qui traite des exigences de fermeté par rapport aux paradigmes dominants et au mouvement alter mondialiste dont l'essence se trouve dans la mouvance de la mondialisation d'aujourd'hui et des soubassements latents qui fonde cette nouvelle donne qu'on doit forcément intégrer. Ensuite, suivra le second chapitre qui traite de la prise de conscience par rapport a l'urgence d'une réaction contre l'idéologie du développement ou il est question de montrer que les peuples du Sud continuent a vivre les mêmes situations depuis des générations, raison pour laquelle ils doivent nourrir une idéologie capable de rendre effective leur auto affirmation.

Enfin, le troisième moment nous offrira l'occasion de comprendre que la pensée de l'autre du développement est un parfait préte xte pour les peuples du Sud de réinventer une identité en « dehors » du développement~ Cette partie du travail, tout comme celle précédente, est constituée de deux chapitres dont le premier se veut de rassurer le système monde sur une certitude toute simple : l'absence du développement : plus de peur que de mal pour monter que cette idéologie n'en est qu'une et que le salut des peuples dépend de leur capacité a lui trouver une alternative. Quant au second chapitre, elle analyse la pensée de l'autre du développement comme un repositionnement stratégique pluridimensionnel en montrant le devoir pour les peuples du Sud d'être porteurs de cette pensée neuve.

I. ECLAIRAGE CONCEPTUEL :

Cette étape est d'une importance capitale dans un travail de recherche. C'est la une occasion pour le chercheur de pouvoir clarifier les concepts qui se trouvent dans son horizon de réfle xion. En procédant de la sorte, celui-ci pourra démontrer en quoi l'acception des concepts qu'il utilise diffère de ceux employés par tel ou tel autre chercheur, et par conséquent donc, faire montre de la spécificité de son étude par rapport aux études précédentes tout en définissant clairement la relation qui prévaut entre ces concepts.

Le concept de o projets de développement alternés o :

Ainsi, il peut aussi etre question ici d'un attrait pour quelque chose qui éveille et captive l'esprit en ce sens que l'idéologie du développement dispose d'une force e xtraordinaire capable d'amener toutes les autres idéologies qui l'ont précédé (et certainement celles qui viendront après elle) a s'incliner devant elle, et plus grave même, avec une innocence alarmante. C'est dire donc que le concept d'intéret nous sert de préte xte, a travers notre étude, afin de faire la lumière sur ce « hold up identitaire » dont les différents peuples du monde en général et les pays du Sud en particulier ont été victimes et dont l'auteur n'est autre que l'idéologie du développement.

Par ailleurs, ce concept peut renvoyer a un devoir de faire quel que chose pour son avantage, le quel devoir n'est et ne saurait etre qu'un « devoir de mémoire » redevable a des communautés dont les trajectoires historico-évènementielles diffèrent a bien des égards et qui ont nourri des idéologies plus fournies et moins chimériques que l'idéologie du développement.

Le concept de o développementpar alternative o :

S'agissant de la pensée de l'autre du développement, l'intégration de la notion d'altérité est tout autant révélatrice, mais, est a différencier du contenu des approches de l'alternative au développement qui ne font que se superposer mais restent ensevelies par le même linceul du nonsens de cette idéologie du développement. Ayant une vocation plus régulatrice car anéantissant de fond en comble les idéaux de cette idéologie jeune et tricheuse qui réclame une part qu'il ne mérite pas, la pensée de l'autre du développement met l'accent sur cette autre chose qui s'inscrit dans le champs des possibles et qui se traduit en des termes simples « autre chose est possible en dehors du développement ».

Ici, c'est l'espace incontrOlable de l'idéologie du développement qui dérange et suscite des interrogations sur ce qu'a été l'Humanité avant l'avènement de cette nouvelle divinité dont les fondements et référents sont a la fois partout et nulle part. D'après cette nouvelle pensée de l'autre du développement, l'insatisfaction de ces perpétuelles et insupportables aberrations historiques ne

saurait ne pas etre passée en revue afin de réagir pendant qu'il est encore tant par rapport a une manipulation certaine des générations futures.

II. EVITER A TOUT PRIX DE SE DEVELOPPER PAR « MIMETI SME » : UN INTERET MAJEUR PORTEUR D'UNE REVOLUTION.

La part de l'irréel dans la contraignante vérité historique du développement mérite une attention particulière. En effet, l'idéologie du développement est dangereuse jusque meme dans sa constitution en ce sens qu'elle se veut porteuse de certaines dimensions qui vont a l' encontre de certaines vertus constitutives des communautés humaines dont les aspirations respectives dépendent des référents identitaires de chaque « site symbolique d'appartenance ». C'est dans cette perspective que Hassan ZAOUAL, dans son article intitulé « Le paradigme relationnel des organisations économiques africaines »5 , considere que la grande différence qu'il y a entre la rationalité économique africaine et la rationalité individualiste du modèle occidental, est que la premiere accroit la sécurité des membres du groupe en réduisant les aléas et les risques ; tandis que la seconde fragilise les individus et peut, a tout moment, les précipiter dans la pauvreté absolue.

Ainsi, le vrai problème chez les pays du Sud est d'être assez conscients pour pouvoir rejeter cette idéologie qui met en ceuvre un modèle de développement qui, par ces contradictions internes, provoque la méfiance des sociétés qui ne sont pas pretes a payer leur progres matériel par la perte de leur ame et de leur imaginaire. En effet, ce que l'on observe depuis plus d'un demi-siècle de « développement » n'est autre chose que la farouche volonté d'inculquer aux sociétés africaines l'esprit

d' « une culture de mort » pour laquelle les inégalités socio-économiques sont le moteur indispensable de la croissance et du développement. Autrement dit, l'acces au bien-etre d'une minorité ne peut se concevoir que par l'aggravation de la misere d'une majorité.

Donc, pour amorcer le véritable débat qui s'impose, il faut refuser, des le départ, de penser l'avenir des pays du Sud a partir du passé des autres pour la bonne et simple raison que, selon Augustin COURNOT: « En général, il arrive qu' après que la nature des choses aitfourni le type d' abstraction, l' idée abstraite ainsiformée suggère a son tour des abstractions ultérieures, des généralisations systématiques qui ne sont plus que des fictions de l' esprit ».6 C'est la une preuve tangible que ce que nous montre l'idéologie du développement n'est pas la vérité, lion s'en faut, et que c'est parce que nous avons séjourné dans la « conscience» de l'Occident que nous ne pourrons que tenir ceci pour vrai.

5 ZAOUAL, Hassan, « Le paradigme relationnel des organisations économiques africaines », in Organisations Economiques et Cultures africaines : De l'Homo ceconomicus a l'Homo situs, ed. l' Harmattan, 1996, pp. 37-45.

6 COURNOT A., Essai sur les fondements de nos connaissances.

II. 1. LES EXIGENCES DE FERMETE PAR RAPPORT AUX PARADIGME DOMINANTS ET AU MOUVEMENT ALTER-MONDIALI STE :

En tant que discours dominant, la mondialisation englobe des termes voisins tels que l'« internationalisation » ou la « multinationalisation ». Par son caractère globalisant, la mondialisation est l'incarnation théorique de ce profond « processus d'intensification » des flux de personnes, de marchandises, de services, de capitaux, de technologies et simultanément de ces flux a travers toute la planète. C'est la le fondement même d'un faux débat qui laisse entendre que ce concept qui n'en est pas un et chargé d'idéologie est une parfaite incarnation d'un brassage entre les peuples, entre les cultures qui n'a jamais e xisté auparavant. Cette acception de ce concept « vide » de sens est plus une aberration qu'elle n'est un leurre dans la mesure ou une lecture attentive de cette proposition d'échange laisse, a bien des égards, planer un doute. En effet, le fait de vouloir amener tous les peuples du monde a accepter qu'il est insensé de se demander s'il faut ou non intégrer la mondialisation est un faux débat reste la preuve palpable que ces derniers subissent une oppression telle qu'ils sont obligés de penser a tout sauf a rejeter cette nouvelle donne qu'est la mondialisation. C'est d'ailleurs ce qui soulève d'autres inquiétudes du genre : quel qu'un qui tient coilte que coilte # échanger peut faire dire a son attitude deux choses au minimum ; soit il est lion d'être satisfait de ce dont il dispose, soit il est animé d'une mauvaise foi et compte profiter de la légitimité de l'échange afin de parvenir a semer légalement son « partenaire ».

Cependant, cette nouvelle donne n' est pas sans renfermer des malversations quoique diffuses mais réelles dont notamment la marginalisation des pays pauvres dans l'économie mondiale particulièrement en Afrique (02%), l'avancée de la pauvreté, la constante détérioration des termes de l'échange et de l'exportation des produits de base, le poids de plus en plus lourd du service de la dette supportée par de nombreux pays en voie de développement et les systèmes commerciaux et de gestions financières sont apparus défavorables et jugées inacceptables.

La réalité est telle que les pays du Sud doivent faire face a de nombreux défis dont les plus importants sont politiques, économiques, environnementaux, socioculturels, scientifiques et techniques, etc. C'est fort de ce constat qu'il n'est plus permis de continuer a vivre les mêmes cauchemars qui ont empoisonné l'e xistence toute entière des générations précédentes qui s'étaient inscrit dans la logique suicidaire de l'Occident sauveur. Il est temps pour les pays du Sud d'être en mesure de repérer les incohérences de l'histoire afin de réécrire autrement la pensée internationale au lieu de continuer a la relire comme telle.

Face a cet état de fait selon lequel le seul cogito valable est : « Je vends, donc je suis », la pensée révolutionnaire voudrait que les pays du Sud adoptent la perspective de la terminologie utilisée par HAYEK et qui n'est rien d'autre que la « catallaxie » qui désigne le sens caché des

pratiques sociales. Mieux même, c'est une subjectivité qui s'informe sur le milieu ambiant et qui réagit. C'est aussi une volonté synonyme d'une liberté (celle des acteurs face a un système qui croit clOturer le réel) dont les effets sont incalculables et indéterminés. L'intérêt de cette perspective est a chercher dans cette auto affirmation collective qui appelle a un rejet catégorique de cette imposture épistémologique qui dérange plus qu'elle n'arrange et qui n'est qu'une diversion montée de toute pièce. C'est ce qu'a essayé de monter Philippe d' IRIBRANE en ces termes : « En aucun lieu, la modernité n'a interrompu le travail par lequel les sociétés ont de tout temps interprété sans cesse leurs traditions pour répondre aux exigences de l'heure. Elle a simplement conduit a rendre ce travail invisible et honteux ».7 Ces propos mettent a nu toute l'adresse de la part du développement a faire de la réalité ce qu'elle voudrait qu'elle soit. En des termes simples, sa plus grande force est de savoir qu'il a le pouvoir de légitimer ce qu'il veut qu'il le soit et que ce qui a e xisté avant lui n'est pas reconnu comme tel. C'est la l'une des contradictions que l'Humanité n'a jamais connue et ne devrait plus connaitre dans l'avenir.

Par ailleurs, il est du devoir des pays du Sud d'observer une rupture par rapport a cette « inquestionnabilité » de l'anté-développement. Les effets d'une telle attitude biaisent les contours et la pertinence du passé qui, compte tenu du conte xte qui prévalait, était fécond et reflétait l'image de marque des sociétés dont l'existence a précédée l'avènement du concept de développement. Il est temps donc d'interroger l'Histoire « vécue » au lieu de se contenter de l'Histoire « écrite », et partant, veiller consciencieusement a sélectionner les questions pertinentes a poser, lesquelles questions seront débarrassées de toutes les attaches fondatrices de l'idéologie du développement. De ce fait, c'est parce qu'il n'y a que des vérités construites qu'il serait pertinent de se demander une toute innocente question : Pourquoi l'anté-développement est percu a priori comme un anti-développement et non comme un autre développement ? Est-ce parce que, contrairement aux sociétés occidentales qui sont des sociétés a écriture, celles africaines, par exemple, sont des sociétés dans lesquelles l'oralité a toujours prédominée ? Cette situation serait-elle liée au fait que la plupart des historiens des pays du Sud ont été formé en Occident et, par conséquent, finissent par être débranchés par rapport a euxmêmes, c'est a dire par rapport aux réalités du milieu ?

Ainsi, la question est loin d'être réglée dans la mesure ou l'emprunt d'un passé ne justifie en rien l'acquisition d'un futur. D' ailleurs, selon ISSIAKA PROSPER LALEYE : « La plus spectaculaire des modifications ayant affecté les sociétés africaines durant les trois a quatre décennies est, assurément le rajeunissement »8 p. 147. Selon cet auteur, en l'espace d'une génération a peine, plus de trois quart (3/4) des africains actuellement en vie n'ont connu que l'Afrique des indépendances. Il s'agit par conséquent d'individus a peine agés de trente ans et dont l'horizon de référence dans les multiples

7 IRIBRANE PH. D', 1989, La logique de l'honneur~ Gestion des entreprises et traditions nationales, Seuil, préface pour l' édition de poche, Collection Points, Paris, 1993, pp. XXXI -- XXXII.

8 LALEYE I.P., 1996, « L'autorité en Afrique, une réalité en mutation » pp. 147 - 156 in Revue U.R.E.D (Université, Recherche et Développement) de l'Université se Saint-Louis du Sénégal publié aux éditions l' Harmattan.

aspects de la vie sociale se limite jusqu' entièrement a la modernité. Voila un état de fait qui sous-tend un ensemble de raisons pouvant justifier le sort déplorable des pays du Sud vis-a-vis des paradigmes dominants et du mouvement alter mondialiste.

II.2. PRISE DE CONSCIENCE PAR RAPPORT A L'URGENCE D'UNE REACTION CONTRE L'IDEOLOGIE DU « DEVELOPPEMENT ».

Comme l'a pertinemment montré René THOM : « Toute experience est une reponse a une question, et si la question est stupide, ily a peu de chance que la reponse le soit moins »9 p. 17. Cette affirmation est d'une grande portée dans la mesure ou l'encombrante idéologie du développement nous pousse indirectement a nous poser des questions qui ne font que nous enfoncer davantage dans sa mouvance. Pour preuve, aucune des questions qu'il nous amène a nous poser n'est pas sans être imbibée de «jugements de valeur ». Face a cet état de fait, n'est-il pas temps de se demander la différence qu'il peut y avoir entre la « mission civilisatrice » d'antan et la « mondialisation » d'aujourd'hui ? Y a-t-il réellement rupture ou continuité ? Mieux même, ces deux phénomènes ne peuvent-ils pas être appréhendés comme étant les deux faces d'une même médaille ?

Par conséquent donc, les interprétations tenues pour v~rit~s universelles méritent d'être soumises a une analyse de fond afin de montrer que des coincidences qui se répètent exigent d'elles-mêmes que d'autres appellations leurs soient trouvées. Ces coincidences qui s'opèrent a l'intérieure de la pensée occidentale et qui sont trahies par les marques indélébiles laissées par le mal engendré par la colonisation doivent inciter une rébellion de la part des sociétés du Sud. C' est parce que la diversité des écrans imaginaires des sociétés est un barrage de taille que Paulin HOUNTONDJI, en se prononcant sur le rapport Culture et développement, abordera la situation dans son ouvrage intitulé « Culture, Mondialisation, Resistance et Alternative » en ces termes : « Si l'Afrique d'hier était confrontée aux dangers du nationalisme et du particularisme, aujourd'hui, elle est menacée par la dispersion dans l'universel a cause de sa d~pendance linguistique, ethnologique, technologique et scientifique vis-a-vis des centres de decision occidentaux ».

C'est ce constat qui amènera l'auteur a se poser quatre questions de taille du type : Que deviendra l'identité culturelle ? Quel sort sera réservé a l'auto affirmation collective ? Qu'adviendra-til a propos du sentiment d'appartenance a une seule et même histoire ? Et enfin, qu'arrivera-t-il a la culture dans une économie globale ?

En outre, a travers le défi de l'opérationnalisation de la culture, on s'apercoit aussi que les non-dits liés a la mondialisation interpellent d'autres aspects qui en font un débat de culture. Par

e xemple, en Afrique, le développement réellement e xistant comme l'écrit Serge LATOUCHE dans son article intitulé « En finir, une fois pour toute, avec le développement », n'est rien d'autre que : « L'occidentalisation du monde et l'uniformisation planétaire, c'est enfin la destruction de toutes les cultures différentes »10. A partir de cet instant, il devient clair que les autres cultures ne sont percues que comme des obstacles dont il faut a tout prix se débarrasser de peur qu'un jour leurs peuples soient appelés # une prise de conscience et s'en prennent a les faire revivre.

Quant a Gilbert RIST, il va pousser la réfle xion plus loin car suspectant même une possibilité manipulation de la culture lorsqu' il considère que : « la culture devrait alors titre comprise comme le (re)vétement du « développement », chargé de lui donner une « couleur locale » et de le rendre acceptable a l'ensemble des sociétés. Ce qui présuppose que le « développement » soit libre de toute attache culturelle et suffisamment malléable pour s'adapter a des traditions culturelles multiples ; par dela cette double condition, cela revient donc d proposer son universalisation de fait. Ainsi, l'intér~t porté a la culture masque celui, plus fondamental, que l'on accorde au « développement » considéré comme souhaitable et nécessaire »11.

De telles analyses pointent du doigt l'ensemble des incohérences que laissent entrevoir les paradigmes fondamentaux occidentaux dont les objectifs d' hier et d'aujourd'hui sont identiques de par leur contenu, mais aussi de par le caractère non fondé des discours qu' ils tiennent.

III. LA PEN SEE DE L'AUTRE DU DEVELOPPEMENT : UN PRETEXTE POUR REINVENTER UNE IDENTITE EN DEHOR S DU « DEVELOPPEMENT ».

L'erreur déjà commise et ayant consistée a prendre pour acquis tout ce que l'idéologie du développement nous a proposé, mais aussi et surtout, a la considérer comme une nouvelle divinité n'est pas uniquement imputable a l'Occident dans la mesure ou le consentement des pays du Sud n'est pas a négliger. En d'autres termes, si les peuples du Sud n'étaient pas intimidés par le contenu extraverti de cette idéologie, elle aurait certes prévalue au Nord, mais n'aurait jamais atteint le statut d'un « dogme sacro-saint ». C'est la raison pour laquelle, pour ce qui est de la crise africaine, Yao ASSOGBA situe les responsabilités en utilisant une théorie interactionniste. Selon l'auteur : « une théorie interactionniste explique alors un phénomène social donné comme étant le résultat de l'agrégation de l'ensemble des actions d'acteurs sociaux situés dans un s~stème social donné. Ainsi, la « crise » africaine serait, toutes choses étant égales par ailleurs, le résultat de l'ensemble des actions des différents acteurs sociaux du s~stème monde »12.

Dans cette perspective, les peuples du système monde en général, et ceux du Sud en particulier doivent faire « peau neuve » et tenir pour priorité l'indéfectible défi de la remise en question

10 LATOUCHE, Serge, « En finir, unefois pour toute, avec le développement » in Le Monde diplomatique n°556, p. 6-7.

11 ELA, Op.cit.

des fondements défaillants de l'idéologie du développement. Face a cette pénible tache de la reconstruction du puzzle, la pensée de l'autre du développement doit suivre la logique de la philosophie chez HEGEL qui ne commence qu'avec le « néant absolu ». Une esquisse de solution nous a été proposée par Jean-Marc ELA selon qui : « Si l'on ne veut pas continuer a reproduire le discours qui considere l'Afrique comme une sorte de musée des antiquités européennes, ilfaut s'interroger sur le type d'approche adapté a la situation actuelle de nos sociétés »13. Fort de ce constat, c'est seulement une nette prise de conscience de la part des peuples du Sud qui pourrait les amener a apprécier l'ampleur de l'impasse que traverse l'Humanité toute entière ; mieux meme, ces peuples sont les seuls capables de sauver l'Occident de la prison dans laquelle l'idéologie du développement l'a enfermé.

D.3. L'AB SENCE DU DEVELOPPEMENT « PRET-A-PORTER » : PLUS DE PEUR QUE DE MAL.

Tout développement est de soi a soi-meme, affirmait l'esprit socratique qui insistait pour faire découvrir a chacun sa puissance, sa richesse avant que ce dernier n'aille le chercher chez autrui. Cependant, notre époque se veut de poser une problématique toute autre, gage d'une audace non négligeable et laquelle postule que l'absence du développement est de soi a soi-meme.

C'est dans cette logique que, se dressant contre l'idéologie dominante, Joseph KIZERBO14 aurait intériorisé tot la maxime par laquelle Emmanuel KANT définissait les Lumières : « Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! » (@u'est-ce que les Lumieres ? GF, 1991, p. 43. AKVIII, 35). Ainsi donc, la maxime de toujours penser par soi-meme, c'est-à-dire de conjuguer l'irresponsabilité de la raison servile au profit de la responsabilité de la raison autonome, s'impose comme la volonté constante de rechercher en soi-meme et par soi-meme la pierre de touche de la vérité et les mécanismes de sa libération (p. 2).

D'ailleurs, l'auteur poursuivra pour dire que selon le contexte politico-historico-culturel et l'e xigence de « lutte de libération » permanente, il s'agit d'affirmer et surtout de faire reconnaitre # l'individu, en l'occurrence l'Africain, qu'il est lui-meme capable de penser et que « la pensée ne se développe pas d'elle-meme ». Il appartiendra donc aux nouvelles générations d'être averties du fait que quoiqu'il en soit, il faut nécessairement qu'une pensée soit développée et qu'ils aient le devoir moral de veiller a ce que ce ne soit pas celle du développement qui a endormi nos sociétés pendant si longtemps.

Une chose est sure, les générations qui parviendront a libérer le système monde des « griffes » du développement rendront un grand service a tous les peuples dont l'e xistence fut, soit

13 ELA, Op.cit. , p.8.

14 KI-ZERBO J., 1999, article tiré de Perspectives : revue trimestrielle d'éducation comparée (Paris, UNESCO : Bureau International d'éducation), vol XXIX, n. 4, pp. 699 -- 711.

inscrite dans la logique d'une pensée unique, soit empoisonnée par une idéologie dont les soubassements socioculturels sont incompatibles avec les réalités ambiantes du milieu. C'est ainsi qu'il n'est en rien utopique que d'envisager cette réalisable entreprise du retrait des pays du Sud de la « sphere mentale » des pays du Nord.

D'une manière plus concrète, il est devenu actuellement, pour ne pas dire qu'il a toujours été une urgence, de mettre en place une nouvelle idéologie plus adéquate et plus cohérente, laquelle s'avèrerait capable de porter les « projets de société » des pays du Sud. Au fait, dès l'instant que l'idéologie est le système le plus important de la superstructure sociale, il devient de plus en plus aisé de comprendre qu'il n'y a qu'une idéologie qui peut vaincre une autre idéologie. La pertinente mesure de mettre en place une autre idéologie trouve ses fondements dans une volonté de faire comprendre aux peuples du Sud qu'il est incontournable d'avoir une vision collective de la situation qu'ils traversent.

III.2. LA PEN SEE DE L'AUTRE DU DEVELOPPEMENT: UN REPO SITIONNEMENT STRATEGIQUE PLURIDIMENTIONNEL.

L'impératif de renouveler la pensée portant sur les nouvelles dynamiques des sociétés contemporaines en revisitant les moyens d'investigation capables de déceler l'ensemble des problèmes de société reste l'ultime arme pouvant permettre aux peuples du Sud d'être tributaires de nouvelles compétences en vue d' adopter une posture de repositionnement stratégique. Cependant, KI-ZERBO considère toujours dans l'article précité qu'il faudrait éviter de s'enfermer, de s'enliser dans cet « égoisme logique » de KANT qui inviterait a vouloir « penser seul », a se replier sur soi, a s'isoler dans la sphère du subjectivisme aveuglant, même si, reconnait l'auteur de l'Anthropologie (KANT, p. 2), « c'est ne pas penser du tout que de penser sous la férule d'une puissance étrangère ».

D'ailleurs, d'après l'auteur, la réalité historique actuelle ne l'autoriserait pas, et l'objectivité de la pensée, et donc la vérité, ne le supporterait pas non plus : celui qui ne vérifie pas ses opinions, qui ne se frotte pas et qui ne confronte pas son jugement avec celui d'autrui, ne saurait atteindre le vrai ni contribuer, par la, a sa réfle xion critique, a son développement, ou a celui de son pays. C'est dire donc que l'e xercice de la liberté de penser est certes, une affaire personnelle, mais n'est pas pour autant une affaire privée ! C'est une affaire publique (p. 3).

L'analyse de la situation de l'Afrique, par e xemple, orienterait la pensée d' abord vers une uniformisation de l'image globale de cette partie du monde que Philippe LEYMARIE15 décrit en ces termes : « Tout se passe comme s'ilfallait compter désormais sur plusieurs Afrique : l'une a la dérive, saignée par des guerres civiles ; l'autre, bonne éleve des organismes internationaux, notamment financiers. La premiere Afrique

15 Le Monde Diplomatique, Maniere de voir n. 51 , Afriques en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.

relève, quanta l'action internationale, de la gestion de la crise et de solidarité humanitaire etfonctionnant surtout selon le modèle des « Seigneurs de la guerre ». Pour ce qui est de l'autre Afrique, elle est en émergence, parée des atours de la « bonne gouvernance » couvée par la Banque Mondiale, courtisée par les investisseurs séduite par Internet, regardée ~ la loupe par les afro-optimistes ». Cet état de fait démontre a bien des égards que la situation des pays du Sud ne peut etre analysée dans la dispersion, pis même, en présence d'un nombre incalculable d'adeptes du développement qui n'ont d'yeux que pour les énormes mannes financières distribuées par les institutions internationales (la Banque Mondiale et le FMI, etc.).

Le caractère trompeur des référentiels de base de ces institutions renforce le fait que la pensée unique porte aussi les traces du vieux credo « diviser pour mieux régner ». Il faudrait donc une révision théorique, méthodologique, idéologique, économique et culturelle de ce qu'il est convenu d'appeler l'éthique des pensées vieilles. C'est aussi ce qui fera dire a Georges BALANDIER que : « les sociétés en essai de développement imposent un véritable défi scientifique en raison de leur nombre, de leur diversité et de leur étatprésent ».

En définitive donc, le monde a besoin d'un processus d'urgence en ce qui concerne le repositionnement stratégique apte a éveiller chez tous les peuples un nouvel esprit capable de s'arreter a temps pour déclarer haut et fort un discours comme celui-ci : « Si le développement a existé, cela prouve nettement qu'autre chose peut exister ; cherchons, trouvons et adoptons cette autre chose qui sera tout sauf le développement ».

Conclusion

Les contradictions internes liées aux paramètres profonds de l'idéologie du développement devenant de plus en plus persistantes a l'ère de la mondialisation, seul l'avènement d'une idéologie nouvelle et novatrice peut permettre d'accéder a un repositionnement stratégique capable de lever les équivoques a propos de certaines considérations chimériques véhiculées par cette idéologie. En effet, cette précaution de taille amènera, au moyen de la pensée de l'autre du développement, a découvrir que certains stéréotypes comme le « vide historique » qui fonde la peur que l'on éprouve a penser # autre chose que le développement ; mais aussi a s'apercevoir de l'hypothèque dont les différentes manifestations de l'activité humaine sont l'objet.

Il est temps donc de changer les choses et c'est ce que semble avoir compris Fabricio SABELLI qui confesse que : « L'histoire enseigne que, pour conserver leur identité, les sociétés doivent se transformer. Ce qui ne les empéche nullement de combiner les nouveaux éléments qu'elles s'approprient, selon leur génie propre, a la fois imprévisible et inimitable (...). En revanche, remettre en question les fondements culturels du

«développement » signifie aussi accorder leur chance a une multitude de projets sociaux complexes, enracinés dans leurs propres histoires et radicalement différents de tout ce qui, «a l'évidence », devrait leur tenir lieu d'avenir... ».16

En réalité, les peuples des pays du Sud ont le devoir moral de mettre fin a cette situation qui fait tout pour dissimuler le plus longtemps possible un fait des plus criards : la seule chose sur laquelle les pays du Nord s'accordent et que les peuples du Sud perdent de vue, c'est qu'ils ne construiront jamais leurs projets de société a leur place. C'est suivant cette logique que Jean Marc ELA, s' en tenant au cas de l' Afrique, suggère a nouveau a la page 13 de son ouvrage précité qu' « il faut s'interroger sur les choix d'avenir dans un conte xte ou l'Afrique est désormais un enjeux de connaissance pour les intelligences indigènes ». Une prise de conscience vis-a-vis d'une telle responsabilité de la part des peuples du Sud participe d'une renaissance certaine.

BIBLIOGRAPHIE :

1. RIST G., 1994, « Des sphinx, des licornes et autres chimères...Trois approches des relations entre culture et développement face aux pratiques sociales », in La culture. Otage du développement ?, sous la direction de G. RIST, Paris, L' Harmattan», p. 6.

2. VIDROVITCH C. C., 1988, Pour une histoire du développement : Etats, Sociétés, Développement, Paris,l' Harmattan, p. 3.

3. Le Monde Diplomatique, Manière de voir n. 51, Afrique en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.

4. ELA J-M, 1994, Restituer l'histoire aux sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique, Paris, l' Harmattan, p.10.

5. ZAOUAL, Hassan, « Le paradigme relationnel des organisations économiques africaines », in Organisations Economiques et Cultures africaines : De l'Homo ceconomicus a l'Homo situs, ed. L' Harmattan, 1996, pp. 37-45.

6. COURNOT A., Essai sur les fondements de nos connaissances.

7. IRIBRANE PH. D', 1989, La logique de l'honneur. Gestion des entreprises et traditions nationales, Seuil, préface pour l' édition de poche, Collection Points, Paris, 1993, pp. XXXI -- XXXII.

8. LALEYE I.P., 1996, « L'autorité en Afrique, une réalité en mutation » pp. 147 - 156 in Revue U.R.E.D (Université, Recherche et Développement) de l'Université se Saint-Louis du Sénégal publié aux éditions l' Harmattan.

9. THOM R., 1986, « La méthode expérimentale: un mythe des épistémologues (et des savants ?) », in la philosophie des sciences d'aujourd'hui, sous la direction de Jean HAMBERGER, éditions Gauthier -- Villars, Paris.

16 RIST, G., SABELLI, F. 1l était une fois le développement, pp. 68-69.

10. LATOUCHE, Serge, « En finir, une fois pour toute, avec le développement » in Le Monde diplomatique n°556, p. 6-7.

11. ASSOGBA, Yao, 2004, Sortir l'Afrique du gouffre de l'histoire : le défi éthique du développement et la renaissance de l'Afrique noire, P.U.L, 200 pages.

12. KI-ZERBO J., 1999, article tiré de Perspectives : revue trimestrielle d'éducation comparée (Paris, UNESCO : Bureau International d'éducation), vol XXIX, n. 4, pp. 699 -- 711.

13. Le Monde Diplomatique, Manière de voir n. 51 , Afrique en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.

14. RIST, G., SABELLI, F. Il était une fois le développement, pp. 68-69.

15. Susan GEORGE, 1992,« L'effet Boomerang : choc en retour de la dette du Tiers-monde », édition la Découverte, Paris.






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