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Les investissements directs étrangers dans l'espace UEMOA:déterminants et analyse d'impacts

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par Oumarou ZALLE
Université Ouaga II Burkina Faso - Diplome d'études appliquées Master NPTCI option: macroéconomie appliquée 2011
  

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Chapitre III: Interactions entre investissements directs étrangers et croissance économique en zone UEMOA

Introduction

Dans la représentation contemporaine de l'économie mondiale, les firmes multinationales ne porteraient pas seulement atteinte à l'identité des ensembles économiques nationaux, elles seraient devenues les principaux vecteurs de l'organisation du système mondial (Jacquemont, 1990). En effet, les activités des firmes multinationales ont une grande influence sur les économies des nations partenaires. De ce fait, les différents Etats ont entrepris soit des politiques de promotion, soit des politiques de suspicion ou de restriction des investissements directs étrangers selon leur perception de la nature des retombées résultant de l'implantation des multinationales. A cet effet, Mainguy (2004) indique que, suivant un mouvement de balancier, les positions critiques à l'égard des firmes multinationales, dominantes dans les années 1960 et 1970, ont ainsi peu à peu laissé la place à des analyses qui reposent sur l'idée sous-jacente que les investissements étrangers favorisent le développement.

Les pays de l'UEMOA face aux déficits structurels de l'épargne intérieure et à la rareté des ressources de la dette, établirent des politiques de promotion aussi bien au niveau régional que national pour attirer les investissements directs étrangers. Dans un tel contexte, l'appréciation des interactions entre investissements directs étrangers et croissance économique des pays hôtes, s'avère nécessaire en vue de mieux réorienter les différentes politiques d'attraction, en identifiant les facteurs explicatifs des entrées d'IDE et pour plus d'influence sur la croissance économique des pays de l'Union.

Cette partie est structurée en quatre sections. La première section présente brièvement les déterminants empiriques et les résultats de quelques études d'impact, et des interactions entre investissements directs et croissance économique des pays d'accueil. Elle est suivie d'une description de l'approche économétrique et de la méthodologie d'estimation, tandis que la dernière section donne une évaluation empirique de l'impact des investissements directs étrangers sur la croissance économique en zone UEMOA, ayant contrôlé les déterminants usuels, et en retour l'effet de la croissance économique sur les investissements directs étrangers.

I. Développements empiriques sur les déterminants des IDE et leurs impacts sur les

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Cette section vise à présenter quelques études pratiques sur les interactions entre investissements directs étrangers et croissance économique. L'accent sera mis d'abord sur les déterminants empiriques des IDE, puis sur les analyses d'impact et en termes d'effets réciproques

I.1. Développements empiriques sur les déterminants des IDE

Les déterminants des IDE dans les pays en développement ont fait l'objet de plusieurs études. Ainsi les travaux de Morisset (2001), Dupuch (2004), et surtout Asiedu (2002, 2003, 2004 et 2006) y ont largement contribué. Toutefois, en dépit de l'importance croissante prise par les investissements internationaux dans les économies, et les différentes approches adoptées selon les écoles de pensée, il n'existe aucun cadre théorique unifié permettant de comprendre et d'identifier les déterminants des IDE. La littérature existante combine des aspects institutionnels (politique fiscale ou commerciale, risque pays), industriels (coûts de transport, coûts d'implantation, coüts salariaux, avantages technologiques, agglomérations d'activités) et des caractéristiques propres aux pays.

Au-delà des développements théoriques, différentes études empiriques sur les investissements directs étrangers, ont véritablement contribué à l'identification de leurs déterminants. Ainsi, les déterminants des IDE peuvent être regroupés en trois grandes catégories. D'abord les « pré requis >> ou conditions initiales (Beyer, 2002) qui ont trait à l'environnement macroéconomique et institutionnel, le risque pays et le cadre juridique des investissements (Bevan et Estrin, 2004). Campos et Kinoshita (2002) étudiant les déterminants des IDE dans les économies en transition, montrent qu'en plus des réformes financières et des privatisations, les investisseurs étrangers sont attirés vers les pays ayant plus d'environnement macroéconomique stable, des niveaux plus élevés de développement économique et d'infrastructures. Prasad et Rajan (2008) soutiennent que la capacité d'absorption mesurée par le développement financier du pays d'accueil est une condition préalable aux entrées de capitaux étrangers pour une croissance plus élevée. Ensuite, la seconde catégorie regroupe les critères des firmes multinationales en termes de facteurs de demande (taille du marché, croissance, solvabilité de la demande), de facteurs de production

(ressources naturelles, qualification et coüt de la main d'oeuvre, les infrastructures), Asiedu (2006) et Morisset (2001). Enfin, la dernière catégorie s'intéresse aux facteurs incitatifs (avantages fiscaux, aides publiques à l'implantation, les programmes de privatisation), Asiedu (2003), aux facteurs d'agglomération (externalités) et aux effets de mimétisme ou niche d'investisseurs (présence d'autres firmes), Dje (2007).

Compte tenu de l'absence d'un cadre théorique unifié, les différentes études sur les déterminants des IDE aussi bien du point de vue des pays d'origine que des pays hôtes, retiennent principalement deux types d'approches : la théorie dite de « pull factors » en référence aux facteurs spécifiques aux pays d'accueil, et la théorie dite de « push factors » pour tenir compte des caractéristiques macroéconomiques des pays d'origine des capitaux. En effet, les « pull factors » sont des facteurs attractifs des IDE et reflètent les différentes opportunités qu'offrent une économie et les risques encourus par les investisseurs. Ils sont spécifiques à l'économie d'accueil et déterminent la structure géographique des investissements étrangers, (Bouklia et Zatla, 2001). Quant aux « push factors », ce sont des variantes se rapportant aux facteurs spécifiques aux pays d'origine et déterminent l'offre des IDE. Ils représentent le coût d'opportunité des IDE en direction des pays hôtes et décrivent l'environnement macroéconomique de l'investisseur. Du point de vue des économies d'accueil, ce sont des facteurs dissuasifs, décourageant les investisseurs étrangers.

La littérature sur les déterminants des investissements directs dans les pays en développement est également abondante. Ainsi, Asiedu (2002), explorant les facteurs explicatifs des IDE dans les pays d'Afrique subsaharienne, indique qu'un meilleur retour sur investissement, l'ouverture au commerce international et de bonnes infrastructures ont un impact positif sur les investissements directs. Toutefois, elle souligne que dans le cas de l'Afrique subsaharienne, le bénéfice marginal de l'ouverture accrue est moindre sur les IDE.

Dans le cadre des pays développés, Dupuch et Milan (2005) indiquent que les investisseurs ne semblent pas seulement être attirés par la faiblesse du coüt de la main d'oeuvre, mais également par son niveau de qualification. Ils soutiennent aussi que les écarts de rémunération entre les pays de l'Est ne sont pas déterminants dans le choix de localisation des firmes mais le différentiel de coüts salariaux existant entre les Pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO) et ceux de l'Union Européenne (UE). Dupuch (2004), analysant les IDE dans les nouveaux pays

adhérents20 à l'UE sur la période 1993-2001, montre que les perspectives d'intégration à l'UE ont favorisé la taille des marchés, la proximité géographique et l'intensité technologique des pays d'origine comme principaux déterminants des flux Ouest-Est.

Dans l'espace UEMOA, deux études majeures ont contribué à l'identification des déterminants des IDE en direction de l'Union. En effet, Kinda (2006), à partir d'une analyse sur données de panel sur la période 1970-2003, montre que les déterminants significatifs des investissements directs sont : les infrastructures, l'ouverture et l'instabilité politique. Parallèlement, Dje (2007), partant d'une étude économétrique sur données de panel, couvrant les années 1980-2002, démontre que certains facteurs traditionnels, à l'instar de l'ouverture de l'économie aux échanges internationaux, du taux d'investissement, notamment le taux d'investissement public, le capital humain, sont essentiels dans l'analyse des flux d'IDE à destination de l'UEMOA.

Asiedu et Gyimah (2007), en analysant l'effet des politiques de libéralisation de l'investissement sur l'emploi et l'investissement des FMNs en Afrique, portant sur 33 pays durant la période 1984-2003, montrent que la libéralisation a un effet positif considérable sur l'investissement. De même, elle stimule les investissements des firmes multinationales, qui en créant des emplois, contribuent à la réduction de la pauvreté.

Quant aux « push factors » relatifs aux pays d'accueil, Asiedu (2003), partant d'une étude sur données de panel pour 22 pays d'Afrique subsaharienne sur la période 1984-2000, examine l'impact du risque politique, le cadre institutionnel et la politique gouvernementale sur les flux d'IDE. Elle suggère que l'instabilité macroéconomique, les restrictions d'investissement, la corruption et l'instabilité politique ont un impact négatif sur les IDE en direction de l'Afrique, tandis que la stabilité macroéconomique, des institutions efficaces, la stabilité politique et un bon cadre réglementaire ont un impact positif sur l'IDE. Contrairement à Morisset (2001), elle souligne que, les IDE à destination de l'Afrique ne sont pas uniquement motivés par les dotations en ressources naturelles, (IDE primaire).

20 République Tchèque, Estonie, Slovénie, Hongrie, Slovaquie, Pologne, Lettonie, Lituanie, Bulgarie, Roumanie

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo