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Mission des institutions d'enseignement supérieur et universitaire et les attentes de la population en cité d'Uvira, RDC

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par Théodore BAHIMBA NYEMBO
Université officielle de Bukavu - Licence en sociologie 2011
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« La science instruit dans la mesure où, le sociologue, c'est celui qui veut savoir. Il veut savoir parce qu'il est convaincu que le savoir crée l'assurance. »

Prof. Kazadi Kimbu.

« Le sociologue est souvent contraint, au nom de l'objectivité scientifique, de démystifier les croyances qui fondent le pilier de certains ensembles dont le statu quo arrange aussi bien les privilégiés que les exploités idéologiquement dressés à la résignation. C'est pour cela que la sociologie est souvent la mal aimée de la société. »

Prof. Emile Bongeli.

« Avant de vouloir savoir coudre avec une machine, il faut d'abord à tout prix chercher à apprendre à coudre avec la main.»

Théodore Bahimba.

Théodore BAHIMBA.

IN MEMORIAM

A toi mon regretté Feu-Père BAHIMBA Bernard,

Qui sans pitié, la mort t'a emporté à la veille de voir

Fleurir, l'arbre que tu as semé et entretenu minutieusement comme le nard.

De ton départ a jailli le pleur, qui coulera tant que nous n'aurons pas le pouvoir

De te rétablir sur la terre afin de te percevoir.

A toi Père BAHIMBA Bernard,

Et Joséphine CHAKUPEWA, ma Mère.

Envers moi, vous n'avez pas opté l'attitude de canard

Mais vous m'avez protégé contre les ouragans de la mer.

Oh ! Mes frères et Soeurs ! Je reconnaîtrai même dans la vieillesse :

BAHIMBA Nicodème et BAHIMBA Aubin pour votre souplesse ;

Je me souviens encore des conseils pleins de sagesse.

Soeur Inglène MADO et BAHIMBA Solange qui, sans richesse ;

Nous ont soutenus par la main de princesse.

BAHIMBA Félicite et BAHIMBA Perpétue, malgré votre petitesse

Vos aiguilles nous ont aidés à enlever de grosses épines malgré leur sécheresse

Et tout le monde se tue de leur jeunesse.

Toi, cité d'Uvira, reste un lieu d'adresse ;

Et toi, Etudiant d'Uvira, apprend malgré ta noblesse.

A vous tous,

Nous dédions ce travail !

Théodore BAHIMBA

REMERCIEMENTS

« Le feu brûle, si chacun y amène son morceau de bois », dit-on. C'est ainsi que pour que ce travail puisse voir le jour, beaucoup de sacrifices ont être consentis non seulement par nous, mais aussi par bien de gens de bonne volonté. Permettez-nous de pouvoir les remercier !

En effet, un hommage particulier s'adresse au Prof. Kazadi Kimbu et au Chef de Travaux Bakenga Shafali qui, malgré leurs multiples occupations se sont consacré pour nous diriger et encadrer depuis la conception et rédaction de ce présent travail. Leurs remarques, conseils judicieux et suggestions nous ont été d'un grand apport sans lesquels, nos intentions n'accoucheraient qu'un sourit.

Nous adressons également nos remerciements à tout le corps professoral de notre Université qui se sacrifie pour nous nourrir de la science afin de ne pas souffrir de la malnutrition scientifique. Aussi nous remercions vivement les personnels académiques, professoraux et étudiants des Universités et Instituts supérieur de la cité d'Uvira qui ont répondu avec esprit de scientificité à nos préoccupations.

En outre, nos remerciements seront adressés : aux familles de Mulinganya Lugelero Eugène, celle de François Nkanire et celle de Papa Jean-Marie Mbaka pour leur hébergement durant notre cursus de formation ;

A nos amis et frères: Docta Mushagalusa, Katimbo Keba, Fandi Marcelin, Jolie Kiragiana, Dada Riziki, Dieu Merci Mbaka, Sandra Mbaka, Patrick Bagisha, Pascal Mupenda, Ariane Musafiri, Bienfait Muhigirhwa, Eugène Ruhunemungu, Da Zizina, pour leurs sages conseils assez constructifs et leur soutien moral ;

Vous, nos compagnons, Mally Muhigirhwa, Dieu Merci Cirhibuka, Idris Matumwabiri, Merci Aksanti, Didier Bahindwa, Nancy et Imani Cizungu ; Yvedri Yvette, Lumière Machumu « Dilum'or » et Annie Nabintu « Théan'or » pour la connaissance et échange durant le long moment tant de joie que de peine passé ensemble afin de faire naître et soutenir « MATHEDIMANA. »

Nous serons ingrat de ne pas se souvenir de l'apport morale et Matériel de la famille de Mama Nsimire, Mama Feza, Valérie Mawazo, oncles : Anganga Kayeyin, Kubo Sheti, Baba Jeannine Dobo; à toutes nos tantes paternelles et nos grands parents Sheti Joseph et M'Bahandalika Lucie, pour leur affection.

A nos aînés et cadets scientifiques, à tout celui qui a apporté une pierre pour la réalisation de ce travail mais, même s'il n'était cité ; nous disons à tout coeur ouvert : Merci et je vous porte dans mon coeur et où j'y grave tous vos conseils et suggestions que vous me fournissez !

Théodore BAHIMBA.

SIGLES ET ABREVIATIONS

% : Pourcentage ;

ACF : Action Contre Faim ;

BCC : Banque Centrale du Congo ;

BCZS : Bureau Central de Zone de Santé ;

BIU : Byankuba International University ;

CBCA : Communauté de Baptiste au Centre de l'Afrique ;

CELPA : Communauté des Eglises Libres de Pentecôte en Afrique ;

C.G : Comité de Gestion ;

CIUB : Conseil Interuniversitaire de Bukavu ;

COOPEC : Coopérative d'Epargne et de Crédit ;

CT : Chef de Travaux ;

CTB : Coopération Technique Belge ;

CUB : Centre Universitaire de Bukavu ;

DES : Diplôme d'Etude Supérieur ;

Dvpt : Développement ;

EDP : Education pour Tous ;

ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire ;

F : Femme ;

Fem. : Féminin ;

G : Garçon ;

H  : Homme ;

IG : Informatique et Gestion ;

ISAD : Institut Supérieur des sciences Agronomiques et de Développement ;

ISC : Institut Supérieur de Commerce ;

ISDR : Institut Supérieur de Développement Rural ;

ISGM : Institut Supérieur de Gestion et de Management ;

ISP : Institut Supérieur Pédagogique ;

ISTM : Institut Supérieur des Techniques Médicales ;

ISU : Institut Supérieur et Université ;

Masc. : Masculin ;

MEPSP : Ministère d'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel ;

Mgr : Monseigneur ;

N° : Numéro ;

ONG : Organisation Non Gouvernementale ;

ONGD : Organisation Non Gouvernementale de Développement ;

p. : Page ;

P.A : Professeur Associé ;

P.E : Professeur Emérite ;

P.O : Professeur Ordinaire ;

PAEM : Pacte de Modernisation comme Stratégie pour un Développement Durable ;

Prof. : Professeur ;

PUL : Presse Universitaire de Lubumbashi ;

RDC : République Démocratique du Congo ;

SCAI : Sciences Commerciales Administratives et Informatiques ;

SIDA : Syndrome d'Immuno-Déficience Humaine ;

sl : Sans Lieu ;

Soc : Sociologie ;

TFC : Travail de Fin de Cycle ;

TSP : Théorie de la Sociologie Praxéologique ;

UCB : Université Catholique de Bukavu ;

UE : Union Européenne ;

UEA : Université Evangélique en Afrique ;

UNAZA : Université Nationale du Zaïre ;

UNIC : Université de CEPROMAD ;

UNIKIN : Université de Kinshasa ;

UNIKIS : Université de Kisangani ;

UNILU : Université de Lubumbashi ;

UOB : Université Officielle de Bukavu ;

UPROGEL : Université Progressiste des Pays des Grands-Lacs ;

USA : United States of America ;

USK : Université Simon Kimbangu.

INTRODUCTION

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET.

Cette étape étant une première pour celui ou celle qui veut s'engager dans la recherche et surtout celle sociologique, selon Roger Pinto et Madeleine Grawitz, doit s'inscrire dans la logique et le respect des règles et exigences épistémologiques.

A travers cette étude, nous évaluons et confrontons les apports et contributions des universités et instituts supérieurs de la cité d'Uvira à partir de la mission et des objectifs assignés en rapport avec les attentes et/ou les besoins réels de la population.

A cet effet, cette étude se veut constructive et positiviste renfermant un intérêt individuel ou personnel, social ou pratique et théorique ou scientifique.

S'agissant de l'intérêt personnel ou individuel, nous voulons étudier, comprendre et analyser afin de voir si la mission ou les objectifs des universités et instituts supérieurs de la cité d'Uvira, répondent aux attentes ou aux besoins réels de la population. Mais aussi, dans le cas contraire, identifier les différents obstacles ou problèmes à leur satisfaction ou à leur résolution.

En ce qui concerne l'intérêt social ou pratique, cette étude traduit notre ferme détermination d'inciter la population d'Uvira et toutes les autorités tant administratives, académiques que politiques à l'amélioration de la mission universitaire à partir de quelques stratégies mises à leur disposition dans cette étude.

Quant à son intérêt scientifique ou théorique, cette étude s'inscrit dans la logique de la construction de nouvelles connaissances par l'interdisciplinarité, de l'épistémologie de la circularité, c'est-à-dire produire les oeuvres scientifiques fondés sur la logique de convergence et de compénétration (ou d'interpénétration) disciplinaires, de la complémentarité épistémologique, théoriques, méthodologiques, etc et de la pluridisciplinarité c'est-à-dire système consistant dans le fait qu'un même phénomène est étudié par des chercheurs, des spécialistes des disciplines scientifiques différentes, chacun utilisant, de manière séparée, les concepts, les méthodes, les techniques et les théories de sa discipline.

Etant donné que notre étude est complexe, nous avions usé des couloirs d'échanges et non pas les coupures ni les ruptures à travers les sciences, comme le prône le sociologue congolais Gaspard Kambaji wa Kambaji pour comprendre, étudier et analyser ce phénomène afin d'aboutir à la vérité scientifique et demeurer dans l'optique de neutralité axiologique prônée par Max Weber sous la méthode fonctionnelle relativisée de Robert King Merton, l'approche praxéo-configurationnelle de Mascotsh Nday wa Mande, l'approche comparative et des techniques de collecte et de traitement des données.

Dans cette optique, elle nous permet d'apporter notre contribution à la production des connaissances en sciences de l'éducation, en sociologie de développement, en prospective, en sociologie de planification, en sociologie de l'éducation ; bref, à l'ensemble des sciences humaines et sociales ; proposer les pistes et stratégies de l'amélioration du milieu et cadre universitaire ; mettre à la disposition des pédagogues, chercheurs et scientifiques un instrument de travail permettant de comprendre la problématique de la mission des universités et instituts supérieur face aux attentes de la population d'Uvira  pour l'avancement et l'épanouissement des sciences humaines et sociales en général et la sociologie en particulier.

2. ETAT DE LA QUESTION.

Amuri Mpala-Lutebele,1(*) dans le Pacte de Modernisation de l'Enseignement Supérieur et Universitaire en République démocratique du Congo : une stratégie de développement durable, montre que face aux différents maux qui ont plongé le système éducatif congolais en crise sans précédent en particulier l'enseignement supérieur et universitaire et qui survit encore grâce à la volonté conjuguée des parents, étudiants et enseignants pareille à une sorte d'organisation non gouvernementale (ONG), l'enseignement supérieur et universitaire en R.D. Congo adopte le pacte de modernisation comme stratégie pour un développement durable (PAEM). Ainsi, l'université congolaise est, selon lui, à l'heure de sa renaissance (renaître suppose la mort préalable et l'itinéraire de vie précédent qui a conduit à la mort) car elle était née dans un contexte colonial, elle n'a jamais connu une libération totale, un épanouissement intégral. Elle a plutôt connu une croissance perturbée par des sautes d'humeur socio-politiques alors que son enfance sous des noms tels que « Lovanium » présageait un avenir florissant.

Dans la revue Africain, Bulyalimwe Marero,2(*) dans son article « Quels défis pour l'avenir de l'enseignement supérieur au Congo » trace un tableau sombre de l'enseignement universitaire en RDC dans son évolution qui a connu les trois étapes, à savoir les débuts de 1954-1971 dont on voit la fondation de trois universités et de plusieurs instituts supérieurs à Kinshasa. Différentes des autres, cette étape, cependant, a connu une excellente qualité de l'enseignement et un nombre limité d'étudiants ; celle de dès 1971 caractérisé par le regroupement de tout enseignement supérieur au sein de l'UNAZA marqué par la politisation des institutions ainsi qu'un écart de plus en plus croissant entre le nombre d'étudiants et les possibilités d'accueil ; et enfin, les années 90 où on assiste à la création d'une multitude d'universités privées.

Kalumuna Ndagano3(*) dans son étude sur la problématique de l'implantation du CUB: Analyse praxéologique, étant l'une des institutions d'enseignement supérieur qu'abrite la ville de Bukavu, il partage avec ses consoeurs institutions d'enseignement supérieur et universitaire du pays par la contribution au développement de la recherche et l'élévation du niveau scientifique, culturel et professionnel en assurant une formation des cadres. Cependant, cette institution est combattue par certains intellectuels, fils et filles de la province.

C'est ainsi qu'il voulait connaitre les raisons profondes de l'hostilité de cette catégorie d'intellectuels à l'égard de l'implantation du CUB et aussi la quintessence de la politique de gestion des ressources mises en oeuvre par le CUB pour atteindre ses objectifs institutionnels et pour assurer sa survie face à la menace que fait peser sur lui une telle hostilité.

Avec la méthode praxéologique, il arrive au résultat selon lequel la décentralisation des institutions de l'ESU a apporté un nouveau souffle aux parents dépourvus de moyens de faire étudier leurs enfants loin d'eux.

Quant à l'analyse des opinions des intellectuels, l'implantation du CUB serait qualifiée d'une « aventure académique » même si la réalité d'émergence s'impose déjà sur la scène universitaire de Bukavu grâce à sa réputation quant à la qualité des enseignements qui y sont dispensés, à ses effectifs d'étudiants voire sa coopération interuniversitaire.

Il serait critiqué de ne pas affirmer, infirmer ou nuancer ses hypothèses qui consistaient en la crainte de la concurrence déloyale et d'avoir au centre de ses préoccupations la rationalité de ses ressources dans la conclusion.

Max Kupelesa,4(*) dans son étude sur le défi de la qualité de l'éducation scolaire en RDC, montre que malgré le désenchantement que suscitent bien la persistance des maux qu'on doit s'efforcer d'éradiquer, l'école continue à mobiliser les populations congolaises autour d'une espérance majeure, celle de sortir de la pauvreté, de l'ignorance et du sous-développement. Il reste que l'école congolaise va très mal, et que la mise sur pied d'une école de qualité est un impératif qui exige des évolutions majeures de la part de tous les acteurs et consommateurs de l'école congolaise. Il enrichit ses pensées en affirmant qu'il n'y a pas que le SIDA qui tue, une mauvaise école est le virus le plus dommageable dans un contexte de sous-développement chronique et que les moyens utilisés contre le SIDA doivent être quadruplés pour réédifier l'école efficace partout en RDC. Dans cette étude, il donne quelques défis à relever.

Monnerat Claude,5(*) dans son article portant sur l'enseignement supérieur, décrit les changements et les transformations qu'a subit le milieu universitaire surtout à travers l'introduction de communication de masse, l'enseignement programmé, le développement des sciences et de la technologie accroissant le potentiel économique, la découverte de l'énergie nucléaire, usages des machines électroniques, l'accès du Tiers-Monde à la vie ; ont changé et transformé la mentalité de l'homme si bien que leur usage exige la formation de spécialistes hautement qualifiés et prenant une nouvelle expansion étant celle de la recherche. En fin, il insiste que toutes les universités puissent se conformer et s'adapter à ce changement.

Nyembwe Tshikutambila,6(*) dans son article sur la crise de l'enseignement supérieur au Congo/UNILU, décrit la situation médiocre de l'étudiant congolais qui devrait incontestablement vivre des subsides de l'Etat en espérant qu'au bout de ses cinq années des études universitaires, obtenir un poste bien rémunérer. Outre cet état psychologique dans le chef de l'étudiant congolais, il déplore encore l'insuffisance et parfois l'absence des écoles techniques et professionnelles au niveau du secondaire en affirmant que la formation à large échelle de manoeuvres, d'agents moyens qualifiés dans tous les secteurs de l'activités nationale est tout aussi importante que celle des cadres intellectuels en nombres forcément réduit.

Ntakwinja Kalangira,7(*) dans son étude sur la scolarisation des filles dans le milieu en mutation socioculturelle : lecture des facteurs favorisants et non favorisants, cas des écoles de Ciriri ; a voulu interpeller les acteurs sociaux et le pouvoir public dont la mission originelle est d'assurer le bien-être des citoyens dans tous les domaines de la vie, afin de s'employer davantage à l'amélioration des conditions de vie des filles dans le milieu scolaire. En outre, elle a voulu comprendre les facteurs limitant et favorisant la scolarisation des filles, afin de contribuer à leur épanouissement social.

Les quatre problèmes majeurs qui minent l'accès et la qualité de l'enseignement en RDC selon le constat de la Banque Mondiale auxquels elle veut faire face engendrèrent le retard de scolarisation de plus de 16% pour les garçons contre 12% de filles en 2001, sont :

- Une couverture relativement faible au niveau primaire avec de grandes inégalités dans l'accès et une extension incontrôlée au niveau du secondaire ;

- Une grave détérioration de la qualité de l'éducation à tous les niveaux ;

- Un système d'administration scolaire lourd et désuet ;

- Un niveau très bas de dépenses et un système de financement inefficace et inéquitable.

Elle part des hypothèses selon lesquelles le chômage, certains usages et moeurs défavorables à la scolarisation des filles, la taille de ménage, la méconnaissance de droits à l'éducation,... constituent les facteurs de motivation et de démotivation ; et le financement efficace par l'Etat comme celui qui favoriserait l'accès égal des filles aux institutions d'éducation à travers la sensibilisation par les ONGD, la vulgarisation des textes, l'amélioration de la qualité de l'éducation,... comme mécanismes d'intervention par le pouvoir public pour encourager la scolarisation des filles.

Sous la méthode structuro-fonctionnalisme de Talcott Parsons et les techniques d'observation, d'entretien semi-directif et documentaire, elle arrive au résultat selon lequel le nombre élevé d'enfants qui sont scolarisables dans la famille, la taille de ménage, les activités exercées par les filles après cours, les sections organisées dans les écoles, les coûts élevés de l'éducation, le manque de frais, le mariage, la grossesse sont autant des facteurs qui bloquent la scolarisation des filles à Ciriri. L'ambition des filles ou motivations des filles, le niveau d'étude des parents, les revenus des parents en constituent les facteurs favorisant la scolarisation.

La présente étude se différencie de ces précédentes par sa manière ou façon de mener une étude analytico-dialectique des la mission sur des institutions d'enseignement supérieur et universitaire implantées dans le milieu rural par rapport aux attentes ou besoins de la population en terme d'évaluation sur le soubassement du paradigme praxéo-sociologique.

3. PROBLEMATIQUE.

La prolifération des instituts d'enseignement supérieur et universitaire est un phénomène qui se remarque à la fin du XX è et au début de ce XXI è siècle et cela dans les milieux urbains comme ceux ruraux, à l'ère de la course vers l'industrialisation et de « la mondialisation » des pays n'ayant pas les mêmes conditions et réalités historiques, économiques, sociales, démographiques, culturelles,...

Malgré cette connaissance « Tout chemin mène à Rome », il s'observe des obstacles dans le cheminement vers cet idéal, parfois en ne sachant pas sous quelle fondation commencer. Les modèles des pays actuellement qualifiés des « développés »,  « évolués », nous renseignent que ces pays avaient d'abord commencé à financer les sciences et les recherches en les réservant des montants considérables dans leurs budgets c'est-à-dire en investissant dans le savoir et l'intelligence de l'homme (le secteur éducatif et de la formation en général).

C'est ainsi qu'en Iran, le rapport relève qu'il y a un médecin pour 6 personnes. Par contre, dans les grandes villes de Suisse, il y a un médecin pour 674 habitants, tandis que dans les régions de montagnes 1 490 habitants n'ont à leur disposition qu'un seul médecin8(*).

Dans les pays du tiers monde, les centres urbains sont seuls à profiter du progrès technique, médical, économique et technologique.

Au Kenya, dans la capitale Nairobi, les statistiques relèvent qu'il y a 1 médecin pour 672 habitants, mais dans les régions rurales, 1 médecin pour 25 000 habitants. Le nombre de médecins est ainsi 38 fois plus faible en brousse qu'en ville9(*). Cela s'explique par le fait que c'est en ville où on reproduit le système de formation des pays industrialisés et qu'ils trouveront une clientèle et infrastructure nécessaire (électricité, pharmacie, communication) pour leurs méthodes coûteuses (modernes) qu'ils ont apprises.

Disons simplement que face à cette situation, les pays industrialisés ont dépouillé le Tiers Monde de ses cadres. Dans la seule année de 1970, 11 236 universitaires, ont émigré vers les USA, parmi lesquels 2 211 médecins. Et cela a représenté une « aide » de 3.6 milliards U.S de Tiers Monde aux USA, si l'on tenait compte du coût de la formation de ces cadres10(*).

Malgré la politique de la planification familiale, la population de l'Afrique en général et de la RDC en particulier connait une explosion démographique considérable composée essentiellement des jeunes (en RDC, plus de 68 008 922 habitants en 2008)11(*).

C'est ainsi que dans la croissance de la population,  les jeunes doivent être soumis à instruction sérieuse car la population en tient compte et le développement national en dépend.

Cependant, en RDC, ce système d'encadrement éducationnel passe par trois étapes, à savoir : l'école primaire, l'école secondaire et l'école universitaire et supérieure est confronté à de multiples problèmes et cela depuis l'indépendance entre autres, la baisse du niveau de l'enseignement, les déperditions scolaires et de l'encadrement, le chômage des cadres formés, l'épuration de l'intelligentsia et par rapport au constat du sociologue Pilo Kamaragi, l'inadéquation entre les études et le travail pour ne citer que cela malgré lesquels les effectifs des élèves et étudiants évoluent et l'octroi des diplômes s'accroît résultant de l'absence d'éthique et de la déontologie professionnelle conduisant à une crise intellectuelle.

L'effectifs des élèves varie de 2.137.104 élèves en 1966 - 1967 à 4.552.120 élèves en 1979 - 1980 ; de 292 196 élèves dans les écoles publiques, de 606 081 élèves dans les écoles conventionnées et de 24 987 élèves dans les écoles privées de 1986 à 2002 pour le secondaire ; le taux de scolarité est de 76% en milieu urbain et 48% en milieux rural, et en 2001-2002, le taux de scolarisation brut au niveau primaire était estimé à 64% et à environ 23% au secondaire. Ces taux sont restés stables pendant une très longue durée et de 75% de taux de croissance de 1986 en 2002 ayant comme taux moyen de croissance moyens des effectifs de 18,8 à l'école secondaire et de 24,3 au supérieur de 1960 à 1977, de 4,4 au secondaire et de 6,0 au supérieur de 1977 à 1987, de 5,7 au secondaire et de 7,1 au supérieur de 1987 à 1996, de 0,9 au secondaire et de 11,3 au supérieur ; de 4.718 étudiants en 1966 - 1967 à 29.395 étudiants en 1979 - 1980 pour le supérieur, 200 000 étudiants en 2001-2002. De 31 étudiants au 15 janvier 1954, l'annuaire statistique/Unesco indique 379 867 étudiants dont 85 811 du secteur privé. Le nombre d'étudiants pour 100.000 habitants n'a cessé d'augmenter depuis l'indépendance ; il est passé de 5 en 1960 à 102 en 1980/81, 358 en 2001-2002. La proportion des filles est de 30%, pour l'année académique 2008-2009. Taux d'alphabétisation hommes : 95 % (2005), femmes : 84,9 % en 2005.12(*)

Le taux d'inscription brut passe de 60% en 1960 à 95% en 1980 à l'école primaire, de 3% en 1960 à 24% en 1980 à l'école secondaire et de 0,04% en 1960 à 1,2 ou 1,5% en 1980 à l'université. Et le nombre des diplômes délivrés varie de 13 diplômes en 1960 à 1.370 diplômes universitaires en 1979. Le nombre de diplômes d'Etat délivrés à l'issue du secondaire varie de 2.777 en 1967 à 20.701 diplômes en 197913(*).

En comparaison avec de nombreux autres pays africains, le nombre d'étudiants pour une population de 100 000 habitants est relativement élevé.

Le même annuaire donne le ratio d'encadrement pour les établissements publics d'un professeur pour 88 étudiants dans les universités, 187 dans les Instituts Supérieurs Pédagogiques et 479 dans les Instituts Supérieurs Techniques. La part des dépenses de l'ESU dans le budget du secteur de l'Education était de 25% en moyenne entre 1980 et 1989 et actuellement la part du budget de l'Etat consacrée à l'ESU ne dépasse pas 2% depuis près de trois décennies.

De ces trois étapes du système éducationnel en RDC, le système universitaire demande un accent particulier car il intervient directement dans l'humanisation de l'homme et dans la formation des élites et cadres.

Avec trois universités en 1959, dont UNIKIN, UNIKIS et UNILU qui, actuellement ne répondaient plus aux besoins des finalistes de l'école secondaire du pays, la RDC en comptait, en 2002, 326 établissements, en 2003, 1 107 établissements d'enseignement supérieur et universitaire dans lesquels on trouvait 488 établissements publics et 619 établissements privés ; et 50 ans après (en 2009), plus de 800 universités et plus de 1.000 instituts supérieurs sous prétexte de désenclaver le milieu académique dans le fin fond de la province et territoire et de contribuer au développement de la RDC occupant une place déplorable et minimale dans les classements internationaux des universités dans le monde; dans lesquels le Ministère de l'ESU en avait fermé 126 privés, dont 05 au Sud-Kivu ne remplissant pas les conditions de viabilité sur toute l'étendue de la RDC.14(*)

La cité d'Uvira qui constitue le champ d'investigation se trouve avec plus de 5 universités et plus de dizaine d'instituts supérieurs.

Bien que fermé, les milieux ruraux connaissent une autre forme de prolifération de ces instituts supérieur et universitaire. Les universités et instituts supérieurs « considérés de remplir les conditions de viabilité », y érigent leurs extension.

Le sociologue belge Benoît Verhaegen a écrit ceci en rapport avec les universités et instituts supérieurs en RDC : « L'enseignement supérieur et universitaire (ESU) au Zaïre n'est pas en crise. Il est en voie de disparition. La formation dispensée, dans ses instituts et dans ses facultés, est tombée en-dessous du seuil qui permet de prétendre à une qualification professionnelle de niveau supérieur. Il y a déjà quelques années que l'ESU ne produit plus de nouveaux savants, de nouveaux professeurs ou de nouveaux chercheurs ; bientôt, il ne produira plus de nouveaux universitaires»15(*), car certaines d'entre elles n'agissent plus conformément à leurs missions, leurs objectifs ou encore ne répondent pas aux attentes ou aux besoins de la population.

En définitive, deux questions guideront notre analyse à savoir :

- Pour quoi les universités et instituts supérieurs d'Uvira n'agissent pas efficacement par rapport à leur mission et par rapport aux attentes de la population ?

- Comment faire face aux problèmes d'enseignement supérieur et universitaire en RDC au regard de la situation observable à Uvira ?

4. HYPOTHESES.

Pour Mascotsh Nday wa Mande, l'hypothèse « est un préjugé, un présupposé ou une formulation préalable de la réalité fondée sur une intuition scientifique qui implique une arrière plan culturel et scientifique, une expérience suffisante ».

En outre, poursuit-il, l'hypothèse « est une proposition des réponses aux questions que l'on pose à propos de l'objet d'étude et qui peut être soit confirmé, infirmée ou nuancée conformément aux réalités trouvées16(*) ».

Ce qui fait que les universités et instituts supérieurs d'Uvira n'agissent pas efficacement par rapport à leur mission et par rapport aux attentes de la population serait l'envie de s'enrichir, d'avoir l'argent de la part des populations et du gouvernement congolais et autres bailleurs des fonds (nationaux et étrangers) et le moyen de faire face aux problèmes d'enseignement supérieur et universitaire  serait de les démocratiser en collaborant avec d'autres universités à renommée internationale.

5. DELIMITATION DU SUJET.

Nous avons délimité ce sujet sur le plan typologique, spatial et temporel.

Sur le plan typologique, notre étude se situe dans le domaine de la sociologie de l'éducation du fait qu'elle veut expliquer des faits sociaux dans le domaine de l'éducation.

Spatialement, la cité d'Uvira a été le champ de nos recherches, car avons constaté que ce sujet n'y attirait presque pas la curiosité de population en général et celle des chercheurs en particulier, et cela pour la période allant de 2005 à 2010 car c'est une période pendant laquelle la cité d'Uvira a assisté à une prolifération des instituts supérieurs et universités.

7. DIFFICULTES RENCONTREES.

« Il n'y a pas de rose sans épines » dit-on et surtout que ce travail n'est pas un noix épluché.

Pour sa réalisation, cette étude est le fruit de plusieurs sacrifices et surtout parce qu'il était question de récolter les données des opinions mais aussi des données très sensibles.

En effet, au cours de nos recherches sur le terrain, nous avons eu des difficultés de différentes sortes entre autre :

- La désirabilité sociale ;

- L'indisponibilité de certains enquêtés ;

- Le refus aux diverses autorités académiques à répondre à certaines de nos questions.

Cependant, pour contourner ces difficultés, nous nous sommes outillé du principe Mascotsh du cours d'eau qui consiste à aller (avancer) sans reculer en nous déguisant parfois en journaliste, en nous ressourçant auprès des chefs des promotions et de prorogeant le temps pour cette recherche.

8. SUBDIVISION DU MEMOIRE.

La présente étude est subdivisée en quatre chapitres divisés à leur tour en sections hormis le résumé, l'introduction et la conclusion dont :

- Le premier chapitre est consacré au cadre théorique, méthodologique et conceptuel;

- Le deuxième chapitre présente le cadre d'étude ;

- Le troisième chapitre porte sur l'enseignement supérieur et universitaire en RDC ;

- Le quatrième chapitre affiche les attentes de la population à Uvira.

Chapitre premier 

CADRE THEORIQUE, METHODOLOGIQUE ET CONCEPTUEL

Dans ce premier chapitre de notre travail, il nous sera question de présenter la théorie étant soubassement de notre réflexion cadrant analyse, mais aussi la méthode et les techniques auxquelles nous avons recouru dans notre recherche.

1. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL.

Pour notre sujet qui s'inscrit dans une dialectique qui s'inspire de la fonction face à une réalité et réaction, pour mieux orienter nos analyses, nous avons utilisé La Théorie de Sociologie Praxéologique (TSP), théorie mise au point par le sociologue congolais Gaspard Kambaji wa Kambaji dans la praxéologie sociologique ou le kambajisme, se rapportant aux rôles et responsabilités du chercheur et s'inscrit de ce fait dans le fonctionnalisme, ce qui explique ici son couplage avec la méthode fonctionnelle, l'approche praxéo-configurationnelle et l'approche comparative.

La sociologie praxéologique se veut un modèle théorique général d'intervention dans des situations des crises, des ruptures ou des mutations que traversent la société humaine en général, celle du Tiers-Monde en particulier pour leur démocratisation, leur libération et leur développement. C'est un savoir à quatre (4) paliers dialectiquement liés, c'est-à-dire une connaissance :

a. Existentielle.

Celle qui va à la rencontre de l'homme dans son milieu d'existence avec ses problèmes et ses aspirations ou besoins réels ainsi que les différents obstacles qui empêchent leur résolution ou satisfaction. Ici, les rôles prédominants du sociologue sont ceux de clinicien, chercheur et critique.

b. Contigente.

Une contigence relative qui implique l'insertion des faits microsociologiques dans des ensembles sociaux plus vastes où il faut définir de manière significative conditions (économiques, psychologiques, politiques,...) et moyens (humains, matériels, financiers, techniques, symboliques,...) à combiner. Les rôles prédominants du sociologue sont ceux de chercheur et critique.

c. Interventionniste.

L'identification des besoins, aspirations et problèmes réels des populations ainsi que de différents obstacles à leur satisfaction ou résolution (opération de premier palier) ; la définition des conditions, le choix et la combinaison rationnels des moyens appropriés (opération du deuxième palier) (ces opérations) doivent déboucher sur une action de libération et/ou du développement ; elles doivent permettre au sociologue d'intervenir ensemble avec les acteurs sociaux concernés sur le milieu en question pour leur transformation dialectique réciproque , c'est-à-dire pour la promotion de leur condition existentielles.

A ce stade, les rôles prédominant du sociologue sont ceux d'acteur, conseiller, critique, éveilleur de conscience, agitateur, animateur et socioanalyste.

Comme outils ou techniques d'intervention praxéologique dans les milieux de travail et autres, le sociologue praxéologue utilise entre autres : les questionnaires, les entretiens libres, les interviews, les animations non-directives, les causeries morales, les causeries-débats, les affiches, les déclarations, les lettres, les tracts, la presse, les séminaires, les divers enseignements et publications scientifiques, les prédications religieuses, les pièces de théâtre, la formation et collaboration étroite avec certains « individus ou groupes-relais », les négociations, l'analyse praxéo-interdiscursive à pratiques langagières individuelles, organisationnelles et étatiques, les marches, les grèves, la révolte, la rébellion, les soulèvements, etc.

d. Prospective.

Une connaissance qui, à partir de ce qui est, des expériences socio-historiques de libération, de démocratie, de développement,... tentées, permet de gérer les imprévus sociaux ainsi que les données sociales futures « devant être » (choix des devenirs sociaux possibles et souhaitables) pour l'amélioration sans cesse croissante de politique et actions dans la gestion de l'ordre du changement social en vue du mieux-être, du mieux-vivre des populations.

A ce stade, les rôles prédominants du sociologue sont ceux de critique, chercheur, conseiller, moralisateur, prévisionniste ou prospectiviste (sondeur des devenirs possibles, souhaitables des sociétés) et planificateur (élaboration et proposition de nouveaux plan de gestion, d'action et de développement).

Nous entendons par université, mot venant du latin universitas magistrorum et scholarium et désignant à l'origine la corporation des enseignants et des étudiants d'une même ville, un établissement qui fédère en son sein la production ( recherche), la conservation (publications et bibliothèques) et la transmission ( études supérieures) des différents domaines de la connaissance.

Le terme « université » est issu des civilisations occidentales qui le créèrent à partir du XIe siècle pour désigner une organisation regroupant l'universalité des collèges d'étudiants.

Cependant, ces différentes organisations ne revendiquaient pas la compilation et l'élaboration de l'ensemble des savoirs, mais seulement leur enseignement, ce qui les distinguait alors de l'université.

Elle se distingue en cela des écoles et de grandes écoles, qui sont centrées sur la seule transmission d'un domaine bien défini de la connaissance. Un philosophe américain, a défini en 1891 l'université comme « une association d'hommes [...] dotée et privilégiée par l'État, en sorte que le peuple puisse recevoir une formation (guidance) intellectuelle et que les problèmes théoriques qui surgissent au cours du développement de la civilisation puissent être résolus »17(*).

La définition de Pierce renvoie au latin classique où l'expression universitas hominorum (« association d'hommes ») désigne ce que nous nommons aujourd'hui une personne morale ou une personne juridique. Elle rappelle aussi le latin médiéval, celui de l'époque où l'université occidentale est apparue, dans lequel le mot universitas désigne une communauté ou une corporation.18(*)

Kambaji wa Kambaji comprend par université démocratique comme une institution de pensées scientifiques de haute portée épistémologique, théorique et pratique ; protectrice d'énergies intellectuelles, critiques de libération et de développement fondées sur des valeurs républicaines dont essentiellement :

- Une certaine autonomie structurelle et fonctionnelle impliquant une indépendance dialectique vis-à-vis du pouvoir politique ;

- Les élections libres, transparentes et démocratiques de grands responsables (autorités académiques et administratives, doyens des facultés,...), en lieu et place des nominations politico-idéologique ou tribalo-provincialistes ;

- Le respect des droits et libertés fondamentaux de tous les agents opérateurs de l'institution ;

- L'indépendance de l'esprit et la liberté académique impliquant le droit et le devoir de produire des enseignements et des oeuvres scientifiques de qualité en dehors de toute forme de contrainte ;

- Le sens de responsabilité scientifique, sociale, politique et morale impliquant l'engagement conscient à l'idéal de développement de l'homme et de la société ;

- La culture de l'excellence en luttant contre la médiocrité et ses supports ;

- La critique et l'autocritique permanente, gages de tout débat scientifique ;

- La culture des textes qui signifie le sens du respect et de l'application rationnelle des règlements en vigueur ;

- La rationalité socio-économique ou politique ;

- La technologie discursive de développement.19(*)

L'université multiculturelle, pour lui encore, est une université où doivent coexister pacifiquement et de manière égalitaire, dans la tolérance ou l'acceptation mutuelle, différents groupes tribaux, ethniques et raciaux sur base des principes de « solidarité » et de « communication interculturelle » par référence à l'universalisme de « sujet »20(*).

Par contre, la désuniversitisation, est un processus consistant à enlever le caractère ou le contenu universitaire à une institution d'enseignement supérieur, à une ville, à un homme,... ; ou à freiner l'expansion du système universitaire dans une société ; ou à combattre la liberté académique (étouffement de l'esprit critique) et à violer les droits fondamentaux du corps académique et scientifique ; ou à décourager, à limiter ou à ne pas financer, ) limiter ou à ne pas financer les recherches ; à marginaliser ou à isoler l'université de la société (de son environnement) ; ou à ne pas équiper conséquemment l'université,... ; bref, à torpiller la culture, la une et l'action universitaire.21(*)

Yves Alpes entend par la démocratisation de l'enseignement22(*), la réduction de l'effet de l'origine sociale sur la réussite scolaire. Dans un système d'enseignement démocratique, l'accès aux niveaux les plus élevés ou aux filières les plus prestigieuses ne devait dépendre que du talent ou de performance individuelle selon le principe méritocratique.

Madeleine Grawitz attend par attente23(*), concept psychosociologique, un d'état d'esprit subjectif influencé par la capacité de l'individu à une situation à venir qu'il anticipe, souvent en fonction de son expérience passée.

Poursuit-elle, l'enseignement vient du latin insignire c'est-à-dire marquer d'un signe. Dans son sens sociologique ce mot signifie la transmission des connaissances théoriques et culturelles en liaison étroite avec le type de culture d'une société.

L'institution, quant à elle, est une notion ambiguë, polysémique dont la signification a varié et varie encore.

Selon Maurice Hauriou, une institution est une idée d'oeuvre ou d'entreprise réalisant dans un milieu social et par la réalisation de laquelle un pouvoir muni prérogative juridique s'avère nécessaire24(*).

Dans l'usage classique, elle était utilisée sous deux emplois principaux. D'abord, elle désignait l'ensemble des lois qui régissent une cité et ensuite les ressorts qui mettent en oeuvre leur exercice régulier25(*).

Dans la sociologie française, retenons la définition de Fauconnet et Mauss, disciples de Durkheim, qui pour eux, les institutions sont l'ensemble des actes et des idées toutes instituées que les individus trouvent devant eux et qui s'imposent plus ou moins à eux ; et Durkheim enchaine, on peut appeler institutions, toutes les croyances et tous les modes de conduite institués par la collectivité. Dans cette optique, l'institution est synonyme de régulation sociale et constitue l'objet même de la sociologie.26(*)

Typologie des institutions.

De manière générale, la pensée classique s'est orientée dans deux voies l'une que l'on peut appeler politique et l'autre pédagogique.

- Dans l'acception politique : les institutions sont dominées par le personnage du législateur qui est au centre. Ce dernier donne des lois au peuple, fixe des manières qui deviennent obligatoires pour chaque citoyen, à sa place et à son rang.

- Dans l'acception pédagogique : elles consacrent à l'apprentissage de la discipline dans les organisations administratives, industrielles et scolaires. Elles permettent ensuite au sujet de développer son sens des initiatives, de ne s'enfermer dans ce qui lui est expressément prescrit par son rôle.

2. CADRE METHODOLOGIQUE.

Dans cette seconde section de ce deuxième chapitre, nous allons épistémologiquement décrire les différentes techniques et la méthode utilisées et justifier ou montrer pour quoi nous les avons choisies et en quoi elles nous ont été utiles.

a. Les techniques.

Les techniques, pour Mascotsh Nday wa Mande « sont des instruments de mesure et de repérage des phénomènes sociaux ; elles servent donc à la récolte des données et à leur dépouillement27(*) ».

Dans cette optique, pour mieux saisir et analyser la mission des instituts supérieurs et universités et les attentes de la population de la cité d'Uvira, l'usage des techniques de récolte et de traitement des données nous a été indispensable.

En effet, dans la collecte des données, nous avons usé la technique d'échantillonnage, la technique d'observation, l'interview, l'enquête par questionnaire, le témoignage et la technique documentaire afin de ne pas tomber dans la bibliothécophobie.

Lors du traitement des données, nous avons utilisé la technique d'analyse statistique.

1°. Les techniques de collecte des données.

- La technique d'observation participative: est une technique consistant à porter une attention de façon systématique à une personne, à un groupe, à une activité, un événement, une situation. Elle nous a permis de vérifier les effectifs dans les auditoires, le climat et l'ambiance dans lesquels les enseignements sont dispensés.

- La technique d'interview : est un procédé d'investigation utilisant un processus de communication verbale entre deux personnes dans le but de recueillir les informations concernant un objet fixé. Elle a été utilisée lors des échanges avec les étudiants, les autorités académiques, les chefs des entreprises publiques et privées, la communauté,...

- Enquête par questionnaire : est une technique qui consiste à poser à un ensemble défini des personnes, une série des questions concernant le problème sur lequel des informations sont attendues. De part leur formes, nos questions étaient des questions ouvertes et selon leur contenu, elles étaient des questions de fait visant à recueillir des informations sur les faits objectifs et des questions d'opinion visant à recueillir un avis personnel ou un jugement.

- Le témoignage : dans son sens épistémologique, est une technique épistémologique qui permet au chercheur de vérifier les informations sur le sujet porteur d'objet de connaissance à la lumière des sujets vécus de la réalité afin d'en rendre publique. Elle nous a permis d'être en contact avec les anciens des universités et instituts supérieurs d'Uvira.

- La technique documentaire : est une technique consistant à faire des recherches dans les ouvrages. Elle nous a été utile dans la réalisation de l'état de la question, des statistiques, dans l'explication de la théorie, de la méthode, des approches et les techniques, et enrichir en nous fournissant d'autres éléments qui ont consolidé les données récoltées sur le terrain.

2°. Les techniques de traitement des données.

- La technique d'analyse statistique : est une technique qui nous a permis de quantifier nos données afin de les utiliser dans les tableaux, les graphiques, les diagrammes et dans les schémas.

b. La méthode.

Avant de parler sur la méthode utilisée, nous allons d'abord attribuer et déterminer le champ sémantique du mot « méthode » selon les entendements de quelques sociologues congolais, malgré son caractère polysémique.

Pour Kambaji wa Kambaji Gaspard, la méthode « est une démarche de l'esprit, un mode de raisonnement et de combinaison d'un ensemble cohérent d'opérations, de principes et de stratégies ; ensemble logistique qu'un chercheur doit adopter en fonction de la nature de son fait d'analyse, de ses objectifs, et appliquer tout au long de sa recherche pour la compréhension et l'explication du phénomène étudié.»28(*)

Aussi, pour Mascotsh Nday wa Mande, « est un chemin intellectuel qui nous permet de relier l'objet d'étude aux objectifs tout en démontrant les fondements de cette liaison. Elle est une démarche à la fois théorique et appliquée au moyen de laquelle l'esprit déploie par le biais des outils de collecte et de sélection pour atteindre un ou des objectifs qu'on s'assigne au départ de la recherche29(*) ».

Eu égard, pour appréhender ces différentes logiques et mieux atteindre la nature de la réalité sociale, nous avons opté d'utiliser la méthode fonctionnelle relativisée de Robert King Merton.

La méthode fonctionnelle est une méthode qui s'articule autour du concept de « fonction » tirant son origine de l'école anthologique anglaise, plus précisément dans les recherches de Radcliffe-Brown exprimant à la fois les relations d'interdépendance entre les institutions et la relation et la relation que les institutions entretiennent, les modes d'activité et de pensée entretiennent avec la structure sociale au maintien de laquelle elles concurrent. Pour Radcliffe-Brown, la fonction sociale d'un particulier c'est la contribution qu'il apporte à la vie sociale considérée comme ensemble du fonctionnement du système social.30(*)

Au départ appelé fonctionnalisme absolu reposant sur les trois postulats suivants :

- Le postulat de l'unité fonctionnelle de la société selon lequel tous les éléments culturels et les activités sociales sont fonctionnels pour le système social ou culturel tout entier ;

- Le postulat du fonctionnalisme universel selon lequel tout élément culturel ou social remplit une fonction ;

- Et enfin, le postulat de nécessité selon lequel chaque élément culturel ou social est indispensable ; par sa critique, Merton le relative.

En le relativisant, il arrive à introduire quatre nouveaux concepts fonctionnels, à savoir :

- En remplacement du postulat de nécessite, il définit la notion d'équivalent fonctionnel et de substitut fonctionnel, de même qu'un seul élément peut avoir plusieurs fonctions, de même une seule fonction peut être remplie par des éléments interchangeables.

- La notion de « dysfonction » : alors que la fonction est, parmi les conséquences observées, celles qui gênent à l'adaptation ou à l'ajustement du système. Cette notion assouplit le postulat d'une unité fonctionnelle de la société et révèle que la société ne peut pas réaliser qu'une intégration.

- La notion de « fonctions manifestes » et

- « fonctions latentes » : les fonctions manifestes sont conséquences objectives qui, contribuant à l'ajustement ou à l'adaptation du système ; les fonctions latentes sont, corrélativement, celles qui ne sont ni comprises ni voulues.

A travers cette méthode, nous avons voulu comprendre, analyser la mission et démasquer les réalités cachées (derrières) des universités et instituts supérieurs en cité d'Uvira.

c. L'approche praxéo-configurationnelle et l'approche comparative.

Création savante du sociologue et épistémologue congolais Mascotsh Nday wa Mande, cette approche est définie comme une démarche théorique et pratique qui vise la mise au point des facteurs conditions et agents propice à la production des idées neuves susceptibles de servir le vecteur du développement, de réalisation humaine dans une contrée urbaine et/ou rurale à partir de l'action, la pensée de ses propres habitants secondés par l'action, la pensée des animateurs et organismes extérieurs grâce à l'accord du pouvoir public.

Elle nous a été utile dans l'opérationnalisation afin de faire face aux problèmes de l'enseignement supérieur et universitaire. L'approche comparative nous a été utile dans l'étude et l'analyse interuniversitaire ou interinstitutionnelle.

Chapitre second 

CADRE D'ETUDE

Ce chapitre présente globalement le cadre de notre étude qui s'inscrit fondamentalement dans la connaissance du fonctionnement de l'enseignement supérieur et universitaire en RDC, une étude appliquée à la cité d'Uvira. Ainsi, ce chapitre comprend deux points importants : les aspects morphologiques de la cité d'Uvira et un aperçu sur l'enseignement supérieur et universitaire en RDC.

I. ASPECTS MORPHOLOGIQUES DE LA CITE D'UVIRA.

Dans ce point, il s'agit de faire une étude monographique de la cité d'Uvira en commençant par son historique et puis sa situation géographique, politico-administrative, socioculturelle, démographique et économique.

1. Historique de la cité d'Uvira.

La cité d'Uvira se trouve dans le territoire d'Uvira officiellement découpé en 6 cités dont : la cité d'Uvira, la cité de Kagando, la cité de Runingu, la cité de Sange, la cité de Luberizi et enfin la cité de Lemera.

Ces cités ont été créées le 29 juin 1987 à Gbadolite par le président du Zaïre (MOBUTU) par l'ordonnance-loi n° 87238 du 29 juin 1987, portant création et délimitation des cités de l'ancienne région du Kivu.

Cependant, suite aux contestations et aux refus des chefs coutumiers, 3 cités seulement sont opérationnelles à savoir la cité d'Uvira, la cité de Kagando et celle de Sange.

2. Situation géographique.

La cité d'Uvira est située dans le territoire d'Uvira, province du Sud - Kivu, en RDC. Elle est comprise entre le lac Tanganyika et la chaîne des montagnes de Mitumba. Elle a une superficie estimée à 16 km2. Elle se trouve à 13°15' de latitude Nord et 29° 8' 45'' de longitude Est et à plus ou moins 750 m d'altitude.

Elle est limitée :

- Au Nord : par la cité de Kagando-Kiliba ;

- Au Sud : par la rivière Ruzizi ;

- A l'Est : par le lac Tanganyika ;

- A l'Ouest : par la chaîne des montagnes de Munanira.

De sa géographie, la cité d'Uvira est un carrefour sur lequel passent ceux qui vont et reviennent du Burundi, de la Tanzanie, de la Zambie et du Katanga. Elle est voisine à la capitale burundaise et fréquemment visitée par les habitants de cette capitale.

a. Relief et climat.

La cité d'Uvira est constituée en grande partie par la plaine où est concentrée sa population. La petite partie restante est constituée des collines élevées et est presque inhabitée par la population. Son relief est dominé par une plaine variant entre 780 m et 900 m au-dessus du niveau du lac.

Son climat est du type sub-tropical à basse altitude. Elle connaît deux saisons dont la saison de pluie qui dure environ huit moins allant d'octobre à mai dans les moyens et hauts plateaux et moins de sept moins dans la plaine. La saison sèche, quant à elle, est longue dans la plaine par rapport à la partie montagneuse de la cité et dure environ deux à trois mois.

Les températures varient suivant les saisons et relief. Elles sont minima pendant la saison sèche et sont de l'ordre de 20° à 30° dans la plaine et de 15° à 25° dans les hauts plateaux.

b. Les sols, la végétation et l'hydrographie.

Dans cette cité, on y rencontre une diversité des sols. C'est le cas notamment des sols argileux abondants dans la partie montagneuse et les sols alluvionnaires très abondants dans les bas fonds. Les alluvions lacustres sont de deux types : il y a celles qui forment les terrasses et celles qui couvrent les fonds du lac Tanganyika. Ces sols étant sableux, sa valeur agricole est fortement réduite.

La végétation qui y est, est du type d'altitude et est essentiellement dominée par les savanes herbeuses à faibles couvertes végétales. Dans les bas fonds, on trouve les terrains marécageux tandis que sur les montagnes, on trouve des arbustes.

De l'Ouest à l'Est, la cité d'Uvira est traversée par plusieurs cours d'eau comme : Kambekulu, Kabimba, Kalungu, Zengeza, Ruzizi, Kamongola, Kalimabenge, Mulongwe, Kavimvira. A part ces cours d'eau, il y a bien d'autres ayant un débit insignifiant et occasionnel pendant la saison de pluie et causant même des pertes en vies humaines voire matérielles, comme Kagembe, Kibondwe et Kabindula.

Nous ne manquerons pas de citer le lac Tanganyika situé à l'Est de la cité, important de ses richesses et dans lequel se déversent tous ces cours d'eau. Signalons d'outre cela, il y a encore un aspect hydrographique non négligeable, à savoir l'étang de Nyangara situé au Nord de la cité et qui, lui, n'a pas réussi à se déverser complètement dans le lac Tanganyika.

3. Situation politico-administrative.

La cité d'Uvira était le chef lieu de la sous-région du Sud-Kivu avant la création de la province du Sud-Kivu en 1989. Actuellement, Uvira est une cité et en même temps chef-lieu du territoire d'Uvira.

Elle est dirigée par un chef de cité, celui-ci reçoit les rapports des quartiers donnés par les chefs des quartiers et les joint à son tour à l'administrateur du territoire.

Elle compte 14 quartiers et à la tête de chaque quartier, il y a un chef de quartier titulaire et son adjoint. Encore, elle a 182 avenues et 1269 cellules des bases chapeautées toutes par un chef d'avenue et son adjoint et un chef de cellule au niveau de la cellule avec un personnel permanent.

4. Situation socio-culturelle.

a. Education.

La scolarisation des enfants demeure un investissement social à Uvira car même les familles économiquement faibles se forcent d'envoyer leurs enfants à l'école malgré leurs conditions vitales qui sont très précaires.

La cité d'Uvira regorge d'énormes infrastructures scolaires non négligeables pour la formation de la jeunesse congolaise.

Ces infrastructures scolaires se situent à quatre niveaux dont : le niveau maternel, primaire, secondaire et supérieur/universitaire et sont groupés en six réseaux à savoir : les écoles conventionnées catholiques (ECC), les écoles conventionnées protestantes (ECP), les écoles conventionnées kimbanguistes (ECK), les écoles islamiques (EI), les écoles non conventionnées (ENC) ou les écoles officielles gérées par l'Etat congolais et les écoles privées (EP).

L'enseignement supérieur et universitaire n'y est pas négligeable car il y a bien des instituts supérieurs et universitaires comme l'UCB, l'ISDR, l'ISTM, l'ISC, l'UNIC, l'ISP, l'USK. Il est important de signaler que certaines de ces institutions fonctionnent à titre privé et d'autres à titre public.

b. La santé.

Dans la cité d'Uvira, la santé est beaucoup menacée par des diverses maladies surtout les maladies tropicales telles que le paludisme, le typhoïde et la diarrhée. Ils y existent sous forme endémique et pandémique.

Cependant, actuellement, elle comprend un hôpital général de référence appartenant à l'Etat, quatre polycliniques privées et confessionnelles, 17 centres de santé appartenant à l'Eglise catholique, protestante, kimbanguiste et aux privés, 26 dispensaires et centaine de pharmacies privées.

A part cet hôpital général et les centres de santé, elle héberge encore 4 centres nutritionnels thérapeutiques financés par l'UE et d'autres ONG internationales supervisées par le Caritas, la BCZS et l'ACF.

c. Confession religieuse.

La majorité de la population de la cité d'Uvira est de la religion chrétienne dans laquelle on trouve l'Eglise catholique avec le siège de diocèse, la cathédrale et 3 paroisses, l'Eglise protestante avec différentes communautés dont les pentecôtistes, les méthodistes libres et unis, CBCA, CELPA et MWEVAM, multiples églises de réveil et enfin l'Eglise kimbanguiste.

A part ces églises chrétiennes, il existe des confessions non chrétiennes occupant une minorité de la population parmi lesquelles nous citons : la confession musulmane, l'église de « Dieu poisson » (Mayebo), l'église des domineurs, l'église du 7ème jour, les témoins de Jéhovah,...

d. Sport et loisirs.

Actuellement, la cité d'Uvira compte deux terrains de basketball et plusieurs terrains de football parmi lesquels on trouve deux terrains officiels dont un de football et l'autre de basketball. Ces derniers demandent une réhabilitation à cause de leur mauvais état. En dépit de ceci, la cité d'Uvira compte plusieurs équipes de football dans lesquelles on trouve seulement trois équipes des femmes (dames).

Elle compte également des maisons récréatives telles que les salles des spectacles : Baraza la parokya, la chapelle-école, la grande salle de la paroisse de Mulongwe et des bars, des boîtes, des dancings clubs, des cabarets, des bistrots éparpillés dans plusieurs habitations de la cité et les plages comme celui de Saga I et Saga II.

5. Situation démographique.

A l'heure qu'il est, cette cité connaît une démographie assez importante. La grande portion des habitants de la cité d'Uvira est composée des autochtones et des autres tribus de la RDC et des étrangers.

Tableau n°1 : La population de la cité d'Uvira par quartier en septembre 2010.

QUARTIERS

POPULATION CONGOLAISE

POPULATION ETRANGERE

TOTAUX

H

F

G

Filles

TOTAL

H

F

G

Filles

TOTAL

01

KABINDULA

2232

2668

3419

3760

12 079

03

03

07

04

17

12096

02

KAKOMBE

4799

4842

7399

7561

24 401

01

02

02

01

06

24407

03

KALUNDU

3429

3945

6358

6072

19 804

-

01

-

-

01

19805

04

KASENGA

2832

3220

5597

4174

15 825

16

21

25

31

97

15918

05

KANVIMVIRA

2803

4245

4751

4921

15 304

07

15

06

06

34

15338

06

KIBONDWE

505

644

1201

1278

3 628

10

06

20

23

59

3687

07

KILIBULA

2081

1990

2098

2337

8 506

11

19

42

39

111

8617

08

KIMANGA

2100

2262

3975

4179

12 516

05

04

07

02

18

12534

09

MULONGWE

4221

3594

6682

6037

20 531

-

-

-

-

-

20531

10

NYAMIANDA

1691

2122

3541

4130

11 484

02

03

-

02

07

11491

11

ROMBE I

2393

2557

5718

5797

16 465

05

08

01

03

17

16482

12

ROMBE II

3015

3420

3625

3949

14 009

01

-

09

09

19

14028

13

RUGENGE

1000

1516

1799

1541

5 856

06

11

04

06

27

5883

14

SONGO

3515

4402

5137

4939

17 993

01

-

-

-

01

17994

TOTAUX GEN.

36616

41427

59884

56 742

194 669

69

93

127

128

417

195 086

Source : Rapport 3è trimestre 2010, Bureau de la cité d'Uvira, Etat civil.

Commentaire : il ressort de ce tableau que la cité d'Uvira compte 14 quartiers et que le quartier Kakombe est le quartier le plus peuplé de la cité ayant un effectif de 24 407 habitants représentant à lui seul 12,5%, suivi du quartier Mulongwe avec 20 531 habitants soit 10,5% et en dernier lieu le quartier Kibondwe avec 3 687 habitants soit 1,9%. La population de cette cité est généralement composée des nationaux avec un effectif de 194 669 habitants soit 99,8%. Les étrangers représentent un pourcentage de 0,2%, regroupés dans le quartier Kilibula avec un effectif de 111 étrangers soit 26,7%. Le quartier Mulongwe n'a aucun étranger. Dans son ensemble, la population féminine représente un effectif de 98 390 habitants, soit 50,4% et celle masculine 96 696 habitants soit 49,6%.

Dans l'année 2009, cette population était estimée à 171.409 habitants dont 170.925 nationaux et 484 étrangers.

Le mouvement migratoire y est fortement appliqué à cause de sa localisation géographique et surtout à cheval des guerres d'octobre 1996 et d'août 1998 semant l'insécurité tant politique, sociale qu'économique dans le chef de la population de la cité.

Tableau n°2 : La population d'Uvira par groupe d'âges.

GROUPES D'AGE/ans

POPULATION CONGOLAISE

POPULATION ETRANGERE

TOTAUX

Masc.

Fem.

Total

Masc.

Fem.

Total

00-04

16 519

14 550

31 069

20

91

111

31 180

05-09

15 579

10 729

26 308

32

58

90

26 398

10-14

10 660

9 516

20 176

17

30

47

20 223

15-19

10 290

10 545

20 835

11

30

41

20 876

20-24

8 393

8 504

16 897

11

32

43

16 940

25-29

5 576

7 690

13 266

11

34

45

13 311

30-34

4 371

5 730

10 101

13

13

26

10 129

35-39

4 129

4 343

8 472

13

14

27

8 499

40-44

3 770

4 374

8 144

10

15

25

8 169

45-49

3 241

4 241

7 482

14

14

28

7 510

50-54

2 666

4 341

7 074

10

13

23

7 070

55-59

2 595

3 309

5 904

14

15

29

5 933

60-64

3 006

2 056

5 061

13

02

15

5 076

65-69

2 522

3 610

6 132

02

02

04

6 136

70-74

2 598

3 251

5 849

03

03

06

5 855

75-79

462

875

1 337

02

01

03

1 340

80-84

452

382

834

01

01

02

836

85-89

595

302

897

-

-

-

897

90-94

78

157

235

-

01

01

236

95 et plus

-

-

-

-

-

-

-

TOTAL GEN.

96 500

98 169

194 669

196

221

417

195 086

Source : Rapport 3è trimestre 2010, Bureau de la cité d'Uvira, Etat civil.

Commentaire : il ressort de ce tableau que les habitants de la tranche d'âge de 00-04 ans sont plus nombreux que d'autres et que la population d'Uvira est jeune. La population active est de 82 637 représentants 42,4%. Cette population est comprise entre les tranches d'âges de 20 - 64ans.

Tableau n° 3 : Répartition des étrangers selon leur nationalité.

Nationalité

Effectifs des étrangers

Total

%

H

F

G

Fll

01

ARABES

02

01

01

01

05

1,2

02

BELGES

01

-

-

-

01

0,2

03

BURUNDAISE

22

16

80

50

230

55,2

04

MALIENNE

1

-

-

-

01

0,2

05

INDIENNE

02

-

-

-

02

0,5

06

ITALIENNE

04

01

-

-

05

1,2

07

KENYANNE

01

-

-

-

01

0,2

08

LIBANAISE

02

-

-

-

02

0,5

09

RWANDAISE

24

42

46

37

149

35,7

10

TANZANIENNE

10

03

-

-

13

3,1

TOTAL GEN.

69

93

127

128

417

 

Source : Rapport 3è trimestre 2010, Bureau de la cité d'Uvira, Etat civil.

Commentaire : Il ressort de ce tableau que parmi les étrangers se trouvant dans la cité d'Uvira, les burundais sont plus nombreux (230) représentent 55, 2%, suivi des rwandais (149) environ 37,5% des étrangers en général. Cela est dû au fait que le Rwanda et les Burundi sont plus proches de la cité que d'autres pays et les trafics se font quotidiennement avec un moyen peu couteux.

a. Les populations autochtones.

- Les Bavira : les Bavira sont la population occupant la chefferie de Bavira qui part de Makobola jusqu'à Kawizi. Cette collectivité couvre entièrement la cité d'Uvira et les Bavira parlent le Kivira. Actuellement, les Bavira sont envoie de disparition dans le métissage culturel car en rendant la chefferie des Bavira en cité d'Uvira, il y a eu immense acculturation.

- Les Bafuliru : ils vivent généralement dans les régions montagneuses sur la bande de l'axe routier Uvira-Bukavu et dans les quartiers Kasenga, Kanvimvira et parlent le Kifuliru. En résumé, ils occupent la partie Nord de la cité et y sont quasi-majoritaires.

- Les Babembe : ils vivent dans la partie Sud de la cité et occupent les quartiers Kakungwe, Kimanga, Kalundu,...

b. Les autres tribus congolaises.

En dehors de ces tribus précitées, dans cette cité il y a d'autres tribus qui ne sont pas même originaires du territoire mais qui contribuent à son explosion démographique. C'est notamment les Baluba, Bakongo, les Balega, les Bazimba, les Bashi, les Bangubangu,...

C. Les populations étrangères.

Se situant au transit des biens d'endroits (pays), la cité d'Uvira héberge des étrangers de différents pays et continent. C'est ainsi que nous pouvons citer les burundais, les tanzaniens, les zambiens, les européens, les chinois, les rwandais,...

6. Situation économique.

Les activités économiques de la cité d'Uvira sont nombreuses. Elles peuvent être regroupées dans le secteur primaire, le secteur secondaire, le secteur tertiaire et le secteur quaternaire.

a. Le secteur primaire.

Ce secteur comprend l'agriculture, l'élevage et la pêche.

- L'agriculture :

L'agriculture est l'une des activités économiques que la population de la cité pratique. Elle pratique l'agriculture traditionnelle reposant sur les méthodes et les techniques culturales traditionnelles en milieux coutumiers. Les outils de travail restent rudimentaires : houe et la machette. Souvent, elle se pratique à Kala, Kagando,...

Les produits de ces champs sont pour la consommation c'est-à-dire subvenir aux besoins alimentaires de la famille et non pas épargner. Elle est pratiquée en majorité par les Bafuliru et en minorité par les Bavira.

- La pêche :

Cette activité est pratiquée par les Bavira mais aussi les Babembe sur le lac Tanganyika. Elle joue le rôle capital par son importance appréciable dans l'alimentation de la population.

Dans le lac Tanganyika et l'étang de Kanyara, on y pêche les divers poissons comme les stolothrissa tanganika communément appelés « ndakala », les limnothrissa miodom connus sous le nom de « lumbu, mbiya », les later stopp-juvenilles ou les « nyamu-nyamu », les later stappers I ou les « mikeke », les laters oustopion ou les « capitaines », les Baulengerocharnis ou les « kuhe », les lates microlepis communément « nonei », les protopterius ou les « njombo », les Hapchromis Bultone ou les « kijoli », les clarias ou les « kamabale », les chenoglaris ou les « kafyene ».

- L'élevage :

Les peuples autochtones de la cité d'Uvira ne sont pas d'éleveurs traditionnels mais par l'influence des Banyarwanda et Banyamulenge des hauts plateaux, sont arrivés à pratiquer l'élevage de petits bétails et l'élevage de grands bétails.

En ce qui concerne l'élevage de basse cour, il est pratiqué presque partout dans chaque famille de la cité.

b. Le secteur secondaire.

- Artisanat :

La cité d'Uvira regorge des forgerons, des tisseurs, des cordonniers, des tailleurs,... sans différence de sexe.

Disons cependant que, il nous était difficile d'inventorier la production dans ce secteur parce que ces activités restent dans leur quasi-totalité informelle.

- Industries, petites et moyennes entreprises :

La cité d'Uvira n'égorge pas d'industries utilisant une main d'oeuvre d'au moins dix unités stables. Nous trouvons seulement des entreprises étatiques comme SNCC, SNEL, REGIDESO, les moulins à farine de manioc, maïs, sombe,... les usines artisanales de transformation de noix palmiste. Ces derniers servent aussi dans la fabrication des savons.

c. Le secteur tertiaire.

Ce secteur comprend les services des administrations publiques, les services marchands aux entreprises et aux particuliers, le commerce, le transport et communication, et les banques.

Cette cité jouit d'une bonne situation géographique qui le permet d'exercer le commerce interne et externe avec le Burundi, la Tanzanie, la Zambie, le Rwanda, la ville de Bukavu, Kalemie et le territoire de Fizi.

Le commerce ambulant, navetteur et le transitaire sont en grande partie effectuée par la population de la cité d'Uvira. Les principaux marchés publics de la cité et de ses environs dans lesquels les commerçants, les marchands et les vendeurs écoulent leurs produits sont : Kalundu, Maendeleo, Kalimabenge, soko congolais « Zaïrois », Kasenga, Kanvimvira et Kilomoni.

Les principales voies de communication qui facilitent le trafic avec le monde extérieur sont :

- La voie lacustre qui assure le transport des personnes et des biens sur le lac Tanganyika en les conduisant dans les contrées limitrophes et étrangères comme Katanga, Burundi, Tanzanie, Zambie, territoire de Fizi et se fait au moyen des bateaux et navires.

- La voie terrestre relie Uvira-Bukavu, et un autre tronçon relie Uvira à Bujumbura et Uvira-Kalemie via le territoire de Fizi.

d. Le secteur quaternaire.

Le secteur quaternaire regroupe toutes les activités liées à l'information et à la communication. C'est ainsi que pour la communication cellulaire nous retrouvons dans la cité d'Uvira, des réseaux nationaux et étrangers entre autre : Vodacom, Zain, CCT, U-Com, Télécel,...avec des pilonnes (antenne) de Tigo tandis que dans le secteur d'information, nous avons la radio RTNC station d'Uvira, la radio télévision Mitumba, la radio « Tuungane », la radio télévision Lukula et la radio Le Messager du peuple.

En dehors de ces moyens, signalons qu'à présent, suite à l'évolution technologique et à la mondialisation, la cité d'Uvira est munie des réseaux Internet qui le permettent de s'informer et communiquer avec le reste du monde mais sans bibliothèque en dehors celle dans laquelle on trouve quelques romans littéraire, bandes dessinées, des revues « Jeunes Afriques », etc.

En outre, dans le cadre d'auto développement, bon nombre de population de la cité s'organise en association sans but lucratif. Cependant, leurs actions n'aboutissent pas souvent aux buts ou résultats attendus.

Les mouvements coopératifs destinés à relancer les activités commerciales des paysans restent encore de plus en plus réduit et en plus, avec une unique banque de l'Etat appelée BCC. Il existe quelques coopératives d'épargne et de crédit comme celle situé à Kalundu communément connu sous COOPEC - Kalundu et les agences de transfert d'argent comme Wester Union, BIAC, etc.

Son économie se trouve également alimentée par les hôtelleries dont les principales sont : hôtels Mangwa, de la Côté, Munaniva, Mwamu, Lumamba Sud, du Lac, Sukisa hôtel, Loge hôtel récemment installé.

En définitive, son économie dépend aussi du port Kalundu par où passent assez de marchandises provenant dans différents endroits tels que Kalemie, Zambie, Tanzanie, Burundi.

Après cette brève présentation de notre univers, qui regorge de beaucoup d'institution d'enseignement supérieur et universitaire, nous allons jeter un regard sur le secteur éducatif universitaire en RDC.

II. L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE EN RDC.

Dans ce point, nous ferons un bref aperçu historique de l'évolution de l'ESU en RDC, de ses différentes reformes et de la politique de l'essaimage des ISU.

1. BREF APERCU HISTORIQUE DE L'EVOLUTION DE L'ESU EN RDC

L'Enseignement Supérieur et Universitaire de la RDC a commémoré en 2004 son cinquantième anniversaire et à ce jour, il est entré dans sa 57ème année d'existence.

Il sied de rappeler que la création de la première université congolaise sous initiative des Pères Jésuites, spécialement les Révérends Pères Schumans et Smet ainsi que le Professeur Malengreau, l'Université Lovanium et puis développée par Mgr Gillon et Mgr Plevoets.

De part ses imposantes infrastructures, l'excellence de ses programmes, le niveau ainsi que l'envergure de ses activités de recherche, elle fut la plus importante et la plus célèbre institution d'enseignement universitaire en Afrique centrale voire dans toute l'Afrique au Sud du Sahara.

La RDC s'est illustrée par une activité scientifique intense menée par les Centres et Instituts de recherche notamment l'Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomiques au Congo (INEAC), l'Institut de Médecine Tropicale (IMT), l'Institut de Recherche en Afrique Centrale (IRSAC).

Les résultats des recherches sur le palmier élaïs menés à l'INERA (ex INEAC) ont contribué sans nul doute à l'essor de l'agriculture des pays comme le Nigéria, la Malaisie et la Cote d'Ivoire. Plusieurs recherches dont les résultats ont impacté sur la vie nationale ont été menés dans divers secteurs notamment en Médecine, en Anthropologie...

A son accession à l'indépendance en 1960, la RDC comptait une seule université complète, à savoir le Lovanium, d'obédience catholique, qui avait été fondée en 1954, avec le concours technique de l'Université catholique de Louvain. Il s'agissait donc d'une université privée et confessionnelle, subsidiée par l'Etat et dont la finalité s'inscrivait dans la perspective de l'oeuvre évangélisatrice de l'Eglise catholique.

Jouissant d'une large autonomie interne, son Conseil d'administration fonctionnait sous l'autorité directe de l'Eglise, avec une simple participation du ministère de l'Education qui y déléguait un représentant. L'université pouvait ainsi s'organiser comme une institution scientifique et académique intégrée dans un milieu éducatif chrétien.

La seconde institution d'enseignement supérieur du pays, l'Université Officielle du Congo, créée en 1956 à Lubumbashi, en tant qu'université d'Etat. Quoique relevant directement de l'Etat comme pouvoir organisateur, l'Université Officielle du Congo jouissait d'une certaine autonomie interne dans sa gestion académique quotidienne.

La troisième université à voir le jour dans le pays fut l'Université Libre du Congo, créée à Kisangani en 1963. Elle fut organisée et fonctionna sur le modèle de Lovanium. C'est l'actuel Université de Kisangani.

Calquées sur le modèle occidental, ces trois universités firent, dans leurs premières années, appel à la collaboration des professeurs européens compétents et reconnus et ces trois premières créations constituent encore aujourd'hui le socle du système universitaire national.

a. Poursuite de la création des instituts supérieurs.

Cela permit, certes, de sauvegarder, jusqu'en 1971, un niveau scientifique et académique correspondant, mutatis mutandis, aux standards universitaires internationaux.

Dans ses efforts pour relever le défi de la pénurie autant que du besoin urgent des cadres supérieurs compétents, le Congo connut une période de grande créativité en matière d'enseignement de 1960 à 1970, grâce à une large concertation entre ministères, représentants des Eglises, professeurs et experts internationaux.

Entre 1960 et 1970, l'Eglise catholique, qui bénéficiait de l'aide étrangère grâce à la présence, encore significative, des missionnaires européens, créa, pour chacune de ses six provinces ecclésiastiques, un institut supérieur pédagogique pour pouvoir doter les écoles secondaires du personnel enseignant qualifié dont il avait besoin dans le cadre de l'option pour un enseignement promotionnel plutôt que sélectif. L'Institut supérieur pédagogique de Kinshasa-Gombe vit le jour en 1961, tandis que ceux de Bunia et de Mbujimayi furent créés en 1968.

Le processus de création des instituts supérieurs se poursuivit de sorte qu'en 1971, lors de la réforme qui a regroupé tout l'enseignement supérieur sous le label UNAZA (Université Nationale du Zaïre), on pouvait compter 37 établissements d'enseignement supérieur identifiés, selon leurs affinités et leurs filières de formation en université, et des instituts pédagogiques et instituts techniques, inégalement répartis sur le territoire national avec une forte concentration à Kinshasa où l'on pouvait compter jusqu'à 12 établissements d'enseignement supérieur au moment du regroupement.

Au cours de ces premières années de l'indépendance, la RDC essaya de revoir et de réorienter l'idéologie qui avait présidé à la conception et à l'organisation de l'enseignement dans le pays. Elle visa à réviser, d'une part, l'extraversion qui affectait, comme une tare de fabrication, le type d'homme que formaient l'enseignement congolais, en général, et l'enseignement universitaire, en particulier, et d'autre part, le caractère fort sélectif du système éducatif.

L'université congolaise d'alors était tributaire de la vision léopoldienne de l'oeuvre coloniale ayant comme objectif la civilisation, le salut des indigènes et l'implantation de l'Eglise en Afrique. Les étudiants de Lovanium furent les premiers à dénoncer cet état de fait, lié à l'idéologie même de la création de l'Université au Congo en 1963.

b. L'africanisation de l'enseignement.

En juillet 1963, un groupe d'étudiants de l'Université Lovanium qui prétendaient représenter l'ensemble des facultés, remettaient au Conseil d'administration un mémorandum dénonçant le caractère à la fois colonialiste et belge de l'Université, un simple dédoublement de Louvain, absolument indépendante des autorités congolaises aussi bien civiles qu'ecclésiastiques. Les étudiants réclamaient l'africanisation des programmes d'enseignement et la promotion accélérée des Congolais parmi les membres du corps professoral.

Mais la pression populaire et l'urgence de mettre en place des cadres politico-administratifs congolais firent que l'on confondit vitesse et précipitation. Par ailleurs, l'africanisation de l'enseignement fut principalement l'oeuvre des experts étrangers parmi lesquels figuraient des anciens coloniaux. La quasi-totalité des premiers instituts supérieurs et des universités furent dirigés jusque vers les années 1970 par des Européens.

Enfin, l'incapacité des dirigeants congolais qui n'avaient pas été préparés à gérer un Etat moderne, produisit, dès les premières années de l'indépendance, l'instabilité politique, la guerre civile (la rébellion muléliste) et la dégradation ainsi que le dysfonctionnement de l'appareil administratif de l'Etat dans son ensemble. Tous ces facteurs combinés affectèrent négativement tous les secteurs sociaux de la vie nationale, y compris l'éducation nationale dont le budget commença à subir des restrictions dommageables sur le plan social et académique.

c. Vers la création de l'UNAZA.

Les revendications des étudiants vers la fin de la décennie 1960-1970 étaient surdéterminées par la dégradation de leurs conditions de vie et de travail sur le site universitaire. Le mouvement de l'africanisation entrepris au cours de la décennie commença à sortir ses effets négatifs visibles à la fin de celle-ci. Il se caractérisa par une dégradation progressive du système éducatif.

Au coeur de cette dérive, se trouvait l'idéologie de l'organisation de l'enseignement supérieur et universitaire en RDC. Cela débordait le cadre restreint de la seule université Lovanium. Mgr Gillon, qui fut le recteur fondateur de Lovanium de 1954 à 1967, essaya d'y apporter une solution, en proposant, en 1967, la création d'une Université Nationale, qui serait un établissement chargé de la programmation générale, de la coordination, du développement et de la haute gestion de l'enseignement supérieur, dans le respect de la légitime autonomie de gestion quotidienne de chacune des universités.

Le processus de l'africanisation de l'université faisait craindre que le remplacement des cadres universitaires européens par les Africains ne sonne le glas de l'excellence et de la rigueur administrative, académique et scientifique qui doivent caractériser toute institution de ce genre et de ce niveau.

En effet, à l'instar de la politique et de l'économie, la gestion moderne et rationnelle suppose et requiert une culture et une mentalité ne correspondant pas à la tradition et aux moeurs jusque-là alors en vigueur en Afrique. N'ayant jamais conçu une quelconque politique d'émancipation et d'autogestion des Congolais, les Belges n'avaient pas préparé la relève des agents de cadre de l'administration et des services publics, si bien qu'à l'indépendance tout se fit dans la précipitation, le tâtonnement, à coup d'essais et d'erreurs.

Le secteur de l'Enseignement Supérieur et Universitaire présente aujourd'hui le tableau d'une croissance quantitative incontrôlée et déséquilibrée s'accompagnant d'une détérioration rapide de la qualité. Il est passé d'un système privé très fortement aidé par des fonds publics à l'époque de l'indépendance à un système mixte, public et privé, qui est presque entièrement financé sur fonds privés.

2. REFORMES DE L'ESU EN RDC

L'histoire de l'enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du Congo est jalonnée par une série de réformes, dont la dernière en date est celle de 2003. Celle-ci a été initiée au sortir d'une des crises les plus graves de l'histoire du pays, « crise de légitimité, crise de souveraineté, crise identitaire, crise de gouvernance dont les effets dévastateurs se passent de tout commentaire (plus de trois millions de morts, destruction des infrastructures, criminalisation de l'armée, pillage des ressources nationales, faiblesse institutionnelle de l'État, paupérisation de la population...)31(*) ».

La situation de l'enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du Congo avant la réforme de 2003 peut être examinée par rapport à trois moments de réformes ci-après :

- La reforme de 1971 ;

- La reforme de 1981et 1986 ;

- Les Etats Généraux de l'Education (1996).

a. La réforme de 1971

De l'indépendance de la RDC jusqu'en 1971, l'enseignement supérieur fonctionnait selon un schéma qui n'avait pas été repensé par et pour le pays32(*) . Des critiques fusaient alors de partout pour déplorer l'inadaptation des méthodes d'enseignement, des programmes, des structures d'enseignement et des contenus des cours par rapport aux étudiants et l'inadéquation de la formation donnée par rapport aux besoins de la société.

En 1971, une réforme est intervenue, laquelle a consisté essentiellement en l'unification de l'enseignement supérieur dans une seule université (Université Nationale du Zaïre) supervisée par un seul recteur. Cette unification s'est accompagnée de l'élaboration des nouveaux programmes d'études et de l'organisation des études en trois cycles d'enseignement, à savoir le graduat en trois ans, la licence en deux ans et le doctorat.

Si la réforme de 1971 a entraîné l'augmentation sensible des effectifs des étudiants, elle n'a cependant pas été appuyée sur l'élaboration d'un plan prévisionnel des domaines dans lesquels la formation des cadres était la plus urgente et n'a pas ainsi permis de former des agents de développement dont le pays avait besoin. La singularité de cette réforme a plutôt été la forte politisation de l'appareil universitaire qui, à l'instar des autres secteurs de la vie nationale, devrait être un instrument de consolidation de l'idéologie mobutiste.

Au fur et à mesure de la croissance démographique du pays et de ses besoins en cadres administratifs et techniques, la demande de la création de nouvelles institutions d'enseignement à tous les niveaux se fera de plus en plus pressante de la part de la population. Mais, très vite, des problèmes financiers, administratifs et académiques se posèrent, auxquels l'Etat ne fut pas capable de faire face.

Sur le plan financier, l'Etat totalitaire, privatisé par une néobourgeoisie compradore et de plus en plus corrompue, ne put continuer à allouer au secteur de l'éducation nationale un budget suffisant et conséquent. En ce qui concerne l'enseignement supérieur et universitaire, les budgets accordés et effectivement exécutés, tant celui du fonctionnement (l'ordinaire) que celui d'expansion et d'investissement s'avérèrent de plus en plus modiques et en deçà des besoins réels.

Le Conseil d'Administration de l'UNAZA constata avec acuité, à partir de 1977 la grave déficience des moyens d'entretien, et davantage encore, ceux nécessaires à l'extension de l'infrastructure des universités.

En 1978, une sérieuse crise se déclara chez les enseignants dont le niveau barémique s'affaiblissait d'année en année, et devenait insignifiant en regard du coût général de la vie et des besoins impérieux du minimum, à eux requis, d'équipements pour leurs recherches et pour leur enseignement. Il fut réclamé une revalorisation salariale très importante. Dans l'immédiat, une solution momentanément satisfaisante fut trouvée mais le problème ne fut pas définitivement résolu.

Sur le plan administratif, l'enseignement supérieur et universitaire connut une lente et progressive dégénérescence. Selon R.R.Cizungu citant l'intervention de Mgr Tshibangu à la Conférence nationale souveraine qui se tint du 7 août 1991 au 5 décembre 1992, cette dégénérescence se caractérisa par «la confusion, les empiétements d'autorité et conflit périodique dans la haute direction centrale de l'université manifestés par des interventions nombreuses non statutaires du Ministère de tutelle ou Président du Conseil d'Administration dans la gestion courante ; la lourdeur (aspect structurel) et lenteur (aspect organique) administrative, au fur et à mesure de la complexification des tâches et compte tenu de l'éloignement des nombreux établissements disséminés à travers le pays ; la déficience dans la gestion : le Conseil d'Administration appelé `Conseil Révolutionnaire' a fonctionné sans jouir dans les délibérations d'une marge convenable de neutralité... le Budget insuffisant et déséquilibré, toujours inférieur aux prévisions soumises au Législateur, irrégulièrement octroyé, rendant impossible une gestion rigoureuse, 80% de ce budget allait à la rémunération et à la restauration... ; l'absence d'autonomie de gestion, dans ce sens que plus de 80% du budget sont gérés par le Département des finances... ; la subventions scientifiques insuffisantes ; l'impasse et le blocage du développement de l'université33(*).

A partir de 1978, les infrastructures ne pouvaient plus accueillir plus de 30.000 étudiants ; le manque d'équipements scientifiques, de produits de laboratoire ; les laboratoires et les bibliothèques fonctionnent et les bibliothèques sont approvisionnées en livres grâce à l'apport de la coopération ; l'insuffisance du budget d'investissement ; le non établissement d'un grand projet d'ensemble planifié d'extension et de développement de l'université... ».

Toutes ces déficiences administratives influèrent négativement sur la qualité pédagogique de l'enseignement universitaire et supérieur dont on commença à dénoncer la baisse de niveau. Mgr Tshibangu, pourtant peu enclin à dénigrer une oeuvre à laquelle il aura consacré le meilleur de sa vie active, écrit en 1998 : «Depuis une dizaine d'années maintenant, presque unanimement le constat a été fait d'une baisse du niveau moyen de formation. La moyenne des étudiants inscrits à l'université est plus basse et médiocre qu'autrefois, ceci étant dû pour une part au niveau souvent insuffisant de préparation dans l'enseignement secondaire pour l'enseignement supérieur, et à l'enseignement supérieur, au manque de bibliothèques à jour, des équipements de laboratoire inadéquats et défectueux, d'autre part»34(*).

Il renchérit en écrivant que l'enrôlement des étudiants dans l'armée en 1971 et les multiples fermetures des établissements d'enseignement supérieur témoignent du profond malaise des relations entre l'Etat et les milieux estudiantins à cette période: « De 1967 à 1981, plusieurs revendications d'ordre social exposées souvent avec impatience et violence par les étudiants visant l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail, notamment en souhaitant des augmentations sensibles de taux des bourses d'études qui étaient alors encore allouées à chacun des étudiants. La forme d'expression de ces revendications provoque une réplique ferme et dure des autorités universitaires, puis du pouvoir politique. Depuis ce moment, `une véritable crise disciplinaire' s'installa parmi les étudiants des Universités et Instituts universitaires dans leur ensemble. Les actions de revendication des étudiants de Lovanium, suivies spécialement par celles de ceux de l'Université de Lubumbashi, amenèrent les autorités politiques à fermer les Universités pendant quelques mois, avant de procéder à la réforme créant l'Université du Zaïre en 1971»

Cette réforme visait un quadruple objectif:

- L'affirmation de la souveraineté nationale ;

- Le renforcement de l'intégration nationale aux plans de la formation et de la recherche scientifique ;

- Une meilleure rationalisation et planification de la politique de formation : faire la politique de ses moyens et l'assurance d'une plus grande efficacité par le principe de l'unité de commandement, de l'uniformisation des programmes et des règles de gestion.

Il s'agissait, en fait, d'une tentative de nivellement par le haut de toutes les institutions d'enseignement supérieur et universitaire du pays, à partir d'une approche politique, autoritaire et centralisatrice, correspondant à l'idéologie et à l'option totalitaires du moment. Le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), instituée en Parti-Etat, se devait de tout régenter, contrôler, centraliser et orienter pour consolider l'autorité de l'Etat et le pouvoir d'un seul homme, le président de la République, régnant en maître incontesté et incontestable sur l'ensemble des institutions publiques vouées à son culte. On assista alors à une série de décisions politiques de nationalisation des entreprises économiques dans le pays, de l'enseignement, etc.

b. La réforme de 1981 et 1986.

Une seconde réforme intervint en 1981. Instaurée par les Décisions d'Etat n°08/CC/81 et O9/CC/81 du 5 juin 1981, cette réforme concernait l'ensemble de l'enseignement du pays, du niveau primaire au supérieur et universitaire. Pour ce dernier niveau, l'université devait viser à former des cadres capables de concevoir des idées neuves et de promouvoir le développement du pays.

Les instituts supérieurs pédagogiques devaient, quant à eux, viser à assurer «une formation ordonnée à fournir au pays, en fonction de ses besoins, des enseignants de très haut niveau de formation générale et spécialisée. Le type d'homme à former dans ce secteur devait avoir des qualités morales et pédagogiques éprouvées. Cet enseignement devra non seulement préparer les futurs formateurs aux tâches traditionnelles d'enseignement, mais aussi et surtout à une prise de conscience de leur rôle d'encadreur politique, de la noblesse de leur mission, de l'honneur de leur profession et de la dignité de leur personne».

La réforme de 1981 n'avait aucun caractère innovateur : elle se situait dans le prolongement de celle de 1971, toute centrée sur une idéologie politique totalitaire dont les insuffisances et l'essoufflement commençaient déjà à produire leurs effets néfastes et pernicieux non seulement pour le système éducatif, mais également pour l'ensemble du pays.

En 1981, la vie et le développement de l'université congolaise ont été marqués par les mêmes maux que ceux décriés avant la réforme de 1971 notamment :

- L'inadéquation entre la formation universitaire et le monde d'emplois ;

- L'incapacité de former des agents de développement national épris d'un sens aiguisé de nationalisme, de conscience professionnelle, de respect des biens communs ;

- La difficulté d'entreprendre des recherches axées sur des solutions des problèmes de la société...

Conscient des échecs de la réforme de 1971, le pouvoir a dû procéder à une réforme administrative. En effet, au cours de cette réforme, on a cherché à instaurer l'autonomie de gestion au sein de chaque établissement d'enseignement supérieur et universitaire. Malheureusement, comme lors de la précédente réforme, on a été loin du compte.

Une autre réforme interviendra en 1986, par la promulgation de la loi-cadre n° 86-005 du 22 septembre 1986.

Cette loi avait pour objet de définir les finalités de l'Enseignement national, d'en déterminer les structures et d'indiquer les droits et les devoirs de l'Etat, des parents, des élèves, des étudiants et du personnel de l'enseignement ; de fixer les compétences en matière de création et d'agrément des établissements d'enseignement ainsi que les modalités de leur fonctionnement, de leur organisation et de leur gestion ; d'organiser les conditions de gestion du personnel de l'enseignement ; d'arrêter quelques dispositions spéciales sur la gestion de l'enseignement par des personnes privées, morales ou physiques, telles que les Eglises ou les représentations diplomatiques, et de déterminer les infractions et les sanctions en matière d'enseignement.

Cette loi-cadre, en dépit de quelques lacunes, correspond aux standards internationaux. Elle n'innovait pas et s'inscrivait dans le prolongement de la politisation du système éducatif, sous l'autorité du Mouvement Populaire de la Révolution, Parti-Etat, qui régentait tout, sans en avoir les moyens ni la compétence technique.

Cependant, elle eut le mérite d'exister et de clarifier l'organisation de l'enseignement national. Il n'était cependant pas possible de concevoir et de réaliser la rationalisation et le renouvellement du système éducatif, dans le contexte d'un Etat sans administration rigoureuse et respectueuse des textes réglementaires, qui n'était en mesure de fonctionner normalement et dont le totalitarisme commençait à s'essouffler et à accuser des failles. Aussi la nouvelle loi-cadre souffrit du dysfonctionnement de l'ensemble de l'appareil administratif du pays et ne sortit que des effets forts mitigés qui n'entravèrent pas la descente aux enfers et la dégradation du système éducatif.

c. Les États Généraux de l'Éducation (EGE).

S'il est indéniable que les spécialistes et praticiens de l'enseignement supérieur ainsi que les autres partenaires éducatifs ont unanimement reconnu et décrié la faillite de notre université après la réforme de 1981, il a fallu attendre les États Généraux de l'Éducation (1996) consécutifs à la Conférence Nationale Souveraine (1992), pour que l'on procède à l'élaboration d'un nouveau système éducatif. Aussi, les EGE ont-ils opté pour un système de gestion participatif au sein du système éducatif national. Cependant, ce projet est resté lettre morte à cause des soubresauts politiques qui ont plongé la RDC dans le chaos de 1997 à l'an 2002.

d. La réforme de 2003.

Si les résolutions des États Généraux de l'Éducation sont restées en veilleuse, la lanterne de la réforme ne s'est pas pour autant éteinte. Déjà au lendemain de ce forum national, certaines idées ont été récupérées par le dernier gouvernement du régime du président Mobutu en vue de faire progresser, tant soit peu, certains aspects du système éducatif.

De même, à l'issue de la guerre de l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération) déclenchée en 1996, le gouvernement mis en place en 1997 a cherché à son tour à tirer son épingle du jeu en prenant par-ci par-là des idées novatrices sans jamais réformer le système éducatif dans sa globalité.

Ces timides élans ont été brisés par la seconde guerre dite de « libération » déclenchée en août 1998. Il a fallu attendre la fin de cette guerre en 2002 et la formation du gouvernement d'union nationale en juin 2003 pour que la question de la réforme refasse surface.

Deux types de facteurs ont milité en faveur de la nouvelle réforme :

- les facteurs externes ;

- les facteurs internes à l'université.

- Les facteurs externes.

Les facteurs externes se rapportent à la nécessité de se mettre au pas avec les pairs africains, à la mondialisation et à la nouvelle donne politique. La RDC devrait notamment se mettre au pas avec ses pairs africains, question d'être conséquent avec elle-même en honorant les engagements pris vis-à-vis de l'Organisation de l'Unité Africaine au cours de ses diverses rencontres.

En effet, la réforme de 1971 n'a pas su répondre avec efficacité aux préoccupations exprimées par l'Afrique sur la nécessité d'élaborer un plan prévisionnel dans la formation des cadres selon les domaines. La léthargie qui s'en est suivie n'a pas permis à l'université congolaise de basculer pour devenir un instrument de développement tant pour le Congo que pour l'Afrique tel que prôné à Lagos en 1980.

Ensuite, sous la poussée de la mondialisation qui s'accompagne de nouveaux champs de connaissances, d'un accroissement rapide du volume de l'information scientifique et technologique, l'université congolaise n'avait pas de choix, elle disparaîtrait sans la réforme.

Enfin, la nouvelle politique consécutive à la formation d'un nouveau gouvernement de transition consacrant la fin de la guerre de plus de cinq ans a donné lieu à des mutations dans tous les secteurs de la vie nationale, notamment dans le secteur de l'enseignement supérieur et universitaire. Le point négatif de cette dernière est que l'enseignement supérieur et universitaire ou la gestion des universités était mêlé dans la politique et que les dirigeants (le comité de gestion) des universités étaient constitués sur base des partis ou tendances politiques et suivant les facteurs géo-politiques.

- Les facteurs internes.

Les facteurs internes à l'université, quant à eux, relèvent essentiellement des acteurs principaux de l'enseignement supérieur et universitaire que sont les enseignants, les administratifs et les étudiants.

Pour les enseignants, les avancées dans le domaine des sciences et technologie ouvraient de nouveaux champs et offraient de nouveaux moyens technologiques pour la formation et la recherche. Cela appelait donc une réforme de l'université dont les programmes étaient devenus désuets et les structures asphyxiantes.

Quant aux administratifs, la restructuration de la gigantesque machine administrative s'imposait pour qu'une gestion autonome s'instaure pour le bien des bénéficiaires des services de l'université.

Enfin, les étudiants ont, depuis fort longtemps, fustigé le cloisonnement de chaque spécialiste dans son propre domaine, l'absence de composantes telles que l'informatique, l'anglais dans leur formation, l'absence du caractère utilitaire de certaines disciplines de formation, le caractère désuet des programmes de formation, etc.

Bref, tous les acteurs de l'université ont, chacun en ce qui le concerne, plaidé en faveur d'une nouvelle réforme. Celle-ci est intervenue au cours de l'année académique 2003-2004 et a essentiellement concerné le statut de certaines institutions, les programmes de formation et l'organisation des études.

Certaines institutions ont ainsi vu leur statut modifié, tels sont les cas de l'Institut Pédagogique National (IPN) de Kinshasa, l'Institut Supérieur Pédagogique (ISP) de Bukavu, appelés à devenir des universités dans un avenir relativement proche.

Néanmoins, cette transformation, qui permettrait aux nouvelles universités d'organiser des études en trois cycles (Graduat, licence et doctorat), n'aurait lieu qu'à la suite d'une étude de faisabilité. Outre la modification du statut de certaines institutions, la réforme de 2003 a également consisté en l'élaboration de nouveaux programmes.

A ce sujet, il convient de faire remarquer que des disciplines telles que l'informatique et l'éducation à la citoyenneté ont été introduites dans toutes les facultés et instituts supérieurs. La réforme a, par ailleurs, institué certaines filières de formation dans la plupart des institutions.

e. Procédure de la réforme.

L'initiative de la réforme revient au ministère de l'enseignement supérieur et universitaire. Au terme d'un long périple effectué auprès de quelques universités occidentales, le ministre a réuni à Kinshasa les secrétaires généraux académiques des universités et instituts supérieurs du pays en vue de soumettre à leur appréciation le projet de la réforme des programmes d'études.

Un atelier regroupant ces secrétaires généraux a ensuite été organisé à Lubumbashi du 1er au 13 septembre 2003 dans le but d'élaborer la première mouture des programmes, laquelle a été ensuite soumise pour analyse aux différentes institutions universitaires de la RDC. Au niveau de chaque faculté et institut, des commissions ont été instituées pour examiner et donner des avis sur les programmes proposés. A l'issue du recueil des avis émis par la base, un second atelier des secrétaires généraux a eu lieu à Lubumbashi pour finaliser les nouveaux programmes d'études.

Cependant, avant cette finalisation, l'application de nouveaux programmes, qui n'étaient jusqu'alors qu'un projet, a été amorcé dans les auditoires de première année universitaire. Selon l'esprit de la nouvelle réforme, cette application se ferait graduellement de sorte que cinq ans après la réforme soit de mise à tous les échelons des cycles de graduat et de licence.

f. Faiblesses de la réforme.

Au niveau de la conception, il faut noter l'absence des enquêtes préalables qui devraient recueillir les avis des spécialistes et praticiens de l'enseignement universitaire, des bénéficiaires directs de la formation que sont les étudiants, voire des bénéficiaires indirects que sont les administrations locales, le patronat.

Ensuite, les secrétaires généraux académiques qui ont été les artisans principaux de la réforme de 2003 en se réunissant deux fois seulement, ne représentent pas valablement toutes les spécialités couvertes par la formation universitaire en République Démocratique du Congo. Ceci a entraîné une certaine fébrilité dans l'examen de propositions des programmes sinon de toutes, du moins de plusieurs filières de formation.

De même, les préalables pédagogiques, financiers, et matériels n'ont pas été respectés au niveau de la conception de la réforme.

Au niveau de l'exécution de la réforme, on peut déplorer le fait que les nouveaux programmes d'études soient introduits en première année avant la mise au point de la forme finale. Pire encore, des ateliers de formation et d'information des différents corps des milieux universitaires n'ont pas été organisés et la motivation de ceux-ci n'a pas été placée en ordre utile dans les priorités de la réforme.

En outre, la coordination entre les objectifs de la réforme et les ressources matérielles et financières n'a pas été assurée, à telle enseigne que les bibliothèques et les laboratoires n'ont pas été équipés en conséquence.

Enfin, peut-on réformer l'enseignement supérieur et universitaire sans, en amont, réformer l'enseignement primaire et secondaire et sans, en aval, créer des structures d'emplois susceptibles de résorber le produit de l'université ? L'on ne devrait pas en fait oublier que l'enseignement supérieur et universitaire n'est qu'un sous-système du grand système éducatif du pays et doit tenir compte des réalités de la société globale.

Etant donné les lacunes relevées ci-haut, on peut se demander quelles sont les chances de réussite de la réforme de 2003. En effet, une réforme qui n'a pas été précédée par des enquêtes pour cerner les attentes de la société, qui n'a pas cherché à obtenir une forte implication des formateurs, qui a été la propre affaire du Ministère de l'enseignement supérieur et universitaire...amenuise fortement ses chances de réussite.

g. Pour la réussite de la réforme.

La réussite de la réforme dépend largement de la volonté politique, car, « les universités ne sont pas les seules responsables de leur propre évolution. La politique est partenaire à part entière, sinon majoritaire, lorsqu'il s'agit de traiter de tout développement pouvant être souhaité par les universités35(*) ». Par-delà la volonté politique, des mesures doivent être prises pour assurer la réussite de la réforme de 2003.

A ce propos, il conviendrait :

- d'instaurer un organe consultatif à caractère permanent qui jouerait le rôle de l'observatoire ;

-  de promouvoir les principes de démocratie, d'efficacité, de participation dans la direction des institutions universitaires ;

- de veiller à ce que la participation de différents corps de l'université ainsi que des autres partenaires éducatifs se fasse sans préjugés, mais dans le dialogue franc et constructif ;

- de remplir les conditions pédagogiques, psychologiques, socio-économiques, etc d'implantation de la réforme ;

-  de mettre un accent particulier sur la réforme des niveaux primaire et secondaire ;

- de coordonner les efforts en matière de formation universitaire avec ceux de la création des structures d'emplois.

Du reste, il serait illusoire de prétendre disposer des recettes à toutes les questions pendantes et à celles qui pourraient l'être demain. Mais si l'on met sur pied un organe consultatif, les ajustements, voire les réajustements s'opéreront à temps utile après un diagnostic et une analyse des solutions et des choix à opérer.

Par ailleurs, le temps n'est plus aux demi-mesures, aux compromis, aux replâtrages. La solution devra être globale, elle devra prendre en considération tous les aspects de la réalité éducative : pédagogiques autant que financiers, psychologiques aussi bien qu'économiques36(*).

3. POLITIQUE D'ESSAIMAGE DES INSTITUTS SUPERIEURS ET UNIVERSITES EN RDC

L'on se demande s'il est réaliste que, dans un tel contexte, naissent d'autres universités et instituts supérieurs au pays étant donné les difficultés de tout genre dans lesquelles fonctionnent les premières et les plus traditionnelles.

Quant à toutes ces interrogations, le gouvernement avait précisé qu'il connaissait et connait mieux que quiconque les difficultés sans nombre du secteur d'enseignement supérieur et universitaire et spécialement celles dans lesquelles la nation laisse se débattre : le personnel académique, scientifique, administratif et technique. Il souhaite que ce n'est nullement par méconnaissance des problèmes ni par sadisme, mais c'est par nécessité qu'en ce moment est né l'idée de l'essaimage ; l'initiateur de ce projet prétend question étant d'esprit était comme celui d'un médecin appelé au chevet d'un malade dont l'état critique et préoccupant pousse à agir vite parce que c'est une question de vie ou de mort.

Du point de vue juridique, la politique d'essaimage a nécessité une étude approfondie des textes de législation, à la disposition du ministère de l'ESU, notamment l'ordonnance-loi n° 81-025 du 03 octobre 1981, la loi-cadre n° 86/005 du 22 septembre ainsi que les actes de la Conférence Nationale Souveraine.

Les actes de la CNS et la loi-cadre constituèrent pour le ministre de l'ESU une véritable mine d'informations riches et utiles pour la promotion de l'ESU au Zaïre, actuel RDC.

La loi-cadre, en tant que texte promulgué sur l'ensemble de la question de l'éducation, a constitué la base la plus sûre de l'implantation des établissements de l'ESU nouvellement créés par l'Etat. 

Les articles de référence de la loi-cadre pour les questions préoccupaient le ministère de l'ESU et recherche scientifique sont l'art. 46, l'art. 67, l'art. 80 et l'art. 81.

L'art. 46 : la création des établissements de l'ESU est compétence exclusive de l'Etat. Elle est sanctionnée par une ordonnance présidentielle.

L'art. 67 : le conseil exécutif (Gouvernement) est l'organe central de l'enseignement national. Il exécute la politique de l'enseignement défini par l'Etat, notamment lors qu'il :

- Propose l'ouverture des établissements au Président de la République et y procède ;

- Crée ou autorise la création, au sein des établissements, de nouvelles classes, sections, options et facultés ;

- Veille au respect des normes générales applicables à l'ensemble des établissements d'enseignement ;

- Fixe la forme et les conditions d'obtention des titres sanctionnant la fin des études.

L'art. 80 : les organes d'administration de l'ESU sont :

- Le département du Conseil Exécutif (ministère ayant lesdits enseignements dans ses attributions) ;

- Le Conseil d'administration des universités et Institut Supérieur Techniques ;

- Le Conseil de l'Université et de l'Institut ;

- Le comité de gestion ;

- Le DG ou le recteur ;

- Le conseil de faculté ou de section ;

- Le conseil de département.

La composition et l'organisation de ces organes sont déterminées par la voie réglementaire.

L'art. 81 : l'organisation générale de l'ESU est réglée par une loi particulière. Celle-ci :

- Fixe les structures et le cadre organique des établissements dispensant lesdits enseignements ;

- Détermine la composition et les attributions des organes d'administration ;

- Enonce les règles relatives à la collation des grades académiques ;

- Réglemente les rapports avec le département (ministère) de tutelle ;

- Traite du personnel et des étudiants ;

- Définit l'organisation budgétaire et financière.

Il en ressort de la lecture de l'art. 46 que la création des établissements de l'ESU est le seul domaine de l'Etat. Or le ministère de l'ESU à cette époque, constatant que le problème d'actualité dans le domaine de l'ESU était celui des établissements privés dont le nombre était devenu pléthorique. C'est pour quoi, en 1985, le monopole de l'Etat quant à la création des établissements de l'ESU au Zaïre venait d'être prononcé. Cela veut dire que l'option venait d'être prise pour fermer tous les établissements privés d'enseignement supérieur et universitaire d'alors et de ne plus tolérer l'ouverture d'autres.

C'est ainsi que la loi cadre jugea utile dans le même sens. Elle le fit donc clairement voir cette clause dont le ministère de l'ESU en 1993 a apporté de précision : « cela veut dire que la création est légale tant qu'elle est réalisée par un organe officiel compétent. Toute fois, ajoute la loi, cette création doit recevoir la sanction présidentielle pour être définitive. 37(*)»

a. Les principes d'essaimage.

- Le principe fondamental gouvernant l'essaimage consiste à conjuguer les efforts de l'Etat avec ceux des communautés de base. Le ministère s'est fondé sur ce principe, notamment lors du choix des lieux d'implantation des établissements comme lors du choix des autorités académiques. En retour, la population devait se mobiliser pour apporter aux établissements ouverts toute l'aide qu'elle serait capable de fournir. Notamment, les bâtiments pour le fonctionnement provisoire et le terrain devant recevoir les constructions récemment ouverts.

- Le deuxième consiste en l'existence d'une période probatoire pour les établissements ouverts comme cela est de coutume pour les établissements privés de l'ESU. Cette période probatoire est de quatre ans pour les Instituts supérieurs et cinq ans pour les centres universitaires et universités.

- Le troisième est celui de la mobilité du corps enseignant que le ministère avait déjà eu l'occasion d'aborder. La philosophie nouvelle consiste à partager le plus équitablement possible la capacité nationale en matière d'enseignement supérieur et universitaire. Ainsi, le ministère de l'ESU avait pensé qu'il n'y avait pas d'autre issue que la dissémination des établissements à travers l'ensemble du territoire national, quitte à faire déplacer les enseignants vers les étudiants et non les étudiants vers les enseignants.

Chapitre troisième

MISSION DES ISU EN RDC

0. INTRODUCTION

Il est à souligner dans ce chapitre que la mission se diffère d'une université à une autre, d'un institut supérieur à un autre voire la politique d'un pays à un autre. Cependant, quel que soit le type d'université, d'institut supérieur ou de pays, elles ont en compénétration certains traits apparus universels.

Pour Laurence38(*), en vue d'une réforme sereine, réaliste et réfléchie de l'université, l'université répond à une mission de formation générale dispensant savoirs et savoir-faire nécessaires à l'insertion dans la société actuelle. Les outils de décryptage des discours, l'esprit critique, les capacités d'analyse sont ainsi autant de moyens dispensés par la formation universitaire et indispensables à l'éducation du citoyen responsable. En ce sens, les étudiants participent pleinement du bagage de compétences nécessaire pour mener une vie professionnelle longue, faite de mobilité et de reconversions programmées.

Pour J.B. Piobetta39(*), l'enseignement supérieur englobe l'ensemble de toutes les sciences théoriques et appliquées faisant son domaine et tout ce qui peut être sujet d'études, de recherche de l'enseignement, et aboutit à un système cohérent intégré dans l'unité des sciences.

En RDC, cet enseignement est dispensé dans les universités et les instituts supérieurs et est désigné par l'Enseignement Supérieur et Universitaire, ESU en sigle ; sous deux formes, à savoir  l'enseignement universitaire et l'enseignement supérieur40(*).

Ces deux formes se distinguent en :

- L'enseignement universitaire assure la formation des cadres supérieurs chargés de la formation, de la conception et de l'application des connaissances scientifiques nouvelles. Il attache une grande importance à l'abstraction et à la formation théorique.

- L'enseignement supérieur est subdivisé à son tour en deux dont :

· l'enseignement supérieur long qui se propose d'atteindre l'abstraction par l'aspect concret des choses et donne une formation scientifique et technologique axée plus directement sur les applications pratiques en assurant la formation des cadres de haute technicité par des taches transposition, des réalisations et la recherche appliquée à court terme ;

· l'enseignement supérieur court qui se propose de former des cadres moyens chargés d'assurer et de diriger des taches d'exécution à fort contenu scientifique et technique et est destiné à ceux qui, dans ces tâches désirent dépasser la formation acquise dans l'enseignement secondaire. C'est dans cette derrière sous-forme que la formation doit être en contact étroit avec le concret immédiatement centrée sur la profession.

Outre cette acception, ils se distinguent encore à partir de l'ordonnance n°160 du 17 octobre 1981 ayant trait au statut du personnel de l'ESU, à son article 11 qui prévoit la composition des autorités académiques :

- Deux conseils d'administration, dont :

· Conseil d'administration des universités ;

· Conseil d'administration des instituts supérieurs, composé d'un conseil d'administration des instituts supérieurs pédagogique et d'un conseil d'administration des instituts supérieurs technique.

- L'organe au niveau des universités est composé de :

· Conseil de l'université communément appelé conseil d'administration de l'université au niveau local, celui-ci est chapeauté par le Recteur de l'université et qui en est le président ;

· Comité de gestion qui comprend : le Recteur, le Secrétaire Général Académique, le Secrétaire Général Administratif et l'Administrateur de Budget. Notons que chacune des autorités académiques ci-haut citées, est secondée par un Directeur de cabinet ;

· Conseil de la faculté, composé d'un :

· Doyen de la faculté,

· Vice doyen chargé de l'enseignement,

· Vice doyen chargé de la recherche,

· Secrétaire facultaire ;

· Conseil de département, géré par un chef de département et un secrétaire de département.

Notons cependant qu'au niveau des instituts supérieurs, ce sont seulement les appellations qui changent. Et l'organe en leur sein est organisé de la manière suivante :

- Le conseil de l'institut ou conseil d'administration de l'institut chapeauté au niveau local par le Directeur Général de l'institut qui est ipso facto le président ;

- Le comité de gestion garde la même structure que l'université, à la seule différence qu'on parle maintenant du Directeur Général que de Recteur ;

- Le conseil de la section comprend :

· Le chef de section ;

· Le chef de section adjoint chargé de l'enseignement ;

· Le chef de section adjoint chargé de la recherche ;

· Le secrétaire académique de la section.

Compte tenu de la spécificité de chaque type ou forme d'enseignement, à son époque, le comité central, par sa décision d'Etat n°09/06/81 du 08 juin 1981, avait distingué trois types d'enseignements au sein d'enseignement supérieur et universitaire, à savoir : l'Enseignement Supérieur Technique, l'Enseignement Supérieur pédagogique et l'Enseignement Universitaire.

A cela, l'enseignement supérieur comprend les instituts techniques et pédagogiques, et l'enseignement universitaire comprend les universités.

La mission de l'enseignement supérieur est de contribuer au développement de la recherche et de l'élévation du niveau scientifique, culturel et professionnel, à l'essor économique par une meilleure adaptation des études supérieures au marché de l'emploi.

Cependant, la loi-cadre n°86/005 du 22 septembre 1986 de l'enseignement national par les dispositions de ses articles 28, 29 et 31 définit les buts des instituts supérieurs techniques, pédagogiques ainsi que ceux dévolus aux universités de la manière suivante :

· Les Instituts Supérieurs Techniques, ont pour mission de, d' :

- Former des cadres spécialisés dans le domaine des sciences, des techniques appliquées, des arts et métiers ;

- Organiser la recherche scientifique en vue d'adaptation des techniques et technologie naturelle aux conditions spécifiques de la RDC.

· Les Instituts Supérieurs Pédagogiques, ont pour mission de, d' :

- Promouvoir le pays, en fonction de ses besoins, de ses problèmes, en personnel enseignement de formation supérieure, générale ou spécialisée ;

- Promouvoir chez le cadre enseignant une prise de conscience de son rôle d'encadreur et de la noblesse de sa mission ;

- Organiser la recherche dans le domaine de la pédagogie en vue de découvrir les meilleures méthodes susceptibles d'améliorer la qualité de l'enseignement primaire et secondaire ;

- Vulgariser les résultats de ces recherches, notamment par la rédaction et la diffusion des manuels scolaires adaptés à ces milieux d'enseignement.

· Les Universités, ont pour mission d' :

- Assurer la formation des cadres de conception dans les secteurs de la vie nationale ;

- Organiser la recherche scientifique fondamentale et la recherche appliquée orientées vers la solution des problèmes de la science, des techniques et technologies dans le monde contemporain.

Confier à l'université un objectif d'insertion professionnelle, c'est favoriser le court terme au détriment de cette formation véritablement « professionnalisante », c'est également faire reposer sur les épaules des universitaires une responsabilité qu'ils ne peuvent assumer, à savoir imaginer les emplois de demain en phase avec un tissu économique local dont ils seraient capables de prévoir l'évolution, alors que les économistes comme les responsables de la prospective des grands secteurs d'activité en sont souvent eux-mêmes incapables ; c'est, enfin, faire porter aux enseignants du supérieur la mission d'orientation des étudiants.

L'Université ne doit pas, pour autant, diaboliser certaines facultés. Il convient, cependant, de rester vigilant sur un point essentiel qui ne garantit pas la loi en l'état actuel : l'indépendance de la recherche et de l'enseignement. La communauté universitaire doit impérativement conserver la maîtrise du contenu des enseignements et de l'habilitation des diplômes. Le maintien du statut de fonctionnaire des enseignants-chercheurs participe également de cette indépendance de l'université.

La « défonctionnarisation » progressive du personnel universitaire, inscrite dans la loi par la multiplication des voies de recours aux emplois contractuels, est un deuxième réel danger. A terme, elle risque de faire coexister statuts et intérêts divergents au sein de l'université et de dissocier enseignement et recherche. S'il semble légitime d'encourager la recherche, il est indispensable, en revanche, que celle-ci conserve son caractère public lorsqu'elle se pratique dans le cadre de l'université.

Comme sus-définit, de manière générale, une université est un établissement qui fédère en son sein la production ( recherche), la conservation (publications et bibliothèques) et la transmission ( études supérieures) des différents domaines de la connaissance afin d'humaniser l'homme (former les élites et les cadres).

1. ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE A UVIRA.

Dans cette section, il sera question de présenter les principaux établissements d'enseignement supérieur et universitaire en les catégorisant. La cité d'Uvira, à l'instar de certaines villes de la RDC comme Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Bukavu,... est une cité universitaire. Elle se diffère du fait qu'elle n'a pas d'université officielle.

Elle regorge à la fois d'universités privées confessionnelles organisées par les Eglises, d'universités privées non confessionnelles organisées par les tiers ; ainsi que d'instituts supérieurs publics organisés par l'Etat et ceux privés organisés par les tiers.

Parmi les instituts d'enseignement supérieur technique et pédagogique, nous trouvons :

a. Les instituts supérieurs publics.

1. Institut Supérieur de Commerce (ISC) ;

2. Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) ;

3. Institut Supérieur de Technique Médical (ISTM).

b. Les instituts supérieurs privés.

1. Institut Supérieur Pédagogique (ISP) ;

2. Institut Supérieur de Gestion et du Management (ISGM) ;

3. Institut Supérieur des Sciences Agronomiques et de Développement (ISAD) ;

Parmi les universités, nos trouvons :

a. Les universités privées confessionnelles.

1. Université Catholique de Bukavu (UCB) ;

2. Université Simon Kimbangu (USK).

b. Les universités privées d'initiative de tiers.

1. Université de CEPROMAD, UNIC/ISGEA ;

2. Université Progressiste des Pays des Grand-Lacs (UPROGL) ;

3. Byankuba International University (BIU).

N.B : UCB/Uvira, USK, UNIC/ISGEA et BIU sont des extensions de Bukavu.

En se souscrivant à cette noble mission de l'ESU en RDC, les établissements d'enseignement supérieur et universitaire en cité d'Uvira ont comme objectifs institutionnels de (d') :

- Organiser l'enseignement supérieur et universitaire de la science sous toutes ses formes en vue de promouvoir les cadres intellectuels congolais et contribuer au développement socio-économique du pays en général et de la province en particulier ;

- Effectuer la recherche scientifique et la publication des oeuvres scientifiques en toutes matières ;

- Instaurer la coopération scientifique nationale et internationale dans l'optique d'assurer le développement scientifique adapté aux besoins et à la culture du peuple congolais ;

- Amener les jeunes étudiants à comprendre les problèmes de la société, à contribuer à le résoudre et à apporter activement leur concourt à l'intégrité harmonieuse de la culture congolaise de la civilisation universelle ;

- Organiser l'enseignement supérieur et universitaire de la science et de la technologie et effectuer la recherche scientifique et la publication des études scientifiques en collaboration avec d'autres institution d'enseignement et de la recherche au niveau local et international ;

- Contribuer au développement de la province et du pays par la disponibilité de leur expertise ;

- Former les créateurs d'emplois et non les quémandeurs d'emploi dans ce pays plein de potentialités ;

- Alléger les charges financières des parents qui ont éprouvé des difficultés de faire étudier leurs enfants à de longues distances ;

- Offrir une diversité des choix en matière de formation universitaire aux finalistes du secondaire ;

- Rentabiliser le potentiel enseignant présent dans la région ou ailleurs, en l'intégrant dans les structures facultaires correspondant à leur spécialités respectives ;

- Améliorer la qualité de l'enseignement à l'école secondaire ;

- Former des spécialistes en gestion des ressources humaines, en comptabilité, en ingénierie, conseiller en marketing ;

- Apporter des réponses nouvelles et diversifiées aux problèmes de développement de la cité, de la province et du pays par la formation des cadres de conception et d'une élite familiarisée avec la recherche scientifique ;

- Organiser un enseignement de haut niveau s'inspirant des découvertes scientifiques et technologiques récentes en vue de s'adapter au rythme de développement mondial ;

- Organiser les enseignements en gestion en vue de promouvoir les cadres intellectuels congolais utiles à la classe de petites et moyennes entreprises congolaises et contribuer au développement socio-économique du pays, plus particulièrement de la province du Sud-Kivu ;

- Rendre services aux entreprises locales pour la formation de l'homme en cours d'emploi, en vue de permettre d'une part à celle-ci de disposer d'une main d'oeuvre qualifiée capable de s'adapter à la poussée technologique dans un monde qui change et où la science évolue, d'autre part à donner aux employés l'occasion de parfaire et de mettre à jour leur connaissance tout au long de leurs carrières en vue de se tenir à la pointe du progrès dans leurs spécialités et de reconvertir le cas échéant ;

- Contribuer pour l'ensemble à la formation d'hommes et de femmes aptes à promouvoir des actions concrètent, à prouver leur motivation à assurer leur engagement personnel et leur intérêt pour des sociétés qui fonctionnent bien ; les préparer à créer eux-mêmes une petite entreprise agricole, sociales, commerciales et éducative ; à être créateur d'emploi plutôt que demandeur d'emploi, une fois diplômé ;

- Offrir des moyens d'éducation permanente et d'autres services éducatifs à la connaissance plus large spécialement aux employés adultes engagés dans la vie aux ONG et à ses anciens étudiants ;

- Encadrer le personnel scientifique dans le cadre d'une formation postuniversitaire (D.E.S et Doctorat).

Les objectifs institutionnels ci-haut cités sont les objectifs manifestes des instituts supérieurs et universités de la cité d'Uvira. Cependant, à part ces objectifs, d'autres objectifs latents en découlent que nous développerons et analyserons antérieurement.

1. DE L'ORGANISATION DES ENSEIGNEMENTS UNIVERSITAIRES A UVIRA.

A l'instar d'autres institutions d'enseignement supérieur et universitaire de la RDC, les instituts supérieurs et universités sont sous le programme national. Certaines de ces institutions organisent leurs études jusqu'au niveau de premier cycle, dont UCB, ISTM, ISP, ISAD et BIU ; d'autres au niveau de deuxième cycle à savoir ISDR, ISC, USK, UNIC et ISGM et une seulement organise jusqu'au niveau de troisième cycle, l'UPROGEL.

A. Les facultés organisées.

Tableau n°4 : Répartition des facultés/sections et départements selon les Universités et Instituts supérieurs.

Facultés/ Sections

Département

Etablissements

Sciences de l'éducation

Psychologie

USK, BIU

Médecine

Sciences Infirmières

USK, BIU

Santé publique

BIU

Nutrition et Diététique

BIU

Langues et cultures africaines

Français, Anglais

ISP

Sciences exactes

Chimie-Physique, Biochimie

ISP

SCAI

SCA

ISP, BIU

IG

ISC

Histoire et Sciences Sociales

Histoire

ISP

Sciences de l'environnement et Développement communautaire

Environnement

ISDR, BIU, UPROGEL

Gestion et administration des projets

BIU

Développement communautaire

ISAD, UPROGEL

Planification régionale

ISDR

Administration rurale

ISDR

Sc. Commerciales et Financières

Comptabilité et Expertise comptable

ISC

Marketing

ISC, UNIC

Management, Sciences économiques et de Gestion

Sciences économiques

UCB, BIU

Gestion des Ressources Humaines

UNIC

Gestion Financière et comptable

UNIC, ISGM

Esprit d'entreprise

UPROGEL

Entrepreneuriat et gestion des projets

ISGM

Gestion des entreprises

ISDR

Droit

-

UCB, UPROGEL,

Administration judiciaire

ISGM

Sciences Informatiques

Réseaux informatiques et Télécommunication

BIU

Gestion informatique

BIU, UPROGEL

Sciences Agronomiques

-

ISAD

Sciences Vétérinaires

-

ISAD

Sciences de Paix

-

ISAD

Philosophie et Lettre

-

UPROGEL

Bâtiment

-

UPROGEL

Source : Interview avec les Secrétaires Généraux Académiques.

Commentaire : Il ressort de ce tableau que dans l'ensemble, les Instituts supérieur et Universités implantés dans la cité d'Uvira organisent 17 facultés (sections) dans lesquelles nous dénombrons 33 départements (options). Parmi ces 33 départements (options), 23 soit 69,9% ne sont trouvés qu'à un et un seul établissement, 09 ou soit 27,3% sont trouvés à deux institutions, 1 département ou soit 3% se retrouve à trois institutions, à savoir le département de l'environnement et la faculté de management , sciences de l'économie et de gestion est la seule faculté organisée par 6 établissements.

B. La population estudiantine.

Avant de donner les effectif des étudiants des instituts supérieurs et universités d'Uvira, donnons a priori les conditions d'admission trouvées au sein dans certains établissements d'enseignement supérieur et universitaire auxquelles est soumis chaque postulat, à savoir :

- Ecrire une lettre de demande d'inscription qui indiquera l'année et la faculté pour laquelle est demandée ainsi que la motivation du candidat.

- Remplir un formulaire d'inscription dûment complété, daté et signé ;

- Présenter une photocopie du diplôme d'Etat et de certificat des études faites après l'obtention du diplôme d'Etat ;

- Présenter une photocopie des bulletins 5ème et de 6ème secondaire et des résultats des études faites après l'obtention du diplôme d'Etat ;

- Deux photos passeport ;

- Une attestation de naissance ;

- Un certificat de bonne conduite, vie et moeurs ;

- Un certificat d'aptitude physique ;

- Une farde à triangle.

Tableau n°5 : Répartition des effectifs des étudiants par année académique et par sexe.

Inst. Sup. et Univer.

Effectifs des étudiants

Total

2005-2006

2006-2007

2007-2008

2008-2009

2009-2010

G

F

Tot

G

F

Tot

G

F

Tot

G

F

Tot

G

F

Tot

1

UCB

-

-

-

-

-

-

34

21

55

54

15

69

94

41

135

259

2

ISTM

09

11

20

 
 

*

 
 

*

67

91

158

92

151

243

421

3

UPROGEL

-

-

-

-

-

-

-

-

-

11

112

123

566

52

618

741

4

ISDR

39

21

60

69

32

101

100

43

143

145

57

202

256

103

359

865

5

ISC

-

-

-

`

`

65

`

`

105

`

`

152

`

`

172

494

6

ISGM

 
 

*

 
 

*

`

`

63

`

`

79

`

`

92

234

7

ISP

-

-

-

-

-

-

-

-

-

116

34

150

179

62

237

387

8

ISAD

`

`

49

`

`

55

`

`

63

`

`

76

`

`

83

326

9

UNIC

`

`

40

`

`

52

13

43

56

48

17

65

58

31

89

302

10

USK

`

`

43

`

`

54

`

`

63

`

`

79

`

`

94

333

11

BIU

-

-

-

-

-

-

`

`

23

`

`

31

`

`

35

89

TOTAL GEN.

4 241

Sources : Rapports annuels académiques 2006, 2007, 2008, 2009, 2010.

Légende : - : L'université ou l'institut supérieur n'avait pas encore eu lieu ;

` : Donnée non disponible ;

* : Donnée non disponible, problème d'archive, manque de rapport.

Graphique n°1 : Répartition des étudiants selon les établissements.

Commentaire :

ressort de ce tableau et de cette graphique que 4 241 étudiants des institutions de la cité d'Uvira, l'ISDR en ont 865, soit 20,4% ; suivi de l'UPROGEL avec un effectif de 741 étudiants représentants 17,5% ; suivi en suite de ISC avec 494 soit 11,6%, de ISTM avec 421 étudiants soit 9,9% ; de ISP avec 387 étudiants soit 9,1% ; suivi de l'USK avec 333 étudiants soit 7,9% ; suivi de ISAD avec un effectif de 326 étudiants soit 7,7% ; suivi de UNIC avec un effectif de 302 étudiants soit 7,1% ; suivi de l'UCB avec 259 étudiants soit 6,1% ; suivi de l'ISGM avec 234 étudiants soit 5,5% et enfin de BIU avec 89 étudiants soit 2,1%.

L'ISDR a plus d'étudiants que d'autres institutions car il semble être admiré, connu et parce qu'il organise le deuxième cycle, l'UPROGEL quant à elle, c'est parce qu'elle a troisième cycle. Le BIU a peu d'étudiants car elle est peu connue de population de la cité.

C. Corps enseignant.

Tableau n°6 : Répartition des enseignants selon leurs grades et titres académiques de l'année académique 2005-2006 jusqu'à celle 2009-2010.

Etablissements

P.O

Prof

P.A

Docteur

CT

Assistant

1

2

1

UCB

-

08

02

07

24

21

15

2

ISTM

-

03

-

04

13

14

08

3

UPROGEL

-

07

-

-

-

37

-

4

ISDR

-

06

 

04

19

13

24

5

ISC

-

04

-

03

09

12

07

6

ISGM

-

02

-

03

29

14

11

7

ISP

-

-

-

03

07

16

12

8

ISAD

-

-

-

04

06

14

10

9

UNIC

-

-

02

-

35

20

16

10

USK

-

01

-

05

12

11

13

11

BIU

-

-

-

04

11

13

09

TOTAL

-

31

04

37

159

185

109

Source : Rapports annuels académiques 2006, 2007, 2008, 2009, 2010

Graphique n°2 : Représentation graphique des enseignants selon leurs grades et titres académiques de l'année académique 2005-2006 jusqu'à celle 2009-2010.

Commentaire :

Il résulte de ce tableau et de cette graphique que les institutions d'enseignement supérieur et universitaire ont utilisé plus les assistants de premier mandat avec un effectif de 185 assistants, cela serait à leur moindre exigence, suivi de des chefs de travaux avec un effectif de 159 CT, de 109 assistants de deuxième mandat, de 37 docteurs, de 31 professeurs et 02 professeurs associés. Il sied d'observer qu'aucun P.O n'a été utilisé. Cela serait dû à leur lourde exigence. L'institution qui utilise des enseignants qualifiés est l'UCB avec ses 08 professeurs, 02 professeurs associés et 07 docteurs.

Chapitre quatrième

LES ATTENTES DE LA POPULATION A UVIRA

1. ANALYSE DE LA POPULATION D'ENQUETE

A. Echantillon

a. Technique de l'échantillonnage.

Estimée à 195 086 habitants41(*), la population est nombreuse de telle sorte que, du point de vue économique, temporelle et scientifique, nous ne serions pas à mesure de les enquêter tous.

C'est ainsi que durant notre enquête, nous avons usé l'échantillon par quota qui consiste à appliquer à chaque sous-groupe de la population un taux de sondage choisi selon la variable.

Lors de notre enquête, les lauréats du secondaire, les étudiants, les enseignants et les autorités académiques de toutes les universités et tous les instituts supérieurs, les responsables de centre des recherches, les responsables et les membres des clubs et les associations des intellectuels, les agents et fonctionnaires des entreprises publiques et privées, ont été notre cible (nos enquêtés).

b. Taille de l'échantillon.

La taille de notre échantillon est constituée de 135 enquêtés. Cet échantillon nous a permis de confirmer, infirmer ou nuancer nos hypothèses. Cet échantillon n'émane pas de notre propre volonté mais de la technique de l'échantillonnage utilisée.

B. Caractéristiques des enquêtes.

a. Répartition de l'échantillon selon l'âge.

Tableau n° 07 : Répartition des enquêtes selon l'âge.

Tranche d'âge

Effectif

Pourcentage

18 - 23 ans

15

11,1

24 - 29 ans

30

22,2

30 - 35 ans

27

20

36 - 41 ans

19

14

42 - 47 ans

20

14,9

48 - 53 ans

13

09,7

54 - 59 ans

08

05,9

60 - 65 ans

03

02,2

Total

135

100

Source : Résultat de nos enquêtes 2011.

Commentaire : il ressort de ce qui précède que sur 135 personnes enquêtées, 30 soit 22,2% ont l'âge variant entre 24 - 29 ans, suivi de 27 personnes soit 20% dont l'âge est entre 30 et 35 ans ; suivi de 20 enquêtés de 42 - 47 ans de tranche d'âge représentant 14,9% ; de 19 enquêtés de tranche d'âge comprise entre 36 - 41 ans soit 14% ; 15 enquêtés de tranche d'âge de 18 - 23 ans représentant 11,1% ; 13 enquêtés de tranche d'âge variant entre 48 - 53 ans représentant soit 09,7% ; 8 enquêtés soit 05,9% dont l'âge varie entre 54 - 59 ans et enfin 03 personnes soit 02,2% dont l'âge varie entre 60 et 63 ans.

b. Répartition de l'échantillon selon le sexe.

Tableau n°8 : Répartition des enquêtes selon le sexe.

Sexe

Fréquence

Pourcentage

Masculin

98

72,6

Féminin

37

27,4

Total

135

100

.

Source : Résultat de nos enquêtes 2011

Commentaire : il résulte de ce tableau que sur 135 personnes enquêtées, 88 personnes ou soit 65,2% étaient de sexe masculin et 47 personnes ou soit 34,8% étaient celles du sexe féminin.

c. Répartition de l'échantillon selon le niveau d'étude.

Tableau n°9 : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction.

Niveau d'étude

Effectif

Pourcentage

Doctorat

03

02,2

Etudes en maîtrise

05

3,7

Etudes universitaires 2e cycle

55

40,7

Etudes universitaires 1e cycle

43

31,9

Etudes secondaires

29

21,9

Etudes primaires

0

0

Total

135

100

Source : Résultat de nos enquêtes 2009.

Commentaire : il résulte de ce tableau que parmi les 135 enquêtés, 61 personnes soit 45,2% ont un diplôme de licencié étaient universitaires avec un niveau de A1 c'est-à-dire qu'elles s'étaient limitées au niveau de graduat ou de 1e cycle, suivi de 32 personnes soit 34,8% ayant un diplôme de licence. Mais aussi, il se fait voir que les personnes avec un diplôme secondaire ont un effectif de 17 soit 18,5% et que personne d'entre, nos enquêtés n'a un niveau d'étude primaire.

d. Répartition de l'échantillon selon la profession.

Tableau n°10 : Répartition des enquêtés selon leurs professions.

Profession

Sexe

Pourcentage

H

F

Total

%

H

F

Etudiants

15

08

23

17

15,2

21,7

Enseignants (Université)

17

00

17

12,6

17,3

00

Entrepreneurs publics/Agents

18

09

27

20

18,4

24,4

Entrepreneurs privés

17

07

24

17,8

17,3

18,9

Elèves

05

03

08

6,9

05,1

8,1

Agriculteurs

03

01

04

2,9

03,1

2,7

Pêcheurs

03

00

03

2,2

03,1

00

Commerçants/Vendeurs

05

02

07

5,2

05,1

5,4

Ouvriers

02

00

02

1,5

02

00

Sans emploi

13

07

20

14,8

13,3

18,9

TOTAL GENERAL

98

37

135

100

100

100

Source : Résultat de nos enquêtes 2011.

Graphique n°3 : Représentation graphique des enquêtés selon leur profession.

Source : Enquête 2011.

Commentaire : il ressort de ce tableau et de cette graphique que 27 personnes, soit 20% de nos enquêteurs sont des fonctionnaires/entrepreneurs publics, cela car c'est un secteur renfermant bien des services, suivi des employeurs/employés/entrepreneurs privés avec un effectif de 24 représentant 17,8%, suivi de 23 étudiants soit 17%, puis de « sans emplois » avec un effectif de 20 soit 14,8%, de 17 enseignants d'universités soit 12,6% ; de 08 élèves soit 06,9%, de 07 ou 05,2% des commerçants/vendeurs et 04 ou 2,9% des agriculteurs et enfin 03 ou 2,2% des pêcheurs, secteur ayant moins des professionnels ou travailleurs.

En outre, il ressort que les hommes sont plus travailleurs que les femmes et certaines professions ont un effectif de 00 pour les femmes. Cela serait dû par le fait certaines professions sont réservées comme domaine des hommes et par conséquent les femmes ne s'y professionnalisent pas encore.

2. ANALYSE DES POINTS DE VUE DES ENQUETES EN RAPPORT AVEC LA MISSION DES INSTITUTS SUPERIEURS ET UNIVERSITES D'UVIRA.

a. Points de vue des étudiants.

Tableau n°11 : Répartition des points de vue des étudiants

Questions

Réponses

%

Oui

Non

Néant

Total

Oui

Non

Néant

Total

Connaissez-vous la mission (les objectifs) de votre Institut supérieur/Université ?

17

06

00

23

73,9

26,1

00

100

Pensez-vous que votre Institut supérieur/Université fonctionne toujours selon cette mission (les objectifs) de départ ?

10

13

00

23

43,5

56,5

00

100

En dehors de sa mission (ses objectifs), poursuit-il/elle une autre mission (objectifs) ?

05

02

16

23

21,7

8,7

69,6

100

Commentaire :

Il résulte de ce résulta que sur 23 étudiants qui ont constitué notre échantillon, 17 d'entre eux, soit 73,9% connaissent la mission ou certains objectifs de leurs institutions d'enseignement, 6 seulement parmi eux, soit 26,1% n'en connaissent pas, pas de néant. Quant à ce qui est de savoir si leur institution d'enseignement suit toujours ou fonctionne suivant leur mission (objectifs), 13 soit 56,5% ont répondu Non et 10 soit 43,5 ont répondu par Oui, pas de néant. Ces institutions ne fonctionnent pas selon leur mission parce qu'elles ne mettent pas à la disposition des étudiants (apprenants) toutes les dispositions (les matériels) permettant de bien apprendre les matières. Quand à la question de savoir si qu'en dehors de la mission (les objectifs), l'institution ne poursuit pas une mission (objectifs), 16 en quêtés, soit 69,6% se sont réservés de répondre à cette question ; 05 soit 21,7% ont affirmé, 02 soit 8,7% ont rejeté. La mission/objectif des chefs de ces institutions, outre celle noble, cherchent à s'enrichir matériellement de la part des « pauvre » parents dans toutes les conditions possibles.

b. Points de vue des enseignants.

Tableau n°12 : Répartition des points de vue des enseignants.

Questions

Réponses

%

Oui

Non

Néant

Total

Oui

Non

Néant

Total

Pensez-vous que votre Institut supérieur/Université fonctionne toujours selon la mission (les objectifs) de départ ?

17

00

00

17

100

00

00

100

En dehors de sa mission (ses objectifs), poursuit-il/elle une autre mission (objectifs) ?

15

02

00

17

88,2

11,8

00

100

Commentaire :

Il résulte de ce tableau que sur 17 enseignants d'universités qui ont constitué notre échantillon, 17 soit 100% affirment que leur institution agissent conformément à leur mission (objectifs) car 80% de leur produit se sont créé des emplois et s'ils ne créent pas, ils sont utilisé dans d'autres entreprises.

Quant à question de savoir si en dehors de cette mission/objectifs, si l'institution poursuit une autre mission/objectif, 15 d'entre eux soit 88,2% ont affirmé qu'il existe d'autres objectifs qui peuvent être circonstanciels ou occasionnels, 02 soit 11,8% ont rejeté qu'il n'y a pas une mission ou objectifs supplémentaires.

Néanmoins, les enseignants restent convaincus qu'il y a beaucoup à fustiger sur tout à la maîtrise (écrire correctement et parler convenablement) de la langue français, étant la langue officielle de l'administration publique et de l'enseignement en RDC.

c. Points de vue de la population.

Dans cette couche, nous y trouvons les agriculteurs, les pêcheurs, les commerçants/vendeurs, les ouvriers, les élèves et les sans emplois.

Tableau n°13 : Répartition des points de vue de la population.

Questions

Réponses

%

Oui

Non

Néant

Total

Oui

Non

Néant

Total

Souhaiterez-vous que votre enfant puisse faire ses études universitaires à Uvira ?

27

17

00

44

63,4

38,6

00

100

Peut-on dire que ces instituts supérieurs et universités accomplissement loyalement leur mission ?

15

28

01

44

34,1

63,6

2,3

100

Pensez-vous que ces instituts supérieurs/universités peuvent contribuer au développement de la cité d'Uvira ?

35

09

00

44

79,5

20,5

00

100

Commentaire :

Il ressort de ce tableau que 27 enquêtés soit 63,4% affirment qu'ils peuvent faire ou étudier leurs enfants dans des instituts supérieurs et universités d'Uvira car se sont des universités comme tant d'autres leur permettant de diminuer au coût économique et financier élevé de l'enfant mais aussi permettre de suivre à la loupe leurs comportements surtout ceux des filles. Par contre, 17 soit 38,6% restent persuadés qu'ils ne peuvent pas car les conditions de travail ne peuvent permettre aux étudiants d'étudier et d'apprendre convenablement.

Les avis se divers aussi quant à la question de savoir s'ils accomplissent loyalement leur mission étant celle d'octroyer la formation générale dispensant savoirs et savoir-faire nécessaires à l'insertion dans la société actuelle., 28 enquêtés soit 63,6% restent catégoriques et soutenant que les conditions dans lesquelles ils fonctionnent, sont précaire et défavorable quant à l'atteinte de cette mission et restent par ailleurs convaincus qu'aussi tôt les conditions réunies, ils peuvent contribuer. Pour 35 enquêtés soit 79,5%, ils contribuent au développement du fait qu'ils participent à la formation de l'élite congolaise dans plusieurs domaines, contribuent au désenclavement du milieu universitaire, octroient des diplômes, contribuent à la diminution des dépenses quant il s'agirait d'aller loin, des emplois pour ses différents travaux, à la réduction du taux de chômage et de la fuite de cerveau.

d. Points de vue des professionnels (agents et fonctionnaires).

Dans ce point, sont consacrées les opinions des fonctionnaires et agents des services étatiques et du secteur privé et celles des clubs des intellectuels de cité d'Uvira constituées d'un échantillon de 51 enquêtés.

A peine terminée leurs études universitaires dans l'insuffisance, les étudiants sont contraintes d'aller se former pour avoir plus de chance de trouver un emploi plus particulier en informatique et en anglais.

Souvent, l'idée de création ou d'implantation de l'extension d'une université vient de l'initiative des autorités religieuses pour celles religieuses, et de promoteurs pour celles privées et en général des autorités politiques pour les publiques sans étude/enquêtes au préalable. L'UEA y avait offrit une extension qu'elle avait fermée dans moins de 2ans par manque d'effectif.

Avoir un diplôme ou titre universitaire est l'objectif d'un nombre croissant jeunes/étudiants de la cité, à n'importe quel prix. Pour les uns, avoir des études universitaires supérieures est nécessaire pour avoir un bon travail (emploi) qui a à sa suite, lui remerciera par l'octroi d'un salaire de prestige ou décent ; mais pour d'autres, c'est essentiellement pour le prestige. Péniblement terminer le cycle si pas par cotisation ou contribution de toute la famille restreinte, cette dernière tendra main forte sur ce chômeur « chikiza » et/ou « chikson42(*) » confondus, chacun à la chasse de l'emploi, et qui, à force de chercher l'emploi, sont appelés communément les « j'ai l'honneur ».

Une fois le travail ou l'emploi trouvé, quelques connaissances et pratiques anti éthiques et déontologiques se développent, à savoir : « tuko mucongo » pour justifier que tous les coûts sont permis (le vol, détournement,...) ; « Bunzi inakuliaka kwenye banaifungia » pour dire que c'est sur le poste sur lequel on est affecté, qu'on cherchera à manger et non de la hiérarchie, « celui qui travail à l'hôtel mange à l'hôtel ».

Les « chikiza » ont en leur tête quelques connaissances phénoménologiques les empêchant même à d'énormes efforts pour les études entre autre : « wasoma wafwa, waleka wafwa », c'est-à-dire même si vous étudiez, vous allez mourir ; « oza na mbongo, oza na nyoso ; français ao licence haiuzake pombe », c'est-à-dire que quand on a de l'argent, on a tout et pour acheter la boisson (le loisir), on pandit pas la licence ni suffit de parler le français. Ces connaissances font et poussent que les étudiants cherchent d'abord l'argent.

. Avec un diplôme homologué ou pas, trouver un emploi correspondant à sa formation académique relève de la chance. A la sortie de l'université, très peu d'emplois sont à pourvoir et sans aide d'une personne influente, le travail est bien plus difficile à trouver.

Le C.V et les lettres de motivation dans leurs mains, ils se rendent où ils ont vu une offre d'emploi et sont parfois 50 à se présenter pour une seule et même place.

C'est ainsi par manque de choix et en fuyant le chômage, les jeunes diplômés finissent ainsi par accepter des postes sans rapport avec leur formation ou à leur spécialité. Où on forme les managers, certains d'entre eux, ont jugé bon de se lancer dans l'enseignement, d'autres comme opérateurs de saisie dans les secrétariats publics, dans les petits commerces dans les  kiosques, d'autres encore dans l'agriculture, comme sentinelle à des ONGs, d'autres encore sont devenus des Kaka security,...

Signalons qu'il y a ceux préférant travailler dans des ONGs ou dans les entreprises où ils auront un salaire décent, ont préféré ne pas travailler dans de telles conditions c'est-à-dire ont jugé bon de rester d'abord dans le statut de chômeur en espérant un sourire aux lèvres (occuper des fonctions bureaucratiques, ONG onusienne,...).

Ces difficultés, surtout de dépendance et de soumission poussent certains diplômés à créer leurs propres emplois que d'exercer un métier qui n'est pas de leur ressort. Etant créateur d'emploi, certains s'étaient lancés dans les activités d'élevage des poules, d'autres l'ouverture des ateliers de menuiserie, d'autres encore des ateliers de coupe couture, mais sont confrontés à beaucoup de difficultés et beaucoup, d'entre eux, sont tombé en faillite.

Cette situation de chômage qu'il soit structurel ou déguisé, pousse ou favorise l'exode rural et l'exode de cerveau vers les pays limitrophes, car de sa vue extérieur, il était incontestablement celui qui devrait vivre grâce aux subsides de l'Etat et qui a espéré au bout de 5 années de scolarité, obtenir un poste bien rémunéré.

Les professionnels (travailleurs) estiment qu'ils ne peuvent en rien redoutés les diplômes des fruits ou produits de ces universités et instituts supérieurs.

e. Politique du Gouvernement en matière de l'ESU.

Lors du cadre d'action de Dakar en avril 2000, le gouvernement s'était assigné aux objectifs ci-dessous dans l'optique de l'EPT :

- Développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l'éducation de la petite enfance, notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés ;

- Faire en sorte que d'ici 2015 tous les enfants, notamment les filles et les enfants en difficulté ou issus de minorités ethniques, aient la possibilité d'accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu'à son terme ;

- Répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes en leur assurant un accès équitable à des programmes adéquats ayant pour objet l'acquisition des connaissances ainsi que des compétences liées à la vie courante ;

- Améliorer de 50 % le niveau d'alphabétisation des adultes, notamment des femmes, d'ici 2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d'éducation de base et d'éducation permanente ;

- Eliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005 et instaurer l'égalité dans ce domaine d'ici 2015 en veillant notamment à assurer aux filles l'accès équitable et sans restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite ;

- Améliorer sous tous ses aspects la qualité de l'éducation et garantir son excellence de façon à obtenir pour tous des résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables - notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture, le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante.

Au regard du diagnostic du Secteur éducatif et plus spécialement celui de l'enseignement supérieur et universitaire, en 2010, selon le ministre, 30% d'institution d'enseignement supérieur et universitaire en RDC sont non viables et condamnées à être fermé, et fut ainsi.

De manière générale, le Gouvernement de la République, se trouve être confronté par six défis majeurs à relever ; il s'agit de :

1. Assainir les secteurs Public et Privé de l'ESU ;

2. Améliorer l'offre éducative existante et réaliser la nouvelle carte universitaire ;

3. Se conformer aux standards internationaux en ce qui concerne l'encadrement académique ;

4. Désenclaver numériquement les Etablissements de l'ESU ;

5. Promouvoir la Recherche Universitaire ;

6. Jouer pleinement le rôle de charnière en impactant sur le développement des communautés rurales.

En effet, la nouvelle Politique de l'Enseignement Supérieur et Universitaire en RDC se fonde sur la nécessité de faire jouer à l'éducation un rôle capital dans le développement économique et social du pays en ayant soin de former des hommes et des femmes imprégnés de valeurs humaines, morales, spirituelles, culturelles et civiques pour l'éclosion d'une nouvelle société congolaise plus prospère et davantage solidaire ainsi qu'éprise de paix.

Cinq principes sous tendent cette vision :

1. La promotion de l'excellence dans tous les domaines d'intervention de l'ESU ;

2. Le renforcement des capacités de pilotage du système;

3. Le recours au partenariat impliquant l'Etat central, les entités administratives décentralisées, le secteur privé et les partenaires au développement ;

4. L'ouverture au monde et aux technologies modernes ;

5. L'adhésion et la participation des bénéficiaires et des acteurs du changement.

Face aux enjeux de la reconstruction du pays et aux défis de l'économie mondialisée du 21ième siècle basée sur l'information, la communication, la science et la technologie, la RDC s'engage résolument sur la voie de la refondation de son système éducatif afin de produire des compétences de plus haut niveau compétitives et maîtrisant les fondamentaux de l'information, de la communication, de la science et de la technologie, qui conditionnent désormais la croissance et le développement économique d'un pays.

C'est dans cette optique que le Gouvernement de la RDC tient à doter le pays d'un système éducatif du supérieur dynamique et compétitif fondé autour d'une vision claire fédérant toutes les énergies et inoxydable aux changements politiques ayant pour fondement l'Excellence dans les Universités, Instituts Supérieurs et Centres de Recherche.
Afin d'arriver à réaliser cette Politique, le Gouvernement s'est assigné les Objectifs généraux et Spécifiques.

0. En ce qui concerne les Objectifs Généraux :

- Redresser le Secteur de l'Enseignement Supérieur et Universitaire ;

- Rendre adéquate la Formation et l'Emploi ;

- Fournir à l'ensemble des Secteurs de la vie nationale, en amont, les cadres compétents pour participer au Développement stable et durable du pays ;

- Revitaliser la Recherche Fondamentale, Appliquée et Opérationnelle ;

- Contribuer à l'amélioration des conditions de vie des communautés rurales.

1. S'agissant des Objectifs Spécifiques :

- Valoriser les Ressources Naturelles et l'Environnement ;

- Améliorer la Gouvernance des Universités et Instituts Supérieurs ;

- Arrimer le secteur aux standards internationaux par l'adhésion au Processus de Bologne;

- Mettre en place les mécanismes d'Assurance-Qualité ;

- Promouvoir les langues nationales et l'apprentissage des langues étrangères avec en tête la langue anglaises ;

- Promouvoir l'accès des filles à l'ESU et surtout dans les Filières Techniques et Technologiques.

Ce système éducatif devra intégrer les besoins réels du marché de l'emploi et de la reconstruction du pays fondé sur une nouvelle carte universitaire priorisant les filières Techniques, Professionnelles et de Métiers selon les spécificités de chaque province.

Compte tenu des urgences qu'impose le redressement de l'Enseignement Supérieur et Universitaire, les actions suivantes ont été entreprises depuis 2009 ; il s'agit de :

- La Reconnaissance de la Spécificité du Statut du personnel de l'Enseignement Supérieur et Universitaire ;

- Le plaidoyer auprès du Gouvernement pour l'octroi d'une bourse doctorale aux chefs de travaux afin d'assurer la relève académique ;

- La suspension d'ouverture de nouveaux établissements, des extensions et de nouvelles filières ;

-  Le renforcement des conditions d'admission à l'ESU fixant à au moins 60% des points aux diplômés des humanités ;

- La réalisation des audits financiers et de scolarité dans les Universités et Instituts Supérieurs ;

- La réglementation des divers frais connexes institués dans les établissements ;

- La décision gouvernementale autorisant le Ministère à organiser l'enquête nationale sur le Fonctionnement (Audit Organisationnel) des Institutions et la Viabilité des Etablissements de l'ESU sur toute l'étendue du pays ;

- La fermeture des 51 Etablissements de la Ville Province de Kinshasa jugés non viables à l'issue de l'Enquête ;

- L'audit de viabilité de tous les Etablissements de l'ESU organisant les filières d'Etudes médicales ;

- La fermeture de 88 Etablissements organisant les filières d'Etudes Médicales jugés non viables ;

- L'implantation des cellules locales d'Assurance-Qualité dans chaque Etablissement ;

- L'organisation de la 1ère conférence des Chefs d'Etablissements et de la 1ère Edition de l'Exposition des OEuvres de l'esprit ;

- L'homologation des grades du Personnel Académique et Scientifique des Etablissements de l'ESU privés agréés ;

- L'exonération des droits de douane et avantages des tarifs sociaux de consommations d'eau et d'électricité au profit des Etablissements privés agrées ;

- La lutte contre les antivaleurs dans le Secteur.

Enfin, le Gouvernement vise la valorisation du diplôme de l'ESU et ainsi garantir la qualité des autres ordres d'enseignement. Cette nouvelle politique nécessite un engagement conséquent du Gouvernement et aussi un accompagnement des partenaires bi et multilatéraux43(*).

3. LES CONTRAINTES DES ISU D'UVIRA.

Dans ce paragraphe, nous ne traiteront pas des contraintes des établissements d'enseignements supérieur et universitaire de manière exhaustive, mais nous traiterons de celles majeures. Ces contraintes sont d'ordre socio-économique, d'ordre institutionnel et d'ordre pédagogique et il a été établi que l'Enseignement Supérieur et Universitaire dans les pays francophones d'Afrique est confronté à une crise profonde dont l'origine se situe principalement dans le déséquilibre croissant entre les besoins nécessaires pour assurer un enseignement de qualité et les ressources disponibles.

Les contraintes des Instituts supérieurs et Universités de la cité d'Uvira, sont :

- Education et monde du travail.

Actuellement il est difficile, en RDC en général et à Uvira en particulier, de préciser la relation entre l'éducation et le monde du travail d'autant plus que chaque secteur évolue presque indépendamment de l'autre.

Dans l'ensemble, les deux secteurs sont en régression et présentent des caractéristiques déplorables :

· Un fort taux de la population active (âgée de 15 à 64 ans représentant 53%) ;

· L'inadéquation entre la formation et l'emploi : en parlant de l'inadéquation entre l'éducation donnée dans les écoles et la vie dans le milieu social concret, Mr Abbé M. Ekwa signale une situation réelle que vit la jeunesse congolaise

scolarisée : « ... Des centaines de milliers de jeunes, garçons et filles, qui ont étudié pendant quatre ou six ans et qui, pour de multiples raisons, ne peuvent poursuivre leurs études, ne parviennent pas à s'intégrer dans la société rurale traditionnelle : ils sont des déracinés sociaux et culturels ; ils ont appris à lire et à calculer, ils se sont intéressé à de larges horizons, ils ont assimilé des idées de progrès, de transformation technique, d'organisation administrative ; et ils ne peuvent se résoudre à travailler de leurs mains dans une économie de substance sans horizon, sans progrès et liée à des traditions particularistes. Le conflit des générations se fait aigu ; le désoeuvrement est partout inquiétant ; l'exode vers les centres urbanisés est une plaie. ... »44(*) ;

· Le recul de l'emploi dans le secteur formel au profit du secteur informel ;

· L'enseignement technique et professionnel en régression mais coûtant trop cher par rapport au pouvoir d'achat des parents ;

· L'insuffisance des ressources humaines, matérielles et financières pour ce type d'enseignement ;

· Implantation des facultés sans tenir compte de l'environnement et les besoins de la population : la population a émis l'envie des facultés comme l'agronomie, la géologie et mine, la sociologie, l'anthropologie, pêche, hydrobiologie, communication, météorologie et l'organisation sociale.

La société et le monde du travail bénéficiaires des produits de l'ESU reprochent au secteur de produire de façon quasi mécanique les diplômes et les diplômés sans tenir compte du profil requis car l'ESU fonctionne presque en vase clos. A ce moment là, les travailleurs (surtout les nouveaux) sont soumis à des séances, des formations de renforcement de capacités.

- Prolifération et émiettement des Universités et Instituts Supérieurs.

Les Etablissements de l'Enseignement Supérieur et Universitaire ont connu depuis 2008 une croissance de 06 nouvelles institutions sur 11 qu'elle compte aujourd'hui.

- Problèmes aigus d'infrastructures, d'équipements et de matériels didactiques.

Ces établissements sont abrités dans des locaux dégradés, débordés, et inadéquats pour certains. Les capacités sont physiquement débordées et les infrastructures délabrées. La dégradation résulte de cette pression continue et de l'absence de moyens financiers conséquents pour de véritables stratégies de maintenance et de réhabilitation. 100% des institutions en sont concernées, c'est-à-dire n'ont pas leur propre infrastructure. Certains ont de terrain (espace) où peuvent être les bâtiments mais n'ont pas de moyens.

Enfin, l'inadéquation vient de ce que la plupart des établissements créés dernièrement l'ont été en muant simplement une école secondaire ou primaire en institution d'enseignement supérieur. Parfois les deux structures cohabitent dans les mêmes locaux, en un voisinage qui peut dégénérer à tout moment. 72,7% en sont concernés, à l'exception de l'UCB qui est dans l'enclot de diocèse, l'ISTM qui est logé dans les bâtiments de 8è CEPAC et de l'UPROGEL logée dans un bâtiment privée, maison construite pour habitation et où les chambres à coucher font d'office des auditoires.

Les équipements et matériels didactiques ne sont pas logés à meilleure enseigne. La quasi absence de l'outil informatique dans la grande majorité des établissements est emblématique de cette carence (sauf l'UCB qui compte 13 ordinateurs et l'ISP qui en a quatre mais souvent ne fonctionne pas par manque de courant électrique).

Les laboratoires et les bibliothèques n'existent pas ou ne sont pas fonctionnels dans la majorité des structures, sauf l'UCB, qui compte 265 ouvrages d'économie et de 143 ouvrages de droit dans leur bibliothèque, et la bibliothèques interuniversitaire de l'ISTM, ISDR et ISP dans laquelle le taux de fréquentation de mars en mai est de 83,6% des étudiants de G3 ; 04,5% des étudiants en G2 ; 10,3% pour ceux de G1 ; de 0,6 de ceux de L1 et enfin de 1% des enseignants. L'UNIC quant à elle, avant qu'il ne soit pillé, sa bibliothèque était constituée de 75 livres. La productivité globale du système en prend un rude coup. Pour les recherches de mémoire en licence, les étudiants-chercheurs se voient obligés de supplier les frères et amis de Bukavu de leurs mener ces recherches et de monter pour le faire eux-mêmes et les étudiants développent rapidement des syndromes d'inculture lecturale (SIL)45(*) et la textophobie lecturale.

- Problèmes du personnel enseignant.

En RDC, le nombre d'enseignants détenteurs d'un doctorat s'élève à 1 713, soit 14% des enseignants de l'ESU et l'âge moyen est de 65 ans. Ces enseignants se repartissent essentiellement à Kinshasa 62%, Katanga 19% et Province Orientale 7% oeuvrant principalement dans les Universités de Kinshasa (40%), de Lubumbashi (18%) et de Kisangani (6%). Jusqu'en 2011, la RDC ne compte que mille huit cents professeurs pour un effectif total de six cent mille étudiants, soit un professeur pour  trois cent cinquante étudiants or les normes internationales exigent un professeur pour cinquante étudiants46(*).

Ainsi pour compenser cette carence d'enseignants qualifiés plusieurs établissements utilisent massivement des assistants et autres chargés de pratique professionnelle pour dispenser les cours.

Les enseignants sont majoritairement des assistants (294 assistants y compris même ceux ayant le titre de gradué soit 55,6% du corps enseignants), des chefs de travaux dont la majorité proviennent de Bukavu (159 soit 30%), 37 docteurs, de 31 professeurs et 02 professeurs associés parfois promoteur des ces institutions et quelques visiteurs du Burundi, de Bukavu,... voués dans le cumul de fonction (souvent des enseignants du secondaire) à cause de l'inexistence de salaire, appelé par les humoristes « SIDA » c'est-à-dire Salaire Insuffisant et Difficilement Acquis. Ils papillonnent les différentes institutions de la place comme visiteur et gagnent un peu d'argent en vendant les syllabus des cours.

Cette faible fréquentation des enseignants qualifiés serait due au climat malsain de travail (auditoires sans ciment, les étudiants assis sur les pupitres, logement, transport,...), au manque de moyen financier,...

- Inexistence de financements étatiques.

Jusqu' au début des années quatre vingt, l'Enseignement Supérieur avec tout juste 0,6% de l'ensemble des effectifs scolarisés bénéficiait de 30% du Budget de l'Education.

Le coût unitaire par étudiant était d'environ 2500$us avec un ratio de 1 professeur pour 8 enseignants. Depuis plus de trois décennies, la part des ménages dans le fonctionnement des Etablissements représente plus de 80% des dépenses courantes. En 2009, le coût unitaire par étudiant est d'environ 400$us (financement public et privé)47(*).

- La fausse autonomie des établissements d'enseignement supérieur.

Les établissements d'enseignement supérieur de la cité d'Uvira, ne disposent pas d'une réelle autonomie financière, parmi 03 soit 27,3% dépendent à plus de 90% des ressources publiques et donc d'une allocation de ressources provenant de la tutelle administrative ; 54,5% dépendent de leurs sièges à Bukavu. Cette contrainte les a rendus fortement tributaires des décisions politiques, notamment en ce qui concerne l'accueil de nouveaux étudiants, le recrutement de nouveaux enseignants, les budgets de fonctionnement et d'investissement. Les marges de manoeuvre se sont donc avérées étroites pour les établissements qui bien qu'autonomes en théorie, n'ont pu définir leur politique de développement que dans les limites des moyens accordés par l'Etat.

- Une demande éducative au Supérieur qui s'accroit chaque année.

Comme vue au tableau n°05, chaque année, les effectifs des étudiants ne font que s'accroître dus à l'insuffisance des écoles techniques et professionnels au secondaire et la refuge pour nouveaux diplômés du secondaire qui n'ont pas d'occupation (travail) mais aussi la recherche de promotion des emplois pour les travailleurs. La structure des inscriptions de ces étudiants dans les universités et instituts montre un décalage par rapport aux compétences les plus demandées dans ce qui subsiste du marché du travail.

- Un marché d'emploi dominé par l'informel.

Le marché de l'emploi n'a pas cessé de s'atrophier tout au long des crises vécues par le pays et des dégradations subséquentes du capital fixe. a contribué à l'accroissement du secteur informel de.

La régression des emplois dans le secteur structuré et la crise multiforme qu'a connue le pays pendant plus de trois décennies sont allées de pair avec une expansion conséquente du secteur informel de l'économie qui est devenu le secteur dominant dans lequel la population active développe toutes sortes de stratégies de survie. A cela, les facultés/ les départements dans les universités doivent tenir compte de l'environnement physique et du type d'homme à produire (former), c'est-à-dire organiser les facultés selon les besoins et les attentes de la population.

- Interface pauvre entre l'appareil productif et le système de formation.

La principale relation identifiée entre les deux entités consiste en l'accueil parcimonieux d'étudiants stagiaires dans certaines entreprises, sans que cela s'accompagne toujours d'un projet d'encadrement de ces jeunes au niveau des sites de stage. En fait, il s'agit souvent de positions formelles qui ne permettent pas de donner des contenus pratiques à une formation intra muros encore substantiellement théorique et coupée des réalités. Les professionnels de l'entreprise indiquent volontiers n'être pas associés à la vie des institutions universitaires.

- Non structuration de la Recherche Scientifique Universitaire

Les fonctions de recherche et de production scientifique sont fortement inhibées dans le secteur du fait d'une part de carence d'équipements adéquats, de manque de motivation des chercheurs et d'autre part de rupture de lien entre les universités et les institutions chargées de piloter et de réaliser la recherche. En 90,1%, les cours sont dispensés dans les après midi souvent de 16 à 18h.

- La concurrence dans la recherche des étudiants.

Par la survie des institutions à Uvira, l'on constate que l'étudiant devient un produit rare. C'est ainsi que par ici, par là, on a multiplié les stratégies managériales pour s'en procurer tant tôt en ne pas tenir rigueur sur les conditions d'admission soit en atténuant les méfaits ou interdisant la pratique d'initiative académique appelée dans le langage académique « la bleusaille ». L'étudiant est considéré come une marchandise.

Cela fait que les conditions d'admission ne soient respectés et qu'au lieu de chasser `étudiants, on préfère chasser l'enseignant car en chassant l'étudiant, on n'a pas l'assurance et la certitude d'avoir un autre, mais en chassant l'enseignant, on aura d'autre car ils ont un principe selon lequel « plus on a un effectif élevé, plus on a gagne une prime constante ».

- Réduction des effectifs dans certaines facultés.

Certaines facultés ou départements/ section ou option ont un effectif réduit des étudiants, c'est le cas par de la faculté de bâtiment, la faculté de médecine. Cette situation avait fait que le département des relations internationales puisse fermer par manque d'étudiants (il n'en avait que 05).

Cependant, malgré ces contraintes, il est à signaler que ces établissements ont quelques points forts, à savoir :

- Ces institutions supérieures et universitaires ont continué à fonctionner grâce au dévouement des enseignants et aux ressources financières payées par les parents comme frais ponctuelle ;

- La volonté des institutions de l'enseignement supérieur et universitaire de travailler ensemble et de se renforcer mutuellement pour résoudre les problèmes communs et sans tenir compte des « micro-idéologies »;

- La présence des professeurs attitrés et dévoués (72 au total) qui garantissent encore la confiance et qui peuvent encadrer le personnel scientifique (Assistants et Chefs de Travaux) ;

- La prédisposition des parents à soutenir le système d'enseignement supérieur malgré leur pauvreté ;

- La volonté commune de consentir des sacrifices pour faire venir des professeurs de l'étranger dans le but de maintenir la qualité, malgré le coût de l'opération;

- En réponse à la hausse de la demande sociale, il y a expansion et diversification des institutions et des filières de formation ;

- La volonté des institutions d'améliorer la qualité de la formation universitaire dans un contexte de turbulences et d'incertitudes ;

- Le poids du fonctionnement des institutions d'enseignement supérieur et Universitaire laissé aux seuls parents ;

4. STRATEGIES DE DEMOCRATISATION DES ISU EN RDC.

Bien d'études et de reformes ont été menées et orientées en cette fin, mais la situation reste inchangée. Dans son ouvrage Gérer les services-conseils : une démarche, Pierrette Massi écrit « la mise en marche des activités est l'une des conditions préalables de bien gérer le déroulement 48(*)» et en Axelle Kabou renchérit : « les stratégies qui sont harmonieusement envisagées et assumées par une classe sociale qui perçoit l'intérêt de provoquer un ensemble lié des facteurs, peuvent amener la société à bouger et contribuer à améliorer les conditions de vie.49(*) » 

Dans son mot d'introduction, Pierre ERNY, interpelle la conscience de chacun acteur  : « tant que les intéressés eux-mêmes ne se sentiront pas concernés par leur formation et celle de leurs enfants, tant qu'ils n'auront pas pris conscience des moyens dont ils disposent dès maintenant pour améliorer leur sort, on ne peut s'atteindre à un progrès véritable, l'importation des budgets, l'accumulation des réalités de façade coûteuses n'y changent rigoureusement rien, bien plus, elles enfoncent les pays soi disant aidés un peu plus dans leur misère »50(*).

La République Démocratique du Congo a un système d'enseignement supérieur diversifié, relativement varié et en croissance appelé à être le moteur du développement socio-économique du pays au travers le développement et la diffusion de l'innovation technologique.

En outre, l'enseignement supérieur et universitaire doit jouer un rôle important dans l'amélioration de la qualité de l'éducation primaire, secondaire et professionnel au travers la formation des enseignants, le développement de nouveaux curricula et d'instruments pédagogiques. A ce fait, l'implication du gouvernement les autorités académiques et l'appui de la population, s'avère important.

Etudiants

Population

Etat

C.G

Enseignants

Université/ Institut Supérieur

Schémas d'intervention des acteurs dans l'ESU.

Légende :

: Point d'interaction ;

: Soutien et intervention de la population ;

: Contrôle.

Schéma n°1 : Modèle d'intervention des acteurs dans l'ESU.

Ce schémas que nous venons de mettre à jour reprend les quatre principaux intervenants du secteur de l'enseignement supérieur et universitaire : l'Etat, la Population, le Comité de Gestion/ Promoteur (corps académique, corps administratif, le corps enseignant) et l'étudiant.

L'Etat et le Comité de Gestion ont pour mission d'investir et financer en mettant à la disposition de l'université/étudiant, tout le matériel nécessaire pour sa formation. La population ne fera qu'accompagner, soutenir, appuyer les bonnes actions (les projets) de l'Etat et du Comité de Gestion. A cela, il y doit exister une indépendance entre le système politique et le système éducatif.

Cependant, vu que la puissance de l'Etat se présente à travers son pouvoir de coercition en norme juridique et le monopole de contrainte, l'Etat a pour rôle de contrôler et encourager les initiatives privées, mais pas de gérer le Comité de Gestion.

La population agit transitivement sur l'Université/Etudiants en passant soit par l'Etat ou le Comité de Gestion. La réalité (la situation) de l'Université/Etudiant va enfin peser et changer la situation (positivement ou négativement) sur la population, c'est-à-dire, le savoir (la connaissance, l'information), le Prévoir (la présentation à l'avance, envisager) et l'Agir (passation à l'action, faire quelque) qu'il aura réussi, se verront au service de la population car il aura appris le savoir-être et le savoir-faire. Entre ces trois acteurs, il doit y avoir un couloir d'échange ou de communication (conduisant à la transparence et à la bonne collaboration) car pour Mwabila : « aucun progrès à venir ne peut passer de la science, mais d'une science qui dialogue avec la société pour donner un sens à la formulation des besoins. »

A. Pour le Gouvernement congolais.

Etant donné les besoins énormes du système d'enseignement supérieur, le gouvernement congolais devrait, soit avec l'appui de ses partenaires, s'investir pour à relever les défis ci-après :

- S'arrimer aux standards internationaux en ce qui concerne l'encadrement académique ;

- Désenclaver numériquement les Etablissements de l'ESU ;

- Promouvoir la Recherche Universitaire ;

- Jouer pleinement le rôle de charnière en impactant sur le développement des communautés rurales

- Affecter un budget considérable et décent au ministère de l'ESU, de l'EPSP et celui de la recherche et leur permettre la collaboration.

5. Se conformer aux standards internationaux en ce qui concerne l'encadrement académique.

Comme signalé ci-haut, le nombre d'enseignants détenteurs d'un doctorat est très faible (1713) pour une population étudiante, tenant compte de la prolifération enregistrée ces deux dernières années, estimée, pour l'année académique 2010-2011 à 508 958 étudiants pour toute l'étendue de la RD Congo.

Les projections faites indiquent que pour arriver à un taux d'encadrement de 1 professeur pour 10 étudiants, d'ici 2015-2016, il faudrait diplômer en moyenne annuelle 18 321 docteurs ; 3 434 pour 1/50 et 1 575 pour 1/100 avec comme effectif/Etudiants qui sera estimé à 1 115 847.

Tous les trois scénarii demandent un investissement important. Cela ne consiste en rien d'anglophoniser l'enseignement supérieur et universitaire mais de mettre à la disposition des étudiants des équipements nécessaires pour leur formation et accroitre le nombre des bourses d'études aux excellents étudiants et des bourses doctorales aux assistants et chefs de travaux.

6. Désenclaver numériquement les Etablissements de l'ESU. 

Il est mondialement admis que l'intégration de l'Informatique, des télécommunications, des systèmes de communication multimédia ainsi que des médias d'information générale offre à l'homme des possibilités nouvelles des changements aussi importants que ceux que l'humanité a connus jusqu'à ce jour.

C'est dans ce but que la RDC doit matérialiser la politique nationale de promotion des Technologies de l'Information et de la Communication en Education. En effet, l'utilisation des Techniques de l'Information et de la Communication (TIC) dans l'Education est une alternative de formation pour améliorer l'accès et la qualité.

7. Promouvoir la Recherche Universitaire 

Comme vue, la recherche est l'activité fondamentale de l'enseignement supérieur et universitaire. Le gouvernement congolais devrait s'engage à encourager, à financer, à revitaliser la recherche fondamentale, appliquée et opérationnelle afin d'optimiser son potentiel à accélérer la croissance économique et à réduire la pauvreté.

Pour y arriver, le Gouvernement devrait créer une synergie entre les Universités et les Centres de recherche afin de faire des Universités le point focal de l'ensemble « Enseignement supérieur/Recherche », d'immerger les impétrants docteurs dans un environnement favorable à la réalisation de leur thèse, de permettre un meilleur taux d'utilisation des couteux équipements nécessaires à la recherche contemporaine pour ainsi faciliter le travail multidisciplinaire et des programmes de recherche structurés.

8. Jouer pleinement le rôle de charnière en impactant sur le développement des communautés rurales.

Prés de 80% de la population congolaise vivent en milieu rural avec comme activités principales : l'agriculture, la pêche et l'élevage. Le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP I) indique que l`incidence de pauvreté est plus élevée en milieu rural (75,72%) qu'en milieu urbain (61,49%).

Cette situation procède entre autre du non encadrement des paysans qui continuent à pratiquer des méthodes culturales traditionnelles car non initiées aux techniques modernes à même d'accroitre leur productivité.

Ainsi, l'Enseignement Supérieur et Universitaire, par ses Facultés de Médecine Vétérinaire, d'Agronomie et par ses Instituts Supérieurs Agro-vétérinaires et de Développement Rural, implantés dans les milieux ruraux, entend encadrer les paysans dans tous les aspects de la vie rurale se rapportant à l'agriculture, à l'agro-pastorale, à la pisciculture, à la santé publique et animale, à l'environnement, au droit, à la gestion des entreprises agricoles ainsi que servir de trait d'union entre l'univers de la science et de la technologie et celui des traditions. Ainsi fait, il valorisera les professions ou la consommation des professions. Dans cette optique, Karl Mannheim écrit : « aucune connaissance ne peut être produite en dehors de son environnement physique ».

B. Pour les ISU d'Uvira.

Le diagramme SWOT, du sociologue congolais Mascotsh Nday wa Mande nous aidera à déterminer les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces des universités et instituts supérieurs.

ENVIRONNEMENT INTERNE

ENVIRONNEMENT EXTERNE

FORCES

- Production des diplômés ;

- Réduction de taux d'analphabétisme ;

- Amélioration de la qualité de la formation supérieure ;

- Diminution du coût économique.

OPPORTUNITES

- Construire et équiper les universités ;

- Payer décemment et régulièrement le personnel ;

- Gestion rationnelle ;

- Justice équitable (rationnelle).

FAIBLESSES

- Sous-qualification et insuffisance du personnel enseignant ;

- Megestion ;

- Absence de matériels didactiques ;

- Manque ou délabrement des infrastructures ;

- Corruption et fraude ;

- Tribalisme ;

- Provinciocentrisme.

MENACES

- Baisse du niveau d'éducation ;

- Marchandisation des services d'éducation ;

- Conflit social et haine ;

- Non avancement des universités.

Les universités et instituts supérieurs peuvent appliquer ou utiliser les stratégies suivantes mais qui sont interdépendantes :

- La collaboration interinstitutionnelle.

- La stratégie d'autopromotion et d'autofinancement ;

- Organisation des journées de réflexion ;

1°. La collaboration interinstitutionnelle (interuniversitaire).

Par collaboration, nous sous-entendons l'ouverture de l'université (institut supérieur) vers l'extérieur, c'est-à-dire nouer des relations de collaboration avec une ou plusieurs universitaires.

Cette démarche a pour objectifs d'échanger les expériences, assistance en document et ressources humaines et faciliter les contacts avec l'extérieur. Cependant, il se pose à ce niveau des problèmes car s'inscrivant dans le langage de mathématique appliquée en sciences sociales et particulièrement dans la grammaire phylogico-malexemique, ce genre de relation est d'ordre d'équivalence.

Ainsi, la réflexivité consiste à ce que chaque institution doit d'abord et à priori s'organiser pour chercher quoi à donner ; la symétrie consiste à ce quand on donne, que l'on reçoit aussi. Cette coopération peut être soit bilatérale ou soit multilatérale. La transitivité s'effectue au niveau de la coopération multilatérale consistant le partenaire du partenaire est d'office partenaire.

2°. La stratégie d'autopromotion et d'autofinancement.

L'autopromotion est un processus qui consiste, pour des initiatives individuelles, familiales ou collectives (communautaires), à mettre en oeuvre elle-même des actions d'amélioration de leurs conditions de vie et satisfaire à leurs besoins en se basant sur leurs ressources propres et dans certains cas sur des ressources extérieures complémentaire adaptées et maîtrisables. Il s'agit de choisir les actions qui présentent des chances les plus favorables à produire des résultats ayant un impact sur l'autofinancement et qui aboutirait à son autopromotion.

Pour parvenir à l'autofinancement, Ferdinand Vincent51(*) propose quatre stratégies :

- Valoriser les ressources disponibles ;

- Trouver de nouveaux moyens de couverture de risque ;

- Rassembler/unir et réunir les groupes locaux en fédération et réseau pour leur permettre d'agir ensemble ;

- Développer des activités rentables.

Or, parmi les ressources, nous avons :

- Les ressources financières payées par les parents comme intervention ponctuelle ;

- La possibilité d'accès aux matières locales jugées rentables à l'activité d'autofinancement ;

- La possibilité des ressources humaines capables de se mobiliser pour entreprendre des activités génératrices des revenus.

3°. Organisation des journées de réflexion.

Ceci aura pour mission de communiquer (échanger idéologiquement), d'informer la population sur les activités qui se font sur ces institutions, sur les objectifs des institutions, et ainsi la sensibiliser et la conscientiser sur des thèmes par exemple :

* Bilan de l'UCB depuis sa création jusqu'à ce jour : Echec ou Réussite ;

* Conséquence de non implication de l'élite intellectuelle dans la formation de l'étudiant congolais ;

* Que veut tuer l'USK ?

A l'issue de la journée, un document sera mis à jour. Celui-ci traitera les voies et moyens que peuvent emprunter pour se maintenir (les remarques, les observations de la population.

CONCLUSION

A travers cette étude, il s'avère que les années académiques 2006-2007 à celle 2009-2010, dans les Universités et Instituts supérieur de la cité et de l'ensemble de la RDC, connaissent des problèmes. Les questions de départ dans cette étude étaient celle de savoir pourquoi ces Universités et Instituts supérieurs d'Uvira n'agissent pas efficacement par rapport à leur mission et par rapport aux attentes de la population et de comment faire face aux problèmes d'enseignement supérieur et universitaire en RDC au regard de la situation observable à Uvira.

En terme d'hypothèse, ce qui fait que ces institutions n'agissent pas efficacement par rapport à leur mission et par rapport aux attentes de la population serait l'envie de s'enrichir, d'avoir l'argent de la part des populations et du gouvernement congolais et autres bailleurs des fonds (nationaux et étrangers) et le moyen de faire face aux problèmes d'enseignement supérieur et universitaire  serait de les démocratiser en collaborant avec d'autres universités à renommée internationale.

Au cours de nos recherches, pendant le traitement et l'interprétation des données à travers la méthode fonctionnelle relativisée de Robert King Merton, l'approche praxéo-configurationnelle de Mascotsh Nday wa Mande, l'approche comparative et des techniques de collecte et de traitement des données, nous sommes arrivés aux résultats selon lesquels, les contraintes/les problèmes d'ordre socio-économique, d'ordre institutionnel et d'ordre pédagogique que subissent ces institutions, constituent un frein/obstacle à la concrétisation de leur mission connue à 73,9% des étudiants et de la population.

Cependant, face à ces problèmes, les autorités académiques procède par la marchandisation des services afin de s'enrichir, d'avoir l'argent de la part des étudiants et du gouvernement congolais et autres bailleurs des fonds (nationaux et étrangers) étant leurs objectifs latents et qui dégénèrent en dysfonction plus tard, bien que 63,4% de population d'Uvira peuvent souhaiter que leurs enfants puissent y étudier.

79,5% de population restent convaincus que ces institutions peuvent contribuer au développement de la cité du fait qu'ils participent à la formation de l'élite congolaise dans plusieurs domaines, contribuent au désenclavement du milieu universitaire, octroient des diplômes, contribuent à la diminution des dépenses (frais de logement, nourriture,...) aux étudiants, des emplois pour ses différents travaux, à la réduction du taux de chômage et de la fuite de cerveau à travers les emplois qu'elles offrent (par exemple enseignants, ouvriers, huissiers, jardiniers,...).

Par contre, 63,6% restent catégoriques et soutiennent que les conditions dans lesquelles ils fonctionnent, sont précaires et défavorables quant à l'atteinte de cette mission et restent par ailleurs convaincus qu'aussi tôt les conditions réunies, ils peuvent contribuer au développement de la cité.

Pour que ces conditions soient réunies et leur permettent de maximiser les attentes de la population, nous avons mis sur pied un modèle d'intervention des acteurs dans le secteur d'ESU en prescrivant au Gouvernement, les recommandations ci-après :

- Se conformer aux standards internationaux en ce qui concerne l'encadrement académique ;

- Désenclaver numériquement les Etablissements de l'ESU ;

- Promouvoir la Recherche Universitaire ;

- Jouer pleinement le rôle de charnière en impactant sur le développement des communautés rurales

- Affecter un budget considérable et décent au ministère de l'ESU, de l'EPSP et celui de la recherche et leur permettre la collaboration.

Quant aux Universités et Instituts supérieurs, trois stratégies ont été identifiées pour l'atteinte de leur mission (objectif), à savoir :

- La collaboration interinstitutionnelle ;

- La stratégie d'autopromotion et d'autofinancement ;

- Organisation des journées de réflexion.

Néanmoins, nous restons convaincus de n'avoir pas exploité tous les aspects liés à la problématique sous examen. Il s'agirait notamment de l'effectif des produits lancés sur le marché de l'emploi (anciens étudiants), mais aussi le devenir de ces produits dans leur vécu quotidien entant que cadres formés.

En définitive, nous ouvrons le biais à tout chercheur qui veut nous emboîter les pas.

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* 1 AMURI MPALA-LUTEBELE M., le Pacte de Modernisation de l'Enseignement Supérieur et universitaire en République démocratique du Congo : une stratégie de développement durable, Ministère de l'ESU/RDC, http://www.sup.adc.education.fr/bib/.

* 2 BULYALIMWE MARERO S., « Quels défis pour l'enseignement supérieur au Congo » in Africain, n° 207, du décembre 2002-janvier 2003, Bruxelles, 2003.

* 3 KALUMUNA NDAGANO, La problématique de l'implantation du CUB : Analyse praxéologique, Mémoire, Soc, CUB, Bukavu, 2000, Inédit.

* 4MAX KUPELESA, Le défi de la qualité de l'éducation scolaire en RDC, sur http://pygmalioneducation.free.fr, 2006.

* 5 MONNERAT CLAUDE, « L'enseignement supérieur » in L'Education dans le monde, Tome IV, Volume 5, Numéro 1, Paris, Revue française de pédagogie, 1968.

* 6 NYEMBWE TSHIKUTAMBILA P., « Crise de l'enseignement supérieur au Congo » in Questions Sociales, T.II, Lubumbashi, PUL, 2004, pp.373-391.

* 7 NTAKWINJA KALANGIRA, La scolarisation des filles dans le milieu en mutation socio-culturelle : Lecture des facteurs favorisants et non favorisants (cas des écoles de Ciriri), Mémoire, Sociologie, UOB, 2008-2009, Inédit.

* 8 STRAHM RUDOLF, Pourquoi sont-ils si pauvres ?, Neuchâtes, éd. de la Baconière, 1978, p. 35.

* 9 STRAHM RUDOLF, op. cit., p. 35

* 10 ONU, Le transfert inverse des techniques, F.I.P, 1951, p.3.

* 11 Microsoft encarta 2009.

* 12 STRAHM RUDOLF, op. cit., p. 35 et Plan d'action National de l'Education Pour Tous, Vol. I : Cadre stratégique, Kinshasa, MEPSP, Janvier 2002, pp.17-21.

* 13 TSHISANDA NTABALA - MWENY, « L'enseignement scolaire en RDC (1960 - 2000) » in Questions sociales, T.II, PUL, Lubumbashi, 2004, p. 342.

* 14 www. congo (RDC)/ Education : APEMA asbl, liste des universités fermées en RDC par le Ministre de l'ESU.

* 15 VERHAEGEN B., Propositions sur l'Université de demain, Revue de l'IRSA, 1986, p.54.

* 16 NDAY WA MANDE M., Mémento des méthodes en sciences sociales et humaines, 1e partie, éd. du CRESA/ISES, Lubumbashi, 2006, p.35.

* 17 FISCH M., Classic American Philosophers Fordham University Press, sl, 2004, p.31.

* 18 SMITH W., A Dictionary of Greek and Roman Antiquities, Boston: Little, Brown, and Company: 1959, p. 1215.

* 19 KAMBAJI WA KAMBAJI G., Op. Cit, pp. 137-138.

* 20 Idem, p. 139.

* 21 KAMBAJI WA KAMBAJI G., Op. Cit, p. 19

* 22 ALPES Y., Lexique de Sociologie, éd. Dalloz, Paris, 2005, p. 57

* 23 GRAWITZ M., Lexique des sciences sociales, 8e éd. Dalloz, 2004, p. 30.

* 24 ECITAUPEMAISON CP., Dictionnaire d'économie et sciences sociales, Paris, Nathan, 1989, p. 141.

* 25 Grand dictionnaire encyclique Larousse, Paris, éd. Librairie Larousse, 1984, p. 616.

* 26 NDAY WA MANDE M., Syllabus du cours de Sociologie générale, G1 Soc, UOB, 2007, p.34.

* 27 NDAY wa MANDE M., Op. cit, p.32.

* 28 KAMBAJI wa KAMBAJI G., Op. cit, p.66.

* 29. NDAY wa MANDE, Op. cit., p. 32.

* 30 Idem, p. 68.

* 31 MUHOLANGU, M. A., Comprendre la transition ou La constitution de la transition expliquée, Kinshasa, Fored, 2004, p.2.

* 32 VERHEUST T., L'enseignement en République du Zaïre. Cahiers du CEDAF, 1, 1-47., 1974, p.13.

* 33 KAMBA EYANGANUNGA A., www.KongoTimes.info.

* 34 RDC : Mgr Tshibangu plaide pour les réformes dans l'enseignement supérieur et universitaire www.KongoTimes.info.

* 35 DEJEAN C. et BINNEMANS, C. L., L'Université Belge : Du pari au défi, Bruxelles, ULB, 1971, p.307.

* 36 DEJEAN C. et BINNEMANS, Op. Cit., p.561.

* 37 ESU du zaïre, Essaimage, p.61.

* 38 Enseignant de Lettres et Sciences humaines de l'université d'Aix-Marseille I.

* 39 PIOBETTA J.B, Les Institutions Universitaires, Paris, PUF, 1961, p.8.

* 40 BORA D., Etudes Universitaires, Bruxelles, CEDIEF, 1989, p.12.

* 41 Rapport 3è trimestre 2010, Bureau de la cité d'Uvira, Etat civil.

* 42 Les «Chikiza» sont les étudiants dont les études ne sont qu'un passe temps et qui étudient pour avoir les points (passer des promotions), et les « chikson » sont ceux qui s'adonnent aux études.

* 43 NEDERLANDSE VERSIE, Politique du Gouvernement Congolais en matière d'Enseignement Universitaire et attentes vis-à-vis des Universités et des Autorités Belges, sur www.kuleuven/congo2010/speeches/Mashako_nl.html.

* 44 EKWA M., «  L'Education chrétienne au service de la Nation Congolaise », in Revue du Clergé Africain , Kinshasa, 1967, pp.169-170.

* 45 Ensemble des signes du déficit ou d'absence de la culture de lecture chez une personne.

* 46 MOPONDI BENDEKO MBUMBU, Des objectifs de l'enseignement à la formation des enseignants en RDC, Kinshasa, sur www.KongoTimes.info.

* 47 MOPONDI BENDEKO MBUMBU, art. cit.

* 48 MASSI P., Gérer les services-conseils : une démarche, Télé Universitaire Sainte Fey, Canada, 1994, p.364

* 49 KABOU A., Un autre regard sur le développement en Afrique, Ichec du Tiers-Monde, Bruxelles, 1992, p.45

* 50 ERNY P., Op. cit, p. 6.

* 51 FERDINAND V., Financer autrement les associations et les ONGD du Tiers-Monde, Vol.1, Genève, 1994.






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