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Mission des institutions d'enseignement supérieur et universitaire et les attentes de la population en cité d'Uvira, RDC

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par Théodore BAHIMBA NYEMBO
Université officielle de Bukavu - Licence en sociologie 2011
  

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3. PROBLEMATIQUE.

La prolifération des instituts d'enseignement supérieur et universitaire est un phénomène qui se remarque à la fin du XX è et au début de ce XXI è siècle et cela dans les milieux urbains comme ceux ruraux, à l'ère de la course vers l'industrialisation et de « la mondialisation » des pays n'ayant pas les mêmes conditions et réalités historiques, économiques, sociales, démographiques, culturelles,...

Malgré cette connaissance « Tout chemin mène à Rome », il s'observe des obstacles dans le cheminement vers cet idéal, parfois en ne sachant pas sous quelle fondation commencer. Les modèles des pays actuellement qualifiés des « développés »,  « évolués », nous renseignent que ces pays avaient d'abord commencé à financer les sciences et les recherches en les réservant des montants considérables dans leurs budgets c'est-à-dire en investissant dans le savoir et l'intelligence de l'homme (le secteur éducatif et de la formation en général).

C'est ainsi qu'en Iran, le rapport relève qu'il y a un médecin pour 6 personnes. Par contre, dans les grandes villes de Suisse, il y a un médecin pour 674 habitants, tandis que dans les régions de montagnes 1 490 habitants n'ont à leur disposition qu'un seul médecin8(*).

Dans les pays du tiers monde, les centres urbains sont seuls à profiter du progrès technique, médical, économique et technologique.

Au Kenya, dans la capitale Nairobi, les statistiques relèvent qu'il y a 1 médecin pour 672 habitants, mais dans les régions rurales, 1 médecin pour 25 000 habitants. Le nombre de médecins est ainsi 38 fois plus faible en brousse qu'en ville9(*). Cela s'explique par le fait que c'est en ville où on reproduit le système de formation des pays industrialisés et qu'ils trouveront une clientèle et infrastructure nécessaire (électricité, pharmacie, communication) pour leurs méthodes coûteuses (modernes) qu'ils ont apprises.

Disons simplement que face à cette situation, les pays industrialisés ont dépouillé le Tiers Monde de ses cadres. Dans la seule année de 1970, 11 236 universitaires, ont émigré vers les USA, parmi lesquels 2 211 médecins. Et cela a représenté une « aide » de 3.6 milliards U.S de Tiers Monde aux USA, si l'on tenait compte du coût de la formation de ces cadres10(*).

Malgré la politique de la planification familiale, la population de l'Afrique en général et de la RDC en particulier connait une explosion démographique considérable composée essentiellement des jeunes (en RDC, plus de 68 008 922 habitants en 2008)11(*).

C'est ainsi que dans la croissance de la population,  les jeunes doivent être soumis à instruction sérieuse car la population en tient compte et le développement national en dépend.

Cependant, en RDC, ce système d'encadrement éducationnel passe par trois étapes, à savoir : l'école primaire, l'école secondaire et l'école universitaire et supérieure est confronté à de multiples problèmes et cela depuis l'indépendance entre autres, la baisse du niveau de l'enseignement, les déperditions scolaires et de l'encadrement, le chômage des cadres formés, l'épuration de l'intelligentsia et par rapport au constat du sociologue Pilo Kamaragi, l'inadéquation entre les études et le travail pour ne citer que cela malgré lesquels les effectifs des élèves et étudiants évoluent et l'octroi des diplômes s'accroît résultant de l'absence d'éthique et de la déontologie professionnelle conduisant à une crise intellectuelle.

L'effectifs des élèves varie de 2.137.104 élèves en 1966 - 1967 à 4.552.120 élèves en 1979 - 1980 ; de 292 196 élèves dans les écoles publiques, de 606 081 élèves dans les écoles conventionnées et de 24 987 élèves dans les écoles privées de 1986 à 2002 pour le secondaire ; le taux de scolarité est de 76% en milieu urbain et 48% en milieux rural, et en 2001-2002, le taux de scolarisation brut au niveau primaire était estimé à 64% et à environ 23% au secondaire. Ces taux sont restés stables pendant une très longue durée et de 75% de taux de croissance de 1986 en 2002 ayant comme taux moyen de croissance moyens des effectifs de 18,8 à l'école secondaire et de 24,3 au supérieur de 1960 à 1977, de 4,4 au secondaire et de 6,0 au supérieur de 1977 à 1987, de 5,7 au secondaire et de 7,1 au supérieur de 1987 à 1996, de 0,9 au secondaire et de 11,3 au supérieur ; de 4.718 étudiants en 1966 - 1967 à 29.395 étudiants en 1979 - 1980 pour le supérieur, 200 000 étudiants en 2001-2002. De 31 étudiants au 15 janvier 1954, l'annuaire statistique/Unesco indique 379 867 étudiants dont 85 811 du secteur privé. Le nombre d'étudiants pour 100.000 habitants n'a cessé d'augmenter depuis l'indépendance ; il est passé de 5 en 1960 à 102 en 1980/81, 358 en 2001-2002. La proportion des filles est de 30%, pour l'année académique 2008-2009. Taux d'alphabétisation hommes : 95 % (2005), femmes : 84,9 % en 2005.12(*)

Le taux d'inscription brut passe de 60% en 1960 à 95% en 1980 à l'école primaire, de 3% en 1960 à 24% en 1980 à l'école secondaire et de 0,04% en 1960 à 1,2 ou 1,5% en 1980 à l'université. Et le nombre des diplômes délivrés varie de 13 diplômes en 1960 à 1.370 diplômes universitaires en 1979. Le nombre de diplômes d'Etat délivrés à l'issue du secondaire varie de 2.777 en 1967 à 20.701 diplômes en 197913(*).

En comparaison avec de nombreux autres pays africains, le nombre d'étudiants pour une population de 100 000 habitants est relativement élevé.

Le même annuaire donne le ratio d'encadrement pour les établissements publics d'un professeur pour 88 étudiants dans les universités, 187 dans les Instituts Supérieurs Pédagogiques et 479 dans les Instituts Supérieurs Techniques. La part des dépenses de l'ESU dans le budget du secteur de l'Education était de 25% en moyenne entre 1980 et 1989 et actuellement la part du budget de l'Etat consacrée à l'ESU ne dépasse pas 2% depuis près de trois décennies.

De ces trois étapes du système éducationnel en RDC, le système universitaire demande un accent particulier car il intervient directement dans l'humanisation de l'homme et dans la formation des élites et cadres.

Avec trois universités en 1959, dont UNIKIN, UNIKIS et UNILU qui, actuellement ne répondaient plus aux besoins des finalistes de l'école secondaire du pays, la RDC en comptait, en 2002, 326 établissements, en 2003, 1 107 établissements d'enseignement supérieur et universitaire dans lesquels on trouvait 488 établissements publics et 619 établissements privés ; et 50 ans après (en 2009), plus de 800 universités et plus de 1.000 instituts supérieurs sous prétexte de désenclaver le milieu académique dans le fin fond de la province et territoire et de contribuer au développement de la RDC occupant une place déplorable et minimale dans les classements internationaux des universités dans le monde; dans lesquels le Ministère de l'ESU en avait fermé 126 privés, dont 05 au Sud-Kivu ne remplissant pas les conditions de viabilité sur toute l'étendue de la RDC.14(*)

La cité d'Uvira qui constitue le champ d'investigation se trouve avec plus de 5 universités et plus de dizaine d'instituts supérieurs.

Bien que fermé, les milieux ruraux connaissent une autre forme de prolifération de ces instituts supérieur et universitaire. Les universités et instituts supérieurs « considérés de remplir les conditions de viabilité », y érigent leurs extension.

Le sociologue belge Benoît Verhaegen a écrit ceci en rapport avec les universités et instituts supérieurs en RDC : « L'enseignement supérieur et universitaire (ESU) au Zaïre n'est pas en crise. Il est en voie de disparition. La formation dispensée, dans ses instituts et dans ses facultés, est tombée en-dessous du seuil qui permet de prétendre à une qualification professionnelle de niveau supérieur. Il y a déjà quelques années que l'ESU ne produit plus de nouveaux savants, de nouveaux professeurs ou de nouveaux chercheurs ; bientôt, il ne produira plus de nouveaux universitaires»15(*), car certaines d'entre elles n'agissent plus conformément à leurs missions, leurs objectifs ou encore ne répondent pas aux attentes ou aux besoins de la population.

En définitive, deux questions guideront notre analyse à savoir :

- Pour quoi les universités et instituts supérieurs d'Uvira n'agissent pas efficacement par rapport à leur mission et par rapport aux attentes de la population ?

- Comment faire face aux problèmes d'enseignement supérieur et universitaire en RDC au regard de la situation observable à Uvira ?

* 8 STRAHM RUDOLF, Pourquoi sont-ils si pauvres ?, Neuchâtes, éd. de la Baconière, 1978, p. 35.

* 9 STRAHM RUDOLF, op. cit., p. 35

* 10 ONU, Le transfert inverse des techniques, F.I.P, 1951, p.3.

* 11 Microsoft encarta 2009.

* 12 STRAHM RUDOLF, op. cit., p. 35 et Plan d'action National de l'Education Pour Tous, Vol. I : Cadre stratégique, Kinshasa, MEPSP, Janvier 2002, pp.17-21.

* 13 TSHISANDA NTABALA - MWENY, « L'enseignement scolaire en RDC (1960 - 2000) » in Questions sociales, T.II, PUL, Lubumbashi, 2004, p. 342.

* 14 www. congo (RDC)/ Education : APEMA asbl, liste des universités fermées en RDC par le Ministre de l'ESU.

* 15 VERHAEGEN B., Propositions sur l'Université de demain, Revue de l'IRSA, 1986, p.54.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle