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Inégalités sociales et comportements sexuels à  risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

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par Victorien TCHOUDJA
Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée - Ingénieur statisticien 2007
  

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    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    SOMMAIRE

    SOMMAIRE 1

    ANCRONYMES ET SIGLES 2

    LISTE DES TABLEAUX 3

    LISTE DES GRAPHIQUES 4

    AVANT PROPOS 5

    INTRODUCTION 6

    CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE 9

    I.CONTEXTE SOCIOLOGIQUE DE LA SEXUALITE DES JEUNES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 9
    II. PRINCIPALES APPROCHES EXPLICATIVES DE LA SEXUALITE DES JEUNES EN

    MILIEU URBAIN 11

    CHAPITRE 2 : CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE ET APPROCHE

    METHODOLOGIQUE 19

    I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE 19

    II. APPROCHE METHODOLOGIQUE 24
    CHAPITRE 3 : CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUE,CONDITIONS DE VIE ET ECONOMIQUES COMPORTEMENTS SEXUELS DES JEUNES 31

    I. LES CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET CONDITIONS DE VIE

    DES JEUNES 31

    II. LES CONNAISSANCES, ATTITUDES EN MATIERE DE VIH/SIDA ET LES IST 41
    III.LES COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUE ET DE L'UTILISATION DES

    PRESERVATIFS. 45

    CHAPITRE 4 : DETERMINANTS DES COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUE 54

    I. LES VARIABLES INDEPENDANTES ET LES METHODES STATISTIQUES D'ANALYSE 54

    II. DETERMINATION DES FACTEURS EXPLICATIFS DES COMPORTEMENTS

    SEXUELS A RISQUE CHEZ LES JEUNES 56

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 62

    BIBLIOGRAPHIE 64

    ANNEXE A 67

    ANNEXE B 81

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 1

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    ANCRONYMES ET SIGLES

    ACM: Analyse des Correspondances Multiples

    CEC : Centres d'Ecoute et de Conseils

    DR : District de Recensement

    EDS : Enquête Démographique et de santé

    ENSEA : Ecole Nationale Supérieur de Statistique et d'Economie Appliquée

    ESSRJ : Enquête sur la Sante Sexuelle et de la Reproduction des Jeunes en 2004

    IST : Infections Sexuellement Transmissibles

    ONUSIDA : Organisation des Nations Unies pour le SIDA

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    PNUD/FNUAP : Programme des Nations Unies pour le Développement RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat
    UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

    VIH/SIDA : Syndrome Déficient Acquis

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 2

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau3.1 : Nombre moyen de participations aux réunions religieuses selon le sexe et la religion 33
    Tableau3.2 : Répartition(en %) des enquêtés par quelques caractéristiques sociodémogrphiques selon l'exposition aux messages relatifs à la santé de la reproduction par le

    biais de la télévision. 39
    Tableau 3.3 : Répartition (en %) des enquêtés selon la personne qui se charge du loyer des

    enquêtes au moment de l'enquête selon le sexe et les groupes d'âges 41
    Tableau 3.4: Répartition (en %) des jeunes sexuellement actifs au moment de l'enquête selon qu'ils soient entrés en vie sexuels précoce et selon leurs caractéristiques socio-

    démographiques. 47
    Tableau 3.5: Répartition (en %) des enquêtés par quelques caractéristiques des jeunes et selon le nombre de partenaires depuis les douze derniers mois par rapport au moment de

    l'enquête. 48
    Tableau 3.6: Répartition (en %) des jeunes enquêtés par quelques caractéristiques des

    jeunes selon l'utilisation du préservatif et le sexe. 50
    Tableau 3.7: Répartition (en %) des jeunes enquêtés par quelques caractéristiques des

    jeunes selon la fréquence d'utilisation du préservatif et sexe. 51

    Tableau 4.1 : Variables explicatives retenues pour les analyses multivariées 55

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 3

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 3.1 : Niveau d'instruction des jeunes selon sexe 32

    Graphique3.2 : Répartition (%) des jeunes selon les personnes chez qui ils vont s'adresser en priorité pour connaître les méthodes de prévention contre les grossesses non désirées et

    le VIH/SIDA 35

    Graphique 3.3: Résidence actuelle des jeunes selon le sexe 40

    Graphique 3.4 : Niveau de connaissance de transmission au VIH/SIDA des jeunes selon le sexe 43 Graphique 3.5 : Niveau de connaissance des IST autres que le VIH/SIDA chez les jeunes selon le sexe 45 Graphique 3.6 : Répartition (en %) des jeunes sexuellement actifs au moment de l'enquête selon qu'ils soient entrés en vie sexuels précoce et selon leur sexe. 46 Graphique 3.7 : Répartition (en %) des jeunes sexuellement actifs au moment de l'enquête selon la raison de non utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel et le sexe. . 52

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 4

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    AVANT PROPOS

    La prise de décisions par les pouvoirs publics, la planification des projets de développement et le développement économique d'une nation et des entreprises sont tributaires d'une bonne maîtrise de l'instrument statistique. Former des professionnels de la statistique est la noble mission confiée à l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) d'Abidjan dès sa création en 1961.

    Former le statisticien c'est lui donner aussi bien la connaissance théorique que pratique. Au cours des deux années de formation les approches théorique et pratique se sont côtoyées avec souvent plus de place à la théorie. C'est dans le souci de concilier les deux facettes de la connaissance, que cette étude nous a été affectée pour non seulement nous acquérir des connaissances théoriques mais aussi pour mettre en pratique via les logiciels statistiques ce que nous avons retenu afin de nous rendre opérationnel face aux difficultés rencontrées dans les études futures.

    Puisse cet écrit être l'occasion pour nous d'adresser nos remerciements à Mademoiselle MOSSO Rosine pour sa grande intégrité, disponibilité, son savoir faire qu'elle met à notre profit pour contribuer à la formation des cadres statisticiens en Afrique.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 5

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    INTRODUCTION

    La pandémie du sida représente une réelle menace pour la survie de l'humanité en général et pour le continent africain en particulier. Les chiffres sont très alarmants et suffisamment éloquents. Selon le rapport 2004 de l'ONU SIDA, 39,4 millions de personnes (adultes et enfants) vivent avec le VIH à travers le monde, et le nombre de décès suite à l'infection à VIH est de 33,1 millions dans le monde.

    La pauvreté et les inégalités sociales qui sévissent ça et là ont fait de l'Afrique le continent le plus vulnérable face à cette pandémie ; et l'on redoute même le pire car selon les estimations de l'ONU-SIDA, s'il n'y a pas un changement de comportement, plus de la moitié de la population africaine sera décimée d'ici 2050.

    L'étude de la sexualité qui était jadis un tabou en Afrique est devenue de ce fait un réel problème de santé publique, et même un problème de développement. Ainsi, l'une des premières enquêtes sur les comportements sexuels à risque ont été réalisée en Afrique en période coloniale (RWENGE ,1999).

    Aujourd'hui, la dépravation des moeurs due à l'influence du modernisme a fait perdre à l'Afrique sa dignité d'entant ; les jeunes se livrent de plus en plus à des comportements proscrites par la morale. La situation de la côte d'ivoire est plus préoccupante, car en plus de la crise économique des années 80 et les programmes d'ajustements structurels des années 90 qu'elle a subis comme la plupart des pays africains, elle vit encore les séquelles des récentes crises sociopolitiques. La conjugaison de tous ces événements a eu des impacts considérables sur la dégradation des conditions de vie des ménages dans son ensemble (Selon le PNUD, en Côte d'Ivoire, 46.4% de la population vit en deçà du seuil de pauvreté monétaire fixé à 2 dollars par jour entre 1990 et 2000).Cette dégradation du bien-être social s'est accentuée par les migrations internes de la population en occurrence de jeunes vers les milieux urbains soit à la recherche d'une vie meilleure, soit à la recherche de plus de sécurité (déplacés de guerre, etc....), induisant de façon impérative à accroître les

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 6

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    inégalités sociales1 en milieu urbain. En effet, alors que la crise politique s'intensifie en Côte d'Ivoire, faisant craindre un retour à un conflit généralisé, les personnes déplacées à l'intérieure de leur propre pays dont le nombre est estimé à 700.0002, font face à un avenir de plus en plus précaire. Ces personnes déplacées sont généralement délaissées et dans une situation extrêmement vulnérable (FOKOU, 2006). Cette situation expose plus les jeunes aux pratiques sexuelles à risque.

    Il serait donc important pour les acteurs politiques d'identifie, les facteurs de vulnérabilité dans la couche sociale la plus jeune, qui pourront expliquer leur comportement à risque en matière de sexualité et pour, au mieux, permettre de réduire significativement l'ampleur du risque. C'est dans ce cadre que s'inscrit notre réflexion donc le thème est : « Inégalités sociales et comportements sexuels à risque chez les jeunes en Côte d'Ivoire ».

    Ce thème soulève un certains nombres de problèmes relatifs à la sexualité des jeunes. Si les études antérieures sur ce problème ont été généralement de nature quantitative et descriptive (RWENGE ,1999), notre approche du problème de la sexualité des jeunes aura pour but de déterminer quelles seraient les facteurs découlant des caractéristiques démographiques et socio-économiques des jeunes en milieu urbain susceptibles d'expliquer leurs comportements sexuels à risque ? .Autrement dit, est ce que les conditions vie dans lesquelles vivent les jeunes en milieu urbain ne contribuent t-elles pas à développer une sexualité à risque ?. si oui quels seraient les variables sur lesquelles il faut agir pour réduire ces pratiques sexuelles risquées dans la sous-population des jeunes ? Telles sont les interrogations auxquelles nous apporterons quelques réponses, et par la suite faire des suggestions.

    1 Selon le PNUD, l'indice d'écart de pauvreté entre 1999 et 2000 est de 2.4% en Côte d'Ivoire, et l'inégalité est aussi perçu au niveau de la part de revenu ou de la consommation national qui est échoir selon que l'on soit dans une couche ou l'autre. Selon le rapport mondial sur le développement humain 2003, 20% les plus pauvres s'accaparent 7.1% du revenu national contre 44.3% pour les 20% les plus riches.

    2 Rapport « déplacements internes en Côte d'Ivoire : une crise de protection », publié par l'ITMC(internal displacement monitoring center)et le conseil norvégien des réfugiés.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 7

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Cette étude sera organisée en quatre chapitres. Dans un premier temps on exposera une revue de littérature sur la sexualité des jeunes en Afrique. La présentation du cadre méthodologique, la problématique ainsi que les objectifs de l'étude ferons l'objet du deuxième chapitre. Le troisième chapitre s'intéressera à une analyse descriptive des comportements sexuels des jeunes. Dans le dernier chapitre il sera question de déterminer quels seraient les facteurs découlant des caractéristiques démographiques et socio-économiques des jeunes en milieu urbain susceptibles d'expliquer leurs comportements sexuels à risque.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 8

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Chapitre

     
     
     
     

    REVUE DE LA LITTERATURE

    L'analyse de la littérature sur la sexualité des jeunes, s'articulera autour de deux sections et aura pour principal but de mieux appréhender les comportements des jeunes en matière de sexualité. La première section présentera le contexte dynamique sociologique dans lequel évoluent les jeunes et qui influence dans une certaines mesures la sexualité de ces derniers. Seront développées dans la seconde section, les différentes approches explicatives de l'attitude sexuelle des jeunes résultants des études antérieures.

    I.CONTEXTE SOCIOLOGIQUE DE LA SEXUALITE DES JEUNES EN AFRIQUE
    SUBSAHARIENNE

    Le cadre dans lequel vivent les jeunes de l'Afrique a considérablement évolué. On assiste à une mutation progressive des moeurs de nos sociétés traditionnelles vers des valeurs, modes et pratiques propres aux sociétés contemporaines. En effet, l'Afrique berceau de l'humanité et plus particulièrement les pays subsahariens, depuis longtemps sont restés attachés à leurs traditions ancestrales où la famille au sens large joue un rôle important dans l'éducation multidimensionnelle des jeunes. Ainsi, dans les sociétés traditionnelles où le système de parenté est un appareil complexe de lois, d'usages de type de conduite entre les parents et enfants (R.BROWN ; cité par ORI BOIZO, 1981), le respect des aînés est sacré. Il revient à ceux-ci d'être en grande partie chargés de l'éducation et l'apprentissage des jeunes.

    Cette prise en charge est directement mise en oeuvre après que le cadre sphérique maternel (premier contact de l'enfant avec l'extérieur) arrive à son terme. Ensuite, son insertion dans la grande famille élargie est le début d'une série d'initialisation aux rites et valeurs moraux qui conditionnent son existence tout en leur permettant de passer à l'état de nature à l'état de culture et de le mener à sa véritable destinée et plein épanouissement (RWENGE ,2000).Les normes et valeurs de la société transmises à l'enfant revêtent une forme d'honneur pour sa famille et lui, pudeur, respect de soi même etc Par exemple, en

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 9

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Afrique orientale chez les MOKONSES , le mariage d'une jeune fille exige le consentement de son oncle maternel dont hérite le neveu. Chez les THONG, le fils de la soeur se nourrit aux frais de son oncle maternel (R.LOWIE ; citée par ORI BOIZO, 1981).

    La sexualité dans cet environnement est un sujet tabou et où, la chasteté, la fidélité la virginité, la tolérance et la patience en ce qui concerne les futurs couples sont des prescriptions adressées aux filles et un sens de responsabilité aux garçons. Cependant ces multiples valeurs liées aux sociétés africaines subissent à l'heure actuelle une mutation et se trouvent être substituées par des habitudes, comportements et pratiques mettant en second rang le rôle que jouaient ces premières dans l'éducation des jeunes, réduisant ainsi l'autorité de la famille (Caldwell, 1991 ; Diop, 1995 citée par RWENGE ,1999).

    La famille dont la fonction principale est l'éducation des jeunes est de nos jours remplacée en grande partie par l'école et les medias (télévision, radio, presse écrite véhiculent de nouvelles idées qui créent des comportement différents).Selon Diop (cité par Rwenge, 1999) dans ce nouveau cadre, l'éducation des jeunes à l'école ne les prépare pas seulement à des rôles d'acteurs à l'intérieur de la famille et dans un nouvel environnement où la réussite de l'individu n'est plus liée à sa communauté, mais résulte de sa capacité à assimiler un savoir « scientifique » et à innover. C'est dans ce contexte que naît une nouvelle vision de la sexualité où les méthodes traditionnelles par lesquelles on initiait les jeunes à la sexualité se sont estompées ou ont entièrement disparu, il faut signaler par exemple que, dans beaucoup de pays d'Afrique sub-saharienne, les missionnaires chrétiens ont découragé les rites d'initiation qui définissaient le passage de la jeunesse à l'âge adulte. On a donc perdu l'occasion de parler aux jeunes de sexualité, comme on le faisait traditionnellement dans le cadre de ces rites. Les liens et les traditions sociaux qui servaient à mouler le comportement des jeunes et à les aider à faire la transition vers l'âge adulte se sont affaiblis en présence de l'urbanisation, des nouvelles attitudes à l'égard de la sexualité et de l'éclatement de la famille élargie. C'est pourquoi il y a plus de jeunes qui sont sexuellement actifs mais manquent d'informations suffisantes pour se protéger.

    Au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Kenya, en Tanzanie et en Zambie -- pays où le VIH/SIDA est désormais épidémique parmi les adolescents -- les Enquêtes démographiques et de santé effectuées vers le milieu des années 1990 ont constaté que de

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    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    20 % à 50 % des jeunes femmes ne connaissaient aucune méthode leur permettant de se protéger3.C'est donc dans cette atmosphère de libre expression des jeunes dans leurs épanouissements que naissent le plus souvent des comportements sexuels à risque.

    Après cette brève présentation de l'environnement éducatif des jeunes africains sur leur sexualité aussi bien en milieu traditionnel qu'en milieu dit « moderne », nous allons par la suite faire ressortir les différentes approches tendant d'expliquer la sexualité des jeunes.

    II. PRINCIPALES APPROCHES EXPLICATIVES DE LA SEXUALITE DES
    JEUNES EN MILIEU URBAIN

    Trois tendances théoriques marquent les travaux antérieurs sur les comportements sexuels des jeunes. Il s'agit des tendances socioculturelles, économiques et institutionnelles. Cependant, les études réalisées en milieu urbain en Afrique se sont davantage orientées vers les deux premières (Rwenge, 1999).

    II.1. APPROCHE SOCIOCULTURELLE

    Cette approche se fonde sur le fait qu'on ne peut pas « désocialiser » l'activité sexuelle. Selon cette approche, les relations sexuelles entre les jeunes seraient spontanées. A ce niveau deux aspects fondamentaux caractérisent cette approche, notamment l'aspect biologique et l'aspect socioculturel de la sexualité.

    Dans l'aspect biologique, les comportements sexuels sont définis comme étant une conséquence naturelle du désir d'avoir des rapports sexuels, qui se manifeste plus fortement chez l'homme que chez la femme (Freud ,1905 ; Tiger et Fox, 1974 ) . Selon cette théorie, l'activité sexuelle serait l'expression d'une pulsion puissante d'origine biologique, que l'individu chercherait dans tous les cas à satisfaire, directement ou indirectement ; les

    3 Etude sur les jeunes et le VIH/SIDA : pouvons- nous éviter la catastrophe ? 2001, publication : problèmes mondiaux de la santé numéro 12( Volume XXIX, numéro 3), publiée par le Population Information Program, Center for Communication Programs, The Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, 111 Market Place, Suite 310, Baltimore, Maryland 21202, USA.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 11

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    seules limites de l'activité sexuelle seraient les contraintes, essentiellement extérieures, que lui impose la société. Cette vision de la sexualité vue sous cet angle a été vivement critiqué par plusieurs chercheurs, qui au vu de l'accent mis sur la base biologique et pulsionnelle de l'activité sexuelle découlant sur l'affirmation « humaniste » et n'ayant rien d'anormale, estiment qu'elle a pour effet majeur de «désocialiser» en grande partie l'activité sexuelle, et de faire passer pour secondaire le rôle central de la construction sociale et culturelle, sans laquelle aucun désir ne pourrait pourtant apparaître et s'exprimer (Foucault 1984, cité par Bozon 1994a : 1174). Ainsi selon Foucault (1984) (cité par Rwenge, 1999), les comportements sexuels sont déterminés aussi par les normes et valeurs socioculturelles en matière de sexualité, l'ensemble de ces normes et valeurs déterminant les circonstances dans lesquelles a lieu l'activité sexuelle.

    L'aspect socioculturel, mis en exergue par la théorie générale de la modernisation fondée sur l'affaiblissement des structures traditionnelles et le relâchement du contrôle des aînés sur les cadets, est fortement mise en cause au niveau même de ces fondements. Ainsi, on observe une dégradation des moeurs conduisant à l'abandon des valeurs traditionnelles (dû au modernisme), tendant à favoriser une plus forte activité sexuelle des jeunes. Certaines études qualifieront de « désorganisation sociale » cette faiblesse du contrôle social ou ce relâchement des moeurs en matière de sexualité qui justifierait l'évolution sans cesse croissant de la pratique sexuelle à risque auprès des jeunes qui comme l'illustre Diop (1995), (cité par Rwenge, 1999), s'explique par le fait que les comportements nouveaux qui en résultent sont plus orientés vers la satisfaction personnelle et la gratification individuelle que vers la responsabilité familiale. Une étude menée par Van Balen (1958 ; cité par Evina, 1990) considère ce relâchement comme principal facteur explicatif du niveau élevé de stérilité observé à l'ouest du Zaïre car la reconversion de ce peuple chasseur à l'agriculture de coton et l'introduction de la monnaie a entraîné la disparition du pouvoir des aînés sur les cadets. Il en est de même de la restriction vis-à-vis des pratiques sexuelles.

    Le relâchement du contrôle social en matière de sexualité, dû à l'urbanisation, à l'éducation occidentale et aux changements des modes de reproduction dans les sociétés africaines, a en effet augmenté le pouvoir décisionnel des jeunes sur le moment de , avec qui et pourquoi contracter les rapports sexuels (Bauni ,1990 ; Meekers,1992a, cité par Rwenge, 1999).Cette autonomie les a entraîné à adhérer à certaines pratiques occidentales,

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 12

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    notamment le libertinage sexuel manifesté dans les rencontres entre jeunes de sexe opposé dans des endroits où le contrôle par les aînés n'est pas assuré et où on note l'allongement du retard de leur âge d'entrée en union. En Côte d'Ivoire, le poids de la modernisation sociale conjugué à certaines coutumes a une influence sur la précocité des rapports sexuels chez les jeunes filles. En effet, la précocité de la sexualité surtout chez les femmes s'explique aussi par la coutume du mariage précoce des filles ainsi que par la tolérance des activités sexuelles préconjugales. Ces activités seraient largement tolérées depuis toujours dans les sociétés animistes ou christianisées. Et dans les sociétés islamisées qui traditionnellement n'acceptent les rapports sexuels que dans un cadre du mariage, il y a eu un affaiblissement du contrôle social (Edouard TALNAN, 2002).

    Par ailleurs, ce qu'on observe au niveau des jeunes, c'est un manque d'information exacte sur la sexualité et ses conséquences, soient parce que jugée tabou par les parents, soient par un manque de dialogue entre parents et enfants dues à leurs différents occupations, soient même par leurs incapacités de rechercher et comprendre les contours de la sexualité (simple ignorance, faible niveau d'instruction, etc....). Ce qui s'en suit est assurément la recherche d'alternatives qui repose sur les conseils et « expériences » des amis, les medias et l'école et non plus sur la famille, d'où l'importance de l'introduction de l'éducation sexuelle à l'école et dans les groupes ou centre de jeunes, comme Schofield (1971) (cité par Rwenge, 1999) l'a mis en évidence. Selon une étude4 menée en Côte Ivoire par ZANOU et al (2002), 79,7% des jeunes en milieu urbain visionnent la chaîne national et un grand nombre écoutent également la radio, aussi 33,7% des garçons estiment important l'avis de leurs confidents ou ami(e)s contre 27,2% chez les filles. Au Cameroun, une autre étude5 réalisée sur un échantillon de 671 jeunes résidents de la ville de Bamenda, note qu'environ trois jeunes sur cinq ont déclaré avoir parlé de sujet de nature sexuelle avec leurs camarades de classe .En revanche, moins de deux sur cinq en avaient parlé dans un cadre familial aux aînés ou la mère. Donc des initiatives visant à introduire de façon rigoureuse dans les programmes d'enseignement scolaire ceci avant l'entrée en vie sexuelle des jeunes (16,2 ans chez les garçons contre 16,6 ans chez les filles en Côte d'Ivoire selon

    4 Etude sur la connaissance,attitudes et comportements en matière d'IST/VIH/SIDA chez les jeunes du milieu en Côte d'Ivoire,2002,ENSEA,projet régional SFPS et JHU/CCP.

    5 Étude sur les comportements sexuels à risque parmi les jeunes de Bamenda, Cameroun, 1995,publiée dans un numéro spécial intitulée,perspectives International sur le planning familial,2000.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 13

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    l'étude de ZANOU et al,2002), l'éducation sexuelle en général, doivent être mises en oeuvre et s'accentuer et les canaux de télé et radio devront à leur tour insister sur la sensibilisation des jeunes en ce qui concerne les pratiques sexuelles risquées à travers leurs diffusions transmettant des messages dans lesquels les jeunes se reconnaissent effectivement. En Côte d'Ivoire, ZANOU et al (2002) conclut à issu son étude que les multiples campagnes de sensibilisation sur les risques liés au VIH/SIDA ont porté leur fruit et une proportion importante des jeunes (92,3%) en est consciente, mais seulement 40,4% de garçons et 31,9% de filles pris individuellement estiment que le risque encouru est important ou modéré donc les campagnes devront être beaucoup spécifiques et en adéquation au vécu quotidien des jeunes . En plus, Schofield soutient au terme de son analyse que « les messages sur l'abstinence et les autres pratiques sexuelles sans risque seraient plus efficaces que ceux qui préconisent uniquement la première méthode alternative ».

    D'autres facteurs socio-culturels ont été mis en exergue dans les études antérieures, notamment la polygamie, l'instabilité conjugale et l'extension des ménages, qui contribuent aussi à l'encadrement familial des jeunes. La polygamie influe sur les comportements sexuels des jeunes de deux manières .Tout d'abord, elle favorise les relations extraconjugales chez les parents à cause du système de partage des nuits entre différents coépouses (Evina,1990 :37-38 ; cité par Rwenge, 1999) ;et ces comportements sexuels qu'ils adoptent, influencent à leur tours ceux de leurs enfants comme le souligne Lurie (1976 ; cité par Rwenge, 1999).La polygamie favoriseraient aussi les relations extra-conjugales par le fait de l'écart d'âge entre les conjoints ; les jeunes femmes polygames dont le mari est assez âgé entretiendraient habituellement les relations sexuelles avec les jeunes hommes soit parce que leur mari n'est plus capable de les satisfaire sexuellement ou qu'elles sont très attirées par la jeunesse(Evans-pritchard,1974 ; Vallenga,1983 ; Awusabo et al, 1993, cités par Rwenge, 1999) .Enfin la polygamie peut influencer directement l'encadrement des jeunes au sein de leurs familles. En effet, les comportement sexuels malsains dont se livrent les enfants de ces familles, résultent d'une mauvaise éducation sexuelle , un manque d'affection familial et parfois de la non satisfaction de leurs besoins personnels dû à l'incapacité du père a satisfaire au même niveau tous les enfants.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 14

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    L'instabilité conjugale, observée dans les pays d'Afrique subsaharienne comme le souligne Caldwell (1993 ; cité par Rwenge, 1999), influence la sexualité des jeunes. Elle peut conduire aux relations extra-conjugales au moment de l'instabilité, déstabilise par la suite l'encadrement des jeunes et ayant des conséquences beaucoup plus important que en cas du divorce des parents et une étude de Aucken appuis l'idée selon laquelle les enfants issus d'un milieu familial incomplet ou perturbé entreraient plus jeunes dans la vie sexuelle que ceux(celles) dont le milieu familial n'est ni perturbé ni incomplet.

    En ce qui concerne l'extension du ménage, Caldwell (1982) montre que la structure des ménages influencerait l'encadrement sexuel des jeunes. En effet les normes et valeurs sociales afférentes à la sexualité des jeunes seraient observées plus strictement dans les ménages où cohabitent jeunes et vieilles générations que dans les familles nucléaires à travers les contrôles sociaux s'exerçant de façon plus rigides dans les ménages étendus. Mais il faut remarquer que cette approche explicative est semble t-il insuffisante, en milieu urbain au vu de l'importance de l'instabilité des ménages dans ce milieu.

    II.2. APPROCHE ECONOMIQUE

    Tous les facteurs cités ci-dessus n'expliqueraient pas à eux seuls les comportements sexuels des jeunes en milieu urbain. Ces derniers contracteraient aussi les rapports sexuels pour atteindre des objectifs bien précis. Chenlin et Riley (1986) distinguent deux catégories de jeunes : ceux pour lesquels l'activité sexuelle répond à des objectifs autres que le mariage et la fécondité et ceux pour lesquels l'activité sexuelle répond à la fois à un objectif économique et est une stratégie de nuptialité.

    Dans le premier cas, se retrouvent les jeunes, surtout garçons et filles contractant les rapports sexuels à but lucratif. Il s'agit du phénomène de commercialisation du sexe par les jeunes filles qui veulent gagner de l'agent nécessaire à la satisfaction de leurs besoins comme le montre cet extrait tiré de Calvès E-A (1996) mentionné par Rwenge (1999) « ....older men ,often referred to as « sugar daddies » or « sponsors », provide girls with money for food and logding,as well as school fees, uniforms,books,supplies, in exchange for sexual favours ». C'est ainsi que les jeunes filles peuvent entretenir des rapports sexuels avec les hommes dans le but d'obtenir de l'argent, des cadeaux ou diverses autres

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 15

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    faveurs en vue de subvenir à leurs besoins. Ce facteur pourrait jouer d'autant plus en Afrique subsaharienne (Côte d'Ivoire en particulier) que la récession économique à laquelle est confronté ce continent depuis le début des années 1980 et la dégradation des conditions de vie en ville comme en campagne ont rendu les populations plus vulnérables (TALNAN ,2002).

    Dans des conditions économiques difficiles, les femmes célibataires peuvent se prostituer pour subvenir à leurs besoins. En effet, une bonne partie des jeunes filles migrant vers les grandes villes proviennent de villages ou de bourgades. Leur premier objectif en se rendant en ville est d'avoir un emploi. En cas d'échec, elles se lancent parfois dans la prostitution comme Bledsoe (1989) l'a observé en Zambie : « Les jeunes femmes provenant de leur village arrivent en ville, ne parviennent pas à trouver du travail et se tournent vers les moyens les plus simples de se procurer un peu d'argent et de sécurité. Elles recherchent des hommes aisés et âgés qui ont un emploi et sont souvent mariés, en estimant qu'elles peuvent satisfaire ainsi leurs besoins en échange de ces liaisons et relations sexuelles... Ces femmes accepteraient, à défaut de l'approuver, la propension des hommes mariés et des célibataires de voler d'une aventure amoureuse à l'autre ».

    Cependant, comme le note le National Mirror (1987, cité par Bledsoe 1989), la majorité des jeunes femmes s'engageraient dans la prostitution malgré elles : « Quand elles sont interviewées, les filles qui attendent les hommes devant les hôtels racontent souvent des histoires tristes. Une jeune femme raconte ... «la raison pour laquelle je me prostitue est que j'ai deux enfants mais pas de mari. Je ne m'en réjouis pas du tout, mais je n'ai pas trouvé d'autre alternative» ». En revanche, les hommes stables profiteraient des difficultés économiques de ces jeunes femmes pour satisfaire au maximum leurs désirs sexuels favorisant la non utilisation systématique des préservatifs. Cela pourrait expliquer la haute prévalence du VIH/SIDA observée par l'OMS en 1991 chez les cadres au Zaïre, au Rwanda et en Zambie.

    La situation économique des parents affecte considérablement les comportements sexuels de leurs enfants, à travers les comportements sexuels que les parents adoptent sous les pressions économiques (Lurie 1976 ; cité par Rwenge, 1995), et aussi à travers le type d'encadrement familial qui résulte de ces pressions. En effet, la situation socio-économique

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    des parents détermine leur capacité à satisfaire les besoins de leurs enfants (Kouton 1992). Les moyens qu'ont les enfants pour satisfaire leurs besoins influent sur leur sexualité de la manière suivante :

    -- quand les parents ont assez de moyens pour satisfaire les besoins de leurs jeunes filles, ils modifient facilement leurs attitudes vis-à-vis des statuts privilégiés dans le milieu socioculturel d'origine (mariage forcé, union précoce, etc.) ;

    -- les moyens déterminent l'aptitude des parents à envoyer les enfants à l'école qui est un support social dont peuvent disposer les jeunes enfants pour l'éducation sexuelle, en particulier la connaissance et l'utilisation des préservatifs. La fréquentation scolaire est un des déterminants du statut auquel accèderont les jeunes enfants ;

    -- les moyens déterminent aussi la capacité qu'ont les parents d'envoyer leurs enfants dans des groupes de jeunes et de faciliter leur accès aux médias et aux films vidéo, etc. ;

    -- enfin les moyens mis à la disposition des jeunes influencent chez eux l'intensité de l'activité sexuelle et l'engagement dans l'activité sexuelle «à risque». En effet, souligne Rwenge (1999), en cas de situation économique difficile, les jeunes garçons, généralement issus de mères célibataires ou de mères adolescentes, abandonnent parfois leurs familles pour vivre dans la rue. La pauvreté de leurs familles d'origine, les sévices et l'exploitation qu'ils y subissent ne les incitent guère à y retourner. Une fois dans la rue, ces jeunes sont souvent victimes de sévices sexuels que leur font subir d'autres jeunes de la rue et parfois par manque de moyens pour entretenir les filles, ils se livrent à des actes sexuels rémunérés aussi bien avec les femmes très souvent âgées que les hommes (homosexualité). Néanmoins en cas de situation économique favorable, certains jeunes garçons peuvent s'engager intensément dans les relations sexuelles, profitant en fait des difficultés économiques de jeunes filles pour satisfaire au maximum leurs désirs sexuels. Donc, en cas de confrontation à des conditions de vies difficiles les jeunes de deux sexes s'engagent à des relations sexuelles intenses qui conduisent certains à la prostitution.

    Cette approche explicative de l'activité sexuelle est limitée par le fait qu'elle concerne les jeunes filles. Cependant, les enfants démunis qui n'ont généralement aucun soutien financier, en particulier les adolescentes qui ont besoin de payer leurs études sont alors devenues les premières victimes et sont beaucoup plus exposées à avoir des comportements sexuels à risque.

    Dans un second cas, la sexualité pré maritale des jeunes vise à la fois un objectif économique et un objectif social (Freyistan et bankole, 1991 ;Meekers,1995 ;cités par

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    Rwenge,1999).La finalité de l'activité sexuelle peut être aussi la fécondité ,celle-ci pouvant être une stratégie nécessaire à l'aboutissement du mariage comme le met en évidence Muller(1983) quand il s'exprime ainsi : « a women may favor premarital pregnancy hoping that marriage will follow... ».Smith (1989) renchérit en ces termes : «.... In other case young woman may favor be expect to prove her fertility to her partner before he agree to a formal marriage ». .Cette attitude des filles est aussi favorisée par l'importance accordée en Afrique à la nuptialité et à la fécondité dans le prestige social de la femme. « Chez les Béti du Sud Cameroun, l'absence de maternité est pour une femme un obstacle à son ascension dans le groupe féminin. De plus une femme sans enfant est le plus souvent considérée comme le logis des mauvais esprits ou tout simplement comme une sorcière. Les femmes stériles Fulani et des autres ethnies touchées par l'infécondité au Nord Cameroun se considèrent comme des handicapées sociales et se croient inférieures aux autres femmes. Une femme stérile ou inféconde n'aime donc pas se déclarer comme telle » (Evina 1990).De plus la plupart des femmes dépendent économiquement de leurs maris. Quand elles ne sont pas satisfaites économiquement par ces derniers, elles contractent des relations sexuelles extraconjugales à but lucratif comme le souligne Bledsoe (1989) : « A cause des difficultés économiques, même les femmes mariées s'engagent dans les activités sexuelles extra-conjugales » ; le problème serait très important en milieu urbain où les hommes contribuent en grande partie au revenu du ménage.

    A l'issue de notre revue de littérature, on peut dire que les contextes dans lesquels vivent les jeunes en Afrique subsaharienne sont dits traditionnel et moderne, et ce dernier constitue en milieu urbain le lieu de socialisation des adolescents et de réalisation de leur activité sexuelle. Les études antérieures illustrées par des approches d'ordre socio-culturelle et économique tentent d'expliquer ces comportements liés aux sexes ; néanmoins il faut relever parmi ces études que très peu notent de façon pertinente les approches qui à travers leurs facteurs et par des mécanismes d'intervention permettront de réduire l'activité sexuelle au meilleur des cas sinon de limiter les conséquences liées aux comportements sexuels à risque chez les jeunes en milieu urbain. De plus la littérature sur la sexualité des jeunes qui constitue une frange importante de la population sexuellement active, a touché très peu les pays de l'Afrique subsaharienne (Rwenge, 1999) et ceci accroît non seulement notre intérêt pour le sujet mais de l'aborder dans un angle incluant la disparité social telle vécu en milieu urbain en Côte d'Ivoire.

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    CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

    Chapitre

    I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE

    L'importance de plus en plus grande accordée à la santé sexuelle et reproductive des adolescents vient de la caractéristique même de ce groupe. D'une part, l'adolescence constitue une transition entre l'enfance, période d'exclusive dépendance vis-à-vis des adultes, et l'âge adulte, période d'indépendance. Cette transition est caractérisée par une grande vulnérabilité face aux risques d'IST/VIH/Sida et de grossesses précoces et nondésirées. Cette importance accordée aux jeunes tient également au fait que l'on admet leur ignorance des conséquences graves découlant de leurs comportements sexuels à risque et leur immaturité physiologique à les supporter. Il serait donc primordial dans le cadre de notre étude de faire une analyse situationnelle afin de mieux cerner les problèmes de la sexualité des jeunes et leurs implications en Côte d'Ivoire.

    I.1. CONTEXTE DE LA SEXUALITE A RISQUE CHEZ LES JEUNES EN COTE
    D'IVOIRE

    Dans les pays en développement et en Côte d'Ivoire en particulier, l'accroissement rapide de la population, avec ses conséquences en termes de d'urbanisation galopante, de forte croissance de la population juvénile et d'accroissement du chômage et de la pauvreté, et le développement spectaculaire des moyens de communication ont brisé les barrières culturelles et favorisé l'émergence de nouveaux schémas de comportements sexuels dans la société en général et parmi les jeunes en particulier. De même, le recul de l'âge aux premières règles, l'effondrement de l'autorité familiale, la baisse du pouvoir économique des parents favorisent l'adoption par les jeunes des rapports sexuels précoces et non protégés, le multipartenariat et d'autres comportements sexuels à risque (Djangone-Mian, 2000).Ainsi, une des recommandations de la Conférence du Caire en 1994 enjoint aux gouvernements et autres éducateurs« d'essayer de résoudre les problèmes de santé en matière de sexualité et de reproduction des adolescents, notamment les grossesses non désirées, les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité, et

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    d'encourager un comportement procréateur et sexuel responsable et sain, y compris l'abstinence, et en fournissant les services adaptés ».

    La sexualité en Côte d'Ivoire demeure d'actualité car l'augmentation du niveau de sensibilisation sur le VIII et de la connaissance quant à sa transmission et à sa prévention n'a pas toujours été associée à une diminution des comportements sexuels à risques parmi les jeunes et les chiffres sont parlant. Une étude réalisée en milieu urbain par Zanou et al en 2002, fait remarquer qu'un très grand nombre de jeunes écoutent la radio et relève que la chaîne nationale qui couvre l'ensemble du territoire est regardée par la majorité des jeunes (79.7%). En dépit des messages et spots publicitaires visant à la sensibilisation et l'information de la population juvénile contre la pandémie du sida, force est de constater que l'entrée en vie sexuelle est relativement précoce (18 ans) (71,1% pour les garçons et 72,2% pour les filles). Cette précocité reste vraie quelle que soit la génération, le milieu de résidence ou la religion ; l'âge d'entrée en vie sexuelle se situe en effet, entre 15 et 17 ans selon les catégories de population (Institut National de la Statistique et ORC Macro, 2001). L'entrée en vie sexuelle des hommes se produit un peu plus tard, soit environ 2,5 années après celle des femmes (EDSCI 98-99). Les données de l'EDS-CI 1998-99 relèvent des différences selon le niveau d'instruction et le milieu de résidence : la précocité des relations sexuelles est un peu plus prononcée en ville qu'en milieu rural (respectivement 18 ans contre 19 ans) ; plus les hommes ont un niveau d'instruction élevé, plus l'entrée en vie sexuelle est précoce (17,5 ans pour ceux qui sont du niveau d'instruction secondaire et plus, 18,5 ans pour le primaire et 20 ans pour les analphabètes).

    Des études ont montré également que plus tôt commencent les rapports sexuels, plus élevé est le risque de recours au multiparténariat et aux activités sexuelles débridées (Aral, Fullilove et al, 1991 ; cité par Djangone-Mian, 2000). L'enquête démographique et de santé de 1998-99 en Côte d'Ivoire qui a collecté des informations sur ce sujet pour la période des 12 derniers mois qui l'ont précédé révèle qu'environ 3,3 % des femmes en union et 9,95 % des femmes célibataires ont déclaré avoir eu au moins deux partenaires sexuels durant cette période de référence. Ces femmes dont l'âge varie entre 15 ans et 24 ans se retrouvent à des degrés variables dans toutes les catégories socio-économiques. Les citadines et les femmes de niveau d'instruction primaire ont plus de partenaires multiples que les femmes du milieu rural, les analphabètes et les femmes de niveau secondaire ou plus. Les hommes

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    âgés de 15ans à 24 ans qui déclarent avoir eu au moins deux partenaires sexuels sont nettement plus nombreux que leurs homologues femmes : 20 % contre 3,3 % chez ceux qui sont en union, et 34 % contre 9,95 % chez les célibataires. Cela se vérifie dans toutes les catégories socio-économiques.

    Dans de nombreux cas, les rapports sexuels ne sont pas protégés. Le préservatif qui constitue aujourd'hui le moyen le plus efficace de protection des rapports hétérosexuels est bien connu mais son utilisation demeure restreinte. D'après les données de l'enquête démographique et de santé de 1998-99 par exemple, seulement 7 % des hommes utilisaient le préservatif au moment de l'enquête, cette proportion est un peu plus élevée en milieu urbain (10 %) qu'en milieu rural (6 %) (Institut National de la Statistique et ORC Macro, 2001). Néanmoins, il est à noter que la vente de préservatif a beaucoup progressé ces dernières années. De 1993 à 2000, elle a été multipliée par 3,5 soit un taux d'accroissement annuel moyen de 19 % (Family Health International, 2001).

    I.2. JUSTIFICATION ET PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

    I.2.1. Problématique

    Après une analyse de la situation des jeunes et leur attitude vis-à-vis de leur sexualité, la Côte d'Ivoire comme dans la plupart des pays de l'Afrique au sud du Sahara, présente une population relativement jeune (selon le RGPH 98, 60% de la population ivoirienne est jeune) plus susceptibles d'adopter des pratiques sexuelles à haut risque de contaminations par les IST et le VIH/SIDA (TALNAN et al, 2002). Le contexte socioéconomique, marqué par les inégalités sociales aussi bien d'ordre matérielles que financiers conjugué aux récentes crises politiques, dans lequel vivent ces jeunes a une influence à priori négative sur leurs décisions et leurs pratiques en matière de santé sexuelle et de reproduction, augmentant ainsi leur risque d'IST et de grossesses non désirées susceptibles de compromettre leur réussite sociale.

    De plus l'intérêt de l'étude pour les jeunes se justifierait non seulement par le fait que ceux sont l'espoir du pays car comment développer la Côte d'Ivoire si cette frange de

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    la population est décimée ?mais aussi que les chances de succès de la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA (selon ONUSIDA de 2005, le taux de séroprévalence est estimé à 4,71% en Côte d'Ivoire) semblent être plus grandes du côté de cette catégorie de la population surtout que ces jeunes sont les plus touchés par le VIH/SIDA. En effet, les jeunes représentent en effet un groupe encore réceptif, auquel on peut faire accepter plus facilement des comportements protecteurs contrairement aux adultes qui ont déjà acquis des habitudes de comportements sexuels plus difficiles à changer (Baya, 2001 ;cité par TALNAN et al,2002).C'est pourquoi, il est important d'identifier les catégories de jeunes les plus exposées en matière de comportements sexuels à risque en vue de contribuer à mieux exécuter les actions des nombreux programmes déjà en cours en matière de santé reproductive en faveur de cette frange vulnérable de la population. C'est dans cette perspective que nous examinons à dans la présente étude les déterminants susceptibles d'expliquer les comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain ivoirien ? Autrement dit, sont ce que les conditions dans lesquelles vivent les jeunes en milieu urbain ne contribuent t-elles pas à développer une sexualité à risque ? Si oui quels seraient les variables sur lesquelles les programmes gouvernementaux devraient agir pour réduire de façon significative les pratiques sexuelles risquées dans la sous-population des jeunes ? Telles sont les questions qui retiennent notre attention. Ainsi, Trois aspects des comportements sexuels à risque sont analysés : l'entrée précoce en vie sexuelle, le multipartenariat et la non utilisation du condom pendant les rapports sexuels.

    I.2.2. Les objectifs de l'étude

    La présente étude aura pour but de mettre à la disposition des décideurs et gestionnaires de programmes des informations susceptibles de contribuer à la mise en oeuvre des programmes et politiques visant à promouvoir des comportements sexuels sains et responsables chez les jeunes qui entraîneront sans doute à une réduction considérable des conséquences liées aux pratiques sexuelles à risque. Pour y parvenir on distinguera des objectifs généraux et des objectifs spécifiques.

    I.2.2.1. Objectifs généraux

    Les objectifs de l'étude sont :

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    > Analyser la relation entre la situation socio-économique des jeunes et leurs comportements sexuels.

    > Analyser les facteurs déterminants des comportements sexuels à risque chez les jeunes.

    I.2.2.2. Objectifs spécifiques

    Il s'agit spécifiquement :

    · Déterminer s'il existe une liaison entre les conditions de vie des jeunes et leur entrée précoce en vie sexuelle ;

    · Déterminer s'il existe une liaison entre les conditions de vie des jeunes et le pratique multipartenariat ;

    · Déterminer s'il existe une liaison entre les conditions de vie des jeunes et la non utilisation du condom pendant les rapports sexuels ;

    · Déterminer s'il existe une liaison entre les caractéristiques sociodémographiques et les comportements sexuels des jeunes ;

    · Mesurer la connaissance, les attitudes et les comportements des jeunes vis-à-vis des IST et du VIH/SIDA ;

    · Identifier les jeunes possédant des comportements sexuels particuliers et cerner les justifications et les interprétations qu'ils accordent à ce genre d'activité sexuelle.

    I.2.3. Les hypothèses de l'étude

    Au vue de nos objectifs spécifiques, nous émettrons des hypothèses ci-après que nous vérifierons durant notre étude :

    > la situation économique et sociale dans laquelle vivent les jeunes influence leurs comportements sexuels ;

    > les jeunes qui se trouvent dans des conditions de vie difficiles ont plus de chance d'adopter des comportements sexuels à risque que ceux qui vivent dans des conditions de vie plus aisées.

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    II. APPROCHE METHODOLOGIQUE

    II.1. DEFINITION DES CONCEPTS ET INDICATEURS.

    Pour mieux cerner les contours de notre sujet, nous allons définir le concept d'adolescence (jeune), les concepts liés aux comportements à risque sexuels et les indicateurs qui découleront.

    II.1.1. Adolescence et sexualité précoce.

    L'adolescence est un concept difficile à cerner. Sa définition met en rapport plusieurs dimensions qui peuvent être situées à deux niveaux (Djangone-Mian, 2005) : le niveau individuel et le niveau collectif. Au niveau individuel, l'adolescence traduit « une phase transitoire qui marque le passage de l'enfance à l'âge adulte ». Sur ce plan les critères souvent évoqués pour caractériser cette phase tiennent compte des dimensions biologiques ou physiologiques et démographiques. On met essentiellement l'accent sur les transformations physiques que subit l'individu avec l'apparition des caractères secondaires (OMS, 1977 ; Evina, 1998) et son âge.

    Pour certains auteurs, les adolescents sont les individus appartenant aux groupes d'âge 10 à 19 ans, 15 à 19 ans ou 15 à 24 ans selon les contextes des études. Cette différenciation amène d'autres encore à employer indifféremment les termes <<jeune>>, <<adolescent>> ou <<enfant>>. Selon la Convention des Droits des Enfants, tout être humain de moins de 18 ans est un enfant à moins que la majorité soit atteinte plus tôt en vertu de la législation. Au sens de l'OMS les adolescents désignent le groupe d'âge 10 à 19 ans et les jeunes celui de 15 à 24 ans (UNICEF, 1997). En Côte d'Ivoire, l'âge légal au mariage est de 18 ans pour les filles et de 21 ans pour les garçons. Toute personne qui a un âge inférieur à cet âge n'est pas considérée comme suffisamment mûre et responsable.

    Au niveau collectif, la dimension sociologique ou sociale met en exergue le changement de statut de l'individu suite aux modifications biologiques (Evina, 1998 ; Keats cité par Kouton, 1992). L'adolescent est considéré par la société comme un adulte en devenir et mérite ainsi un autre type d'égard. C'est en cette période que s'effectuent les

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    premiers rites initiatiques marquant l'entrée de l'individu dans une phase au terme de laquelle il sera consacré adulte. Pour les garçons, il s'agit de prouver leur bravoure tandis que pour les femmes, on leur enseigne les fonctions relatives à leur féminité.

    Par ailleurs, c'est également pendant cette période que l'autorité parentale et de toute la société s'exercent plus sur l'individu afin de mieux contrôler ses comportements et ses habitudes. L'existence des sujets tabous comme la sexualité apparaît comme une mesure de protection de la société contre la perversion. Aujourd'hui avec la modernisation et le développement des moyens de communication, ce contrôle n'existe pratiquement plus. Ce qui explique les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les adolescents : précocité des rapports sexuels, de la maternité, multipartenariat sexuel, etc....

    Au regard de toutes les définitions, nous considérons comme «personne adolescente », toute personne physiquement mature et indépendante économiquement. Dans la plupart des pays en voie de développement, les personnes de moins de 25 ans ne remplissent pas toutes ces conditions. Ce qui permet de retenir pour la présente étude le groupe d'âge 12 à 24 ans comme celui des adolescents et la sexualité précoce sera le fait qu'un jeune ait les premiers rapports sexuels avant 16 ans (TALNAN et al, 2002).

    .

    II.1.2. Le concept et les indicateurs de comportements sexuels à risque
    retenus dans l'analyse

    Le concept de comportements sexuels à risque recouvre plusieurs dimensions. Nous avons retenu, ici, trois aspects : l'entrée précoce en vie sexuelle, le multipartenariat et la non utilisation du condom pendant les rapports sexuels. La question cruciale qui se pose est celle de savoir Comment allons-nous mesuré chacun de ces aspects ? Pour ce qui est de l' « entrée précoce en vie sexuelle », un individu de la tranche d'âges de 12-24 ans qui a déjà eu des rapports sexuels avant l'âge de 16 ans au moment de l'enquête est considéré comme ayant une vie sexuelle précoce compte tenu des moyennes fournies par la moyenne nationale fournie par les résultats de l'enquête démographique et de santé de 1994 (Nations-Unies, 2001).

    En ce qui concerne le multipartenariat, l'indicateur retenu est le fait d'avoir eu des rapports sexuels avec plusieurs partenaires au cours des douze derniers mois. La période de

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    référence couvrant les douze derniers mois permet de contourner les erreurs de déclaration dues à la mémoire mais également de contrôler l'effet d'âge. En effet, une autre variable permettait de mesurer cet indicateur. Il s'agit du nombre de partenaires depuis la première expérience sexuelle. Mais compte tenu du fait que la période de référence n'était pas identique pour tous les enquêtés, nous avons opté pour la première, c'est-à-dire le nombre de partenaires sexuels au cours des douze derniers mois avant l'enquête.

    Pour ce qui est de la protection des rapports sexuels, nous avons retenu comme indicateurs de comportement sexuel à risque la non utilisation du condom à un moment quelconque et l'utilisation d'un préservatif au dernier rapport sexuel. Cette variable, bien que ne rendant pas compte de tout le danger qui caractérise la vie sexuelle des jeunes, permet d'avoir une idée partielle de l'engagement des jeunes à éviter les IST/VIH/Sida et les grossesses non désirées. Compte tenu que la fréquence des comportements sexuels à risque varie en fonction du contexte dans lequel les jeunes filles et garçons vivent. C'est pourquoi, nous allons étudier dans la suite de cette étude ces comportements au sein de différentes catégories de jeunes assez homogènes du point de vue de leur profil socioéconomique individuel.

    II.2. CADRE METHODOLOGIQUE

    Nous ne pouvons commencer le traitement des données dont nous disposons sans faire au préalable une brève présentation de celles-ci. Les deux parties de cette section sont d'une importance capitale en ce sens qu'elles permettent de savoir la population sur laquelle est portée l'étude, d'avoir un bref aperçu sur la constitution de notre échantillon et le mode d'administration des questionnaires. La seconde partie présentera les outils statistique qui nous permettrons d'effectuer les analyses.

    II.2.1. Source de données statistiques

    Cette étude s'appuie sur les données de l'enquête sur la santé sexuelle et de reproduction auprès des jeunes et adolescents de 12 à 24 ans organisée par l'école nationale de statistique et d'économie appliquée d'Abidjan dans des villes de Bondoukou, Bouflé et

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    Toumodi. Au cours de cette enquête 1260 ménages ont été tirés renfermant une population totale de 2751 jeunes à enquêtés dont 1192 garçons et 1559 filles. Ces ménages ont été sélectionnés sur la base d'un sondage aléatoire à trois degrés. Au premier quarante deux (42) districts de recensement (14 pour chacune des villes) ont été tirés avec une probabilité proportionnelle à leur taille (mesurée par la population totale du DR) puisque les DR dans les différentes villes sont de taille différente selon le fichier des DR la plus récente mis à la disposition par l'Institut National de la Statistique de Côte d' Ivoire. ). La procédure de tirage des DR-échantillons au premier degré est qualifiée de tirage systématique.

    Le tirage de l'échantillon est fait en plusieurs étapes :

    · Dans chacune des villes, les unités primaires (UP) ont été listées avec leur population. Dans une colonne voisine, est fait le cumul de la population de ces unités ;

    · Connaissant le nombre de DR à tirer (14 pour chacune des villes), on a calculé le pas de tirage en divisant le nombre total de DR de la ville par le nombre de DR à tirer ;

    · On choisit un nombre au hasard entre 1 et le pas de tirage, en utilisant une table de nombres aléatoires ;

    · Le premier DR-échantillon tiré est celui associé au nombre aléatoire tiré ;

    · Pour obtenir le deuxième DR-échantillon, on a ajouté au numéro du premier DR, le pas de tirage. Les autres DR sont obtenus par la même procédure.

    Au deuxième degré, dans chaque DR, on dénombre les ménages pour former une liste actualisée qui servira à tirer 30 ménages avec une probabilité proportionnelle à leur taille. Au troisième degré, au sein de ces 30 ménages, 63 individus ont été interrogés parmi lesquels on a 26 garçons et 37 filles.

    Les données de la présente étude sont issues du questionnaire ménage et du questionnaire individuel. Un rôle spécifique était assigné à chacun de ces questionnaires :

    Le questionnaire ménage a permis d'enregistrer tous les membres du ménage avec certaines de leurs caractéristiques sociodémographiques et culturelles. Il contient également des informations sur les commodités de logement du ménage mais aussi une mention indiquant si le membre enregistré est éligible ou non au questionnaire individuel. Les thèmes abordés dans ces questionnaires, sont structurés en 9 sections intitulées comme suit :

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    · Informations générales ;

    · canaux, sources d'information et mode d'organisation ;

    · support sociaux et attitudes vis-à-vis des rapports sexuels ;

    · connaissance en matière de santé de la reproduction et influence sociale ;

    · activité sexuelle, contraception et grossesse ;

    · infections sexuellement transmissibles et VIH/SIDA ;

    · perception, attitude vis-à-vis du condom et utilisation ;

    · comportements en matière d'alcool, de tabac, de drogue ;

    · fréquentation des structures sanitaires et des centres d'écoute et de conseils (CEC).

    II.2.2. Outils d'analyses

    La présente étude se situe dans le cadre de la détermination des facteurs explicatifs de du comportement sexuelle à risque chez les jeunes en milieu urbain. Dans une telle étude l'utilisation des outils statistiques s'avère nécessaire pour déterminer des facteurs objectifs dont la fiabilité sera testée à l'aide de méthodes rigoureuses. Pour ce faire, nous allons utiliser un modèle dichotomique en l'occurrence le modèle logit. Mais avant, une analyse descriptive sera mise en oeuvre afin de déceler les liens éventuels entre les caractéristiques des jeunes et les facteurs à risque retenu à l'issus de la revue de littérature. Pour cela, des croissements entre variables d'intérêt et certaines variables seront effectués. Nous auront aussi recours à deux méthodes : l'analyse des correspondances multiples (ACM) et la classification ascendante hiérarchique. La première est une technique de réduction factorielle qui permet d'avoir une vue globale des variables de base en mettant en évidence les liaisons, ressemblances ou différences entre elles. La seconde effectue des regroupements d'individus sur la base de comportements ou caractéristiques semblables (ou des regroupements de variables sur la base d'individus semblables) permettant ainsi de préciser les résultats de l'analyse factorielle.

    Une fois les variables synthétiques obtenues, pour mieux examiner l'association entre les conditions socio-économiques des jeunes et leurs pratiques en matière de sexualité, il a été jugé nécessaire de procéder par des analyses univariées, bivariées et multivariées sur l'entrée en activité sexuelle, l'utilisation du condom lors des rapports

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    sexuels et le nombre de partenaires sexuels au cours des trois derniers mois ayant précédé l'enquête.

    Démarche univariée :

    Nous construirons des tableaux de fréquence pour décrire certaines variables qualitatives et calculerons une variété de statistiques pour décrire les variables quantitatives. Cette étude se fera tant pour les variables à expliquer que pour les variables explicatives.

    a) Démarche bivariée :

    Elle consistera à l'évaluation de l'intensité de la relation qui existe entre les variables à expliquer et chacune des variables explicatives. Elle permettra aussi de dégager le profil des modalités de la variable à expliquer par rapport aux modalités de chacune des variables explicatives qualitatives.

    b) Démarche multivariée :

    Les analyses univariées et bivariées que nous avons décrites plus haut présentent quelques inconvénients qui limitent dans certaines circonstances, leur intérêt. En effet : 1) elles ne permettent d'intégrer dans l'analyse qu'un tout petit nombre de variables à la fois (tout au plus deux) ; 2) elles ne permettent pas d'extraire une information synthétique des variables traitées. Par contre la démarche multivariée, entre autres avantages permet de contourner ces lacunes. Elle comportera deux types d'analyses: l'analyse des correspondances multiples et les régressions multivariées. Dans le cadre de la présente étude, cette démarche servira à réaliser deux objectifs :

    1-faire une analyse descriptive sans choix de variable à priori, de l'ensemble des adolescentes interrogées.

    2-expliquer les variables-clés (l'entrée en activité sexuelle, l'utilisation du condom lors des rapports sexuels et le nombre de partenaires sexuels) par l'ensemble des variables explicatives retenues en les introduisant simultanément dans l'analyse. Les modalités de ces variables clés seront mises en éléments supplémentaires lors de la réalisation de chaque analyse des correspondances multiples.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 29

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Les modèles d'analyse de régression logistique seront utilisés dans la plupart des cas car les indicateurs des connaissances, perceptions, attitudes et comportements sexuels des jeunes sont presque tous qualitatifs.

    Pour faire ces régressions, nous utiliserons le logiciel STATA version 9. Signalons que pour les analyses univariées et bivariées, nous avons utilisé les logiciels SPSS, STATA.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 30

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Chapitre

     

    CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUE, CONDITIONS DE VIE ET ECONOMIQUES COMPORTEMENTS SEXUELS DES JEUNES

     
     

    I. LES CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET CONDITIONS
    DE VIE DES JEUNES

    I.1. LES CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES

    Les caractéristiques socio-démographiques des jeunes sont analysées à travers l'âge, le niveau d'instruction, la religion, l'état matrimonial et l'ethnie (ou la nationalité pour les non ivoiriens). L'essentiel des résultats relatifs à ces caractéristiques est disponible en annexe (tableau A3.1)

    I.1.1. Structure par âge et par sexe

    La population enquêtée se répartie en 1192 garçons, (43,3%) et en 1559 filles (56,7%). Dans l'ensemble, la majorité d'entre eux (garçons comme filles) est adolescente en ce que, comme le montre le tableau A3.1, près de 7 enquêtés sur 10 (74,2%) ont un âge inferieur à 19 ans et la moyenne d'âge est 17,15 ans (17,11 ans chez les filles et 17,20 ans chez les garçons). Cette proportion est de 42,8% chez les garçons et de 57,2% chez les filles.

    I.1.2. Niveau d'instruction et religion

    a)Niveau d'instruction

    Les statistiques présentes au tableau A3.1 indiquent qu'une infime partie des jeunes enquêtés est analphabète (14,6%).La grande majorité d'entre eux (85,4%) ont déclaré avoir fréquenté l'école. Les enquêtés ayant un niveau d'instruction secondaire ou plus sont majoritaires, ils représentent un peu plus de la moitié des jeunes environ 69,4%. Ensuite viennent ceux qui ont déclaré avoir atteint le niveau primaire dans une proportion de 14,6%. Les jeunes ayant fréquenté l'école coranique sont dans une faible proportion, ils ne représentent que 1,1% des personnes enquêtées.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 31

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Si on s'en tient au graphique 3.1, il ressort une forte disparité entre garçons et filles en ce qui concerne le niveau d'instruction atteint.

    En effet, alors que seulement 1 garçon sur 10 (8,72%) est non scolarisé, ce rapport est d'environ 2 sur 10 (19.11%) chez les filles. Même quand elles sont scolarisées, une partie sort du système scolaire après le niveau primaire ; ainsi, 18,2% ont déclaré avoir atteint ce niveau contre 10,74% chez les garçons. Quasiment les 3/4 des garçons (77,35%) ont atteint le niveau d'instruction secondaire ou plus tandis qu'un peu plus de la moitié (60,68%) des filles ont atteint ce niveau. Ces statistiques montrent d'une part, l'écart qui existe entre la scolarisation des filles et celle des garçons, d'autre part, elles mettent en lumière le problème relatif de la déscolarisation des jeunes filles. Ce qui suppose que des efforts restent à faire pour l'élimination de la discrimination faite aux filles en matière d'éducation.

    Graphique 3.1 : Niveau d'instruction des jeunes selon sexe

    Source : Nos travaux à partir de la base de l'enquête sur la santé sexuelle et reproduction des jeunes en 2004 (ESSRJ)

    b) Religion

    L'analyse des résultats sur la religion relève que la religion tient une place de choix dans la vie des jeunes. En effet un peu plus de 78,1% des jeunes interrogés au cours de cette enquête ont déclaré appartenir à une confession religieuse contre seulement 20% qui disent être sans religion (tableau A3.1).

    Les religions judéo-chrétiennes sont les plus représentées dans notre population, soit 50,8%. Parmi cette population religieux, plus de la moitié des jeunes enquêtés disent être

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 32

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    catholique (61,9%), 33,5% protestant et autres chrétiens (assemblée de dieu, adventiste, harriste...) (4,7%). La religion musulmane est tout aussi représentée, moins de 1/4 des individus de notre population (27,4 %) déclare être de cette religion. Les animistes et les adeptes des autres religions tels que le bouddhisme ne représentent que 0,4 % des personnes enquêtées.

    S'il est avéré que pratiquement tous les jeunes enquêtés sont attachés à une quelconque confession religieuse, la pratique courante de cette religion est en générale timide. Le degré de religiosité des jeunes est mesuré ici par le nombre moyen de participations aux réunions religieuses par mois, y compris les messes et cultes hebdomadaires pour les chrétiens et les grandes prières de vendredi pour les musulmans.

    Les résultats disponibles au tableau 3.1 et qui rendent compte de cette moyenne montrent qu'en général moins de 5 réunions religieuses sont faites par les jeunes dans le mois. Il y ressort aussi que les animistes ont une forte pratique de leur religion car ils tiennent des réunions environ un peu plus de 10 fois en moyenne par mois. Il faut noter également une importante disproportion selon le sexe car sur cette population animiste les filles pratiquantes fréquentent les lieux de culte en moyenne 16 fois par mois contrairement aux garçons qui s'y rendent moins d'une fois le mois. Les jeunes catholiques, protestants et les musulmans semblent aussi peu pratiquants que ceux des autres confessions. Les catholiques et les protestants participent aux activités religieuses en moyenne 3 fois par mois contre une moyenne de 8 à 10 fois pour les autres chrétiens, les animistes et les autres religions. La même tendance se maintient quand on aborde la question selon le sexe avec cependant cette observation que les jeunes musulmanes fréquentent moins souvent la mosquée que les jeunes musulmans.

    Tableau3.1 : Nombre moyen de participations aux réunions religieuses selon le sexe et la religion

    Religion

    sexe

    ensemble

    Effectif

    Garçons

    Filles

    Catholique

    3,13

    2,89

    3,04

    864

    Protestant

    3,89

    3,92

    3,91

    467

    Autres chrétiens

    6,99

    9,39

    8,14

    65

    Musulmans

    3,22

    1,89

    2,42

    753

    Animistes

    1,33

    16

    10,5

    39

    Autres

    1,78

    3,5

    2,09

    12

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 33

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    I.1.3. Etat matrimonial et profession ou occupation au moment de l'enquête

    a) Etat matrimonial

    Les données du tableau A3.1 montrent que la plupart des jeunes enquêtés sont des célibataires. Ces derniers constituent 90,4 % de l'échantillon. Cependant, très peu de jeunes (5,9 %) sont mariés ou vivent en union libre. Seulement 3,8 % sont en rupture d'union, c'est-à-dire divorcé, séparé ou veuf.

    La comparaison entre garçon et fille révèle une entrée plus précoce en union des filles. En effet il apparaît une différence significative entre fille et garçon en ce qui concerne la situation matrimoniale. Pendant que 8,8% des filles vivent maritalement avec un homme, seulement 2,1% des jeunes hommes vivent en union.

    Il est a noté en ce qui concerne les personnes vivant en union que pratiquement 72,2% vivent sous le même toi que leurs épouses ou leurs époux. De plus toutes ces unions sont fortement monogamiques dans 67,4% des cas chez les filles et dans 79,2% chez les garçons. Il faut aussi remarquer que dans la population des mariées on a 18,2% de filles qui vivent en unions polygamiques contre 8,4% chez les garçons.

    b) Profession ou occupation au moment de l'enquête

    La quasi totalité des jeunes de notre échantillon s'occupe (au sens large) si on s'en tient aux résultats du tableau A3.1. 96,1% ont affirmé exercer une activité contre seulement 3,5% qui disent être sans occupation. Les élèves et étudiants sont les plus nombreux, ils représentent près de la moitié (67%) des personnes enquêtés. Le commerce et l'artisanat sont les deux corps de métiers les plus prisés par la population non estudiantine. Ils représentent respectivement 9.4% et 9.8% des jeunes enquêtés alors que les autres types de métiers (employé de bureau, agriculteur...) pris ensemble ne représentent que 9.9% de notre population d'étude.

    Une analyse selon le sexe laisse paraître une différence significative entre fille et garçon au regard de l'occupation. Le commerce est l'affaire des jeunes filles, elles sont représentées à 14% contre seulement 3,4% chez les garçons. Contrairement à cela, les garçons sont relativement plus artisans que les filles on en compte 11,7% contre 8,3% chez les filles.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 34

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    I.2. CONDITION DE VIE DES JEUNES

    Les difficultés économiques, la précarité de l'emploi, le chômage, l'abandon des études, l'éducation sexuelle, l'accès aux informations relatives à la santé de reproduction, les transformations de la structure familiale atteignent de plein fouet les jeunes. Les conditions dans lesquelles les jeunes ont vécu ou vivent au moment de l'enquête peuvent influer considérablement sur leurs attitudes et comportements sexuels vis à vis du VIH/SIDA.

    I.2.1. Education des jeunes en matière de sexualité

    a) Communication entre les jeunes et leur entourage en matière de sexualité

    En général quatre jeunes sur 10 (39.77%) pour besoin d'information sur les préventions contre les grossesses et le VIH/SIDA vont en priorité s'adresser aux personnels médicaux. Contrairement à ce qu'on aurait du s'attendre, le recours aux conseils de la mère (16,28%) est un peu plus important que celui des ami(e)s (12,61%).Bien que les jeunes dans la majorité font appel à une personne pour avoir des informations sur le sujet, il reste encore ceux qui préfèrent rester dans le silence (4,18%) (graphique3.2).

    Graphique3.2 : Répartition (%) des jeunes selon les personnes chez qui ils vont s'adresser en

    priorité pour connaître les méthodes de prévention contre les grossesses non désirées et le
    VIH/SIDA

    Proportion

    40,0%

    20,0%

    30,0%

    10,0%

    0,0%

    4,18%

    7,12%

    16,28%

    1,16%

    8,32%

    0,25%

    12,61%

    1,09%

    5,2%

    4,0%

    39,77%

    Catégorie de personne Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 35

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Selon le sexe, les données du tableau A3.2 indiquent qu'en dépit du fait que les garçons (11,2%) ont recours aux conseils de leur père sur la sexualité par rapport aux filles (4%), il est important de savoir que ces dernières ont l'attention dans le cadre familial que celle qui est prêtée aux garçons. Par exemple, 22,8% des filles s'adressent à leur mère, 1,3% à leur oncle ou tante et 8,7% à leur frère et soeur contre respectivement 7,8%(mère), 0,9%(oncle/tante), 7,9% (frère/soeur) chez les garçons. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les filles sont jugées comme étant des sujets plus vulnérables que les garçons dans les pratiques sexuelles surtout à causes des risques de grossesses qui les guettent

    Par ailleurs les mères, les meilleur(e)s ami(e)s et les enseignants jouent un rôle important dans l'éducation sexuelle des jeunes. En effet (tableau A3.3) en ce qui concerne l'éducation des jeunes sur la prévention des grossesses non désirées, les enquêtés ont déclaré avoir reçu les conseils de respectivement 58,2% des enseignants, 50,2% des meilleurs ami(e)s et de 48,3% des mères contre 29,15% des pères et 23,6% des autres parents. Cette tendance est observée lorsqu'il s'agit de la prévention contre le VIH/SIDA (tableauA3.4).

    Cependant on note une relation de genre en ce qui concerne l'éducation sexuelle des jeunes. En effet les jeunes reçoivent ou vont à la recherche des informations relatives à leur sexualité des personnes de même sexe. Ainsi donc les filles se rapprocheront de leurs mères et leurs soeurs plus que les garçons ; même constat chez les garçons. Par exemple, les proportions du tableauA3.4 donnent 51,2% de filles reçoivent les conseils de leur mère contre 41,6% de garçons ; de même, 40,2% d'elles ont déclaré avoir reçu les conseils de leur soeur contre 32,1% des garçons. La tendance s'inverse quand il s'agit des garçons.

    b) Exposition aux médias et aux questions de santé de reproduction dans les médias

    1) Exposition aux médias

    Depuis une dizaine d'années, L'espace audiovisuel a été libéralisé en Côte-d'Ivoire. De meilleures opportunités s'offrent ainsi à la population de satisfaire ses besoins en communication. Les jeunes en bénéficient également, tout particulièrement ceux des grandes villes telles Bondoukou, Bouaflé et Toumodi.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 36

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    En général près de 90% des jeunes ont accès aux diffusions audiovisuelles contre 6,91% des jeunes qui ne regarde pas de télévision. Comme on devrait s'y attendre la 1ère chaine est celle la plus regardée (environ 9 jeunes sur 10) ceci quelques soient les caractéristiques des jeunes contre 1,78% et 0,25% respectivement pour TV5/canal/autres et TV2. Cependant il faut relever une association significative entre le niveau d'instruction et le choix de la chaine à regarder (tableau A3.5). Parmi les grilles de programmes, il ressort du tableau A3.6 que ce sont les feuilletons et les films qui sont les plus prisés des jeunes (78,02%) suivis des variétés musicales (63,33%) contre seulement 11,32% des jeunes qui s'intéressent aux émissions de santé qui alors sont associées significativement aux tranches d'âges c'est-à-dire que le niveau d'intérêt accordé à ce type d'émission ( émission de santé) croit avec l'âge des enquêtés (7,44%, 11,73%, 12,50%, 14,44% respectivement pour les 12- 14 ans ,15-17 ans, 18-20 ans , 21-24 ans).

    Les choix offerts en matière de stations de radio sont beaucoup plus diversifiés que pour les chaines de télévision. Il convient de noter que la radio est moins suivie que la télévision par les jeunes des 3 villes : 23,94% des jeunes ont déclaré ne pas écouter la radio contre 6,91% des jeunes des 3 localités qui ne regarde pas la télévision. L'intérêt pour la radio augmente significativement avec le niveau d'instruction et l'âge de l'enquêté (tableauA3.7). Tout comme pour la télévision, les principales émissions suivies à la radio ont été répertoriées. Les programmes de divertissement, en particulier les variétés musicales (78,72%) sont celles qui mobilisent les jeunes autours de la radio et sont significativement associés aux sexes des enquêtés (72,59% pour les garçons contre 84,62% chez les filles affirment avoir un intérêt très particulier pour ce type de programme). Le tableauA3.8 indique que bien que le « journal parler » soit le second centre d'intérêt à écouter la radio (31,09%), il existe une différence significative quand on s'intéresse au groupe d'âge et au sexe. L'intérêt varierait selon l'âge (21,26% pour les 12-14 ans contre 37,62% chez les 21-24 ans) et les garçons (40%) sont à l'écoute plus que les filles (22,51%).Signalons aussi que un jeune sur 6(16,07%) affirme écouter les émissions sur la santé ceci étant plus prononcé chez les filles (18,01%) que chez les garçons (14,18%).

    Des trois principaux canaux de diffusion de l'information, la presse est celle pour laquelle les jeunes portent moins d'intérêt un peu plus de trois jeunes sur 7 (47,55%) ne lisent jamais un journal ou un magazine. Les plus assidus, qui lisent la presse ne représente

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 37

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    que 10,36% des jeunes. Au vue l'accès a un journal nécessite une maitrise de la langue française, il est donc naturel que 89,30% des jeunes non scolarisés et 93,3% de ceux des écoles coraniques ne lisent jamais la presse (tableauA3.9).

    2) exposition aux questions de santé de reproduction dans les médias

    L'information sur la santé de reproduction passe simultanément par les trois canaux d'information que sont la télévision, la radio et la presse écrite. Pour mesurer l'exposition des jeunes à ce type d'information, on observe si durant les six mois ayant précédé l'enquête, les différentes questions de santé de reproduction sont parvenues aux jeunes à travers n'importe lequel des canaux ci-dessus mentionnés. Le tableau 3.2 montre que les jeunes sont en général largement touchés par les questions concernant la vie reproductive. Bien que les messages tendant à retarder l'entrée en vie sexuelle active touche un peu plus de la moitié de jeunes (52,95%), il faut dire que l'impact de l'information plutôt que l'accessibilité expliquerait peut-être cette faible proportion en comparaison par rapport aux proportions d'autres rubriques (78,06% pour la nécessité d'utiliser le condom et 89,81% pour le VIH/SIDA). En dépit du fait que toutes les couches de la population de jeunes sont touchées, l'avantage que confèrent l'âge et le niveau d'instruction semble faciliter la diffusion de ce type d'information auprès des jeunes âgés et instruits (tableau 3.2).

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 38

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau3.2 : Répartition(en %) des enquêtés par quelques caractéristiques socio-démogrphiques
    selon l'exposition aux messages relatifs à la santé de la reproduction par le biais de la télévision.

    Caractéristiques socio- démographiques

    Fidélité

    Condoms

    Report du début des rapports

    sexuels

    Abstinence

    VIH/SIDA

    IST

    Effectif

    sexe

     
     
     
     
     
     
     

    masculin

    68,92

    78,38

    53,06

    68,47

    90,99

    72,61

    1110

    féminin

    70,71

    77,81

    52,86

    67,75

    88,90

    69,68

    1451

    groupe d'âge

     
     
     
     
     
     

    12-14

    57,66

    67,83

    43,40

    55,84

    85,74

    58,88

    659

    15-17

    69,68

    77,76

    52,70

    67,25

    89,08

    71,97

    742

    18-20

    76,58

    83,62

    57,76

    75,00

    92,24

    76,29

    696

    21-24

    77,80

    84,70

    59,70

    76,29

    93,10

    78,45

    464

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     

    primaire.

    64,17

    76,74

    45,19

    60,43

    87,97

    63,90

    374

    secondaire

    74,27

    81,60

    57,16

    73,38

    92,00

    76,51

    1788

    supérieur

    90,24

    92,68

    78,05

    90,24

    97,56

    92,68

    41

    école coranique

    53,85

    53,85

    34,62

    46,15

    69,23

    34,62

    26

    aucun

    51,81

    60,54

    37,35

    46,99

    80,72

    49,10

    332

    ville

     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    69,83

    78,02

    52,80

    67,24

    89,55

    70,58

    928

    Bouafle

    76,40

    81,77

    65,42

    76,90

    92,51

    74,91

    801

    Toumodi

    63,82

    74,52

    41,11

    60,46

    87,50

    67,55

    832

    Ensemble

    69,93

    78,06

    52,95

    68,06

    89,81

    70,95

    2561

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    I.2.2. Statut de résidence actuel des jeunes

    Les proportions des jeunes selon les liens les unissant aux autres membres du ménage où ils vivent au moment de l'enquête (tableau A3.10 et Graphique A.2) renseignent que près d'un jeunes sur 3 (31,4 %) vivent avec leur deux parents, 20 % sont soit avec leur père (9,5%), soit avec leur mère (10,5%). Le tiers des jeunes rencontrés vivent avec d'autres parents que leurs parents biologiques (tante, oncle, frère ou soeur) ou avec leurs conjoints. Deux jeunes sur 100 (4%) vivent seuls.

    Par sexe, les filles semblent vivre plus souvent avec leur mère ou avec les deux parents que ne le font les garçons. 33, 7% des filles ont déclaré vivre avec les deux parents contre 28,7 % pour les garçons. Dans cette tendance on note que si 13,4% des filles disent vivre avec leur mère, seul 7% des garçons sont dans cette situation. Contrairement à ce qui précède, les garçons vivent plus avec leur père seul que ne le font les filles. Ils ont déclaré

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 39

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    dans 11% des cas vivre avec leur père seul contre 8,1% des filles. Comme on aurait puis le prévoir, la propension à vivre encore chez l'un ou les deux parents varient avec l'âge. Plus de la moitié (52,55%) des plus jeunes (12-17 ans) de notre échantillons vivent avec au moins un de leur parents légitimes.

    Graphique 3.3: Résidence actuelle des jeunes selon le sexe

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    I.2.3. Prise en charge des besoins des jeunes

    Pour cerner les différentes sources de revenus dont pouvait bénéficié les jeunes de l'enquête, il leur a été demandé de citer les différentes personnes qui assurent habituellement leurs loyers. Les résultats relatifs à cette question sont disponibles au tableau 3.3.

    A l'analyse de ce tableau il ressort que les loyers des jeunes sont supportés par les deux parents dans 15,4 % des cas, par le père seul pour 27,7% d'entre eux et par la mère seule pour 8,5 % des jeunes. Il faut aussi noter de près deux jeunes sur dix (20,5%) ont un loyer payé par les oncles ou tantes.

    Une analyse selon le sexe indique que les jeunes filles reçoivent un peu plus de soutient des deux parents ou de la mère seule que les jeunes garçons. Cette tendance est inversée quand le payement provient du père. En outre on remarque que les jeunes garçons

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 40

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    prennent un peu plus en charge leur loyer que les filles. 5, 1% des garçons ont déclaré prendre en charge leurs loyers contre seulement 1,9% de fille. Signalons que les filles s'occupent davantage du loyer de leur petit ami ou de leurs conjoints que les garçons.

    Que ce soit un des parents seul ou les deux ensembles et aussi les oncles ou tantes, ceux-ci prennent relativement plus en charge le loyer des plus jeunes que celui des plus âgés. En considérant par exemple les modalités "les deux parents" et « oncles/tantes », les proportions diminuent respectivement de 19,7 % et 20,9% (pour les 12-15ans) à respectivement 13,4 % et 12,8% pour les 21-24ans. Cette tendance s'observe relativement aussi pour les 15-17 ans.

    Tableau 3.3 : Répartition (en %) des enquêtés selon la personne qui se charge du loyer des
    enquêtes au moment de l'enquête selon le sexe et les groupes d'âges

     

    les 2
    parents

    pare seul

    mere seule

    oncle/tante

    frere/sceur

    beau-
    frere/belle-
    sceur

    soi-meme

    petit(e)
    ami(e)

    conjoint/pa
    rtenaire

    propriete
    famffiale

    autre

    Total

    sere

    masculin

    14,4

    29,3

    5,8

    21,7

    5,9

    1,5

    5,1

    0

    0,1

    8,1

    8,2

    100

    féminin

    16,2

    26,4

    10,5

    19,6

    4,6

    3,1

    1,9

    0,3

    4,1

    6,5

    6,5

    100

    groupe d'age

    12-14

    19,7

    28,5

    9,5

    20,9

    3,9

    2,4

    ,8

    0

    0

    8,2

    6,1

    100

    15-17

    14,9

    27,2

    7,9

    24,6

    5,0

    1,9

    2,9

     

    0,3

    6,9

    8,4

    100

    18-20

    13,3

    29,5

    8,0

    20,9

    5,4

    2,1

    3,4

    0,3

    3,4

    6,3

    7,5

    100

    21-24

    13,4

    24,6

    8,6

    12,8

    6,9

    3,9

    7,5

    0,6

    7,7

    7,5

    6,3

    100

    Ensemble

    15,4

    27,7

    8,5

    20,5

    5,2

    2,4

    3,3

    ,2

    2,4

    7,2

    7,2

    100

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    II. LES CONNAISSANCES, ATTITUDES EN MATIERE DE VIH/SIDA ET LES
    IST

    Les connaissances des jeunes vis-à-vis du VIH/SIDA devraient dépendre de la connaissance que l'on a de la maladie et de perception que l'on se fait de sa propre vulnérabilité face au risque de l'attraper. C'est ce qui fera l'objet de notre analyse dans cette section.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 41

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    II.1.LES CONNAISSANCES ET PERCEPTIONS DU VIH/SIDA

    II.1.1 Les Connaissances Du VIH/Sida

    La connaissance du VIH/SIDA est mesurée par un la proportion de ceux qui ont déclaré avoir déjà entendu parler de la maladie. A ce propos 99,2% des jeunes affirment avoir entendus parler du VIH/SIDA. Pour ces derniers, on a posé la question : << comment peut-on attraper le SIDA ? >>. A l'issue des réponses, trois indicateurs de transmissions ont attirés notre attention à savoir : la transmission par les rapports sexuels, par le sang, et de la mère à l'enfant.

    Les résultats (tableau A3.11) indiquent quelques soient les caractéristiques des jeunes le niveau de connaissance du VIH/SIDA est relativement importante environ plus de 99%. Dans l'ensemble, le niveau de connaissance des modes de transmission du virus diminue (graphique 3.2) lorsqu'on passe de la transmission par voie sexuelle connue de 83,72% des jeunes à la transmission de la mère à l'enfant que seuls 20,70% connaissent.

    Chacun de ces modes de transmissions sont plus cité par les garçons que par les filles. Par rapport sexuels par exemple, les proportions sont respectivement de 84,93% et 83,72 % pour les garçons et pour les filles.

    En ce qui concerne les groupes d'âge, plus l'âge augmente plus le niveau de connaissance des modes de transmission s'améliore. Ainsi donc si on considère le mode de transmission sang, on contacte que 28,59 des jeunes de 12-14ans ont déclaré connaître le mode de transmission << sang >> contre 39,97% pour ceux de 15-17 ans, 43,34% pour ceux de 18-20 ans et 45,60% pour ceux de 20-24 ans.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 42

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Graphique 3.4 : Niveau de connaissance de transmission au VIH/SIDA des jeunes selon le sexe

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    Cette tendance est maintenue lorsqu'il s'agit du niveau d'instruction des jeunes avec une exception fait pour la transmission par rapports sexuels. En effet 79.74% des jeunes d'aucun niveau ont déclaré connaître cette voie contre 76,57% pour ceux du niveau primaire et 73,08% pour ceux de l'école coranique. Ces derniers paraissent les moins informés des différents modes de transmission du SIDA comparés à ceux qui ont fait l'école formelle.

    La proportion des jeunes qui ont déclaré connaître tous les trois modes de transmissions représente 12,83% de l'échantillon contre 10,58% n'en connaissant aucun (tableau A3.11). L'âge ne semble pas modifier ces rapports pour les deux catégories.

    De manière générale (tableau A3.12), près de 9 jeunes sur 10 (89,78%) admettent qu'on peut attraper le virus du SIDA à la première expérience sexuelle. Cependant malgré les multiples programmes et campagne d'information et de sensibilisation, il reste néanmoins une proportion (11,13%) de jeunes qui approuve l'idée selon laquelle le SIDA est un mythe. Seulement 8 jeunes sur 10 (80,71%) sont d'avis qu'on ne guérit pas du SIDA et un peu plus de 1 jeune sur 7 (14,63%) estime qu'un guérisseur traditionnel peut le traiter.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 43

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Par sexe, les garçons approuvent plus que les filles que le SIDA peut s'attraper au premier rapport sexuel. Par ailleurs, l'acceptation du fait que le sida peut se transmettre au premier rapport sexuel est liée aussi bien à l'âge et au niveau d'instruction atteint.

    II.1.2 Perception du risque personnel l'attraper le VIH/Sida

    Près de 76% des jeunes ayant prisent conscience de l'existence du VIH/SIDA et des conséquences ont changé de comportement en matière de leur activité sexuelle. Ainsi parmi ces derniers 87% contre 23% affirment avoir reportés leur entré en vie sexuel, 53% contre 47% d'entre eux ont pris l'initiative d'utiliser les condoms lors des rapports sexuels. Le plus intéressant est que ces jeunes ont réduire leur risque d'attraper le SIDA (91% contre 19% utilisent les préservatifs avec les partenaires à haut risques et 89,9% contre 10,1% ont limité leur nombre de partenaire sexuel)(tableauA3.13).

    La majorité des jeunes enquêtés estiment faible ou nulle leur chance à eux d'attraper le virus de SIDA. C'est l'avis de 5 jeunes sur 9 (56,47%) tel qu'il se dégage de la lecture du tableau A3.13 alors que 25,44% des jeunes estiment élever leur niveau de risque d'attraper le virus.

    Les garçons sont plus nombreux (57,58%) que les filles (55,62%) à estimer faible ou nulle la probabilité qu'ils contractent le VIH/SIDA. Cette même tendance s'observe au fur et à mesure que l'âge diminue. En effet, le faible risque ou le risque nul d'attraper le SIDA passe de 32,98% chez les jeunes de 12-17ans à 17,28% ans chez ceux de 21-24 ans.

    II.2. LES CONNAISSANCES DES IST

    Il ressort du tableau A3.14 que l'IST la plus connue, à part le sida, est la gonococcie. Près de 9 jeunes sur 10 (92,94%) l'ont citée et une part relativement importante (43.98%) des jeunes connaissent également la syphilis.

    En général, les garçons connaissent mieux ces IST que les filles (graphique 3.5). On ne relève aucune différence sur le niveau de connaissance de la gonococcie entre les groupes d'âge. Tel n'est pas le cas quand il s'agit de la syphilis. Le niveau de connaissance de cette maladie augmente avec l'âge et le niveau d'instruction. Concernant l'âge, les proportions passent de 32,34% à 50,38% du groupe d'âges 12-14 ans à celui de 21-24 ans.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 44

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Graphique 3.5 : Niveau de connaissance des IST autres que le VIH/SIDA chez les jeunes selon le sexe

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    III.LES COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUE ET DE L'UTILISATION DES
    PRESERVATIFS.

    III.1. LES COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUE
    III.1.1. Entrée précoce en vie sexuelle

    Dans l'ensemble (tableauA3.16), 51,1% des jeunes de notre échantillon ont une vie sexuelle active (53,25% des filles contre 50,21% chez les garçons) soit un peu plus d'un jeune sur deux. Parmi les jeunes sexuellement actifs, l'âge moyen au premier rapport sexuel se situe à 18,78 ans et 17,83 ans respectivement pour les garçons et les jeunes filles. En général les enquêtés estiment que l'âge idéal moyen pour avoir le premier rapport sexuel est de 26,21 ans pour les filles et 26,73 ans pour les garçons, environ donc 8 ans plus tard qu'ils doivent avoir effectivement ces rapports. Ces résultats témoignent de la précocité des premiers rapports sexuels chez les enquêtés.

    Cependant, étant donné que les jeunes qui ont au moment de l'enquête déclaré avoir eu des rapports sexuels avant 16 ans, représentent 55,33% de ceux sexuellement actifs, il faut dire que l'entrée en vie sexuelle des jeunes est effectivement précoce (chapitre 2).

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 45

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Le graphique 3.6 ci-dessous indique que dans la population des jeunes entrants en vie sexuelle précoce (avant l'âge de 16 ans), les filles sont les plus représentées significativement avec 61,1% soit 3 filles sur 5 contre 38,08% chez les garçons. Ce phénomène s'observe davantage dans les 3 localités et l'entrée précoce en vie sexuelle varie selon l'âge et le niveau d'instruction (tableau3.4).

    Par niveau d'instruction, l'entrée précoce en vie sexuelle décroit selon qu'on augmente de niveau chez les jeunes. Mais les proportions des jeunes filles sont relativement supérieures à celles des garçons. Par exemple 61,11% des filles sans niveau d'instruction contre 45,10% chez les garçons.

    Graphique 3.6 : Répartition (en %) des jeunes sexuellement actifs au moment de l'enquête selon qu'ils soient entrés en vie sexuels précoce et selon leur sexe.

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 46

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.4: Répartition (en %) des jeunes sexuellement actifs au moment de l'enquête selon qu'ils soient entrés en vie sexuels précoce et selon leurs caractéristiques sociodémographiques.

    Caractéristiques des jeunes

    Masculin

     

    Effectif

    Féminin

    Effectif

    <=16 ans

    >16 ans

    <=16 ans

    >16 ans

    groupe d'âge

     
     
     
     
     

    12-14

    100,00

    0,00

    22

    100,00

    0,00

    26

    15-17

    87,30

    12,70

    126

    89,95

    10,05

    209

    18-20

    47,79

    52,21

    249

    51,88

    48,12

    345

    21-24

    27,08

    72,92

    192

    38,58

    61,42

    254

    avez-vous fréquenté l'école?

     
     
     
     
     
     

    oui

    51,85

    48,15

    540

    59,02

    40,98

    671

    non

    44,90

    55,10

    49

    58,28

    41,72

    163

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     

    primaire.

    45,10

    54,90

    51

    61,11

    38,89

    162

    secondaire

    54,47

    45,53

    459

    59,84

    40,16

    488

    supérieur

    18,18

    81,82

    22

    21,43

    78,57

    14

    école coranique

    37,50

    62,50

    8

    28,57

    71,43

    7

    aucun

    44,90

    55,10

    49

    58,28

    41,72

    163

    ville :

     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    48,29

    51,71

    205

    55,34

    44,66

    253

    Bouafle

    58,00

    42,00

    200

    59,46

    40,54

    296

    Toumodi

    47,28

    52,72

    184

    61,40

    38,60

    285

    Ensemble

    51,27

    48,73

    589

    58,87

    41,13

    834

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    III.1.2. Nombre de partenaire sexuels

    En ce qui concerne le multi partenariat, l'indicateur retenu est le nombre de partenaires sexuels au cours des douze derniers mois précédent l'enquête (chapitre 2). Une variable permettait de mesurer cet indicateur. Il s'agit du nombre de partenaires sexuels depuis le premier rapport. Mais compte tenu du fait que la période de référence n'était pas identique pour tous les enquêtés, nous avons opté pour la première. Ne sont concernés que les individus qui ont entamé leur vie sexuelle. Parmi ces individus, 42,5 % ont déclaré avoir eu deux partenaires ou plus tandis que 50,5 % n'ont eu qu'un seul partenaire et 1,7% n'ont eu aucun partenaire (tableau 3.5).

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 47

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.5: Répartition (en %) des enquêtés par quelques caractéristiques des jeunes et selon le nombre de partenaires depuis les douze derniers mois par rapport au moment de l'enquête.

    Caractéristiques des
    jeunes

    nombre de partenaires

    N

    Masculin*6

    N

    Féminin**

    N

    0

    1

    2 et plus

    NSP

    0

    1

    2 et plus

    NSP

    0

    1

    2 et plus

    NSP

    groupe d'âge

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    12-14

    2

    60,0

    32,0

    6

    50

    4,2

    37,5

    50,0

    8,3

    24

     

    80,8

    15,4

    3,8

    26

    15-17

    0,9

    56,0

    38,4

    4,76

    336

    0,8

    46,5

    45,7

    7,1

    127

    1,0

    61,7

    34,0

    3,3

    209

    18-20

    1,8

    50,0

    43,0

    5,17

    600

    2,8

    38,3

    53,4

    5,5

    253

    1,2

    58,5

    35,4

    4,9

    347

    21-24

    1,3

    46,1

    46,1

    6,49

    447

    1,6

    33,3

    57,8

    7,3

    192

    1,2

    55,7

    37,3

    5,9

    255

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    primaire.

     

    50,7

    42,3

    7,0

    213

     

    35,3

    58,8

    5,9

    51

     

    55,6

    37,0

    7,4

    162

    secondaire

    1,6

    50,9

    42,2

    5,3

    956

    2,4

    40,0

    51,0

    6,7

    465

    0,8

    61,3

    33,8

    4,1

    491

    superieur

    2,8

    44,4

    47,2

    5,6

    36

    4,5

    36,4

    50,0

    9,1

    22

     

    57,1

    42,9

     

    14

    ecole coranique

     

    33,3

    53,3

    13,3

    15

     

    25

    75

     

    8

     

    42,9

    28,6

    28,6

    7

    aucun

    2,3

    50,7

    42,7

    4,2

    213

     

    30

    64

    6

    50

    3,1

    57,1

    36,2

    3,7

    163

    ville

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    1,7

    50,3

    46,6

    1,3

    461

    2,4

    32,7

    63,0

    1,9

    208

    1,2

    64,8

    33,2

    0,8

    253

    Bouaflé

    1,4

    53,4

    34,5

    10,6

    498

    2,0

    44,8

    40,8

    12,4

    201

    1,0

    59,3

    30,3

    9,4

    297

    Toumodi

    1,3

    47,7

    46,8

    4,2

    474

    1,6

    38,0

    55,1

    5,3

    187

    1,0

    54,0

    41,5

    3,5

    287

    Ensemble

    1,47

    50,5

    42,5

    5,5

    1433

    2,0

    38,4

    53,0

    6,5

    596

    1,1

    59,1

    35,0

    4,8

    837

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    Il ressort de l'analyse du tableau ci-dessus que l'activité sexuelle récente (douze mois avant l'enquête) des jeunes est relativement intense : 91,4% des garçons et 94,1% des filles ont eu au moins une relation sexuelle contre une minorité qui affirme au cours de la période de référence ne pas avoir eu de rapport de sexuel (2% de garçons et 1,1% de filles).

    De manière générale, le multiparteneriat augmente avec l'âge aussi bien chez les filles que chez les garçons. Toutefois la proportion de garçons ayant au moins deux partenaires est supérieure à celle des filles (tableau 3.5). Ce comportement sexuel à risque est aussi observé dans les villes. Bondoukou est la ville où les jeunes garçons ont une proportion plus élevée d'avoir eu au moins deux partenaires soit 63% contre 40,8% et 38% respectivement pour Bouaflé et Toumodi. Et lorsque qu'on s'intéresse aux filles, c'est la ville de Toumodi qui occupe le premier rang (41,5%) survie de Bondoukou (33,2%) et 30,3% pour Bouaflé.

    6 Note : (*) maximum=15 (**) maximum=12 NSP : ne sait pas N : Effectifs

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 48

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    III.2. UTILISATION DU CONDOM

    III.2.1. Utilisation passée et utilisation présente du préservatif

    Le niveau d'utilisation du préservatif a été appréhendé au sein de la population d'étude à travers trois questions portant, l'une sur l'utilisation au moins une fois dans sa vie sexuelle, la seconde sur l'utilisation au cours des 12 derniers mois et la troisième sur l'utilisation au cours du dernier rapport sexuel.

    En général, environ 9 jeunes sur 10 (89,9%) affirment avoir utilisé les préservatifs au moins une fois dans leur vie. Seulement 72,9% d'entre eux ont eu recours à l'usage des condoms au cours du dernier rapport sexuel.

    L'utilisation du préservatif varie entre les sous populations des garçons et des filles. Si la quasi totalité des garçons ont eu à faire usage du préservatif au moins une fois dans leur vie (92,59%), les jeunes filles ne sont que 88,02 à l'avoir fait. Chez les jeunes enquêtés, l'usage des condoms augmentent avec le niveau d'instruction et l'âge (exception faite chez les garçons de l'école coranique où la totalité (100%) des jeunes affirme avoir utilisé un condom). Cependant cette utilisation est occasionnelle dans la mesure où son usage au dernier rapport est nettement faible : 78,8%des jeunes garçons et 66,27% des jeunes filles. A Toumodi l'usage des condoms au moins une fois dans sa vie est plus fort dans les sous populations des jeunes (garçons et filles) par rapport autres villes et quand il s'agit de l'usage au dernier rapport sexuel, c'est la ville de Bondoukou qui occupe le premier rang (tableau3.6)

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 49

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.6: Répartition (en %) des jeunes enquêtés par quelques caractéristiques des jeunes selon l'utilisation du préservatif et le sexe.

    Caractéristiques
    des jeunes

    Utilisation du préservatif au moins
    une fois au cours de la sexuelle

    Utilisation du préservatif au dernier
    rapport

    Garçons

    Effectif

    Filles

    Effectif

    Garçons

    Effectif

    Filles

    Effectif

    groupe d'âge

     
     
     
     
     
     
     

    12-14

    58,33

    24

    88

    25

    78,57

    14

    77,27

    22

    15-17

    89,68

    126

    90,43

    209

    80,53

    113

    76,19

    189

    18-20

    95,65

    253

    88,18

    347

    80,5

    241

    66,99

    306

    21-24

    94,76

    191

    85,83

    254

    75,56

    180

    62,84

    218

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     
     

    primaire.

    90,2

    51

    87,58

    161

    76,09

    46

    56,74

    141

    secondaire

    93,74

    463

    93,89

    491

    81,25

    432

    73,97

    461

    supérieur

    95,45

    22

    100

    14

    76,19

    21

    78,57

    14

    école coranique

    100

    8

    42,86

    7

    62,5

    8

    66,67

    3

    aucun

    82

    50

    71,6

    162

    60,98

    41

    59,48

    116

    ville

     
     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    93,72

    207

    86,96

    253

    81,87

    193

    72,73

    220

    Bouafle

    90

    200

    85,42

    295

    75,42

    179

    66,27

    252

    Toumodi

    94,12

    187

    91,64

    287

    78,98

    176

    66,92

    263

    Ensemble

    92,59

    594

    88,02

    835

    78,83

    548

    68,44

    735

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    III.2.2. Utilisation systématique du condom

    On retiendra que l'utilisation des préservatifs n'est pas systématique. Les célibataires n'en ont fait un usage systématique que dans 43,44% des cas chez les garçons et dans 34,39% des cas chez les filles. D'une manière général, les jeunes hommes ont un recours plus systématique au condom plus que les jeunes femmes (42,81% contre 31,38% qui l'on utilisé à chaque fois) et ce quel que soit l'âge, la ville d'enquête et l'état matrimonial. Le recours occasionnel au préservatif l'emporte largement. En effet, dans l'ensemble, parmi les jeunes sexuellement actifs 48,75% des garçons et 58,39% des filles n'y ont recours que de temps en temps (la plupart du temps ou rarement) sans doute lorsque le partenaire l'exige ou tout simplement lorsque les jeunes y pensent. Il semble donc que le risque de transmission du VIH/SIDA et d'autres infections sexuellement transmissibles ne sont pas probablement très bien perçus par les jeunes qui pensent souvent en être à l'abri (tableau 3.7).

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 50

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.7: Répartition (en %) des jeunes enquêtés par quelques caractéristiques des eunes selon la fréquence d'utilisation du préservatif et sexe.

    Caractérisation des
    jeunes

    chaque fois

    la plupart du
    temps

    rarement

    pas du tout

    pas eu de
    rapports
    sexuels

    Total

    G

    F

    G

    F

    G

    F

    G

    F

    G

    F

    G

    F

    groupe d'âge

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    12-14

    35,71

    27,27

    21,43

    50

    7,14

    22,73

    28,57

    0,0

    7,14

     

    14

    22

    15-17

    42,86

    40,74

    35,71

    38,10

    13,39

    13,76

    3,57

    6,35

    4,46

    1,06

    112

    189

    18-20

    45,64

    32,46

    34,44

    33,11

    11,20

    22,62

    2,07

    8,85

    6,64

    2,95

    241

    305

    21-24

    39,56

    22,12

    32,42

    39,63

    20,88

    26,73

    3,85

    8,76

    3,30

    2,76

    182

    217

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    primaire.

    32,61

    24,11

    45,65

    36,17

    17,39

    24,11

    4,35

    14,18

    0,0

    1,42

    46

    141

    secondaire

    45,73

    35,08

    32,56

    38,13

    12,93

    18,30

    2,77

    6,10

    6,00

    2,40

    433

    459

    supérieur

    47,62

    21,43

    23,81

    64,29

    14,29

    14,29

    4,76

    0,0

    9,52

     

    21

    14

    école coranique

    37,50

     

    25,00

    66,67

    12,50

    33,33

    25,00

    0,0

    0,0

     

    8

    3

    aucun

    21,95

    27,59

    39,02

    28,45

    31,71

    31,90

    7,32

    8,62

    0,0

    3,45

    41

    116

    Etat matrimonial

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Union

    30,43

    15,46

    17,39

    22,68

    52,17

    36,08

    0,0

    25,77

    0,0

    0,0

    23

    97

    célibataire

    43,44

    34,39

    34,44

    39,86

    13,11

    18,69

    3,718

    4,586

    5,2838

    2,469

    511

    567

    Séparé, divorcé, veuf.

    40,00

    26,15

    33,33

    32,31

    13,33

    26,15

    6,667

    10,77

    6,6667

    4,615

    15

    65

    ville

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    47,42

    31,51

    28,87

    34,25

    15,46

    26,03

    3,61

    5,94

    4,64

    2,28

    194

    219

    Bouafle

    39,66

    32,27

    37,99

    35,86

    15,64

    19,92

    2,79

    9,56

    3,91

    2,39

    179

    251

    Toumodi

    40,91

    30,42

    34,66

    39,92

    13,07

    19,39

    4,55

    7,98

    6,82

    2,28

    176

    263

    Ensemble

    42,81

    31,38

    33,70

    36,83

    14,75

    21,56

    3,64

    7,91

    5,10

    2,32

    549

    733

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    III.2.3 Raison de la non-utilisation du condom lors du dernier rapport sexuel

    Différentes motivations ont été retenues pour expliquer le fait que certains jeunes n'aient pas utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel. La confiance au partenaire sexuel est, pour les garçons comme pour les filles le principale de cette attitude (40,7% des garçons et 35,1% des filles ont évoqué cette raison).La fidélité au partenaire est aussi l'une des principales explications avancées : 27,4% des garçons et 34,2% des filles l'ont citée. Dans le milieu universitaire les filles (66,67%) sont plus fidèles que les garçons (20%) (Tableau A3.17). La diminution du plaisir est aussi citée par les jeunes (11,4% des filles et 16,8% des garçons l'ont signalé). Il apparait donc que la confiance, la fidélité et la diminution du plaisir expliqueraient à 67,67% des jeunes le refus d'utilisation du préservatif.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 51

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Graphique 3.7 : Répartition (en %) des jeunes sexuellement actifs au moment de l'enquête selon la raison de non utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel et le sexe.

    Source : Nos travaux à partir de la base de ESSRJ 2004

    Selon l'enquête sur la santé sexuelle et de la reproduction chez les jeunes des villes de Toumodi, Bouaflé et Bondoukou, la plupart des jeunes discutent rarement (ou timidement) des questions de santé de reproduction avec les membres de leur famille et leurs partenaires. Cependant les mères, les enseignants et les amies ou camarades jouent un rôle important dans l'éducation sexuelle des jeunes enquêtés. Ces derniers ont une connaissance du sida et des méthodes de transmission, des risques associés à l'activité sexuelle. Toutefois 53,33%d'enquêtés ont précocement contracté leur premier rapport sexuel. Les analyses bivariées effectuées nous ont permis d'identifier au niveau des conditions de vie (antécédents familiaux et entourages) ainsi qu'au niveau des caractéristiques individuelles des enquêtés, les principaux différentielles de chacun de phénomènes précités. Ces analyses effectuées ne nous permettent pas de dire si les variations observées découlent de seules actions des différentes variables qui leur sont associées où à une somme d'effet d'autres variables qui sont en interactions avec elles. De plus, nous ne pouvons juger des contributions des variables que si nous parvenons à les mesurer, tâche qui nous sera facile si nous optons pour une approche multi variée. Ainsi, nous allons essayer au chapitre suivant de recenser les critères de base à retenir pour

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 52

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    mesurer le comportement sexuels à risque chez les jeunes et de déterminer les effets intrinsèques des variables examinées et les contributions de chacune d'elles dans les variations des différents critères de base retenus.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 53

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Chapitre

    DETERMINANTS DES COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUE

    Nous allons mettre en évidence les effets intrinsèques des variables examinées au chapitre précédent, à savoir le cadre dans lequel vie les jeunes et leurs caractéristiques individuelles et les associations qui leurs liés aux variables dépendantes. Rappelons que ces derniers qui caractérisent le comportement sexuel à risques chez les jeunes sont : l'entrée précoce à l'activité sexuelle, le multipartenariat et l'utilisation des préservatifs. Nous allons dans un premier temps énumérer les variables que nous retiendrons pour expliquer les variables explicatives et ensuite en second lieu nous effectuerons des régressions logistiques pour expliquer les comportements sexuels à risque chez les jeunes.

    I. LES VARIABLES INDEPENDANTES ET LES METHODES STATISTIQUES
    D'ANALYSE

    De nos analyses bivariées effectuées au chapitre précédent, nous pouvons dégager les variables susceptibles les différentes variables dépendantes (l'entrée précoce à l'activité sexuelle, le multipartenariat et l'utilisation des préservatifs). Ainsi en plus de l'âge, les variables que nous avons retenus sont récapitulées dans le tableau 4.1.signalons que les conditions de vie est traduite ici par les variables encadrement et éducation sexuelle.

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 54

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 4.1 : Variables explicatives retenues pour les analyses multivariées

    variables

    modalités

    effectifs

    Fréquence(%)

    Sexe

    féminin

    829

    58,46

    masculin

    589

    41,54

    Niveau d'études

    primaire.

    211

    14,88

    secondaire

    945

    66,64

    supérieur

    36

    2,54

    école coranique

    15

    1,06

    aucun

    211

    14,88

    Religion

    catholique

    448

    31,59

    protestant

    239

    16,85

    autres. chrétiens

    28

    1,97

    musulman

    366

    25,81

    animiste

    26

    1,83

    sans religion

    303

    21,37

    autre

    8

    0,56

    Ethnie/Nationalité

    akan

    645

    45,49

    krou

    53

    3,74

    mandé du nord

    243

    17,14

    mandé du sud

    141

    9,94

    gour

    243

    17,14

    étrangers

    85

    5,99

    profession

    étudiants/élèves

    811

    57,19

    petits métiers

    542

    38,22

    sans activités

    65

    4,58

    Etat matrimonial

    Union

    162

    11,42

    célibataire/séparé/divorcé/veuf

    1256

    88,58

    encadrement (lieu de résidence au moment de l'enquête)

    les deux parents

    366

    25,81

    monoparental

    140

    9,87

    frère/soeur

    151

    10,65

    autres parents

    490

    34,56

    seul

    88

    6,21

    petit amie/conjoint

    81

    5,71

    autres

    102

    7,19

    qui s'occupe du loyer

    les deux parents

    186

    13,12

    monoparental

    118

    8,32

    frère/soeur

    79

    5,57

    autres parents

    882

    62,20

    seul

    71

    5,01

    petit ami/conjoint

    70

    4,94

    autres

    12

    0,85

    suit la radio

    non

    273

    19,25

    oui

    1145

    80,75

    suit la télé

    non

    95

    6,70

    oui

    1323

    93,30

    fréquence d'un groupe ou centre

    non

    1070

    75,46

    oui

    347

    24,47

    éducation sexuelle

    personne

    62

    4,37

    parents

    248

    17,49

    autres membre de la famille

    127

    8,96

    amie

    233

    16,43

    enseignant

    49

    3,46

    personnel médical

    611

    43,09

    autres

    88

    6,21

    ville

    Bondoukou

    457

    32,23

    bouaflé

    493

    34,77

    toumodi

    468

    33,00

    Ensemble

     

    1418

    100

    Source : Données de l'enquête ESSRJ

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 55

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Après avoir énumérer les variables explicatives, nous procédés aux régressions logistiques de façon claire pour révéler l'explication des variables dépendantes.

    II. DETERMINATION DES FACTEURS EXPLICATIFS DES COMPORTEMENTS
    SEXUELS A RISQUE CHEZ LES JEUNES.

    Cette section donc le but est déterminé les facteurs du comportement sexuel des jeunes sera organisé autour de trois grands sous sections. Ainsi, la première aura pour objet de chercher les déterminants pouvant expliquer la sexualité précoce chez les jeunes, la seconde section étudiera le cas du multipartenariat (nombre de partenaire sexuelle) et enfin la non utilisation du condom sera abordée dans la dernière section.

    II.1 DETERMINANTS DE L'ENTREE PRECOCE EN ACTIVITE SEXUELLE
    CHEZ LES JEUNES

    Il sera à présent question de cerner les déterminants d'une composante des comportements sexuels des jeunes en milieu urbain, à savoir l'occurrence précocité des premiers rapports sexuels. Ainsi, les principaux variables seraient l'ethnie, les variables relatives au relâchement de moeurs (médias), celles favorisant la rencontre entre les jeunes de sexe opposé (scolarisation et fréquentation des centres ou groupes de jeunes) et enfin les variables relatives au cadre familial au sein duquel les jeunes s'épanouir (éducation sexuelle, encadrement des jeunes c'est-à-dire le lieu où les jeunes vivent au moment de l'enquête).

    Après avoir retiré les valeurs aberrantes de la base, nous avons estimé le modèle globale qui contient tous les variables précitées, et il est ressorti que le modèle est globalement significatif au seuil de 10% excepté les variables telles que l'ethnie, la fréquentation des groupes ou des centres des jeunes, la religion, le fait d'écouter la télé et d'aller à l'école. En outre, les variables éducation sexuelle des jeunes par une autre personne (parents, amies, etc....), le lieu où les jeunes vivent (encadrement) et le sexe expliquent relativement ce comportement sexuel risqué.

    En effet, lorsqu'on analyse l'effet de l'encadrement des jeunes par des tierces personnes sur la variable dépendante, il ressort que par rapport aux jeunes qui vivent les

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 56

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    deux parents, la propension d'avoir une vie sexuelle précoce est significativement plus élevée selon qu'ils soient avec un des parents (OR=1.43) ou qu'ils soient avec des autres parents(OR=1.44) au seuil de 10%.Mais cette tendance est inverse quand il s'agit des frères ou soeurs (OR=0.65) et des petits amis ou conjoints (OR=0.59). Donc il serait important que dans les familles monoparentales, le parent puisse accorder un intérêt particulier à la vie sexuelle de leurs enfants.

    Quand on s'intéresse à l'éducation sexuelle des jeunes par leurs parents ou autres, par rapport aux jeunes qui vont vers les autres parents de la famille autres que leurs parents biologiques pour avoir les informations sur les grossesses non désirées et le VIH/SIDA, propension d'avoir une vie sexuelle précoce est significativement plus élevée (OR=2.36) selon qu'ils obtiennent les information auprès des enseignants peut être parce que une fois que ces jeunes ayant prisent connaissance des risques que peuvent engendrer l'acte sexuel précoce et des dispositions pour s'en prévenir(confiance en soi), sont tentés de le pratiqué soit par simple curiosité ou pour d'autres raisons. En ce qui concerne les personnels médicaux, par rapport à la catégorie de base (éducation sexuelle des jeunes), les conseils que reçoivent les jeunes par ces premiers augmentent de 0.6 fois la propension que ces jeunes entrent précocement en activité sexuelle cela pourrait être dû au fait que le message transmit sur les risques encourus ne sont assez claire pour les plus jeunes (moins de 16 ans). Par ailleurs les autres personnes chez les jeunes obtiennent ces informations ne changent pas leurs décisions de se lancer dans une vie sexuel précoce.

    Comme il fallait s'y attendre les filles ont une propension 0,77 fois plus élevé d'entrée en vie sexuelle précoce que les garçons. Signalons aussi que les diffusions radiophoniques retardent les rapports sexuels précoces chez les jeunes qui sont à l'écoute par rapport à ceux qui ne le sont pas (Tableau B.1).

    Après avoir identifié les facteurs qui sont susceptible d'expliquer l'entrée en vie précoce chez les jeunes, nous allons par la suite déterminer ceux qui pourraient expliquer le multipartenariat.

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    II.2 DETERMINANTS DU MULTIPARTENARIAT CHEZ LES JEUNES

    La présente sous section tentera de juger de la pertinence de l'approche socioculturelle et économique dans l'explication du multipartenariat chez les jeunes enquêtés. Pour expliquer la variable dépendent nous avons parmi les variables susceptible énumère dans la section 1 retenues celles qui agissent significativement sur la variable d'intérêt. Ce qui nous à permis d'expliquer cette variable à l'aide de deux modèles.

    Concernant le premier modèle, il prend en compte les variables telles le sexe, les villes où résident les jeunes, la situation matrimoniale, le niveau d'instruction et l'âge. Ainsi les résultats du Tableau B.2 indiquent que le modèle est globalement significatif au seuil de 10%. Toute fois pris individuellement ces variables ont des effets sur la variable dépendante. En effet, par rapport à la ville de Bondoukou, les jeunes de la ville de Bouaflé ont une propension moins important de se livrer à l'activité sexuelle avec au plus deux partenaires (OR=0.72), l'inverse est contacté lorsqu'il s'agit de la ville de Toumodi car la propension d'avoir plus de deux partenaires est faiblement élevé par rapport à celle de Bondoukou. Ensuite comme il faillait s'y attendre le niveau d'instruction explique le multipartenariat car en plus du fait que par rapport au niveau secondaire (niveau de référence), les jeunes du niveau supérieur ont pratiquement les même comportements en ce qui concerne ce phénomène, force est de constater ce n'est pas le cas quand on fait l'analyse avec les autres niveaux. Par conséquent par rapport au niveau de référence, les jeunes du niveau primaire et sans niveau ont respectivement 1.43 fois et 1.44 fois plus exposés à adopter ce comportement sexuel risqué. Outre le fait que le sexe est un des facteurs pertinents surtout chez les garçons (OR=2.21), l'on observe une présence plus accrue chez les plus âgés (OR=2.034).

    Notre second modèle visant à expliquer le multipartenariat chez les jeunes, prend en compte les variables qui s'illustrent ainsi : celle qui indique la personne qui prend en charge le loyer des jeunes (location), l'occupation des jeunes, l'appartenance à un groupe ou centre des jeunes et le fait que les jeunes soient à l'écoute des diffusions radiophoniques. Les résultats sur les contributions dans l'explication de la variable d'intérêt sont disponibles dans le Tableau B.3. L'analyse de ce tableau montre une significativité globale du second modèle au seuil de 10%. Cette significativité est aussi présente au niveau individuel. En

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    effet en plus du fait que l'appartenance à un groupe ou centre des jeunes et l'écoute de la radio augmente le risque de développer une multipatenariat chez les jeunes enquêtés, la prise en charge du loyer des jeunes explique le fait qu'ils se livrent à une sexualité variée avec plusieurs partenaires. Par rapport à la prise en charge du loyer par les deux parents, les jeunes pour lesquels le loyer est assuré par un seul parent ont une propension moindre à développer la multi partenariat (OR=0.54), il en est de même lorsque ce loyer est assuré par le petit ami ou le conjoint (OR=0.36). Quant aux autres personnes susceptibles de payer la location, il faut dire les jeunes ont le même comportement sexuel que ceux de leurs homologues dont le loyer est assuré par les deux parents.

    Etant donné que le multipartenariat varie selon le lieu, l'âge et la personne qui prend en charge le loyer des jeunes, il importe d'analyser la dernière composante du comportement sexuel que nous avons retenue dans notre étude.

    II.3 DETERMINANTS DE L'UTILISATION DU CONDOM CHEZ LES JEUNES

    L'une des composantes des comportements sexuels chez les jeunes en milieu urbain que nous avons retenues dans notre étude est l'utilisation des préservatifs au cours des rapports sexuels. Après avoir retiré les valeurs pouvant biaisées les interprétations de la base, nous avons estimé le modèle globale qui ne contenait que certains les variables précitées (tableau4.1) significatives au seuil de 10%. Ainsi, les variables telles que l'éducation sexuelle des jeunes par une autre personne (parents, amies, etc....), le niveau d'étude, la religion, l'appartenance à un groupe ou centre de jeunes et les médias jouent un rôle important dans la décision des jeunes vis à vis de la non utilisation des condoms lors des rapports sexuels.

    En effet, par rapport à l'éducation sexuelle que reçoivent les jeunes de leurs deux parents, il faut dire que ces derniers ont une propension élevé d'utiliser les préservatifs que les homologues, qui ne se reçoivent aucune information sur ce sujet (OR=0.23), qui reçoivent celle (éducation sexuelle) des autres parents ou membres de la famille(OR=0.34).De façon général l'éducation sexuelle des jeunes dans le cadre familial restreint améliore la prise de conscience des jeunes en ce qui concerne l'utilisation des préservatifs. Par rapport aux efforts que déploient les deux parents en matière d'éducation sexuelle de leurs enfants on constate plutôt que les jeunes ont tendance à ne pas utiliser les

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    préservatifs à l'issue des différents discutions sur la sexualité qu'ils entretiennent avec leurs camarades, les enseignants, les personnels médicaux et d'autres personnes extra familiales. Ce qui justifieraient peut être le fait que soit le sujet est encore abordé moins clairement, en un langage qui ne s'aurait être appréhender par les jeunes, soit que certains parents et autres ne juge de l'importance d'entamer une discussion ouverte avec les progénitures ou soit par le fait ceux-ci ne maîtrisent pas l'essence même de l'utilisation du préservatif, soit par une volonté manifeste poursuivants des intérêts voilés de la part d'entre-eux qui mettraient la pression sur ces jeunes de ne pas utiliser les condoms (Tableau B.4).

    Il faut dire que le niveau d'étude a une influence conséquente dans l'explication de cette variable dépendante. En effet, par au niveau secondaire des jeunes, ceux qui n'ont aucun niveau ont une propension élevé à ne pas utiliser les condoms (OR=0.26). Il en est de même lorsqu'il s'agit des jeunes du niveau primaire mais à un degré un peu plus moindre que ceux qui n'ont aucun niveau (OR=0.56). Les jeunes des écoles coraniques se situent entre ceux d'aucun niveau et ceux du niveau primaire en ce qui concerne le niveau de non utilisation des condoms par rapport aux jeunes du niveau secondaire.

    Par rapport à la religion protestant, les jeunes de la religion musulman ont une grande propension a ne pas utiliser les préservatifs lors des rapports sexuels (OR=0.44). Quant' à ceux d'autres confessions religieuses, il adopte un même comportement vis-à-vis de l'utilisation du préservatif car tous leurs p.value sont supérieurs à 0.1. Au seuil de 10%, il faut dire que l'appartenance aux centres ou groupes des jeunes, les diffusions radiophoniques et télévisuelles influencent fortement l'utilisation des préservatifs par les jeunes. En effet, le fait d'appartenir à un groupe de jeune augmente de 60% la propension d'utiliser les condoms lors des rapports sexuels, il en est de même avec ceux qui écoutent de la radio (47%) et ceux qui regardent la télévision (16%). Ce qui traduit l'important rôle que jouent ces facteurs en ce qui concerne l'utilisation des condoms dans la lutte contre le VIH/SIDA el les IST.

    Les analyses multi variées que nous venons d'effectuer ont révélé que les raisons pour lesquelles les jeunes adoptent des comportements sexuels à risque dans les villes enquêtées dépends fortement de l'influence des personnes extra-familial et dans

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    certaines mesures de la capacité pour certains d'avoir accès à une source d'information fiables dans un langage simple à comprendre. Un autre facteur non négligeable est la religion, on constate que les jeunes de la religion musulmane qui représente 27.4% de notre population enquêtée, ont tendance à ne pas utiliser les préservatifs lors des rapports sexuels. Bien que le contrôle des parents (biologiques et autres) retarde l'entrée précoce des jeunes en vie sexuelle, tels n'est pas le cas lorsque le contrôle est celui des aînés ou des ami (e)s ou petits amis et les filles sont celles qui sont les plus exposées au phénomène. Ce qui attire notre attention sur la multipartenariat sexuelle dont se livrent les jeunes réside sur le fait que ceux qui ont un loyer assurer par les deux parents ont une propension élevé à développer cette pratique par à leur camarades qui bénéficient règlement du loyer par leurs petits amis ou par un seul de leur parent (ceux qui vivent avec un seul de leur parent). Ce qui est contraire à nos attentes car les jeunes qui vivent seul avec leurs parents ou avec leur petit ami ou ami sont plus aptes à développer cette pratique pour subvenir à leurs besoins. Les medias ont un impact significatif sur le comportement sexuel des jeunes au niveau de l'utilisation des condoms et le retard dans l'entrée en vie sexuel des jeunes. Notons aussi que la ville de Toumodi apparaît comme celle où les jeunes entretiennent les relations sexuelles avec plusieurs partenaires. Elle est suivie par la ville de Bondoukou qui, à son tour est talonnée par la ville de Bouaflé. Ce qui justifierait cette situation serait peut être la porté des campagnes sensibilisations ou de la capacité des jeunes à déchiffrer les messages qui leur sont transmit. Les variables telles que l'âge, le niveau d'instruction, le sexe et les personnes chez les jeunes vivent influencent le comportement sexuel des jeunes. Toutefois, les résultats issus de cette étude mériteraient d'être approfondis dans l'avenir à travers la prise en considération des variables de l'enquête que nous aurions omis de prendre en considération dans notre analyse.

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    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    La présente étude a pour objectif majeur d'analyser les facteurs susceptibles d'expliquer les comportements sexuels à risques chez les jeunes des villes de Toumodi, Bondoukou et Bouaflé afin de mettre à la disposition des décideurs et gestionnaires de programmes des informations adéquates susceptibles de contribuer à la mise en oeuvre des programmes et politiques visant à promouvoir des comportements sexuels sains et responsables chez les jeunes, qui entraîneront sans doute une réduction considérable des conséquences liées à ces pratiques sexuelles risquées. Pour y parvenir on distinguera des objectifs spécifiques :

    · Déterminer s'il existe une liaison entre les conditions de vie des jeunes et leur entrée précoce en vie sexuelle ;

    · Déterminer s'il existe une liaison entre les conditions de vie des jeunes et le pratique multipartenariat ;

    · Déterminer s'il existe une liaison entre les conditions de vie des jeunes et la non utilisation du condom pendant les rapports sexuels ;

    · Déterminer s'il existe une liaison entre les caractéristiques sociodémographiques et les comportements sexuels des jeunes ;

    · Mesurer la connaissance, les attitudes et les comportements des jeunes vis-à-vis des IST et du VIH/SIDA ;

    · Identifier les jeunes possédant des comportements sexuels particuliers et cerner les justifications et les interprétations qu'ils accordent à ce genre d'activité sexuelle.

    Il est important de préciser ici que dans le cadre de notre étude les conditions des vies sont mesurées par les variables exprimant la prise en charge du loyer des jeunes et le degré d ouverture qu'ont les personnes chez ils vont se confier et avoir des informations relatives aux risques liés aux grossesses non désirées, aux VIH/SIDA et IST. Ce degré d'ouverture pourrait traduire le niveau d'instruction de ces confidents par conséquent justifie dans une certaines mesure les conditions vie dans lequel les jeunes vivent.

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    Ainsi, outre le fait que les jeunes ont une connaissance générale sur les conséquences que peuvent entrainer certains comportements sexuels malsains, cela n'a pas apportés un grand changement sur la perception de tous les dangers qui entourent ces pratiques. En effet parmi la population de jeunes enquêtes sexuellement actives (51,1%), 49,59% ont affirmé avoir eu des rapports sexuels avant l'âge de 16 ans, 42,5% affirment avoir eu des relations sexuelles avec plus de deux partenaires et bien que 11,1% ces jeunes affirment avoir déjà utilisés les préservatifs au moins une fois de leur vie, 27,1% l'ont utilisé au cours du dernier rapport sexuel. Cette situation traduit la gravité qui mérite que les décideurs puisse revoir leurs politiques et programmes de santé en vers ces villes. Donc, il serait important qu'on puisse mettre à l'ordre du jour l'éducation sexuelle dans les programmes scolaires, former les professionnelles de sante en ce qui concerne les langages simples, facile à comprendre et qui s'adaptent aux niveaux intellectuels des bénéficiaires de ces informations. En ce qui concerne les diffusions radiophoniques et télévisuelles, il faudra que les spots publicitaires atteignent par sa simplicité toutes les couches sociales et si possible, au niveau des radios locales, les réalisés en des langues locales. Il ne faudra pas seulement vulgariser les l'utilisation des préservatifs, il faudra aussi approcher la frange de la population la plus septique pour expliquer les raisons pratiques de cet usage (musulmans,...).

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    ANNEXE A

    Tableau 3.1 : répartirions(en%) des jeunes de selon leur caractéristiques démographiques

    Caractéristiques des jeunes

    sexe

    yille

    Total

    masculin

    féminin

    Bondou
    kou

    Bouafl
    e

    Toumodi

    age au dernier anniversaire

    12

    8,7

    9,0

    7,4

    9,5

    9,9

    8,9

    13

    7,0

    7,5

    7,7

    7,4

    6,7

    7,3

    14

    9,4

    10,4

    10,7

    9,3

    9,8

    10,0

    15

    10,2

    9,3

    11,4

    9,0

    8,6

    9,7

    16

    10,3

    9,4

    10,4

    11,3

    7,7

    9,8

    17

    8,9

    9,7

    8,4

    9,9

    10,0

    9,4

    18

    9,1

    10,8

    9,8

    9,3

    11,2

    10,1

    19

    9,6

    8,6

    8,4

    10,3

    8,6

    9,1

    20

    9,0

    7,2

    7,2

    7,4

    9,5

    8,0

    21

    4,9

    5,6

    6,6

    5,2

    3,9

    5,3

    22

    4,9

    5,1

    5,3

    4,4

    5,2

    5,0

    23

    4,3

    3,1

    2,9

    3,5

    4,6

    3,6

    24

    3,7

    4,1

    3,9

    3,5

    4,4

    3,9

    Total

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    niveau
    d'instruction

    primaire.

    10,7

    18,0

    10,8

    16,9

    17,4

    14,9

    secondaire

    77,3

    60,7

    70,6

    65,8

    67,1

    67,9

    supérieur

    1,9

    1,2

    1,7

    1,4

    1,4

    1,5

    école coranique

    1,3

    1,0

    1,8

    ,5

    1,0

    1,1

    aucun

    8,7

    19,1

    15,1

    15,5

    13,2

    14,6

    Total

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    religion

    catholique

    29,8

    32,6

    37,6

    20,6

    35,3

    31,4

    protestant

    14,8

    18,6

    10,8

    23,5

    17,4

    17,0

    autre. chrétien

    2,4

    2,3

    2,2

    1,1

    3,7

    2,4

    musulman

    27,2

    27,5

    39,8

    22,7

    18,3

    27,4

    animiste

    1,5

    1,3

    2,1

    ,6

    1,5

    1,4

    sans religion

    23,4

    17,4

    7,1

    31,3

    23,1

    20,0

    autre

    0,8

    0,1

    0,3

    0,2

    0,8

    0,4

    Total

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    situation
    matrimonial

    en union

    2,1

    8,8

    7,3

    5,1

    5,1

    5,9

    célibataire

    96,0

    86,1

    89,3

    92,0

    89,9

    90,4

    veuf (ve)

    0,3

    0,3

    0,4

    0,1

    0,2

    0,3

    divorce(e)

    0,1

    0,6

    0,1

    0,0

    1,1

    0,4

    séparé(e)

    1,6

    4,2

    2,9

    2,7

    3,6

    3,1

    Total

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    occupation
    principale

    étudiants/élèves

    77,5

    59,0

    70,3

    65,5

    64,9

    67,0

    commerçants

    3,4

    14,0

    9,2

    8,8

    10,3

    9,4

    artisans

    11,7

    8,3

    9,4

    10,1

    10,0

    9,8

    employés de bureau

    2,2

    1,8

    1,7

    2,5

    1,7

    2,0

    autres

    1,8

    12,6

    7,7

    9,6

    6,4

    7,9

    sans activités

    3,0

    3,8

    1,7

    2,5

    6,4

    3,5

    non déclarés

    0,3

    0,4

    0,0

    0,9

    0,2

    0,4

    Total

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    100,0

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 67

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.2 : Répartition (%) des enquêtés selon les personnes chez qui ils vont s'adresser en priorité pour connaître les méthodes de prévention contre les grossesses non désirées et le VIH/SIDA et selon quelques caractéristiques des jeunes.

    Caractéristiques
    des jeunes

    Pers
    onne

    père

    mère

    oncle/
    tante

    frère/
    soeur

    beau-frere
    /belle-
    soeur

    meilleur(e)
    ami(e)

    petit(e)
    ami(e)

    autres

    Ense
    ignants

    Personnel medical

    Effectif

    sexe

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    masculin

    3,19

    11,16

    7,80

    0,92

    7,89

    0,17

    12,67

    0,76

    6,29

    6,38

    42,79

    1192

    féminin

    4,94

    4,04

    22,77

    1,35

    8,66

    0,32

    12,57

    1,35

    4,36

    2,18

    37,46

    1559

    groupe d'âge

     

    12-14

    3,76

    11,40

    25,03

    0,70

    10,71

    0,28

    8,62

    0,14

    3,48

    4,31

    31,57

    719

    15-17

    3,40

    6,79

    14,59

    1,51

    8,05

    0,13

    12,96

    1,51

    4,91

    6,04

    40,13

    795

    18-20

    4,83

    5,76

    14,88

    1,07

    7,10

    0,54

    13,94

    0,94

    6,03

    3,35

    41,55

    746

    21-24

    5,09

    3,46

    8,35

    1,43

    7,13

     

    15,89

    2,04

    6,92

    1,22

    48,47

    491

    niveau
    d'instruction

     
     

    primaire.

    5,62

    6,85

    22,49

    1,47

    10,02

    0,24

    14,43

    1,22

    6,11

    2,69

    28,85

    409

    secondaire

    2,73

    7,87

    14,45

    0,96

    6,53

    0,27

    10,87

    1,02

    5,30

    5,14

    44,86

    1868

    supérieur

    2,44

    4,88

    2,44

     

    4,88

     

    12,20

     

    7,32

     

    65,85

    41

    école coranique

    6,45

     

    22,58

     

    3,23

     

    16,13

     

    12,90

     

    38,71

    31

    aucun

    9,45

    4,73

    19,40

    1,99

    15,67

    0,25

    18,66

    1,49

    2,99

    0,75

    24,63

    402

    religion

     

    catholique

    2,43

    9,38

    16,09

    1,04

    5,79

    0,23

    10,19

    0,81

    5,44

    5,21

    43,40

    864

    protestant

    2,36

    5,14

    17,99

    0,64

    7,71

     

    10,06

    1,07

    3,85

    3,43

    47,75

    467

    autre. chrétien

    4,62

    6,15

    27,69

    1,54

    4,62

    1,54

    10,77

     

    3,08

    3,08

    36,92

    65

    musulman

    5,05

    5,44

    12,88

    0,80

    9,16

    0,27

    17,40

    0,93

    5,98

    3,72

    38,38

    753

    animiste

    2,56

    5,13

    10,26

    2,56

    5,13

     

    20,51

    5,13

    12,82

    5,13

    30,77

    39

    sans religion

    7,44

    7,44

    19,06

    2,18

    12,52

    0,36

    11,62

    1,45

    4,17

    3,09

    30,67

    551

    autre

     

    25,00

    8,33

     
     
     

    16,67

    8,33

    25,00

     

    16,67

    12

    Ensemble

    4,18

    7,12

    16,28

    1,16

    8,32

    0,25

    12,61

    1,09

    5,20

    4,00

    39,77

    2751

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 68

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.3 : Répartition (%) des enquêtés selon les personnes chez qui ils ont reçu les conseils sur la prévention contre les grossesses non désirées et selon quelques caractéristiques des jeunes.

    Caractéristiques des
    jeunes

    père

    mère

    frère

    soeur

    autres
    parents

    meilleur
    ami(e)

    enseignant

    autres

    Effectif

    Sexe**

     

    masculin

    34,60

    39,73

    39,22

    29,84

    24,85

    54,02

    68,05

    19,55

    1182

    féminin

    23,68

    54,85

    26,09

    40,27

    22,64

    47,56

    50,62

    19,88

    1537

    groupe d'âge**

     

    12-14

    25,56

    45,15

    27,00

    29,68

    15,19

    27,71

    57,52

    17,52

    712

    15-17

    28,26

    48,72

    33,29

    37,76

    25,51

    52,42

    67,47

    16,98

    782

    18-20

    32,25

    51,63

    35,50

    38,62

    28,05

    62,06

    58,13

    23,99

    738

    21-24

    27,10

    47,02

    30,80

    36,96

    26,08

    62,42

    44,35

    20,98

    487

    niveau
    d'instruction**

     

    primaire.

    23,62

    46,23

    25,13

    33,67

    22,36

    42,46

    23,37

    29,83

    398

    secondaire

    31,77

    51,78

    35,41

    37,08

    24,97

    53,34

    76,86

    15,52

    1857

    supérieur

    21,95

    39,02

    29,27

    34,15

    31,71

    65,85

    80,49

    39,02

    41

    école coranique

    13,79

    24,14

    13,79

    10,34

    3,45

    41,38

    24,14

    29,03

    29

    aucun

    19,29

    36,55

    23,10

    33,50

    19,04

    43,40

    5,58

    26,37

    394

    religion

     

    catholique

    37,08

    56,54

    37,73

    40,54

    31,89

    54,21

    68,46

    19,79

    855

    protestant

    30,87

    57,83

    32,83

    40,43

    27,61

    48,26

    65,22

    19,49

    460

    autre. chrétien

    45,31

    60,94

    45,31

    37,50

    23,44

    42,19

    68,75

    26,15

    64

    musulman

    23,25

    38,04

    26,75

    30,51

    19,76

    54,30

    50,67

    20,85

    744

    animiste

    23,08

    35,90

    20,51

    17,95

    12,82

    38,46

    64,10

    17,95

    39

    sans religion

    18,13

    40,29

    27,29

    32,42

    12,64

    42,31

    44,69

    17,24

    546

    autres

    36,36

    63,64

    54,55

    36,36

    54,55

    63,64

    63,64

    41,67

    11

    Ensemble

    28,43

    48,27

    31,80

    35,74

    23,60

    50,37

    58,20

    19,74

    2719

    **La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 69

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.4 : Répartition (%) des enquêtés selon les personnes chez qui ils ont reçu les conseils sur la prévention contre le VIH/SIDA et selon quelques caractéristiques des jeunes.

    Caractéristiques des
    jeunes

    père

    mère

    frère

    soeur

    autres
    parents

    meilleur
    ami(e)

    enseignant

    autres

    Effectif

    Sexe**

     

    masculin

    35,94

    40,24

    42,97

    32,10

    24,85

    56,95

    69,92

    17,79

    1192

    féminin

    26,26

    51,16

    29,10

    41,61

    21,30

    48,90

    51,55

    19,76

    1559

    groupe d'âge

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    12-14

    29,33

    44,41

    28,39

    31,19

    14,55

    32,03

    60,84

    15,44

    719

    15-17

    30,34

    47,53

    37,42

    39,82

    23,26

    53,86

    69,03

    15,72

    795

    18-20

    32,97

    47,91

    39,30

    39,43

    28,44

    63,26

    57,87

    23,59

    746

    21-24

    28,48

    45,29

    34,84

    39,96

    25,82

    63,32

    44,67

    22,00

    491

    niveau d'instruction

     

    primaire.

    25,25

    44,55

    27,72

    34,90

    19,60

    46,78

    25,25

    25,92

    409

    secondaire

    34,58

    49,49

    38,52

    38,95

    24,95

    54,83

    78,86

    15,74

    1868

    supérieur

    29,27

    41,46

    39,02

    39,02

    31,71

    70,73

    73,17

    36,59

    41

    école coranique

    6,67

    20,00

    16,67

    16,67

    6,67

    40,00

    23,33

    32,26

    31

    aucun

    18,34

    36,43

    27,64

    34,67

    16,58

    45,73

    5,03

    23,63

    402

    religion

     

    catholique

    40,14

    56,03

    39,02

    40,88

    32,64

    54,36

    69,11

    18,98

    864

    protestant

    34,48

    52,37

    39,44

    43,32

    24,57

    51,51

    66,81

    17,99

    467

    autre. chrétien

    39,06

    51,56

    43,75

    37,50

    25,00

    42,19

    71,88

    24,62

    65

    musulman

    23,47

    37,07

    30,13

    32,53

    18,27

    58,13

    50,40

    19,52

    753

    animiste

    20,51

    33,33

    30,77

    20,51

    10,26

    46,15

    71,79

    17,95

    39

    sans religion

    20,80

    39,23

    30,84

    35,04

    12,43

    43,43

    48,18

    17,79

    551

    autre

    45,45

    54,55

    63,64

    45,45

    45,45

    72,73

    72,73

    33,33

    12

    Ensemble

    30,46

    46,42

    35,11

    37,49

    22,84

    52,39

    59,52

    18,90

    2751

    **La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 70

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau3.5 : Répartition des enquêtés selon les types de chaines qu'ils regardent et selon le sexe, le groupe

    d'âge

    Caractéristiques des jeunes

    la 1ère
    chaine

    TV2

    TV5/canal, autres

    chaines

    Ne regarde pas de télévision

    Effectif

    sexe

     

    masculin

    90,77

    0,42

    1,93

    6,88

    1192

    féminin

    91,28

    0,13

    1,67

    6,93

    1559

    groupe d'âge

     
     
     
     
     

    12-14

    89,85

    0,14

    1,67

    8,34

    719

    15-17

    90,94

    0,50

    1,90

    6,70

    795

    18-20

    91,02

    0,27

    2,01

    6,70

    746

    21-24

    93,08

     

    1,43

    5,50

    491

    niveau d'instruction**

     

    primaire.

    89,24

    0,49

    1,71

    8,56

    409

    secondaire

    93,52

    0,27

    1,93

    4,28

    1868

    supérieur

    97,56

     

    2,44

     

    41

    école coranique

    77,42

     

    6,45

    16,13

    31

    aucun

    81,84

     

    0,75

    17,41

    402

    ville

     

    Bondoukou

    90,73

    0,41

    3,36

    5,50

    982

    Bouafle

    89,00

     

    1,81

    9,18

    882

    Toumodi

    93,46

    0,34

     

    6,20

    887

    Ensemble

    91,06

    0,25

    1,78

    6,91

    2751

    **La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Tableau 3.6 : répartition(en %) des enquêtés par quelques caractéristiques socio-démographiques selon leurs émission préférées à la télévision.

    Caractéristiques des
    jeunes

    variétés musicales

    journal parlé

    **

    Débats

    **

    émissions sur la sante

    Feuilleton
    /films

    émissions religieuses

    émissions sportives

    autres

    Effectifs

    sexe

     
     
     
     

    **

    **

     

    **

     
     

    masculin

    56,94**

    60,00

    20,27

    11,35

    66,76

     

    6,22

    31,80

    4,59

    1110

    féminin

    68,23**

    29,91

    11,72

    11,30

    86,63

     

    11,58

    4,76

    2,41

    1451

    groupe d'âge

     
     
     

    **

    **

     

    **

    **

     
     

    12-14

    63,73

    31,71

    6,53

    7,44

    81,94

     

    6,83

    11,38

    3,64

    659

    15-17

    61,59

    39,89

    13,61

    11,73

    80,32

     

    7,95

    15,90

    3,37

    742

    18-20

    64,66

    51,15

    21,12

    12,50

    77,01

     

    10,92

    19,68

    3,45

    696

    21-24

    63,58

    51,51

    22,41

    14,44

    70,26

     

    12,28

    19,83

    2,80

    464

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    primaire.

    69,79

    26,74

    9,36

    10,43

    82,09

     

    6,68

    12,03*

    2,14

    374

    secondaire

    61,80

    50,34

    18,12

    12,02

    77,74

     

    9,45

    18,29*

    3,52

    1788

    supérieur

    63,41

    80,49

    46,34

    24,39

    56,10

     

    29,27

    36,59*

    12,20

    41

    école coranique

    26,92

    15,38

     

    3,85

    65,38

     

    11,54

    11,54*

    15,38

    26

    aucun

    67,17

    18,98

    5,12

    7,53

    78,61

     

    8,43

    9,64*

    1,81

    332

    ville

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    45,37

    49,78

    9,16

    7,11

    74,57

     

    6,14

    11,85

    4,42

    928

    Bouafle

    80,52

    39,83

    22,47

    19,60

    79,65

     

    15,86

    22,97

    2,00

    801

    Toumodi

    66,83

    38,34

    15,63

    8,05

    80,29

     

    6,37

    15,38

    3,49

    832

    Ensemble

    63,33

    42,95

    15,42

    11,32

    78,02

     

    9,25

    16,48

    3,36

    2561

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 71

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    **La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Tableau3.7 : Répartition des enquêtés selon les types de chaines de radios préférées qu'ils reg

     

    radio ci

    fréquence 2

    Rfi

    radio de proximité

    autre
    radio

    n'écoute pas de radio

    Effectif

    Sexe **

     
     
     
     
     
     
     

    masculin

    11,75

    35,18

    4,37

    32,24

    2,52

    13,94

    1191

    féminin

    7,19

    22,79

    0,32

    36,33

    1,80

    31,58

    1558

    groupe d'âge **

     
     
     
     
     
     

    12-14

    9,75

    16,43

    0,56

    35,79

    2,37

    35,10

    718

    15-17

    7,56

    25,94

    1,51

    41,06

    1,89

    22,04

    794

    18-20

    8,71

    36,06

    2,41

    30,97

    2,55

    19,30

    746

    21-24

    11,61

    36,86

    4,68

    27,70

    1,43

    17,72

    491

    niveau
    d'instruction**

     
     
     
     
     

    2749

    primaire.

    6,60

    22,00

    1,47

    30,81

    1,47

    37,65

    409

    secondaire

    9,91

    32,73

    2,30

    36,48

    2,41

    16,18

    1867

    supérieur

    19,51

    43,90

    7,32

    19,51

    4,88

    4,88

    41

    école coranique

    6,45

    16,13

    9,68

    25,81

    3,23

    38,71

    31

    aucun

    7,48

    12,47

    0,50

    31,67

    1,00

    46,88

    401

    ville :

     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    5,30

    24,77

    3,67

    52,70

    0,92

    12,64

    981

    Bouafle

    11,56

    28,68

    0,91

    30,95

    2,95

    24,94

    882

    Toumodi

    11,06

    31,38

    1,47

    18,06

    2,60

    35,44

    886

    ensemble

    9,17

    28,16

    2,07

    34,56

    2,11

    23,94

    2749

    **La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 72

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.8: répartition(en %) des enquêtés par quelques caractéristiques sociodémographiques selon leurs types émission préférées à la radio.

    Caractéristiques des jeunes

    variétés musicales

    journal parle

    émissions politiques

    émissions sur la sante

    feuilleton radio

    émissions religieuses

    émissions sportives

    autres

    Effectifs

    Sexe**

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    masculin

    72,59

    40,00

    17,56

    14,05

    6,44

    11,22

    25,66

    11,80

    1025

    féminin

    84,62

    22,51

    7,50

    18,01

    9,66

    16,51

    4,41

    11,35

    1066

    groupe d'âge

     

    **

    **

    **

     
     

    **

     
     

    12-14

    78,33

    21,46

    8,15

    10,30

    9,44

    8,58

    11,37

    12,45

    466

    15-17

    79,16

    27,79

    8,24

    17,61

    9,21

    14,54

    13,09

    12,60

    619

    18-20

    78,24

    37,54

    15,45

    18,27

    6,48

    16,11

    16,11

    11,79

    602

    21-24

    79,21

    37,62

    19,31

    17,08

    7,18

    15,84

    19,55

    8,66

    404

    niveau d'instruction*

    *

     
     
     
     
     
     
     

    primaire.

    83,53

    24,31

    10,59

    14,51

    6,27

    13,73

    9,80

    9,80

    255

    secondaire

    76,74

    33,23

    12,78

    16,87

    8,37

    14,19

    16,17

    12,01

    1565

    supérieur

    76,92

    56,41

    35,90

    20,51

    7,69

    12,82

    28,21

    7,69

    39

    école coranique

    73,68

    36,84

     
     

    5,26

    10,53

    5,26

    5,26

    19

    aucun

    88,26

    18,31

    8,92

    12,68

    8,45

    12,68

    9,39

    11,74

    213

    ville

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    68,03

    28,24

    8,28

    11,67

    5,37

    12,60

    8,28

    18,32

    857

    Bouafle

    91,09

    32,63

    16,01

    26,59

    12,99

    16,62

    22,36

    4,23

    662

    Toumodi

    80,42

    33,57

    14,51

    10,49

    6,47

    12,76

    15,91

    9,97

    572

    Ensemble

    78,72

    31,09

    12,43

    16,07

    8,08

    13,92

    14,83

    11,57

    2091

    **La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 73

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.9: répartition(en %) des enquêtés par quelques caractéristiques sociodémographiques selon la fréquence de lectures des journaux ou magazines.

    Caractéristiques socio- démographiques des jeunes

    jamais

    chaque jour ou presque

    au moins une fois par

    semaine

    une fois par

    mois

    autres

    NSP

    Effectif

    Sexe**

     
     
     
     
     
     
     

    masculin

    40,02

    13,17

    30,03

    11,66

    4,78

    0,34

    1192

    féminin

    53,30

    8,21

    25,59

    8,72

    3,85

    0,32

    1559

    groupe d'âge**

     
     
     
     
     
     

    12-14

    60,64

    7,51

    19,75

    9,46

    1,81

    0,83

    719

    15-17

    45,79

    9,06

    29,69

    10,19

    5,16

    0,13

    795

    18-20

    41,29

    12,87

    29,49

    10,46

    5,76

    0,13

    746

    21-24

    40,73

    12,83

    32,38

    9,78

    4,07

    0,20

    491

    niveau d'instruction**

     
     
     
     
     
     
     

    primaire.

    68,46

    6,11

    16,63

    5,38

    2,93

    0,49

    409

    secondaire

    34,10

    12,90

    34,96

    12,58

    5,14

    0,32

    1868

    supérieur

    7,32

    19,51

    58,54

    14,63

     
     

    41

    école coranique

    93,55

    3,23

     

    3,23

     
     

    31

    aucun

    89,30

    2,49

    2,99

    2,74

    2,24

    0,25

    402

    ville

     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    42,87

    7,74

    30,45

    16,80

    1,63

    0,51

    982

    Bouafle

    49,66

    13,72

    25,51

    3,63

    7,14

    0,34

    882

    Toumodi

    50,62

    9,92

    26,27

    8,79

    4,28

    0,11

    887

    Ensemble

    47,55

    10,36

    27,52

    10,00

    4,25

    0,33

    2751

    **La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Tableau 3.10 : Répartition (en %) des enquêtés selon la personnes avec qui ils vivent au moment de l'enquête selon le sexe et les groupes d'âges

    Caractéristiques des jeunes

    vivre actuelle

    Total

    les deux
    parents

    père
    seul

    mère

    autres
    parent
    s

    seul(e
    )

    conjoi
    nt(e)

    autres

    sexe

    masculin

    28,7

    11,1

    7,0

    36,2

    5,6

    0,1

    11,4

    1164

    féminin

    33,7

    8,1

    13,4

    32,8

    2,8

    0,4

    8,8

    1413

    groupe
    d'âge

    12-14

    38,1

    7,3

    12,5

    32,6

    1,3

    0

    8,3

    712

    15-17

    28,6

    9,3

    9,3

    37,0

    4,0

    0,4

    11,4

    783

    18-20

    29,7

    10,7

    9,5

    34,8

    3,7

    0,1

    11,5

    684

    21-24

    28,1

    11,6

    11,1

    31,2

    9,8

    0,5

    7,8

    398

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 74

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.11 : Répartition (en %) des enquêtés qui ont déclaré avoir entendu parler du SIDA qui connaissent les modes de transmission du VIH/SIDA selon le sexe et selon quelques caractéristiques s

    Caractéristiques des
    jeunes

    avez-vous entendu parler du VIH/SIDA

    Effectifs

    Modes de transmission du VIH/SIDA

    Connaît tous
    les modes

    Ne connaît
    aucun
    mode

    Effectifs

    Rapports sexuels

    sang

    Mère/enfant

    sexe

     
     
     
     
     
     
     
     

    masculin

    99,33

    1189

    84,93

    42,12

    21,69

    13,84

    9,40

    1180

    féminin

    99,10

    1556

    82,79

    36,49

    19,94

    12,06

    11,48

    1540

    Total

    99,20

    2745

    83,72

    38,93

    20,70

    12,83

    10,58

    2720

    groupe d'âge

     

    12-14

    99,02

    717

    79,15

    28,59

    13,52

    7,51

    15,44

    710

    15-17

    98,61

    793

    84,83

    39,97

    22,37

    13,58

    9,18

    778

    18-20

    99,73

    746

    84,81

    43,34

    25,71

    16,35

    9,12

    743

    21-24

    99,59

    489

    86,91

    45,60

    20,86

    14,05

    7,94

    489

    niveau d'instruction

     

    primaire.

    99,02

    407

    76,54

    23,21

    9,88

    4,89

    18,83

    405

    secondaire

    99,95

    1864

    86,11

    45,92

    25,32

    16,01

    7,23

    1864

    supérieur

    100,00

    41

    90,24

    70,73

    43,90

    34,15

    7,32

    41

    école coranique

    96,77

    31

    73,08

    11,54

    3,85

    3,23

    22,58

    26

    aucun

    96,02

    402

    79,74

    20,05

    8,33

    4,73

    17,16

    384

    religion

     

    catholique

    99,30

    862

    85,88

    44,34

    24,15

    16,67

    8,68

    847

    protestant

    99,78

    465

    86,70

    46,57

    28,11

    19,91

    8,99

    466

    autre. chrétien

    98,46

    65

    81,25

    40,63

    23,44

    12,31

    12,31

    64

    musulman

    99,20

    752

    82,03

    30,00

    12,16

    6,24

    13,01

    740

    animiste

    100,00

    39

    84,62

    28,21

    15,38

    5,13

    7,69

    39

    sans religion

    98,55

    550

    80,11

    36,53

    20,66

    10,53

    11,62

    542

    autres

    100,00

    12

    91,67

    41,67

    16,67

    8,33

    8,33

    12

    Ensemble

    99,20

    2745

    83,72

    38,93

    20,70

    12,83

    10,58

    2720

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 75

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.12 : Répartition (en %) des enquêtés ayant déjà entendu parler du VIH/SIDA selon les préjugés qu'ils ont sur la maladie et selon le sexe et selon quelques caractéristiques socio démographiques .

    Caractéristiques des jeunes

    on peut attraper le SIDA au 1er Rapport

    sexuel

    on ne guérit
    pas du
    VIH/SIDA

    les guérisseurs traditionnels peuvent guérir le VIH/SIDA

    on peut guérir du sida en ayant des RS avec un(e) vierge

    il est possible de savoir qu'une personne a le SIDA

    le VIH/sida est un mythe

    Effectifs

    sexe

     

    masculin

    91,45

    79,85

    14,39

    3,73

    18,81

    11,55

    1177

    féminin

    88,51

    81,36

    14,81

    5,19

    17,21

    10,80

    1537

    groupe d'âge

     

    12-14

    82,37

    79,97

    14,25

    5,22

    18,90

    9,45

    709

    15-17

    91,18

    81,84

    11,89

    3,58

    16,90

    10,51

    780

    18-20

    93,68

    80,91

    15,34

    4,70

    18,82

    12,30

    740

    21-24

    92,39

    79,63

    18,52

    4,94

    16,67

    12,78

    485

    niveau d'instruction

     

    primaire.

    77,61

    75,87

    18,66

    6,22

    17,41

    12,25

    400

    secondaire

    93,67

    81,91

    11,82

    3,38

    16,86

    9,95

    1859

    superieur

    97,56

    95,12

    7,32

     

    14,63

    9,76

    41

    école coranique

    76,67

    66,67

    33,33

    3,33

    20,00

    10,00

    30

    aucun

    83,90

    79,48

    23,38

    9,09

    23,64

    15,89

    384

    Ensemble

    89,78

    80,71

    14,63

    4,56

    17,90

    11,13

    2714

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 76

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.13 : Répartition (en %) des enquêtés ayant déjà entendu parler du VIH/SIDA et ayant changé de comportement selon le type l'altitude prisent vis-à-vis de leur sexualité.

     

    changement de comportement

    Fréquence

    Effectif

     

    oui

    53,90

    1105

    s'abstenir de rapports. sexuels

    non

    46,10

    945

     

    oui

    87,02

    1784

    report de l'entrée en vie sexuelle

    non

    12,98

    266

     

    oui

    53,37

    1094

    utiliser des condoms

    non

    46,63

    956

     

    oui

    91,32

    1872

    utiliser des condoms avec les partenaires à haut risques

    non

    8,68

    178

     

    oui

    69,71

    1429

    limiter rapports sexuels a un partenaire/rester fidèle

    non

    30,29

    621

     

    oui

    89,90

    1843

    limiter nombre de partenaire

    non

    10,10

    207

     

    oui

    94,88

    1945

    éviter les prostituées

    non

    5,12

    105

     

    oui

    97,56

    2000

    éviter relations homosexuelles

    non

    2,44

    50

     

    oui

    99,02

    2030

    éviter d'embrasser

    non

    0,98

    20

     

    oui

    88,73

    1819

     

    non

    10,54

    216

    autre (préciser)

    nsp

    0,73

    15

     

    oui

    98,54

    2020

    nsp

    non

    1,46

    30

    Total

     

    100,00

    2050

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 77

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.14 : Répartition (en %) des enquêtés ayant déjà entendu parler du VIH/SIDA selon le niveau de perception du risque personnel d'attraper le SIDA et selon le sexe et selon quelques caractéristiques socio démographiques

    Caractéristiques des jeunes

    Aucun

    Faible

    Modéré

    Important.

    A le SIDA

    NSP

    Effectifs

    sexe

     

    masculin

    26,76

    30,82

    12,62

    26,76

    0,17

    2,88

    1181

    féminin

    26,32

    29,30

    14,68

    24,43

    0,45

    4,81

    1539

    groupe d'âge

     

    12-14

    39,21

    26,94

    10,30

    17,07

    0,0

    6,49

    709

    15-17

    26,76

    30,47

    14,21

    24,97

    0,26

    3,33

    781

    18-20

    20,16

    30,65

    14,78

    31,05

    0,27

    3,09

    744

    21-24

    17,28

    32,51

    16,67

    29,84

    1,03

    2,67

    486

    niveau d'instruction

     

    primaire.

    30,92

    28,43

    11,22

    20,70

    0,50

    8,23

    401

    secondaire

    25,82

    29,47

    14,33

    27,59

    0,32

    2,47

    1863

    superieur

    14,63

    29,27

    19,51

    36,59

    0,0

    0,0

    41

    école coranique

    33,33

    33,33

    10,00

    20,00

    0,0

    3,33

    30

    aucun

    25,97

    33,77

    13,51

    19,22

    0,26

    7,27

    385

    Ensemble

    26,51

    29,96

    13,79

    25,44

    0,33

    3,97

    2720

    Tableau 3.15: Répartition (en %) des enquêtés ayant déclaré connaitre d'autres IST que le VIH/SIDA selon les types d'IST et selon le sexe et selon quelques caractéristiques socio démographiques

    Caractéristiques des
    jeunes

    syphilis/ vérole

    gonorrhée/
    gonococcie.

    tumeur
    génitale/condylome

    Ecoulement /ulcération

    autres

    Effectifs

    sexe

     

    masculin

    46,93

    93,73

    2,21

    3,56

    8,72

    814

    féminin

    41,50

    92,28

    3,71

    7,11

    6,39

    971

    groupe d'âge

     

    12-14

    32,34

    91,09

    2,31

    3,96

    8,91

    303

    15-17

    40,63

    91,12

    2,96

    3,35

    6,90

    507

    18-20

    48,63

    92,61

    2,92

    6,36

    9,11

    582

    21-24

    50,38

    97,20

    3,82

    8,14

    4,58

    393

    niveau d'instruction

     

    primaire.

    32,99

    93,40

    2,54

    6,60

    6,09

    197

    secondaire

    45,47

    93,12

    3,33

    5,36

    7,46

    1381

    supérieur

    78,95

    97,37

    0,0

    10,53

    13,16

    38

    école coranique

    7,14

    100,00

    0,0

    0,0

    0,0

    14

    aucun

    39,35

    89,03

    1,94

    4,52

    8,39

    155

    Ensemble

    43,98

    92,94

    3,03

    5,49

    7,45

    1785

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 78

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.16: répartition des jeunes selon l'entrée en vie sexuelle, quelques caractéristiques socio-démographiques et selon sexe

    Caractéristiques des jeunes

    Masculin

    Féminin

    oui

    non

    Effectif

    oui

    non

    Effectif

    groupe d'âge

     
     
     
     
     
     

    12-14

    8,08

    91,92

    297

    5,77

    94,23

    416

    15-17

    36,29

    63,71

    350

    47,06

    52,94

    442

    18-20

    77,13

    22,87

    328

    83,21

    16,79

    411

    21-24

    90,57

    9,43

    212

    91,08

    8,92

    269

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     

    primaire.

    40,16

    59,84

    127

    56,88

    43,12

    276

    secondaire

    50,65

    49,35

    918

    51,70

    48,30

    940

    supérieur

    95,65

    4,35

    23

    77,78

    22,22

    18

    ecole coranique

    53,33

    46,67

    15

    43,75

    56,25

    16

    aucun

    48,08

    51,92

    104

    53,82

    46,18

    288

    ville :

     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    44,44

    55,56

    468

    49,41

    50,59

    506

    Bouafle

    55,52

    44,48

    362

    56,78

    43,22

    516

    Toumodi

    52,38

    47,62

    357

    53,49

    46,51

    516

    Etat matrimonial

     
     
     
     
     
     

    en union

    100,00

     

    25

    100,00

     

    137

    célibataire

    48,38

    51,62

    1143

    46,71

    53,29

    1336

    separe(e)

    94,74

    5,26

    19

    89,23

    10,77

    65

    Total

    50,21

    49,79

    1187

    53,25

    46,75

    1538

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 79

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau 3.17: Répartition (en %) des jeunes enquêtés selon la raison de non-utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel, selon quelques caractéristiques sociodémographiques des jeunes et selon le sexe.

    caractéristiques des jeunes

    confiance

    fidele

    veut des enfants

    diminution de plaisir

    partenaire s'oppose

    effet

    sur la
    sante

    autres

    NSP

    Total

    Garçons

    groupe d'âge

     
     
     
     
     
     
     
     

    12-14

    66,67

    33,33

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    3

    15-17

    27,27

    22,73

    4,55

    13,64

    4,55

    4,55

    22,73

    13,64

    22

    18-20

    35,56

    33,33

    8,89

    20,00

    4,44

     

    31,11

    2,22

    45

    21-24

    51,16

    23,26

    6,98

    16,28

    0,0

    2,33

    23,26

     

    43

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     
     
     

    primaire.

    63,64

    27,27

     

    27,3

    0,0

    9,09

    0,0

    0,0

    11

    secondaire

    34,62

    32,05

    6,41

    16,7

    3,84

    1,28

    30,77

    3,84

    78

    supérieur

    60

    20

     

    0,0

    0,0

    0,0

    20

    20

    5

    école coranique

    66,67

    33,33

     

    33,3

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    3

    aucun

    43,75

    6,25

    18,75

    12,5

    0,0

    0,0

    25

     

    16

    ville :

     
     
     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    39,39

    27,27

    9,09

    12,1

    6,061

    0,0

    27,27

    3,03

    33

    Bouafle

    47,73

    38,64

    0,0

    11,4

    0,0

    0,0

    31,82

    4,54

    44

    Toumodi

    33,33

    13,89

    13,88

    27,8

    2,77

    5,55

    16,67

    2,7

    36

    Ensemble

    40,71

    27,43

    7,07

    16,8

    2,65

    1,77

    25,66

    3,53

    113

    Filles

    groupe d'âge

     
     
     
     
     
     
     
     

    12-14

    40

    40

    0,0

    0,0

    40

     

    20

     

    5

    15-17

    31,82

    38,64

    2,27

    9,09

    13,64

     

    18,18

    9,09

    44

    18-20

    41

    34

    12

    12

    14

    2

    16

    6

    100

    21-24

    29,11

    31,65

    17,72

    12,66

    10,13

     

    22,78

    6,33

    79

    niveau d'instruction

     
     
     
     
     
     
     

    primaire.

    40,98

    42,62

    18,03

    9,84

    4,92

    1,64

    18,03

    4,92

    61

    secondaire

    29,91

    28,21

    6,84

    11,97

    15,38

     

    22,22

    8,55

    117

    supérieur

    33,33

    66,67

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    33,33

    3

    école coranique

    100

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    0,0

    1

    aucun

    39,13

    36,96

    17,39

    13,04

    19,57

    2,17

    13,04

    2,17

    46

    ville

     
     
     
     
     
     
     
     

    Bondoukou

    29,31

    48,28

    13,79

    8,62

    13,79

     

    15,52

    3,45

    58

    Bouafle

    35,71

    26,19

    13,10

    11,90

    16,67

    1,19

    21,43

    10,71

    84

    Toumodi

    38,37

    32,56

    9,30

    12,79

    9,30

    1,16

    18,60

    4,65

    86

    Ensemble

    35,09

    34,21

    11,84

    11,40

    13,16

    0,88

    18,86

    6,58

    228

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 80

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    ANNEXE B

    Tableau1 : résultats de l'estimation de l'entrée en vie précoce

    Logistic regression Number of obs = 1330

    LR chi2(14) = 74.08

    Prob > chi2 = 0.0000

    Log likelihood = -875.67342 Pseudo R2 = 0.0406

    precoce |

    -------------+

    Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [90% Conf. Interval]

    ----------------------------------------------------------------

    _Iencadre_2 |

    1.435479

    .3063507

    1.69

    0.090

    1.01052

    2.039149

    _Iencadre_3 |

    .6542859

    .1358302

    -2.04

    0.041

    .4650159

    .9205921

    _Iencadre_4 |

    1.44446

    .2141453

    2.48

    0.013

    1.131882

    1.84336

    _Iencadre_5 |

    1.311929

    .3444939

    1.03

    0.301

    .8517885

    2.020639

    _Iencadre_6 |

    .5917088

    .1548903

    -2.00

    0.045

    .3846928

    .9101271

    _Iencadre_7 |

    .8768231

    .2109996

    -0.55

    0.585

    .5902145

    1.302609

    _Ieducatio_1 |

    1.674309

    .5296805

    1.63

    0.103

    .9950511

    2.817254

    _Ieducatio_3 |

    1.379328

    .3278521

    1.35

    0.176

    .9329825

    2.039207

    _Ieducatio_4 |

    1.34786

    .2646065

    1.52

    0.128

    .9759022

    1.861587

    _Ieducatio_5 |

    3.262632

    1.274384

    3.03

    0.002

    1.7161

    6.202882

    _Ieducatio_6 |

    .8749536

    .1406431

    -0.83

    0.406

    .6716728

    1.139757

    _Ieducatio_7 |

    .9440502

    .2478567

    -0.22

    0.826

    .6129783

    1.453935

    sex |

    .7760164

    .0951775

    -2.07

    0.039

    .6342443

    .9494786

    suitlara |

    .6046853

    .0941018

    -3.23

    0.001

    .4681244

    .7810836

    Tableau2 : résultats de l'estimation du multipartenariat (modèle 1)

    Logistic regression Number of obs = 1266

    LR chi2(12) = 82.63

    Prob > chi2 = 0.0000

    Log likelihood = -828.67166 Pseudo R2 = 0.0475

    claspart |

    -------------+

    Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [90% Conf. Interval]

    ----------------------------------------------------------------

    _Iville_2 |

    .7273165

    .1058842

    -2.19

    0.029

    .5724357

    .9241024

    _Iville_3 |

    1.006772

    .1447593

    0.05

    0.963

    .7947264

    1.275394

    _Ietatmatr_1 |

    2.338893

    .5043267

    3.94

    0.000

    1.640505

    3.334596

    _Ietatmatr_3 |

    2.141324

    .6358346

    2.56

    0.010

    1.313912

    3.489782

    _Inivetude_1 |

    1.43542

    .2546476

    2.04

    0.042

    1.072139

    1.921794

    _Inivetude_3 |

    .9458177

    .3599913

    -0.15

    0.884

    .5057264

    1.768884

    _Inivetude_4 |

    1.79053

    1.146019

    0.91

    0.363

    .6248351

    5.130951

    _Inivetude_5 |

    1.468619

    .2586753

    2.18

    0.029

    1.099226

    1.962147

    _Iageclass_2 |

    1.482479

    .5058967

    1.15

    0.249

    .8456993

    2.59873

    _Iageclass_3 |

    1.703526

    .5659249

    1.60

    0.109

    .9863605

    2.942129

    _Iageclass_4 |

    2.034388

    .6912703

    2.09

    0.037

    1.163329

    3.557665

    sex |

    2.21667

    .2750073

    6.42

    0.000

    1.807492

    2.718477

    81

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien

    Inégalités sociales et comportements sexuels à risque des jeunes en milieu urbain en Côte d'Ivoire

    Tableau3 : résultats de l'estimation du multipartenariat (modèle 2)

    Logistic regression

    Log likelihood = -850.53475

     
     

    Number of obs =

    LR chi2(10) =

    Prob > chi2 =

    Pseudo R2 =

    1269 41.99 0.0000 0.0241

    claspart |

    Odds Ratio

    Std. Err.

    z

    P>|z|

    [95% Conf.

    Interval]

    _Ilocation_2 |

    .5467398

    .1407211

    -2.35

    0.019

    .3301388

    .9054508

    _Ilocation_3 |

    .6756219

    .1994752

    -1.33

    0.184

    .3787819

    1.205086

    _Ilocation_4 |

    .9399101

    .1622381

    -0.36

    0.720

    .6701318

    1.318294

    _Ilocation_5 |

    1.541224

    .4626258

    1.44

    0.150

    .8557811

    2.775678

    _Ilocation_6 |

    .3606715

    .125103

    -2.94

    0.003

    .1827523

    .7118045

    _Ilocation_7 |

    .9085707

    .575151

    -0.15

    0.880

    .2627386

    3.141908

    _Iocc_1 |

    .7523757

    .0971519

    -2.20

    0.028

    .5841466

    .9690534

    _Iocc_3 |

    1.55539

    .4486444

    1.53

    0.126

    .88372

    2.737563

    menbregr |

    1.441759

    .1935197

    2.73

    0.006

    1.108257

    1.875621

    suitlara |

    1.485752

    .237651

    2.48

    0.013

    1.085909

    2.032819

    Tableau4 : résultats de l'estimation de l'utilisation des préservatifs

    Logistic regression Number of obs = 1319

    LR chi2(18) = 111.93

    Prob > chi2 = 0.0000

    Log likelihood = -373.03998 Pseudo R2 = 0.1305

    q710 |

    -------------+

    Odds Ratio Std. Err. z P>|z| [90% Conf. Interval]

    ----------------------------------------------------------------

    _Ieducatio_1 |

    .2378852

    .1137333

    -3.00

    0.003

    .1083516

    .5222755

    _Ieducatio_3 |

    .3493517

    .1546743

    -2.38

    0.018

    .16865

    .723668

    _Ieducatio_4 |

    .3343488

    .1320058

    -2.77

    0.006

    .1746481

    .6400824

    _Ieducatio_5 |

    .3018464

    .1922884

    -1.88

    0.060

    .105856

    .8607092

    _Ieducatio_6 |

    .3682173

    .1376721

    -2.67

    0.008

    .199075

    .6810696

    _Ieducatio_7 |

    .2204218

    .1057674

    -3.15

    0.002

    .1001105

    .4853211

    _Inivetud_1 |

    .5646307

    .1548368

    -2.08

    0.037

    .359642

    .8864589

    _Inivetud_3 |

    1.666366

    1.721985

    0.49

    0.621

    .304492

    9.119367

    _Inivetud_4 |

    .3056167

    .1959045

    -1.85

    0.064

    .1064801

    .8771743

    _Inivetud_5 |

    .2683894

    .0659466

    -5.35

    0.000

    .1791598

    .4020594

    _Ireligion_2 |

    1.076128

    .3901249

    0.20

    0.840

    .592779

    1.953597

    _Ireligion_3 |

    .6318267

    .4975388

    -0.58

    0.560

    .1730113

    2.307392

    _Ireligion_4 |

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    _Ireligion_5 |

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    _Ireligion_6 |

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    suitlara |

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    1.72

    0.085

    1.017972

    2.123174

    Par KOUAME Marius & TCHOUDJA Victorien 82






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand