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La réforme des entreprises publiques congolaises: reengineering ou simple mutation juridique. Cas de la Société Congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT )

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par Walter- Wally NKUY KIMBUNGU
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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Chapitre Premier. LA REFORME : UNE NECESSITE POUR REDYNAMISER LES ENTREPRISES PUBLIQUES CONGOLAISES

Nos vies sont traversées par l'organisation. Celle-ci est soumise à l'incertitude due aux multiples fluctuations de l'environnement du fait que « dans un monde qui change vite, les organisations sont au centre des enjeux de société et elles posent la question du travail, du temps et de l'organisation »19(*) et la communication s'avère un outil intégrateur permettant aux organisations de fédérer et galvaniser les troupes, d'orienter les activités et en cas de réforme ou d'OPA (offre publique d'achat) faire éviter les tensions et réussir l'opération.

« Le monde est devenu un théâtre d'ordre et de désordre. Rien n'est plus figé, tout bouge. A chaque facteur d'espoir et d'optimisme répond un motif d'inquiétude ».20(*) Les incertitudes et risques caractérisant l'environnement des affaires sont d'ordre divers. La globalisation du marché, l'immixtion et l'enchevêtrement des économies les unes des autres, tous ces phénomènes associés au développement exponentiel des technologies sont des principaux facteurs qui conduisent, soit à la transhumance, soit à la remise en cause systématique et radicale des organisations que nous appelons réforme, reengineering.

Les entreprises publiques congolaises, en général, et l'OCPT en particulier, affectées dans leur gestion et leur fonctionnement, n'étant plus à mesure de jouer le rôle pour lequel elles ont été créées ne peuvent que subir ces vagues. La réforme reste alors l'ultime remède. La réforme est formalisée dans « la loi n°08/007 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des entreprises publiques ».21(*)

III.1. Nécessité de redynamiser l'office Congolais des postes et télécommunications (OCPT)

Tout le monde s'accorde à reconnaître que l'OCPT comme toutes les entreprises publiques est sérieusement malade. Tous les efforts placés dans ce secteur se sont évanouis. Depuis longtemps et particulièrement depuis la décennie 80, l'OCPT a évolué vers la faillite et on n'hésite pas à le qualifier de canard boiteux. Ses investissements sont au niveau zéro et la croissance structurelle négative.

A sa création comme entreprise publique à caractère industriel et commercial, dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière, l'OCPT assumait à la fois les fonctions d'exploitation et de réglementation. Il jouissait du monopole dans les secteurs postal, téléphonique, de radiocommunication, de communication par satellite. Comme toutes « les entreprises publiques dans les divers secteurs, il était le seul prestataire. Cette situation n'admettait aucune concurrence » (entretien n°2), soutient un expert du COPIREP.

Paradoxalement, cet arsenal juridique et cette disposition avantageuse, cette position mono polaire du marché n'a pas permis à cette entreprise d'émerger. Ses investissements ont taris et ses services séchés.

On ne dit pas assez, le monopole n'assure pas la meilleure allocation des ressources. Elle bloque la croissance et empêche le développement, c'est-à-dire l'amélioration des conditions de vie de la population. Soucieuse de redynamiser ses structures, l'Etat congolais a mis en oeuvre un véritable plan de restructuration des entreprises publiques, et en corollaire le portefeuille de l'Etat. C'est l'objectif premier du projet compétitivité et développement du secteur privé (PCDSP) supervisé par le comité de pilotage et de réforme des entreprises publiques (COPIREP).

Pour rappel, le fonctionnement de l'OCPT était basé sur le type « planification stratégique » ; un modèle axé sur le style commande-contrôle. La communication a une force verticale. Certes, la planification stratégique fournit la garantie d'un bon pilotage. Cependant, la prise de conscience de la variabilité des états de l'environnement et la difficulté d'anticipation des variations a amené les chercheurs à faire recours au concept du système ouvert, parce que « l'entreprise est pensée comme un organisme influencé par les états de son environnement. La planification stratégique cède la place au management stratégique ».22(*) Celui-ci souligne la nécessité de prendre en compte dans l'approche stratégique les dimensions technologiques, humaines, sociétales, économiques, organisationnelles, politiques... qui entourent les choix. Dans l'approche stratégique, la communication est participative, c'est-à-dire, en dépit des grades et les fonctions différentes, tous les agents ont la même chance de communiquer. Cela permet une bonne intégration, étant que tout le monde se sent considéré. N'oublions pas, dans toute entreprise, ce sont les différents intérêts des agents qui se tiraillent. Faciliter la communication permettrait de fédérer ces divergences, consolider et faire avancer l'organisation, vue le présent contexte d'incertitude.

Si c'était bien la stabilité qui caractérisait l'ordre taylorien et bureaucratique, aujourd'hui pour la majorité d'entreprises, c'est le contraire. La mobilité et l'instabilité prévalent. « L'analyse du fonctionnement des différentes institutions ne peut donc se réduire seulement à la capacité organisationnelle, celle qui consiste à programmer, standardiser et coordonner les tâches ».23(*) Elle doit également prendre en compte la capacité d'innovation, qui consiste à élaborer des nouvelles combinaisons entre les différentes ressources dont dispose l'entreprise pour réagir à des nouvelles contraintes et opportunités.

En effet, comme entreprise, l'OCPT devrait être une véritable unité de production économique ; pourtant, son statu quo laisse à désirer. Ce siècle, dit siècle des TIC ne semble pas encore avoir eu droit de cité, bien qu'oeuvrant dans les TIC. L'extravagance du délabrement de son outil de travail est une bonne passe au vent de la réforme qui ne peut suivre qu'un plan. Le cumul et la conjugaison de plusieurs facteurs négatifs internes et externes, lointains et actuels ont contribué à sa décroissance économique et sociale.

Ainsi, la réforme sous cet angle s'insère dans ce vaste programme des réformes économiques profondes mises en place par le Gouvernement depuis 2001 en vue de redynamiser et remettre en marche l'OCPT. Elle est une nécessité curative, urgente et opportune pour des raisons ci-après :

· La première raison est que pour des motifs divers, l'OCPT dans la plupart des cas, si pas dans sa totalité ne remplit plus le double objectif pour lequel il avait été créé. Il s'agit de :

Ø Assurer et faciliter une bonne liaison téléphonique, télégraphique sur le plan interne et externe. Gérer le secteur des télécommunications.

Ø La contribution au trésor public.

L'OCPT est devenu une charge à la fois pour l'Etat, pour la collectivité et pour l'économie nationale.

· La 2ème raison qui justifie l'urgence de la réforme est le monopole dont jouit dans la plupart des cas l'entreprise publique même quand elle n'est plus efficace.

· La troisième est l'incapacité de l'Etat à mobiliser les ressources suffisantes pour les principaux problèmes auxquels sont confrontées la plupart de nos entreprises.

L'OCPT, caractérisé dans son fonctionnement par un manque des performances technologique, financière, économique et sociale a besoin des ressources que l'Etat est incapable de lui assurer. Dans ce contexte, il n'est pas capable d'assurer le service de qualité que la collectivité attend de lui suite à ce qui suit :

Ø des infrastructures totalement dégradées, délabrées, des outils de production obsolètes et insuffisants ;

Ø l'état des productions en forte régression et insuffisant, une productivité en deçà des normes standard international ;

Ø des équilibres financiers rompus, des endettements hors normes ;

Ø des structures organiques inadéquates et désarticulées, une informatisation embryonnaire

Ø un contrôle interne inefficace si pas inexistant, un personnel pléthorique et moins compétent, accusant des arriérés de salaires allant de 2 à 36 mois, etc.

Les maux rongeant cette entreprise étant connus, le Gouvernement s'est engagé dans la voie des réformes profondes pour introduire une nouvelle politique qu'est la gouvernance d'entreprise. « La gouvernance d'entreprise est devenue un outil essentiel pour améliorer les performances des entreprises ».24(*)

* 19 MUBANGI Bet'ukany, G., La Théorie des Organisations, Notes de Cours L1 SIC, UNIKIN, 2010, inédit.

* 20 BURNIER, R., et MASSEREY, R., «Ordre et désordre dans le monde» in Séminaire de Psychosociologie des organisations, Cahiers Français, n°263, Paris, 2002, p.5.

* 21 ILUNGA ILUNKAMBA, l'esprit de la réforme à travers le nouveau cadre juridique, Kinshasa, COPIREP, juin 2009, p.2

* 22 VON BERTALLANFY, L., Théorie générale des systèmes, Paris, Dunod, 1973

* 23 BURNIER R., MASSEREY R., Op., Cit., p.5

* 24 KIM BETTCHER, E. et MIKRA KRASNIKI, Guide pratique de la REFORME, Washington, CIPE, 2008, p.1

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