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Les caractéristiques morphologiques de français contemporain

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par Erick MASHAKO Manishimwe
Université de Lubumbashi - Gradué en lettres et civilisation françaises 2008
  
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TRAVAIL PRATIQUE D'HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE

Dans le présent travail, nous dégageons les caractéristiques morphologiques du français contemporain. Les lignes qui suivent sont le résultat de nos recherches en bibliothèque.

Par morphologie, nous entendons l'étude de la forme des mots. Cela dit, nous ne traitons nullement ici du sens des mots, mais plutôt de leur forme.

Grâce à l'avènement d'Hugues Capet et à l'extension progressive du domaine royal, ce fut le dialecte de l'Ile-de-France, le francien, puis le français, qui peu à peu détrôna les autres. Le 15 août 1539, l'ordonnance de Villers-Cotterêts, de François Ier, impose le français comme langue administrative officielle. A la même période, la Pléiade, avec Ronsard et Du Bellay, donnait au français la consécration d'une langue littéraire.

Le vocabulaire français se compose de quelques dizaines de milliers de mots sans que l'on puisse déterminer ce nombre avec précision à cause d'une foule de termes techniques ou autres, de néologismes, d'archaïsmes dont on ne peut toujours dire avec certitude qu'ils ont ou non droit de cité dans la langue française.

D'ailleurs le nombre des mots de la langue varie d'un moment à l'autre selon que certains naissent et d'autres meurent, selon que des nouveaux mots apparaissent et des vieux mots tombent en désuétude. Des mots naissent, vivent et meurent, il en est même qui ressuscitent. Les uns sont très résistants et dureront vraisemblablement autant que la langue ; certains n'ont qu'une vie éphémère ; d'autres, au cours de leur vie, ont changé de forme, et non seulement dans la langue parlée, mais même dans la langue écrite. Et il n'y a pas que leur corps (forme) qui se modifie, leur âme (sens) aussi varie.

LES CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN

La langue française contemporaine comprend 10 parties du discours dont 5 sont variables (noms, adjectifs, déterminants, pronoms et verbes) et 5 invariables (adverbe, préposition, conjonction, interjection et les introducteurs).

Les formations françaises sont des innovations dues aux locuteurs français eux-mêmes, ordinairement à partir des mots préexistants, ceux-ci pouvant soit appartenir au fonds primitif, soit être des emprunts, soit encore être eux-mêmes des formations françaises obtenues soit par dérivation, soit par composition, soit par siglaison, soit par troncation, soit par changement de catégorie, soit par suppression de la désinence verbale, soit par transformation de la base en participe présent, soit par transformation de la base en participe passé, soit enfin par création ex nihilo.

I. LE FONDS PRIMITIF

Ce fonds est constitué par des mots de triple origine : latine, celtique, germanique.

Le vocabulaire français fut formé originairement : de mots du latin populaire (comme fonds principal), importés en Gaule par les soldats, les marchands et les magistrats romains ; de mots celtiques (ou gaulois), assez rares, restes de la langue indigène ; de mots étrangers (surtout germaniques) dus aux invasions des Francs, des Normands, etc.

a) Mots d'origine latine : ces mots appartenant soit au latin classique, soit au latin populaire sont extrêmement nombreux. Ils constituent le squelette, l'armature même du français. Ce sont des noms (âme, corps, père, arbre, ciel...) ; des adjectifs qualificatifs (bon, beau, fort, jeune...) ; des adjectifs numéraux, démonstratifs, possessifs ; des verbes (être, avoir, lire, dire...) ; des pronoms personnels, démonstratifs, relatifs, interrogatifs ; et tous les mots invariables.

b) Mots d'origine celtique (gaulois) : mots peu nombreux, moins de cent, (alose, alouette, arpent, bec, braie, char, charrue...). On peut aussi y ajouter les mots repris par les érudits modernes : barde, druide, sylphe, etc.

c) Mots d'origine germanique (ancien allemand) : mots assez nombreux, deux cent quatre-vingts environ, dus à l'invasion franque en Gaule et à l'établissement des dynasties mérovingienne et carolingienne. Ils ont trait surtout à : la guerre ou la chasse (balafre, baudrier, guerre, sénéchal, maréchal, dard, hache, heaume...) ; la navigation ou la pêche (nord, sud, ouest, falaise, havre...) ; la vie rustique (aune, botte, coiffe, cotte, cruche, houe, houseau...) ; la vie officielle (beffroi, échanson, échevin, fief...)

A. L'EMPRUNT LINGUISTIQUE

Au fonds primitif, relativement restreint, se sont alors ajoutés, au cours des siècles, des apports successifs d'éléments nouveaux dus à des causes multiples : politiques et sociales, économiques, littéraires ou scientifiques...

1) Mots empruntés au latin

Formation populaire et formation savante - Doublets Le vocabulaire français emprunté au latin a une double formation :

1° Une formation lente, irréfléchie, anonyme, due à la langue parlée par le peuple, et dite formation populaire :

2° Une formation scientifique, réfléchie, consciente, tirée par les érudits des XIVè, XVè et XVIè siècles des textes écrits, et dite formation savante.

Certains mots d'origine populaire s'éloignant parfois beaucoup du mot étymologique latin, les érudits, surtout à l'époque de la Renaissance, ont tiré de ce mot latin un autre terme. De là, des mots d'apparence différente, mais de même étymologie et de sens voisin, quoique distinct, l'un de formation populaire, l'autre de formation savante : on les appelle des doublets.

Ex : Le latin a donné en forme populaire : en forme savante :

Fragilem frêle fragile

Augustum août auguste

Claviculam cheville clavicule

Cumulare combler cumuler

Examen essaim examen

Hospitale hôtel hôpital

Ministerium métier ministère

Mobilem meuble mobile

Navigare nager naviguer etc.

Officinam usine officine

Porticum porche portique

Sacramentum serment sacrement

N.B. : Pour l'oeil, dans l'écriture, le mot savant semble très rapproché du mot latin qu'il calque pour ainsi dire. Mais pour l'oreille et dans la prononciation, c'est le mot populaire qui reflète le mieux le mot latin, parce que le mot populaire conserve l'accent tonique sur la même syllabe qu'en latin, tandis que le mot savant le déplace souvent. Ainsi le populaire frêle a l'accent tonique sur frê, comme le latin fragilem l'avait sur fra, tandis que le savant fragile a l'accent sur gi.

Notons que beaucoup de mots tirés du latin ont été à peine modifiés dans leur terminaison par les savants. C'est le cas de :

· Noms

en eur (lat. orem) : masc. : acteur, chateur, moniteur, orateur, rhéteur, etc.

fém. : ardeur, chaleur, douleur, ferveur, etc.

en (lat. tatem) : fém. : charité, liberté, piété, vanité, etc.

en ance ou ence (lat. entiam) : fém. : arrogance, confiance, créance, croyance ; éloquence, opulence, patience, science, etc.

en tion(lat. tionem) : fém. : addition, élection, faction, potion, etc.

en ure (lat. uram) : fém. : armature, dictature, nature, peinture, etc.

· Adjectifs

en aire (lat. arium) : agraire, contraire, scolaire, téméraire, etc.

en ain (lat. anum) : humain, romain, urbain, etc.

en eux (lat. osum) : fameux, glorieux, ingénieux, etc.

en if (lat. ivum) : actif, captif, natif, passif, etc.

en ile (lat. ilem) : agile, débile, docile, facile, fertile, etc.

· Verbes

en er (lat. are) : aimer...

Toutefois, un certain nombre des mots latins sont passé tels quels en français : soit des mots simples ( accessit, agenda, album, aquarium, criterium, extra, gratis, interim, maximum, memento, minimum, pensum, quasi, vivat) ; soit des expressions (de visu, intra muros, post-scriptum, vade-mecum, etc.)

2) Mots empruntés au grec

Beaucoup de mots français ont été empruntés au grec : les uns indirectement, c'est-à-dire par l'intermédiaire du latin qui les avait lui-même empruntés (baptême, beurre, blâmer, bourse, chaire, chambre, châsse, évêque, huître, moine...) ; les autres directement, presque calqués sur le mot grec (amnésie, aphone, caractère, cycle, euphémisme, évangile, fantaisie, hécatombe, hégémonie, holocauste, idée, horoscope, hymen, idole, iconoclaste, lycée, musée, nautique, philosophie...)

Par ailleurs, les savants ont enfin soit emprunté directement au grec, soit composé à l'aide de mots grecs une foule de termes scientifiques correspondant au découvertes et aux besoins modernes (anthropophage, autographe, bibliographie, chlore, épitaphe, gastralgie, épizootie, hiérarchie, héliogravure, métamorphose, névralgie, orthopédie, typographe...)

3) Mots empruntés aux langues modernes

A l'allemand moderne : termes militaires (bivouac, cible, fifre, halte, képi, lansquenet, obus, reître, sabre...) ; termes d'institutions, de produits (bourgmestre, burgrave, margrave... ; bock, choucroute, kirsch, vermouth...) ; termes d'usage ou familiers (espiègle, huguenot, loustic, mastoc, trinquer, vampire, vasistas, zinc...)

A l'anglais (depuis le XVIIIe s.) : termes politiques, d'institutions, de moeurs, de technique (baronnet, blackbouler, budget, chèque, club, comité, détective, flirt, gentleman, guinée, hourrah, jury, lord, meeting, mess, pamphlet, quaker, reporter, speech, sterling, verdict, warrant...) ; termes de navigation (brick, cabine, commodore, cotre, dock, flibustier, loch, paquebot, péniche, schooner, sloop, steamer, stopper, tonnage, yacht...) ; termes d'habillement, de mode, de toilette (carrick, cold-cream, dandy, flanelle, macfarlane, modern-style, moire, plaid, redingote, sélect, shake-hand, snob...) ; termes de jeux, de turf, de sports (boston, bridge, crack, dancing, football, forfait, gigue, handicap, jockey, knock-out, partenaire...)

Au néerlandais (hollandais et flamand) : termes de marine et de pêche (amarrer, beaupré, cambuse, digue, dune, foc, matelot, stockfish...) ; termes techniques ou de produits (bitter, brandevin, brodequin, colza, frelater, houblon, vacarme, vilebrequin...).

A l'espagnol (surtout depuis le XVIe s.) : termes d'institutions, de moeurs, d'usages, de produits nationaux (algarade, andalou, boléro, brasero, camarade, camarilla, camériste...) ; termes empruntés à l'espagnol, mais d'origine arabe (abricot, alcade, alcarazas, alcôve, épinard, mosquée...) ; termes empruntés à l'espagnol, mais d'origine américaine exotique (alpage, cacao, condor, goyave, hamac, maïs, nopal...).

Au portugais (mots d'origine européenne, africaine, américaine, asiatique) : acajou, albinos, bambou, banane, pintade, coco

A l'italien (très nombreux mots - un millier environ - empruntés surtout au XVIe s.) : termes d'institutions, de moeurs, de métiers (altesse, artisan, banque, bouffe, bouffon, camerlingue, catafalque, charlatan, loterie, machiavélisme, majordome, sbire, tombola...) ; termes des produits nationaux (cantaloup, céléri, cervelas, sémoule, frangipane, riz...) ; termes de guerre, d'escrime (alerte, artillerie, bombe, bataillon, brigade, camp, canon, colonel, embuscade, espion, escarmouche, sentinelle, pistolet, soldat, solde, fantassin...) ; termes de marine (accoster, boussole, cap, caravelle, frégate, escadre, golfe, pilote, torpille...) ; termes de l'architecture (arabesque, arcade, balcon, façade, coupole, dôme, piédestal, balustrade, corniche...) ; termes de musique (adagio, alto, andante, ariette, arpège, cadence, barcarole, diva, duo, crescendo, contralto, concert, solo, soprano, ténor, trémolo, violon, trille, mandoline, solfège, opéra...) ; termes de théâtre et divertissement (ballet, cantonade, carnaval, casino, fantoche, impressario, intermède, polichinelle, travesti...) ; beaux-arts (aquafortiste, aquarelle, aqua-tinta, caricature, dessin, dessinateur, estampe, filigrane, modèle, stuc, pastel...)

Au hongrois : dolman, hussard, pandour, shako, soutache...

Au slave (russe, polonais) : astrakan, boyard, calèche, cosaque, knout, mazurka, polka, steppe, troïka, tsar...

A l'arabe (en dehors de ceux qui sont venus par l'espagnol) : Allah, alchimie, alcool, alambic, algèbre, calife, café, carat, sirop, razzia, zénith, tabouret, talisman, tambour...)

10° Au turc : aga, bergamote, bey, chacal, colback, kiosque, odalisque, ottoman, yatagan...

11° A l'hébreu : alleluia, amen, chérubin, jubilé, messie, Pâques, sabbat, géhenne, séraphin, éden...)

12° Au persan : azur, babouche, caravane, carquois, divan, douane, châle...

13° Aux langues indochinoises : brahmane, jungle, jute, bonze, aucuba, thé, typhon...

14° Au malais, et aux langues océaniennes : atoll, bambou, kangourou, mangue, orange...

15° A diverses langues d'Afrique : baobab, bamboula, chimpanzé, zèbre, sagaie, macaque...

16° A divers dialectes français :

Ø Provençal (très nombreux) : (- ade ; en prov. - ada) aubade, barricade, charade, brandade, muscade... ; aubergine, bastide, bastille, chavirer, troubadour, cadastre, cadenas, câble...

Ø Normand-picards : bouquet, caillou, caboche, canevas, troquer, ducasse...

Ø Wallon : faille, houille, escarille...

Ø Franco-suisse (Suisse romande, Forez, Bresse...) : avalanche, chalet, glacier, goitreux...

Outre ce procédé, l'emprunt linguistique, il existe plusieurs autres procédés de création lexicale en français. Procédés qui justifient la différence de forme que l'on rencontre dans les mots français. Il s'agit entre autres de : la dérivation, la composition, la réduction (la troncation et l'argot), la siglaison (acronymes...), le changement de nature et les créations ex nihilo (onomatopées) ...

A. LA DÉRIVATION

Les formations résultent aussi de la dérivation, c'est-à-dire de l'ajout d'un affixe (suffixe ou préfixe).

1) La dérivation suffixale

Elle consiste dans l'ajout d'un suffixe à une forme déjà existante, considérée comme radical. Ci-dessous, nous énumérons les principaux suffixes que l'on rencontre dans le français moderne.

1° Principaux suffixes servant à former des noms1(*) :

- ace, asse ( collectif populace, lavasse); - ade (action, collectif ruade, colonnade); - age (action, état lavage, courage) ; - aie (plantation roseraie, bananeraie) ; - ail (instrument gouvernail) ; - aille (collectif, péjoratif canaille, ferraille) ; - ain, - aine ( origine, collectif Romain, vingtaine) ; - aire (profession, agent lapidaire, notaire, moustiquaire) ; - aison, - ssion, - tion, - xion, - ation (action livraison, reflexion, récitation, scission...) ; - ance, - ence (état aisance, concurrence) ; - ande, - ende (résultat offrande, dividende) ; - ard (péjoratif chauffard) ; - as (péjoratif plâtras) ; - at (profession, dignité, action, collectif professorat, doctorat, syndicat...) ; - âtre (péjoratif bellâtre) ; - eau, - elle (diminutif chevreau, ruelle) ; - ceau, - celle (diminutif lionceau, parcelle) ; - é, - ée (contenu, circonscription cuillerée, duché) ; - er, - ier, - ière ( métier, contenant boulanger, plâtrier, soupière) ; - erie (qualité, local étourderie, boulangerie) ; - esse (qualité, marque du féminin rudesse, ânesse) ; - et, - ette (dimunitif jardinet, chaînette) ; - eur, - ateur, -eux, -euse (acteur, qualité laboureur, blancheur, semeuse, calculateur, boiteux) ; - ie (qualité, état maladie) ; - ien (secte, profession, origine stoïcien, pharmacien, Parisien) ; - il (local chenil, fournil) ; - ille, - illon (diminutif faucille, carpillon) ; - in (diminutif tambourin) ; - ine (origine, cause caféine, lustrine) ; - iole (diminutif artériole) ; - is (résultat hachis) ; - ise (qualité sottise) ; - isme (doctrine, profession, état socialisme, journalisme, alcoolisme) ; - iste (qualité, appartenance égoïste, socialiste) ; - ite (maladie otite, bronchite) ; - ité, -té, - itude (qualité parenté, natalité, gratitude) ; - ment (action, résultat bâtiment, déménagement) ; - oir, - oire (instrument, lieu arrosoir, observatoire, baignoire) ; - ois, - oise (appartenance Suédois) ; - on, - ron (diminutif ou péjoratif ourson, laideron) ; - ose (maladie névrose) ; - ot, - otte (diminutif chariot, menotte) ; - son (résultat, collectif trahison, garnison) ; - ule, - cule (diminutif globule, plantule) ; - ure, - ature (action, résultat, état fourniture, droiture, armature).

2° Principaux suffixes servant à former des adjectifs :

Ø Ajoutés à des noms : - able, - ible, - aire, - al, - é, - el, - er, - esque, - eux, - ier, - it, - in, - ique, - u (qualificatifs correspondants  charitable, paisible, légendaire, original, âgé, accidentel, mensonger, grotesque, honteux, princier, craintif, argentin, alcoolique, barbu) ; - ain, - ais, - an, - ien, - in, - ois (origine ou appartenance Américain, Congolais, Persan, Italien, Alpin, Niçois).

Ø Ajoutés à des adjectifs : - et, -elet, -in, -ot (diminutif gentillet, rondelet, blondin, pâlot) ; - ard, - aud, - âtre (péjoratif richard, lourdaud, verdâtre) ; - issime (superlatif richissime).

Ø Ajoutés à des verbes : - able, -ible, -uble (possibilité estimable, fusible, soluble) ; - ard (péjoratif criard) ; - if (sens divers pensif, tardif).

3° Principaux suffixes servant à former des verbes

Ø Suffixes normaux : - er, -ir, - oir, - oyer (manger, parler, appeler, finir, partir, recevoir, vouloir, guerroyer, fourvoyer).

Ø Suffixes avec intercalation de divers éléments : - ailler, - asser, - oter, -ocher (péjoratif criailler, finasser, vivoter, flânocher) ; - eler, - eter, -iller, -iner, -onner (diminutif craqueler, voleter, mordiller, trottiner, chantonner) ; - ifier, - iser (but, tendance unifier, égaliser).

4° Suffixes servant à former des adverbes

- ment (manière richement, gentiment, méchamment) ; - ons, -on (manière marcher à reculons, marcher à tâtons, se tenir à califourchon).

2) La dérivation préfixale

Elle consiste dans l'ajout d'un préfixe à un mot existant déjà considéré comme radical.

1° Principaux préfixes d'origine latine

a-, ac-, ad-, af-, ag-, al-, an-, ap-, ar-, as-, at- (direction, but aborder, accommoder, advenir, affaiblir); a-, ab- (éloignement, séparation, privation abstraction, apathie) ; ante-, anti- (avant antédiluvien, antichambre) ; bene-, bien- (bien bénévole, bienvenue) ; bis-, bi- (deux fois bisaïeul, bipède) ; circum-, circoncis- (autour circumpopulaire, circonférence) ; cis- (en deçà Cisjordanie, cisalpin) ; co-, col-, com-, con-, cor- (avec collègue, compatriote, conjoint, corroborer) ; contra-, contre- (contre contradiction, contrefaçon) ; dis-, di-, des- (contraire discrédit, désarmer) ; en-, em-, ex- (éloignement enlever, exporter) ; en-, em-, im-, in- (dans enchaîner, embrigader, induire, importer) ; entre-, inter- (au milieu de, à moitié, réciprocité entrelacer, international, entrevoir, s'entraider) ; é-, ef-, es-, ex- (hors de effeuiller, expatrier) ; extra- (en dehors de, superlatif extraordinaire, extrafin) ; for-, fau-, four- (hors de forban, faubourg, fourvoyer) ; in-, il-, im-, ir- (négation inactif, illisible, immortel, irréfléchi) ; intra- , intro- (à l'intérieur introduire, intraveineux) ; mal-, mau-, malé-, mé-, mes- (mal maladroit, maussade, malédiction, médire, mésentente) ; mi- (à moitié midi, milieu) ; non- (négation nonchalant, non-lieu) ; outre-, ultra- (au-delà de outrepasser, ultrason) ; ob- (devant objet, oblation, observer) ; par-, per- (à travers, achèvement, au-delà parcourir, perfection) ; pene- (presque pénombre, pénéplaine) ; pré- (devant préposition, préavis) ; pour-, pro- (en avant poursuivre, proposer) ; post-, puis- (après postscolaire, puiné) ; quadri- (quatre quadrilatère) ; re-, r-, ré-, ra- (répétition, retour en arrière, intensité repartir, rentrer, revenir, raffoler) ; sé- (loin de séduire, séparer) ; semi- (à moitié semi-circulaire) ; sous-, sub- (dessous sous-lieutenant, sublunaire) ; sur-, super- (dessus surajouter, superfin) ; supra-, sus- (plus haut supraterrestre, susdit) ; trans-, tre-, tres- (au-delà transatlantique, trépasser, tressaillir) ; tri- (trois tricycle) ; vi-, vice- (à la place de vice-président, vicomte).

2° Principaux préfixes d'origine grecque :

A- (privation apathie, anémie) ; amphi- (autour, double amphithéâtre, amphibie) ; anti- (contre antipathique) ; archi- (supériorité archiprêtre) ; déca- (dix décalitre, décupler) ; di- (deux diptyque) ; dia- (à travers diagramme) ; dynamo- (force dynamomètre, dynamique) ; dys- (difficulté dyspepsie, dysfonctionnement) ; épi- (sur épiderme) ; eu- (agréable, beau, bien euphonie, Eugène) ; hémi- (demi hémisphère) ; hepta- (sept heptamètre) ; hydro- (eau hydravion) ; hyper- (au-dessus, superlatif hyperbole, hypertension) ; hypo- (au-dessous, infériorité hyposulfite, hypotension) ; idéo- (signe, image idéogramme) ; iso- (égal isotropes) ; meta- (après, changement métaphore, métamorphose, métaphysique, métabolisme) ; mètre- (mesure métronome) ; pan-, panto- (tout panthéon, pandémie) ; para- (à côté, contre paraphrase, parapluie, paratonnerre) ; péd- (enfant pédagogie) ; péri- (autour période, périmètre) ;  poly- (nombreux polyandrie) ; syn-, sym- (avec synchronisme, sympathie) ; télé- (au loin télévision).

3) La dérivation parasynthétique.

Il s'agit de l'ajout simultané d'un préfixe et d'un suffixe à un mot considéré comme radical.

Ex : enorgueillir, atterrir, embarquer, emplacement, enjoué, expectant, concordance, accordeur, confiance.

B. LA COMPOSITION

La composition consiste à la création d'un nouveau mot par la juxtaposition de deux mots préexistants déjà dans la langue.

1) La formation des noms par composition

Elle se fait de plusieurs manières qui sont :

1) La combinaison par coordination de deux mots existant dans la langue (un peintre-tapissier ; un boy-chauffeur) ;

2) La combinaison de deux noms existant dans la langue dont l'un est apposé à l'autre (un choux-fleur) ;

3) La combinaison de deux noms dont le deuxième est complément du premier, introduit ou non par une préposition (un timbre-poste ; un thé-citron ; une pause-café) ;

4) La combinaison d'un nom et d'un adjectif (épithète), l'ordre de la combinaison pouvant être inversé (un coffre-fort ; une basse-cour) ;

5) La combinaison d'un nom et d'un adverbe complément, l'adverbe occupant la première position (l'avant-garde) ;

6) La combinaison associant un nom sous-entendu, complété par un autre nom ou un infinitif, introduit par une préposition (un pourboire ; un surhomme) ;

7) La combinaison associant un nom sous-entendu, complété par un nom non introduit par une préposition, lequel est déterminé par un adjectif ou un autre mot (un casque-bleu) ;

8) La combinaison associant un nom sous-entendu et un énoncé rapporté (un sauve-qui-peut) ;

9) La combinaison associant un infinitif substantivé, suivi d'un complément, l'ordre de ces deux mots pouvant être inversé (le savoir-faire, le bien-être) ;

10) La combinaison associant un nom désignant l'argent mais sous-entendu, un verbe et un complément d'objet ou un complément circonstanciel (un portefeuille, un porte-plume, un réveille-matin, un vaurien) ;

11) La combinaison associant un nom agent ou patient mais sous-entendu, un verbe et un autre verbe accordé au premier (un pousse-pousse, un va-et-vient) ;

2) La formation des adjectifs par composition

Elle se fait également selon plusieurs manières, qui sont :

1) La combinaison de deux adjectifs en rapport de « coordination » (sourd-muet) ;

2) La combinaison d'un adjectif complété par un adverbe (avant-coureur) ;

3) La combinaison associant un adjectif sous-entendu et un nom introduit par une préposition (à la page, avant-dernier) ;

4) La combinaison associant un adverbe complément et un participe présent ou passé (clairsemé, clairvoyant, court-vêtu, dernier-né)

3) La formation des verbes par composition

Elle se fait selon les manières que voici :

1) La combinaison associant un verbe et un nom complément, employé sans article (avoir raison) ;

2) La combinaison associant un nom complément et un verbe, le tout écrit en un seul mot (colporter ; maintenir ; saupoudrer) ;

3) La combinaison associant un verbe et un adjectif (avoir froid)

4) La combinaison associant le morphème grammatical « en » et un verbe (s'en aller, s'enfuir, en venir à).

Il convient de signaler que le langage scientifique compose ces mots savants par recomposition. C'est le procédé qui consiste à combiner certains mots ou radicaux empruntés au grec ou au latin. Il convient de noter qu'il existe en français plus de mots formés à l'aide des mots et radicaux grecs que ceux formés à l'aide des mots et radicaux latins. Ces radicaux gréco-latins peuvent aussi se combiner avec des mots ou radicaux français. On aura alors les formes suivantes : grec - grec ; grec - latin ; latin - grec ; latin - latin ; grec - français ; latin - français.

Notons également que deux voyelles épenthétiques apparaissent dans les termes composés pour assurer la liaison entre les composants (éléments constitutifs). Il s'agit des voyelles : - i, pour les mots où intervient des éléments latins; - o, pour les mots où interviennent des éléments grecs. C'est ce que nous pouvons constater ci-dessous.

Principaux mots latins ou grecs employés tantôt comme suffixes, tantôt comme préfixes pour former des mots nouveaux.

· Mots latins : - cide (tuer suicide, homicide) ; - cole, - culteur, - culture (cultiver agricole, sylviculture, viticulteur) ; - fère (porter calorifère, vociférer) ; - fier, - fique (rendre, faire pétrifier, maléfique) ; - fuge (fuite calorifique, centrifuge) ; - pare (engendrer ovipare, vivipare) ; - vore (manger insectivore, budgétivore).

· Mots grecs : aéro- (air aérophagie) ; anthropo- (homme anthropologie) ; archéo- (ancien archéologie) ; auto- (de soi-même autoclave) ; baro- (pesanteur baromètre) ; biblio- (livre bibliothèque) ; bio- (vie biographie) ; céphalo- (tête céphalopode) ; chromo- (couleur chromosome) ; chrono- (temps chronologie) ; crypto- (caché cryptographie) ; cyclo- (cercle cyclostome) ; dactylo- (doigt dactylographie) ; gastro- (estomac gastrologie) ; géo- (terre géographie) ; hecto- (cent hectomètre) ; hélio- (soleil héliographie) ; litho- (pierre lithographie) ; micro- (petit microscope) ; miso- (haine misogyne) ; mono- (seul monocle) ; néo- (nouveau néologisme) ; névro- (nerf névropathe) ; ortho- (droit orthopédie) ; paléo- (ancien paléontologue) ; philo- (qui aime philosophie) ; podo- (pied podomètre) ; pseudo- (faux pseudonyme) ; pyro- (feu pyromane) ; théo- (dieu théogonie) ; typo- (caractère typologie) ; xéno- (étranger xénophobie) ; zoo- (animal zoologie) ; - algie (souffrance céphalgie, névralgie) ; - anthrope (homme sinanthrope, pithécanthrope) ; - bie (vie amphibie) ; - céphale (cynocéphale) ; - chromo (couleur multichrome) ; - chrono (temps isochrone) ; - crate, - cratie (gouvernement démocrate, théocratie) ; - cycle (cercle tricycle) ; - dactylo (doigt ptérodactyle) ; - gastro (estomac épigastre) ; - gène (qui produit oxygène, endogène) ; - gramme (lettre épigramme, diagramme) ; - graphie (action d'écrire orthographie, dactylographie) ; - hélio (soleil périhélie) ; - litho (pierre aérolithe) ; - logo, -logie, -logue (discours, étude sociologie, cardiologue) ; - manie, -mane (folie monomanie, mégalomane) ; - mètre (mesure chronomètre) ; - nome (règle astronome) ; - oïde (qui a la forme de ovoïde) ; - pathie, - pathe (souffrance sympathie, névropathe) ; - pédie (qui a trait à l'enfance logopédie) ; - phage (qui mange nécrophage) ; - phile (qui aime anglophile) ; - phobe (qui craint xénophobe) ; - phono (voix, son téléphone) ; - ptère (aile hémiptère) ; - scope (action de voir télescope, hélioscope) ; - technie (art, science pyrotechnie) ; - thérapie (traitement, soins psychothérapie) ; - tomie (action de couper anatomie).

C. LA TRONCATION

Certains mots français sont obtenus à partir des anciens mots par la suppression d'un ou de plusieurs syllabes.

a) Aphérèse : lorsque ce sont les initiales des mots qui sont supprimées (tension pour désigner l'hypertension ou l'hypotension).

b) Syncope : lorsque ce sont les syllabes du milieu qui tombent (Lubumbashi > L'shi ; Johannesburg > Jo'burg.

c) Apocope : lorsque ce sont les dernières syllabes du mot qui tombent. (Professeur > prof. ; Faculté >fac.)

D. LA SIGLAISON

Certains mots français sont obtenus par une abréviation composée, dans la mesure où il est constitué de plusieurs abréviations.

On distingue :

a) la siglaison lettrique : lorsque le sigle est constitué de plusieurs lettres chacune représentant un mot. Les sigles lettriques se repartissent en deux catégories :

§ les sigles lettriques alphabétiques : ce sont les sigles dont les lettres constitutives se prononcent séparément et conformément à l'alphabet. Ceux-ci s'écrivent avec des points abréviatifs (S.N.C.C. ; A.M.P. ; R.D.C.)

§ les sigles lettriques syllabiques ou acronymes : sont des sigles dont les lettres forment des syllabes et donc dont les lettres constituent des mots ordinaires. Ceux-ci ne s'écrivent pas avec des points abréviatifs (SIC, ONU ).

b) la siglaison syllabique : lorsque le sigle est construit à l'aide des syllabes (UNILU ; MIDEMA).

c) la siglaison mixte : on construit le sigle en mélangeant les lettres et les syllabes (SNEL, LIPAMU).

d) la siglaison partielle : on associe les abréviations et les mots entiers (GECAMINES).

e) la siglaison associant les abréviations et les chiffres (B12).

E. LE TÉLESCOPAGE

C'est le procédé de création lexicale par lequel on obtient un mot nouveau à partir de deux mots existant déjà dans la langue en associant la partie initiale du premier mot et la partie finale du dernier mot (Information automatique > informatique ; automobile omnibus > autobus). Ces mots ainsi obtenus sont appelés « mot-valise ».

F. LE CHANGEMENT DE CATÉGORIE

Certains mots français sont obtenu par changement de catégorie (Rire > un rire ; manger > le manger).

G. LA SUPPRESSION DE LA DESINENCE VERBALE ;

D'autres mots français sont obtenus par la suppression de la désinence verbale (Pardonner > le pardon ; recourir > le recours).

H. LA TRANSFORMATION DE LA BASE EN PARTICIPE PRÉSENT

Il en est aussi des mots français qui sont formés grâce à la transformation de la base en participe présent (Fabriquer > fabricant ; mendier > mendiant ; calmer > calmant).

I. LA TRANSFORMATION DE LA BASE EN PARTICIPE PASSÉ.

Une partie des mots français sont ainsi formé (Armer > une armée ; poursuivre > une poursuite ; conduire > une conduite).

J. LES ONOMATOPÉES OU CREATION EX NIHILO

Certains mots français enfin sont des « créations pures ». Ils ne proviennent d'aucune autre langue. Ils sont obtenus pour la plupart en essayant d'imiter la chose que l'on désigne (tic-tac ; cocorico ; S.O.S ; perlimpinpin...)

Ce sont là, de manière succincte, les caractéristiques morphologiques du français contemporain. Les procédés de création lexicale énumérés ci-dessus caractérisent, mais pas d'une manière exclusive, les formations françaises. Toutefois, il sied de signaler que nous n'avons pas été exhaustif dans la présentation des caractéristiques morphologiques du français contemporain. Et ce, par souci d'être synthétique. Signalons en passant que les noms, les déterminants et les adjectifs, en français, varient en genre et en nombre tandis que les pronoms peuvent varier tantôt en genre et en nombre seulement pour certains d'entre eux (possessif, démonstratif...), tantôt en genre, en personne et en nombre. Ce dernier cas est propre aux pronoms personnels. Les verbes, quant à eux, varient seulement en nombre et en personne).

K. BIBLIOGRAPHIE

La réalisation de ce travail a été rendu possible grâce aux ouvrages ci-après :

1) GOOSSE, A., Le Bon usage, 14è éd., Gembloux, Duculot, 2008.

2) NOUVELLE ENCYCLOPÉDIE AUTODIDACTIQUE QUILLET, Comité d'universitaires (éd.), Paris, Librairie Aristide Quillet, 1965.

* 1 Nous allons présenter ces suffixes sous cette ordre : suffixes (sens général exemple)






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus