WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude comparée de la gestion de l'eau dans deux communes frontalières: Saint- Julien-en- Genevois( France ) et Bernex ( Suisse )

( Télécharger le fichier original )
par Marcellin FAGLA
Université de Lausanne  - Master de géographie orientation études urbaines 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2. L'évolution du cadre légal en Suisse

66

En Suisse, toutes les politiques actuelles de l'eau reposent sur la Loi fédérale sur la protection

67

des eaux (RS, 814.20) du 24 janvier 1991, (LEaux), qui a remplacé deux autres lois : la Loi sur la protection des eaux contre la pollution (LPEP) de 1955 et celle de 1971.

La structure fédérale de la Suisse influence toutes ses politiques, notamment celles de l'eau. La Confédération a une souveraineté sur toutes les eaux et jouent le rôle de surveillant quant à la mise en oeuvre des politiques publiques fédérales liées à l'eau. Par contre, les cantons et les communes gardent toute leur autonomie par rapport à la Confédération, surtout en matière de propriété des eaux et d'approvisionnement en eau potable. Cette autonomie fait que l'application de la politique fédérale varie d'un canton à l'autre et est fonction des conditions locales. Les communes ont la possibilité de se regrouper pour assurer certains services comme les stations de potabilisation (cas de Lausanne par exemple) et l'assainissement (cas de Genève par exemple).

Le Code civil de 1912 en ses articles 664 et 704 distingue les eaux publiques des eaux privées respectivement. Les eaux publiques englobent les eaux de surface (lacs et cours d'eau), les glaciers et les névés ; « l'Etat en règle alors les droits de disposition et d'usage par l'octroi d'autorisations (manifestations sportives) de patentes (pêche) ou de concessions (droit exclusif d'usage de la ressource contre paiement d'une redevance) » (Reynard et al. 2000 : 39).

Les eaux privées quant à elles regroupent les sources et les eaux souterraines ; ces dernières font partie intégrante des fonds sous lesquels elles sont situées et leur propriété est acquise avec l'acquisition des sols.

Toutefois, il existe des exceptions comme dans le canton de Glaris où les eaux de surface sont considérées comme des eaux privées ; de même, dans le canton du Valais, le cours d'eau de la Raspille est en propriété privée. Toutes les eaux de source, non plus, ne sont pas considérées comme des eaux privées ; on peut citer entre autres : les sources de tête de cours d'eau, les sources jaillissant d'un glacier ou d'un terrain impropre à la culture, les grandes sources ou nappes souterraines d'intérêt général. Avec la limitation des droits d'usage sur les eaux, le transfert progressif des processus décisionnels relatifs aux eaux privées de la sphère privée vers la sphère publique et l'intérêt général primant, « aujourd'hui, les eaux souterraines sont généralement considérées comme des eaux publiques » ( Reynard et al. 2000 : 43).

Selon Reynard et al. (2000), entre 1870 et 2000, le système régulatif sur l'eau peut être résumé en trois étapes comme suit :

- 1874-1912 : souveraineté de la Confédération sur les eaux publiques ; les principaux acteurs en cette étape sont l'Etat (Confédération et cantons), les propriétaires (cantons, communes

68

et propriétaires privés), appropriateurs (consortages, aménagistes, hydroélectriciens), usagers finaux (populations riveraines, industries, services industriels, consommateurs d'eau potable et d'électricité).

- 1912-1953 : adoption du code civil et distinction entre eaux publiques et privées, puis transfert progressif des droits de disposition dans la sphère publique ; ici, on retrouve à peu de chose près les mêmes acteurs que précédemment.

- 1953-2000 : limitation progressive des droits d'usage pour préserver les eaux sur les plans qualitatif et quantitatif ; à cette étape un nouveau groupe d'acteurs apparaît : ce sont les groupes de pression limités à la communauté scientifique, les environnementalistes et protecteurs du patrimoine qui ont à coeur la protection du paysage et qui réussissent à s'opposer à des projets hydrauliques néfastes à l'environnement.

Pour conclure, nous pouvons dire qu'en Suisse, il n'existe pas de loi unifiée qui régule la gestion de l'eau à l'échelle des bassins hydrographiques comme c'est le cas pour la France. Ici, les cantons sont l'échelon de base de gestion de l'eau.

En France, on note une multiplicité d'acteurs intervenant à quatre niveaux d'échelle différents, ce qui crée des problèmes de coordination dans la mise en oeuvre des politiques de gestion de l'eau.

Pour ce qui est de l'approvisionnement en eau potable et assainissement, l'unité spatiale de gestion est la commune dans les deux cas. La législation suisse laisse une certaine autonomie aux autorités locales qui peuvent opter pour un système de gestion selon les conditions locales ; cette gestion est moins dirigiste en Suisse où on parle du rôle de la Confédération en termes de « surveillance » alors qu'en France, on parle du rôle de l'Etat en termes de « contrôle et de sanction via la police des eaux ». L'intercommunalité est présente et encouragée dans les deux cas d'étude.

Par contre, le mode de gestion varie fortement : en Suisse la gestion publique municipale en régie est le mode exclusif alors qu'en France, la gestion par délégation domine.

Le prix de l'eau varie grandement entre ces deux pays ainsi que le taux de renouvellement des infrastructures. Ce prix est plus bas en Suisse. La Suisse renouvelle plus rapidement son réseau par rapport à la France.

69

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire