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La mécanique statistique des membranes biologiques confinées

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par Khalid EL HASNAOUI
Faculté des sciences Ben M'Sik Casablanca - Thèse de doctorat  2011
  

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Centre d'Etudes Doctorales Sciences et Applications

Faculté des Sciences Ben M'Sik Casablanca

THESE

Présentée pour l'obtention du

DOCTORAT

Par : Khalid EL HASNAOUI

Titre de la thèse : La Mécanique Statistique des Membranes Biologiques Confinées

Formation Doctorale : Physique & Applications (PA)

Laboratoire Physique des Polymères et Phénomènes Critiques (LPPPC) Membres du Jury :

Pr. H. Ridouane Faculté des Sciences Ben M'Sik Président

Pr. N. Benayad Faculté des Sciences Ain Chock Rapporteur

Pr. A; Derouiche Faculté des Sciences Ben M'Sik Rapporteur

Pr. M. Rahmoune EST, Meknès, Maroc Rapporteur

Pr. A. Rahmani Faculté des Sciences, Meknès Examinateur

Pr. M. Benhamou Faculté des Sciences Ben M'Sik Encadrant

Pr. M. Chahid Faculté des Sciences Ben M'Sik Co-Encadrant

Date de soutenance : Samedi 15 octobre 2011 à 10 heures Lieu : Salle 18

Centre d'Etudes Doctorales Sciences et Applications

Université Hassan II-Mohammedia-Casablanca, Faculté des Sciences Ben M'sik, BP 7955 Casablanca.

Tél. 05 22 70 46 71-75 Fax. 05 22 70 46 75, E-mail : secretariat.cedfsb@yahoo.fr, secretariat.cedfsb@univh2m.ac.ma

Remerciements

Le travail de recherche présenté dans cette thèse a été effectué au sein du Laboratoire de Physique des Polymères et Phénomènes Critiques (LPPPC), de la faculté des Sciences Ben M'sik de Casablanca, Sous la direction de Monsieur le Professeur Mabrouk BENHAMOU.

J'exprime ma profonde gratitude et ma reconnaissance au Professeur M. Benhamou, le Directeur de (LPPPC) pour m'avoir accueilli au sein de son laboratoire et pour l'aide précieuse qu'il m'a apportée. Je le remercie également pour m'avoir encadré, pour ses conseils, son soutien, sa disponibilité et surtout pour ses qualités humaines.

Le Professeur M. Chahid a contribué à l'encadrement de ce travail et participé à son élaboration, je le remercie chaleureusement pour l'intérêt qu'il a apporté à mon travail et pour sa disponibilité et son conseil.

Mes vifs remerciements et mes amitiés les plus sincères s'adressent à Mesdames et Messieurs les Professeurs, H. Ridouane, F. Ben2ouine, A. Derouiche, et A. Bettachy pour avoir participé à ma formation en Master de Physique Matière et Rayonnement.

J'exprime mes sincères remerciements à Messieurs N. Benayad, de la Faculté des Sciences A4n Chok de Casablanca, M. Rahmoune, Professeur à la Faculté des Sciences et Technique de Méknes,A. Derouiche, Professeur à la Faculté des Sciences Ben M'sik de Casablanca, pour l'intérêt qu'ils ont porté à ce travail, en acceptant de le juger et, de surcroît, en être rapporteurs.

Je remercie aussi chaleureusement Mr H. Ridouane pour avoir accepté de présider mon jury de thèse.

Une thèse, c'est aussi un laboratoire où l'on passe de nombreuses heures et où il est bon de se sentir bien. Alors un grand merci à tous les membres du LPPPC, passés et présent, en particulier,T. El khalefi, H.Kaidi, E. Elkennassi ,Y. Madmoune, F. El Hajjaji, H. Qamar, R. Elmiles, A. Charekaoui, A. Nidam,... pour l'ambiance scientifique et amicale qui règne au sein du laboratoire.

Je remercie infiniment tous les membres de ma famille pour leur soutien et leurs encouragements tout au long de mon cursus. A la fin, j'aurais l'immense plaisir de dédier ce manuscrit à ma mère, ma soeur khadija et ma femme qui m'ont particulièrement soutenu au temps des difficultés, sans ce soutien, je n'aurais sans doute pas eu la persévérance de mener ce travail à terme.

Toutes mes excuses à celles et à ceux que j'ai oublié(e)s, et encore merci à toutes et à tous.

Résumé de la thèse :

Cette thèse visait des études étendues des propriétés statistiques des biomembranes.

Plus exactement, nous avons à chercher à quantifier les effets de confinement sur ces mêmes propriétés.

Le premier objectif était l'étude de la dynamique Brownienne de particules entourant une membrane biologique, confinée entre deux parois réfléchissantes parallèles.

En effet, les biomembranes se sont jamais à l'état pure, car elles sont souvent en présence d'entités (particules, macromolécules et autres). Pour simplifier l'étude, ces entités étaient considérées comme des colloïdes ponctuels. Nous avons étudié cette dynamique, à travers la densité locale des particules, qui est fonction non seulement de la distance, mais aussi du temps. Les résultats obtenus généralisent ainsi ceux relatifs aux biomembranes non confinées.

Le second objectif avait trait à l'étude de l'effet Casimir des biomembranes confinées entre deux parois réfléchissantes parallèles. En fait, les fluctuations thermiques de la membrane induisent une force répulsive entre les deux plaques. Cette force, d'origine entropique, a été calculée, du point de vue statique et dynamique.

Le troisième objectif retracé était une étude statistique des biomembranes, immergées dans un liquide trouble, c'est-à-dire contenant des impuretés. Nous avons étudié les effets de ces impuretés sur le spectre de fluctuations des membranes presque planes, sur la forme d'équilibre des vésicules (membranes lipidiques fermées), et sur la transition de délocalisation des phases lamellaires.

Le quatrième objectif était l'étude de la conformation des polymères, à connectivité arbitraire, confinés dans une phase lamellaire ou à l'intérieur d'une vésicule

tubulaire. Une telle étude a été motivée par des intérêts d'ordre biologique.

Le dernier objectif était la séparation de phase entre les phospholipides et des polymères greffés sur une membrane fluide. L'étude a été menée, pour diverses situations, à savoir la qualité du solvant et la polydispersité des chaînes de polymère.

Nous avons montré que ces deux facteurs induisent des changements drastiques du comportement de phase.

L'ensemble des résultats obtenus ont fait matière de plusieurs publications dans des revues scientifiques spécialisées et d'un nombre important de communications (orales ou par affiche), présentées lors de congrès nationaux ou internationaux.

Mots clés : Membranes biologiques - Dynamique Brownienne - Particules - Effet Casimir - Confinement - Milieux troubles - Polymères greffés.

N°d'ordre:

www.univh2m.ac.ma

Avenue Hassan II B.P. 150, Mohammedia, Maroc Tél : +212 5 23 31 46 35/36 Fax : +212 5 31 46 34 E-mail : presidence@univh2m.ac.ma

8

Table des matières

Résumé.

12

1

Introduction générale.

14

2

Composition et fonction des membranes biologiques.

21

 

2.1

Représentation des biomembranes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

21

 

2.2

Membranes lipidiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

25

 
 

2.2.1 Organisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

25

 
 

2.2.2 Lipides membranaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

27

 
 

2.2.3 Protéines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

30

 
 

2.2.4 Cholestérol. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

31

 
 

2.2.5 Mouvements à l'intérieur de la membrane. . . . . . . . . . . .

32

 
 

2.2.6 Perméabilité membranaire.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

33

 

2.3

Membranes artificielles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

36

 
 

2.3.1 Définition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

36

 
 

2.3.2 Liposomes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

36

 
 

2.3.3 Applications des liposomes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

38

 

2.4

Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

40

Table de matière

3 Mécanique Statistique des biomembranes.

9

45

 

3.1

Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

45

 

3.2

Compositions et fonctions des biomembranes. . . . . . . . . . . . . .

48

 
 

3.2.1 Les vésicules. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

48

 
 

3.2.2 Les lipides. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

49

 
 

3.2.3 Les liposomes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

51

 

3.3

Propriétés statistiques des biomembranes. . . . . . . . . . . . . . . .

52

 
 

3.3.1 Description thermodynamique. . . . . . . . . . . . . . . . . .

52

 
 

3.3.2 Théorie de Canham-Helfrich.. . . . . . . . . . . . . . . . . . .

53

 
 

3.3.3 Spectre de fluctuations thermiques. . . . . . . . . . . . . . . .

56

 
 

3.3.4 Interaction d'Helfrich. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

58

 
 

3.3.5 Longueur de persistance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

60

 

3.4

Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

62

4

Effet de Casimir dans les biomembranes confinées.

66

 

4.1

Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

66

 

4.2

Formulation théorique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

70

 

4.3

Force de Casimir statique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

78

 

4.4

Force de Casimir dynamique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

81

 

4.5

Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

90

 

Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomem-

 
 

brane confinée.

95

 

5.1

Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

96

 

5.2

Formulation théorique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

100

Table de matière 10

5.3 Evolution temporelle de la densité de particules. . . . . . . . . . . . . 106

5.3.1 Equations de base. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
5.4 Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

6 Mécanique Statistique des membranes confinées dans un liquide

trouble. 118

6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

6.2 Hamiltonien effectif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
6.3 Membranes presque-plates isolées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

6.4 Vésicules isolées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

6.5 Phases lamellaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

6.6 Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146

7 Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités

par des biomembranes. 1 50

7.1 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

7.2 D-manifolds non confinés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153

7.3 D-manifolds confinés en Géométrie I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

7.3.1 Relations utiles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

7.3.2 Extension parallèle à l'axe du cylindre. . . . . . . . . . . . . . 158

7.4 D-manifolds confinés en Géométrie II. . . . . . . . . . . . . . . . . . 160

7.4.1 Séparation moyenne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160

7.4.2 Extension parallèle du polymère. . . . . . . . . . . . . . . . . 161

7.5 Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163

Table de matière 11

8 Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 169

8.1 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170

8.2 Energie libre du mélange.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

8.3 Diagramme de phase.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180

8.4 Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184

9 Conclusions générales. 190

10 Appendice A. 194

11 Appendice B. 196

Résumé.

Cette thèse visait des études étendues des propriétés statistiques des biomem-branes. Plus exactement, nous avons à chercher à quantifier les effets de confinement sur ces mêmes propriétés.

Le premier objectif était l'étude de la dynamique Brownienne de particules entourant une membrane biologique, confinée entre deux parois réfléchissantes parallèles. En effet, les biomembranes se sont jamais à l'état pure, car elles sont souvent en présence d'entités (particules, macromolécules et autres). Pour simplifier l'étude, ces entités étaient considérées comme des colloïdes ponctuels. Nous avons étudié cette dynamique, à travers la densité locale des particules, qui est fonction non seulement de la distance, mais aussi du temps. Les résultats obtenus généralisent ainsi ceux relatifs aux biomembranes non confinées.

Le second objectif avait trait à l'étude de l'effet Casimir des biomembranes confinées entre deux parois réfléchissantes parallèles. En fait, les fluctuations thermiques de la membrane induisent une force répulsive entre les deux plaques. Cette force, d'origine entropique, a été calculée, du point de vue statique et dynamique.

Le troisième objectif retracé était une étude statistique des biomembranes, immergées dans un liquide trouble, c'est-à-dire contenant des impuretés. Nous avons

Table de matière 13

étudié les effets de ces impuretés sur le spectre de fluctuations des membranes presque planes, sur la forme d'équilibre des vésicules (membranes lipidiques fermées), et sur la transition de délocalisation des phases lamellaires.

Le quatrième objectif était l'étude de la conformation des polymères, à connec-tivité arbitraire, confinés dans une phase lamellaire ou à l'intérieur d'une vésicule tubulaire. Une telle étude a été motivée par des intérêts d'ordre biologique.

Le dernier objectif était la séparation de phase entre les phospholipides et des polymères greffés sur une membrane fluide. L'étude a été menée, pour diverses situations, à savoir la qualité du solvant et la polydispersité des chaînes de polymère. Nous avons montré que ces deux facteurs induisent des changements drastiques du comportement de phase.

L'ensemble des résultats obtenus ont fait matière de plusieurs publications dans des revues scientifiques spécialisées et d'un nombre important de communications (orales ou par affiche), présentées lors de congrès nationaux ou internationaux.

Mots clés : Membranes biologiques - Dynamique Brownienne - Particules - Effet Casimir - Confinement - Milieux troubles - Polymères greffés.

14

Chapitre 1

Introduction générale.

Les méthodes utilisées pour l'étude des propriétés mecoscopiques de la matière molle (cristaux liquides, films amphiphiles, membranes biologiques, polymères, colloïdes, milieux granulaires....), dont les bases ont été jetées par le Professeur Pierre-Gilles de Gennes (Prix Nobel de Physique, 1991), ont contribué, d'une manière déterminante, au nouvel essor de la biologie cellulaire et au développement de nouvelles méthodes thérapeutiques. Dans l'espace de quelques dizaines d'années, grâce à ces techniques empruntées à la matière, l'on a plus saisir les structures, la manipulation de molécules individuelles, les moteurs biologiques, et la motilité et l'adhésion cellulaires. Actuellement, l'intérêt accordé à ce domaine prend plus d'ampleur.

Ces dernières années, les matériaux biologiques (biomembranes, ADN, ARN, etc.) ont attiré l'attention des Physiciens, mais aussi des Chimistes et Biologistes. En particulier, les physiciens ont mis à la disposition des ces matériaux tout un arsenal d'outils théoriques adaptés aux phénomènes faisant intervenir un grand nombre de molécules, à savoir la Mécanique Statistique, la Théorie de Champ et la Simu-

Résumé. 15

lation (essentiellement, les méthodes Monte Carlo et Dynamique Moléculaire). En parallèle, la visualisation en temps réel, facilitée par les énormes progrès des moyens optiques, s'est révélée un outil puissant [1]. Ces techniques de visualisation a permis le contrôle de la présence ou l'absence d'effets indésirables, et aussi de présenter le système sous différents aspects (zoom, angles d'observation, éclairement, marquages fluorescents,...). Les techniques de diffusion (rayons-X, lumière et neutrons) ont été déterminantes pour explorer les matériaux biologiques, à toutes les échelles.

Des expériences ont montré que les membranes biologiques peuvent incorporer de grosses molécules (inclusions), telles que des protéines, des particules colloïdales ou d'autres macromolécules [2]. En plus des interactions directes entre ces diverses inclusions, les fluctuations thermiques des membranes engendrent des interactions effectives entre elles [3 - 9]. Notons que ces fluctuations thermiques ont pour origine les chocs incessants de la part des molécules et ions formant le liquide hôte. Donc, une membrane biologique est un système capable de passer par une infinité de configurations. L'apparition des ondulations thermiques ont reçu leur confirmation expérimentale, même sous des conditions physiologiques.

Les matériaux biologiques présentent un grand intérêt, en raison de leurs nombreuses applications dans divers secteurs [10, 11]. Sur le plan conceptuel, leurs principales caractéristiques découlent de leur structure bidimensionnelle et de la richesse de leur comportement thermodynamique.

Aujourd'hui, la structure en bicouche diffuse des membranes biologiques est largement admise par la communauté scientifique. Le dénominateur commun de ces bicouches est qu'elles sont formées de molécules amphiphiles. La majorité des molécules de lipide sont les phospholipides. Une molécule amphiphile est composée d'une

Résumé. 16

tête polaire hydrophile (qui aime l'eau) et d'une queue hydrophobe [12]. Cette queue qui n'aime pas, est naturellement repoussée par le milieu aqueux. Cette double affinité fait que les molécules s'assemblent de façon à exposer leur tête et protéger leur extrémité lipidique. En plus de ces molécules lipidiques, une membrane cellulaire comporte des protéines transmembranaires et périphériques, des glycoprotéines, des glycolipides, et dans certains cas, du cholestérol et des lipoprotéines [13]. Signalons qu'il existe des membranes biologiques, qui sont dépourvues de cholestérol. C'est le cas des bactéries, par exemple.

Les phospholipides sont loin d'être immobiles, car ils peuvent diffuser librement sur la surface de la membrane. Aussi, ils subissent de rotations autour de leur axe principal [13]. De plus, l'épaisseur de la couche lipidique est de l'ordre de 100 Angströms, qui est naturellement plus faible que son extension latérale. De ce fait, une membrane biologique peut être considérée comme un liquide bidimensionnel. En langage de Géométrie Différentielle, une membrane est une surface fluctuante plongée dans l'espace euclidien à trois dimensions [14 - 16].

Le grand nombre de molécules impliquées et la géométrie locale souvent complexe [14 - 16] rendent difficile le traitement des membranes biologiques, à partir d'interactions microscopiques réalistes. C'est la raison pour laquelle l'on a vu se développer, progressivement, des théories phénoménologiques ignorant les détails microscopiques, mais permettant de prédire la majorité des comportements généraux. Les membranes sont considérées comme des surfaces fluctuantes continues, décrites par une énergie effective qui dépend de la forme locale de la membrane, de son élasticité, de sa topologie, et éventuellement des degrés de liberté supplémentaires en relation les spécificités des diverses espèces chimiques présentes [17, 18].

Résumé. 17

Mais, très souvent, une biomembrane est en présence de petites entités baignant dans le milieu aqueux (macromolécules ou autres). Bien évidemment, celles-ci influent sur le comportement de cette membrane (spectre de fluctuations, séparation de phase, etc.). Pour mener des études quantitatives des effets de ces corps étrangers, l'on peut les assimiler à des particules colloïdales de forme sphérique (nanoparti-cules). Cette hypothèse n'est valable que si la taille des particules est bien inférieure à la taille caractéristique de la membrane, qui est sa rugosité moyenne.

Cette thèse s'inscrit précisément dans le cadre de la Physique Statistique des biomembranes confinées, pour diverses situations.

La première contribution est le calcul de la force de Casimir entre deux plaques interactives parallèles délimitant un liquide comptant une biomembrane immergée [19]. Cette force répulsive provient des ondulations thermiques de la membrane. Nous avons traité aussi bien l'aspect statique que l'aspect dynamique.

La deuxième contribution se rapporte à une solution colloïdale au contact d'une biomembrane, qui est confinée dans une fente [20]. L'épaisseur de cette fente est supposée beaucoup plus petite que la rugosité en volume, afin d'assurer le confinement de la membrane. Le but étant l'étude de la dynamique Brownienne de ces particules, sous la variation d'un paramètre adéquat, tel que la température, par exemple. L'objet de base est la densité locale des particules. Nous avons déterminé exactement cette densité, qui est fonction de la distance et du temps. L'outil pour cela est l'équation de Smoluckowski.

La troisième contribution est une étude détaillée des effets d'impuretés sur les propriétés statistiques des membranes fluides [21]. Celles peuvent être attractives ou répulsives. En premier lieu, nous avons déterminé la rugosité moyenne de la

Résumé. 18

membrane, en combinant la technique des répliques avec la méthode variationnelle. Le résultat s'exprime en fonction de la concentration des impuretés et l'amplitude de leur interaction avec la membrane. En second lieu, nous avons évalué la taille d'une vésicule isolée, en fonction de ces mêmes paramètres. Enfin, l'étude est étendue à l'adhésion membranaire.

La quatrième contribution est une étude conformationnelle d'un polymère isolé, qui est confiné entre deux membranes lipidiques parallèles ou dans une vésicule tubulaire [22]. Pour rester plus général, nous avons supposé que le polymère est de topologie arbitraire, qu'on appelle D-manifold, où D est la dimension spectrale (par exemple, D = 1, pour les polymères linéaires, et D = 4/3, pour les polymères branchés). En fait, D est le nombre de coordonnées locales permettant de caractériser géométriquement le polymère.

La dernière contribution est une investigation de la séparation de phase entre les phospholipides et des polymères greffés sur une membrane fluide [23]. L'étude a été menée, pour diverses situations, à savoir la qualité du solvant et la polydispersité des chaînes de polymère. Nous avons montré que ces deux facteurs induisent des changements drastiques du comportement de phase.

Le mémoire suit l'organisation suivante.

Les deux premiers chapitres sont à caractère bibliographique, où nous rappelons les éléments nécessaires à la présente étude.

Les résultats trouvés sont décrits aux chapitres 3 à 7.

Enfin, nous retraçons nos conclusions et présentons certains détails techniques (Appendices A et B) à la fin de ce mémoire.

19

Bibliographie

[1] D.R. Nelson, T. Piran, S. Weinberg, éditeurs, Statistical Mechanics of Membranes and Surface, World Scientific, Singapore, 1989.

[2] C. Fradin, A. Abu-Arish, R. Grank, M. Elbaum, Biophys. J. 84, 2005 (2003).

[3] P.G. Dommersnes, J.-B. Fournier, Europhys. Lett. 46, 256 (1999).

[4] S. Safran, Statistical Thermodynamics of Surfaces, Interface and Membranes, Addision-Wesly, Reading, 1994.

[5] D. Bartol, J.-B. Fournier, Eur. Phys. J. E 11, 141 (2003).

[6] H. Kaïdi, T. Bickel, M. Benhamou, Eur. Phys. 69, 15 (2005).

[7] T. Bickel, M. Benhamou, H. Kaïdi, Phy. Rev. E 70, 051404 (2004).

[8] A. Bendouch, H. Kaïdi, T. Bickel, et M. Benhamou, J. Stat. Phys. : Theory and Experiment P01016, 1 (2006).

[9] A. Bendouch, M. Benhamou, et H. Kaidi, E. J. Theoretical Physics 5, 17, 215230. (2008).

[10] H. Lodish, A. Berk, S.L. Zipursky, P. Matsudaira, D. Baltimore, J. Darnell, Molecular Cell Biology, Freeman & Company, New York, 2002.

[11]

Résumé. 20

S. Safran, Statistical Thermodynamics of Surface, Interfaces and Membranes, Addison-Wesley, Reading, MA, 1994.

[12] E. Evans, D. Needham, J. Phys. Chem. 91, 4219 (1987).

[13] R. Lipowsky, S. Sasckmann, éditeurs, Structure and Dynamics of Membranes : From Cells to Vesicles, Volume 1A, Elsevier Science B.V., 1995.

[14] P.B. Canham, Theoret. Biol. J. 26, 61 (1970).

[15] W. Helfrich, Z. Naturforsch. 28, 693 (1973).

[16] S. Safran, Statistical Thermodynamics of Surfaces, Interface and Membranes, Addision-Wesly, Reading, 1994.

[17] F. Brochard, J.-F. Lennon, J. Physique (Paris) 36, 1035 (1975).

[18] V.I. Marchenko, C. Misbah, Eur. Phys. J. E 8, 477 (2002).

[19] K. Elhasnaoui, Y. Madmoune, H. Kaidi, M. Chahid, M. Benhamou, African Journal of Mathematical Physics 8, 101 (2010).

[20] Y. Madmoune, K. El Hasnaoui, A. Bendouch, H. Kaidi, M. Chahid, M. Benha-mou, African Journal of Mathematical Physics 8, 91 (2010).

[21] M. Benhamou, K. Elhasnaoui, H. Kaidi, M. Chahid, Physica A 389, 3465 (2010).

[22] M. Benhamou, K. El Hasnaoui, H. Kaidi, M. Chahid, à paraître dans African Journal of Mathematical Physics, 2011.

[23] M. Benhamou, I. Joudar, H. Kaidi, K. Elhasnaoui, H. Ridouane, H. Qamar, Phys. Scr. 83, 065801 (2011).

Chapitre 2

Composition et fonction des

membranes biologiques.

Dans ce premier chapitre, à caractère bibliographique, nous rappelons, dans un premier temps, la représentation des membranes biologiques, ensuite, les découvertes et les premières observations de la cellule, enfin, la structure et les propriétés des membranes biologiques, principalement pour leurs capacités de séparer deux milieux aqueux l'un de l'autre. Plus exactement, nous explorons la composition des cellules biologiques. En particulier, nous mettons l'accent sur le rôle de chacune de ses composantes. Nous terminons en précisant quelques intérêts et applications des vésicules.

2.1 Représentation des biomembranes.

saires pour le maintien de la vie. La cellule est donc l'unité structurale et fonction-

21

La cellule est la plus petite unité vivante, capable d'accomplir les fonctions néces-

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 22

nelle fondamentale des organismes vivants. Sa taille est de l'ordre du micromètre. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui laisse cette brique élémentaire de tous les êtres vivants un objet d'une extrême complexité. La découverte des cellules était intervenue avec la mise au point du microscope.

Ainsi, en 1665, Robert Hooke [1] observa, pour la première fois, des cellules à l'aide d'un microscope à deux lentilles. En 1838, M. Schleiden et Theodor Schwann [2] s'étaient mis d'accord sur la même conclusion. C'est que tous les organismes se composent de cellules, qui y sont décrites comme des petite chambres limitées par une paroi ou encore membrane cellulaire. Cette dernière est alors considérée comme une simple enveloppe renfermant différents constituants de la cellule. En 1847, Théodore Nicolas Gobley [45] isola la lécithine du jaune d'oeuf et découvrit les phospholipides. Singer et Nicolson [11] partirent du modèle de bicouche lipidique de Gorter et Grendel et utilisèrent les découvertes de Frye et Edidin [10], en matière de fluidité de la membrane et de mobilité des protéines. Ce modèle de fluide mosaïque [11] reste le modèle de référence, même s'il a subi quelques aménagements. Dans ce modèle, la membrane plasmique est décrite comme une bicouche lipidique fluide, dans laquelle flottent des protéines, et où les molécules de lipide et protéines sont distribuées plus ou moins aléatoirement. Les protéines sont insérées profondément dans la bicouche lipidique, sous forme compacte. Les protéines peuvent être intégrales (protéines transmembranaires) ou adsorbées à la surface de la bicouche. Les chaînes polypeptidiques, le plus souvent organisées sous forme d'hélices á [12] et contenant de nombreux résidus d'acides aminés hydrophobes, prennent la place des lipides et assurent ainsi la continuité de la partie hydrophobe de la membrane. Alors que es parties les plus hydrophiles des protéines émergent sur au moins une

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 23

FIG. 2-1 -- Schéma d'une cellule eucaryote.

des deux faces de la bicouche. La face externe de la membrane est rendue encore plus hydrophile, par la présence de résidus osidiques (Fig. 1.1).

L'agitation thermique est responsable de la diffusion et de la rotation de toutes les molécules dans le plan de la membrane.

Des études récentes [13, 14] révélèrent que les lipides et les protéines ne diffusent pas aussi librement. Ce qui contredit alors les prédictions du modèle original de Singer et Nicolson. En effet, les structures membranaires observées à l'aide de techniques nouvelles, comme les pièges optiques, le SPT (Simple Particle Tracking) et le SMT (Simple Molecule Tracking). Cette technique relativement récente a permis le suivi du déplacement de molécules individuelles par vidéomicroscopie couplée à l'analyse d'images. Les sondes utilisées sont soit des particules submicrométriques (particules de latex, nanocristaux ou colloïdes d'or, couplés à la molécule d'intérêt

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 24

par un anticorps), et l'on parle alors de suivi de particule unique ou SPT [15, 16], soit des molécules fluorescentes (suivi de molécule unique ou SMT [17]). En fait, la résolution spatiale est de l'ordre du manomètre et la résolution temporelle, généralement imposée par la cadence vidéo, peut atteindre la centaine de Hertz. A partir des trajectoires des molécules, le calcul du déplacement quadratique moyen de la position en fonction du temps permet de déterminer les modes de diffusion.

La méthode de FRAP (Fluorescence Recovery After Photobleaching ) réalise une mesure moyenne sur un grand nombre de molécules. La FCS (Fluorescence Correlation Spectroscopy) effectue une mesure moyenne sur un petit nombre de molécules et nécessite de ce fait un certain nombre de répétitions pour obtenir une valeur finale significative. L'avantage de cette technique de FCS réside dans l'utilisation d'un faible marquage : une faible suppression des molécules d'intérêt est suffisante et même nécessaire pour réaliser des mesures. En effet, la FCS est sensible à l'amplitude des variations de fluctuation d'intensité et donc aux fluctuations du nombre de molécules présentes dans le volume confocal qui a une taille de l'ordre du femtolitre (10-i5L) , ceci correspond à une concentration volumique de l'ordre de quelques dixièmes de nanomolaires (10-9M) à un micromolaire (10-6M).

Les SPT et SMT permettent alors une caractérisation plus fine des sous-populations. Au contraire, ces trois dernières techniques autorisent la mise en évidence de phénomènes qui auraient pu être masqués par l'effet de moyenne de la FRAP. Dans certaines situations ce sont donc des techniques complémentaires.

Malgré la diversité des êtres vivants, les cellules ont des caractères anatomiques, biochimiques et fonctionnels communs.

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 25

2.2 Membranes lipidiques.

2.2.1 Organisation.

Les membranes cellulaires sont formés de molécules amphiphiles, qui présentent une partie hydrophobe et un groupement hydrophile [18]. La majorité des molécules lipidiques d'une membrane sont des phospholipides. Ceux-ci contiennent une tête hydrophile attachée à deux chaînes carbonées, contrairement aux surfactants qui ne possèdent qu'une seule chaîne aliphatique.

La solubilité des molécules amphiphiles dépend de la longueur et le nombre des chaînes carbonées.. Les lipides sont très peu solubles. Leur concentration micellaire est de l'ordre de 10-10M, et au delà de cette concentration, ils s'assemblent en structures qui dépendent de la géométrie de la molécule.

La formation d'une bicouche nécessite que l'aire de la tête hydrophile soit légèrement plus grande ou de la même taille que la section de la chaîne carbonée. Certaines molécules de ce genre s'auto-assemblent, non pas en feuillet, mais en vésicule, c'est-à-dire en structure fermée. En effet, d'un point de vue énergitique, un ensemble de vésicules est plus stable qu'une bicouche infinie, en raison de l'entropie de translation des vésicules [19]. Le rayon minimum de la vésicule est alors fixé par la géométrie de la molécule. Les têtes des lipides sont séparées d'une distance optimale qui résulte de la balance entre l'attraction des parties hydrophobes, qui se protègent de l'eau, et la répulsion (d'origine stérique, électrostatique, etc.) des chaînes. Lorsque les molécules s'auto-assemblent en vésicule, les têtes doivent conserver leur espacement optimal. Cela impose un rayon minimal à la vésicule. Sa taille réelle dépend des conditions de fabrication, et peut aller jusqu'à 100pm pour des vésicules géantes.

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 26

Les lipides composant la membrane peuvent former un liquide bidimensionnel ou un gel. La température de transition de l'un à l'autre dépend de la longueur des chaînes aliphatiques. Plus les chaînes sont longues, plus cette température est élévée [19]. Au-dessus de cette température critique (typiquement de l'ordre de 25?C), la bicouche est fluide, et les lipides diffusent dans le plan de la membrane. Ainsi, pour une composition homogène, le coefficient de diffusion est de l'ordre 10-12m2/s, c'est-à-dire qu'un lipide parcourt environ 1um en 1s [19]. La conséquence de la fluidité de la bicouche est qu'elle ne présente aucune résistance au cisaillement.. Ce n'est pas entendu le cas en phase gel.

La fonction spécifique des systèmes biologiques vivants (cellules, organites cellulaires et autres organismes) est essentiellement reliée à la structure des membranes plasmiques. Ces dernières protègent la cellule de son environnement. La majorité des cellules procaryotes contiennent un grand nombre de compartiments formant les organites cellulaires, qui sont bordés par une ou deux membranes. Enfin, certains organites responsables de la conversion d'énergie (mitochondries, chloroplastes) contiennent un nombre important de membranes internes, ou bien présentent des repliements très complexes de l'une des membranes qui les protègent.

Nous soulignons que les membranes ne se limitent pas à celui d'un sac mou et inert, mais elles interviennent aussi dans les différentes processus biologiques indispensables à la vie, comme les phénomènes de transport, les processus de conversion d'énergie, la reconnaissance cellulaire, etc. De plus, la membrane plasmique repose sur une charpente dynamique ou cytosquelette. Ce dernier est formé d'un réseau de filaments de protéines, qui favorise la mobilité cellulaire, et contribue à maintenir la forme de la cellule et la cohésivité des tissus. Aussi, il sert comme guide pour le

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FIG. 2-2 -- Structure de la bicouche membranaire.

transport des molécules indispensables à l'activité cellulaire.

Enfin, chez tous les êtres vivants, les membranes sont formées, essentiellement, de lipides, disposés en double feuillet (Fig. 1.2), de faible épaisseur, c'est-à-dire de l'ordre de 5 à 10nm. Ces membranes constituent alors une barrière infranchissable pour les ions ou les grosses molécules. En plus des lipides, la membrane cellulaire comporte des protéines, des sucres, etc. C'est donc un milieu complexe, chimiquement actif et en renouvellement constant.

2.2.2 Lipides membranaires.

Les lipides de la membrane cellulaire sont tous des amphiphiles possédant des groupements aliphatiques ou aromatiques (comme le cholestérol) et des groupements polaires variés. La géométrie de chaque chaîne aliphatique dépend de l'existence ou non d'insaturations.. Les chaînes d'acides gras non saturées sont très flexibles et possèdent un très grand nombre de conformations possibles. Chaque liaison possède 3

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FIG. 2-3 -- Composition lipidique de différentes types de membranes cellulaires (pourcentage en poids).

degrés de liberté de rotation. La conformation la plus probable est celle de l'extension maximale de la chaîne (configuration trans), conduisant à une énergie minimale. Une chaîne insaturée possède au moins une double liaison. La configuration cis, largement plus probable que la configuration trans, conduit à un coude dans la chaîne carbonée de l'ordre de 30?.

La tête polaire est attachée à deux chaînes carbonées, par l'intermédiaire d'une molécule servant de lien entre les trois groupements. Ce lien jouant le rôle de squelette pour l'ensemble de la molécule, est généralement réalisé par un alcool, comme le glycérol, ou une sphingosine. Les groupements polaires sont, le plus souvent, basés sur un groupe phospho ou glyco, d'autres molécules venant s'y greffer.

La composition lipidique des membranes cellulaires eucaryotes est très variée (Fig. 1.3). La majorité des molécules de lipide constituant une membrane biologique,

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FIG. 2-4 -- Structure d'un phosphoglycérol , le phosphatidyléthanolamine (PE) : (a) formule chimique, (b) modèle compact et (c) représentation symbolique

sont des phospholipides (Fig. 1.4a).

Selon le type d'organites, les lipides membranaires, représentant 30% à 50% de la masse de la membrane, sont, le plus souvent, des lipides amphipolaires (Fig. 1.4b), qui comportent une tête polarisable hydrophile (le phosphoglycérol substitué, par exemple) et une ou deux queues hydrophobes, formées de longs résidus d'acides gras, qui sont des chaînes hydrocarbonées (Fig. 1.4c). Un exemple de ces lipides est le phosphatidyléthanolamine (Fig. 1.4a).

Pour assurer l'équilibre thermodynamique, un mélange de lipides baignant dans un milieux aqueux, s'organise spontanément en structure lytrope séquestrant les parties hydrophobes des molécules au centre des agrégats. Le contact avec les molécules d'eau étant assuré par les parties polaires (dans l'eau, la concentration micellaire critique est de l'ordre de 10-12), avec une couche d'hydratation d'épaisseur de l'ordre

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 30

de 10 Angströms [20].

Nous signalons que les constituants d'une membrane tiennent ensemble, grâce à l'existence des attractions hydrophobes, qui sont plus faibles que les liaisons covalentes.

2.2.3 Protéines.

Une membrane cellulaire renferment, également, des protéines, qui sont intégrées dans la bicouche lipidique. Ce sont des grosses molécules ou encore macromolécules, dont la fonction est d'assurer les échanges de matière et d'énergie entre l'intérieur et l'extérieur de la membrane. Les lipides servent de solvant pour les protéines membranaires.

L'on distingue des protéines intégrales et protéines périphériques. Les premières pénètrent assez profondément dans la bicouche lipidique, et forment des canaux assurant le passage des ions et autres entités d'un côté à l'autre de la membrane. Les parties hydrophobes de ces protéines se trouvent naturellement entourées par les queux hydrocarbonées des lipides, alors que les régions polaires sont au contact avec le solvant environnant (milieu aqueux). En revanche, les protéines périphériques ne pénètrent pas du tout dans la membrane, et se trouvent plutôt greffées sur la surface membranaire (Fig. 1.2).

Sur la surface interne de la membrane plasmique, des filaments du cytosque-lette aident à maintenir en place certaines protéines périphériques et les protéines intramembranaires associées. Nous signalons que les surfaces interne et externe des membranes sont bien distinctes. En effet, ils ne présentent pas la même compo-

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FIG. 2-5 -- Protéines de transport dans une membrane : (a) Protéines porteuses (trans-porteurs),(a) Protéines tunnels (canaux)

sition lipidique et l'orientation des protéines y diffère. Seule la surface externe de la membrane plasmique contient des glycoprotéines [21]. Ces dernières sont d'une importante capitale, car elles participent à un grand nombre de fonctions biologiques, telles que la signalisation, la bioénergétique, l'adhésion, la reconnaissance, et le transport de soluté (Fig. 1.5).

Enfin, nous notons que sur les 20000 structures de protéines solubles connues, seules 48 protéines membranaires sont actuellement identifiées [22].

2.2.4 Cholestérol.

Le cholestérol est un autre constituant des membranes plasmiques, qui possède une structure très différente. C'est une molécule très hydrophobe, rigide, et dotée d'une petite tête hydrophile. Il est plus petit que les autres lipides formant la membrane. Le cholestérol peut interagir avec les lipides environnants, soit par des liaisons hydrogénes, soit en favorisant la condensation des chaînes. La proportion du cholestérol est de l'ordre de 15% à 50%, selon les cellules et les tissus. Son rôle est

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 32

de permettre à la membrane de conserver sa fluidité, quelque soit la température. Toutefois, il faut souligner que la structure du cholestérol varie fortement, suivant l'organisme considéré.

Le cholestérol est l'unique stérol des membranes plasmiques de mammifères, mais, également, présent chez nombre d'eucaryotes. Ainsi, chez les levures et les plantes, ce dernier est, respectivement, remplacé par l'ergostérol et des phytostérols, comme le sitostérol ou le stigmastérol. Le cholestérol ne présente pas une distribution homogène au sein des cellules des mammifères, et se retrouve extrêmement concentré au sein de la membrane plasmique, alors qu'il est très peu présent dans les membranes enveloppant les organites à l'intérieur des cellules [23].

2.2. 5 Mouvements à l'intérieur de la membrane.

Des études montrèrent que, suivant la nature de leurs symétrie et environnement, les molécules de lipides sont en mouvement de rotation, autour de deux directions perpendiculaires. Les axes de rotation subissent aussi des oscillations. Les deux mouvements de rotation sont caractérisés par un temps moyen, nécessaire pour qu'une molécule puissent tourner de 1 radian. Les temps de corrélation rotationnels ôilot et T ôt sont de l'ordre de 10-9s à 10-lis. Pour les lipides, ces ordres de grandeur dépendent, naturellement, du mécanisme et du modèle utilisé, pour la description du mouvement des molécules sondées [24, 25].

D'un autre côté, les molécules lipidiques peuvent aussi passer d'une bicouche à l'autre (mouvement en flip-flop). Néanmoins, c'est un phénomène qui reste lent, car il est très défavorable de faire passer la tête polaire des lipides à l'intérieur de la zone

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hydrophobe constituée par les queues des lipides. On a un coefficient de diffusion de l'ordre de Df = 10-8s-1 [18]. Il faut noter que ce passage d'un feuillet à l'autre a bien lieu dans les membranes biologiques, avec un temps de corrélation, de l'ordre de l'heure ou du jour, selon la nature du phospholipide [26].

Les molécules lipidiques sont sujet, également, de mouvements intramoléculaires, tels que les mouvements d'isomérisation trans/gauche des chaînes hydrocarbonées et des rotations des liaisons carbone-carbone, avec des temps de corrélation, respectivement, de l'ordre de 10-10s et 10-11s.

2.2.6 Perméabilité membranaire.

Notons que la cellule est capable d'accepter de nombreuses variétés de petites molécules, et de refuser d'autres. Evidemment, toutes les substances ne traversent pas la membrane à la même vitesse. D'un autre côté, la cellule, entant que système thermodynamique ouvert fonctionnant dans des conditions hors d'équilibre, effectue, en permanence, des échanges de la matière et du combustible avec le milieu environnant. En fait, ces échanges permettent à la cellule de maintenir les concentrations des solutés dans le cytoplasme, différentes de celles du milieu extracellulaire. Pour préserver l'équilibre à l'intérieur de la cellule, la membrane cellulaire joue le rôle de barrière hautement sélective, en imposant à chacune des substances qui la traversent un bilan positif ou négatif (Fig. 1.7).

Contrairement aux membranes artificielles, les membranes biologiques peuvent être traversées par des ions et molécules. Ces substances hydrophiles évitent le contact avec la bicouche lipidique, et passent au travers des protéines. Deux types de

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 34

FIG. 2-6 -- (a) simple et (b) Diffusion facilitée à l'aide d'une protéine porteuse. La barriére de potentiel G(b) que doit passer le soluté par diffusion facilitée à travers la membrane est abaissée par rapport à la diffusion simple G(a).

protéines transmembranaires spécifiques sont utilisées par la cellule : protéines porteuses et canaux protéiques. Les premières subissent un changement de conformation pour faire passer les solutés spécifiques d'un côté à l'autre de la membrane. Les canaux protéiques qui se présentent comme des pores étroits traversant la membrane, sont remplis d'eau. Chaque protéine assure le transport d'une classe particulière de molécules ou d'ions. La perméabilité sélective de la membrane dépend donc des propriétés chimiques de la bicouche et des protéines. A côté de la perméabilité sélective, propre à la membrane, deux facteurs physico-chimiques essentiels déterminent l'am-

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 35

plitude de transport, qui est due à un gradient de concentration, ou à une différence de potentiels électriques des deux côtés de la membrane.

Les transports biologiques peuvent être classés en deux catégories, distincts, selon que le flux de matière est dirigé dans le sens du gradient de potentiel électrochimque de l'espèce déplacée ou dans le sens opposé. Le premier cas correspond à un transport passif, et le second à un transport actif au travers des protéines porteuses. L'on distingue deux types de transports actifs : primaire ou secondaire. Ce dernier est une diffusion d'un soluté (généralement H+ ou Na+) dans le sens de son gradient de concentration. Aussi, il peut entraîner le mouvement d'un autre soluté dans le sens opposé à son gradient. Dans ce cas, l'énergie nécessaire au mouvement contre-gradient a pour origine un gradient de concentration du soluté co-transporté. A titre d'exemple, les cellules épithéliales contiennent des transporteurs d'oses ou d'acides aminés, qui sont commandés par le gradient de Na+. Le transport contre-gradient est dfl à une réaction métabolique, lumino-chimique ou autres [27].

Un autre type de transport est le transport de macromolécules. C'est l'endocytose. D'abord, la macromolécule contacte la membrane, en formant une pochette (invagination), puis un pincement, suivi d'un détachement d'une vésicule. Ensuite, cette vésicule relâche la macromolécule à l'intérieur. L'on parle, aussi, de l'exodocytose, qui consiste à un transport de macromolécules de l'intérieur vers l'extérieur.

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 36

2.3 Membranes artificielles.

2.3.1 Définition.

Les membranes fluides artificielles sont des enveloppes inertes, à structures fixes, douées de fonctions dynamiques, et en interaction directe avec le milieu ambiant. Toutefois, ces objets restent encore d'une grande complexité, en raison de leur cytos-quelette qui leur confère des propriétés viscoélastiques et du nombre important de leur constituants. Ils choisirent alors d'enlever tout ce qui dépasse la membrane (gly-cocalix), puis, tout ce qui n'en constitue pas l'élément dominant (enzymes, protéines membranaires...).

2.3.2 Liposomes.

Les liposomes sont des vésicules sphériques, dont le diamètre est de quelques milliers de manomètres. Elles ont été synthétisées, volontairement, par Bangham, en 1968. Ces vésicules sont composées d'une ou plusieurs bicouches lipidiques permettant de séparer un milieu intravésiculaire d'un milieu extérieur. Au sein de ces bicouches, tout comme pour les membranes biologiques, les mouvements des phospholipides sont observés. Les liposomes sont faciles à pré parer. L'hydratation d'un film phospholipidique permet d'obtenir des liposomes multilamellaires. Pour obtenir ces liposomes, des étapes supplémentaires sont nécessaires.

Les liposomes sont utilisés dans l'industrie, comme vecteurs de substances en cosmétologie (crèmes hydratantes, antioxydants...), ou en pharmacologie, en tant que vecteurs de transport de médicaments vers l'organisme cible [28]. Aussi, ils sont

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 37

parfois employés comme vecteurs de thérapie génique, ou encore comme supports de vaccins.

Tous les liposomes submicroniques SUV (Liposome Unilamellaire de petite taille : 30 - 50nm, de diamètre) et LUV (Liposome Unilamellaire de grande taille : 50 - 500nm, de diamètre) ont été intensivement étudiés. Mais de par leurs dimensions, ils possèdent une courbure plus élevée que les membranes plasmiques, et de ce fait, ils constituent des modèles assez éloignés de la cellule. Ils s'apparentent d'avantage à certains organites comme les vésicules de sécrétion, les liposomes ou les endosomes. La préparation de populations unimodales de vésicules unilamellaires nécessite, pour être reproductible, l'utilisation des méthodes hautement invasives telles que la so-nication [29], l'ulrafiltration [30] ou l'évaporation de solvants organiques [31]. De plus, le résultat de ces préparations est souvent instable dans le sens où les objets obtenus changent aisément de forme et de taille. Toutefois, il n'est pas encore clair que l'état vésiculaire soit un état d'équilibre ou seulement un état intermédiaire par lequel passe le mélange lipide-eau avant d'atteindre sa configuration d'équilibre final [32, 33].

Les vésicules unilamellaires de taille proche de la cellule GUV (Giant Unilamellar Vesicles -Liposome unilamellaire géant : 1-200pm, de diamètre) ont, ensuite, attiré l'attention, car elles constituent un système idéal pour l'observation directe, par les techniques de microscope optique (contraste de phase, fluorescence, RICM (Fig. 1.9), des propriétés physiques et chimiques des membranes, et pour leurs applications techniques [34]. Plusieurs travaux ont été consacrés à l'inventaire, par exemple, des formes d'équilibre et aux propriétés mécaniques des GUVs [35].

L'étude des formes d'équilibre d'une vésicule sans contrainte extérieure, nécessité

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 38

largement utilisées dans d'autres applications, principalement pour leur capacité à

FIG. 2-7 -- (a) Vésicule géante (b) Une membrane constitué d'un double feuillet

des efforts considérables théoriques, numériques et expérimentaux [36]. L'observation expérimentale a permis de confirmer la validité de certains travaux théoriques. En retour, ces modèles théoriques servent à interpréter les manipulations menées sur des vésicules, afin de mesurer des paramètres physiques de la membrane elle-même, à savoir la constante de courbure, la tension, ou le couplage avec un réseau réticulé ou avec des protéines adsorbées.

2.3.3 Applications des liposomes.

En plus d'être un système mimétique de la membrane cellulaire, les vésicules sont

Chapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 39

séparer deux milieux aqueux l'un de l'autre.

Intérêt thérapeutique.

Les vésicules utilisées à des fins thérapeutiques sont appelées liposomes. Elles peuvent être utilisées pour transporter dans l'organisme des médicaments hydro-p hiles ou non : un médicament soluble dans l'eau sera dissout dans le milieu aqueux à l'intérieur de la vésicule alors qu'un médicament hydrophobe sera dissout dans la bicouche [37]. Par contre, la capacité à exposer des protéines à la surface permet d'utiliser les liposomes comme vaccins, ayant l'avantage de ne pas contenir de matériel génétique tout en présentant la molécule antigénique [38].

Intérêt cosmétologique.

Les vésicules utilisées dans la cosmétique sont aussi appelées liposomes. Tout comme celles utilisées en pharmacie, elles servent à appliquer localement une substance, sur la peau dans le cas présent.

Intérêt biochimiques et biophysiques.

Les vésicules, utilisées comme systèmes modèles de la membrane cellulaire, ont largement contribué à en comprendre les propriétés mécaniques. Mais leur intérêt biomimétique ne s'arrête pas là : elles permettent aussi de mimer des processus cellulaires impliquant la membrane [39].

De même, il est possible de reconstituer dans une vésicule un aster de microtu-bules, c'est à dire une structure de microtubules en étoile [40]. Les microtubules sont des filaments de tubulines polymérisées et sont utilisés par la cellule comme compo-

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 40

sants de son cytosquelette ; lors de la réplication de la cellule, il apparaît un aster de microtubules qui va permettre de tirer de part et d'autre le matériel génétique. Comprendre comment ces structures grandissent et interagissent avec la membrane est une étape dans la compréhension du processus de division.

Intérêt en micro-manipulation.

Les vésicules forment des réservoirs de petits volumes, isolés du milieu environnant. Aussi, il est possible de les utiliser comme des petits réacteurs chimiques, en induisant des réactions à l'intérieur de l'espace confiné d'une vésicule [41 - 43]. La possibilité de connecter les vésicules par des tubes de membrane permet aussi de former des circuits micro-fluidiques [44]. Les contenus peuvent être transférés d'une vésicule à une autre simplement en appuyant sur la vésicule à remplir : la présence d'un obstacle augmente la tension de surface, qui provoque un flux de lipides et un écoulement depuis la vésicule voisine.

2.4 Conclusions.

Ce chapitre a été destiné à une revue de la description des membranes biologiques. Plus exactement, nous avons explicité leurs compositions, ainsi que le rôle de chacune des composantes de la membrane. Aussi, nous nous étions tardés sur tous les modes de transport au travers une membrane cellulaire. Egalement, l'accent a porté sur les vésicules et leur grande importance surtout en biologie, en pharmacologie ,en cosmétologie ,en biochimie, et en biophysique .

Enfin, cette description est d'une grande utilité d'un côté pour avoir une idée

hapitre 1 : Composition et fonction des membranes biologiques. 41

général sur les membranes biologiques et leurs rôle dans la régulation de différence de potentiel entre le milieux intérieur et le milieux extérieur de la cellule et d'un autre côté pour comprendre la physique des membranes esquissée dans les chapitres qui suivront.

42

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Chapitre 3

Mécanique Statistique des

biomembranes.

Dans ce chapitre, à caractère bibliographique, nous donnons un aperçu sur les propriétés statistiques des membranes lipidiques, à l'équilibre thermodynamique. Le sujet est très riche, mais nous nous contentons de présenter ici une revue succinte des propriétés thermiques de ces interfaces molles.

Nous rappelons, également, les outils de la Physique Statistique permettant la description des membranes fluides, entant que systèmes incorporant un nombre considérable de molécules et macromolécules.

3.1 Introduction.

Les membranes cellualires jouent un rôle crucial pour la vie, car elles protègent la cellule de son environnement, et les organites à l'intérieur de cette cellule [1]. En fait, ces membranes constituent une barrière étanche protegeant les cellules, et à

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 46

FIG. 3-1 -- Molécule amphiphile de phospholipide

travers lesquelles s'effectuent les échanges d'ions et du matériel.

Les chercheurs s'accordent à ce que les membranes biologiques se présentent essentiellement comme une bicouche, formée de molécules amphiphiles. La majorité de ces molécules sont des phospholipides, qui possèdent une tête polaire hydrophile (qui aime l'eau), liée chimiquement à deux chaînes d'acides gras hydrophobes (qui n'aiment l'eau), une saturée et l'autre insaturée (Fig. 2.1).Aussi, les membranes biologiques contiennent du cholestérol, des protéienes et des glucides. Chacune de ces composantes a un rôle spécifique à jouer. Par exemple, le cholestérol permet la rigidification et la fluidité de la membrane. Les protéines assurent le transport d'ions, de molécules et de macromolécules. L'on distingue des transports passifs et actifs, l'endocytose et l'exoendocytose. Les glucides ressembles aux phospholipides, mais ne contiennent pas de goupements phosphates, plutôt des résidus sucrés.

En milieux aqueux, les lipides s'organisent, le plus souvent, en bicouche. Celle-ci contient une partie apolaire au centre où l'eau n'a pas accès, et une partie polaire

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 47

FIG. 3-2 -- Représentation schématique de la membrane cellulaire montrant les différentes molécules constituant la membrane. La membrane est constituée d'un double feuillet phos-pholipidique associé à des protéines .

en contatct avec le milieu aqueux de part et d'autre de la bicouche. La structure se referme sur elle-même, et l'on obtient, ainsi, une vésicule fermée, qui sépare un compartiment interne aqueux du milieu aqueux externe (Fig. 2.2). C'est le modèle de fluide mosaïque, largement reconnu par la communauté scientifique.

Ce chapitre s'organise comme suit. En Sec. I, nous esquissons les compositions et fonctions des membranes biologiques. Nous décrivons, en Sec. II, leurs propriétés statistiques. Certaines remarques concluantes sont retracées dans la dernière section.

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 48

3.2 Compositions et fonctions des biomembranes.

La vie dans toute sa diversité n'est devenue possible qu'après l'apparition des membranes. Ces entités séparent et protègent les systèmes vivants primitifs de leur environnement, tout en autorisant des échanges régulés de matière avec ce même environnement [2] (Fig. 2.2).

Pour comprendre les propriétés des membranes biologiques, il est possible d'utiliser un système modèle formé uniquement de lipides. Ces derniers ont la capacité de s'assembler spontanément en une double couche de molécules, comme dans la membrane cellulaire. Plongée dans l'eau, la bicouche se referme sur elle-même pour former une vésicule. En fait, cette organisation spontanée est due au caractère am-phiphile et à la forme cylindrique des lipides. Aussi, les vésicules présentent des similitudes avec les bulles de savon et avec les cristaux liquides smectiques.

3.2.1 Les vésicules.

Les vésicules ont été découvertes volontairement par Bangham, en 1968 [3]. Elles se présentent dans la nature comme des capsules biologiques nécessaires au transport de molécules entre les différents milieux membranaires (cellules, mitochondries, appareil de Golgi, ....). Actuellement, les vésicules sont utilisées dans diverses applications, comme éléments actifs en industries pharmaceutique et en cosmétiques [4], ou comme modèle très simplifié des cellules vivantes au laboratoire. Généralement, les vésicules sont des coquilles fluctuantes en suspension dans l'eau ; leur taille peut varier de quelques dizaines de nanomètres à quelques centaines de micromètres. Dans la nature, les vésicules sont constituées de molécules biologiques

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 49

FIG. 3-3 -- Schéma de représentation des trois modes élastiques de déformation des membranes

(phospholipides, protéines, cholestérol, ...), mais pour les physiciens, elles peuvent aussi être formées à partir de tensio-actifs ou de molécules polymérisables [5] ; ce qui modifie considérablement leurs propriétés mécaniques (Fig. 2.3). Objets bidimensionnels sans tension de surface, les propriétés physiques des vésicules sont fixées par la connaissance de trois grandeurs : le module de cisaillement, d'élasticité et de courbure.

Si la formation de bicouches de lipides et de tensio-actifs est relativement bien comprise [6, 7], la formation des vésicules et les conditions de leur stabilité restent encore mystérieuses. Dans la majorité des cas, en particulier celui des vésicules de lipides, l'état thermodynamique des bicouches est la structure smectique des lamelles empilées.

3.2.2 Les lipides.

Les lipides jouent un rôle important dans la cellule, et constituent les composantes majeures des membranes. Ils renferment également une importante quantité

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 50

d'énergie stockée, et ils sont directement impliqués dans la signalisation cellulaire [2], à la fois comme hormones stéroïdes (oestrogènes et testostérone) et comme messagers potentiels transportant les signaux des récepteurs membranaires aux cibles situées à l'intérieur de la cellule.

Les acides gras.

Les acides gras sont des acides carboxyliques possédant une chaîne aliphatique hydrophobe saturée ou insaturée. Il s'agit d'une longue chaîne hydrocarbonée comportant le plus souvent 16 à 18 atomes de carbones, avec un groupe carboxyle (COO-) à une extrémité.

Il faut noter que la nature hydrophobe de ces chaînes d'acides gras est responsable de la plupart des comportements des lipides complexes, et particulièrement de la formation des membranes biologiques.

Les phospholipides.

Les phospholipides sont les principaux constituants des membranes cellulaires. Ces lipides possédant un groupe phosphate, sont des molécules amphiphiles. Leur tête polaire hydrophile détermine le type de phospholipide. En fait, plusieurs variétés peuvent coexister, et se distinguent uniquement par la longueur de leur queue, c'est-à-dire les acides gras les constituant.

Les phospholipides se différencient les uns des autres par la nature de leur tête polaire, c'est-à-dire l'alcool qui estérifie une seconde fois l'acide phosphorique, et également par leurs acides gras qui déterminent la longueur de l'encombrement stérique des molécules. Par ailleurs, d'autres molécules, comme le cholestérol, sont

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 51

susceptibles de s'ajouter aux phospholipides, pour modifier sensiblement certaines propriétés des membranes comme par exemple la fluidité, ou la manière dont les phospholipides de même type s'associent préférentiellement pour former des micro-domaines ou rafts.

La portion glycérole et phosphate de la molécule est dite hydrophile, alors que les acides gras sont hydrophobes. Dons, la partie hydrophile est soluble dans l'eau, alors que la partie hydrophobe ne l'est pas (elle est soluble dans les lipides) (Fig. 2.1).

3.2.3 Les liposomes.

Nous avons noté, auparavant, que les liposomes sont des vésicules sphériques, dont le diamètre varie de quelques dizaines à quelques milliers de nanomètres. Ces vésicules sont composées d'une ou de plusieurs bicouches lipidiques permettant de séparer un milieu intravésiculaire d'un milieu extérieur. Au sein de ces bicouches, tout comme dans les membranes biologiques, les mouvements des phospholipides sont observés. Les liposomes sont faciles à préparer [8]. En effet, l'hydratation de film phospholipidique permet d'obtenir des liposomes multilamellaires. Les liposomes possèdent un grand potentiel d'applications, en particulier, ils sont utilisés dans l'industrie, comme vecteurs de substances cosmétologiques ou de thérapie génique, pour délivrer des médicaments, ou encore comme supports de vaccins. Les liposomes constituent surtout un bon modèle membranaire, et sont largement employés, pour mieux comprendre les mécanismes intervenant au niveau de la membrane, comme la perméabilité, la fluidité, l'ancrage de protéines ou encore la fusion de deux mem-

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 52

FIG. 3-4 -- Evolution d'une vésicule de SOPC lorsque la température augmente

branes.

Notons que les phospholipides se réorganisent dans une configuration la plus thermodynamiquement stable (énergie minimale) (Fig. 2.5).

3.3 Propriétés statistiques des biomembranes.

Dans ce paragraphe, nous rappelons l'essentiel de l'étude des propriétés mécaniques de la bicouche lipidique ainsi que le formalisme associé. L'outil pour cela est une approche élaborée par Helfrich, basée sur l'énergie de courbure.

3.3.1 Description thermodynamique.

Parmi les paramètres pertinents dans la description d'une membrane fluide, nous pouvons citer son aire totale,AT, et son aire projetée, AP. Ces aires sont deux variables thermodynamiques indépendantes [6, 7]. En effet, l'aire totale ne peut être modifiée que par échange de molécules avec un réservoir ou par effet de dilatation (due aux fluctuations thermiques de la membrane). Des expériences d'aspiration par

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 53

micropipette ont montré que les vésicules sont très résistantes aux déformations de compression et de dilatation [9] : les membranes sont peu extensibles et peuvent donc être considérée comme incompressibles. La variable conjuguée à l'aire totale AT est alors directement proportionnelle au potentiel chimique des tensio-actifs.. En revanche, l'aire projetée AP dépend des contraintes appliquées : cisaillement, adhésion, ..., le paramètre conjugué étant une tension de surface. Une propriété spéciale de ces systèmes auto-assemblés est que, en l'absence de contraintes, l'aire projetée d'une membrane fluctuante s'adapte, de manière à minimiser l'énergie, et donc s'ajuste pour annuler la tension de surface. Notons que ce point n'est pas forcément vrai pour une surface fermée, comme par exemple une vésicule, où les fluctuations thermiques sont responsables de la tension [10,11].

3.3.2 Théorie de Canham-Helfrich.

La description théorique des membranes a réellement débuté avec les travaux de Canham puis ceux de Helfrich [12, 13]. En s'inspirant des propriétés des films minces, les auteurs proposèrent une approche phénoménologique basée sur l'énergie élastique de courbure suivante

H = 2 f (C1 + C2 - Co)2 dS + êG J C1C2dS + ã f dS , (2.1)

où C1 = R-1

1 et C2 = R-1

2 sont les deux courbures principales, (C1 + C2) /2 la courbure moyenne (Fig. 2.6),

et C1C2 la courbure totale (de Gauss) (Fig. 2.7). L'énergie (2.1) peut être vue comme un développement en puissance des invariants du tenseur de courbure. Le der-

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 54

fCiC2dS = 4ð (1 - g) , (2.2)

FIG. 3-5 -- Une forme de selle de cheval »dans le cas ci=-1/ Ri<0, c2 =1/R2>0.

nier terme de cette équation est un terme de tension de surface, et Co est la courbure spontanée de la membrane, qui peut être associée à une asymétrie de composition de la bicouche. Le paramètre K est la constante de rigidité de courbure. Cette dernière a été mesurée expérimentalement par des méthodes d'aspiration par micropipette, ou par l'étude de l'amplitude des fluctuations thermiques de la membrane [14,15]. Les valeurs obtenues sont de 10 à 50kBT, pour les membranes phospholipidiques. Quant au paramètre KG, il représente la constante élastique de courbure gaussienne, et est associé à la topologie de la membrane. Le théorème de Gauss-Bonnet [16] permet d'évaluer l'intégrale de la courbure gaussienne pour une surface fermée sans bords. Ce théorème stipule que cette intégrale dépend uniquement de la topologie de la surface, et s'exprime sous la forme suivante

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 55

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 56

FIG. 3-6 -- Une forme ellipsoïydale d'une surface dans le cas : c1 =1/R1>0 ,c2 =1/R2< 0

.

où la constante g est le genre topologique, et correspond au nombre de poignées de la surface (g = 0, pour la sphère, g = 1, pour le tore). Pour un système constitué de plusieurs surfaces fermées, on peut écrire la contribution de la courbure gaussienne à l'énergie de courbure comme

JêG C1C2dS = 4ðêG (N - Nh) . (2.3)

Ici, N est le nombre de composants déconnectées et Nh est le nombre total de poignées.

En fait, cette contribution à l'énergie de courbure agit comme un potentiel chimique qui gouverne la topologie du système. En particulier, il est important de connaître le signe de R. C'est lui qui contrôle l'apparition de poignées sur la surface, c'est-à-dire la formation de point selle de courbure moyenne quasi-nulle et de

courbure gaussienne négative.

Revenons à l'énergie de courbure de Cahnam-Helfrich et notons qu'il est possible, à partir de cette énergie, d'étudier la stabilité d'une phase lamellaire.. Nous avons vu que le terme de courbure gaussienne est celui qui contrôle la topologie du système, alors que les fluctuations de forme de la surface sont gouvernées par la courbure moyenne. On peut imaginer deux mécanismes de déstabilisation de la membrane : (i) par la création d'un passage qui coûte une énergie -47ri (en première approximation, le passage est une surface minimale de courbure moyenne nulle), et l'on gagne donc de l'énergie à créer des passages, si k > 0, (ii) ou par formation d'une vésicule (l'énergie de courbure d'une vésicule sphérique étant 47r (2k + R), et l'on gagne donc de l'énergie à créer des vésicules, si k < -2k .

3.3.3 Spectre de fluctuations thermiques.

Sous l'effet de l'agitation thermique, les molécules du milieu aqueux diffusent sur la membrane, et donc celle-ci fluctue autour de sa position d'équilibre. De nombreuses études [17] ont été consacrées à la quantification de l'effet de ces fluctuations sur la forme des vésicules. Nous nous limiterons ici au cas de membranes presque-planes. Dans ces conditions, on peut décrire la forme de la surface dans la représentation de Monge, où la position d'un point de la membrane est repérée par sa hauteur h (r) = h (x, y), par rapport à un plan de référence parallèle à la position moyenne de la membrane (Fig. 2.7).

L'énergie de la membrane peut alors être linéarisée et s'exprime comme suit

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 57

kBT

\|uq|2% U?+ ãq2 + êq4 . (2.7)

FIG. 3-7 -- Représentation de Monge.

f [ê ]

H [h] = d2~r 2 (?h)2 + ã 2 (?h)2 + U (h) , (2.5)

avec le potentiel extérieur U (h), qui décrit les interactions entre la membrane et un substrat solide ou une autre membrane. Ici, ã est le coefficient de tension interfaciale.

Si, maintenant, on linéarise le potentiel U autour de l'équilibre, l'énergie devient quadratique dans la déformation h (r). On peut donc décomposer la déformation de la membrane en mode de Fourier d'amplitude

ti

hq = f (27)2 h (-r) eig.T . (2.6)

Par ailleurs, le théorème d'équipartition de l'énergie permet d'écrire l'amplitude carrée moyenne de chaque mode, et l'on a

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 58

3.3.4 Interaction d'Helfrich.

Les fluctuations de forme d'une membrane lorsqu'elle se trouve au voisinage d'un substrat solide ou d'une autre membrane, conduisent à une interaction d'origine entropique dépendant de la rigidité des membranes et de la température. Cette interaction a été décrite, pour la première fois, par Helfichen 1978. Elle permet, en particulier, de comprendre la remarquable stabilité des phases lamellaires des tensio-actifs neutres.

Considérons une membrane de module de courbure ê, et négligeons, dans un premier temps, la tension de surface. Les fluctuations de cette membrane sont confinées entre deux murs distants d'une distance finie î? (Fig. 2.9a). L'on suppose qu'il n'existe que des interactions stériques à très courte portée entre les murs et la membrane. L'amplitude des fluctuations de la membrane est donc limitée par la présence des murs. On peut raisonnablement supposer qu'un choc de la membrane sur un mur décorrélé complètement les fluctuations. On voit alors la membrane comme une mosaïque de patch indépendants de taille î2II et d'amplitude de fluctuation moyenne

î2?.

Ici, îII représente la longueur de corrélation dans le plan. On peut maintenant relier ces deux grandeurs en utilisant l'expression du spectre de fluctuations, définie par la relation (2.8), avec U?= 0 et ã = 0. Alors, l'on a

kBT

0uq|2) (2.8)

êq, ,

f d2~q ~|uq|2) ~ kBT

î2 ? ~ ê î2 II . (2.9)

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 59

FIG. 3-8 - Une membrane liquide fluctuante , qui est confinée entre deux plaques parallèles

.

Il reste à calculer la variation d'énergie libre, ?FS, par unité de surface due au confinement de la membrane. La courbure de la membrane liée à la présence des murs est simplement donnée par R-1 ~ îL/î2II. On en déduit la contribution enthalpique

2

kBT

?Ec ~ ê . (2.10)

î

2 II

Les bouts de la membrane, de taille î2II, étant indépendants, le confinement réduit leur entropie de kB et l'on obtient

kBT

?Sc ~ .

(2.11)

î

2 II

A l'aide de ces considérations, l'on déduit que la variation de l'énergie libre due au confinement est

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 60

kBT

?THelfrich ~ ?Ec - T?S ~

ê

1

(2.12)

.

î~ ?

Il s'agit d'une interaction répulsive, qui est proportionnelle à l'énergie d'agitation thermique kBT, et inversement proportionnelle au module de courbure de la membrane. Traditionnellement, l'on introduit une constante, cH, et l'on écrit l'énergie de répulsion de Helfrich comme suit

kBT

VHelrich `v cH

ê

1 .

(2.13)

î~ ?

Nous rappelons que de nombreuses études théoriques et numériques ont suivis les travaux pionniers de Helrich. Ainsi, Seifert [19] a proposé une généralisation de l'interaction de Helfrich au cas des membranes sous tension (ã = 0).

Dans le cas asymétrique d'une membrane neutre qui fluctue près d'un seul substrat (ou d'une seule autre membrane), l'interaction entropique (répulsion de Helfrich) repousse la membrane qui peut décoller.

Noter également que les fluctuations thermiques influent également sur les propriétés élastiques de la membrane.

3.3. 5 Longueur de persistance.

Nous finissons cette section par un rappel de la notion importante de longueur de persistance, îp, qui est liée au phénomène de froissement de la membrane. Cette longueur a été introduite, pour la première fois, par de Gennes et Taupin [20, 21]. Cette idée a donné lieu, par la suite, à une quantité impressionnante de travaux sur les surfaces fluctuantes. Cette longueur de persistance peut être comprise en notant

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 61

qu'une surface, si elle n'est soumise à aucune tension latérale (u = 0), reste rigide jusqu'à une certaine longueur îp. C'est la longueur au-delà de laquelle la membrane perd sont ordre orientationnel, et plus froissée à des échelles supérieures à cette même longueur. Afin de déterminer une telle longueur, il suffit de calculer la fonction de corrélation du vecteur normal n

(-?n (0) .-?n (-?r )) ~ exp {-r/îp} , (2.14)

avec la longueur de persistance

îp = ao exp {2ðk/kBT} , (2.15)

ao représente la taille typique des lipides. La relation précédente montre que la longueur de persistance est d'autant plus importante que la rigidité de courbure est forte. Aussi, cette même échelle de longueur est sensible à la température, et qu'elle se déplace vers ces faibles valeurs à mesure que la température augmente. La formule (2.14) suggère que pour des échelles inférieures à îp, la membrane est plane, et ses orientations sont alors corrélées. En revanche, au-dessus de îp, la membrane est plutôt froissée, et ses orientations sont décorrélées [21]. Nous soulignons, de passage, qu'au-dessus de îp, la description d'une membrane quasi-plane, gouvernée par le Hamiltonien de Canham-Helfrich, n'a plus de sens.

Revenons à la définition (2.15) et notons le point important suivant. C'est que la longueur de persistance îp dépend du rapport k/kBT, et ceci d'une manière exponentielle. Une petite variation de k entraîne donc une grande variation de îp.

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 62

Ainsi, si ê N 10kBT, cette longueur est astronomique, et la membrane est lisse, à toutes les échelles. Si ê N kBT, îp N 0, 5 pm, pour la valeur ao N 10 Angströms, les fluctuations de courbure sont assez fortes, pour des vésicules géantes ou des globules rouges. Si ê N 0, 1kBT, îp N 230 Angströms.

Enfin, soulignons que, pour les micro-émulsions, la longueur îp fixe l'échelle de taille de la dispersion de l'huile dans l'eau ou l'inverse.

3.4 Conclusions.

Dans ce chapitre, nous avons passé en revue les différentes composantes des biomembranes. Les lipides ont la caractéristique de s'auto-organiser spontanément en une bicouche. Cette structure, à la base de la membrane cellulaire, a des propriétés très anisotropes. Les vésicules, des bicouches refermées sur elles-mêmes, quant à elles, sont largement utilisées à la fois en biologie, comme systèmes modèle de la membrane cellulaire, et en physico-chimie, en particulier pour leur capacité à séparer physiquement un petit volume d'eau du milieu aqueux environnant.

Les propriétés de la bicouche homogène sont aujourd'hui bien comprises. Pour progresser dans la modélisation de la membrane, des vésicules composées de plusieurs types de lipides ont été développées. De tels mélanges présentent des séparations de phases, conduisant à la formation des domaines de compositions différentes, flottant dans une membrane classique [1].

Aussi, nous avons présenté les propriétés élastiques des bicouches lipidiques, en se basant sur une description phénoménologique de Canham-Helfrich. Nous avons rappelé, également, comment on en déduit le spectre de fluctuations, ainsi que la

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 63

répulsion entropique due au confinement de la membrane. L'accent a été, également, mis sur la notion importante de longueur de persistance.

64

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Chapitre 4

Effet de Casimir dans les

biomembranes confinées.

Dans ce chapitre, qui consiste notre première contribution originale, nous réexaminons le calcul de la force de Casimir entre deux plaques interactives parallèles délimitant un liquide comptant une biomembrane immergée. Nous désignerons par D, la distance qui sépare les deux plaques, et l'on suppose que cette dernière est beaucoup plus petite que la rugosité en volume, afin d'assurer le confinement de cette membrane. Cette force répulsive provient des ondulations thermiques de la membrane. Nous avons traité aussi bien l'aspect statique que l'aspect dynamique.

Pour plus de détails, le lecteur peut être renvoyé à la Réf. [1].

4.1 Introduction.

parent la cellule de son environnement, et agissent alors comme une barrière sélective

66

Les membranes cellulaires ont une importance cruciale dans la vie, car elles sé-

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 67

de la matière. Les détails descriptifs de l'organisation structurale et des fonctions de base des biomembranes peuvent être trouvés dans Réfs. [2 - 8].

Les membranes cellulaires sont formées par une bicouche de phospholipide combinée avec une variété de protéines et de cholestérol. Particulièrement, ces derniers assure la fluidité des bicouches. Un phospholipide est une molécule amphiphile qui possède une tête polaire hydrophile (qui aime le milieu aqueux) attachée à deux chaînes carboniques hydrophobes (qui n'aiment pas le milieu aqueux).

Les phospholipides se déplacent librement dans la bicouche membranaire, dont l'épaisseur est de l'ordre de 50 Angströms. En fait, ces deux propriétés permettent de considérer la membrane comme une membrane fluide à deux dimensions.

La membrane fluide, auto-s'assemblée de solutions du surfactant, peut avoir une variété de formes et de topologies [9], qui ont été expliquées en terme de l'énergie de courbure [10, 11].

Dans de vraies situations, les biomembranes ne sont pas confinées dans les liquides à extension infinie, mais elles sont plutôt confinées par des frontières géométriques, telles que les globules blancs et rouges ou des liposomes, comme vecteurs de transport de médicaments dans les vaisseaux sanguins [11 - 14]. Pour la simplicité, nous considérons la situation où la biomembrane est confinée dans un domaine liquide, qui est fini dans une direction spatiale donnée. Nous désignons par D, la taille géométrique de ce domaine. Pour un tube, D étant le diamètre, et pour un domaine liquide délimité par deux plaques parallèles, cette taille est simplement la séparation entre les murs. Naturellement, la longueur D doit être comparée à la rugosité en volume, Li, qui est la taille typique des bosses provoquées par les fluctuations thermiques de la membrane. Ces fluctuations dépendent naturellement de la nature

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 68

des molécules de lipide formant la bicouche. La biomembrane est confinée seulement quand D est beaucoup plus petite que la rugosité en volume L~?. Cette condition est semblable à celle habituellement rencontrée dans le contexte des polymères confinés [15].

Les ondulations de la membrane provoquent des interactions effectives répulsives entre les frontières géométriques confinantes.. La force induite ou encore force du Casimir, qui est manifestement fonction de la taille D, doit s'atténuer avec la distance. Dans ce chapitre, nous sommes intéressés par la façon dont cette force diminue avec la distance. Pour simplifier les calculs, nous supposons que la membrane est confinée entre deux plaques parallèles, qui sont à une distance finie l'une de l'autre, c'est-à-dire D < Li.

Le mot "Casimir" est inspiré de l'effet Casimir traditionnel. Un tel effet, prédit pour la première fois par Hendrick Casimir, en 1948 [16], peut être considéré comme l'une des découvertes fondamentales du siècle dernier. Selon Casimir, les fluctuations quantiques du vide d'un champ électromagnétique confiné produisent une force attractive entre les deux plaques parallèles non chargées et parfaitement conductrices. L'effet Casimir a été confirmé dans des expériences plus récentes par Lamoreaux [17] et par Mohideen et Roy [18]. Par la suite, Fisher et de Gennes [19] remarquèrent que l'effet Casimir apparaît aussi pour les systèmes critiques, tels que les fluides, les mélanges de liquides simples ou de polymères, l'hélium liquide 4He ou les liquide-cristaux, dans des géométries restreintes ou en présence de particules colloïdales immergées. Pour ces systèmes, les fluctuations critiques du paramètre d'ordre jouent le rôle des fluctuations quantiques du vide, et conduisent à des forces de longue portée entre les plaques confinantes ou entre les colloïdes immergés [20, 21].

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 69

Pour calculer la force de Casimir entre les plaques parallèles, nous élaborons d'abord une théorie des champ générale, qui prend en considération les interactions primitives senties par la membrane confinée. Comme nous verrons ci-dessous, en régime de confinement, ce modèle de champ dépend seulement de deux paramètres, qui sont la constante de rigidité de courbure de la membrane et d'une constante de couplage contenant toute les informations sur le potentiel d'interaction exercé par les plaques. En outre, le dernier paramètre est une fonction connue de la séparation D. A l'aide de l'énergie libre construite, nous avons calculé, pour la première fois, la force de Casimir statique (par unité d'aire), fJ. Les calculs exacts montrent que cette dernière diminue avec la séparation D, selon une loi de puissance, c'est-à-dire f ~ ê-1 (kBT)2 D-3, avec une amplitude connue. Ici, kBT désigne l'énergie thermique, et ê est la constante de rigidité de courbure de la membrane. Naturellement, cette force augmente avec la température, et a des valeurs significatives seulement pour des biomembranes à faible ê. Le deuxième problème que nous avons examiné est le calcul de la force de Casimir dynamique, n(t). Plus précisément, nous avons considéré une biomembrane à une température T, qui est au début dans un état d'équilibre où elle est presque plate, et nous étions intéressés par la façon dont la force induite se développe dans le temps, avant que l'état final soit atteint. En utilisant un argument d'échelle, nous avons montré que la rugosité de membrane, L? (t), augmente avec le temps, comme L? (t) ~ t1/4 (t < ô), avec ô ~ D4, est le temps final, durant lequel la membrane atteint son état d'équilibre final. En plus, nous constatons que la force augmente avec le temps selon n (t) ~ t1/2 (t < ô). La discussion est étendue à la vraie situation où la biomembrane est en présence d'interactions hydrodynamiques, provoquées par le liquide ambiant. Dans ce cas,

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 70

nous montrons que L? (t) ~ t1/3 (t < Th) et FI (t) ~ t2/3 (t < Th), avec le nouveau temps final Th ~ D3.

En conséquence, les interactions hydrodynamiques provoquent des changements drastiques des propriétés dynamiques de la membrane confinée, puisque la rugosité et la force induite se développent plus rapidement.

Ce chapitre est organisé comme suit. En Sec. II, nous présentons le modèle de champ permettant la détermination de la force Casimir, du point de vue statique et dynamique. Les Secs. III et IV sont consacréss au calcul des forces induites statiques et dynamiques. Nous retraçons nos conclusions dans la dernière section. Quelques détails techniques sont présentés dans l'Appendice A.

4.2 Formulation théorique.

Nous considérons une membrane liquide fluctuante, qui est confinée entre deux plaques parallèles interactives 1 et 2, séparées par une distance finie D. Naturellement, la séparation D doit être comparée à la rugosité en volume de la membrane, L°?, quand le système est illimité (la membrane est libre). La membrane est confinée seulement quand la condition L << L°? est satisfaite. Pour la situation opposée, c'est-à-dire L >> L°?, nous nous attendons à des corrections de taille finie, expo-nentiellement petites. Ici, z = -D/2 et z = D/2 sont les positions des deux plaques, dans la direction perpendiculaire. Pour la simplicité, nous supposons que les deux surfaces sont physiquement identiques. Nous désignons par V (z), le potentiel d'interaction exercé par une plaque sur la membrane fluide, en l'absence de l'autre. Habituellement, V (z) est la somme de deux potentiels, l'un est répulsif et l'autre

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 71

est attractif. Un exemple typique est fourni par le potentiel suivant [2]

V (z) = Vh (z) + Vvdw (z) , (3.1)

Vh (z) = Ahe-z/ëh (3.1a)

représente le potentiel d'hydratation répulsif, qui est dû aux molécules d'eau insérées entre les têtes hydrophiles des molécules de lipide [22]. L'amplitude Ah et la portée du potentiel, ëh, sont de l'ordre de Ah ' 0.2J/m2 et ëh ' 0.2 - 0.3nm. En fait, l'amplitude Ah est Ah = Ph X lh, avec la pression d'hydratation Ph ' 108 - 109Pa. Ici, VvdW(z) est le potentiel de van der Waals entre une plaque et la biomembrane, qui sont séparées par une distance z. Sa forme est comme suit

_

COH 1 2 1

Vvdw l -- 12ð Lz2 (z + ä)2 + (z + 2ä)2 (3.1b)

Ici, H désigne la constante d'Hamaker, qui est homogène à une énergie. Pour des surfaces de basses énergies (solides organiques), H est de d'ordre de 10-21J, soit du même ordre de grandeur que l'énergie thermique kBT. En revanche, elle ne dépasse pas 10-18J, pour des surfaces de hautes énergies (métaux, céramiques, ...). Dans les phases vapeurs, H est totalement négligeable. Dans la formule précédente, ä est l'épaisseur de membrane, qui est de quelques nanomètres. Pour des grandes valeurs de la distance z, l'on a

U (h)

W(h) = L2 , (3.4)

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 72

Vvdw(z) ~ 2. (3.1c)

z4

Généralement, en plus de la distance z, le potentiel d'interaction, V (z), dépend de certaines échelles de longueur, (î~, ..., în), qui sont les portées des interactions. La membrane fluide sent alors le potentiel total suivant

lD ) lD ) D D

U(z) = V 2 - z + V 2 + z ,- < z < . (3.2)

2 2

Comme la membrane peut être regardée comme une plaque élastique à deux dimensions, alors, dans la représentation de Monge, un point de surface peut être décrit par un vecteur-position tridimensionnel r = (ñ, z) E R3, où ñ = (x, y) E R2 est le vecteur transverse, et z = h (x, y) E [-D/2, D/2] est la distance perpendiculaire à la plaque localisée à z = 0. Ici, la fonction de hauteur h (x, y) peut prendre des valeurs positives ou négatives. L'Hamiltonien total, H, du système est donné par [9, 23]

f [ê ]

H [h] = d2ñ 2 (?h)2 + W (h) . (3.3)

Ici, ê est la constante de rigidité de courbure. Cette dernière est comparable à l'énergie thermique kBT, où T est la température absolue et kB est la constante de Boltzmann. W(h) est le potentiel d'interaction par unité d'aire, qui se présente comme suit

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 73

où le potentiel U(h) est celui défini par la relation (3.2), et L est la taille linéaire latérale de la biomembrane.

Maintenant, discutons les propriétés analytiques du potentiel d'interaction, W (h). Premièrement, la relation (3.2) suggère que ce potentiel total est une fonction paire de la distance perpendiculaire h, c'est-à-dire

W (-h) = W (h) . (3.5)

En particulier, nous avons W (-D/2) = W (D/2) .

Deuxièmement, quand ils existent, les zéros, ho, de la fonction potentielle W (h) sont tels que

lD ) lD )

V 2 - ho = -V 2 + ho . (3.6)

Cette égalité indique que, si ho est un zéro de la fonction potentielle W (h), alors -ho l'est aussi. Le nombre de zéros est alors un nombre pair. En outre, dans tous les cas, les ho sont différents de 0. En effet, la quantité V (D/2) est non non nulle, puisqu'elle représente le potentiel créé par une plaque au milieu du film. Nous soulignons que, lorsque le potentiel considéré est différent de zéro, il est répulsif ou attractif. Quand ce même potentiel s'annulent en quelques points, alors il est soit répulsif ou attractif entre deux zéros consécutifs.

Troisièmement, nous notons d'abord que, de la relation (3.2), nous déduisons que la dérivée première de la fonction potentielle est une fonction impaire, auquel cas W' (-h) = -W'(h). En appliquant cette relation à la médiane h = 0, nous obtenons que W' (0) = 0. Par conséquent, le potentiel W présent un extremum à h = 0, quelle

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 74

que soit la forme de la fonction V (h). Nous trouvons aussi que l'extremum h = 0 est un maximum, si V ?(D/2) < 0, et est un minimum, si V ?(D/2) > 0. Le potentiel W présente une tangente horizontale à h = 0, si seulement si V ?(D/2) = 0. D'une part, la condition générale donnant les extrema {hm} est

dV

 

dV =

dh

 
 

(3.7)

dh

h= D -hm

h=D+hm

.

Puisque la dérivée première W'(h) est une fonction impaire de la distance h, elle doit avoir un nombre impair de points extremum. Le point h = hm est un maximum, si

et est un minimum, si

d2V
dh
2

h= D -hm

<

dV 2 dh2

h=D+hm

,

(3.8)

d2V

 

>

dV 2

 
 

(3.9)

dh2

h= D -hm

dh2

h=D+hm

.

Au point h = hm, nous avons une tangente horizontale, si

d2V dh2

~~~~h=D -hm

= -

dV 2 dh2

h= D +hm

.

(3.10)

Notons que les déductions ci-dessus dépendent, naturellement, de la forme du potentiel d'interaction V (h).

Enfin, une analyse dimensionnelle simple montre que le potentiel d'interaction total peut être réécrit sous la forme d'échelle suivante

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 75

W (h) kBT

1 (h æ1 æn)

3. l11)

= D2 D, D, ..., D)

(î1, ..., în) sont les diverses échelles de longueurs, et Ö (x1, ..., xn+1) est une fonction d'échelle à n + 1 facteurs. En conclusion, nous notons que le potentiel de paire, W (h), ne peut pas être singulier à h = 0. C'est plutôt une fonction analytique dans la variable h. Par conséquent, aux rapports fixés æi/D, un développement limité, au second ordre, de la fonction d'échelle Ö, autour de la valeur h = 0, donne

ã h2+ O (h4) . (3.12)

W (h) kBT

2 D4

Nous nous limitons à la classe des potentiels qui présentent un minimum autour du plan d'équilibre, situé à h = 0. Dans ce cas, le coefficient ã est défini positif, c'est-à-dire ã > 0. Bien-sûr, un tel coefficient dépend des rapports æi/D. Dans le régime de confinement, où la distance h est assez petite, nous pouvons assimiler le potentiel d'interaction total par la partie quadratique. Dans ces conditions, le Hamiltonien Can ham-Helfrich devient

Ho [h] = 2 J d2ñ [ê (?h)2 + ph2] , (3.13)

avec la constante élastique

u = ã

kBT

D4 .

(3.13a)

Le préfacteur ã sera calculé plus loin. L'expression ci-dessus de la constante élastique u donne une idée sur sa dépendance de l'épaisseur du film D. En outre, nous soulignons que ce coefficient peut être considéré comme un multiplicateur de Lagrange

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 76

que l'égalité précédente indique que la rugosité de la membrane est indépendante

fixant la valeur de la rugosité de la membrane.

Nous aurons besoin de la fonction de corrélation (ou fonction de Green) hauteur-hauteur

G(ñ - ñ') = (h(ñ)h(ñ')) - (h (ñ)) (h (ñ')) . (3.14)

Cette fonction est solution de l'équation différentielle

(~ê?2ñ +~p) G(ñ - ñ') = ä2 (ñ - ñ') . (3.15)

Ici, ä2 (x) est la fonction de Dirac bidimensionnelle, et ?ñ = ?2/?x2 + ?2/?y2 représente l'opérateur Laplacien en dimension 2. Nous avons employé les notations ~ê = ê/kBT et u = p/kBT, pour désigner les constantes d'élasticité de la membrane réduites.

A partir de ce propagateur, nous déduisons l'expression de la rugosité de la membrane, ou encore le carré moyen de déplacement,

L2? = (h2) - (h)2 = G (0, 0) . (3.16)

Une telle quantité mesure l'amplitude des fluctuations thermiques de la membrane, autour du plan d'équilibre, situé à h = 0. Nous montrons, dans l'Appendice B, que la rugosité de la membrane est exactement donnée par

D2

L2? = , (3.17)
12

à condition qu'on soit dans le régime de confinement, c'est-à-dire D << Li. Notons

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 77

des propriétés géométriques de la membrane (à travers ê). Nous soulignons que cette même relation peut être retrouvée en utilisant l'argument que chaque point de la membrane a la même probabilité de se retrouver en n'importe quel point entre les deux plaques [24].

La constant élastique u peut être calculée, en utilisant la relation connue

(3.18)

8

uê .

L1 =

2 1 kBT

v

Ce qui donne

u = 9 (kBT)24 êD4 . (3.19)

Cette formule indique clairement que cette constante élastique décroît avec la séparation D, comme D-4. Le terme uh2/2 décrit alors un potentiel de confinement, qui assure la localisation de la membrane autour du plan d'équilibre. L'intégrale spatiale de ce terme représente la perte d'entropie causée par le confinement de la membrane. La valeur (3.19) de la constante élastique est compatible avec la contrainte (3.17). Par conséquent, le modèle élaboré est basé sur le Hamiltonien (3.13), avec un potentiel de confinement quadratique.

Nous considérons une membrane confinée entre deux parois impénétrables, séparées par une distance D. Dans ce cas, la décroissance exponentielle des corrélations d'orientation est gouvernée par la longueur L11. Les fluctuations de la hauteur de la membrane sont caractérisées par l'échelle L1, qui doit rester en dessous de la séparation D. De la relation standard

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 78

libre associée est tel que : F = -kBT ln Z, qui est, naturellement, une fonction de la

kBT

L1 =L2 11 , (3.20)
16ê

nous déduisons

(k:T)

1/2

L11 =N/3T D D. (3.21)

Contrairement à L1, l'extension latérale L11 dépend des caractéristiques de la membrane (à travers ê).

Les étapes suivantes consisteront au calcul de la force de Casimir en équilibre et hors équilibre.

4.3 Force de Casimir statique.

Les membranes des vésicules présentent des fluctuations thermiquement excitées. Généralement, les objets tels que des interfaces, les membranes ou les polymères subissent de telles fluctuations, afin d'augmenter leur entropie de configuration. Pour des biomembranes et des agents tensio-actifs de la bicouche lipidique, la conséquence de ces ondulations provoquent une force induite, appelée force de Casimir. Pour calculer la force désirée, nous partons de la fonction de partition, construite avec le Hamiltonien (3.13). Cette fonction de partition est l'intégrale fonctionnelle suivante

Z = IDh exp -- kBT] } . (3.22)

L'intégrale fonctionnelle s'étend sur toutes les configurations du champ h. L'énergie

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 79

séparation D. Si nous désignons par E = L2 l'aire de la surface commune des deux plaques, la force de Casimir (par unité d'aire), fJ, est moins la dérivée première de l'énergie libre (par unité d'aire) par rapport à la séparation D, c'est-à-dire

T7 1 ?T

11 >?D


·

(3.23)

L'expression ci-dessus de la force de Casimir (par unité d'aire) appelle les re-

Cette force par unité d'aire est homogène à une pression. En fait, fJ est la pression suffisante pour maintenir les deux plaques à une certaine distance D l'une de l'autre. En terme de la fonction de partition, nous avons

Il

kBT

1 ?p ? lnZ

E

. (3.24)
?D ?~

En utilisant la définition (3.19) et les relations (3.23) et (3.24), nous trouvons que

11 = - 2 ?D 1 ?p L2?
·
(3.25)

Explicitement, nous obtenons la formule désirée, à savoir

T7 3 (kBT )2. (3.26)

11 8 êD3

De cette relation, nous extrayons l'expression du potentiel de séparation (par unité d'aire) [25]

Vd (D) = - fD Ð (D') dD = 3 (kBT )2 . (3.27)

16 êD2

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 80

marques suivantes.

Premièrement, cette force décroît plus vite que la force de Colomb, qui se comporte plutôt comme D-2.

Deuxièmement, cette même force dépend de la nature des lipides formant la bicouche lipidique (à travers la constante de rigidité de courbure de la membrane ê). Notons que la présente force n'est pas universelle, contrairement à l'effet Casimir rencontré habituellement en Théorie Quantique des Champs [16] et en Phénomènes Critiques [20]. Cela tient au fait que l'amplitude de cette même force dépend de la nature des molécules de lipide formant la bicouche.

Troisièmement, à température et à distance fixées, l'amplitude de force n'a de valeurs significatives que pour les petites constantes de rigidité de courbure de la membrane.

Enfin, comme elle se doit, cette force augmente avec la température. En effet, à température élevée, les ondulations de la membrane sont très fortes.

En conclusion, le préfacteur numérique 3/8 (ou amplitude d'Helfrich cH [9]) est proche de la valeur obtenue en utilisant la simulation Monte Carlo [26].

Dans la Fig. 3.1, nous superposons les variations de la force statique réduite, fJ /kBT, en fonction de la séparation D, pour deux systèmes lipidiques, à savoir les SOPC et DAPC [27], à la température T = 18C?. Les constantes de rigidité de courbure respectives sont : ê = 0.96× 10-19J et ê = 0.49 × 10-19J. Ces valeurs dimensionnées correspondent aux constantes : /Z = 23.9 et ~ê = 12.2. La méthode courante pour la mesure de ces constantes de rigidité est la méthode de micro-pipette [27]. Les courbes tracées reflètent la discussion faite ci-dessus.

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 81

FIG. 4-1 -- Les variations de la force statique réduite, fJ /kBT, en fonction de la séparation D, pour deux systèmes lipidiques, à savoir SOPC ( ligne continue) et DAPC (ligne pointillés ), à la température T = 18C?

4.4 Force de Casimir dynamique.

Pour étudier les phénomènes dynamiques, la quantité d'intérêt est la fonction hauteur, h (r, t), qui dépend du vecteur-position r = (x, y) E R2 et du temps, t. Cette dernière représente l'observation dans le temps du système, avant qu'il atteigne son état d'équilibre final. Nous rappelons que la fonction h (r, t) est solution de l'équation non-dissipative de Langevin (avec bruit) [28]

ah(r, t) at

= -Fan° [h] + í(r, t) . (3.28)

ah(r, t)

Ici, n° est le Hamiltonien statique (divisé par kBT) et F > 0 est le coefficient cinétique. Ce dernier a les dimensions : [F] = L °T -1

° , où L° est une certaine échelle

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 82

de longueur et T° est l'unité de temps. Ici, v (r, t) est une force aléatoire Gaussienne,

(v(r, t)) = 0 , (3.29a)

(v(r, t)v(r', t')) = 28e (r - r') 8 (t - t') . (3.29b)

La fonction de corrélation temporelle, dont la transformée de Fourier est le facteur de structure dynamique, est définie par la valeur moyenne suivante (par rapport au bruit),

G (r - r', t - t') = (h(r,t)h(r',t'))í - (h(r,t))í (h(r',t')) í , t > t' .

(3.30)

L'équation dynamique (3.28) montre que la fonction hauteur h est une fonctionnelle du bruit v, et nous écrivons : h = h [v]. Au lieu de résoudre l'équation de Langevin pour h [v], puis moyenner, ensuite, sur la distribution du bruit, P [v], les fonctions de corrélation et de réponse peuvent être directement calculées à l'aide de la théorie du champ usuelle, d'action [28 - 31]

Ah,~h = dt derr~h?th + ~h h° -~h~h} , (3.31)

de sorte que, pour une observable arbitraire, O [î], l'on a

(O)í = [dv] O [? [v]] P [v] =

DhD~hOe-A[h,h]

(3.32)

DhD~he-A[h,h] ,

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 83

h (r, t) est un champ auxiliaire, couplé au champ externe h (r, t).

Les fonctions de corrélation et de réponse peuvent être calculées en remplaçant le Hamiltonien statique, H0, défini par la relation (3.13), par un nouveau, qui est : H0 [h, J] = H0 [h] - f derJh. En conséquence, pour une observable quelconque O, nous avons

ä (O)J äJ (r,t)

J=0

~ ~

= h (r,t)O . (3.33)

~ ~

La notation ~O~J est la moyenne calculée avec l'action A h, h, J , associée à l'Ha-

miltonien H0 [h, J]. En raison de la structure de l'égalité (3.33), le champ conjugé h est appelé champ de réponse. Maintenant, si O = h, nous obtenons la réponse du champ de hauteur à la perturbation externe J,

R(r - r',t - t') = ä äJ (r,t'))J = Ch(r,t) h(r',t')> _ .(3.34)

J=0 J=0

La causalité implique que la fonction de réponse est nulle pour t < t'. En fait, cette fonction peut être reliée à la fonction de corrélation temporelle, en utilisant le théorème de dissipation-fluctuation, selon lequel

~ ~

h (r,t) h(r',t') = -è (t - t')?t ~h(r,t)h(r',t')~c . (3.35)

La formule ci-dessus montre que la fonction de corrélation temporelle, C (r - r', t - t') = (cp (r, t) cp (r', t'))c, peut être déterminée par la connaissance de la fonction réponse. En particulier, nous trouvons que

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 84

?F ~ kBT/L2~ax ~ kBT (B/L1)2 , (3.37)

t

L21(t) = (h2 (r, t))c = -2 f (h, (r, t) h (r', t')) . (3.35a)

La limite t -* -oo donne la valeur normale L21 (-oo) = 0, car l'état initial correspond à une interface complètement plate.

Considérons, maintenant, une membrane à la température T, qui est initialement dans un état d'équilibre thermique où elle est plate. A un temps postérieur, t, la membrane possède une certaine rugosité, L1(t). Naturellement, cette dernière est une fonction du temps. Nous sommes intéressés par la façon dont il augmente au cours du temps. Nous précisons que les fluctuations thermiques provoquent une rugosité de la membrane, qui est caractérisée par l'apparition des bosses anisotropes. Par conséquent, un segment de taille linéaire L effectue des excursions de taille [32]

L1 = BLæ . (3.36)

Une telle relation définit l'exposant de rugosité, (. Notons que L est de l'ordre de la longueur de corrélation parallèle , L11. De la relation (3.20), nous déduisons l'exposant ( et la valeur de l'amplitude B. Alors, nous avons ( = 1 et B ~ (kBT/ê)1/2.

Afin de déterminer la croissance de la rugosité dans le temps, L1 (t), la clé est de considérer l'excès d'énergie libre (par unité d'aire) ?F, due au confinement (perte d'entropie). La formule (3.27) nous indique que ?F doit diminuer avec la séparation. Le résultat s'écrit [32]

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 85

~ =-??F ~ L? (1+2/0 (3.37a)

?L? .

En outre, une analyse attentive de l'équation de Langevin (3.28) montre que

?L? ??F

~ -

?t ?L?

= .Ð ~ .L-(1+2~ . (3.38)

?

Nous soulignons que cette loi d'échelle est conforme aux prédictions de Monte Carlo [32, 33]. La solution de cette équation, de premier ordre, est [34]

e? e?æ 1

L?(t) t , è? = =

4 . (3.39)

2 + 2æ

Ceci implique la forme d'échelle suivante de la taille linéaire

LII(t) ~ eute° B --

, 1

æ

"" 2 + 2

4 . (3.40)

où Lmax représente une certaine longueur d'onde, au-dessus de toutes les fluctuations

de forme, qui ne sont pas accessibles par la membrane confinée. L'interaction de

fluctuations induite (répulsive) conduit à la pression de séparation

Commentons le résultat obtenu (3.39).

Premièrement, la rugosité augmente avec le temps (l'exposant è? étant défini positif). En plus, l'exposant è? est universel, indépendamment de la constante de rigidité de courbure ê.

Deuxièmement, notons que, dans l'égalité (3.39), nous avons ignoré une certaine amplitude, qui n'est pas universelle et se comportant comme ê-1/4. Cela signifie que la rugosité temporelle est significative, seulement pour ces biomembranes de petite

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 86

constante de rigidité de courbure.

Quatrièmement, cette rugosité peut être interprétée comme la taille perpendiculaire des trous et vallées, au temps t.

Enfin, la rugosité augmente jusqu'à un temps final, ô. Ce dernier peut être interprété comme le temps au bout duquel le système atteint son état d'équilibre final. Le temps caractéristique se comporte comme

ô ~ -1L1?

L , (3.41)

où nous avons ignoré une certaine amplitude dépendant de ê. Ici, LL ~ D est la rugosité finale. Explicitement, nous avons

ô ~ -1D4 . (3.42)

Comme qu'il devrait être, le temps final augmente avec l'épaisseur du film D. d'une part, nous pouvons réécrire le comportement (3.39) comme suit

LL(t) LL(ô)

( t)è?

= .

ô

(3.43)

Cette égalité signifie que le rapport de rugosité, en fonction du temps réduit, t/ô, est universel.

Maintenant, pour calculer la force de Casimir dynamique, nous partons d'une formule analogue à (3.24), c'est-à-dire

fj(t) kBT

=

1 ?p ? ln Z~

(3.44)

?D ?p ,

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 87

avec la nouvelle fonction de partition

fZ = DhD~he-A[h,~h] . (3.45)

Un calcul simple, en considérant la relation de base (3.35a), donne

ri(t) kBT

= -

1 ?~

L

2 ?D1(t) , (3.46)

Ce qui est très semblable à la relation statique (3.25), mais avec une rugosité de membrane dépendant du temps , L1 (t). La combinaison des formules (3.43) et (3.46) mène à l'expression désirée de la force de Casimir (par unité d'aire), en fonction du temps,

t e

) f

= ô

ri(t) ri(ô)

, (3.47)

où ri(ô) est la force de Casimir statique finale, définie par la relation (3.25). L'exposant de force, èf, est tel que

æ 1

èf = 2è1 = 1 + æ = 2 . (3.48)

Alors, la force induite se développe dans le temps comme t1/2, jusqu'à ce qu'elle atteigne sa valeur finale, ri (ô). Au temps ô, l'amplitude de la force diminue comme ê-3/2. En outre, notons que l'égalité ci-dessus signifie que le rapport de force, en fonction du temps réduit, est universel.

Dans la Fig. 3.2, nous reportons la force de Casimir dynamique réduite, ri (t) / ri (ô), en fonction du temps renormalisé t/ô.

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 88

(ôh) est la force de Casimir statique, relation (3.25). Le nouvel exposant de

FIG. 4-2 -- La force de Casimir dynamique réduite, (t) / (ô), en fonction du temps renormalisé t/ô.

Considérons cette fois-ci une membrane, qui en présence d'interactions hydrodynamiques. Dans ce cas, la rugosité se développe dans le temps comme [35]

~L?(t) ~ t~e? ,

~è? =î

1 + 2î

1

=(3.49) 3 .

Donc, l'augmentation de la rugosité avec le temps est relativement plus rapide que celle où la membrane est en absence d'interactions hydrodynamiques. Dans cette situation, la force de Casimir dynamique est telle que

h (t)

(ôh)

~ t ~

= ô

êf

,

(3.50)

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 89

FIG. 4-3 -- La force dynamique réduite (avec des interactions hydrodynamiques), Hh (t) /H (Th), en fonction du temps renormalisé t/Th.

force est alors

2æ

èf = 2~è? = 1 + 2æ

2

= 3
· (3.51)

Ici, Th ~ D3 est la nouvelle échelle de temps, au bout duquel la membrane confinée atteint son état d'équilibre final. Par conséquent, la force de Casimir dynamique croit avec du temps comme t2/3, donc plus rapidement que celle en l'absence d'interactions hydrodynamiques, qui croit plutôt comme t1/2.

Nous illustrons, dans la Fig. 3.3, la variation de la force dynamique réduite (avec des interactions hydrodynamiques), Hh (t) /H (Th), en fonction du temps renormali-sée t/Th.

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 90

Après, nous avons abordé le calcul de la force de Casimir statique, fJ. A l'équi-

4. 5 Conclusions.

Dans ce chapitre, nous avons réexaminé le calcul de la force de Casimir entre deux parois parallèles délimitant une membrane lipidique fluctuante, qui est immergée dans un certain liquide. Cette force est provoquée par les fluctuations thermiques de la membrane. Nous avons étudié le problème, du point de vue statique et dynamique. Nous nous étions intéressés, pour la première fois, à la variation temporelle de la rugosité, Li, en partant d'une membrane qui est initialement dans un état plat, et à une certaine température.

Naturellement, cette rugosité se développe avec le temps, et nous avons trouvé que Li(t) ,,, te? (èi = 1/4), à condition que les interactions hydrodynamiques soient ignorées. Pour de vrais systèmes, toutefois, ces interactions sont importantes, et

nous avons montré que la rugosité augmente plus rapidement, comme

.Li(t) , t~e?

( )

i = 1/3 . Le processus dynamique est alors arrêté à un ô (ou ôh) final, qui re-

présente le temps nécessaire pour que la biomembrane atteigne son état d'équilibre final. Ce temps final se comporte comme : ô ~, D4 (ôh ~, D3), avec D l'épaisseur du film.

Maintenant, supposons que le système est exploré à des échelles de l'ordre de la longueur d'onde, q-1, où q = (4ð/ë) sin (è/2) est le module du vecteur d'onde, ë est la longueur d'onde du rayonnement incident, et è est l'angle de diffusion. Dans ces conditions, le taux de relaxation, ô(q), comme fonction de q, se comporte comme ô-1 (q) N q1/3? = q4 (.ô-1(q) t,, q1/ê? = q3) . Physiquement parlant, le taux de relaxation caractérise la croissance locale des fluctuations de taille q-1.

hapitre 3 : Effet de Casimir dans les biomembranes confinées. 91

libre, en utilisant une Théorie de Champ appropriée, nous avons montré que cette force décroît avec la séparation D comme : f ~ D-3, avec une amplitude se comportant comme ê-1, où ê est la constante de rigidité de courbure de la membrane. Une telle force est alors très petite, en comparaison à la force de Coulomb. En outre, cette force a tendance à disparaître, quand la température du milieu est suffisamment abaissée.

La force de Casimir dynamique, fJ(t), a été calculée, en utilisant une équation de Langevin non-dissipative (avec un bruit), satisfaite par la fonction hauteur. Nous avons montré que II (t) ~ tèf (èf = 2è? = 1/2). Quand les effets hydrodynamiques

d'interactions sont importants, nous avons trouvé que la force dynamique augmente

~ ~

plus rapidement comme : ~ h (t) ~ tè~ ~èf = 2~è? = 2/3 .

Enfin, notons que nous avons ignoré certains détails, tels que le rôle des inclusions (protéines, cholestérol, glycolipides, et autres macromolécules) et la différence chimique entre espèces sur l'expression de la force. Il est bien établi que ces détails conduisent simplement à une renormalisation additive de la constante de rigidité de courbure de la membrane. En effet, nous écrivons êeffective = ê + äê , avec ê la constante de rigidité de courbure de la membranes dépourvue d'inclusions, et äê est la contribution des entités incorporé. Généralement, le décalage äê est une fonction de la concentration des inclusions et de la composition des espèces de la nature chimique différente (divers phospholipides formant la bicouche). Par conséquent, pour prendre en considération la présence des inclusions et de la différence chimique, il serait suffisant de remplacer la constante ê par une effective ê+äê, dans les relations établies ci-dessus.
·

92

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95

Chapitre

Dynamique Brownienne de

colloïdes au contact d'une

biomembrane confinée.

Dans ce chapitre, qui consiste notre deuxième contribution originale, nous considérons une solution colloïdale au contact d'une biomembrane, qui est confinée dans une fente. L'on suppose que l'épaisseur de cette fente est beaucoup plus petite que la rugosité en volume, afin d'assurer le confinement de la membrane. Le but étant l'étude de la dynamique Brownienne de ces particules, sous la variation d'un paramètre adéquat, tel que la température, par exemple. L'objet de base est la densité locale des particules. Nous déterminons exactement cette densité, qui est fonction de la distance et du temps. L'outil pour cela est l'équation de Smolokowski.

Pour plus de détails, le lecteur peut être renvoyé à la Réf. [1].

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 96

.1 Introduction.

Les membranes biologiques constituent un élément fondamental dans l'organisation cellulaire, car elles séparent la cellule de son environnement, et agissent comme une barrière sélective vis-à-vis de la matière. Les détails descriptifs de l'organisation structurale et les fonctions de base des biomembranes peuvent être trouvés dans les Réfs. [2 - 8].

Les membranes cellulaires sont formées par une bicouche de phospholipides combinée avec une variété de protéines et de cholestérol. Particulièrement, ces derniers assure la fluidité de la bicouche. Un phospholipide est une molécule amphiphilique possédant une tête polaire hydrophile attachée à deux chaînes carboniques hydro-p hobes.

Les phospholipides se déplacent librement sur la surface de la membrane, et l'épaisseur de la bicouche membranaire est de l'ordre de 50 Angströms. En fait, ces deux propriétés permettent de considérer la membrane comme une membrane fluide à deux dimensions.

Les membranes fluides, auto-s'assemblées de solutions du surfactant, peuvent avoir une variété de formes et de topologies [9], qui ont été expliqués en terme de l'énergie de courbure [10, 11].

Généralement, les biomembranes ne sont pas immergées dans les liquides d'extension infinie, mais elles sont confinées dans des domaines à frontières géométriques. Des exemples typiques sont fournis par les globules blancs et rouges ou liposomes (agents de transport de médicaments [12 - 15]), dans les vaisseaux sanguin. Pour obtenir des résultats quantitatifs, nous considérons la situation où la biomembrane

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 97

est piégée dans un liquide délimité par deux parois parallèles, qui sont séparées par une distance finie, L. Cela veut dire que la séparation L est plus petite que la rugosité moyenne de la membrane, eL (géométrie en film). Cette dernière peut être considérée comme la dimension typique des bosses, causée par les fluctuations thermiques de la membrane. Bien sûr, l'échelle et dépend de la nature des molécules de lipide formant la bicouche. Alors, la condition L < eL assure le confinement de la biomembrane. Une telle condition est semblable à cela rencontrée habituellement dans le contexte des polymères confinés [16].

Généralement, les membranes fluides ne sont pas pures. En effet, elles sont en présence d'entités, comme les protéines, les petits et les macro-ions, ou des structures complexes [17]. Par exemple, les suspensions des membranes utilisées dans les détergents et les produits de beauté sont habituellement en contact avec de nombreux additifs (macromolécules ou colloïdes), dans le but d'améliorer leur efficacité et de contrôler leurs propriétés de visco-élasticité [18]. Pour modéliser l'organisation de ces entités externes ainsi que leur influence sur les propriétés mécaniques et topologiques de la membrane fluide, la manière la plus simple consiste à considérer ceux-ci comme de petites colloïdes sphériques. Nous croyons que cette considération a une bonne signification physique, lorsque les tailles de certaines phénomènes sont plus grandes que les dimensions caractéristiques des entités voisines (diamètre des particules, rayon de giration des macromolécules, etc.).

L'organisation des nanoparticles autour d'une membrane fluide fluctuante, dans un domaine liquide infini, est le sujet de nombreux travaux théoriques très récents [19 - 21]. La question a été adressée aux propriétés statistiques des particules médiatisées par les ondulations de la membrane. En particulier, il a été trouvé que

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 98

ces ondulations induisent une agrégation des perles, au voisinage de la membrane fluide. Une telle agrégation est causée par l'apparition des forces attractives due à leur contact avec la membrane. Aussi, l'attention a été prêtée sur la transition de phase [19] conduisant les colloïdes d'une phase dispersée (gaz) à une phase dense (liquide).

Dans un travail très récent [22], on a étudié la dynamique Brownienne des nano-particules, de faible densité, qui sont au contact d'une membrane fluide pénétrable. Les colloïdes et la membrane ont été supposées qu'elles baignent dans un domaine liquide infinie. Plus précisément, le problème posé était comme ces particules sont poussées par le potentiel externe vers l'interface. Cette dynamique Brownienne sera étudiée, à travers l'évolution dans le temps de la densité de particules, sous l'effet de certains paramètres convenables (température, pression, environnement, etc.), lorsqu'elle est passée d'une valeur initiale à une autre finale.

Nous rappelons que le mouvement Brownien gouverne plusieurs phénomènes dépendant du temps, en allant des suspensions [23 - 28] aux solutions de polymère [29]. Ce mouvement peut être traité, en utilisant deux approches, à savoir l'équation de Smoluckowski ou l'équation de Langevin. Bien que ces deux formulations théoriques soient différentes, elles sont physiquement équivalentes. L'équation de Smoluckowski qui est une généralisation de l'équation de diffusion habituelle, a une pertinence claire des processus thermodynamiques irréversibles. En revanche, l'équation de Langevin n'a aucun rapport direct avec la thermodynamique, mais elle fournit un outil prospère pour la description de larges classes de processus stochastiques.

Dans ce chapitre, le but est d'étendre l'étude de la dynamique Brownienne au cas où les particules colloïdales sont au contact d'une membrane fluide fluctuante,

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 99

qui est trompée dans un liquide délimité par deux parois impénétrables. Plus précisément, la question est de savoir comment cette dynamique peut être affectée par le confinement de la membrane. Comme nous verrons ci-dessous, ce confinement induit des changements drastiques des propriétés statistiques des perles.

Pour étudier la dynamique Brownienne d'une suspension colloïdale, près d'une membrane fluide fluctuante confinée, nous utilisons une approche basée sur l'équation de Smoluckowski. Cette dernière décrit l'évolution dans le temps de la densité de particules. Pour cela, nous rappelons d'abord la détermination du potentiel externe de la force moyenne induit par les fortes fluctuations thermiques de la membrane [20]. Pour simplifier l'étude, nous supposons que les particules sont ponctuelles et de très faible densité. La première hypothèse reste valable tant que nous nous sommes intéressés par de fortes ondulations de la membrane, alors que la deuxième signifie que les interactions mutuelles entre particules peuvent être ignorées. Donc, l'interaction restante provenant d'un potentiel externe, tire son origine des fluctuations thermiques de l'interface. Dans le domaine de distance d'intérêt, qui est la région autour de la membrane fluide, nous déterminons la forme exacte de la densité locale de particules. Cette forme dépend de la distance perpendiculaire z, comptée à partir d'une paroi prise comme origine, le temps t, et d'un certain temps caractéristique, T ~ L3/w, où L est la séparation entre les murs confinants et w est une constante de couplage mesurant l'amplitude de la force d'interaction colloïde-membrane. Cette échelle de temps peut être interprétée comme le temps nécessaire pour que les particules occupent les nouveaux trous et vallées de la membrane.

Notons que l'étude présentée dans ce chapitre, est une extension naturelle de l'étude statique de l'organisation de particules colloïdales, au contact d'une seule

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 100

7-lo [h] = 21 J d2p [ê (?h)2 + uh2] , (4.1)

membrane fluide fluctuante (géométrie semi-infinie).

Ce chapitre s'organise comme suit. Dans Sec. II, nous présentons l'essentiel de la Théorie de Champ permettant le calcul d'une quantité de base, qui est le potentiel de la force moyenne, dû aux ondulations de la membrane. L'étude de la dynamique Brownienne est le but de la Sec. III. Quelques remarques finales sont retracées dans la dernière section.

.2 Formulation théorique.

Nous considérons une membrane liquide fluctuante, qui est confinée entre deux murs parallèles interactifs 1 et 2. Nous désignons par L leur distance de séparation finie. Naturellement, la séparation L doit être comparée à la rugosité en volume de la membrane, eo?, quand le système est illimité (membrane libre). La membrane est confinée seulement lorsque la condition L << eo? est satisfaite.

Dans la représentation de Monge, un point de la surface peut être décrite par un vecteur-position tridimensionnels, r = (p, z) E R3, où p = (x, y) E R2 est le vecteur transverse et z = h (x, y) E [-L/2, L/2]. La distance perpendiculaire est comptée du plan localisé à z = 0. Ici, la fonction de hauteur h (x, y) peut prendre des valeurs positives ou négatives.

Le Hamiltonien, 7-lo, est celui de Canham-Helfrich [10, 30], avec une tension de surface nulle (u = 0),

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 101

avec la constante élastique [31]

_ 9kBT

u L4 . (4.2)

4

Ici, ê est la constante de rigidité de courbure. Cette dernière est comparable à l'énergie thermique kBT, où T est la température absolue et kB est la constante de Boltzmann. En fait, le terme uh2/2 décrit le potentiel de confinement assurant la localisation de la membrane autour d'un plan d'équilibre. L'intégrale ci-dessus représente la perte d'entropie due au confinement de la membrane. La valeur (4.2) de la constante élastique est compatible avec la contrainte que

1 kBT L2

2? = (h2) - (h)2 =8 vuê 12 , (4.3)

à condition qu'on soit dans le régime de confinement où L << e1. La quantité mesurant les fluctuations, est une fonctionnelle de la hauteur (amplitude de fuctuations) autour d'un plan d'équilibre, localisé à z = 0. Nous rappelons que le résultat (4.3) a été obtenu récemment dans la Réf. [31] .

Maintenant, nous considérons un assemblage de N particules colloïdales qui sont mobiles autour d'une membrane fluide fluctuante. Pour simplifier les calculs, les particules sont supposées ponctuelles. En fait, cette supposition a un sens, seulement si la dimension des particules est plus petite que la rugosité de la membrane, e? = L/2v3. Typiquement, les particules considérées ont un diamètre de quelques nanomètres, en comparaison avec la rugosité qui est de l'ordre de 1 micromètre. De plus, nous supposons qu'il n'y a aucune interaction directe colloide-colloide. Cette hypothèse reste valable tant que la dispersion colloïdale est de faible densité. Nous rappelons que, dans ce chapitre, nous nous intéressons à l'influence des ondulations

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 102

de la membrane sur le mouvement des particules. Bien sflr, les interactions mutuelles primitives entre nanoparticles devraient être prises en considération, quand on s'intéresse à leur transition de la phase (agrgation collodale), près d'une interface fluide attractive [20].

Le Hamiltonien total décrivant la physique des colloids et membrane, s'écrit [19].

H [h] = Ho [h] + Hcm [h] , (4.4)

avec le Hamiltonien Ho [h], relation (4.1). Dans la définition précidente, Hcm représente l'interaction colloïde-interface. Généralement, cette dernière est une fonction compliquée des positions des particules et des configurations de la surface. Il est alors naturel de comparer la distance caractéristique î? (de l'ordre du micromètre) à la taille des particules (de l'ordre de quelques nanomètres). Si nous nous intéressons au régime où l'interface subit de fortes fluctuations, la taille des particules est plus petite queî?. En fait, cette hypothèse permet de négliger les effets de taille finie. Même avec cette simplification, Hcm reste encore être compliqué. Pour simplifier, nous supposerons que le potentiel d'interaction colloïde-surface est de contact, c'est-à-dire

w

Hcm = -

2

N i=1

S [zi - h (pi)] . (4.5)

Ici, S (z) est la fonction de Dirac. Dans cette définition, la somme discrète porte sur toutes les positions des particules, ri = (pi, zi), avec 1 = i = N. Ici, w > 0 est la constante de couplage de surface. En fait, w joue le rôle de la longueur d'extrapolation, rencontré habituellement dans le contexte des Phénomènes Critiques

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 103

de Surface [32 - 34]. Dans ce modèle, l'interface est supposée pénétrable, et les colloïdes peuvent se trouver des deux côtés de l'interface. Comme il est montré dans Réf. [20], les ondulations de la membrane induisent des interactions à un et deux corps, et même plus, entre les colloïdes. Le calcul exact de ces interactions effectives a été accompli en utilisant la méthode du cumulant standard, qu'on rencontre en Théorie de Champ Statistique [35, 36].

Le système physique que nous considérons, par la suite, est une suspension très diluée de colloïdes identiques, qui sont au contact d'une membrane fluide fluctuante. Donc, les interactions mutuelles entre particules peuvent être ignorées, et la seule interaction restante est un potentiel à un seul corps (attractif), U (z), entre colloïdes et interface. Son expression est [20]

~ --

2

U (z) = Uo exp L2, (4.6)

avec l'amplitude négative

Uo = - \/3 2ð L kBT . (4.7)

La quantité |Uo| est la profondeur du potentiel. Notons que, dans l'expression du potentiel d'interaction obtenue dans un travail antérieur [20], la rugosité î? est remplacée par son expression : î? = L/2s/3.

Faisons des commentaires à propos de l'expression du potentiel extérieur ci-dessus, ressenti par les nanoparticules.

Premièrement, en plus de la distance perpendiculaire z, le potentiel d'interaction dépend naturellement de la séparation L entre les parois réfléchissantes et de la constante couplage de surface w.

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 104

Deuxièmement, le potentiel à un corps passe par un seul minimum situé à z = 0. De plus, il est symétrique autour du point minimum.

Troisièmement, la remarque est que la profondeur de potentiel, |U0|, dépend de trois types de paramètres, qui sont la température absolue T, la constante de couplage de surface et l'épaisseur du film L. Par exemple, si T et w sont fixées, la profondeur du potentiel est inversement proportionnelle à la séparation L. Cela signifie que le potentiel externe ressenti par les perles n'a de valeurs appréciables, que pour des membranes se trouvant dans des fentes très étroites. Si T et L sont maintenant fixées à certaines valeurs, la profondeur du potentiel augmente linéairement avec la constante de couplage surface w.

Quatrièmement, nous soulignons que |U0| doit être petite, en comparaison avec l'énergie thermique kBT. Cela implique que la constante de couplage de surface w !doit bornée supérieurement, c'est-à_dire w < w* = L x 2ð/3.

Enfin, comme il se doit, en l'absence d'interactions entre colloïdes et membrane (w = 0), le potentiel à un corps disparaît. Le potentiel (réduit) ressentis par les nanoparticules, U(z)/kBT, en fonction de la distance perpendiculaire renormalisée, z/L, est celui représenté sur la Fig. 4.1, pour deux valeurs de la constante de couplage de surface : w1 = 0, 5 x L et w2 = 0, 9 x L. La courbe dessinée avec le paramètre w2 est naturellement en dessous de celle avec une constante de couplage de surface w1 < w2.

L'expression ci-dessus du potentiel à un corps est l'ingrédient principal pour l'étude de la dynamique Browienne des particules de très faible densité, qui sont situées à proximité d'une membrane souple. Mais, afin de faciliter les calculs et obtenir des résultats exacts, l'expression ci-dessus pour le potentiel extérieur doit

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 105

est la constante élastique. La relation précédente montre que la constante élasique

FIG. 5-1 -- Le potentiel (réduit) ressentis par les nanoparticules, en fonction de la distance perpendiculaire renormalisée, z/L , pour deux valeurs de la constante de couplage de surface : w1 = 0, 5 x L et w2 = 0, 9 x L

être simplifiée. Puisque l'essentiel du phénomène se produit dans l'intervalle |z| < î? = L/2V3, un tel potentiel peut être approximé par [22]

U (z) ' Uo + W (z) , z < î? , (4.8)

avec le potentiel harmonique

1

W(z) = 2kz2 , (4.9)

k = - U° = 121J2ð L3kBT > 0 (4.10)

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 106

k se comporte, en fonction de la séparation L, comme k ~ L-3.

.3 Evolution temporelle de la densité de particules.

Considérons est une suspension colloïdale, de très faible densité, qui est au contact d'une membrane fluide fluctuante. Sous un changement d'un certain paramètre physique convenable (la température, par exemple), le système est hors équilibre. Maintenant, nous nous intéressons à l'évolution dans le temps de la densité de particules, avant que la suspension colloïdale atteigne son état d'équilibre final. Hors équilibre, cette densité dépend de la distance perpendiculaire z, à partir du plan horizontal localisé à z = 0, et du temps t. La densité de particules, n (z, t) représente le nombre de colloïdes par unité de volume, à la distance z et au temps t. Pour simplifier l'étude, nous considérons que la suspension est de très faible densité, c'est-à-dire qu'l n'y a pas d'interactions mutuelles entre particules. Donc, la seule interaction induite entre les petites particules est un potentiel externe causé par les ondulations de la membrane.

.3.1 Equations de base.

neq (z) = Aexp{-kBT 1 , (4.11)

Nous rappelons l'expression de la densité de particules à l'équilibre

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 107

où A est une constante de normalisation, et U (z) est un potentiel à un corps (attractif ), développé par la membrane fluctuante. La densité de particules à l'équilibre peut s'écrire comme

neq (z) ' no exp

1

_W (z) , (4.12)

kBT

où le potentiel harmonique W (z) est celui défini par la relation (4.9). Dans la relation (4.12), no n'est rien d'autre que la valeur maximale de la densité de particules à l'origine z = 0. Par conséquent, la formule (4.12) peut être supposée valable, pour toutes les valeurs de z, et en particulier, n (oo) -* 0.

Quand la dispersion colloïdale est hors équilibre, en plus de distance, la densité dépend du temps. Cela veut dire que les nanoparticles sont sujet d'une dynamique Brownienne, en présence du potentiel harmonique W (z). Pour calculer cette densité locale, nous rappelons que le phénomène de diffusion peut être correctement décrit par la loi de Fick. Cette dernière suggère que, si la densité est non uniforme, le flux, j (z, t), est directement proportionnel au gradient spatial de la densité, c'est-à-dire

j = _D?n_ 1?W (4.13)

?z æ ?z .

C'est la loi de Fick modifiée. Ici, le coefficient de diffusion D est donné par

kBT

D = æ . (4.14)

C'est la relation d'Einstein (théorème de fuctuation-dissipation [28, 29]), qui affirme que la quantité D caractérisant le mouvement thermique est reliée au coefficient de friction æ, qui spécifie la réponse à une force extérieure. Le coefficient de diffusion

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 108

ou diffusivité des particules, D, contient alors toutes les informations concernant les propriétés statistiques des particules. Notons que, plus ce coefficient de diffusion est important, plus importante sera la vitesse à laquelle se déplacent les particules. Pour une température plus élevée, les particules diffusent beaucoup, par contre, pour des solutions plus visqueuses, les particules diffusent moins. Le signe moins indique que le courant des particules se déplace des zones où la concentration en particules est élevée vers les zones où elle est faible. Revenons au coefficient de friction æ (æ-1 étant la mobilité), et rappelons que si les particules sont assimilées à des billes de rayon a, ce coefficient a pour expression [37] : æ = 6ðçsa, où çs est la viscosité du solvant.

En plus, nous avons l'équation de continuité, ou la loi de conservation des espèces (la variation de la quantité d'espèces dans un volume est égale au bilan de flux entrant et sortant),

?n

+

?t

?j ?z

= 0 . (4.15)

Une combinaison des relations (4.13) et (4.15) donne l'équation de Smoluckowski (à une dimension)

1n

?z

Ç kBT ?z + n

?n

?t =

?z) , (4.16)

satisfaite par la densité de particules locale n (z, t). A l'équilibre, nous avons ?n/?t = 0, et alors, le vecteur densité de courant de particule j ne dépend ni du temps, ni de la position. Dans ces conditions, l'équation différentielle (4.16) devient : kBT?n/?z+n? W/?z = 0, dont la solutution est neq (z) = no exp {-W (z) /kBT}.

Si nous remplaçons le potentiel harmonique W (z) par sa forme explicite (4.9),

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 109

nous obtiendrons

?n D?2n ?t=?z2 +

kæ z

?n

+ ?z

kæ n . (4.17)

1 (L)3, ôf = = V

32ð (L)3<ôi , (4.22)

w% f

æ 2ð

ôi = ki 3

Cette nouvelle équation de Smoluckowski doit satisfaire les deux conditions aux limites

n (z,t = 0) = ni (z) , n (z,t = oo) = nf (z) . (4.18)

Si la température T et la séparation L sont fixées, les densités de particules initiale et finale à l'équilibre, ni (z) et nf (z), sont complitement déterminées par les constantes de couplage de surface initiale et finale w% et wf. Par conséquent, la dynamique Browienne peut être causée par un changement de l'environnement membranaire.

Un calcul algébrique simple donne la solution suivante [22]

[ni (y) - nf (y)

(4.19)

où les deux densités de particules à l'équilibre initiale et finale sont données par

" #

T 2

n (z, t) = nf (z)+et/ôf [2ðDô (e2t/ôf - 1)]-1/2 +8 dy exp - (zet/ f - y)

2Dôf (e2t/ôf - 1)

-8

kiz2 _

ni (z) = ñô exp { - 2kBT } = ñio exp

{ }

-z2

, (4.20)

2Dôi

z2-z2

nf (z) = ñô _ eXp { -- 2kBT } -- ñfO exp { 2Dôf } . (4.21)

avec les échelles de temps ôi et ôf. Explicitement, nous avons

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 110

où w. et wf > wi sont les constantes de couplage de surface initiale et finale. Cela veut dire que l'interaction colloïde-membrane est soudainement augmentée de w. à wf. Comme il devrait être, le temps ô dépend des caractéristiques de la membrane fluide, et de ses interactions avec les petites particules, à travers la rugosité moyenne î?, et la constante de couplage de surface w. En particulier, ôf peut être interprété comme un temps au-delà duquel le système colloïdal atteint son état d'équilibre final. Les fortes ondulations de la membrane (ou les fortes intéractions colloïdes-membrane) nécessitent un petit temps avant que le système colloïdal atteigne son état d'équilibre final. En fait, l'échelle de temps ôf peut avoir une autre signification physique, et peut être regardée comme un temps pour que les particules occupent les nouveaux trous et vallées de la membrane.

Une intégration sur la variable y dans la relation (4.19) donne la forme de la densité de particules temporelle

" 2

n (z, t) = no [1 + ç (e-2t/ôf - 1)]-1/2 exp -1 + ç (e2t/ôf _ 1) ( 2i) ,

(4.23)

avec le temps réduit

ç=

ôi - ôf ôi

=

w. wf

> 0 . (4.24)

r r+8

Jni (z) dz = J dznf (z) - .

+00

(4.25)

La notation est l'adsorbance moyenne. Cette dernière est définie comme le nombre

En utilisant la loi de consevation de la matière, nous trouvons que

Chapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 111

total de colloïdes (par unité d'aire) localisés près de l'interface

! !

2ðDôfnf ~ = 2ðDôini ~ = F . (4.26)

Le résultat (4.23) appelle les remarques suivantes.

Premièrement, il est facile de vérifier que la solution (4.23) satisfait les deux conditions aux limites (4.18), où les états à l'équilibre initial et final sont définis par les relations (4.20) et (4.21).

Deuxièmement, quant la densité de particules est réduite par ni, elle devient une fonction d'échelle universelle, indépendamment de tous les détails particuliers de la membrane, et de ses interactions avec les colloïdes. Cette fonction dépend de trois facteurs sans dimensions, qui sont la distance renormalisée z/v2i, le rapport de temps t/ôf et l'écart réduit ç = (ôi - ôf) i. Notons que tous les détails microscopiques (interactions membrane-colloïde) sont entièrement contenus dans ôi et ôf.

Finalement, nous notons que la courbe représentant la densité de particules temporelle, à temps fixé, atteint un maximum unique à z = 0, et présente une symétrie autour de ce même point, pour toutes les valeurs de t/ôf et ç.

Dans la Fig. 4.2, nous reportons la densité de particules temporelle réduite, n (z, t) /ni, en fonction de la distance renormalisée z/v2i, en choisissant trois valeurs du rapport de temps t/ôf : 0, 0.5, et oo. La première et la troisième valeur correspondent, respectivement, aux états initial et final. Ces courbes sont tracées avec le paramètre ç = 0.5.

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 112

FIG. 5-2 -- la densité de particules temporelle réduite, n (z, t) /ni, en fonction de la distance renormalisée z/v2Dôi, en choisissant trois valeurs du rapport de temps t/ôf : 0 ( ligne pointillée ) , 0.5 ( ligne continue), et 8 (ligne en pointillée). La première et la troisième valeurs correspondent, respectivement, aux états initial et final. Ces courbes sont tracées avec le paramètre ç = 0.5 (wf = 2wi)

.4 Conclusions.

Ce travail est consacré à l'étude de la dynamique Brownienne de petites particules colloïdales, qui sont au contact avec une membrane fluide pénétrable attractive. Le liquide hôte est délimité par deux parois parallèles séparées par une distance finie. La membrane entourée par des colloides est confinée si seulement si l'épaisseur de la bicouche est plus petite que la rugosité moyenne en volume de la membrane.

La physique a été discutée, en fonction de trois paramètres pertinents, qui sont la

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 113

Enfin, notons que, quand la séparation L est beaucoup plus grande que la rugosité

température absolue, T, la séparation entre les parois, L, et l'amplitude d'interaction colloïde-membrane, w. Dans notre étude, nous avons fixé la température et l'épaisseur du film à quelques valeurs, et varié la constante de couplage de surface. Cela peut être réalisé expérimentalement en changeant l'environnement de la membrane (force ionique).

Pour la présente étude, nous avons fait trois hypothèses : (i) les particules sont ponctuelles, (ii) de très faible densité (pour ignorer leurs interactions mutuelles), et (iii) interagissent fortement avec la membrane. Pour accomplir l'étude de la dynamique Brownienne, nous avons été utilisé un formalisme théorique basé sur l'équation de Smoluchowski. Cette dernière est satisfaite par la densité de particules temporelle, à laquelle nous nous étions intéressés. Nous avons calculé cette quantité physique exactement, autour du plan d'équilibre où l'essentiel du phénomène se produit. Dans ce domaine, le potentiel externe de la force moyenne a été approximé par un potentiel harmonique. Cela signifie que nous étions en présence de particules Browniennes se mouvant dans un potentiel harmonique. En plus de la diffusion habituelle, ces particules effectuent de petites oscillations, avec une fréquence se comportant comme /ù ~ w/L3. Comme nous avons montré, la densité de particules dépend du temps et de la distance perpendiculaire, et fait intervenir un temps caractéristique se comportant comme ô ~ L3/w. Nous avons interprété cette échelle de temps comme la durée au bout de laquelle les nanoparticles atteignent leur état d'équilibre final . Aussi, elle peut être considéré comme le temps où les particules sont piégées dans les nouveaux trous et vallées, de taille légèrement plus petite que l'épaisseur du film L.

hapitre 4 : Dynamique Brownienne de colloïdes au contact d'une biomembrane confinée. 114

en volume, î1, en plus des paramètres évoqués ci-dessus, le phénomène physique dépend des caractéristiques de la membrane (à travers les constantes élastiques de la membrane). Dans ce cas, la dynamique Brownienne peut être aussi causée par un changement de ces paramètres.

Comme dernier mot, nous soulignons que les résultats obtenus dans ce chapitre, peuvent être étendus à des bicouches de tensio-actifs, bien que les deux systèmes ne soient pas des mêmes structure et composition.
·

115

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Chapitre 6

Mécanique Statistique des

membranes confinées dans un

liquide trouble.

Dans ce chapitre, qui consiste notre troisième contribution originale, nous étudions les effets d'impuretés sur les propriétés statistiques des membranes fluides. Celles peuvent être attractives ou répulsives.

En premier lieu, nous déterminons la rugosité moyenne de la membrane, en combinant la technique des répliques avec la méthode variationnelle. Le résultat s'exprime en fonction de la concentration des impuretés et l'amplitude de leur interaction avec la membrane. En second lieu, nous déterminons la taille d'une vésicule isolée, en fonction de ces mêmes paramètres. Enfin, l'étude est étendue à l'adhésion membranaire.

Pour plus de détails, nous renvoyons le lecteur à la Réf. [1].

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 119

6.1 Introduction

En général, un milieu aqueux qui supporte des membranes biologiques est supposé homogène. En fait, tout système réel contient obligatoirement des impuretés. Dans la plupart des circonstances, on essaie de les éliminer, sous des conditions bien contrôlées. Mais, si ces entités sont présentes, il est aussi intéressant d'étudier leurs effets sur les propriétés statistiques des biomembranes, tel que le spectre de fluctuations et le comportement dynamique. Dans le cas général, les inhomogénéités aléatoires ont tendance à provoquer le désordre du système. Il est important de faire une distinction entre deux états de désordre : recuit et trempé. Le premier est utilisé, lorsque les impuretés et les constituants hôte (phospholipides) sont en équilibre [2]. Cela signifie que leurs mobilités respectives sont comparables. Si ce n'est pas le cas, ces constituants hôte et les impuretés sont hors équilibre, et le désordre est plutôt trempé [2]. Lorsque la Mécanique Statistique est utilisée, celle-ci consiste à faire la trace sur toutes les ondulations membranaires, avant d'effectuer la sommation sur le désordre des impuretés. Bien que le désordre trempé soit plus difficile à analyser, il reste plus réaliste que son homologue recuit. En effet, la thermique et l'étalement du bruit ont des rôles très différents.

Dans ce chapitre, le système physique que nous considérons est une membrane fluide (presque-plane ou fermée), trompée dans un milieu aqueux trouble. Ce dernier est imprégné par une faible quantité d'impuretés, qui peuvent être attractives ou répulsives vis-à-vis de la membrane. L'objectif est de montrer comment ces entités peuvent modifier les propriétés statistiques de la membrane fluide. Ces propriétés seront étudiées à travers l'amplitude de fluctuations. Afin de modéliser le système,

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 120

nous supposons que les impuretés agissent comme un potentiel aléatoire externe, avec une distribution Gaussienne (désordre non corrélé). En outre, nous supposons que le désordre est trempé. Pour faire les calculs, nous utilisons la théorie mathématique des répliques [3, 4], basée sur une méthode analytique, combinée avec la méthode variationnelle, généralement rencontrée en Mécanique Quantique [5] et en Phénomènes Critiques [6, 7].

Dans ce chapitre, nous calculons, dans un premier temps, la rugosité moyenne d'une membrane quasi-plane, en fonction des paramètres primitifs de la membrane pure (sans impuretés) et un certain paramètre dépendant de la fraction volumique d'impuretés et l'amplitude de leur force d'interaction avec la membrane. La conclusion essentielle est que les impuretés attractives augmentent les fluctuations de la forme dues aux ondulations thermiques, alors que les impuretés répulsives ont tendance à supprimer ces fluctuations, et conduisent alors au confinement de la membrane. En second lieu, nous analysons les effets d'impuretés sur la forme d'équilibre des vésicules (fermées), à travers la résolution de l'équation de courbure (pour les vésicules sphériques). Nous montrons que la vésicule est plus stable en présence d'impuretés répulsives, en comparaison avec celles attractives. En troisième lieu, nous étendons l'étude à des phases lamellaires, qui sont formées par deux membranes fluides parallèles. Nous montrons que la présence des impuretés aléatoires affectent drastiquement les propriétés physiques de l'adhésion membranaire.

Ce chapitre est organisé comme suit. Dans la Sec. II, nous décrivons les fondements du modèle utilisé. La Sec. III traite du calcul de l'amplitude des fluctuations d'une membrane fluide isolée presque-plane et du diamètre à l'équilibre d'une vésicule fermée, entourées par des impuretés attractives ou répulsives. L'extension de

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 121

l'étude aux phases lamellaires est l'objectif de la Sec. IV . Quelques remarques finales sont retracées dans la dernière section.

6.2 Hamiltonien effectif.

Nous considérons une membrane fluide fluctuante, immergée dans un liquide à trois dimensions, qui contient de très petites impuretés. Pour simplifier l'étude, nous supposons que les impuretés sont ponctuelles.

Dans la représentation de Monge, un point de l'interface peut être repéré par les coordonnées (x, y, h (x, y)). Ici, (x, y) représentent les coordonnées sur le plan de projection, et h (x, y) la fonction hauteur pouvant prendre des valeurs positives ou négatives. Dans ce qui suit, nous adopterons la notation (r, z = h (r)), où r = (x, y) ? R2 est le vecteur transverse et z la distance perpendiculaire au plan de projection.

La Mécanique Statistique des membranes fluides, sans impuretés, est basée sur l'énergie libre de courbure de Canham-Helfrich [8]

~ ~ê 2 h2

Ho [h] = d2r 2 (?h)2 + ~ , (5.1)

avec ê la constante de rigidité de courbure, et u > 0 est le paramètre de confinement. La membrane est supposée sans tension. En fait, cette supposition ne change pas les conclusions faites ci-dessous. Le terme de confinement est responsable de la localisation de la membrane dans quelque région de l'espace Euclidien, où elle fluctue autour d'un plan d'équilibre. Pour modéliser les effets d'impuretés sur les propriétés statistiques du système, nous supposons que celles-ci ont tendance à renforcer le

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 122

confinement de la membrane, si elles sont répulsives, et elles rendent cette membrane plus libre, si les particules sont plutôt attractives. Ces tendances peuvent être expliquées par le fait que le paramètre température est supposé local dans l'espace, et en faisant la substitution

u (r) = u + V (r) . (5.2)

Le déviation V (r) peut être regardé comme un potentiel externe aléatoire. Pour simplifier, la distribution de probabilité correspondante est supposée être Gaussienne (désordre non carrelées), et l'on a alors

V (r) = 0 , V (r) V (r') = -vä2 (r - r') . (5.3)

Ici, -v est une constante positive, qui est proportionnelle à la concentration des impuretés et à l'amplitude de leur force d'interaction avec la membrane. La notation ä2 (r) signifie la fonction de Dirac à deux dimensions.

Par conséquent, le Hamiltonien de Canham-Helfrich revêt la nouvelle forme suivante

~ ~ê ~

H [h] = d2r 2 (?h)2 + 2 1 (~ + V (r)) h2 . (5.4)

Pour des impuretés répulsives, il suffit de remplacer V (r) par iV (r), avec i2 = -1. Puisque la distribution de désordre est Gaussienne, tous ses moments impairs sont nuls. Cela implique que toutes les grandeurs physiques calculées avec le potentiel imaginaire pur iV sont des nombres réels.

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 123

Les impuretés et la membrane ne sont pas en équilibre, donc le désordre est plutôt trempé. Dans ce cas, nous n'avons pas à moyenner la fonction de partition, Z, mais plutôt son logarithme, ln Z. Ce dernier, définit l'énergie libre. La fonction de partition, à une configuration d'impuretés donnée, s'écrit

Z = Dhe-A[h] , (5.5)

avec l'action

A [h] = l~B[T = d2r

(?h)2 +

2 + V~(r)h2 . (5.6)

Nous avons utilisé les notations

~ê =

ê

 

u=

u

 

V~= V

kBT . (5.7)

 
 
 
 

kBT ,

kBT ,

En terme du potentiel aléatoire réduit, V, la deuxième loi du désordre apparaissant

dans la relation (5.3), devient : V (r) V~ (r') = -vä (r - r'), avec la constante de couplage renormalisée : v = v/ (kBT)2. Une simple analyse dimensionnelle montre que : [îZ] = L0, [u] = L-4 et [v] = L-s, avec L une certaine longueur pouvant être l'épaisseur de la membrane.

Pour calculer la moyenne ln Z, la procédure standard consiste à utiliser la méthode des répliques [3], basée sur la limite

ln Z = lim

n?0

Zn - 1

 

(5.8)

n

.

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 124

En moyennant sur le désordre, l'on obtient

~Zn = Dh1...Dhne-A[h~,...,h~] ,(5.9)

avec l'action effective, obtenue après n répliques,

A [h1, ..., hn] = f d2r $2 ~ (?há)2 + 2 h2á + v8 ~ ha (2_, h2â ,

á=1 á=1

á=1â=1

(5.10) où les indices grecs désignent les répliques. Le dernier terme est responsable de l'interaction effective entre les répliques, dues à la présence d'impuretés (i < 0). L'action ci-dessus décrit des impuretés attractives. Pour des impuretés répulsives, le couplage i doit être remplacé par -v. L'apparition de ce terme signifie que la présence des impuretés augmente l'entropie, si elles sont attractives, et la diminue lorsqu'elles sont répulsives.

Au paragraphe qui suit, l'objectif est une détermination quantitative du spectre de fluctuations d'une membrane presque-plate, en présence d'impuretés.

6.3 Membranes presque-plates isolées.

Nous commençons en considérant des impuretés attractives. Bien sûr, l'intégrale fonctionnelle (5.9) ne peut être calculée exactement. Pour faire les calculs, nous ferons usage de la méthode variationnelle. Pour cela, nous introduisons l'action d'essai suivante

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 125

[h1, ..., hn] = f d2r

n n

Aç

[jz

E (?há)2 + 2 E h2á , (5.11)

á=1 á=1

avec le nouveau paramètre de confinement ri. Avec cette action, la fonction de partition, Zç, est exacte, et nous avons

Zç = (Zo)n , (5.12)

f { f 1~ê ]~

Z = Dhexp - d~r 2 (?h)~ + ~ç 2h (5.13)

est la fonction de partition habituelle d'une membrane libre.

Introduisons alors la valeur moyenne d'une fonctionnelle X [h1, ..., hn], calculée avec l'action Aç [h1, ..., hn],

(X)0 = f Dh1...DhnX [hl, ..., hn] exp {-Aç [h1, ..., hn]1 . (5.14)

En terme de cette valeur moyenne, la fonction de partition moyenne s'écrit

Zn = Zç (exp {- (A - Aç)1)0 . (5.15)

En utilisant l'inégalité standard

(eX)0 > e<X>o , (5.16)

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 126

nous obtenons

Zn = Zç exp {- (A - Aç~0} . (5.17)

Cela implique

 
 
 

1 - Zn

 

1 - Zç exp{-(A - Aç)0}

n

 

-ln Z = lim

n?0

= lim

n?0

. (5.18)

n

D'autre part, nous avons

$ %

(A - A00 = f d2r u 2 E (h2á)o + 8 E E (h2áh2â)0 . (5.19)

á=1 á=1 â=1

Il est facile de voir que

En á=1

(h2)0 = nue , á

En
á
=1

En â=1

(h2áh2â)0 = n (n + 2) (u2)2 , (5.19a)

Avec le carré de la rugosité de la membrane

u2(ç) =8~ ê ç . (5.20)

A l'aide de ces considérations, nous trouvons que

-ln Z = - ln Zo + E I u 2 u2 + 4 (u2)2] , (5.21)

avec E l'aire d'un plan de référence. Notons le second membre de cette inégalité

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 127

dépend du paramètre variationnel ri. Une assez bonne approximation de - ln Z est

- [ln Z] CM = min r- ln Zo + Ó (ît 2 ç~2 + 4 2)2)1 (5.22)

(L'indice CM est pour thorie de champ moyen). Le paramètre variationnel ri est tel

que

ar- ln Zo + ÓI ~u 2ç ó2 + 4 2)2)1 0 . (5.23)

La combinaison de la relation

ó2 = - 2

Ó

~ln Zo (5.24)

En introduisant le carré de la rugosité de la membrane habituelle (sans impuretés),

et des formules (5.19) et (5.19a) donne la valeur minimale de ri, qui satisfait la relation suivante

~ç = u + . (5.25)

Le carré de la rugosité de la membrane, ó2, est donné par les équations paramétriques

{ ó2 = 1 1

8 V ç /

~ç = ~~ + ~2 .

(5.26)

L'élimination de ri entre ces équations aboutit à la relation implicite

ó2 = 1

8

1

(5.27)

Vê(~u+ 2) .

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 128

~ ~ = 1/8 ~ê~~, nous obtenons la relation importante

1

ó~ = ó~ (5.28)
V1 + 2/~~ ,

ou encore

ó2

ó2

0

1

=(impurities attractives) , (5.29)
V
1 - wó2o ,

avec la nouvelle constante de couplage sans dimensions w = -64I (óg)3 > 0. Notons que la constante de couplage w > 0 est directement proportionnelle à la fraction volumique des impuretés et à l'amplitude de leur force d'interaction avec la membrane.

Le résultat obtenu (5.29) appelle les remarques suivantes.

Premièrement, il n'a de sens que si ó2/ó < 1/w. Cette condition est remplie pour de très faibles désordres (w est assez petite).

Deuxièmement, puisque w est défini positive, nous avons : ó2 > óô. Une comparaison entre cette inégalité et celle juste évoquée au-dessus implique que 0 < w < 1. Troisièmement, si nous choisissons comme variable x = ó2ô, nous aurons

w =

x2 - 1

3. (5.30)

x

Par conséquent, w est en fonction de x (Fig. 5.1). Cette formule peut être expérimentalement utilisée pour estimer le couplage d'impuretés w, à travers la mesure du rapport de rugosité ó2ô. Si w est fixée à une certaine valeur, la variable x est

Chapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 129

alors solution de l'équation algébrique de troisième degré

wx3 - x2 + 1 = 0 . (5.31)

L'existence de ses racines dépend de la valeur de la constante de couplage renorma-lisée w. Nous montrons qu'il existe une valeur typique w* = 2/3V3 du couplage w séparant différents régimes :

(i) w > w* (désordre fort) : Dans ce régime, nous avons une seule racine qui est négative ;

(ii) w = w* (désordre moyen) : Dans ce cas, nous avons une racine négative et une racine unique positive qui est x = o2/o = V3. Alors, la valeur maximale de la rugosité de la membrane est o* = 31/4o0. Cette contrainte signifie que la bicouche lipidique ne peut pas supporter les ondulations de taille perpendiculaire supérieure à o*. Ceci est réalisé si la fraction volumique d'impuretés 0 est inférieure à une certaine valeur 0*, directement proportionnelle au seuil w* ;

(iii) w < w* (désordre faible ) : Dans ce régime, nous avons une racine négative et deux autres positives. Une seule racine positive est acceptable (la plus petite). A cette racine particulière, l'énergie libre -kBT [ln Z] MF est minimale. Nous montrons que le minimum absolu vérifie l'inégalité

Dans ce cas, le rapport o2/o peut être obtenu en résolvant numériquement l'équation algébrique (5.31).

-4wx6 + 3x4 - 1 > 0 . (5.32)

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 130

Table 1

Certaines valeurs du couplage d'impuretés w et les valeurs correspondantes du rapport de rugosité u2/u2. Pour les impurities attractives.

w

u2/uô

0.1

1.0575

0.15

1.0937

0.2

1.1378

0.25

1.1378

0.3

1.2715

w*

v3

Nous reportons, au Tab. I, certaines valeurs du couplage d'impuretés w et les valeurs correspondantes du rapport de rugosité u2/u~~.

Il est facile de voir que ce rapport u2/u augmente avec le couplage w, pourvu que w soit dans l'intervalle w < w*.

Maintenant, pour des impuretés répulsives, le rapport (5.28) doit être remplacé

par

u2

u2

0

1

= (impuretés répulsives) , (5.33)
V1 + wu2/u~o

ou d'une manière équivalente,

-wx3 - x2 + 1 = 0 , (5.34)

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 131

Comme il devrait être, la rugosité de la membrane est réduite par la présence

FIG. 6-1 -- Le couplage d'impuretés w en fonction du rapport de rugosité o2/o2 , pour les impuretés attractives .

avec la condition de stabilité

4wx6 + 3x4 - 1 > 0 . (5.35)

L'égalité (5.34) peut être transformée en la forme suivante (Fig. 5.2)

1 - x2

w =

s (5.36)

x

avec x < 1 et w < 0.

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 132

FIG. 6-2 -- Le couplage d'impuretés w en fonction du rapport de rugosité u2/u2 , pour le cas impuretés répulsives .

d'impuretés répulsives, c'est-à-dire u2 < uô. En fait, l'effet de ces particules est de renforcer le confinement de la membrane fluide considérée. Par conséquent, la présence d'impuretés répulsives peut être un mécanisme de confinement d'une membrane en bicouche. Dans ce cas, il est facile de voir que l'équation algébrique a une seule racine positive. Au Tab. II, nous donnons quelques valeurs du couplage w et celles du rapport u2/uô correspondant.

Table 2

Certaines valeurs du couplage d'impuretés w et les valeurs correspondantes du rapport de rugosité u2/uô. Pour les impurities répulsives.

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 133

Cette définition indique que l'objet principal à calculer est la fonctionnelle généra-

w

ó2~~

-0.1

0.9554

-0.15

0.9364

-0.2

0.9190

-0.25

0.9032

-0.3

0.8885

-0.4

0.8622

~~

ä~ln Z [J] ~

G (r - r') = ~

äJ (r) äJ (r') ~

J=0

.

(5.38)

Une autre quantité physique d'intérêt est la fonction de corrélation hauteur-hauteur : G (r - r') = (h (r) h (r')) - (h (r)) (h (r')). Cette dernière mesure les fluctuations de la fonction hauteur h autour d'une certaine valeur moyenne (h). Ici, (.) désigne la moyenne thermique, qui ne doit pas être confondue avec la moyenne sur le désordre. Pour calculer les fonctions de corrélation, nous partons de la fonctionnelle génératrice

Z [J] = Dh exp -A~ [h] + d~rJ (r) h (r) , (5.37)

avec l'action Ao [h] = xo [h] /kBT, où xo [h] est le Hamiltonien standard de Canham-Helfrich, défini par la relation (5.1). Ici, J (r) est une source couplée au champ h. Les dérivées fonctionnelles de Z [J] par rapport à la source J définissent toutes les fonctions de corrélation hauteur-hauteur. En particulier, le propagateur est donné

par

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 134

trice connexe ln Z [J].

Pour déterminer ln Z [J], nous utilisons la méthode des répliques, qui consiste à calculer la limite

 
 

Zn [J] - 1

n

 
 

ln Z [J] = lim

n?0

,

(5.39)

avec

contribuent pas au propagateur. Après avoir effectué la limite n = 0, nous trouvons

" #

r

Zn [J] = f Dh1...Dhn exp -A [hi, ..., hn] + J d2rJ (r) hi (r) , (5.40)

i=1

A [h1, ..., hn] est l'action, relation (5.10).

Notons que l'intégrale ci-dessus ne peut être calculée exactement. Pour avoir une valeur approximative de cette intégrale, nous utilisons la méthode standard du cumulant [6, 7], basée sur la formule

(exp {X})0 = exp {(X)0 + (1/2!) ((X2)0 - (X) ~ + ...} . (5.41)

~

Nous montrons que

Zn [J] ^~ Zç (exp {n fder fd2r'J (r) Go (r - r') J (r') /2» , (5.42)

l o

avec la fonction de corrélation habituelle

= f

d2qGo(r - r') eiq.(r-r')

(5.43)

(2ð)~~êq~ + .

Dans la relation (5.42), nous avons négligé les termes d'ordres supérieurs en J, qui ne

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 135

que la moyenne ln Z [J] est telle que

ln Z [J] - ln Zo(2 + (ó2)2) + 2 fd2r f d2r'J (r) Go (r - r') J (r') .

(5.44)

Par une simple dérivation fonctionnelle, nous obtenons l'expression du propagateur

G(r - r') = Go (r - r') =f q2~ (5.45)

(2ð) rie +~ç .

Ainsi, le propagateur attendu s'identifie avec l'usuel. Ici, le paramètre variationnel ~ç satisfait la relation explicite (5.24). De cette expression, nous déduisons la rugosité ó (~ç) = G (0), qui est exactement définie par la relation (5.20).

Le but du paragraphe suivant est une extension de l'étude à des vésicules fermées. Plus exactement, nous chercherons à quantifier les effets de la présence d'impuretés sur leur forme d'équilibre.

6.4 Vésicules isolées.

D'entrée de jeu, nous rappelons que la forme d'équilibre des vésicules peut être déterminée en utilisant les techniques de la Géométrie Différentielles.

Une vésicule est formée par deux monocouches adjacentes (interne et externe). A leur tour, ces feuillets sont formés de molécules amphiphiles. Naturellement, celles-ci diffusent en permanence avec les molécules du milieu aqueux entourant la membrane. Une telle diffusion provoque des variations thermiques (ondulations) de la membrane. Cela veut dire que le dernière subit des variations autour d'une configuration

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 136

F = 2 f (2C)2 dA + êG f KdA + fãdA + p f dV . (5.48)

d'équilibre.

Considérons une biomembrane à topologie arbitraire. Un point de cette membrane (surface) peut être décrit par deux coordonnées locaux (u1, u2). A chaque point de la surface, il existe deux courbures particulières (minimale et maximale), appelé courbures principales à la surface [9], notées C1 = 1/R1 et C2 = 1/R2. Les quantités R1 et R2 sont les rayons de courbure principaux. Avec ces courbures principales, l'on construit deux invariants, qui sont la courbure moyenne

1

C = 2 (C1 + C2) , (5.46)

et la courbure Gaussienne

K = C1C2 . (5.47)

L'on a besoin d'un bon modèle, qui permet de comprendre les propriétés géométriques et physiques des biomembranes. Le modèle largement accepté est ce lui du fluide mosaïque, proposé par Singer et Nicholson, en 1972 [10]. Ce modèle consiste à considérer la membrane de la cellule comme une bicouche lipidique, où les molécules de lipide peuvent diffuser librement sur la surface de la membrane fluide, alors que les protéines et autres molécules amphiphiles sont enfoncées dans les deux feuillets de la bicouche lipidique. Nous rappelons que les propriétés élastiques des biomem-branes en bicouche ont été étudiées, pour la première fois, par Helfrich, en 1973 [8]. L'auteur proposa l'énergie libre de courbure (sans impuretés) suivante

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 137

Ici, dA désigne l'élément de surface sur la membrane, et V est le volume délimité par la bicouche lipidique. Dans la définition précédente, ê est la constante de rigidité de courbure, qui contrôle l'amplitude des fluctuations thermiques de la membrane, du fait qu'elle contient tous les détails microscopiques de la bicouche, à savoir la rigidité et la longueur des chaînes carbonées hydrophobes, la nature des interactions entre têtes polaires, etc. D'ailleurs, les valeurs typiques de ce module varient de quelques kBT, pour les membranes les plus souples, à quelques dizaines de kBT, pour les membranes les plus rigides. La valeur de ê dépend naturellement de la nature des molécules de lipide formant la bicouche. Dans la définition (5.48), êG est le module élastique de Gauss, -y est la tension de surface, et p est la différence de pressions entre les faces extérieure et intérieure de la vésicule. Un calcul variationnel, de premier ordre, donne l'équation de forme d'équilibre des vésicules [11]

p - 2-yC + 4êC (C2 - K) + êV2 (2C) = 0 , (5.49)

avec l'opérateur de Laplace-Bertlami (de surface)

V2 = 1

N/g

a ~N/ggij a ~ , (5.49a)

aui auj

gij est le tenseur métrique sur la surface, et g = det (gij) est son déterminant. Pour des vésicules ouvertes ou fermées avec une ligne de tension, l'équation différentielle locale (5.49) doit être complétée par des conditions aux limites additionnelles que nous n'écrivons pas [12]. L'équation précédente a trois solutions analytiques, qui correspondent à une sphère [11], au tore-N/2 [13 - 16], et au disque biconcave [17].

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 138

~F ? F #177; kBT öCdA . (5.52)

Pour le cas cylindrique (vésicules tubulaires), l'une des deux courbures principales est nulle, et l'on a

1

C = - K = 0 , (5.50)
R

où R est le rayon du cylindre. Si nous ignorons la condition aux frontières (supposition valable pour les très longs tubes), la solution constante de l'équation (5.49) est

4ê\ 1/3

H = 2( I

p

(5.51)

où H est le diamètre à l'équilibre. Nous avons négligé la tension de surface et la contribution provenant de la courbure spontanée, pour avoir une expression simplifiée du diamètre à l'équilibre.

La relation précédente a de sens tant que la différence de pressions est plus petite qu'une valeur critique pc, donnée par [54] : pc ~ ê/R3. Cette dernière est de 1 à 2Pa. La signification de la pression critique est qu'au-delà de pc, la vésicule est instable. Cela implique que le diamètre à l'équilibre doit être plus grand qu'une valeur critique Hc = 2 (4ê/pc)1/3.

Maintenant, nous supposons que la vésicule fermée est immergée dans un milieu aqueux trouble, c'est-à-dire renfermant des impuretés attractives ou répulsives. Habituellement, on prend en considération la présence des impuretés, par l'ajout d'un terme en couplant leur fraction volumique, ö, et la courbure moyenne C de la membrane, à l'énergie libre précédente F, c'est-à-dire

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 139

Le signe positif est pour des impuretés attractives, et le signe négatif pour les répulsives. La nouvelle énergie libre est alors

F = 2 f (2C + 2Co)2 dA + êG fKdA + f "-ãdA + p f dV , (5.53)

avec la notation

Co = kBT ö (5.54)

4ê , "-ã = ã - 2êC2 o .

Alors, les impuretés produisent une courbure spontanée.. Cela veut dire que celles-ci donnent lieu à une asymétrie de la vésicule, quand sa membrane est traversée. De plus, ces impuretés renormalisent additivement le coefficient de tension interfaciale. La minimisation de la nouvelle énergie libre donne

p - 2"-ãC + ê (2C + Co) (2C2 #177; CoC - 2K) + êv2 (2C) = 0 . (5.55)

Pour une vésicule sphérique, nous trouvons que la solution est

2

ö2

R = 2 (2ã2 + (kBT)2 16r~1 + 2kBTöp + 2ã + (kBT)2 16ê . (5.56)

p /

Pour une fraction volumique très faible, c'est-à-dire ö << 1, nous trouvons, au premier ordre, que

R Ro

= 1 + pgB2 ö + C) (ö2) (5.57)

ã

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 140

ou encore

~~~~

R - Ro

~~~~

? pkB2 0 . (5.58)

8'y

Ro

membrane immergée dans un milieu aqueux, qui est imprégné par de petites impu-

Les signes + et - sont pour impuretés attractives et répulsives, respectivement. Ici Ro = 2'y/p désigne le rayon à l'équilibre d'une vésicule en l'absence d'impuretés. Les résultats ci-dessus appellent les remarques suivantes.

En premier lieu, comme il se doit, le rayon d'équilibre de la vésicule augmente avec la fraction volumique d'impuretés, lorsqu'elles sont attractives. Cela signifie que la vésicule est gonflée, mais son rayon reste proche du rayon non perturbé Ro, tant que la fraction volumique d'impuretés est très faible. Pour les impuretés répulsives, toutefois, l'on assiste à l'effondrement de la vésicule.

En second lieu, la formule (5.57) n'a de sens que lorsque la fraction volumique 0 est inférieure à un certain seuil 0* = 8'y2/kBTp. Celle-ci doit être naturellement faible devant l'unité. Cela implique que la tension de surface ne doit pas dépasser !une certaine valeur typique 'y* = kBTp/8.

Enfin, à une fraction de volume fixée 0 < 0*, la formule (5.58) peut être utilisée pour estimer la valeur expérimentale du rapport p/'y2, par une simple mesure des rayons d'équilibre R (avec impuretés) et Ro (sans impuretés).

Le paragraphe suivant sera consacré à l'étude des phases lamellaires, constituées de deux bicouches lipidiques parallèles.

6. 5 Phases lamellaires.

La question naturelle est l'extension de l'étude au cas où nous avons plus d'une

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 141

retés aléatoires.

Dans notre analyse, nous partons d'une phase lamellaire composé de deux membranes fluides parallèles (neutres) sans impuretés. Les effets de ces entités sur la physique seront discutées ci-dessous. La cohésion entre ces membranes en bicouche est assurée par des interactions attractives de van der Waals [18], qui sont équilibrées, à courte distance de séparation, par une répulsion forte provenant des forces d'hydratation [19] et des fluctuations de forme stériques résultant des ondulations membranaires [8].

Pour deux bicouches lipidiques parallèles séparées par une distance finie l, l'énergie totale d'interaction (par unité d'aire) est donnée par

V (l) = VH (l) + VW (l) + VS (l) . (5.59)

Le premier terme représente l'énergie d'hydratation, qui agit à petite distance de séparation (de l'ordre de 1nm). Ces forces d'hydratation ont été découvertes pour les multi-bicouches sous contrainte externe [18]. La forme proposée pour cette énergie est

VH (l) = AHe-l/ëH . (5.60)

Les valeurs typiques de l'amplitude AH et de la portée ëH sont de l'ordre de AH ? 0.2J/m2 et ëH ? 0.3nm.

Le deuxième terme désigne l'énergie d'interaction de van der Waals, qui résulte de la polarisabilité des molécules lipidiques et aussi de celle des molécules d'eau. Cette énergie d'interaction a la forme standard

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 142

VW (l) = -12ð I_l2-2

(l + ä)2 + (l + 2ä)2] . (5.61)

La constante d'Hamaker est dans l'intervalle W ' 10-22 - 10-2iJ. Dans l'expression ci-dessus, l'épaisseur de la bicouche lipidique ä est de l'ordre de ä ' 4nm.

Le troisième terme représente l'énergie d'interaction stérique, qui est due aux ondulations de la membrane. D'après Helfrich [8], cette énergie (par unité d'aire) est donnée par

2

Vs (l) = cH.

(kBT)2

Ici, kB est la constante de Boltzmann, T est la température absolue, et ê est le module de courbure usuel des deux membranes. Pour deux bicouches ayant des constantes de rigidité de courbure êi et ê2, nous avons ê = êiê2/ (êi + ê2). La valeur précise du coefficient cH est encore sujet de controverses. En effet, d'après Helfrich cH ' 0.23 [8], mais les simulations numériques prédisent des valeurs bien inférieures, à savoir cH ' 0.16 [24], cH ' 0.1 [25], cH ' 0.07 [26], et cH ' 0.08 [27]. Par conséquent, l'énergie d'interaction stérique est considérable, uniquement pour des membranes ayant de petits modules de courbure. Généralement, cette énergie s'annule, pour des interfaces rigides (ê -* oo).

Notons, tout d'abord, que la phase lamellaire reste stable, pour une énergie potentiel minimale, à condition que la profondeur du potentiel soit comparable à l'énergie thermique kBT. Elle dépend, en particulier, de la valeur de l'amplitude W. Pour des membranes non chargées, la constante d'Hamaker peut varier en changeant la polarisabilité du milieu aqueux.

D'un point de vue théorique, Lipowsky et Leibler [20] ont prédit une transition

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 143

avec l'exposant critique 0 [20], qui est de l'ordre de 0 ' 1.00#177;0.03. Un tel exposant a

de phase, qui fait passer le système d'un état où les deux membranes sont en contact, à un état où ils sont totalement séparées. Une telle transition est de premier-ordre, si l'énergie stérique est prise en compte. Par contre, si cette énergie est ignorée (pour les membranes relativement rigides), la transition est plutôt de second-ordre. Nous nous limitons au cas où la transition est de seconde ordre. Il a été montré qu'il existe un certain seuil W,, au-delà duquel l'interaction de van der Waals est suffisante, pour que les deux membranes soient en contact. Au-dessus de cette amplitude caractéristique, les ondulations des membranes deviennent plus dominantes que les forces attractives, ce qui conduit alors à une séparation totale des deux membranes . En fait, la valeur critique W, dépend des paramètres du problème, tels que la température T, l'amplitude AH, la portée ëH, l'épaisseur S de la bicouche, et le module de courbure i. A température ambiante, et pour AH ' 0.2 J/m2, ëH ' 0.3 nm et S ' 4 nm, W, a été trouvé de l'ordre de W, ' (6.3 - 0.61) x 10-21J, quand la constante de rigidité est de l'ordre de i ' (1 - 20) x 10-19J. Par exemple, pour la lécithine d'oeuf, la constante de rigidité de courbure est de l'ordre de i ' (1 - 2)x10-19J [25], et la valeur critique correspondante W, se trouve dans l'intervalle W, ' (6.3 - 4.1)x10-21J. Notons que la valeur typique W, correspond à une certaine température, appelée température de délocalisation T, [20, 21].

En particulier, il a été trouvé [20] que, lorsque la valeur de l'amplitude critique est approchée par dessus, la séparation moyenne entre les deux membranes diverge comme

(l)0 = î0? ~ (T, - T)-o , T T,- , (5.63)

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 144

"' 1 + 4 + O (w2~

S1

, (impuretés attractives) ,

(5.65)

été calculé, en utilisant la théorie de champ moyen et le Groupe de Renormalisation.

Maintenant, nous supposons que la phase lamellaire est piégée dans un milieu aqueux trouble. Comme première implication, les impuretés modifient subtantielle-ment le phénomène de transition de délocalisation, en particulier, la température critique. Pour la simplicité, nous admettons que les deux membranes fluides adjacentes sont physiquement identiques. Alors, nous devons considérer deux situations physiques distinctes, selon que les impuretés attirent ou repoussent les deux membranes. Comme nous avons montré au-dessus, pour les impuretés attractives, la rugosité de la membrane, î1, est importante. Dans ce cas, l'énergie stérique domine. Par conséquent, nous nous attendons à ce que la transition de délocalisation se produise à une température critique, T7 , plus faible que celle sans impuretés, Te. Toutefois, pour des impuretés répulsives, nous avons une tendance opposée, à savoir que la transition de phase se passe à une température critique supérieure à Te (sans impuretés). Cela peut être expliqué par le fait que la rugosité de la membrane est moins importante, et que l'énergie de van der Waals domine. Dans tous les cas, la séparation moyenne (l) se comporte comme

(l) = î1 ~ (T: - T)-O , T ? T*-

e . (5.64)

La nouvelle température critique Te* peut être estimée comme suit. En utilisant les relations (5.28) et (5.31), nous montrons, au premier ordre dans le couplage d'impuretés w, que

x*e - xe ti -w + O (w2) , (impurets rpulsives) . (5.71)

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 145

î? w

LN 1 -4

+ O (w2) , (impurets rpulsives) .

(5.67)

En combinant les relations (5.63) à (5.66), nous trouvons que la différence entre les deux températures critiques Te et Te* (sans et avec impuretés) est comme suit

Te - Te* ti w + O (w2) , (impuretés attractives) , (5.67)

Te - T*e ti -w + O (w2) , (impurets rpulsives) . (5.68)

Les préfacteurs dans les comportements précités restent inconnu. Le changement de température est alors proportionnel à la fraction volumique d'impuretés et leur force d'interaction avec les membranes formant la phase lamellaire. Alors, nous sommes dans une situation semblable aux effets de taille finie. Pour les membranes chargées, qui forment une phase lamellaire, il a été trouvé [20] que la séparation moyenne entre deux bicouches adjacentes se comporte comme

(l)0 = î0? ti (x - xe) , x ? xe , (5.69)

avec x la concentration ionique moyenne du milieu aqueux, et xe sa valeur critique. Par exemple, pour le DPPC dans la solution de CaCl2, xe est dans l'intervalle [22] : xe N 84 - 10mM. En présence d'impuretés, la séparation moyenne se comporte comme : (l) =î? ti (x - x*e), avec le même exposant ø. Dans ce cas, nous avons

x*e - xe ti w + O (w2) , (impurets attractives) , (5.70)

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 146

Notons, enfin, que nous aurons les mêmes commentaires qu'avant.

6.6 Conclusions.

Dans ce chapitre, nous avons présenté une étude détaillée des effets d'impuretés sur les propriétés statistiques des membranes fluides. En fait, celles-ci affectent substantiellement le comportement des systèmes vivants. Comme exemple, nous pouvons citer une étude expérimentale très récente [23], où les auteurs ont entrepris une série d'expériences comparatives, pour explorer les effets d'impuretés sur la cristallisation des protéines membranaires.

Pour l'étude de l'influence des impuretés, attractives ou répulsives, nous avons combiné la technique des répliques avec la méthode variationnelle, pour calculer la rugosité moyenne, en fonction des paramètres de la membrane pure et certains paramètres, qui sont proportionnels à la fraction volumique des impuretés et leur force d'interaction. La principale conclusion est que, pour les impuretés attractives, les ondulations de la membrane augmentent la forme des fluctuations de la membrane. Mais, les impuretés répulsives ont tendance à supprimer ces fluctuations.

En suite, nous avons étendu l'analyse aux vésicules, qui sont immergées dans un milieu aqueux trouble. La conclusion essentielle est que les impuretés attractives ont tendance à gonfler la membrane, alors qu'en présence d'impuretés répulsives, la vésicule s'effondre sur elle-même.

La discussion a été généralisée à des phases lamellaires, formées par deux membranes fluides parallèles, qui sont séparées par une distance finie. Ces phases lamellaires peuvent subir à une transition de délocalisation. En particulier, nous avons

hapitre 5 : Mécanique Statistique des membranes confinées .. 147

montré que les impuretés attractives augmentent la température critique, alors que les répulsives ont tendance à diminuer cette température.

Notons que l'incorporation d'une petite quantité d'impuretés dans un milieux aqueux peut être un nouveau mécanisme permettant la suppression ou la production d'une transition de phase.

Enfin, l'étude présentée ici pourrait être étendue à des systèmes à plusieurs phases lamellaires parallèles.

148

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Chapitre 7

Conformation d'un polymère

confiné dans des domaines

délimités par des biomembranes.

Dans ce chapitre, qui consiste notre quatrième contribution originale, nous étudions la conformation d'un polymère isolé, qui est confiné entre deux membranes lipidiques parallèles ou dans une vésicule tubulaire.

Pour rester plus général, nous supposons que le polymère est de topologie arbitraire, qu'on appelle D-manifold, où D est la dimension spectrale (par exemple, D = 1, pour les polymères linéaires, et D = 4/3, pour les polymères branchés). En fait, D est le nombre de coordonnées locales permettant de caractériser géométriquement le polymère.

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..151

7.1 Introduction.

Le confinement d'un polymère a des nombreuses applications dans divers domaines, tels que les fonctions biologiques, la filtration, la chromatographie à gel, et la récupération assistée du pétrole.

La physique des polymères confinés est un problème très riche et passionnant. Récemment, une grande attention a été portée sur la structure et la dynamique des chaînes de polymère, confinées à l'intérieur de pores cylindriques [1 - 7]. Par la suite, l'étude a été étendue à des polymères plus complexes ou D-manifolds [8], qui sont restreints aux même géométries. Ici, D est la dimension spectrale, qui mesure le degré de connectivité des monomères à l'intérieur du polymère [9]. Par exemple, cette dimension intrinsèque est de 1, pour les polymères linéaires, et 4/3 pour les polymères branchés. Les D-manifolds peuvent être polymérisés et organisés en vésicules [10].

Le confinement des polymères entre deux surfaces planes ou avec des ondulations sinusoïdales a également été étudiée [11, 12].

Les géométries de confinement peut être solides ou molles (biomembranes en bicouche ou tensio-actifs, vésicules sphériques ou des tubulaires). Une question particulière a été adressée au confinement d'un polymère dans des bicouches de tensioactives formant une phase lamellaire lyotrope [13], où les auteurs ont réalisé des mesures en utilisant la diffusion de rayons-X aux petites-angles, et étudié le phénomène de fracture libre, par microscopie électronique, d'un surfactant non ionique / système eau / polyélectrolyte, dans la région de la phase lamellaire. La remarque fondamentale est que les molécules de polymère provoquent à la fois déformation

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..152

locale et le ramollissement de la bicouche.

Dans le même contexte, il a été démontré expérimentalement [14] que le confinement des polymères peut induire une transition nématique de gouttelettes de microémulsion. Plus précisément, les auteurs ont montré que, lors de confinement, les gouttelettes sphériques se déforment en gouttelettes ellipsoïdales. L'origine d'une telle transition structurelle peut être attribuée à une perte d'entropie de conformation des chaînes de polymère, en raison de confinement.

Dans d'autres expériences [15 - 17], une nouvelle phase a été observée, en ajoutant un polymère hydrosoluble neutre (PVP) dans la phase lamellaire lyotrope (CPCI -hexanol - eau). En outre, on a étudié l'effet de l'eau sur un polymère neutre et soluble dans la phase lamellaire d'un système de tensioactifs zwitterioniques [18].

Le confinement des polymères est également pertinente pour les systèmes vivants et régit de nombreux processus biologiques. Comme exemple, nous peut citer les nanotubes de membranes qui jouent un rôle majeur dans le trafic intracellulaire. En particulier, nous pouvons citer des lipides et protéines, qui assurent l'échange entre les différents compartiments dans les cellules eucaryotes [19 - 22]. Le trafic des macromolécules et des vésicules dans nanotubes est assurés par des moteurs moléculaires [23]. En outre, ils sont responsables de l'extraction des nanotubes [24]. La formation d'attaches membranaires tubulaires ou spicules [25 - 33] résulte de l'action des forces localisées, qui sont perpendiculaires à la membrane. Ces forces peuvent provenir de la polymérisation des fibres [34], d'actine [35], de la tubuline [36], ou d'hémoglobine faucille [37].

Inspiré par des processus biologiques, comme des macromolécules et des vésicules de transport, nous visons l'étude de la conformation des polymères, confinés dans

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..153

des milieux aqueux délimité par des biomembranes. Plus précisément, le but est de voir comment ces biomembranes peuvent modifier les propriétés de conformation du polymère contraint. Dans ce but, nous choisissons deux géométries : une vésicule tubulaire (Géométrie I), et deux biomembranes parallèles (Géométrie II). Pour être plus général, nous considérons un polymère à connectivité arbitraire ou encore D-manifold [38]. Les polymères linéaires et branchés, et les vésicules polymérisées en constituent des exemples typiques. Notons que cette étude de conformation est nécessaire pour la description des propriétés dynamiques des polymères limités par des parois géométriques. Comme nous le verrons plus loin, le confinement d'un polymère est entièrement contrôlé par l'état des biomembranes. En effet, pour la Géométrie I, le polymère ne peut être confiné que si la vésicule tubulaire est à l'équilibre. Pour la Géométrie II, le confinement n'est possible que si les deux membranes parallèles sont à l'état lié.

Ce chapitre suit l'organisation suivante. En Sec. II, nous rappelons brièvement l'étude conformationnelle d'un D-manifold non confiné, trompé dans un bon solvant. La Sec. III est destinée à l'étude de la conformation des polymères confinés à l'intérieur d'une vésicule tubulaire. En Sec. IV , nous étendons l'étude à des D-manifolds, confinés, cette fois-ci, entre deux biomembranes parallèles. Nous retraçons quelques remarques finales dans la dernière section.

7.2 D-manifolds non confinés

par

Considérons un D-manifold isolé, immergé dans un bon solvant. Nous désignons

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..154

RF ~ aM1/dF (6.1)

son rayon de giration (ou de Flory), où dF est la dimension fractale (ou d'Hausdorff), M est le poids moléculaire (masse totale) du polymère considéré, et a désigne la taille du monomère. La masse M est liée à la dimension linéaire N par : M = ND, où D est la dimension spectrale [9]. Cette dernière est définie comme la dimension de Hausdorff correspondant à l'extension maximale de la fractale.

Naturellement, la dimension d'Hausdorff dépend de la dimensionalité euclidienne d, la dimension spectrale D et la qualité du solvant. Quand le polymère est idéal (absence du volume exclu ), la dimension fractale correspondante, d°F, est simplement fonction de la dimension spectrale D [9], et est donnée par

d°F = 2D (6.2)

2 - D .

Pour les polymères linéaires (D = 1), d°F = 2 [2], pour les polymères branchés (D = 4/3), d°F = 4 [9], et pour les membranes (D = 2), d°F = 8.

En raison de la positivité de la dimension d'Hausdorff, l'expression ci-dessus n'a de sens que si D < 2. En effet, cette condition est remplie, pour tous les polymères complexes, de dimension spectrale dans l'intervalle 1 = D < 2 [9].

Un D-manifold, en bon solvant, est gonflée, en raison de la présence des forces de volume exclu. La taille du polymère augmente avec la masse totale M, conformément à la loi de puissances (6.1).

La première implication du gonflement du polymère est que sa dimension fractale réelle, dF, est tout à fait différente de la dimension fractale Gaussienne, relation

Par exemple, pour les polymères linéaires, dF (3) = 5/3,et dF (3) = 2, pour les

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..155

(6.2).Toutefois, il existe une valeur spéciale de la dimension euclidienne appelé dimension critique supérieure duc [39], au-delà de laquelle la fractale polymérique devient idéale. Cette dimension supérieure est naturellement une fonction de D, et qui peut être déterminée, en utilisant un critère de type Ginzburg, habituellement rencontré en Phénomènes Critiques [41, 42]. D'après la Réf. [39], duc est donnée par

4D duc =(6.3) 2 - D .

Par exemple, la dimension critique supérieure est 4 pour les polymères linéaires [2], et 8 pour les polymères branchés [39]. Par exemple, la dimension critique supérieure est 4, pour les polymères linéaires [2], et 8 pour les plus branchés [39].

Nous notons que, dans le cas général, la dimension fractale dF ne peut être calculée exactement. Plusieurs techniques ont été utilisées, pour déterminer sa valeur approximative, en particulier, la théorie de Flory-de Gennes (TFD) [2]. Dans le cadre de cette approche générale, il a été trouvé que la dimension fractale a pour expression [39]

dF = Dd+2

D + 2 , (6.4)

qui est fonction des dimensions euclidienne d et spectrale D. Notons que la relation précédente n'est valable que si d est inférieure à la dimension critique supérieur duc. En dimension 3, nous avons

dF (3) = D + 2 . (6.5)

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..156

branchés (animaux).

Au paragraphe suivant, nous nous intéresserons à l'étude de la conformation d'un D-manifold, confiné dans une vésicule tubulaire.

7.3 D-manifolds confinés en Géométrie I.

7.3.1 Relations utiles.

Avant d'étudier la conformation d'un D-manifold isolé, confiné dans une vésicule tubulaire, nous allons rappeler certaines relations de base, nécessaires pour la présente étude, et qui se rapportent à la Géométrie Différentielle.

La vésicule tubulaire est essentiellement formée par deux feuillets adjacents (interne et externe), composés de molécules amphiphiles. Celles-ci diffusent en permanence avec les molécules du milieu aqueux support. Une telle diffusion provoque des variations thermiques (ondulations) de la membrane.

Nous considérons une biomembrane, qui peut être comme une surface, dont la normale est n (u1, u2), où u1 et u2 sont les paramètres curvilignes au point considéré. Bien-entendu, ce vecteur normal dépend de la base choisie. Cependant, deux quantités issues des dérivées premières de la normale sont indépendantes de la base choisie. Il s'agit de la courbure moyenne

1

C = -

2

Tr (?i?jR.n) = 2 (C1 + C2) , (6.6)

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..157

et la courbure Gaussienne

K = det (?i? R.n) = C1C2 . (6.7)

Ici, C1 = 1/R1 et C2 = 1/R2 désignent les courbures principales à la surface [43],

-?

c'est-à-dire les valeurs propres de la matrice des dérivées secondes ?i?jR.-? n , ou

encore tenseur de courbure. L'énergie étant une quantité intrinsèque, qui doit être indépendante de la base choisie. Donc, elle ne doit faire intervenir que les grandeurs intrinsèques C et K. C'est l'énergie de courbure de Canham-Helfrich [43, 44], qui décrit au Chapitre 5. Aussi, dans ce même chapitre, nous avons écrit l'équation de la courbe à l'équilibre. En particulier, pour un vésicule tubulaire, nous trouvons que son diamètre à l'équilibre est donnée par

4k1/3

H = 2 ,

(6.8)

p

où k est la constante de rigidité de courbure de la membrane (sans tension), et p est la différence de pressions de part et d'autre de la surface. La formule précédente n'est valable que si le diamètre H excède une valeur critique Hc = 2 (4k/pc)1/3, ou pc est la pression seuil.

Dans ce qui suit, nous utiliserons l'idée qui consiste à considérer la vésicule tubulaire comme un cylindre rigide, de diamètre effective H, qui dépend des caractéristiques de la bicouche lipidique, à travers les paramètres k et p.

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..158

7.3.2 Extension parallèle à l'axe du cylindre.

Considérons un D-manifold quelconque, confinée à l'intérieur d'une vésicule tubulaire, de diamètre à l'équilibre H. Le solvant hôte est supposé être un bon dissolvant. Le polymère n'est confiné que si son rayon de Flory à trois dimensions, RF3, est plus grand que le diamètre H, c'est H << RF3. A paramètres ê et p fixés, cette condition implique que la masse du polymère, M, doit être plus grande qu'une certaine valeur typique, M, se comportant comme M* ~ (ê/p)5D/3(D+2). Maintenant, si M est fixée, le polymère n'est confiné que si ê << ê* ~ pM3(D+2)/5D. Ce comportement indique clairement que le confinement est plus favorable, quand la vésicule tubulaire est de petite constante de rigidité de courbure. Notons que la condition de confinement dépend de la nature de la fractale polymérique, à travers sa dimension spectrale D. Aussi, la qualité du solvant est un autre facteur influant sur le confinement.

Le confinement des polymères, à topologie arbitraire, à l'intérieur d'un tube rigide, est en grande partie étudié dans la Réf. [8]. Dans ce travail publié, la méthode utilisée, pour l'étude du confinement, est une TFD étendue, qui se base sur l'énergie libre suivante [8]

R2

F

kBT = 2 + v

RF,

M2

R~~H2

(6.9) ,

R11 désigne l'extension parallèle du polymère, v est le paramètre volume exclu, et RiiH2 est le volume occupé par le D-manifold. Ici, Ro ~ aMi/d~~ est le rayon de giration du polymère lorsqu'il est idéal (sans volume exclu), où doF est la dimension fractale correspondante, relation (6.2).

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..159

La minimisation de cette énergie, par rapport à R11, donne le comportement suivant

-2/9

RH ~ aM(D+2)/3D (a-3ê)

. (6.10)

p

Nous avons utilisé la relation (6.8).

Le résultat (6.10) appelle les commentaires suivantes.

Premièrement, nous faisons remarquer que le rayon parallèle dépend naturellement des caractéristiques du polymère confiné et des vésicules tubulaires, à travers M et les paramètres (ê, p), respectivement.

Deuxièmement, à une masse de polymère fixée M, l'extension parallèle RH n'est importante que pour les vésicules tubulaires, de faible module de courbure.

Enfin, notons que le comportement ci-dessus n'est valable que si l'extension parallèle RH reste en dessous de l'extension maximale du polymère, Rmax ~ aM1/D, c'est-à-dire RH < Rmax. Cela donne un diamètre de tube minimal

Hmin ~ aM(D-1)/2D . (6.11)

Par conséquent, le confinement de la fractale polymérique implique que le diamètre du tube est dans l'intervalle Hmin < H < RF3. Par exemple, pour les polymères linéaires, Hmin ~ a, et Hmin ~ aM1/8, pour les polymères branchés. La taille du pore minimale pour les polymères linéaires est alors indépendante de son poids moléculaire. Cela signifie que les polymères linéaires trouvent toujours leur chemin à travers des pores, même de très faible diamètre. Ce n'est pas le cas pour les

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..160

polymères ramifiés, pour lesquels la taille minimale des pores augmente avec leur masse totale. Comme il a été souligné dans la Réf. [8], il serait possible de construire un milieu poreux, qui peut séparer un mélange de molécules linéaires ou ramifiés, sur la base de leur connectivité. En effet, on peut choisir une taille minimale appropriée des pores, au travers lesquels peuvent passer des polymères linéaires, alors que les polymères ramifiés ne le peuvent pas. Maintenant, en combinant les (6.8) et (6.11), nous trouvons une valeur seuil de la constante de rigidité de courbure,

kmin ~ a3pM3(D-1)/2D .(6.12)

Donc, une membrane tubulaire confine une fractale polymérique, que si le module

de courbure est dans l'intervalle kmin < k < k*, avec la valeur typique k* ~ pM3(D+2)/5D.

Le paragraphe suivant sera consacré au confinement d'un polymère, de topologie arbitraire, entre deux membranes parallèles fluides fluctuantes.

7.4 D-manifolds confinés en Géométrie II.

7.4.1 Séparation moyenne.

Considérons une phase lamellaire, formée par deux membranes parallèles. Les interactions spécifiques entre ces membranes sont largement discutées au Chapitre 5. Notons simplement que les membranes adjacentes peuvent subir une transition de délocalisation, qui les conduit d'un état lié à un état séparé. En fait, ce phénomène dépend de la température ou de la polarité du milieu ambiant.

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..161

Au chapitre précédent, nous avons écrit le comportement de la séparation moyenne entre les membranes (neutres) formant la phase lamellaire, c'est-à-dire

H ~ (Tc - T)-ø , T --* T- c, (6.13)

Tc est la température critique. Ici, l'exposant critique 0 est donné par [45]

0 N 1.00 #177; 0.03 . (6.14)

Un tel exposant a été calculé, en utilisant la Théorie de la Renormalisation.

D'un point de vue expérimentale, les fluctuations critiques des membranes ont été considérées dans plusieurs expériences [46], et en particulier, l'on avait mesuré cette séparation moyenne.

Nous avons maintenant tous les ingrédients nécessaires, pour étudier la conformation d'une fractale polymérique isolée, de topologie arbitraire, qui est confinée entre deux membranes fluides parallèles formant une phase lamellaire.

7.4.2 Extension parallèle du polymère.

En premier lieu, notons que le polymère est confiné, seulement quand son rayon de giration à trois dimensions, RF3 ~ aM(D+2)/5D, est beaucoup plus grand que la séparation moyenne H ~ (Tc - T)-ø, c'est H << RF3. Cette condition implique que le confinement du polymère n'est possible que si la température T est en dessous d'une certaine valeur T* = Tc - aM-(D+2)/5Dø. Cette température est alors plus petite que la température critique Tc, et la distance Tc - T* dépend essentiellement

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..162

de la masse du polymère M et de sa dimension spectrale D.

La première implication du confinement du polymère est que son comportement devient à deux dimensions. Cela veut dire que le polymère peut être considéré comme une fractale polymérique à deux dimensions, formée par des pancakes de dimension H.

Pour la détermination de l'extension parallèle du polymère, RII, nous utilisons, comme avant, la TFD, basée sur l'énergie libre

kBR2 T = Ro2 + v

R2H , (6.15)

II

M2

v est le paramètre volume exclu. Ici, Ro ~ aMi/d~~ est le rayon idéal, et R2IIH représente le volume occupé par la fractale. La minimisation de cette énergie libre, par rapport à RII, donne

RII ~ aM(D+2)/4D (Tc - T)ø/4 , T << T* . (6.16)

Nous avons utilisé la relation (6.8).

Le résultat central appelles les remarques suivantes.

Premièrement, l'expression de l'extension parallèle d'un polymère combine deux phénomènes critiques, en rapport avec la limite de grand poids moléculaire de la fractale, d'une part, et la criticalité de la transition de délocalisation, d'autre part.

Deuxièmement, dans cette formule, apparaît naturellement la dimension fractale (D + 2) /4D à deux dimensions.

Troisièmement, le rayon parallèle devient de plus en plus petit, à mesure qu'on

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..163

s'approche du point de transition. En d'autres termes, ce rayon est important, seulement quand les deux membranes adjacentes sont fortement liées.

Enfin, l'expression du rayon parallèle peut être utilisée pour déterminer l'expression de l'exposant critique ø.

7. 5 Conclusions.

Dans ce chapitres, nous avons deux objectifs, à savoir l'étude conformationnelle d'une fractale polymérique, confinée à l'intérieur d'une vésicule tubulaire ou entre deux membranes parallèles formant une phase lamellaire à l'équilibre. Pour la première géométrie, l'échelle de longueur étant le diamètre à l'équilibre, qui dépend des caractéristiques de la membrane, à travers la constante de rigidité de courbure et la différence de pressions. Pour la deuxième géométrie, l'échelle de longueur est la séparation moyenne entre les membranes adjacentes.

La quantité principale à considérer était l'extension parallèle de la fractale poly-mérique confinée. Une telle quantité a été calculée, en étulisant une théorie Flory-de Gennes étendue.

Notons que le même résultat pourrait être retrouvé, en faisant usage du modèle de blobs [8].

Une autre quantité physique d'intérêt est l'énergie libre de confinement, notée OF. C'est l'énergie libre nécessaire pour confiner le polymère, à partir de l'état avec H = 8. Ici, H est le diamètre de tube ou la séparation moyenne. L'énergie libre de confinement doit avoir la forme d'échelle : OF = kBT f (RF3/H), où f (x) est une fonction d'échelle universelle inconnue, et dont les comportements sont : f (x) ~ 0,

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..164

pour x << 1 (régime non confiné), et f (x) ti xm, pour x >> 1 (régime confiné). L'exposant m peut être obtenu, en utilisant le fait que ?F doit être proportionnelle à la masse totale M. Cela donne m = dF (3) = 5D/ (D + 2). Par conséquent, ?F = kBTM (H/a)-5D/(D+2), avec H ti (ê/p)1/3, pour les vésicules tubulaires, et H ti (Tc - T)-ø, pour les phases lamellaires. Remarquer que ?F peut être mesurée, par comparaison des concentrations dans le pore (tube) et dans la solution en volume. Nous avons Cpore/Cbulk = á exp (-?F/kBT), avec á est certain coefficient dépendant du rapport RF3/H.

Pour des membranes chargées, il a été démontré [45] que la séparation moyenne entre deux bicouches adjacentes se comporte comme : H ti (x - xc)-ø, lorsque x -f x+c , avec x la concentration ionique, et xc sa valeur critique. Bien sûr, cette dernière dépend de la nature du lipide considéré. Par exemple, pour le DPPC en solution de CaCl2, l'expérience a montré [47] que xc est dans l'intervalle xc ' 84 - 10mM. Dans ce cas, le rayon parallèle du polymère se comporte : R11 ti aM(D+2)/4D (x - xc)ø/4.

Notons que la transition de délocalisation peut se produire, même pour T > Tc. Pour cela, il suffit d'exercer une pression externe P. Dans ces conditions, il a été trouvé [48] que la séparation moyenne H se comporte comme : H ti îl ti P-1/3(îl étant la rugosité moyenne de la membrane). Un tel comportement est en accord avec les données de la simulation Monte Carlo [49]. Dans ce cas, l'extension parallèle du polymère obéit à la loi d'échelle : R11 ti aM(D+2)/4DP1/12. Comme il devrait être, l'extension parallèle augmente avec la pression externe.

Aussi, la transition de délocalisation peut se produire en présence d'une tension latérale. Celle-ci tend à supprimer les ondulations de la membrane. Ce qui permet de rapprocher plus les deux membranes adjacentes. Il a été trouvé que [48] que la sé-

hapitre 6 :Conformation d'un polymère confiné dans des domaines délimités ..165

paration moyenne se comporte comme : H ~ î? ~ E-1/2, avec E la tension latérale. Dans ce cas, l'extension parallèle du polymère obéit à la loi : R11 ~ aM(D+2)/4DE1/8. Comme il se doit, ce rayon parallèle augmente avec la tension latérale.

Pour des vésicules tubulaires, nous avons supposé qu'elles sont sans tension. Si ce n'est pas le cas, et si la différence de pressions peut être négligée, nous montrons que le diamètre d'équilibre est : H = 2 (2ê/'y)1/2. Ici, 'y est le coefficient de tension interfaciale. Dans ce cas, l'extension parallèle du polymère est : R11 ~ aM(D+2)/3D (a2'y/ê)1/3. Naturellement, cette extension augmente avec le coefficient de tension de interfaciale. Le diamètre minimal correspond à une valeur typique, 'ymin ~ a-2êM(1-D)/D, de 'y (ê étant fixée). Par conséquent, le polymère est confiné si 'y < 'ymin.

Enfin, certaines questions en relation avec le sujet sont en cours d'étude.

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Chapitre 8

Condensation des polymères

greffés sur une biomembrane.

Dans ce chapitre, qui constitue notre cinquième contribution originale, nous présentons une vue large sur le phénomène de ségrégation entre les phospholipides et des chaînes de polymère greffées sur une membrane en bicouche.

En particulier, nous discutons l'influence de la qualité du solvant et la poly-dispersité des chaînes de polymère greffées sur le comportement de phase critique du mélange. Nous rappelons que la qualité du solvant apparaît à travers l'expression générale de l'énergie libre du mélange, qui nous permettra la détermination du diagramme de phase relatif à l'agrégation des chaînes de polymère ancrées.

Pour plus de détails, le lecteur pourra consulter la Réf. [1].

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 170

8.1 Introduction.

Les membranes biologiques sont d'une importance cruciale pour la vie, parce qu'elles séparent la cellule de son environnement extérieur, et les compartiments à l'intérieur de la cellule, afin de protéger les processus importants et des événements spécifiques.

Aujourd'hui, il est largement reconnu que les biomembranes se présentent sous forme d'une bicouche lipidique, composée de deux feuillets adjacents [2, 3], qui sont formés de molécules amphiphiles possédant des têtes polaires hydrophiles, attachées chimiquement à des chaînes d'acides gras hydrophobes. La majorité des molécules de lipide sont des phospholipides. Ceux-ci ont un groupe polaire et deux queues hydrocarbonées non-polaires, dont la longueur est de l'ordre de 5nm.

En plus, les membranes cellulaires incorporent un autre type de lipides, qui est le cholestérol [2, 3]. Les molécules de cholestérol ont plusieurs fonctions dans la membrane. Par exemple, ils donnent la rigidité ou la stabilité de la membrane cellulaire, et évitent la cristallisation des hydrocarbures.

Les biomembranes contiennent, également, des glycolipides (résidus de sucre), qui sont des molécules lipidiques s'agrégeant dans la membrane. Certains types de molécules sont limités par des sphingolipides, des toxines du choléra et du tétanos. Les sphingolipides et le cholestérol favorisent l'agrégation des protéines dans des microdomaines, appelés râteaux ou rafts. En fait, ceux-ci jouent le rôle de plates-formes pour la fixation de protéines sur les membranes, et jouent un rôle dans la transduction du signal.

Les protéines (macromolécules géantes) sont une autre composante principale des

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 171

membranes cellulaires. Les protéines transmembranaires sont amphipathiques et formées par des régions hydrophobes et hydrophiles ayant la même orientation que les autres molécules lipidiques. Ces protéines sont aussi appelées protéines intrinsèques. Elles ont la fonction de transporter des substances à travers la membrane, comme les ions et les macromolécules. Il existe d'autres types de protéines, qui peuvent être attachées à la surface par des chaînes d'acides gras ou à la surface cellulaire externe. Ce sont les protéines membranaires périphériques, qui ont de nombreuses fonctions. En fait, ils protègent la surface de la membrane, régulent la signalisation cellulaire et participent à de nombreux autres événements cellulaires importants. En outre, certaines protéines membranaires périphériques ont tendance à se lier aux membranes électrostatiquement chargées négativement, sur le feuillet interne de la membrane plasmique.

Notons que la majorité des macromolécules formant la bicouche sont tout simplement ancrées sur la membrane et forment une brosse de polymères ramifiés [4, 5]

.

Nous nous intéressons aux polymères greffés sur des interfaces molles, comme les liposomes [6 - 9]. Ces matériaux souples ont été fabriqués volontairement par A. Bangham, en 1968. Actuellement, ils sont devenus des objets de grand intérêt en biologie, biochimie et particulièrement en médecine, pour leur rôle comme agents de transport de médicaments. Les liposomes sont des vésicules artificielles de forme sphérique, qui peuvent être produites à partir de phospholipides naturels et de cholestérol, mais les bicouches lipidiques qui constituent ces vésicules ont une durée de vie courte, en raison de leur faible stabilité et aussi suite à leur extermination dans le sang par les globules blancs. Pour avoir des vésicules plus stables, un moyen utile

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 172

consiste à les protéger en les enrobant d'une couche de polymères flexibles (la taille de pelage est de l'ordre de 50nm [2]) qui empêche l'adhérence de protéines [7, 8]. En fait, ces chaînes de polymère stabilisent les liposomes, en raison des forces de volume exclu entre monomères [9]. Les liposomes peuvent être, également, synthétisés à partir des copolymères en dibloc, dans un solvant sélectif qui préfère être contacté par le polymère préféré. Les chaînes de polymère hydrophobes s'agrègent pour former une bicouche mince, tandis que les chaînes de polymères hydrophiles flottent dans le solvant. Naturellement, ces liposomes de copolymère ont des propriétés légèrement différentes, en comparaison avec ceux à base de lipides [10] (une grande résistance, forte rigidité et faible perméabilité à l'eau). Selon le choix des copolymères, ces liposomes résistent aux détergents [11].

Le greffage des polymères sur des membranes lipidiques a été considéré dans un travail récent [12]. Le but était l'étude de la séparation de phase entre les phospholipides et des polymères ancrés. Comme hypothèse, le milieu aqueux est supposé être un bon solvant, et en plus, les chaînes de polymère sont ancrées à l'interface par une seule extrémité (ancres). Les ancres sont des grandes molécules amphiphiles chimiquement différentes des molécules de phospholipide. Dans ce chapitre, nous supposons que les chaînes de polymère peuvent être adsorbées à la membrane par plus d'une extrémité (polydispersité), et le liquide support peut être un bon solvant ou un solvant thêta. Comme nous le verrons ci-dessous, la polydispersité et la qualité du solvant affectent considérablement le comportement de phase du mélange. Par changement d'un paramètre approprié, comme la température, les phospholipides et les chaînes de polymère ancrées se séparent en domaines macroscopiques, alternativement riches en ces deux composantes. Pour la détermination de l'architecture

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 173

du diagramme de phase, nous élaborons un modèle théorique, qui prend en compte à la fois de la polydispersité et la qualité du solvant. Nous déterminons, d'abord, l'expression de l'énergie libre du mélange de phospholipides et d'ancres, ensuite, nous déterminons la forme du diagramme de phase, et enfin, calculons le facteur de structure associé, comme fonction du vecteur d'onde de transfert et des paramètres pertinents du problème.

8.2 Energie libre du mélange.

Les polymères peuvent adhérer à la biomembranes de plusieurs façons : (i) par de grosses molécules amphiphiles (pour de nombreuses protéines, les ancres lipidiques sont des unités de glycosylphosphatidylinositol) [13, 14], (ii) par des groupements latéraux hydrophobes de polymères, qui sont intégrés dans la bicouche [15, 16], (iii) par une membrane couvrant des domaines hydrophobes du polymère (protéines mem-branaires, par exemple), et (iv) par une forte adsorption qui entraîne le polymère d'un état désorbé à un état adsorbé [17]. Pour une chaîne de polymère isolée, l'adsorption (sur des substrats solides) peut être théoriquement étudiée, en utilisant un argument d'échelle [18], par exemple. Outre le degré de polymérisation de la chaîne polymère, N, et le paramètre de volume exclu, v, l'étude a été basée sur un paramètre supplémentaire, 8, qui est l'énergie nécessaire (par kBT ) d'absorber un monomère sur la surface. Pour une forte adsorption, 8-1 définit l'épaisseur de la couche adsorbée. Une transition d'adsorption a lieu, à une certaine valeur typique 8* de 8 [17] : 8* ~ R-1

F ~ aN-íF (íF = 3/5), avec RF le rayon de Flory de la chaîne de polymère. Pour des solutions semi-diluées de polymères, le phénomène d'adsorption

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 174

Pour l'étude configurationnelle, Guiselin [22] a considéré que chaque boucle peut

dépend, en plus du paramètre ä, de la concentration en polymère.

Dans ce chapitre, nous considérons la situation (iv), où chaque monomère a la même probabilité d'être adsorbé sur la surface de la membrane [19]. Plus précisément, un monomère donné est susceptible d'être lié à une tête polaire d'une molécule de phospholipide (ancre). Comme résultat, les chaînes de polymère forment des boucles polydisperses (avec éventuellement un ou deux queues flottant dans le milieu aqueux). En fait, cette hypothèse est conforme à ce qui a été considéré dans la Réf. [20]. Le cas où aucune boucle n'est présente (adsorption par une seule extrémité) a été examiné dans la Réf. [12]. Contrairement à l'adsorption sur une surface solide, les chaînes de polymère ancrées sont mobiles sur la membrane hôte, et peuvent subir une transition d'agrégation qui nous intéresse ici. Pour être plus général, la membrane fluide est supposée être en contact avec un bon solvant ou un solvant thêta.

Le but est d'écrire l'expression générale de l'énergie libre du mélange, qui nous permettra la détermination du diagramme de phase relatif à l'agrégation des chaînes de polymère adsorbées.

Notre point de départ est l'énergie libre (par unité d'aire) de la couche poly-mérique (pour des substrats solides). Par exemple, dans un contexte biologique, les macromolécules peuvent être liées à la surface par des monomères extrémités. Cette énergie est donnée par [21]

F0 ?

kBTi bfN

([b2S (n)]â + [-b2S' (n)] ln [-SSn)11 dn . (7.1)

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 175

être envisagée comme deux demi-boucles (brins). Ici, S (n) est le nombre de brins comportant plus de n monomères par unité de surface, et b représente la taille de monomère. Pour les couches de polymère monodisperses, N dénote le degré de polymérisation commun des chaînes greffées. Ici, N est plutôt le nombre de monomères des brins les plus longs. Par la suite, nous utiliserons la notation Si = Ö/a, qui est le nombre total de brins adsorbés par unité de surface, avec Ö la fraction volumique des monomères adsorbés, et a est l'aire des têtes polaires. Si le mélange est supposé être incompressible, 1 - Ö sera donc la fraction volumique des molécules de phospholipide.

Revenons à l'expression de l'énergie libre volumique (7.1) et notons que le premier terme de l'égalité représente la contribution des interactions répulsives (à deux ou à trois corps) entre monomères appartenant à la couche polymérique, alors que le second est tout simplement la contribution d'entropie décrivant tous les réarrangements possibles des chaînes de polymère greffées. Dans l'égalité (7.1), l'exposant 0 dépend de la qualité de solvant [21]. Lorsque le greffage est réalisé en solution diluée, avec un bon solvant ou un solvant thêta, ses valeurs sont, respectivement, 0 = 11/6 (modèle de blob) ou 0 = 2.

Pour les couches de polymère polydisperses, la distribution S (n) est bien connue dans la littérature [21]. Celle-ci peut être obtenu en minimisant l'énergie libre précédente par rapport à cette distribution. Sans détails, nous nous contentons du résultat général [21] suivant

Ö

S (n) ~ an1/(â?1) . (7.2)

Pour les solvants habituels, nous avons

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 176

do

S (n) ~ an6/5 , (bon solvant) , (7.3)

do

S (n) ~

an

,

(solvant thta) . (7.4)

Nous réécrirons, ensuite, la distribution S (n) sous la forme

do

S (n) = a

f (n) , (7.5)

avec f (n) ~ n1/(1-â), pour les couches de polymères polydisperses, et f (n) = 1 (pour tous n), pour les monodisperses.

Par conséquent, F0 peut être approchée par

F0

kBT = a

-1udoâ + ç (N) do . (7.6)

Ici, le terme linéaire en do décrit la contribution de l'entropie à l'énergie libre volumique, où le coefficient ç (N) est (voir l'annexe B)

ç (N) = a-1 {[0 + ln (0 - 1)] (1 - N1/(1-â)) + 0 - 1N1/(")~) ln N} . (7.6a)

Dans la limite asymptotique N ? oo, ce coefficient se réduit à

ç (N) ? a-1 [0 + ln (0 - 1)] , (7.6b)

pourvu que 0 > 1 (noter que 0 = 11/6, pour les bons solvants, et 0 = 2, pour

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 177

les solvants thêta). Cette limite asymptotique est toujours définie positive, et inversement proportionnelle à l'aire des têtes polaires a. En fait, le signe positif du coefficient ç (N) est en accord avec la perte d'entropie, due aux chaînes de polymère greffées. Comme nous le verrons ci-dessous, cette contribution linéaire n'affecte pas le diagramme de phase, dans le plan composition-température. Ici, la constante de couplage u est la suivante

(a)b2= N( (N) , (7.7)

avec

N

( (N) = N f [f (n)]fi dn . (7.8)

Explicitement, nous avons

( (N) = 1 , (pour les syst mes monodisperses) , (7.9)

( (N) ~ Nfi/(") , (pour les syst mes polydisperses) . (7.10)

Notons que ( (N) < 1, puisque, dans tous les cas, â > 1. Par conséquent, la poly-dispersité diminue l'énergie d'interaction répulsive.

Maintenant, nous avons tous les ingrédients nécessaires pour la détermination de l'expression de l'énergie libre du mélange. Pour ce faire, nous imaginons que l'interface se présente comme un réseau de Flory-Huggins bidimensionnel [18, 23], où chaque site est occupé par un ancre ou par une molécule de phospholipide. Par conséquent, nous pouvons regarder la fraction volumique des ancres Ö comme la

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 178

8

D = -ð ~ rU (r) dr , C =ð ó2 (covolume) . (7.13)

probabilité pour qu'un site donné soit occupé par un ancre, et 1 - Ö la probabilité d'occupation de ce site par un phospholipide.

Avant de déterminer l'énergie libre (par site) du mélange (ancre-phospholipide), nous constatons que celle-ci est la somme de trois contributions : L'entropie de mélange (par site), l'énergie libre volumique (par site), et l'énergie d'interaction (par site) provenant des ondulations de la membrane. En réalité, les forces attractives induites par les ondulations de la membrane sont responsables de la condensation des ancres. Ces forces contrebalancent les forces répulsives entre monomères le long des chaînes de polymère connectées. Nous écrivons donc

F Ö kBT =q

lnÖ + (1 - Ö) ln(1 - Ö) + ÷Ö(1 - Ö) + u(q) Öâ . (7.11)

Notons que, pour les chaînes de polymère ancrées par une extrémité, qui est une grosse molécule amphiphile (cas des brosse de polymère), la première contribution de l'entropie, Ö ln Ö, devrait être divisée par certain facteur, q, qui représente le rapport de l'aire des ancres à celle des têtes polaires des phospholipides hôte. Dans le cas présent, nous avons q = 1. Dans l'égalité (7.11), ÷ est le paramètre d'interaction de Flory

÷ = ÷o - A2 I C +

+~) ,)

(7.12)

où les coefficients positifs C et D (en dimension 2) sont tels que [24]

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 179

Ici, U (r) est le potentiel de paire induit par les ondulations membranaires [11, 24]

U (r) =

{

8 , r < ó ,

)4 , r > ó ,

-AH r

(3.14)

où ó est le diamètre du disque-dur, qui est proportionnel à la racine carrée de l'aire des ancres, a. L'amplitude de potentiel, AH, joue le rôle de la constante de Hamaker. Il a été montré que celle-ci décroît avec la constante de rigidité comme [12, 25]

AH ~ ê-2 . (3.15)

Mais cette amplitude est également sensible à la température. De ce qui précède, nous pouvons remarquer que l'énergie libre de mélange n'est pas symétrique par le changement : Ö ? 1 - Ö.

Pour le paramètre d'attraction D, nous trouvons l'expression suivante

ð

D = AH 2ó2

ê-2

~ ó2, (3.16)

qui montre que les membranes de faible module de courbure induisent une attraction importante entre les ancres.

Dans l'expression (7.12), ÷o > 0 est le paramètre d'interaction de Flory décrivant la ségrégation chimique entre les phospholipides (molécules amphiphiles) et les

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 180

ancres. Le paramètre de ségrégation s'écrit, généralement, comme

ão

÷o = áo + T , (7.17)

où les coefficients áo et ão dépendent de la nature chimique des différentes espèces. En outre, le paramètre d'interaction totale ÷ s'écrit comme

÷ = á +T , (7.18)

avec les nouveaux coefficients

C

á = áo - A2 , ã = ão +

D

kBA2 . (7.18a)

Ces coefficients dépendent alors de la nature chimique des différentes composantes et des caractéristiques de la membrane, à travers le module de rigidité ê.

Si nous admettons que la constante de couplage u est peu dépendante de la température, nous pourrons tracer le diagramme de phase dans le plan des variables , ÷). En effet, toute la dépendance en température est entièrement contenue dans le paramètre d'interaction de Flory ÷.

8.3 Diagramme de phase.

Avec l'aide de l'énergie libre du mélange (7.11), nous pouvons déterminer l'architecture du diagramme de phase, dans le plan des variables , ÷), en relation avec le processus d'agrégation, qui mène les ancres d'une phase dispersée (gaz) à une phase

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 181

1

1
Ö2

c

+ /3 (/3 - 1) (/3 - 2) uÖâ?3

c = 0 . (7.20)

(1 - Öc)2

dense (liquide). Nous nous intéressons ici seulement à la courbe spinodale, le long de laquelle la compressibilité thermique diverge. L'équation de cette courbe spinodale peut être obtenue en annulant la dérivée seconde de l'énergie libre du mélange par rapport à la fraction volumique des ancres Ö : ?2F/?Ö2 = 0. Alors, nous obtenons l'expression suivante pour le paramètre d'interaction de Flory critique

x(Ö) = 2 (Ö(11 Ö) + /3 (/3 - 1) uÖâ-2) . (7.19)

Au-dessus de ce paramètre d'interaction critique, apparaissent deux phases, l'une est homogène et l'autre est séparée. Bien sûr, le terme linéaire en Ö figurant dans l'égalité (7.11) ne contribue pas à l'expression du paramètre d'interaction critique.

Remarquons que, dans les solvants habituels, ce paramètre interaction critique est augmenté par la présence d'interactions répulsives (deux ou trois corps) entre monomères appartenant à la couche de polymère. Cela signifie que ces interactions élargissent le domaine de compatibilité, et donc la séparation de phase se produit à basse température.

Maintenant, pour voir l'influence de la qualité du solvant, nous réécrivons le paramètre d'interaction u comme u = u0æ (N) ~ u0Nâ/(1) < u0, où u0 est celui relatif à un système monodisperse. Ainsi, la polydispersité a tendance à réduire le domaine de compatibilité, par rapport au cas monodisperse.

La fraction volumique critique, Öc, peut être obtenue en minimisant le paramètre critique x (Ö) par rapport à la variable Ö. Nous obtenons alors

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 182

Pour de bons solvants (/3 = 11/6), nous avons

1 1

(1 - Öe)2 -Ö2e

-

55

216uÖ-7/6 = 0 . (7.21)

Par conséquent, la fraction volumique critique est l'abscisse du point d'intersection de la courbe d'équation (2x - 1) /x5/6 (1 - x)2 et la droite horizontale d'équation y = (55/216) u. Notons que cette fraction volumique critique est unique, et en plus, elle doit être supérieure à la valeur 1/2 (pour la compatibilité mathématique). Les coordonnées du point critique sont e, ÷e), où Öe est solution de l'équation ci-dessus : ÷e = ÷ e). Ce dernier peut être déterminé en combinant (7.19) et (7.21). Pour les solvants thêta (/3 = 2), les coordonnées du point critique sont exactes,

1

Öe = 2 , ÷e = 2 + u . (7.22)

Le paramètre d'interaction u se comporte comme

b2

u = a

N-1 . (7.22a)

La relation ci-dessus montre clairement que la condensation des chaînes de polymère se produit rapidement, seulement lorsque le rapport des aires b2/a est suffisamment élevée.

Cette tendance est également présente pour les bons solvants.

Il est facile de montrer que la fraction critique et le paramètre critique sont déplacés vers leur valeurs les plus basses, pour les systèmes polydisperses, quelque soit la qualité du solvant. Dans la Fig. 7.1, nous traçons la courbe spinodale, pour des

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 183

FIG. 8-1 -- La courbe spinodale (bon solvant), pour des systèmes monodisperse (ligne pointillés) et polydisperse (ligne continue), à paramètre N = 100 et b2 = 0.5a.

systèmes monodisperse (sans boucles) et polydisperse (avec boucles), à paramètre N fixé. Nous avons choisi le cas d'un bon solvant. Pour les solvants thêta, la tendance est la même.

Nous reportons sur la Fig. 7.2, la courbe spinodale d'un système polydisperse, pour déférentes valeurs du paramètre N. Comme il se doit, le paramètre critique est déplacé vers ses valeurs les plus élevées, à mesure que le degré de polymérisation typique N est augmentée.

Enfin, nous comparons, dans la Fig. 7.3, les courbes spinodale d'un système polydisperse, avec un bon solvant et un solvant thêta, aux paramètres b et N fixés. Toutes les courbes tracées reflètent les discussions faites ci-dessus.

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 184

FIG. 8-2 -- la courbe spinodale d'un système polydisperse, pour déférentes valeurs du paramètre N avec b2 = 0.5a.

8.4 Conclusions.

Ce chapitre a été consacré à l'étude thermodynamique de l'agrégation des chaînes de polymère, qui sont adsorbées à une surface molle, par plus d'un point d'ancrage. Cette agrégation est due à une compétition entre la ségrégation chimique entre les phospholipides et les chaînes de polymère greffées, leurs interactions volumiques et les ondulations de la membrane. Plus précisément, la question posée est comment ces chaînes de polymère peuvent être menée d'une phase dispersée à une phase dense (à l'instar de la transition gaz-liquide pour les fluides), suite au changement d'un paramètre approprié, qui peut être la température.

Pour être plus général, nous avons considéré des situations physiques les plus réalistes, telles que la qualité du solvant (bon solvants ou solvants thêta) et la po-

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 185

FIG. 8-3 -- Les courbes spinodales d'un système polydisperse, avec un bon solvant et un solvant thêta, aux paramètres b et N fixés.

lydispersité des chaînes connectées. Cette dernière a été prise en compte, à travers la forme de la distribution des boucles. Nous avons, d'abord, déterminé l'expression de l'énergie libre du mélange, en adoptant le modèle de Flory-Huggins, habituellement rencontrés en physique des polymères [18, 23]. Une telle expression montre qu'il existe une compétition entre trois contributions : l'entropie, la ségrégation chimique entre les espèces différentes (phospholipides et polymères greffés), l'énergie d'interaction induite par les ondulations de la membrane, et l'énergie d'interaction entre les monomères appartenant à la couche adsorbée. Une telle compétition règle la succession des phases.

Nous soulignons que le présente étude et une précédente déjà publiée [12] diffèrent de celle relative à une surface rigide [4]. Par conséquent, les ondulations membra-

hapitre 7 : Condensation des polymères greffés sur une biomembrane. 186

naires ont été ignorées. Comme nous l'avons vu plus haut, ces ondulations augmentent le paramètre de ségrégation, x, par un terme additif, xm, se comportant comme comme i-2. Cela signifie que la séparation de phase est accentué, par la présence des fluctuations thermiques. Si elle est comparée à une étude faisant déjà matière de publication [12], et qui portait sur des brosses monodisperses de polymères greffés, la présenté est plus générale, car elle tient compte à la fois de la polydispersité des chaînes et la qualité du solvant. Ainsi, la présente étude a été réalisée de façon unifiée. Comme nous l'avons constaté, ces détails affectent drasti-quement l'architecture du diagramme de phase.

Maintenant, discutons l'influence de la qualité du solvant sur le comportement de phase critique. Nous rappelons que la qualité du solvant apparaît dans l'énergie libre (7.11), à travers le paramètre de répulsion u, défini par la relation (7.7). Nous trouvons, dans la limite N ? 8, que ug(q) ~ N1/5, où les indices g et B sont pour bon solvant et solvant thêta, respectivement. Cela implique que le bon solvant joue un rôle stabilisateur, en ce qui concerne la séparation de phase.

Enfin, soulignons que l'étude présentée dans ce chapitre, est une suite naturelle d'une précédente étude [12], qui considérait des chaînes de polymère monodisperses, ancrées sur une membrane fluide, en bon solvant. Par conséquent, cette nouvelle présente une vue large sur le phénomène de ségrégation entre les phospholipides et des chaînes de polymère greffées sur une membrane en bicouche.

187

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190

Chapitre 9

Conclusions générales.

Cette thèse avait comme objectif principal l'étude de la Mécanique Statistique des biomembranes confinées dans le milieu aqueux support. Il s'agit d'une série de contributions qui étendaient le cas des biomembranes pures, c'est-à-dire en l'absence de bords géométriques, de particules ou dépourvues de chaînes de polymères greffées.

La première contribution porte sur l'effet Casimir entre deux plaques interactives parallèles délimitant un liquide comptant une biomembrane immergée. Cette force répulsive provient des ondulations thermiques de la membrane. Plus exactement, nous avons réexaminé le calcul de la force de Casimir entre deux parois parallèles délimitant une membrane lipidique fluctuante, qui est immergée dans un certain liquide. Cette force est provoquée par les fluctuations thermiques de la membrane. Nous avons étudié le problème, du point de vue statique et dynamique. Les quantités d'intérêt étaient la rugosité de la membrane, qui est une échelle de distance caractéristique mesurant l'étendue des fluctuations thermiques dans la direction perpendiculaire à la biomembrane.

onclusions générales. 191

D'entrée de jeu, nous avons déterminé la rugosité de la membrane, lorsque celle-ci est à l'équilibre. Puis, nous avons montré que lorsque la température du système est augmentée, la rugosité croît avec le temps, selon une loi de puissance. Ensuite, l'accent a été mis sur le calcul de la force induite entre deux parois parallèles délimitant un liquide où baigne une membrane lipidique. Le calcul a été achevé, du point de vue statique et dynamique. Il a été mis en évidence que la force induite croît avec l'importance des fluctuations thermiques de la membrane.

La deuxième contribution avait trait à une solution colloïdale au contact d'une biomembrane, qui est confinée dans une fente. L'épaisseur de cette fente était supposée beaucoup plus petite que la rugosité en volume, afin d'assurer le confinement de la membrane. Le but étant l'étude de la dynamique Brownienne de ces particules, sous la variation d'un paramètre adéquat, tel que la température, par exemple. L'objet de base était la densité locale des particules. Nous avons déterminé exactement cette densité, qui est fonction de la distance et du temps. L'outil pour cela est l'équation de Smoluckowski, satisfaite par cette densité. Dans, un premier temps, nous avons précisé le potentiel extérieur induit par les ondulations de la membrane. De tel potentiel est symétrique, par rapport à l'origine de la coordonnée perpendiculaire. En plus, il dépend naturellement des caractériques de la membrane, à travers sa rugosité, et de l'interaction colloïde-membrane. Pour simplifier les calculs, nous avons approximé ce potentiel par un potentiel harmonique. Cette hypothèse reste valable, car l'essentiel du phénomène se passe autour de la membrane, sur des distances inférieures à la rugosité en volume. La conclusion essentielle est les particules sont poussées vers l'interface en occupant les nouveaux trous et vallées..

La troisième contribution est une étude détaillée des effets d'impuretés sur les

onclusions générales. 192

propriétés statistiques des membranes fluides. Celles peuvent être attractives ou répulsives. En premier lieu, nous avons déterminé la rugosité moyenne de la membrane, en combinant la technique des répliques avec la méthode variationnelle. Le résultat s'exprime en fonction de la concentration des impuretés et l'amplitude de leur interaction avec la membrane. En second lieu, nous avons évalué la taille d'une vésicule isolée, en fonction de ces mêmes paramètres. Enfin, l'étude est étendue à l'adhésion membranaire. Le résultat fondamental est que la présence des impuretés induit un changement substantiel des propriétés d'équilibre de la membrane se trouvant dans un liquide trouble. Une discussion des effets de courbure a été faite, en considérant une vésicule sphérique fermée. Pour ce qui des phases lamellaires, l'étude peut être étendue pour plus de deux membranes.

La quatrième contribution est une étude conformationnelle d'un polymère isolé, qui est confiné entre deux membranes lipidiques parallèles ou dans une vésicule tubulaire. Pour rester plus général, nous avons supposé que le polymère est de topologie arbitraire, appelé D-manifold, où D est la dimension spectrale. Cette dernière représente le nombre de coordonnées locales permettant de caractériser géométriquement le polymère. En particulier, nous avons mis en évidence de cette dimension intrinsèque sur le confinement du polymère. Ce sujet a été inspiré des phénomènes biologiques.

La dernière contribution est une étude de la séparation de phase entre les phospholipides et des polymères greffés sur une membrane fluide. L'étude a été menée, pour diverses situations, à savoir la qualité du solvant et la polydispersité des chaînes de polymère. Nous avons montré que ces deux facteurs induisent des changements drastiques du comportement de phase.

onclusions générales. 193

Enfin, il serait intéressant d'étendre la présente étude à des biomembranes chargées.

194

Chapitre 10

Appendice A.

Le but est de montrer comme on a obtenu la formule (3.17). Pour cela, nous partons de la fonction de partition que nous réécrivons comme

D/2

Z = f Dh exp {

-

Ho } = dzÖ (z) . (A.1)

kBT -D/2

D'un autre côté, il est facile de voir que la rugosité de la membrane est donnée par

L2 f DD/2 dzz2Ö (z) A.2

? f DD/2 dz4 (z) ( )
avec la fonction de partition restreinte

Ö(z) = fDh

ä [z - h(xo, yo)] exp {HBo [T] }
· (A.3)

k

Ici,H [h] est le Hamiltonien original, relation (3.3). Naturellement, cette définition est indépendante du point choisi (xo, yo), en raison de la symétrie de translation le long des directions parallèles aux parois.

Appendice A. 195

Notons que la fonction Ö n'est pas singulière, quelque soit la valeur de la distance perpendiculaire. Puisque nous sommes intéressés par le régime de confinement, où la séparation D est beaucoup plus petite que la rugosité de la membrane, c'est-à-dire L? << Li, nous pouvons remplacer la fonction paire Ö par sa valeur à z = 0, notée Öo. Dans cette limite, l'on obtient le résultat désiré.

Ceci termine la démonstration de la formule attendue.
·

196

Chapitre 11

Appendice B.

L'objectif est la détermination du coefficient ç (N) apparaissant dans la formule (7.6), du Chapitre 7. Pour cela, nous commençons par la contribution de l'entropie à l'énergie libre

Fentropique kBT

b2 %N ([-b2S'(n)] ln I -S' (n)1) dn , (B.1)

1 L J/

où la distribution des tailles des boucles est définie par la relation (7.2), du même chapitre. L'expression ci-dessus peut être réécrite comme

Fentropique kBT

= ç (N) Ö , (B.2)

avec

ç (N) = a-1 11 J N (nâ/(") ln fâ - JJ 1 1 nâ/(1-âl) dn . (B.3)

Appendice B. 197

Un calcul simple aboutit à la formule désirée

ç (N) = a-1 {[â + ln (â - 1)] (1 - N1/(")) + â - 1 JJJ NI-â) ln N } . (B.4)

Ceci termine la détermination du coefficient ç (N).

Dans cette première contribution originale, nous réexaminons le calcul de la force de Casimir entre deux plaques interactives parallèles délimitant un liquide comptant une biomembrane immergée. Nous désignerons par D, la distance qui sépare les deux plaques, et l'on suppose que cette dernière est beaucoup plus petite que la rugosité en volume, afin d'assurer le confinement de cette membrane. Cette force répulsive provient des ondulations thermiques de la membrane. Nous avons traité aussi bien l'aspect statique que l'aspect dynamique

Article N°1

Effet de Casimir dans les biomembranes

confinées.

101

 

African Journal Of Mathematical Physics Volume 8(2010)101-114

Casimir force in confined biomembranes

K. El Hasnaoui, Y. Madmoune, H. Kaidi,
M. Chahid, and M. Benhamou

Laboratoire de Physique des Polymères et Phénomènes Critiques Facultédes Sciences Ben M'sik, P.O. 7955, Casablanca, Morocco m.benhamou@univh2m.ac.ma

abstract

We reexamine the computation of the Casimir force between two parallel interacting plates delimitating a liquid with an immersed biomembrane. We denote by D their separation, which is assumed to be much smaller than the bulk roughness, in order to ensure the membrane confinement. This repulsive force originates from the thermal undulations of the membrane. To this end, we first introduce a field theory, where the field is noting else but the height-function. The field model depends on two parameters, namely the membrane bending rigidity constant, k, and some elastic constant, u - D-4. We first compute the static Casimir force (per unit area), 11, and find that the latter decays with separation D as : 11 - D-3, with a known amplitude scaling as k-1. Therefore, the force has significant values only for those biomembranes of small enough k. Second, we consider a biomembrane (at temperature T) that is initially in a flat state away from thermal equilibrium, and we are interested in how the dynamic force, 11 (t), grows in time. To do calculations, use is made of a non-dissipative Langevin equation (with noise) that is solved by the time height-field. We first show that the membrane roughness, L? (t), increases with time as : L? (t) - t1/4 (t < r), with the final time r - D4 (required time over which the final equilibrium state is reached). Also, we find that the force increases in time according to : 11 (t) - t1/2 (t < r). The discussion is extended to the real situation where the biomembrane is subject to hydrodynamic interactions caused by the surrounding liquid. In this case, we show that : L? (t) - t1/3 (t < rh) and 11h (t) - t2/3 (t < rh), with the new final time rh - D3. Consequently, the hydrodynamic interactions lead to substantial changes of the dynamic properties of the confined membrane, because both roughness and induced force grow more rapidly. Finally, the study may be extended, in a straightforward way, to bilayer surfactants confined to the same geometry.

Key words: Biomembranes - Confinement - Casimir force - Dynamics.

I. INTRODUCTION

The cell membranes are of great importance to life, because they separate the cell from the surrounding environment and act as a selective barrier for the import and export of materials. More details concerning the structural organization and basic functions of biomembranes can be found in Refs. [1 - 7]. It is well-recognized by the scientific community that the cell membranes essentially present as a phospho-lipid bilayer combined with a variety of proteins and cholesterol (mosaic fluid model). In particular, the function of the cholesterol molecules is to ensure the bilayer fluidity. A phospholipid is an amphiphile

0 ?c a GNPHE publication 2010, ajmp@fsr.ac.ma

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102

molecule possessing a hydrophilic polar head attached to two hydrophobic (fatty acyl) chains. The phos-pholipids move freely on the membrane surface. On the other hand, the thickness of a bilayer membrane is of the order of 50 Angstroms. These two properties allow to consider it as a two-dimensional fluid membrane. The fluid membranes, self-assembled from surfactant solutions, may have a variety of shapes and topologies [8], which have been explained in terms of bending energy [9, 10].

In real situations, the biomembranes are not trapped in liquids of infinite extent, but they rather confined to geometrical boundaries, such as white and red globules or liposomes (as drugs transport agents [11 - 14]) in blood vessels. For simplicity, we consider the situation where the biomembrane is confined in a liquid domain that is finite in one spatial direction. We denote by D its size in this direction. For a tube, D being the diameter, and for a liquid domain delimitated by two parallel plates, this size is simply the separation between walls. Naturally, the length D must be compared to the bulk roughness, L0 1, which is the typical size of humps caused by the thermal fluctuations of the membrane. The latter depends on the nature of lipid molecules forming the bilayer. The biomembrane is confined only when D is much smaller than the bulk roughness L0 1. This condition is similar to that usually encountered in confined polymers context [15].

The membrane undulations give rise to repulsive effective interactions between the confining geometrical boundaries. The induced force we term Casimir force is naturally a function of the size D, and must decays as this scale is increased. In this paper, we are interested in how this force decays with distance. To simplify calculations, we assume that the membrane is confined to two parallel plates that are a finite distance D < L01 apart.

The word »Casimir» is inspired from the traditional Casimir effect. Such an effect, predicted, for the first time, by Hendrick Casimir in 1948 [16], is one of the fundamental discoveries in the last century. According to Casimir, the vacuum quantum fluctuations of a confined electromagnetic field generate an attractive force between two parallel uncharged conducting plates. The Casimir effect has been confirmed in more recent experiments by Lamoreaux [17] and by Mohideen and Roy [18]. Thereafter, Fisher and de Gennes [19], in a short note, remarked that the Casimir effect also appears in the context of critical systems, such as fluids, simple liquid mixtures, polymer blends, liquid 4He, or liquid-crystals, confined to restricted geometries or in the presence of immersed colloidal particles. For these systems, the critical fluctuations of the order parameter play the role of the vacuum quantum fluctuations, and then, they lead to long-ranged forces between the confining walls or between immersed colloids [20, 21].

To compute the Casimir force between the confining walls, we first elaborate a more general field theory that takes into account the primitive interactions experienced by the confined membrane. As we shall see below, in confinement regime, the field model depends only on two parameters that are the membrane bending rigidity constant and a coupling constant containing all infirmation concerning the interaction potential exerting by the walls. In addition, the last parameter is a known function of the separation D. With the help of the constructed free energy, we first computed the static Casimir force (per unit area), II. The exact calculations show that the latter decays with separation D according to a power law, that is II #c-1 (kBT)2 D-3, with a known amplitude. Here, kBT denotes the thermal energy, and #c the membrane bending rigidity constant. Of course, this force increases with temperature, and has significant values only for those biomembranes of small enough #c. The second problem we examined is the computation of the dynamic Casimir force, II (t). More precisely, we considered a biomembrane at temperature T that is initially in a flat state away from the thermal equilibrium, and we were interested in how the expected force grows in time, before the final state is reached. Using a scaling argument, we first showed that the membrane roughness, L1 (t), grows with time as : L1 (t) t1/4 (t < r), with the final time r D4. The latter can be interpreted as the required time over which the final equilibrium state is reached. Second, using a non-dissipative Langevin equation, we found that the force increases in time according to the power law : II (t) t1/2 (t < r). Third, the discussion is extended to the real situation where the biomembrane is subject to hydrodynamic interactions caused by the flow of the surrounding

liquid. In this case, we show that : L1 (t) t1/3 (t < rh) and II (t) t2/3 (t < rh), with the new final
time rh D3. Consequently, the hydrodynamic interactions give rise to drastic changes of the dynamic properties of the confined membrane, since both roughness and induced force grow more rapidly.

This paper is organized as follows. In Sec. II, we present the field model allowing the determination of the Casimir force from a static and dynamic point of view. The Sec. III and Sec. IV are devoted to the computation of the static and dynamic induced forces, respectively. We draw our conclusions in the last section. Some technical details are presented in Appendix.

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103

II. THEORETICAL FORMULATION

Consider a fluctuating fluid membrane that is confined to two interacting parallel walls 1 and 2. We denote by D their finite separation. Naturally, the separation D must be compared to the bulk membrane roughness, L01, when the system is unconfined (free membrane). The membrane is confined only when the condition L << L01 is fulfilled. For the opposite condition, that is L >> L01, we expect finite size corrections.

We assume that these walls are located at z = -D/2 and z = D/2, respectively. Here, z means the perpendicular distance. For simplicity, we suppose that the two surfaces are physically equivalent. We design by V (z) the interaction potential exerted by one wall on the fluid membrane, in the absence of the other. Usually, V (z) is the sum of a repulsive and an attractive potentials. A typical example is provided by the following potential [22]

V (z) = Vh (z) + VvdW (z) , (2.0)

where

Vh (z) = Ahe-z/Ah (2.0)
represents the repulsive hydration potential due to the water molecules inserted between hydrophilic lipid heads [22]. The amplitude Ah and the potential-range ëh are of the order of : Ah ^, 0.2 J/m2 and ëh ^, 0.2-0.3 nm. In fact, the amplitude Ah is Ah = Ph xëh, with the hydration pressure Ph ^, 108-109 Pa. There, VvdW (z) accounts for the van der Waals potential between one wall and biomembrane, which are a distance z apart. Its form is as follows

[ ]

H 1 1

VvdW (z) = - ,

z2 - 2

(z + ä)2 + (2.0)

12ð (z + 2ä)2

with the Hamaker constant H ^, 10-22 - 10-21 J, and ä ^, 4 nm denotes the membrane thickness. For large distance z, this implies

2

VvdW (z) ? z4 . (2.0)
Generally, in addition to the distance z, the interaction potential V (z) depends on certain length-scales, (î1, ...,în), which are the interactions ranges. The fluid membrane then experiences the following total potential

I D ) I D ) , -D

U (z) = V 2 - z + V 2 + z 2 < z < D 2 . (2.0)
In the Monge representation, a point on the membrane can be described by the three-dimensional position vector r = (x, y, z = h (x, y)), where h (x, y) E [-D/2, D/2] is the height-field. The latter then fluctuates around the mid-plane located at z = 0.

The Statistical Mechanics for the description of such a (tensionless) fluid membrane is based on the standard Canham-Helfrich Hamiltonian [9, 23]

? ]

1-l [h] = dxdy 2 (?h)2 + W (h) , (2.0)
with the membrane bending rigidity constant ê. The latter is comparable to the thermal energy kBT, where T is the absolute temperature and kB is the Boltzmann's constant. There, W (h) is the interaction potential per unit area, that is

U (h)

W (h) = L2 , (2.0)
where the potential U (h) is defined in Eq. (2), and L is the lateral linear size of the biomembrane. Let us discuss the pair-potential W (h).

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Firstly, Eq. (2) suggests that this total potential is an even function of the perpendicular distance h, that is

W (-h) = W (h) . (2.0)

In particular, we have W (-D/2) = W (D/2).

Secondly, when they exist, the zeros h0's of the potential function U (h) are such that

(D ) (D )

V 2 - h0 = -V 2 + h0 . (2.0)

This equality indicates that, if h0 is a zero of the potential function, then, -h0 is a zero too. The number of zeros is then an even number. In addition, the zero h0's are different from 0, in all cases. Indeed, the quantity V (D/2) does not vanish, since it represents the potential created by one wall at the middle of the film. We emphasize that, when the potential processes no zero, it is either repulsive or attractive. When this same potential vanishes at some points, then, it is either repulsive of attractive between two consecutive zeros.

Thirdly, we first note that, from relation (2), we deduce that the first derivative of the potential function, with respect to distance h, is an odd function, that is W' (-h) = -W' (h). Applying this relation to the midpoint h = 0 yields : W' (0) = 0. Therefore, the potential W exhibits an extremum at h = 0, whatever the form of the function V (h). We find that this extremum is a maximum, if V ?(D/2) < 0, and a minimum, if V ?(D/2) > 0. The potential U presents an horizontal tangent at h = 0, if only if V ?(D/2) = 0. On the other hand, the general condition giving the extrema {hm} is

dV dh

????h= D 2 -hm

dV =

dh

????h= D 2 +hm

. (2.0)

Since the first derivative W' (h) is an odd function of distance h, it must have an odd number of extremum points. The point h = hm is a maximum, if

and a minimum, if

d2V dh2

????h= D 2 -hm

<

d2V dh2

????h= D 2 +hm

,

(2.0)

d2V dh2

????h= D 2 -hm

>

d2V dh2

????h= D 2 +hm

. (2.0)

At point h = hm, we have an horizontal tangent, if

d2V

dh2

????h= D 2 +hm

. (2.0)

d2V dh2

????h= D 2 -hm

104

The above deductions depends, of course, on the form of the interaction potential V (h).

Fourthly, a simple dimensional analysis shows that the total interaction potential can be rewritten on the following scaling form

W (h) kBT

D2Ö( = 1 h1n 1 (2.0)
D, D,..., D J ,

where (î1, ...,în) are the ranges of various interactions experienced by the membrane, and Ö(x1, ..., xn+1) is a (n + 1)-factor scaling-function.

Finally, we note that the pair-potential W (h) cannot be singular at h = 0. It is rather an analytic function in the h variable. Therefore, at fixed ratios îi/D, an expansion of the scaling-function Ö, around the value h = 0, yields

W (h) kBT

h2

2 D4

= ã + (h4) . (2.0)

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We restrict ourselves to the class of potentials that exhibit a minimum at the mid-plane h = 0. This assumption implies that the coefficient ã is positive definite, i.e. ã > 0. Of course, such a coefficient depends on the ratios of the scale-lengths îi to the separation D.

In confinement regime where the distance h is small enough, we can approximate the total interaction potential by its quadratic part. In these conditions, the Canham-Helfrich Hamiltonian becomes

W0 [h] = 2 J dxdy [1ê (?h)2 + uhl , (2.0)

with the elastic constant

u = ã kBT

D4 .(2.0)

The prefactor ã will be computed below. The above expression for the elastic constant u gives an idea on its dependance on the film thickness D. In addition, we state that this coefficient may be regarded as a Lagrange multiplier that fixes the value of the membrane roughness.

Thanks to the above Hamiltonian, we calculate the mean-expectation value of the physical quantities, like the height-correlation function (propagator or Green function), defined by

G (x - x', y - y') = (h (x, y) h (x',y')) - (h (x, y)) (h (x',y')) . (2.0)

The latter solves the linear differential equation

c?2 + u)G(x - x',y - y') = ä (x - x')ä (y - y') , (2.0)

where ä (x) denotes the one-dimensional Dirac function, and ? = ?2/?x2 + ?2/?y2 represents the two-dimensional Laplacian operator. We have used the notations : = ê/kBT and u = u/kBT, to mean the reduced membrane elastic constants.

From the propagator, we deduce the expression of the membrane roughness

L2? = (h2) - (h)2 = G(0,0) . (2.0)

Such a quantity measures the fluctuations of the height-function (fluctuations amplitude) around the equilibrium plane located at z = 0. We show in Appendix that the membrane roughness is exactly given by

2

L2 = 12, (2.0)

provided that one is in the confinement-regime, i.e. D << L0?. Notice that the above equality indicates that the roughness is independent on the geometrical properties of the membrane (through ê). We emphasize that this relation can be recovered using the argument that each point of the membrane has equal probability to be found anywhere between the walls [24].

The elastic constant u may be calculated using the known relation

L2 1 kBT = (2.0)

?8 ,urs .

This gives

u =

9 (kBT)2

êD4 . (2.0)

4

This formula clearly shows that this elastic constant decays with separation D as D-4. The term uh2/2 then describes a confinement potential that ensures the localization of the membrane around the mid-plane. Integral over the hole plane R2 of this term represents the loss entropy due to the confinement of the membrane. The value (19) of the elastic constant is compatible with the constraint (17).

Therefore, the elaborated model is based on the Hamiltonian (13), with a quadratic confinement potential. We can say that the presence of the walls simply leads to a confinement of the membrane in a region

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of the infinite space of perpendicular size L?.

We define now another length-scale that is the in-plane correlation length, L?. The latter measures the correlations extent along the parallel directions to the walls. More precisely, the propagator G (x - x', y - y') fails exponentially beyond L?, that is for distances d such that d =

v(x - x')2 + (y - y')2 > L?. From the standard relation

L2 ? = kBT

16ê L2 ? , (2.0)

we deduce

L

(2.0)

( ê )1/2

2

? = v3 D .

kBT

In contrary to L?, the length-scale L? depends on the geometrical characteristics of the membrane (through ê).

The next steps consist in the computation of the Casimir force at and out equilibrium.

III. STATIC CASIMIR FORCE

When viewed under the microscope, the membranes of vesicles present thermally excited shape fluctuations. Generally, objects such as interfaces, membranes or polymers undergo such fluctuations, in order to increase their configurational entropy. For bilayer biomembranes and surfactants, the consequence of these undulations is that, they give rise to an induced force called Casimir force.

To compute the desired force, we start from the partition function constructed with the Hamiltonian defined in Eq. (13). This partition function is the following functional integral

f { }

-H0 [h]

Z = Dh exp , (3.0)
kBT

where integration is performed over all height-field configurations. The associated free energy is such that : F = -kBT lnZ, which is, of course, a function of the separation D. If we denote by Ó = L2 the common area of plates, the Casimir force (per unit area) is minus the first derivative of the free energy (per unit area) with respect to the film-thickness D, that is

1

II = - Ó

?F

?D . (3.0)

This force per unit area is called disjoining pressure. In fact, II is the required pressure to maintain the two plates at some distance D apart. In term of the partition function, the disjoining pressure rewrites

II

kBT =

1 Ó

? lnZ 1 ?u ? lnZ

?D = ?u . (3.0)

Ó ?D

Using definition (19) together with Eqs. (23) and (24) yields

1 ?u

II = -(3.0)

2 ?D L2 ? .

Explicitly, we obtain the desired formula

êD3 . (3.0)

3

II = 8

(kBT)2

106

From this relation, we extract the expression of the disjoining potential (per unit area) [25]

f D II (D') dD' = 3 (kBT )2

Vd (D) = - êD2 . (3.0)

16

8

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107

The above expression of the Casimir force (per unit area) calls the following remarks.

Firstly, this force decays with distance more slowly in comparison to the Coulombian one that decreases rather as D-2.

Secondly, this same force depends on the nature of lipids forming the bilayer (through ê). In this sense, contrarily to the Casimir effect in Quantum Field Theory [16] and in Critical Phenomena [20], the present force is not universal. Incidentally, if this force is multiplied by ê, then, it will become a universal quantity. Thirdly, at fixed temperature and distance, the force amplitude has significant values only for those bilayer membrane of small bending rigidity constant.

Fourthly, as it should be, such a force increases with increasing temperature. Indeed, at high temperature, the membrane undulations are strong enough.

Finally, the numerical prefactor 3/8 (Helfrich's cH-amplitude [9]) is close to the value obtained using Monte Carlo simulation [26].

In Fig. 1, we superpose the variations of the reduced static Casimir force Ð/kBT upon separation D, for two lipid systems, namely SOPC and DAPC [27], at temperature T = 18?C. The respective membrane bending rigidity constants are : ê = 0.96 x 10-19 J and ê = 0.49 x 10-19 J. These values correspond to the renormalized bending rigidity constants : ?ê = 23.9 and ?ê = 12.2. The used methods for the measurement of these rigidity constants were entropic tension and micropipet [27]. These curves reflect the discussion made above.

FIG. 1. Reduced static Casimir force, ll/kBT, versus separation D, for two lipid systems that are SOPC (solid line) and DAPC (dashed line), of respective membrane bending rigidity constants : k = 0.96 × 10-19 J and k = 0.49 × 10-19 J, at temperature T = 18?C. The reduced force and separation are expressed in arbitrary units.

IV. DYNAMIC CASIMIR FORCE

To study the dynamic phenomena, the main physical quantity to consider is the time height-field, h (r, t), where r = (x, y) E R2 denotes the position vector and t the time. The latter represents the time observation of the system before it reaches its final equilibrium state. We recall that the time height function h (r, t) solves a non-dissipative Langevin equation (with noise) [28]

?h(r,t) ?t

= - äH0 [h]

äh (r, t) + í (r, t) , (4.0)

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where > 0 is a kinetic coefficient. The latter has the dimension : [] = L4 0T -1

0 , where L0 is some length

and T0 the time unit. Here, í (r, t) is a Gaussian random force with mean zero and variance

?í (r,t)í (r',t')? = 2ä2 (r - r')ä (t - t') , (4.0)

and H0 is the static Hamiltonian (divided by kBT), defined in Eq. (13).

The bare time correlation function, whose Fourier transform is the dynamic structure factor, is defined by the expectation mean-value over noise í

G(r - r',t - t') = ?h(r,t)h(r',t')?? - ?h(r,t)?? ?h(r',t')?? , t > t' . (4.0)

The dynamic equation (28) shows that the time height function h is a functional of noise í, and we write : h = h [í]. Instead of solving the Langevin equation for h [í] and then averaging over the noise distribution P [í], the correlation and response functions can be directly computed by means of a suitable field-theory, of action [28 - 31]

A [h, h] = J dt J d2r { h?th + ?häâh° h?h } , (4.0)

so that, for an arbitrary observable, O [æ], one has 111 JJJ

?

?O?? = [] O [ö [í]] P [í] =

f DhD?hOe-A[h,?h]

(4.0)

f DhD?he-A[h,h]

where h (r, t) is an auxiliary field, coupled to an external field h (r, t). The correlation and response functions can be computed replacing the static Hamiltonian H0 appearing in Eq. (13), by a new one : H0 [h, J] = H0 [h] - f d2rJh. Consequently, for a given observable O, we have

ä ?O?J äJ (r,t)

J=0

? )

= ?h (r, t) O . (4.0)

108

[ ]

The notation ? . ?J means the average taken with respect to the action A h, ?h, J associated with the

Hamiltonian H0 [h, J]. In view of the structure of equality (33), h is called response field. Now, if O = h, we get the response of the order parameter field to the external perturbation J

R (r - r',t - t') =

?

ä ?h(r',t')?J = (ti (r,t)h(r',t')). (4.0)

äJ (r, t) J=0

The causality implies that the response function vanishes for t < t'. In fact, this function can be related to the time-dependent (connected) correlation function using the fluctuation-dissipation theorem, according to which

? )

?h (r, t) h (r', t') = -è (t - t') ?t ?h (r, t) h (r', t')?c . (4.0)

The above important formula shows that the time correlation function C (r - r', t - t') = ?ö (r, t) ö (r', t')?c may be determined by the knowledge of the response function. In particular, we show that

(4.0)

t

L2? (t) = (h2 (r, t))c = -2 f dt' Ch (r, t') h (r, t')) .

8

The limit t ? -8 gives the natural value L2? (-8) = 0, since, as assumed, the initial state corresponds to a completely flat interface.

Consider now a membrane at temperature T that is initially in a flat state away from thermal equilibrium. At a later time t, the membrane possesses a certain roughness, L? (t). Of course, the latter is time-dependent, and we are interested in how it increases in time.

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109

We point out that the thermal fluctuations give rise to some roughness that is characterized by the appearance of anisotropic humps. Therefore, a segment of linear size L effectuates excursions of size [32]

L? = BL? . (4.0)

Such a relation defines the roughness exponent æ. Notice that L is of the order of the in-plane correlation length, L?. From relation (20), we deduce the exponent æ and the amplitude B. Their respective values

are : æ = 1 and B es., (kBT/ê)1/2.

In order to determine the growth of roughness L? in time, the key is to consider the excess free energy (per unit area) due to the confinement, ?F. Such an excess is related to the fact that the confining membrane suffers a loss of entropy. Formula (27) tells us how ?F must decay with separation. The result reads [32]

?F es., kBT/L2max es., kBT (B/L?)2/? , (4.0)

where Lmax represents the wavelength above which all shape fluctuations are not accessible by the confined membrane. The repulsive fluctuation-induced interaction leads to the disjoining pressure

??F

_
Ð DL?

es., L-(1+2/?). (4.0)

?

In addition, a care analysis of the Langevin equation (28) shows that

?L???F ?tes., - ?L?

= × Ð es., L-(1+2/?) . (4.0)

?

(4.0)

2 + 2æ 4

We emphasize that this scaling form agrees with Monte Carlo predictions [32, 33]. Solving this first-order differential equation yields [34]

1

= .

L? (t) es., ?lt?l , è? = æ

This implies the following scaling form for the linear size

L (t) es., ?iit?ii , è? =

1= 1

2 + 2æ 4 . (4.0)

Let us comment about the obtained result (39).

Firstly, as it should be, the roughness increases with time (the exponent è? is positive definite). In addition, the exponent è? is universal, independently on the membrane bending rigidity constant ê. Secondly, we note that, in Eq. (39), we have ignored some non-universal amplitude that scales as ê-1/4. This means that the time roughness is significant only for those biomembranes of small bending rigidity constant.

Fourthly, this time roughness can be interpreted as the perpendicular size of holes and valleys at time t. Fifthly, the roughness increases until a fine time, ô. The latter can be interpreted as the time over which the system reaches its final equilibrium state. This characteristic time then scales as

ô es., -1L1/?l

? , (4.0)

where we have ignored some non-universal amplitude that scales as ê. Here, L? es., D is the final roughness. Explicitly, we have

ô es., -1D4 . (4.0)

As it should be, the final time increases with increasing film thickness D. On the other hand, we can rewrite the behavior (39) as

L? (t) L? (ô)

= I T I?l. (4.0)

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This equality means that the roughness ratio, as a function of the reduced time, is universal.

Now, to compute the dynamic Casimir force, we start from a formula analog to that defined in Eq. (24), that is

11(t) 1

=

kBT Ó

? ln Z? 1 ?u ? ln Z?

?D = ?u , (4.0)

Ó ?D

with the new partition function

fZ? = DhD?he-A[h,?h] . (4.0)

11(t) 1

kBT 2

?u

A simple algebra taking into account the basic relation (35a) gives

?D L2 ? (t) , (4.0)

which is very similar to the static relation defined in Eq. (25), but with a time-dependent membrane roughness, L? (t).

Combining formulae (43) and (46) leads to the desired expression for the time Casimir force (per unit area)

11(t) 11(ô)

( t \?'

= ,

ô

(4.0)

where 11 (ô) is the final static Casimir force, relation (25). The force exponent, èf, is such that

æ 1

èf = 2è? =

(4.0)

1 + æ 2

= .

110

The induced force then grows with time as t1/2 until it reaches its final value 11 (ô). At fixed time and separation D, the force amplitude depends, of course, on ê, and decreases in this parameter according to ê-3/2. Also, we note that the above equality means that the force ratio as a function of the reduced time is universal.

In Fig. 2, we draw the reduced dynamic Casimir force, 11 (t) /11 (ô), upon the renormalized time t/ô.

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FIG. 2. Reduced dynamic Casimir force, 11 (t) /11 (r), upon the renormalized time t/r.

Finally, consider again a membrane which is initially flat but is now coupled to overdamped surface waves. This real situation corresponds to a confined membrane subject to hydrodynamic interactions. The roughness now grows as [35]

?L? (t) t???

,

?è? = æ

1 + 2æ

1

= 3 . (4.0)

111

Therefore, the roughness increases with time more rapidly than that relative to biomembranes free from hydrodynamic interactions.

In this case, the dynamic Casimir force is such that

11h (t) 11(ôh)

( t )

= ôh

??f

,

(4.0)

where 11 (ôh) is the final static Casimir force, relation (25). The new force exponent is

- èf = 2-è? = 2æ

1 + 2æ

2

= 3 . (4.0)

There, ôh D3 accounts for the new time-scale over which the confined membrane reaches its final

equilibrium state. Therefore, the dynamic Casimir force decays with time as t2/3, that is more rapidly than that where the hydrodynamic interactions are ignored, which scales rather as t1/2. As we said before, this drastic change can be attributed to the overdamped surface waves that develop larger and larger humps.

We depict, in Fig. 3, the variation of the reduced dynamic force (with hydrodynamic interactions), 11h (t) /11 (ôh), upon the renormalized time t/ôh.

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112

FIG. 3. Reduced dynamic Casimir force (with hydrodynamic interactions), 11h (t) /11 (r), upon the renormalized time t/rh.

V. CONCLUSIONS

In this work, we have reexamined the computation of the Casimir force between two parallel walls delimitating a fluctuating fluid membrane that is immersed in some liquid. This force is caused by the thermal fluctuations of the membrane. We have studied the problem from both static and dynamic point of view.

We were first interested in the time variation of the roughening, L1 (t), starting with a membrane that is inially in a flat state, at a certain temperature. Of course, this length grows with time, and we found that : L1 (t) t°? (91 = 1/4), provided that the hydrodynamic interactions are ignored. For real systems, however, these interactions are important, and we have shown that the roughness increases more rapidly

as : ?L1 (t) t? (91 = 1/3). The dynamic process is then stopped at a final r (or rh) that represents the required time over which the biomembrane reaches its final equilibrium state. The final time behaves as : r D4 (or rh ? D3), with D the film thickness.

Now, assume that the system is explored at scales of the order of the wavelength q-1, where q = (4ð/À) sin (9/2) is the wave vector modulus, with À the wavelength of the incident radiation and 9 the

scattering-angle. In these conditions, the relaxation rate, r (q), scales with q as : r-1 (q) q1/°? = q4

( h (q) q1/?°? = q3)

or r-1 . Physically speaking, the relaxation rate characterizes the local growth of the

height fluctuations.

Afterwards, the question was addressed to the computation of the Casimir force, II. At equilibrium, using an appropriate field theory, we found that this force decays with separation D as : II D-3, with a known amplitude scaling as #c-1, where #c is the membrane bending rigidity constant. Such a force is then very small in comparison with the Coulombian one. In addition, this force disappears when the

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temperature of the medium is sufficiently lowered.

The dynamic Casimir force, II (t), was computed using a non-dissipative Langevin equation (with noise), solved by the time height-field. We have shown that : II (t) t°f (èf = 2è1 = 1/2). When the hydrodynamic interactions effects are important, we found that the dynamic force increases more rapidly as :

( )

IIh (t) '-- t?°f ?èf = 2?è1 = 2/3 .

Notice that we have ignored some details such as the role of inclusions (proteins, cholesterol, glycolipids, other macromolecules) and chemical mismatch on the force expression. It is well-established that these details simply lead to an additive renormalization of the bending rigidity constant. Indeed, we write êeffective = ê + äê, where ê is the bending rigidity constant of the membrane free from inclusions, and äê is the contribution of the incorporated entities. Generally, the shift äê is a function of the inclusion concentration and compositions of species of different chemical nature (various phospholipids forming the bilayer). Hence, to take into account the presence of inclusions and chemical mismatch, it would be sufficient to replace ê by êeffective, in the above established relations.

As last word, we emphasize that the results derived in this paper may be extended to bilayer surfactants, although the two systems are not of the same structure and composition. One of the differences is the magnitude order of the bending rigidity constant.

APPENDIX

To show formula (17), we start from the partition function that we rewrite on the following form

J I j

-H [h]

Z = Dh exp =

kBT

D/2

f

-D/2

dz (z) . (5.0)

113

Also, it is easy to see that the membrane mean-roughness is given by

L2 1 =

D/2

f dzz2 (z)

. (5.0)

-D/2

D/2

f

-D/2

dz (z)

The restricted partition function is

? { j

-H [h]

(z) = D[z - h (x0, y0)] exp . (5.0)

kBT

Here, H [h] is the original Hamiltonian defined in Eq. (3). Of course, this definition is independent on the chosen point (x0, y0), because of the translation symmetry along the parallel directions to plates. Notice that the above function is not singular, whatever the value of the perpendicular distance.

Since we are interested in the confinement-regime, that is when the separation D is much smaller than (z h << L0

the membrane mean-roughness L0 ), we can replace the function par its value at z = 0,

1 1

denoted 0. In this limit, Eq. (A.2) gives the desired result.

This ends the proof of the expected formula.

ACKNOWLEDGMENTS

We are much indebted to Professors T. Bickel, J.-F. Joanny and C. Marques for helpful discussions, during the »First International Workshop On Soft-Condensed Matter Physics and Biological Systems», 14-17 November 2006, Marrakech, Morocco. One of us (M.B.) would like to thank the Professor C. Misbah for fruitful correspondences, and the Laboratoire de Spectroscopie Physique (Joseph Fourier University of Grenoble) for their kinds of hospitalities during his regular visits.

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114

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25 We recover the power law II - D-3 that is known in literature (see, for instance, Ref. [8]), but the corresponding amplitude depends on the used model.

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35 F. Brochard and J.F. Lennon, J. Phys. (Paris) 36, 1035 (1975).

Dans cette deuxième contribution originale, nous considérons une solution colloïdale au contact d'une biomembrane, qui est confinée dans une fente. L'on suppose que l'épaisseur de cette fente est beaucoup plus petite que la rugosité en volume, afin d'assurer le confinement de la membrane. Le but étant l'étude de la dynamique Brownienne de ces particules, sous la variation d'un paramètre adéquat, tel que la température, par exemple. L'objet de base est la densité locale des particules.

Nous déterminons exactement cette densité, qui est fonctionde la distance et du temps. L'outil pour cela est l'équation de Smolokowski

Article N°2

Dynamique Brownienne de colloïdes

au contact d'une biomembrane confinée.

101

 

African Journal Of Mathematical Physics Volume 8(2010)101-114

Casimir force in confined biomembranes

K. El Hasnaoui, Y. Madmoune, H. Kaidi,
M. Chahid, and M. Benhamou

Laboratoire de Physique des Polymères et Phénomènes Critiques

Facultédes Sciences Ben M'sik, P.O. 7955, Casablanca, Morocco
m.benhamou@univh2m.ac.ma

abstract

We reexamine the computation of the Casimir force between two parallel interacting plates delimitating a liquid with an immersed biomembrane. We denote by D their separation, which is assumed to be much smaller than the bulk roughness, in order to ensure the membrane confinement. This repulsive force originates from the thermal undulations of the membrane. To this end, we first introduce a field theory, where the field is noting else but the height-function. The field model depends on two parameters, namely the membrane bending rigidity constant, k, and some elastic constant, u - D-4. We first compute the static Casimir force (per unit area), 11, and find that the latter decays with separation D as : 11 - D-3, with a known amplitude scaling as k-1. Therefore, the force has significant values only for those biomembranes of small enough k. Second, we consider a biomembrane (at temperature T) that is initially in a flat state away from thermal equilibrium, and we are interested in how the dynamic force, 11 (t), grows in time. To do calculations, use is made of a non-dissipative Langevin equation (with noise) that is solved by the time height-field. We first show that the membrane roughness, L? (t), increases with time as : L? (t) - t1/4 (t < r), with the final time r - D4 (required time over which the final equilibrium state is reached). Also, we find that the force increases in time according to : 11 (t) - t1/2 (t < r). The discussion is extended to the real situation where the biomembrane is subject to hydrodynamic interactions caused by the surrounding liquid. In this case, we show that : L? (t) - t1/3 (t < rh) and 11h (t) - t2/3 (t < rh), with the new final time rh - D3. Consequently, the hydrodynamic interactions lead to substantial changes of the dynamic properties of the confined membrane, because both roughness and induced force grow more rapidly. Finally, the study may be extended, in a straightforward way, to bilayer surfactants confined to the same geometry.

Key words: Biomembranes - Confinement - Casimir force - Dynamics.

I. INTRODUCTION

The cell membranes are of great importance to life, because they separate the cell from the surrounding environment and act as a selective barrier for the import and export of materials. More details concerning the structural organization and basic functions of biomembranes can be found in Refs. [1 - 7]. It is well-recognized by the scientific community that the cell membranes essentially present as a phospho-lipid bilayer combined with a variety of proteins and cholesterol (mosaic fluid model). In particular, the function of the cholesterol molecules is to ensure the bilayer fluidity. A phospholipid is an amphiphile

0 ?c a GNPHE publication 2010, ajmp@fsr.ac.ma

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molecule possessing a hydrophilic polar head attached to two hydrophobic (fatty acyl) chains. The phos-pholipids move freely on the membrane surface. On the other hand, the thickness of a bilayer membrane is of the order of 50 Angstroms. These two properties allow to consider it as a two-dimensional fluid membrane. The fluid membranes, self-assembled from surfactant solutions, may have a variety of shapes and topologies [8], which have been explained in terms of bending energy [9, 10].

In real situations, the biomembranes are not trapped in liquids of infinite extent, but they rather confined to geometrical boundaries, such as white and red globules or liposomes (as drugs transport agents [11 - 14]) in blood vessels. For simplicity, we consider the situation where the biomembrane is confined in a liquid domain that is finite in one spatial direction. We denote by D its size in this direction. For a tube, D being the diameter, and for a liquid domain delimitated by two parallel plates, this size is simply the separation between walls. Naturally, the length D must be compared to the bulk roughness, L0 1, which is the typical size of humps caused by the thermal fluctuations of the membrane. The latter depends on the nature of lipid molecules forming the bilayer. The biomembrane is confined only when D is much smaller than the bulk roughness L0 1. This condition is similar to that usually encountered in confined polymers context [15].

The membrane undulations give rise to repulsive effective interactions between the confining geometrical boundaries. The induced force we term Casimir force is naturally a function of the size D, and must decays as this scale is increased. In this paper, we are interested in how this force decays with distance. To simplify calculations, we assume that the membrane is confined to two parallel plates that are a finite distance D < L01 apart.

The word »Casimir» is inspired from the traditional Casimir effect. Such an effect, predicted, for the first time, by Hendrick Casimir in 1948 [16], is one of the fundamental discoveries in the last century. According to Casimir, the vacuum quantum fluctuations of a confined electromagnetic field generate an attractive force between two parallel uncharged conducting plates. The Casimir effect has been confirmed in more recent experiments by Lamoreaux [17] and by Mohideen and Roy [18]. Thereafter, Fisher and de Gennes [19], in a short note, remarked that the Casimir effect also appears in the context of critical systems, such as fluids, simple liquid mixtures, polymer blends, liquid 4He, or liquid-crystals, confined to restricted geometries or in the presence of immersed colloidal particles. For these systems, the critical fluctuations of the order parameter play the role of the vacuum quantum fluctuations, and then, they lead to long-ranged forces between the confining walls or between immersed colloids [20, 21].

To compute the Casimir force between the confining walls, we first elaborate a more general field theory that takes into account the primitive interactions experienced by the confined membrane. As we shall see below, in confinement regime, the field model depends only on two parameters that are the membrane bending rigidity constant and a coupling constant containing all infirmation concerning the interaction potential exerting by the walls. In addition, the last parameter is a known function of the separation D. With the help of the constructed free energy, we first computed the static Casimir force (per unit area), II. The exact calculations show that the latter decays with separation D according to a power law, that is II #c-1 (kBT)2 D-3, with a known amplitude. Here, kBT denotes the thermal energy, and #c the membrane bending rigidity constant. Of course, this force increases with temperature, and has significant values only for those biomembranes of small enough #c. The second problem we examined is the computation of the dynamic Casimir force, II (t). More precisely, we considered a biomembrane at temperature T that is initially in a flat state away from the thermal equilibrium, and we were interested in how the expected force grows in time, before the final state is reached. Using a scaling argument, we first showed that the membrane roughness, L1 (t), grows with time as : L1 (t) t1/4 (t < r), with the final time r D4. The latter can be interpreted as the required time over which the final equilibrium state is reached. Second, using a non-dissipative Langevin equation, we found that the force increases in time according to the power law : II (t) t1/2 (t < r). Third, the discussion is extended to the real situation where the biomembrane is subject to hydrodynamic interactions caused by the flow of the surrounding

liquid. In this case, we show that : L1 (t) t1/3 (t < rh) and II (t) t2/3 (t < rh), with the new final
time rh D3. Consequently, the hydrodynamic interactions give rise to drastic changes of the dynamic properties of the confined membrane, since both roughness and induced force grow more rapidly.

This paper is organized as follows. In Sec. II, we present the field model allowing the determination of the Casimir force from a static and dynamic point of view. The Sec. III and Sec. IV are devoted to the computation of the static and dynamic induced forces, respectively. We draw our conclusions in the last section. Some technical details are presented in Appendix.

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II. THEORETICAL FORMULATION

Consider a fluctuating fluid membrane that is confined to two interacting parallel walls 1 and 2. We denote by D their finite separation. Naturally, the separation D must be compared to the bulk membrane roughness, L01, when the system is unconfined (free membrane). The membrane is confined only when the condition L << L01 is fulfilled. For the opposite condition, that is L >> L01, we expect finite size corrections.

We assume that these walls are located at z = -D/2 and z = D/2, respectively. Here, z means the perpendicular distance. For simplicity, we suppose that the two surfaces are physically equivalent. We design by V (z) the interaction potential exerted by one wall on the fluid membrane, in the absence of the other. Usually, V (z) is the sum of a repulsive and an attractive potentials. A typical example is provided by the following potential [22]

V (z) = Vh (z) + VvdW (z) , (2.0)

where

Vh (z) = Ahe-z/Ah (2.0)
represents the repulsive hydration potential due to the water molecules inserted between hydrophilic lipid heads [22]. The amplitude Ah and the potential-range ëh are of the order of : Ah ^, 0.2 J/m2 and ëh ^, 0.2-0.3 nm. In fact, the amplitude Ah is Ah = Ph xëh, with the hydration pressure Ph ^, 108-109 Pa. There, VvdW (z) accounts for the van der Waals potential between one wall and biomembrane, which are a distance z apart. Its form is as follows

[ ]

H 1 1

VvdW (z) = - ,

z2 - 2

(z + ä)2 + (2.0)

12ð (z + 2ä)2

with the Hamaker constant H ^, 10-22 - 10-21 J, and ä ^, 4 nm denotes the membrane thickness. For large distance z, this implies

2

VvdW (z) ? z4 . (2.0)
Generally, in addition to the distance z, the interaction potential V (z) depends on certain length-scales, (î1, ...,în), which are the interactions ranges. The fluid membrane then experiences the following total potential

I D ) I D ) , -D

U (z) = V 2 - z + V 2 + z 2 < z < D 2 . (2.0)
In the Monge representation, a point on the membrane can be described by the three-dimensional position vector r = (x, y, z = h (x, y)), where h (x, y) E [-D/2, D/2] is the height-field. The latter then fluctuates around the mid-plane located at z = 0.

The Statistical Mechanics for the description of such a (tensionless) fluid membrane is based on the standard Canham-Helfrich Hamiltonian [9, 23]

? ]

1-l [h] = dxdy 2 (?h)2 + W (h) , (2.0)
with the membrane bending rigidity constant ê. The latter is comparable to the thermal energy kBT, where T is the absolute temperature and kB is the Boltzmann's constant. There, W (h) is the interaction potential per unit area, that is

U (h)

W (h) = L2 , (2.0)
where the potential U (h) is defined in Eq. (2), and L is the lateral linear size of the biomembrane. Let us discuss the pair-potential W (h).

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Firstly, Eq. (2) suggests that this total potential is an even function of the perpendicular distance h, that is

W (-h) = W (h) . (2.0)

In particular, we have W (-D/2) = W (D/2).

Secondly, when they exist, the zeros h0's of the potential function U (h) are such that

(D ) (D )

V 2 - h0 = -V 2 + h0 . (2.0)

This equality indicates that, if h0 is a zero of the potential function, then, -h0 is a zero too. The number of zeros is then an even number. In addition, the zero h0's are different from 0, in all cases. Indeed, the quantity V (D/2) does not vanish, since it represents the potential created by one wall at the middle of the film. We emphasize that, when the potential processes no zero, it is either repulsive or attractive. When this same potential vanishes at some points, then, it is either repulsive of attractive between two consecutive zeros.

Thirdly, we first note that, from relation (2), we deduce that the first derivative of the potential function, with respect to distance h, is an odd function, that is W' (-h) = -W' (h). Applying this relation to the midpoint h = 0 yields : W' (0) = 0. Therefore, the potential W exhibits an extremum at h = 0, whatever the form of the function V (h). We find that this extremum is a maximum, if V ?(D/2) < 0, and a minimum, if V ?(D/2) > 0. The potential U presents an horizontal tangent at h = 0, if only if V ?(D/2) = 0. On the other hand, the general condition giving the extrema {hm} is

dV dh

????h= D 2 -hm

dV =

dh

????h= D 2 +hm

. (2.0)

Since the first derivative W' (h) is an odd function of distance h, it must have an odd number of extremum points. The point h = hm is a maximum, if

and a minimum, if

d2V dh2

????h= D 2 -hm

<

d2V dh2

????h= D 2 +hm

,

(2.0)

d2V dh2

????h= D 2 -hm

>

d2V dh2

????h= D 2 +hm

. (2.0)

At point h = hm, we have an horizontal tangent, if

d2V

dh2

????h= D 2 +hm

. (2.0)

d2V dh2

????h= D 2 -hm

104

The above deductions depends, of course, on the form of the interaction potential V (h).

Fourthly, a simple dimensional analysis shows that the total interaction potential can be rewritten on the following scaling form

W (h) kBT

D2Ö( = 1 h1n 1 (2.0)
D, D,..., D J ,

where (î1, ...,în) are the ranges of various interactions experienced by the membrane, and Ö(x1, ..., xn+1) is a (n + 1)-factor scaling-function.

Finally, we note that the pair-potential W (h) cannot be singular at h = 0. It is rather an analytic function in the h variable. Therefore, at fixed ratios îi/D, an expansion of the scaling-function Ö, around the value h = 0, yields

W (h) kBT

h2

2 D4

= ã + (h4) . (2.0)

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We restrict ourselves to the class of potentials that exhibit a minimum at the mid-plane h = 0. This assumption implies that the coefficient ã is positive definite, i.e. ã > 0. Of course, such a coefficient depends on the ratios of the scale-lengths îi to the separation D.

In confinement regime where the distance h is small enough, we can approximate the total interaction potential by its quadratic part. In these conditions, the Canham-Helfrich Hamiltonian becomes

W0 [h] = 2 J dxdy [1ê (?h)2 + uhl , (2.0)

with the elastic constant

u = ã kBT

D4 .(2.0)

The prefactor ã will be computed below. The above expression for the elastic constant u gives an idea on its dependance on the film thickness D. In addition, we state that this coefficient may be regarded as a Lagrange multiplier that fixes the value of the membrane roughness.

Thanks to the above Hamiltonian, we calculate the mean-expectation value of the physical quantities, like the height-correlation function (propagator or Green function), defined by

G (x - x', y - y') = (h (x, y) h (x',y')) - (h (x, y)) (h (x',y')) . (2.0)

The latter solves the linear differential equation

c?2 + u)G(x - x',y - y') = ä (x - x')ä (y - y') , (2.0)

where ä (x) denotes the one-dimensional Dirac function, and ? = ?2/?x2 + ?2/?y2 represents the two-dimensional Laplacian operator. We have used the notations : = ê/kBT and u = u/kBT, to mean the reduced membrane elastic constants.

From the propagator, we deduce the expression of the membrane roughness

L2? = (h2) - (h)2 = G(0,0) . (2.0)

Such a quantity measures the fluctuations of the height-function (fluctuations amplitude) around the equilibrium plane located at z = 0. We show in Appendix that the membrane roughness is exactly given by

2

L2 = 12, (2.0)

provided that one is in the confinement-regime, i.e. D << L0?. Notice that the above equality indicates that the roughness is independent on the geometrical properties of the membrane (through ê). We emphasize that this relation can be recovered using the argument that each point of the membrane has equal probability to be found anywhere between the walls [24].

The elastic constant u may be calculated using the known relation

L2 1 kBT = (2.0)

?8 ,urs .

This gives

u =

9 (kBT)2

êD4 . (2.0)

4

This formula clearly shows that this elastic constant decays with separation D as D-4. The term uh2/2 then describes a confinement potential that ensures the localization of the membrane around the mid-plane. Integral over the hole plane R2 of this term represents the loss entropy due to the confinement of the membrane. The value (19) of the elastic constant is compatible with the constraint (17).

Therefore, the elaborated model is based on the Hamiltonian (13), with a quadratic confinement potential. We can say that the presence of the walls simply leads to a confinement of the membrane in a region

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of the infinite space of perpendicular size L?.

We define now another length-scale that is the in-plane correlation length, L?. The latter measures the correlations extent along the parallel directions to the walls. More precisely, the propagator G (x - x', y - y') fails exponentially beyond L?, that is for distances d such that d =

v(x - x')2 + (y - y')2 > L?. From the standard relation

L2 ? = kBT

16ê L2 ? , (2.0)

we deduce

L

(2.0)

( ê )1/2

2

? = v3 D .

kBT

In contrary to L?, the length-scale L? depends on the geometrical characteristics of the membrane (through ê).

The next steps consist in the computation of the Casimir force at and out equilibrium.

III. STATIC CASIMIR FORCE

When viewed under the microscope, the membranes of vesicles present thermally excited shape fluctuations. Generally, objects such as interfaces, membranes or polymers undergo such fluctuations, in order to increase their configurational entropy. For bilayer biomembranes and surfactants, the consequence of these undulations is that, they give rise to an induced force called Casimir force.

To compute the desired force, we start from the partition function constructed with the Hamiltonian defined in Eq. (13). This partition function is the following functional integral

f { }

-H0 [h]

Z = Dh exp , (3.0)
kBT

where integration is performed over all height-field configurations. The associated free energy is such that : F = -kBT lnZ, which is, of course, a function of the separation D. If we denote by Ó = L2 the common area of plates, the Casimir force (per unit area) is minus the first derivative of the free energy (per unit area) with respect to the film-thickness D, that is

1

II = - Ó

?F

?D . (3.0)

This force per unit area is called disjoining pressure. In fact, II is the required pressure to maintain the two plates at some distance D apart. In term of the partition function, the disjoining pressure rewrites

II

kBT =

1 Ó

? lnZ 1 ?u ? lnZ

?D = ?u . (3.0)

Ó ?D

Using definition (19) together with Eqs. (23) and (24) yields

1 ?u

II = -(3.0)

2 ?D L2 ? .

Explicitly, we obtain the desired formula

êD3 . (3.0)

3

II = 8

(kBT)2

106

From this relation, we extract the expression of the disjoining potential (per unit area) [25]

f D II (D') dD' = 3 (kBT )2

Vd (D) = - êD2 . (3.0)

16

8

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107

The above expression of the Casimir force (per unit area) calls the following remarks.

Firstly, this force decays with distance more slowly in comparison to the Coulombian one that decreases rather as D-2.

Secondly, this same force depends on the nature of lipids forming the bilayer (through ê). In this sense, contrarily to the Casimir effect in Quantum Field Theory [16] and in Critical Phenomena [20], the present force is not universal. Incidentally, if this force is multiplied by ê, then, it will become a universal quantity. Thirdly, at fixed temperature and distance, the force amplitude has significant values only for those bilayer membrane of small bending rigidity constant.

Fourthly, as it should be, such a force increases with increasing temperature. Indeed, at high temperature, the membrane undulations are strong enough.

Finally, the numerical prefactor 3/8 (Helfrich's cH-amplitude [9]) is close to the value obtained using Monte Carlo simulation [26].

In Fig. 1, we superpose the variations of the reduced static Casimir force Ð/kBT upon separation D, for two lipid systems, namely SOPC and DAPC [27], at temperature T = 18?C. The respective membrane bending rigidity constants are : ê = 0.96 x 10-19 J and ê = 0.49 x 10-19 J. These values correspond to the renormalized bending rigidity constants : ?ê = 23.9 and ?ê = 12.2. The used methods for the measurement of these rigidity constants were entropic tension and micropipet [27]. These curves reflect the discussion made above.

FIG. 1. Reduced static Casimir force, ll/kBT, versus separation D, for two lipid systems that are SOPC (solid line) and DAPC (dashed line), of respective membrane bending rigidity constants : k = 0.96 × 10-19 J and k = 0.49 × 10-19 J, at temperature T = 18?C. The reduced force and separation are expressed in arbitrary units.

IV. DYNAMIC CASIMIR FORCE

To study the dynamic phenomena, the main physical quantity to consider is the time height-field, h (r, t), where r = (x, y) E R2 denotes the position vector and t the time. The latter represents the time observation of the system before it reaches its final equilibrium state. We recall that the time height function h (r, t) solves a non-dissipative Langevin equation (with noise) [28]

?h(r,t) ?t

= - äH0 [h]

äh (r, t) + í (r, t) , (4.0)

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where > 0 is a kinetic coefficient. The latter has the dimension : [] = L4 0T -1

0 , where L0 is some length

and T0 the time unit. Here, í (r, t) is a Gaussian random force with mean zero and variance

?í (r,t)í (r',t')? = 2ä2 (r - r')ä (t - t') , (4.0)

and H0 is the static Hamiltonian (divided by kBT), defined in Eq. (13).

The bare time correlation function, whose Fourier transform is the dynamic structure factor, is defined by the expectation mean-value over noise í

G(r - r',t - t') = ?h(r,t)h(r',t')?? - ?h(r,t)?? ?h(r',t')?? , t > t' . (4.0)

The dynamic equation (28) shows that the time height function h is a functional of noise í, and we write : h = h [í]. Instead of solving the Langevin equation for h [í] and then averaging over the noise distribution P [í], the correlation and response functions can be directly computed by means of a suitable field-theory, of action [28 - 31]

A [h, h] = J dt J d2r { h?th + ?häâh° h?h } , (4.0)

so that, for an arbitrary observable, O [æ], one has 111 JJJ

?

?O?? = [] O [ö [í]] P [í] =

f DhD?hOe-A[h,?h]

(4.0)

f DhD?he-A[h,h]

where h (r, t) is an auxiliary field, coupled to an external field h (r, t). The correlation and response functions can be computed replacing the static Hamiltonian H0 appearing in Eq. (13), by a new one : H0 [h, J] = H0 [h] - f d2rJh. Consequently, for a given observable O, we have

ä ?O?J äJ (r,t)

J=0

? )

= ?h (r, t) O . (4.0)

108

[ ]

The notation ? . ?J means the average taken with respect to the action A h, ?h, J associated with the

Hamiltonian H0 [h, J]. In view of the structure of equality (33), h is called response field. Now, if O = h, we get the response of the order parameter field to the external perturbation J

R (r - r',t - t') =

?

ä ?h(r',t')?J = (ti (r,t)h(r',t')). (4.0)

äJ (r, t) J=0

The causality implies that the response function vanishes for t < t'. In fact, this function can be related to the time-dependent (connected) correlation function using the fluctuation-dissipation theorem, according to which

? )

?h (r, t) h (r', t') = -è (t - t') ?t ?h (r, t) h (r', t')?c . (4.0)

The above important formula shows that the time correlation function C (r - r', t - t') = ?ö (r, t) ö (r', t')?c may be determined by the knowledge of the response function. In particular, we show that

(4.0)

t

L2? (t) = (h2 (r, t))c = -2 f dt' Ch (r, t') h (r, t')) .

8

The limit t ? -8 gives the natural value L2? (-8) = 0, since, as assumed, the initial state corresponds to a completely flat interface.

Consider now a membrane at temperature T that is initially in a flat state away from thermal equilibrium. At a later time t, the membrane possesses a certain roughness, L? (t). Of course, the latter is time-dependent, and we are interested in how it increases in time.

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109

We point out that the thermal fluctuations give rise to some roughness that is characterized by the appearance of anisotropic humps. Therefore, a segment of linear size L effectuates excursions of size [32]

L? = BL? . (4.0)

Such a relation defines the roughness exponent æ. Notice that L is of the order of the in-plane correlation length, L?. From relation (20), we deduce the exponent æ and the amplitude B. Their respective values

are : æ = 1 and B es., (kBT/ê)1/2.

In order to determine the growth of roughness L? in time, the key is to consider the excess free energy (per unit area) due to the confinement, ?F. Such an excess is related to the fact that the confining membrane suffers a loss of entropy. Formula (27) tells us how ?F must decay with separation. The result reads [32]

?F es., kBT/L2max es., kBT (B/L?)2/? , (4.0)

where Lmax represents the wavelength above which all shape fluctuations are not accessible by the confined membrane. The repulsive fluctuation-induced interaction leads to the disjoining pressure

??F

_
Ð DL?

es., L-(1+2/?). (4.0)

?

In addition, a care analysis of the Langevin equation (28) shows that

?L???F ?tes., - ?L?

= × Ð es., L-(1+2/?) . (4.0)

?

(4.0)

2 + 2æ 4

We emphasize that this scaling form agrees with Monte Carlo predictions [32, 33]. Solving this first-order differential equation yields [34]

1

= .

L? (t) es., ?lt?l , è? = æ

This implies the following scaling form for the linear size

L (t) es., ?iit?ii , è? =

1= 1

2 + 2æ 4 . (4.0)

Let us comment about the obtained result (39).

Firstly, as it should be, the roughness increases with time (the exponent è? is positive definite). In addition, the exponent è? is universal, independently on the membrane bending rigidity constant ê. Secondly, we note that, in Eq. (39), we have ignored some non-universal amplitude that scales as ê-1/4. This means that the time roughness is significant only for those biomembranes of small bending rigidity constant.

Fourthly, this time roughness can be interpreted as the perpendicular size of holes and valleys at time t. Fifthly, the roughness increases until a fine time, ô. The latter can be interpreted as the time over which the system reaches its final equilibrium state. This characteristic time then scales as

ô es., -1L1/?l

? , (4.0)

where we have ignored some non-universal amplitude that scales as ê. Here, L? es., D is the final roughness. Explicitly, we have

ô es., -1D4 . (4.0)

As it should be, the final time increases with increasing film thickness D. On the other hand, we can rewrite the behavior (39) as

L? (t) L? (ô)

= I T I?l. (4.0)

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This equality means that the roughness ratio, as a function of the reduced time, is universal.

Now, to compute the dynamic Casimir force, we start from a formula analog to that defined in Eq. (24), that is

11(t) 1

=

kBT Ó

? ln Z? 1 ?u ? ln Z?

?D = ?u , (4.0)

Ó ?D

with the new partition function

fZ? = DhD?he-A[h,?h] . (4.0)

11(t) 1

kBT 2

?u

A simple algebra taking into account the basic relation (35a) gives

?D L2 ? (t) , (4.0)

which is very similar to the static relation defined in Eq. (25), but with a time-dependent membrane roughness, L? (t).

Combining formulae (43) and (46) leads to the desired expression for the time Casimir force (per unit area)

11(t) 11(ô)

( t \?'

= ,

ô

(4.0)

where 11 (ô) is the final static Casimir force, relation (25). The force exponent, èf, is such that

æ 1

èf = 2è? =

(4.0)

1 + æ 2

= .

110

The induced force then grows with time as t1/2 until it reaches its final value 11 (ô). At fixed time and separation D, the force amplitude depends, of course, on ê, and decreases in this parameter according to ê-3/2. Also, we note that the above equality means that the force ratio as a function of the reduced time is universal.

In Fig. 2, we draw the reduced dynamic Casimir force, 11 (t) /11 (ô), upon the renormalized time t/ô.

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FIG. 2. Reduced dynamic Casimir force, 11 (t) /11 (r), upon the renormalized time t/r.

Finally, consider again a membrane which is initially flat but is now coupled to overdamped surface waves. This real situation corresponds to a confined membrane subject to hydrodynamic interactions. The roughness now grows as [35]

?L? (t) t???

,

?è? = æ

1 + 2æ

1

= 3 . (4.0)

111

Therefore, the roughness increases with time more rapidly than that relative to biomembranes free from hydrodynamic interactions.

In this case, the dynamic Casimir force is such that

11h (t) 11(ôh)

( t )

= ôh

??f

,

(4.0)

where 11 (ôh) is the final static Casimir force, relation (25). The new force exponent is

- èf = 2-è? = 2æ

1 + 2æ

2

= 3 . (4.0)

There, ôh D3 accounts for the new time-scale over which the confined membrane reaches its final

equilibrium state. Therefore, the dynamic Casimir force decays with time as t2/3, that is more rapidly than that where the hydrodynamic interactions are ignored, which scales rather as t1/2. As we said before, this drastic change can be attributed to the overdamped surface waves that develop larger and larger humps.

We depict, in Fig. 3, the variation of the reduced dynamic force (with hydrodynamic interactions), 11h (t) /11 (ôh), upon the renormalized time t/ôh.

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112

FIG. 3. Reduced dynamic Casimir force (with hydrodynamic interactions), 11h (t) /11 (r), upon the renormalized time t/rh.

V. CONCLUSIONS

In this work, we have reexamined the computation of the Casimir force between two parallel walls delimitating a fluctuating fluid membrane that is immersed in some liquid. This force is caused by the thermal fluctuations of the membrane. We have studied the problem from both static and dynamic point of view.

We were first interested in the time variation of the roughening, L1 (t), starting with a membrane that is inially in a flat state, at a certain temperature. Of course, this length grows with time, and we found that : L1 (t) t°? (91 = 1/4), provided that the hydrodynamic interactions are ignored. For real systems, however, these interactions are important, and we have shown that the roughness increases more rapidly

as : ?L1 (t) t? (91 = 1/3). The dynamic process is then stopped at a final r (or rh) that represents the required time over which the biomembrane reaches its final equilibrium state. The final time behaves as : r D4 (or rh ? D3), with D the film thickness.

Now, assume that the system is explored at scales of the order of the wavelength q-1, where q = (4ð/À) sin (9/2) is the wave vector modulus, with À the wavelength of the incident radiation and 9 the

scattering-angle. In these conditions, the relaxation rate, r (q), scales with q as : r-1 (q) q1/°? = q4

( h (q) q1/?°? = q3)

or r-1 . Physically speaking, the relaxation rate characterizes the local growth of the

height fluctuations.

Afterwards, the question was addressed to the computation of the Casimir force, II. At equilibrium, using an appropriate field theory, we found that this force decays with separation D as : II D-3, with a known amplitude scaling as #c-1, where #c is the membrane bending rigidity constant. Such a force is then very small in comparison with the Coulombian one. In addition, this force disappears when the

K. El Hasnaoui et al. African Journal Of Mathematical Physics Volume 8(2010)101-114

temperature of the medium is sufficiently lowered.

The dynamic Casimir force, II (t), was computed using a non-dissipative Langevin equation (with noise), solved by the time height-field. We have shown that : II (t) t°f (èf = 2è1 = 1/2). When the hydrodynamic interactions effects are important, we found that the dynamic force increases more rapidly as :

( )

IIh (t) '-- t?°f ?èf = 2?è1 = 2/3 .

Notice that we have ignored some details such as the role of inclusions (proteins, cholesterol, glycolipids, other macromolecules) and chemical mismatch on the force expression. It is well-established that these details simply lead to an additive renormalization of the bending rigidity constant. Indeed, we write êeffective = ê + äê, where ê is the bending rigidity constant of the membrane free from inclusions, and äê is the contribution of the incorporated entities. Generally, the shift äê is a function of the inclusion concentration and compositions of species of different chemical nature (various phospholipids forming the bilayer). Hence, to take into account the presence of inclusions and chemical mismatch, it would be sufficient to replace ê by êeffective, in the above established relations.

As last word, we emphasize that the results derived in this paper may be extended to bilayer surfactants, although the two systems are not of the same structure and composition. One of the differences is the magnitude order of the bending rigidity constant.

APPENDIX

To show formula (17), we start from the partition function that we rewrite on the following form

J I j

-H [h]

Z = Dh exp =

kBT

D/2

f

-D/2

dz (z) . (5.0)

113

Also, it is easy to see that the membrane mean-roughness is given by

L2 1 =

D/2

f dzz2 (z)

. (5.0)

-D/2

D/2

f

-D/2

dz (z)

The restricted partition function is

? { j

-H [h]

(z) = D[z - h (x0, y0)] exp . (5.0)

kBT

Here, H [h] is the original Hamiltonian defined in Eq. (3). Of course, this definition is independent on the chosen point (x0, y0), because of the translation symmetry along the parallel directions to plates. Notice that the above function is not singular, whatever the value of the perpendicular distance.

Since we are interested in the confinement-regime, that is when the separation D is much smaller than (z h << L0

the membrane mean-roughness L0 ), we can replace the function par its value at z = 0,

1 1

denoted 0. In this limit, Eq. (A.2) gives the desired result.

This ends the proof of the expected formula.

ACKNOWLEDGMENTS

We are much indebted to Professors T. Bickel, J.-F. Joanny and C. Marques for helpful discussions, during the »First International Workshop On Soft-Condensed Matter Physics and Biological Systems», 14-17 November 2006, Marrakech, Morocco. One of us (M.B.) would like to thank the Professor C. Misbah for fruitful correspondences, and the Laboratoire de Spectroscopie Physique (Joseph Fourier University of Grenoble) for their kinds of hospitalities during his regular visits.

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114

REFERENCES

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23 P.B. Canham, J. Theoret. Biol. 26, 61 (1970).

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25 We recover the power law II - D-3 that is known in literature (see, for instance, Ref. [8]), but the corresponding amplitude depends on the used model.

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Article N°3

Mécanique Statistique des membranes

confinées dans un liquide trouble

Dans cette troisième contribution originale, nous étudions les effets d'impuretés sur les propriétés statistiques des membranes fluides. Celles peuvent être attractives ou répulsives. En premier lieu, nous déterminons la rugosité moyenne de la membrane, en combinant la technique des répliques avec la méthode variationnelle. Le résultat s'exprime en fonction de la concentration des impuretés et l'amplitude de leur interaction avec la membrane. En second lieu, nous déterminons la taille d'une vésicule isolée, en fonction de ces mêmes paramètres. Enfin, l'étude est étendue à l'adhésion membranaire.

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Statistical mechanics of bilayer membranes in troubled aqueous media

M. Benhamou*, K. Elhasnaoui, H. Kaidi, M. Chahid

Laboratoire de Physique des Polymères et Phénomènes Critiques, Faculté des Sciences Ben M'sik, P.O. 7955, Casablanca, Morocco

ARTICLE INFO

 

ABSTRACT

 
 
 

Article history:

Received 30 March 2010 Available online 14 April 2010

Keywords:

Bilayer membranes Vesicles

Impurities Equilibrium

Statistical mechanics

1. Introduction

We consider a bilayer membrane surrounded by small impurities, assumed to be attractive or repulsive. The purpose is a quantitative study of the effects of these impurities on the statistical properties of the supported membrane. Using the replica trick combined with a variational method, we compute the membrane mean-roughness and the height correlation function for almost-flat membranes, as functions of the primitive elastic constants of the membrane and some parameter that is proportional to the volume fraction of impurities and their interaction strength. As results, the attractive impurities increase the shape fluctuations due to the membrane undulations, while repulsive ones suppress these fluctuations. Second, we compute the equilibrium diameter of (spherical) vesicles surrounded by small random particles starting from the curvature equation. Third, the study is extended to a lamellar phase composed of two parallel fluid membranes, which are separated by a finite distance. This lamellar phase undergoes an unbinding transition. We demonstrate that the attractive impurities increase the unbinding critical temperature, while repulsive ones decrease this temperature. Finally, we say that the presence of small impurities in an aqueous medium may be a mechanism to suppress or to produce an unbinding transition, even the temperature and polarizability of the aqueous medium are fixed, in lamellar phases formed by parallel lipid bilayers.

(c) 2010 Elsevier B.V. All rights reserved.

Usually, the aqueous media supporting biological membranes are assumed to be homogeneous. Actually, any real system inevitably contains impurities. Under well-controlled conditions, the particles can be removed from the surrounding medium. But, if these entities are present, it is also interesting to study their effect on the statistical properties of the biomembranes, such as fluctuations' spectrum and dynamical behavior. In general, random inhomogeneities tend to disorder the system. It is important to make a distinction between annealed and quenched disorders. The former is used when impurities and host constituents (phospholipids) are in equilibrium [1]. This means that their respective mobilities are comparable. If it is not the case, that is host constituents and impurities are out of equilibrium, the disorder is rather quenched [1]. When the Statistical Mechanics is used, the latter consists to trace over all membrane undulations, before performing the summation over the impurities' disorder. Although the quenched disorder is harder to analyze, it remains more realistic than its annealed counterpart. Indeed, the thermal and the noise averaging have very different roles.

In this paper, the physical system we consider is a fluid membrane (flat or closed) trapped in a troubled aqueous medium. The latter is impregnated by a weak amount of impurities that may be attractive or repulsive regarding the membrane. The aim is to show how these entities can modify the statistical properties of the fluid membrane. These properties will be studied through the fluctuations' amplitude. To model the system, we suppose that the impurities act as a random external potential with a Gaussian distribution (uncorrelated disorder). In addition, we suppose that the disorder is quenched. To

* Corresponding author.

E-mail address: benhamou.mabrouk@gmail.com (M. Benhamou).

0378-4371/$ - see front matter (c) 2010 Elsevier B.V. All rights reserved. doi:10.1016/j.physa.2010.03.049

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3466 M. Benhamou et al. / Physica A 389 (2010) 3465-3475

do calculations, the replica theory [2,3] that is based on a mathematical analytical continuation, usually encountered in Quantum Mechanics [4] and Critical Phenomena will be made use of [5,6].

Our finding are as follows. First, using the above evoked theory, we compute the mean-roughness of an almost-flat membrane, as a function of the primitive parameters of the pure membrane (free from impurities) and a certain parameter depending on the volume fraction of impurities and their interaction strength. The main conclusion is that, attractive impurities increase the shape fluctuations due to the thermal undulations, while repulsive ones tend to suppress these fluctuations and then lead to a strong membrane confinement. Second, we analyze the impurities effects on the equilibrium shape of closed vesicles solving the curvature equation (for spherical vesicles). We show that the vesicle is more stable in the presence of repulsive impurities, in comparison with attractive ones. Thereafter, the study is extended to lamellar phases formed by two parallel fluid membranes. We demonstrate that the presence of random impurities drastically affects the physical properties of the lamellar phase, in particular, the unbinding transition driving the system from a bind state to a state where the two membranes are completely separated.

This paper is organized as follows. In Section 2, we describe the fundamentals of the used model. Section 3 deals with the computation of the fluctuations amplitude of a single almost-flat fluid membrane, surrounded by attractive or repulsive impurities. We compute, in Section 4, the equilibrium diameter of a closed vesicle in the presence of impurities. Extension of study to lamellar phases is the aim of Section 5. Finally, some concluding remarks are drawn in the last section.

2. Effective field theory

Consider a fluctuating fluid membrane embedded in a three-dimensional liquid surrounded by very small impurities. For the sake of simplicity, we suppose that the impurities are point like. Within the framework of the Monge representation, a point on the membrane can be described by the position-vector (r, z = h (r)), where r = (x, y) ? R2 is the transverse vector and h (r) is the height function.

The Statistical Mechanics of fluid membranes free from impurities is based on the Canham-Helfrich Hamiltonian [7]

f [ê 2 h2]

R0 [h] = d2r 2 h)2 + u , (1)

with ê the membrane bending modulus. The confinement energy (per unit area) uh2/2 (u > 0) is responsible for the localization of the membrane in some region of the Euclidean space, where it fluctuates around an equilibrium plane located at h = 0. Therefore, the height h takes either positive and negative values. For simplicity, the membrane is assumed to be tensionless. In fact, this assumption does not change conclusions made below.

To model the impurities effects on the statistical properties of the system, we suppose that these tend to reinforce the membrane confinement, if they are repulsive, or to render this membrane more free, if the particles are rather attractive. These tendencies can be explained assuming that the confinement parameter is local in space and making the substitution

u ? u + V (r) , (2)

in the above Hamiltonian, where the variation V (r) can be regarded as a random external potential. To simplify, the corresponding probability distribution is supposed to be Gaussian (uncorrelated disorder), that is

V (r) = 0, V (r) V (r0) = -vä2 (r - r0) . (3)

Here, -v is a positive constant proportional to both concentration of impurities and strength of their interaction potential, and ä2 (r) denotes the two-dimensional Dirac distribution.

Therefore, the new effective Canham-Helfrich Hamiltonian reads

f Lê ]

R [h] = d2r 2 h)2 + 2 1 (u + V (r)) h2 , (4)

for attractive impurities. For repulsive ones, V (r) must be replaced by iV (r), with i2 = -1. Since the disorder distribution is Gaussian, all its odd moments vanish, but the even ones do not. This implies that all physical quantities, calculated with the pure imaginary potential iV, are entire numbers.

Since the impurities and membranes are not in equilibrium, the disorder is rather quenched, that is we have to average not the partition function, Z, but its logarithm, ln Z. The latter defines the free energy.

For a given (quenched) configuration of impurities, the partition function is

fZ = Dhe-A[h], (5)

with the action

R [h]

A [h] =

kBT

f [bê ]

= d2r (bu + bV (r)) h2

2 (Äh)2 + 1 . (6)
2

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We have used the notations

ê

u

bê =

bV =

bu =

kBT ,

kBT ,

V

. (7)

kBT

In term of the reduced impurities potential bV, the second disorder law in Eq. (3) becomes: bV (r)bV (r') = -bvä (r - r'), with

bv = v/ (kBT)2. A simple dimensional analysis shows that: [bê] = L0, [bu] = L-4 and [bv] = L-6, where L is some length that may be the membrane thickness.

The main quantity to consider is the average of the logarithm of the partition function, ln Z, over disorder. To compute such a quantity, we use the replica trick [2]. This method consists to formally write

Zn - 1

. (8)

n

ln Z = lim

n?0

After performing the average over disorder, we get

ZZn = Dh1 ... Dhne-A[h1, ,hn], (9)
with the n-replicated effective action

Z " ! nX !#

Xn Xn

A [h1, ... , hn] = d2r há)2 + bu á + bv

Xn

h2 h2 h2 , (10)

á â

2 2 8

á=1 á=1 á=1 â=1

where Greek indices denote replicas. The last term introduces an additional coupling constant bv < 0, which is directly responsible for the effective interaction between replicas due to the presence of impurities. The above action describes attractive impurities. For repulsive ones, the coupling bv must be replaced by -bv. The additive quartic term in the above action means that the presence of impurities is accompanied by an increase of entropy, when these are attractive, and by an entropy loss, if they are rather repulsive.

The following paragraph is devoted to a quantitative determination of the fluctuations spectrum in the presence of impurities.

3. Single almost-flat membrane

We start by considering the attractive impurities problem. Of course, the functional integral (9) cannot be exactly computed. One way is the use of a variational method. To this end, we consider a bilayer membrane in the presence of the following bare action

Z " #

Xn há)2 + bç Xn

Aç [h1, ... , hn] = d2r h2 , (11)

á

2 2

á=1 á=1

with the new confinement couplingbç > 0. With this action, the partition function, Zç, is exact. We have

Zç = (Z0)n , (12)

with

Z ~ Z ~bê ~~

Z0 = Dh exp - d2r 2h)2 + bç 2 h2 . (13)
The latter accounts for the usual partition function of a bilayer membrane free from impurities.

Introduce the mean-value of a functional X [h1, ... , hn], calculated with the bare action Aç [h1, ... , hn],

(X)0 = Z Dh1 ... DhnX [h1, ... , hn] exp {-A,~ [h1, ... , hn]} .

Zç (14)
1

In term of this mean-value, the averaged partition function may write

~~~

Zn = Zç ~exp ~-~A - Aç 0 . (15)

Using the standard inequality

(eX)0 > e(X)0, (16)

we get

Zn > Zç exp~-~A - Aç ~ ~. (17)

0

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This implies that

- ln Z = lim

n?0

1 - Zn

= lim

n?0

1 - Zç exp{-(A - Aç10}

 

(18)

n

n

.

On the other hand, we have

Z " #

A - Aç~ Xn ~ Xn Xn

h2

bu -bç h2

0 = d2r 0 + bv ~

áh2 . (19)

á â

2 8 0

á=1 á=1 â=1

It is easy to see that

Xn á=1

h2 ~

á 0 = nó2,

Xn
á=1

Xn â=1

h2 ~

áh2 0 = n (n + 2) ~ó2~2 , (19a)
â

with the squared membrane roughness

1

ó2 (ç) =

8

1

(20)

pêbç.

With these considerations,

bu -bç

2 ó2 + bv 2~2~

- ln Z = -ln Z0 + Ó , (21)

4

where Ó is the area of the reference plane.

Notice that the right-hand side of this inequality isbç-dependent function. Therefore, a good approximate value of -ln Z

is

- [ln Z JMF = min [-ln Z0 + Ó(bu2çó2 +42)2)] (22)

(The subscript MF is for mean-field theory). The variational parameterbç is such that

~ bu -bç 2~2~~

? 2 ó2 + bv

- ln Z0 + Ó = 0. (23)

?bç 4

Combining the relationship

2 2

ó = -

Ó

? ?bç

ln Z0 (24)

and Eq. (20) yields the minimum value ofbç, which satisfies the following implicit relation

bç = bu +bvó2. (25)

?

?

?

1 ó2 =

The squared membrane roughness, ó2, is then given by the parametric equations 1

(26)

p ,

bç =

8 bê bç

bu +bvó2.

Eliminatingbç between these equations gives the implicit relation

q8 bê Cbu +bvó2).

1

(28)

1 ó2 =

p

Introduce the usual squared roughness of a membrane free from impurities, ó2 0 = 1/8 bê bu. Then, we have 1

ó2 = ó2 .

0 (28)

p1 +bvó2/bu

3 > 0, as

The latter may be rewritten, in terms of dimensionless variables ó2/ó0 2 ,bê, and w = -64bê bv ~óÔ

ó2

=

ó2

0

1

q1 - wó2/óÔ

, (attractive impurities) . (29)

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Table 1

Some values of the coupling w and their corresponding ratios ó2/óô , for attractive impurities.

w ó202

0.1 1.0575

0.15 1.0937

0.2 1.1378

0.25 1.1939

0.3 1.2715

w* v3

Notice that the coupling constant w > 0 is directly proportional to the volume fraction of impurities and their interaction strength.

Let us comment about the obtained result.

Firstly, this makes sense only when ó2/ó0 2 < 1/w. This condition is fulfilled for very weak disorders (w is small enough). Secondly, since w is positive definite, we have: ó2 > ó02. A comparison between this inequality and that just evoked above implies that 0 < w < 1.

Thirdly, if we set x = ó202, the above relation can be rewritten as

x2 - 1

w = .

(30)

x3

Therefore, w is a direct function of x (Fig. 1). This formula may be experimentally used to estimate the impurities coupling w, knowing the experimental value of the ratio ó220 . If w is fixed to some value, the x-variable then solves the following third-degree algebraic equation

wx3 - x2 + 1 = 0. (31)

The existence of its roots then depends on the value of the renormalized coupling w. We show that there exists a typical v

value w* = 2/3 3 of the coupling w, such that:

(1) For w > w* (strong disorder), we have only one root that is negative ; v

(2) For w = w* (medium disorder), we have one negative root and a positive unique root, which is x = ó2/ó0 2 = 3. Then, the maximal value of the membrane roughness is ó* = 31/4ó0. This constraint means that the lipid bilayer cannot support undulations of perpendicular size (hunt size) greater than ó*. This is realized if only if the impurities volume fraction ö is below some value ö*, directly proportional to the threshold w*;

(3) For w < w* (weak disorder), we have one negative root and two positive ones. Only one positive root is acceptable (the smallest one). At this particular root, the free energy -kBT [ln Z ]MF is minimal. We show that the absolute minimum satisfies the inequality

- 4wx6 + 3x4 - 1 > 0. (32)

In this case, the ratio ó202 can be obtained by numerically solving Eq. (31). We report in Table 1 some values of the impurities coupling w and the corresponding dimensionless squared membrane roughness ó202. It is easy to see that, the ratio ó202 increases with increasing coupling w, provided that w is in the interval w < w*.

ó2

=

ó2

0

1

, (repulsive impurities) , (33)

Now, for repulsive impurities, the fundamental relationship (29) is replaced by

q1- wó202 or equivalently

- wx3 - x2 + 1 = 0, (34)
with the stability condition

4wx6 + 3x4 - 1 > 0. (35)
The equality (34) can be transformed into the following direct function (Fig. 2)

x2 - 1

w =3 (36)

x

with x < 1 and w < 0.

As it should be, the membrane roughness is reduced by the presence of repulsive impurities, that is ó2 < óô, and in addition, ó2 decreases with increasing impurities coupling -w. As a matter of fact, the effect of these particles is to reinforce

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3470 M. Benhamou et al. / Physica A 389 (2010) 3465-3475

Fig. 1. Impurities' coupling w versus the ratio ó20 2 , for attractive impurities.

Fig. 2. Impurities' coupling w versus the ratio ó22 0 , for repulsive impurities.

Table 2

Some values of the coupling w and their corresponding ratios ó20 2 , for attractive impurities.

w

ó22 0

-0.1

0.9554

-0.15

0.9364

-0.2

0.9190

-0.25

0.9032

-0.3

0.8885

-0.4

0.8622

the confinement of the considered fluid membrane. Therefore, a bilayer membrane collapses, when it is trapped in a troubled aqueous media with repulsive impurities. In this case, it is easy to see that the algebraic equation has only one positive root. In Table 2, we give some values of the coupling w and the corresponding ratio ó22 0 .

Another interesting physical quantity is the (connected) height correlation function: G (r - r') = (h (r) h (r')) -

(h (r)) (h (r')). The latter measures the fluctuations of the height function h around its mean-value (h). Here, (.) denotes the thermal expectation mean-value, which must not be confused with average over disorder.

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To compute the correlation functions, we start from the generating functional

Z ~ Z ~

Z [J] = Loh exp -A [h] + d2r J (r) h (r) , (37)

with the action A [h] = X' [h] /kBT, where X' [h] is the effective Canham-Helfrich Hamiltonian defined in Eq. (4). Here, J is an auxiliary source coupled to the field h. Functional derivatives of Z [J] with respect to source J give all height correlation functions, in particular, the propagator

~~

ä2ln Z [J]

(38)

) J=0.

G~r - r0) =

ä

ä

0

J (r)

J (r

This definition indicates that the main object to compute is the averaged connected generating functional ln Z [J]. To compute the functional ln Z [J], as before, we use the replica method based on the limit

 
 
 

Zn [J] - 1

 
 
 

lnZ [J] = lim

n?0

 

(39)

with

 

n

,

Zn [J] = Z Loh1 ... Lohn exp -A [h1, ... , hn] + XZd2r J (r) hi (r) , (40)

i=1

where A [h1, ... , hn] is the action, relation (10).

Using the standard cumulant method [5,6] based on the approximate formula

hexp {X}i0 = exp {hXi0 + (1/2!) ((X2)0 - hXi2 ~ + · · ·~ , (41)

0

we find that

Z

Zn [J] ' Zç exp~-~A - Aç ~ 0 + ···~exp~n Z d2r0J (r)G0~r - r0~J ~r0~~

d2r , (42)

2

with the usual bare propagator

eiq.(r-r0)

G0(r - r0)= Z d2q (43)

(2ð)2 q4 +bç .

In Eq. (42), we have ignored high-order terms in J that do not contribute to the propagator. After performing the limit n = 0, we find that the averaged connected generating functional reads

bu -bç Z Z

2 ó2 + bv ~ó2~2~ + 1 ~r - r0 J ~r0~ .

ln Z [J] ' - ln Z0 + Ó d2r d2r0J (r) G0 (44)

4 2

By simple functional derivation, we obtain the expected propagator

eiq.(r-r0)

d2q

G{r - r0) = G0{r - r0) =Z (45)

(2ð)2bêq4 +bç .

Then, the expected propagator identifies with the bare one. Here, the variational parameterbç satisfies the implicit equation (25).

We then recover the relationship: ó2 = G (0), where ó2 is the squared membrane roughness computed above.
The next step consists to extend the study to a closed vesicle surrounded by attractive or repulsive impurities.

4. Single vesicle

We start by recalling some basic backgrounds dealt with the equilibrium shape of (spherical) vesicles, which may studied using Differential Geometry techniques.

The vesicle is essentially formed by two adjacent monolayers (inner and outer) that are formed by amphiphile lipid molecules. These permanently diffuse with the molecules of the surrounded aqueous medium. Such a diffusion then provokes thermal fluctuations (undulations) of the membrane. This means that the latter experiences fluctuations around an equilibrium plane.

Consider a biomembrane of arbitrary topology. A point of this membrane (surface) can be described by two local coordinates (u1, u2). At each point of the surface, there exists two particular curvatures (minimal and maximal), called

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principal curvatures, denoted C1 = 1/R1 and C2 = 1/R2. The quantities R1 and R2 are the principal curvature radii. With the help of the principal curvatures, one constructs two invariants that are the mean-curvature

1

C =

2 (C1 + C2) , (46)

and the Gauss curvature

R

R0 = 1 #177; 8ky2 ö + O (ö2) , (56)

K = C1C2. (47)

The principal curvatures C1 and C2 are nothing else but the eigenvalues of the curvature tensor [8].

To comprehend the geometrical and physical properties of the biomembranes, one needs a good model. The widely accepted one is the fluid mosaic model proposed by Singer and Nicolson in 1972 [9]. This model consists to regard the cell membrane as a lipid bilayer, where the lipid molecules can move freely in the membrane surface like a fluid, while the proteins and other amphiphile molecules (cholesterol, sugar molecules, ...) are simply embedded in the lipid bilayer. We note that the elasticity of cell membranes crucially depends on the bilayers in this model. The elastic properties of bilayer biomembranes were first studied, in 1973, by Helfrich [7]. The author recognized that the lipid bilayer could be regarded as smectic-A liquid crystals at room temperature, and proposed the following curvature free energy (without impurities)

F = 2 f (2C)2 dA + êG f KdA + f ãdA + p f dV. (48)

where dA denotes the area element, and V is the volume enclosed within the lipid bilayer. In the above definition, ê accounts for the bending rigidity constant, êG for the Gaussian curvature, ã for the surface tension, and p for the pressure difference between the outer and inner sides of the vesicle. The spontaneous curvature is ignored. The first-order variation gives the shape equation of lipid vesicles [10]

p - C + C (C2 - K) + ê?2 (2C) = 0, (49)

with the surface Laplace-Bertolami operator

1

?2 =

vg

? ~vggij ?~, (50)

?ui ?uj

where gij is the metric tensor on the surface and g = det (gij). For open or tension-line vesicles, local differential equation

(49) must be supplemented by additional boundary conditions we do not write [11]. The above equation have known three v

analytic solutions corresponding to sphere [10], 2-torus [12-15] and biconcave disk [16].

For spherical vesicles, the solution to the above curvature equation is exact, and we find that the equilibrium radius is

R0 = . (51)
p

Now, assume that the vesicle is trapped in a troubled aqueous medium. Usually, to take into account the presence of impurities, a low-order coupling between their volume fraction, ö, and the mean-curvature C is added to the above free energy F, that is

fF ? F #177; kBT öCdA. (52)

The positive sign is for attractive impurities and the negative sign for repulsive ones. The new free energy is then

F = 2 f(2C #177; 2C0)2 dA + êGfKdA +fãIdA + pfdV (53)

with the notation

ö

C0 = kBT 4ê,

ÿ = ã - C20. (54)

Then, the impurities generate an extra spontaneous curvature. This means that these give arise to an asymmetry of the vesicle when its membrane is crossed. In addition, these impurities additively renormalize the interfacial tension coefficient. Minimizing this new curvature free energy yields

p - 2ÿC + ê (2C #177; C0) (2C2 F C0C - 2K) + ê?2 (2C) = 0. (55)

For a spherical vesicle, the mean curvature is a constant, and we have K = C2. In this case, the mean-curvature C is a root of a polynomial of degree 2. This means that we have an exact solution we do not write. In particular, for very small volume fractions (ö « 1), we find that the vesicle equilibrium radius writes

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or

~~

~~ R - R0 ~

~ ~

R0

pkBT

^-' 8ã 2 ö. (57)

The signs (+) and (-) describe attractive and repulsive impurities, respectively. Here, R0 = 2ã/p denotes the equilibrium radius for a spherical vesicle free from impurities.

The above results call the following remarks.

Firstly, as it should be, the equilibrium radius of the vesicle increases with increasing volume fraction of impurities, when these are attractive. This means that the vesicle is swollen, but it radius remains close to the unperturbed one R0, as long as the volume fraction of impurities is very small. For repulsive impurities, however, the vesicle is collapsed.

Secondly, formula (57) makes sense only when the volume fraction ö is below some threshold ö* = 8ã2/kBTp. Since the latter must be small in comparison with unity, the vesicle bears interfacial tensions of coefficients that do not exceed some typical value ã* = .ABTp/8.

Finally, at fixed volume fraction ö < ö*, this formula may be used to estimate the experimental value of the ratio p2, by a simple measurement of the equilibrium radii R (with impurities) and R0 (without impurities).

The following paragraph will be devoted to the study of lamellar phases made of two parallel lipid bilayers.

5. Lamellar phases

The natural question is the extension of the study to the case when we have more than one membrane immersed in a aqueous media, which is impregnated by small random impurities.

In our analysis, we start from a lamellar phase composed of two parallel (neutral) fluid membranes free from impurities. The effects of these entities on physics will be discussed below. The cohesion between these bilayer membranes is ensured by long-ranged attractive van der Waals forces [17], which are balanced, at short membrane separation, by strong repulsion coming from hydration forces [18] and by steric shape fluctuations ones resulting from the membrane undulations [7].

For two parallel bilayer membranes separated by a finite distance l, the total interaction energy per unit area is

V (l) = VH (l) + VW (l) + VS (l) . (58)
The first part

VH (l) = AHe-l/ëH (59)
represents the hydration potential (per unit area) that acts at small separations of the order of 1 nm. The corresponding amplitude AH and potential-range ëH are about AH ^-' 0.2 J/m2 and ëH ^-' 0.3 nm. The second part

~ 1 ~

W VW (l) = - (60)

l2 - 2

(l + ä)2 + 1

12ð (l + 2ä)2

is the attractive van der Waals potential (per unit area) that originates from polarizabilities of lipid molecules and water molecules. Here, W accounts for the Hamaker constant that is in the range W ^-' 10-22 - 10-21 J, and ä for the bilayer thickness. The latter is of the order of ä ^-' 4 mm. The last part is the steric shape fluctuations potential (per unit area) [7]

Vs (l) = cH

(kBT)2

, (61)
with kB the Boltzmann's constant, T the absolute temperature, and ê the common bending rigidity constant of the two membranes. But in the case of two bilayers of different bending rigidity constants ê1 and ê2, we have ê = ê1ê2/ (ê1 + ê2). There, the coefficient cH is a known numerical coefficient [7].

We note that the lamellar phase remains stable at the minimum of the potential, provided that the potential depth is comparable to the thermal energy kBT. This depends, in particular, on the value of amplitude W of the direct van der Waals energy. The Hamaker constant W may be varied changing the polarizability of the aqueous medium.

In a pioneered theoretical paper, Lipowsky and Leibler [19] have shown that there exists a certain threshold Wc beyond which the van der Waals attractive interactions are sufficient to bind the membranes together, while below this characteristic amplitude, the membrane undulations dominate the attractive forces, and then, the membranes separate completely. According to the authors, Wc is in the interval Wc ^-' (6.3 - 0.61) x 10-21 J when the bending rigidity constant is in the range ê ^-' (1 - 20) x 10-19 J. We note that the typical value Wc corresponds to some temperature, Tc, called unbinding critical temperature [19,20]. In particular, it was found [19] that, when the critical amplitude is approached from above, the mean-separation between the two membranes, (l)0, diverges according to

(l)0=î0?~ (Tc -T)-ø, T?Tc-, (62)
with ø a critical exponent whose value is [19]: ø ^-' 1.00 #177; 0.03. The latter was computed using field-theoretical Renormalization-Group.

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Now, assume that the lamellar phase is trapped in a troubled aqueous medium. As first implication, the impurities drastically modify the unbinding transition phenomenon, in particular, the critical temperature. For simplicity, suppose that the two adjacent fluid membranes are physically identical. Then, we have to consider two distinct physical situations: The impurities attract or push the two membranes. As we have shown above, for attractive impurities, the membrane roughness î? is important, and then, the steric shape fluctuation energy dominates. Therefore, we expect that the unbinding transition occurs at a low critical temperature Tc* we will determine below. For repulsive impurities, however, we have an opposite tendency, that is the unbinding transition takes place at a high temperature greater than Tc (absence of impurities). This can be explained by the fact that the membrane roughness is less important, and then, the direct van der Waals energy dominates. In any case, the mean-separation hli scales as

hli = î? -- (Tc* - T) , T ? Tc- . (63)

The new unbinding critical temperature Tc* can be estimated as follows. Using formulae (29) and (33), we show that, at first order in the impurities coupling w,

î? ' 1

+

w

+ (9

4

w + (9 4

(w2) , (w2) ,

(attractive impurities) , (repulsive impurities) .

(64)

(65)

î0?

î?' 1

-

î0?

Combing Eqs. (62) to (65), we find that the difference between the two critical temperatures Tc and Tc* (without and with impurities) is as follows

Tc - Tc* -- w + (9 (w2) , (attractive impurities) , (66)

Tc - Tc* -- -w + (9 (w2) , (repulsive impurities) . (67)

The prefactors in the above behaviors remain unknown. The temperature shift is then proportional to the volume fraction of impurities and their interaction strength through the coupling w. Then, we are in a situation similar to finite size scaling. For charged membranes forming the lamellar phase, it was found [19] that the mean-separation between two adjacent bilayers scales as [19]

hli0 = î0? -- (÷ - ÷c)-ø , (68)

in the vicinity of ÷c, with ÷ the ionic concentration of the aqueous medium and ÷c its critical value. For instance, for DPPC in CaCl2 solutions, ÷c is in the interval [21]: ÷c ' 84-10 mM. In the presence of impurities, we state that the mean-separation behaves as

hli = î? -- (÷ - ÷* )-ø , (69)

c

with the same exponent ø. In this case, we have

÷*c - ÷c -- w + (9 (w2) , (attractive impurities) , (70)

÷*c - ÷c -- -w + (9 (w2) , (repulsive impurities) . (71)

We note that the same comments may by done in this case. 6. Conclusions

In this paper, we presented a large scope about the effects of impurities on the statistical properties of fluid membranes. In fact, these drastically affect the living systems behavior. As an example, we can quote a very recent experimental study [22], where the authors have undertaken a series of comparative experiments, in order to explore the effect of impurities in the form of proteins and lipids on the crystallization of membrane proteins in vapor diffusion.

For the present study, the impurities were assumed to be attractive or repulsive. Using the replica trick combined with a variational method, we have computed the membrane mean-roughness, as a function of the parameters associated with the pure membrane and some parameter that is proportional to the volume fraction of impurities and their interaction strength. The main conclusion is that, attractive impurities increase the shape fluctuations due to the membrane undulations, but repulsive ones tend to suppress these fluctuations.

Also, we have computed the equilibrium diameter of (spherical) vesicles surrounded by small random particles solving the curvature equation.

Thereafter, we extended discussion to lamellar phase formed by two parallel fluid membranes that are a finite distance apart. This lamellar phase may undergo an unbinding transition. We have shown that, attractive impurities increase the unbinding critical temperature, while repulsive ones tend to decrease this temperature.

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We point out that, the incorporation of a small amount of impurities in an aqueous medium may be a mechanism to suppress or to produce an unbinding transition (even the temperature and polarizability of the aqueous medium are fixed) within lamellar phases composed of fluid membranes.

Finally, the present study may be extended to bilayer membranes of arbitrary topology. The essential conclusion is that, attractive impurities tend to swell the membrane, while in the presence of repulsive ones, this membrane is collapsed. Also, the used method can be applied to multilayers constituted by several parallel lamellar phases.

Acknowledgements

We are much indebted to Professors T. Bickel, J.-F. Joanny and C. Marques for helpful discussions, during the «First International Workshop On Soft-Condensed Matter Physics and Biological Systems», 14-17 November 2006, Marrakech, Morocco. One of us (M.B.) would like to thank Professor C. Misbah for fruitful correspondences, and the Laboratoire de Spectroscopie Physique (Joseph Fourier University of Grenoble) for their kind hospitality during his regular visits.

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Article N°4

Conformation d'un polymère confiné

dans des domaines délimités par des

biomembranes

Dans cette quatrième contribution originale, nous étudions la conformation d'un polymère isolé, qui est confiné entre deux membranes lipidiques parallèles ou dans une vésicule tubulaire.

Pour rester plus général, nous supposons que le polymère est de topologie arbitraire, qu'on appelle D-manifold, où D est la dimension spectrale (par exemple,

D =1, pour les polymères linéaires, et D =4?3, pour les polymères branchés). En fait, D est le nombre de coordonnées locales permettant de caractériser géométriquement le polymère

55

 

African Journal Of Mathematical Physics Volume 10(2011)55-64

Statistics of a single D-manifold restricted to two parallel
biomembranes or a tubular vesicle

M. Benhamou* , K. Elhasnaoui, H. Kaidi, M. Chahid

Laboratoire de Physique des Polymères et Phénomènes Critiques
Facultédes Sciences Ben M'sik, P.O. Box 7955, Casablanca, Morocco
*
benhamou.mabrouk@gmail.com

abstract

The purpose is an extensive conformational study of a single polymer immersed in an aqueous medium (good solvent) delimitated by bilayer membranes. To be more general, we assume that the polymer is of arbitrary topology we term D-polymeric fractal or D-manifold, where D is the spectral dimension (for instance, D = 1, for linear polymers, and 4/3, for branched ones). The main quantity to consider is the parallel extension of the confined polymer. To make explicit calculations, we suppose that the polymer is restricted to a tubular vesicle or two parallel biomembranes. We first show that, for the first geometry, the polymer is confined only when the tubular vesicle is in equilibrium state. For the second geometry, the confinement is possible if only if the two parallel membranes are in their binding state, that is below the unbinding or adhesion temperature. In any case, the parallel gyration radius of the confined polymer is computed using an extended Flory-de Gennes theory. As result, this radius strongly depends on the polymer topology (through the spectral dimension D) and on the membranes sizes, which are the equilibrium diameter (function of bending modulus, pressure difference between inner and outer sides of the membrane, and interfacial tension coefficient), for the first geometry, and the mean-separation (function of temperature and interaction strength between the adjacent membranes), for the second one. Finally, we give the expression of the confinement free energy, as a function of the polymer size, and discuss the effects of external pressure or lateral tension on the radius expression for two confining parallel membranes.

Key words: D-Polymeric fractals, Biomembranes, Vesicles, Confinement.

I. INTRODUCTION

The polymer confinement finds many applications in various domains, such as biological functions, filtration, gel permeation chromatography, heterogeneous catalysis, and oil recuperation.

The physics of polymer confinement is a rich and exciting problem. Recently, much attention has been paid to the structure and dynamics of polymer chains confined to two surfaces, or inside cylindrical pores [1 - 7]. Thereafter, the study has been extended to more complex polymers, called D-polymeric fractals or D-manifolds [8] that are restricted to the same geometries. Here, D is the spectral dimension that measures the degree of the connectivity of monomers inside the polymer [9]. For instance, this intrinsic dimension is 1 for linear polymers and 4/3 for branched ones. The D-manifolds may be polymerized (or

 

?c a GNPHE publication 2011, ajmp@fsr.ac.ma

M. Benhamou et al. African Journal Of Mathematical Physics Volume 10(2011)55-64

56

crumpled) vesicles [10]. The polymer confinement between two surfaces and in cylinders with sinusoidal undulations was also investigated [11, 12].

The confining geometries may be soft-bodies, as bilayer biomembranes and surfactants, and spherical and tubular vesicles. A particular question has been addressed to polymer confinement in surfactant bilayers of a lyotropic lamellar phase [13], where the authors reported on small-angle X-ray scattering and free-fracture electron microscopy studies of a nonionic surfactant/water/polyelectrolyte system in the lamellar phase region. The fundamental remark is that, the polymer molecules cause both local deformation and softening of the bilayer.

In the same context, it was experimentally demonstrated [14] that the polymer confinement may induce a nematic transition of microemulsion droplets. More precisely, the authors showed that upon confinement, spherical droplets deform to prolate ellipsoid droplets. The origin of such a structural transition may be attributed to a loss of the conformational entropy of polymer chains due to the confinement.

In other experiments [15 - 17], a new phase has been observed adding an neutral hydrosoluble polymer (PVP) in the lyotropic lamellar phase (CPCI/hexanol/water). Also, one has studied the effect of a neutral water-soluble polymer on the lamellar phase of a zwitterionic surfactant system [18].

The polymer confinement is also relevant for living systems and governs many biological processes. As example, we can quote membrane nanotubes that play a major role in intercellular traffic, in particular for lipid and proteins exchange between various compartments in eukaryotic cells [19 - 22]. The traffic of macromolecules and vesicles in nanotubes is ensured by molecular motors [23]. Also, these are responsible for the extraction of nanotubes [24]. The formation of tubular membrane tethers or spicules [25 - 33] results from the action of localized forces that are perpendicular to the membrane. These forces may originate from the polymerization of fibers [34], as actin [35], tubulin [36], or sickle hemoglobin [37]. Inspired by biological processes, as macromolecules and vesicles transport, we aim at a conformational study of confined polymers in aqueous media delimitated by biomembranes. More precisely, the purpose is to see how these biomembranes can modify the conformational properties of the constrained polymer. To this end, we choose two geometries : a tubular vesicle (Geometry I), and two parallel biomembranes (Geometry II). To be more general, we consider polymers or arbitrary connectivity called D-polymeric fractals or D-manifolds [38]. Linear and branched polymers, and polymerized vesicles constitute typical examples. We note that this conformational study in necessary for the description of dynamic properties of polymers restricted to these geometries.

As we shall below, the polymer confinement is entirely controlled by the confining biomembranes state. Indeed, for Geometry I, the polymer may be confined only when the confining tubular vesicle is at equilibrium. For Geometry II, the confinement is possible if only if the two parallel membranes are in the binding state.

This paper is organized as follows. In Sec. II, we briefly recall the conformational study of unconfined D-polymeric fractals in good solvent. Sec. III deals with the conformational study of polymers confined inside a tubular vesicle. In Sec. IV, we extend the study to D-polymeric fractals confined to two parallel biomembranes. Some concluding remarks are drawn in the last section.

II. UNCONFINED POLYMERIC FRACTAL

Consider a single polymeric fractal of arbitrary topology (linear polymers, branched polymers, polymer networks, ...). We assume that the considered polymer is trapped in a good solvent. We denote by

RF aM1/dF (1)

its gyration (or Flory) radius, where dF is the Hausdorff fractal dimension, M is the molecular-weight (total mass) of the considered polymer, and a denotes the monomer size. The mass M is related to the linear dimension N by : M = ND, where D is the spectral dimension [9]. The latter is defined as the Hausdorff dimension corresponding to the maximal extension of the fractal.

Naturally, the Hausdorff dimension depends on the Euclidean dimensionality d, the spectral dimension D and the solvent quality. When the polymer is ideal (without excluded volume forces), its Hausdorff dimension, d0F, is a known simpler function of D [9]

d0 F = 2D

2 - D .

(2)

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For linear polymers (D = 1), d0F = 2 [2], for ideal branched ones (D = 4/3), d0F = 4 [9], and for crumpled membranes (D = 2), d0F = 8.

Because of the positivity of the Hausdorff dimension, the above expression makes sense only for D < 2. Indeed, this condition is fulfilled for any complex polymer with spectral dimension in the interval 1 = D < 2 [9].

A polymeric fractal in good solvent is swollen, because of the presence of the excluded volume forces. The polymer size increases with increasing total mass M according to the power law (1). The first implication of the polymer swelling is that, the actual Hausdorff dimension dF is quite different from the Gaussian one, defined in Eq. (2). However, there exists a special value of the Euclidean dimensionality called upper critical dimension duc [39,40], beyond which the polymeric fractal becomes ideal. This upper dimension is naturally a D-dependent function, which can be determined [39] using a criterion of Ginzburg type, usually encountered in critical phenomena [41,42]. According to Ref. [39], duc is given by

4D

duc =

2 - D . (3)

For instance, the upper critical dimension is 4 for linear polymers [2], and 8 for branched ones [39]. We emphasize that, in general, the Hausdorff fractal dimension dF cannot be exactly computed. Many techniques have been used to determine its approximate value, in particular, the Flory-de Gennes (FD) theory [2]. Using a generalized FD approach, it was found that the fractal dimension is given by [39]

dF = D d + 2

D + 2 , (4)

below the critical dimension, and it equals the Gaussian fractal dimension d0F described above. For dimension 3, we have

5D

dF (3) =

D + 2 . (5)

57

For instance, for linear polymers, dF (3) = 5/3, and dF (3) = 2, for branched ones (animals).

In the following paragraph, we shall focus our attention on the conformational study of a single polymeric fractal confined to a long tubular vesicle.

III. CONFINED POLYMERIC FRACTAL IN GEOMETRY I
A. Useful backgrounds

Before studying the conformation of a single polymeric fractal, we recall some basic backgrounds concerning the equilibrium shape of tubular vesicles. This can be done using Differential Geometry machineries.

The tubular vesicle is essentially formed by two adjacent leaflets (inner and outer) that are composed of amphiphile lipid molecules. These permanently diffuse with the molecules of the surrounded aqueous medium. Such a diffusion then provokes thermal fluctuations (undulations) of the membrane. This means that the latter experiences fluctuations around an equilibrium plane we are interested in.

Consider a biomembrane of arbitrary topology. A point of this membrane can be described by two local coordinates (u1, u2). From surfaces theory point of view, at each point, there exists two particular curvatures (minimal and maximal), called principal curvatures, denoted C1 = 1/R1 and C2 = 1/R2. The quantities R1 and R2 are the principal curvature radii. With the help of the principal curvatures, one constructs two invariants that are the mean-curvature

1

C = 2 (C1 + C2) ,

(6)

and the Gauss curvature

K = C1C2 . (7)

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58

We recall that C1 and C2 are nothing else but the eigenvalues of the curvature tensor [43].

To comprehend the geometrical and physical properties of the biomembranes, one needs a good model. The widely accepted one is the fluid mosaic model proposed by Singer and Nicholson in 1972 [44]. This model consists to regard the cell membrane as a lipid bilayer, where the lipid molecules can move freely in the membrane surface like a fluid, while the proteins and other amphiphile molecules (cholesterol, sugar molecules, ...) are simply embedded in the lipid bilayer. We note that the elasticity of cell membranes crucially depends on the bilayers in this model. The elastic properties of bilayer biomembranes were first studied, in 1973, by Helfrich [45]. The author recognized that the lipid bilayer could be regarded as smectic-A liquid crystals at room temperature, and proposed the following curvature free energy

? ? ? ?

?

F = (2C + 2C0)2 dA + ?G KdA + ?dA + p dV . (8)
2

where dA denotes the area element, and V is the volume enclosed within the lipid bilayer. In the above definition, ? accounts for the bending rigidity constant, C0 for the spontaneous curvature, ?G for the Gaussian curvature, ? for the surface tension, and p for the pressure difference between the outer and inner sides of the vesicles. The first order variation gives the shape equation of lipid vesicles [46]

p - 2?C + ? (2C + C0) (2C2 - C0C - 2K) + ??2 (2C) = 0 , (9)

with the surface Laplace-Bertlami operator

?2 = 1

vg

? (vggij ? ) , (10)

?ui ?uj

where gij is the metric tensor on the surface and g = det (gij). For open or tension-line vesicles, local differential equation (9) must be supplemented by additional boundary conditions we do not write [47]. The above equation have known three analytic solutions corresponding to sphere [46], v2-torus [48 - 51] and biconcave disk [52].

For cylindrical (or tubular) vesicles, one of the principal curvature is zero, and we have

1

C = - R , K = 0 , (11)

where R is the radius of the cylinder. If we ignore the boundary conditions (assumption valid for very long tubes), the uniform solution to equation (9) is

(4?)1/3

H = 2 , (12)

p

where H is the equilibrium diameter. We have neglected the surface tension and spontaneous curvature contributions, in order to have a simplified expression for the equilibrium diameter.

The above relation makes sense as long as the pressure difference is smaller than a critical value pc that scales as [53] : pc ? ?/R3. The latter is in the range 1 to 2 Pa. The meaning of the critical pressure is that, beyond pc, the vesicle is unstable. This implies that the equilibrium diameter must be greater than the critical one Hc = 2 (4?/pc)1/3.

In what follows, we shall use the idea that consists to regard the tubular vesicle as a rigid cylinder of effective diameter H that depends on the characteristics of the bilayer through the parameters ? and p.

B. Parallel extension to the cylinder-axis

Consider now a polymeric fractal of arbitrary topology confined inside a tubular vesicle of equilibrium diameter H. The host solvent is assumed to be a good solvent. The polymer is confined if only if its three-dimensional Flory radius RF3 is much larger than the diameter H, that is H << RF3. At fixed parameters ? and p, this condition implies that the polymer mass M must be greater than some typical value M* that scales as M* (?/p)5D/3(D+2). Now, if the parameter M and p are fixed, the polymer is

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(14)

59

confined is only if ? << ?* ^, pM3(D+2)/5D. This behavior clearly indicates that the confinement is more favorable when the tubular vesicle is of small bending rigidity constant. We note that the confinement condition depends on the nature of the polymeric fractal through its spectral dimension D. Also, the solvent quality is another factor that influences this confinement.

The confinement of polymers of arbitrary topology inside a rigid tube is largely investigated in Ref. [8]. In this paper, to achieve the conformational study of a confined polymer, we use a generalized FD theory based on the following free energy [8]

F

kBT =

R2

?

+ v R20

M2

(13)

R?H2

where R? denotes the polymer parallel extension to the tube-axis, and v is the excluded volume parameter.

There, R0 ^, aM1/d°, is the ideal radius and R?H2 represents the volume occupied by the fractal. Minimizing the above free energies with respect to R? yields the desired result

l 2/9

R? ^, aM(D+2)/3D (a-3? .

p

We have used relationship (12).

Let us comment about the obtained result.

Firstly, notice that, in any case, the parallel radius naturally depends on polymer and tubular vesicle

characteristics, through M and parameters (?, p), respectively.

Secondly, at fixed polymer mass M, the parallel extension is important for those tubular vesicles of small

bending modulus.

Finally, the above behavior is valid as long as the parallel extension R? remains below the maximal

extension of the polymer, that is we must have R? < aM1/D (maximal extension). This gives a minimal tube diameter

Hmin ^, aM(D-1)/2D . (15)

Therefore, the confinement of the polymeric fractal implies that the tube diameter is in the interval Hmin < H < RF3. For instance, for linear polymers, Hmin ^, a, and Hmin ^, aM1/8, for branched ones. The minimum pore size for linear polymers is then independent on the molecular-weight. This means that the linear polymers find their way even through a very small pore. It is not the case for branched polymers, for which the minimum pore size increases with the total mass. As pointed out in Ref. [8], it should be possible to construct a porous medium that may separate a mixture of branched and linear molecules on a basis of their connectivity. Indeed, one can choose an appropriate minimum pore size through which linear polymers can pass, whereas branched polymers cannot. Now, combining relations (12) and (15) yields a minimal value for the bending rigidity constant (at fixed pressure difference)

?min ^, a3pM3(D-1)/2D . (16)

Thus, a tubular membrane confines a polymeric fractal only if its bending modulus is in the interval ?min < ? < ?*, where the typical value ?* is that given above.

The following paragraph is devoted to the confinement of a polymer of arbitrary topology to two parallel fluctuating fluid membranes.

IV. CONFINED POLYMERIC FRACTAL IN GEOMETRY II
A. Basic backgrounds

Consider a lamellar phase formed by two parallel bilayer membranes. The cohesion between these lipid bilayers is provided by long-ranged van der Waals forces [54]. But these attractive interactions are balanced, at short membrane separation, by strong repulsion coming from hydration forces for uncharged bilayers [55]. In addition, for bilayers carrying electric charges, the attractive interaction is reduced by

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the presence of electrostatic forces [54, 56, 57].

For two parallel bilayer membranes that are a finite distance l apart, the total interaction energy (per unit area) is the following sum

V (l) = VH (l) + VE (l) + VW (l) . (17)

The first part represents the hydration energy. The hydration forces that act at small separation of the order of 1 nm, have been discovered for multilayers under external stress [55]. The adopted form for the hydration energy is an empirical exponential decay

VH (l) = AHe-l/?H . (18)

The typical values of amplitude AH and potential-range ?H are AH ? 0.2 J/m2 and ?H ? 0.3 nm. The electrostatic energy between two charged membranes also decays exponentially, that is

VE (l) = AEe-l/?E , (19)

provided that the separation l is greater than the Debye-H·uckel length. The potential amplitude and its range depend on ionic concentration in the aqueous solution, ?, and the surface charge density at membranes, ?0. More precisely, ?E and AE scale as : ?E ?-1/2 and AE ?2 0?-1/2. The last part is the attractive van der Waals energy that results from polarizabilities of lipid molecules and water molecules. This interaction energy has the standard form

VW (l) =

12? Ll2 (l + ?)2 + (l + 2?)2] (20)

The Hamaker constant is in the range W ? 10-22 -10-21 J. In the above expression, the bilayer thickness ? is of the order of ? ? 4 mm.

In principle, one must add a steric interaction energy that originates from membranes undulations. According to Helfrich [45], this energy (per unit area) is

2

Vs (l) = cH (k?l2) , (21)

with kB the Boltzmann's constant, T the absolute temperature, and ? the common bending rigidity constant of the two membranes. But, for two bilayers of different bending rigidity constants ?1 and ?2, we have ? = ?1?2/ (?1 + ?2). The precise value of coefficient cH remains an open debate. Indeed, Helfrich gave for this coefficient the value cH ? 0.23 [45], but computer simulations predict smaller prefactors, namely, cH ? 0.16 [58], cH ? 0.1 [59], cH ? 0.07 [60] and cH ? 0.08 [61]. Therefore, the steric interaction energy is significant only for those membranes of small bending modulus. Of course, this energy vanishes for rigid interfaces (? ? 8).

We note that the lamellar phase remains stable at the minimum of the potential, provided that the potential-depth is comparable to the thermal energy kBT. This depends, in particular, on the value of W-amplitude.

From a theoretical point of view, Lipowsky and Leibler [62] had predicted a phase transition that drives the system from a state where the membranes are bound to a state where they completely separated. Such a phase transition is first-order if the steric repulsive energy is taken into account. But, if this energy is ignored (for relatively rigid membranes), the transition is rather second-order. We restrict ourselves to second-order phase transitions, only. The authors have shown that there exists a certain threshold Wc beyond which the van der attractive interactions are sufficient to bind the membranes together, while below this characteristic amplitude, the membrane undulations dominate the attractive forces, and then, the membranes separate completely. In fact, the critical value Wc depends on the parameter of the problem, which are temperature T, and parameters AH, ?H, ? and ?. For room temperatures and AH ? 0.2 J/m2, ?H ? 0.3 nm, and ? ? 4 nm, one has Wc ? (6.3 - 0.61) × 10-21 J, when the bending rigidity constant is in the range ? ? (1 - 20) × 10-19 J. For instance, for egg lecithin, one has [63] ? ? (1 - 2) × 10-19 J, and the corresponding threshold Wc is in the interval Wc ? (6.3 - 4.1) × 10-21 J. We note that the typical value Wc corresponds to some temperature, Tc, called unbinding critical temperature [62, 64].

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61

Let us first consider uncharged membranes, and notice that the Hamaker constant may be varied changing the polarizability of the aqueous medium. It was found [62] that, when the critical amplitude is approached from above, the mean-separation between the two membranes diverges according to

H ,,, (Tc - T)-? ,,, (W - Wc)-? , (W ? Wc+ or T ? T- ) . (22)

c

Here, 0 is a critical exponent whose value is [62]

0 ,, 1.00 #177; 0.03 . (23)

Such an exponent was computed using field-theoretical Renormalization-Group.

From an experimental point of view, critical fluctuations in membranes were considered in some experiment [65], and in particular, the mean-separation was measured.

We have now all ingredients to study the conformation of a single polymeric fractal of arbitrary topology, which is confined to two parallel fluid membranes forming a lamellar phase.

B. Polymer parallel extension

First, we note that the polymer is confined only when its three-dimensional gyration radius RF3 ,,, aM(D+2)/5D is much greater than the mean-separation H (Tc - T)-?, that is H << RF3. This condition implies that the polymer confinement is possible only when temperature T is below some value T* = Tc - aM-(D+2)/5D?. This temperature is then smaller than the critical unbinding one Tc, and the shift Tc - T* essentially depends on the polymer mass M and its spectral dimension D.

The first implication of the polymer confinement is that, its behavior becomes two-dimensional. This means that the polymer can be regarded as a two-dimensional polymeric fractal formed by blobs (pancakes) of size H. To determine the parallel extension of the polymer, R?, as before, we start from a FD free energy

F= kBT

R2

? + v R2 0

M2

R2H , (24)

?

where v denotes the excluded volume parameter. There, R0 aM1/d0F is the ideal radius and R2?H

represents the volume occupied by the fractal. Minimization of the above free energy with respect to R? gives

R? aM(D+2)/4D (W - Wc)?/4 aM(D+2)/4D (Tc - T)?/4 , (T << T*) . (25)

We have used Eq. (22).

The above result calls the following remarks.

First, the expression of the polymer parallel extension combines two critical phenomena, one is related to the long-mass limit of the polymeric fractal and the other to the vicinity of the unbinding transition of the membranes.

Second, in this formula, naturally appears the fractal dimension (D + 2) /4D of a two-dimensional polymeric fractal.

Third, the parallel radius becomes more and more smaller as the unbinding transition is reached. In other word, this radius is important only when the two adjacent membranes are strongly bound. Finally, the parallel radius expression may be used to determine the unbinding critical exponent 0, in X-ray experiment, for instance.

V. CONCLUDING REMARKS

In this paper, we have two objectives, namely the conformational study of a polymeric fractal inside a tubular vesicle or between two parallel membranes forming an equilibrium lamellar phase. For the former, the length scale is the equilibrium diameter that depends on the characteristics of the membrane, which are the bending modulus and the pressure difference between inner and outer aqueous media. For

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62

the second geometry, the length scale is the mean-separation between the adjacent membranes.

The main quantity to consider was the parallel extension of the confined polymeric fractal. Such a quantity was computed within the framework of an extended Flory-de Gennes theory. Notice that the same result may be recovered using scaling argument or blob model [8].

Another physical quantity to consider is the confinement free energy, denoted ?F. It is the reduced free energy of the polymer, measured from the state with H = oo. Here, H is the tube diameter or the mean-separation. The confinement free energy must have the scaling form : ?F = kBT f (RF3/H), where the unknown scaling function f (x) has the following features : f (x) 0, for x << 1 and f (x) xm, for x >> 1. The exponent m can be obtained using the fact that ?F must be extensive as a function of the total mass M. This gives m = dF (3) = 5D/ (D + 2). Therefore, ?F = kBTM (H/a)-5D/(D+2),

with H (?/p)1/3, for tubular vesicles, and H (W - Wc)-?, for lamellar phases. Notice that ?F

may be measured by comparison of the two concentrations in the pore (tube or slab) and in the bulk solution. We have Cpore/Cbulk = ? exp (-?F/kBT), where ? is a certain coefficient depending on the ratio RF3/H.

We emphasize that for charged membranes forming the lamellar phase, it was demonstrated [62] that the mean-separation between two adjacent bilayers scales as : H (? - ?c)-?, as ? ? ?+c , where ? is the ionic concentration of the aqueous medium and ?c is its critical value. Of course, the latter depends on the nature of the lipid system. For instance, for DPPC in CaCl2 solutions, experimental measurements [66] showed that ?c is in the range ?c ' 84 - 10 mM. In this case, the parallel radius of the polymer

aM(D+2)/4D (x -- xo)~G/4.

scales as : R11

We said above that, for T > Tc, the shape fluctuations drive the membranes forming lamellar phase apart even in the presence of the direct attractive forces. In this case, the system recovers its bound state by a simple application of an external pressure or a lateral tension.

In the presence of an external pressure P, it was found [64] that the mean-separation H scales as : H ?L P-1/3 (?L being the membrane mean-roughness). Such a behavior agrees with MC data [67]. In this case, the parallel extension of the polymer obeys the scaling law : R11 aM(D+2)/4DP1/12. As it should be, this extension increases with increasing external pressure.

The role of a lateral tension is to suppress the bending undulations and the fluctuation-induced repulsion. In fact, the latter becomes short-ranged, and the long-ranged van der Waals attraction then dominates

[64]. For this case, it was found [64] that the mean-separation behaves as : H ?L Ó-1/2, where

Ó represents the lateral tension. Then, the resulting parallel extension is : R11 aM(D+2)/4DÓ1/8. As

expected, the parallel radius of the polymer increases as the lateral tension is augmented.

For tubular vesicles, we have assumed that they are tensionless. If it is not the case, and if the pressure difference between inner and outer aqueous media can be neglected, the equilibrium diameter is : H = 2 (2?/?)1/2, which is solution to Eq. (9). Here, ? is the interfacial tension coefficient. In this case, the

parallel extension of the polymer is : R11 ^' aM(D+2)/3D (a2?/?)1/3. Naturally, this extension increases with increasing interfacial tension coefficient. The minimal diameter corresponds to a typical value ?min ^' a-2?M(1-D)/D of ? (? is fixed). Therefore, the polymer is confined if only if ? < ?min.

Finally, further questions in relation with the subject are under consideration.

ACKNOWLEDGMENTS

We are much indebted to Professors T. Bickel, J.-F. Joanny and C. Marques for helpful discussions, during the »First International Workshop On Soft-Condensed Matter Physics and Biological Systems», 14-17 November 2006, Marrakech, Morocco. One of us (M.B.) would like to thank the Professor C. Misbah for fruitful correspondences, and the Laboratoire de Spectroscopie Physique (Joseph Fourier University of Grenoble) for their kinds of hospitalities during his regular visits.

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Dans cette cinquième contribution originale, nous présentons une vue large sur le phénomène de ségrégation entre les phospholipides et des chaînes de polymère greffées sur une membrane en bicouche.

En particulier, nous discutons l'influence de la qualité du solvant et la polydispersité des chaînes de polymère greffées sur le comportement de phase critique du mélange.

Nous rappelons que la qualité du solvant apparaît à travers l'expression générale de l'énergie libre du mélange, qui nous permettra la détermination du diagramme de phase relatif à l'agrégation des chaînes de polymère ancrées

Article N°5

Condensation des polymères greffés sur

une biomembrane

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An extended study of the phase separation between phospholipids and grafted polymers on a bilayer biomembrane

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IOP PUBLISHING PHYSICA SCRIPTA

Phys. Scr. 83 (2011) 065801 (6pp) doi:10.1088/0031-8949/83/06/065801

An extended study of the phase separation

between phospholipids and grafted

polymers on a bilayer biomembrane

M Benhamou, I Joudar, H Kaidi, K Elhasnaoui, H Ridouane and H Qamar

Laboratoire de Physique des Polymères et Phénomènes Critiques, Faculté des Sciences, Ben M'sik, PO Box 7955, Casablanca, Morocco

E-mail: benhamou.mabrouk@gmail.com

Received 4 April 2010

Accepted for publication 9 May 2011

Published 26 May 2011

Online at stacks.iop.org/PhysScr/83/065801

Abstract

We re-examine here the phase separation between phospholipids and adsorbed polymer chains on a fluid membrane with a change in some suitable parameter (temperature). Our purpose is to quantify the significant effects of the solvent quality and of the polydispersity of adsorbed loops formed by grafted polymer chains on the segregation phenomenon. To this end, we elaborate on a theoretical model that allows us to derive the expression for the mixing free energy. From this, we extract the phase diagram shape in the composition-temperature plane. Our main conclusion is that the polymer chain condensation is very sensitive to the solvent quality and to the polydispersity of loops of adsorbed chains.

PACS numbers: 87.16.Dg, 47.57.Ng, 64.60.F

1. Introduction

Biological membranes are of great importance to life, because they separate the cell from the outside environment and separate the compartments inside the cell in order to protect important processes and specific events.

Nowadays, it is largely recognized that biological membranes are present as a lipid bilayer composed of two adjacent leaflets [1, 2], which are formed by amphiphile molecules possessing hydrophilic polar-heads pointing outward and hydrophobic fatty acyl chains that form the core. The majority of lipid molecules are phospholipids. These have a polar-head group and two non-polar hydrocarbon tails, whose length is of the order of 5 nm.

0031-8949/11/065801+06$33.00 Printed in the UK & the USA 1 (c) 2011 The Royal Swedish Academy of Sciences

Also, the cell membranes incorporate another type of lipid, cholesterol [1, 2]. The cholesterol molecules have several functions in the membrane. For example, they give rigidity or stability to the cell membrane and prevent crystallization of hydrocarbons. The biomembranes also contain glycolipids (sugars), which are lipid molecules that microaggregate in the membrane, and may be protective and act as insulators. Certain kinds of molecules are bounded by sphingolipids such as cholera and tetanus toxins. Sphingolipids and cholesterol favor the aggregation of proteins in microdomains called rafts. In fact, these play the role of a platform for the attachment of proteins while the membranes are moved around the cell and also during signal transduction.

Proteins (long macromolecules) are another principal component of cell membranes. Transmembrane proteins are amphipathic and are formed by hydrophobic and hydrophilic regions having the same orientation as other lipid molecules. These proteins are also called integral proteins. Their function is to transport substances, such as ions and macromolecules, across the membrane. There exist other types of proteins that may be attached to the cytoplasm surface by fatty acyl chains or to the external cell surface by oligosaccharides. These are termed peripheral membrane proteins. They have many functions; in particular, they protect the membrane surface, regulate cell signaling and participate in many other important cellular events. In addition, some peripheral membrane proteins (those having basic residues) tend to bind electrostatically to negatively charged membranes, such as the inner leaflet of the plasma membrane.

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We note that the majority of macromolecules forming the bilayer are simply anchored on the membrane and form a soft branched polymer brush [3, 4].

The study of grafted polymers on soft interfaces was motivated by the fact that they have potential applications in biological materials, such as liposomes [5-8]. These soft materials were discovered by A Bangham. Currently, they are major tools in biology, biochemistry and medicine (as drugs transport agents). Liposomes are artificial vesicles of spherical shape that can be produced from natural nontoxic phospholipids and cholesterol. But the lipid bilayers have a short lifetime, because of the weak stability of the vesicles and their extermination by white blood cells. To have stable vesicles in time, one useful method consists of protecting them with a coat of flexible polymer chains (coat size of the order of 50 nm [1]), which prevents the adhesion of marker proteins [6, 7]. In fact, these polymer chains stabilize the liposomes, due to the excluded volume forces between monomers [8]. Liposomes can also be synthesized from A-B diblock-copolymers immersed in a selective solvent that prefers to be contacted by the polymer A. The hydrophobic B-polymer chains then aggregate and form a thin bilayer, while the hydrophilic polymer chains A float in the solvent. These copolymer-based liposomes have properties that are slightly different from those of the lipid ones [9] (high resistance, high rigidity and weak permeability to water). Depending on the choice of copolymers, these liposomes are resistant to detergents [10].

The grafting of polymers onto lipid membranes was considered in a very recent paper [11]. More precisely, the purpose was to investigate of the phase separation between phospholipids and anchored polymers. As assumptions, the aqueous medium was assumed to be a good solvent, and in addition, the polymer chains were anchored to the interface only by one extremity, a big amphiphile molecule. The latter is chemically different from the phospholipid molecules. In this paper, however, we assume that the polymer chains may be adsorbed on the membrane by many monomers that are directly attached to some polar-heads of the host lipid molecules (mobile anchors), and then organize in polydisperse loops. The surrounding liquid may be a good solvent or a theta solvent. As we shall see below, the loops' polydispersity and solvent quality drastically affect the phase behavior of the system. Under a change in a suitable parameter, such as temperature, the phospholipids and adsorbed polymer chains phase separate into macroscopic domains alternately rich in the two components. For the determination of the phase diagram shape, we elaborate on a theoretical model that takes into account both the loops' polydispersity and the solvent quality.

This paper is organized as follows. In section 2, we derive the expression for the mixing free energy of the phospholipid-anchor mixture. To investigate the phase diagram shape is the aim of section 3. Finally, some concluding remarks are given in section 4.

2. Mixing free energy

Polymers can adhere to biomembranes in several ways: (i) by lipid anchors; that is, the polymer is covalently

2

bound to the polar-head of a lipid molecule (for many proteins, the lipid anchors are glycosylphosphatidylinositol units) [12, 13]; (ii) by hydrophobic side-groups of the polymers which are integrated into the bilayer [14, 15]; (iii) by membrane spanning hydrophobic domains of the polymer (membrane-bound proteins, for example); and (iv) by a strong adsorption that drives the polymer from a desorbed state to an adsorbed one [16]. For a single polymer chain, the adsorption (on solid substrates) can be theoretically studied using a scaling argument [17], for instance. In addition to the polymerization degree of the polymer chain, N, and the excluded volume parameter, v, the study was based on an additional parameter, 8, which is the energy (per kBT unit) required to adsorb one monomer on the surface. For a strong adsorption, 8-1 defines the adsorbed-layer thickness. An adsorption transition takes place at some typical value 8* of 8 scaling as [17]: 8* ~ R-1 F ~ aN-VF (VF = 3/5), where RF is the Flory radius of the polymer chain. For dilute and semi-dilute polymer solutions, the adsorption phenomenon depends, in addition to the parameter 8, on the polymer concentration.

In this paper, we consider situation (iv), where each monomer has the same probability of being adsorbed on the membrane surface [18]1. More precisely, a given monomer is susceptible to becoming linked to a polar-head of a phospholipid molecule (anchor). As a result, the polymer chains form polydisperse loops (with eventually one or two tails floating in the aqueous medium). In fact, this assumption conforms to what was considered in [19]. The case where no loops are present (adsorption only by one extremity) was considered in [11]. Contrary to the adsorption on the solid surface, the anchored polymer chains are mobile on the host membrane and may undergo the aggregation transition that we are interested in. To be more general, the fluid membrane is assumed to be in contact with a good solvent or a theta solvent.

The purpose is to write a general expression for the mixing free energy. The latter will allow the determination of the phase diagram related to the aggregation of anchored polymer chains.

First, we start with the free energy (per unit area) of the polymer layer (for solid substrates), which is given by [20]

F0 ' kBT

Z N (

1 [b2S (n)]â + [-b2S0 (n)] ln

b2 1

~ l\

- S0 (n) dn.

S1

(1)

For the configuration study, Guiselin [21] considered that each loop can be viewed as two linear strands (two half-loop). Here, S(n) is the number of strands having more than n monomers per unit area, and b represents the monomer size. The number N denotes the length of the longest strand. Hereafter, we shall use the notation S1 = /a, which denotes the total number of grafted chains per unit area, with 8 being the volume fraction of anchors and a their area. If the mixture is assumed to be incompressible, then 1 - 8 is the volume fraction of the phospholipid molecules.

Let us come back to the free energy expression (1); note that the first term of the right-hand side represents the

1 The adsorption of an adequate polymer on a fluid membrane made of two phospholipids of different chemical nature may be a mechanism of phase separation between these two unlike components as was pointed out.

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contribution of the (two- or three-body) repulsive interactions between monomers belonging to the polymer layer. The second term is simply the entropy contribution describing all possible rearrangements of the grafted chains in the polymer layer. There, the exponent â depends on the solvent quality [20]. When the grafting is accomplished in a dilute solution with a good solvent or a theta solvent, the values of â are â = 11/6 (blob model) or â = 2, respectively.

For polydisperse polymer layers, the distribution S(n) is known in the literature [20]. This can be obtained by minimizing the above free energy with respect to this distribution.

Without presenting details, we simply sketch the general result that [20]

8

S(n) ~ an1/(â-1) . (2)

For usual solvents, we have

8

S(n) ~

an6/5

8

S(n) ~

(good solvents), (3)

(theta solvents). (4)

an

We shall rewrite the distribution S(n) as

8

S(n) = f (n), (5)

a

with f (n) ~ 1/n1/(â-1), for polydisperse polymer layers, and f (n) = 1 (for all n), for polymer brushes. Therefore, F0 can be approximated by

F0

= a
k
BT

-1u8â +ç(N)8, (6)

where the linear term in 8 describes the contribution of entropy to the free energy, where the coefficient ç(N) is as follows (see the appendix):

lç(N) = a-1 [â +ln(â - 1)] (1 - N1/(1-â)~

Explicitly, we have

æ(N) = 1 (polymer brushes), (11)

æ(N) ~ Nâ/(1-â) (polydisperse systems). (12)

Note that æ(N) < 1, since, in all cases, â > 1. Therefore, the polydispersity of loops decreases the repulsive interaction energy.

Now, we have all the ingredients for the determination of the expression for the mixing free energy. To this end, we imagine that the interface is present as a two-dimensional (2D) Flory-Huggins lattice [17, 22], where each site is occupied by an anchor or by a phospholipid molecule. Hence, we can regard the volume fraction of anchors 8 as the probability that a given site is occupied by an anchor. Therefore, 1 - 8 is the occupation probability of phospholipids.

Before the determination of the desired mixing free energy (per site), we note that the latter is the sum of three contributions, which are the mixing entropy (per site), the volume free energy (per site) and the interaction energy (per site) coming from the membrane undulations. Actually, the induced attractive forces due to the membrane undulations are responsible for the condensation of anchors. These forces balance the repulsive ones between monomers along the connected polymer chains. We then write

F

kBT = 8ln8+(1-8)ln(1-8)+÷8(1-8) +u8â +ç(N) 8. (13)

We note that, for polymer chains anchored by one extremity, a big amphiphile molecule (the polymer brush case), the first contribution of entropy, 8 ln 8, should be divided by some factor q, which represents the ratio of the anchor area to the area of polar-heads of the host phospholipids. In the present case, we have q = 1. In equality (11), ÷ accounts for the Flory interaction parameter

+ N1/(1-â) ln N }. (7)

â -1 JJJ

÷ = ÷0

(14)

1 D
A
2 C -kBT ,

In the asymptotic limit N ? 8, this coefficient goes to

ç(N) ? a-1 [â +ln(â - 1)], (8)
provided that â > 1 (note that â = 11/6, for good solvents, and â = 2, for theta ones). This asymptotic limit is always positive definite and inversely proportional to the polar-head area a. In fact, the positive sign of the coefficient ç(N) agrees with the entropy loss due to the polymer chains grafting. As we shall see below, this linear contribution does not change the phase diagram in the composition-critical parameter plane. Here, the coupling constant u is as follows:

u

(9)

with

æ(N) =

=(b2 1f-1 a) Næ(N),

1N

N J1[ f (n)]â dn. (10)

3

where the positive coefficients C and D are such that (in dimension 2) [23]

D = -ð f°°

rU(r) dr, C = ð2 ó2 (covolume). (15)

Here, U(r) is the pair potential induced by the membrane undulations ([11]; [24] and references therein)

cr

i

U(r) =

8, r < ó,

-AH(

ól4 (16)
/ , r > ó, r

where ó is the hard disc diameter, which is proportional to the square root of the anchor area a. There, the potential amplitude AH plays the role of the Hamaker constant. It was found that the latter decays with the bending rigidity constant according to ([11]; [24] and reference therein)

AH ~ ê-2. (17)

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But this amplitude is also sensitive to temperature. We remark that the above mixing free energy is not symmetric under the change 8 ? 1-8.

Some straightforward algebra gives the following expression for the attraction parameter D:

ð

2ó2 ~

D = AH

ê-2

ó2 . (18)

Therefore, those membranes with a small bending modulus induce significant attraction between anchors.

In formula (12), ÷0 > 0 is the Flory interaction parameter describing the chemical segregation between amphiphile molecules that are phospholipids and anchors. This segregation parameter is usually written as

ã0

÷0 = á0 + T , (19)

where the coefficients á0 and ã0 depend on the chemical nature of the various species. Also, the total interaction parameter ÷ can be written as

ã

÷ = á + T , (20)

with the new coefficients

C D

á = á0 A2, ã =ã0+ kB A2 . (21)

These coefficients then depend on the chemical nature of the unlike components and on the membrane's characteristics through its bending modulus ê.

If we admit that the coupling constant u has a slight dependence on temperature, we will draw the phase diagram in the plane of variables (8, ÷). Indeed, all of the temperature dependence is contained in the Flory interaction parameter ÷. interactions widen the compatibility domain, and then, the separation transition appears at low temperature.

Now, to see the influence of the solvent quality, we rewrite the interaction parameter u as u = u0æ(N) ~ u0Nâ/(1-â) < u0, where u0 is the interaction parameter relative to a monodisperse system. Thus, the polydispersity of loops has a tendency to reduce the compatibility domain in comparison with the monodisperse case.

The critical volume fraction, 8c, can be obtained by minimizing the critical parameter ÷(8) with respect to the 8-variable. We then obtain

1 1

(1 - 8c)2 82 c

+â(â - 1) (â - 2) u8â-3

c = 0. (23)

For good solvents (â = 11/6), we have

1

(1 - 8c)2

1

216u8-7/6

55 c = 0. (24)
82 c

Therefore, the critical volume fraction is the abscissa of the intersection point of the curve of the equation (2x - 1)/ x5/6(1 - x)2 and the horizontal straight line of the equation y = (55/216)u. Note that this critical volume fraction is unique, and in addition, it must be greater than the value 1/2 (for mathematical compatibility). The coordinates of the critical point are (8c, ÷c), where 8c solves the above equation and ÷c = ÷(8c). The latter can be determined by combining equations (19) and (21). For theta solvents (â = 2), the coordinates of the critical point are exact,

8c = 12, ÷c = 2+u, (25)
where the interaction parameter u scales as u =

b2 N-1. (26)

a

3. Phase diagram

With the help of the above mixing free energy, we can determine the shape of the phase diagram in the (8, ÷)-plane that is associated with the aggregation process that drives the anchors from a dispersed phase (gas) to a dense one (liquid). We focus only on the spinodal curve along which the thermal compressibility diverges. The spinodal curve equation can be obtained by equating to zero the second derivative of the mixing free energy with respect to the anchor volume fraction 8; that is, ?2F/?82 = 0. Then, we obtain the following expression for the critical Flory interaction parameter:

÷(8) = 2 (8(11 8) +â(â - 1) u8â-2 I. (22)

Above this critical interaction parameter appear two phases: one is homogeneous and the other is separated. Of course, the linear term in 8 appearing in equality (11) does not contribute to the critical parameter expression.

We remark that, in usual solvents, this critical interaction parameter is increased due to the presence of (two-or three-body) repulsive interactions between monomers belonging to the polymer layer. This means that these

The above relation clearly shows that the polymer chains' condensation rapidly takes place only when the characteristic mass N is high enough. The same tendency is also seen in the case of good solvents.

4

It is straightforward to show that the critical fraction and the critical parameter are shifted to lower values in the case of polydisperse systems, whatever be the quality of the surrounding solvent.

In figure 1, we present the spinodal curve for monodisperse (with no loops) and polydisperse (with loops) systems, with a fixed parameter N. We have chosen the good solvents situation. For theta solvents, the same tendency is seen.

We present in figure 2 the spinodal curve for a polydisperse system (with loops), at various values of the parameter N. As expected the critical parameter is shifted to higher values when we augmented the typical polymerization degree.

Finally, we compare, in figure 3, the spinodal curves for a polydisperse system (with loops) for the case of theta solvents and those for the case of good solvents, at fixed parameters b and N. All the curves in the figure reflect our discussions above.

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÷

80

60

40

20

0

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0

÷

20

16

12

8

4

0

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0

Ö

Figure 1. Spinodal curves (in a good solvent) for monodisperse (dashed line) and polydisperse (solid line) systems, when N = 100, with the parameter b2 = 0.5a.

÷

20

16

12

8

4

0

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0

Ö

Figure 2. Spinodal curves for a polydisperse system, when N = 50 (solid line), 100 (dashed line) and 150 (dotted line), with the parameter b2 = 0.5a . We assumed that the surrounding liquid is a good solvent. For theta solvents, the tendency is the same.

4. Discussion and conclusions

This paper is devoted to the thermodynamic study of the aggregation of the polymer chains adsorbed on a soft surface. Such an aggregation is caused by competition between the chemical segregation between phospholipids and grafted polymer chains, their volumic interactions and the membrane undulations. More precisely, we addressed the question of how these polymer chains can be driven from a dispersed phase (gas) to a dense one (liquid), under a change in a suitable parameter, e.g. the absolute temperature.

To be more general, we achieved the study in a unified way; that is, we have considered more realistic physical situations: the solvent quality (good or theta solvents) and the polydispersity of the adsorbed loops formed by the grafted

Ö

5

Figure 3. Superposition of spinodal curves for a polydisperse system for the case of theta solvents (solid line) on those for the case of good solvents (dashed line). For these curves, we chose N = 100 and b2 = 0.5a.

polymer chains. The latter were taken into account through the well-known form of the chains' length distribution.

In doing so, we first computed the expression for the mixing free energy by adopting the Flory-Huggins lattice image usually encountered in polymer physics [17, 22]. Such an expression shows that there is competition between four contributions: entropy, chemical mismatch between unlike species, interaction energy induced by the membrane undulations and the interaction energy between monomers belonging to the grafted layer. Such a competition governs the phases succession.

We emphasize that the present work and a previous work [11] differ from another previous work that was concerned with the same problem, but in which the substrate was assumed to be a rigid surface [3]. Therefore, the membrane undulations were neglected. As we have seen, these undulations increase the segregation parameter ÷ by an additive term, ÷m, scaling as ê-2. This means that the phase separation is accentuated due to the presence of thermal fluctuations. Compared with the previous work [11], which was concerned with soft brushes with monodisperse end-grafted polymers, the present work is more general, since it takes into account both the polydispersity of loops forming the adsorbed polymer chains and the solvent quality. Thus, the present study was achieved in a unified way. As we have seen, these details drastically affect the phase diagram architecture.

Now, let us discuss further the influence of solvent quality on the critical phase behavior. We recall that the solvent quality appears in the free energy (11) through the repulsion parameter u, defined in equation (7). We find, in the N ? 8 limit, that ug ~ N1/5uè, where the subscripts g and è stand for good and theta solvents, respectively. This implies that the good solvent plays the role of a stabilizer regarding the phase separation.

Finally, this work must be considered as a natural extension of a study reported previously [11], which was concerned with monodisperse end-grafted polymer chains

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trapped in a good solvent. Therefore, the present work presents a wide perspective on the phenomenon of segregation between the host phospholipids and grafted polymer chains on bilayer membranes.

Acknowledgments

We are indebted to Professors T Bickel, J-F Joanny and C Marques for helpful discussions during the First International Workshop on Soft-Condensed Matter Physics and Biological Systems (14-17 November 2006, Marrakech, Morocco). MB thanks Professor C Misbah for fruitful correspondence and the Laboratoire de Spectroscopie Physique (Joseph Fourier University of Grenoble) for their kind hospitality during his visit. We are grateful to the referee for critical remarks and useful suggestions that helped us to improve the scientific content of this paper.

Appendix

The aim is to determine the coefficient ç(N) appearing in formula (6). We start with the entropy contribution to the free energy

Fentropic
kBT

Z N

1 (~-b2S0(n)~ ln
' b2 1

~ ~~

- S0(n)

S1

dn, (A.1)

where the loop-size distribution is defined in equation (2). Then, the above expression can be rewritten as

= ç(N) 8, (A.2)

Fentropic kBT

with

Z N ( 1 ])

ç(N) = a-1 1 nâ/(1-â) ln â - 1nâ/(1-â) dn.
â - 1 1

(A.3)

Straightforward algebra gives

{ç(N) = a-1 [â +ln(â - 1)] (1 - N1/(1-â)~

~

â

+ â - 1 N1/(1-â) ln N. (A.4)

This concludes the determination of the coefficient ç(N).

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