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De la nécessité de la renaissance de la RDC face à  l'impératif de la recomposition stratégique africaine et globale post-blocs

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par Rossy MUKENDI TSHIMANGA
Université pédagogique nationale (RDC) - Licence en relations internationales 2008
  

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DEUXIEME CHAPITRE :

LES AXES MAJEURS DU PROCESSUS DE RENAISSANCE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.

La renaissance dont question dans ce chapitre se veut absolument aux antipodes de celle que les Etats-Unis ont fait miroiter au continent africain dans la dernière décennie du XXème siècle. Au sens américain, la renaissance ne traduisait au fond qu'une simple reconsidération par la super puissance mondiale de ses rapports avec l'Afrique. C'est dire que ce continent cessait d'être une chasse gardée pour devenir un terrain nivelé sur lequel les Etats-Unis allaient intervenir directement pour défendre ses intérêts.

La renaissance ici qui est synonyme de reconstruction ou de refondation nationale, s'entend d'une démarche visant à repenser l'Etat, à rationaliser son existence présente en le dotant des moyens suffisants et indispensables dans l'exercice de son indépendance et de sa souveraineté ainsi que dans l'exercice de sa responsabilité locale, régionale et globale. Car, comme l'écrit robert Bosc : « un Etat qui n'a pas des consistances propres ne peut jouer ni de la puissance, ni de la communication, il n'existe pas, s'effondre du dedans »36(*).

L'ambition de renaissance doit également être perçue comme étant une réponse de la nation congolaise à l'endroit de certains fondamentalistes occidentaux qui pensent que l'Etat en Afrique devrait disparaître car artificiel37(*). Cette approche négationniste ne débouche sur rien de concret et semble même subversive d'autant plus qu'elle tend à légitimer la refonte de la territorialité des Etats africains avec le risque de conduire à un désordre généralisé sur le continent alimentant de ce fait l'insécurité et l'instabilité mondiales qu'on a du mal à juguler depuis la fin de la guerre froide. L'Occident chercherait en outre de sortir l'Afrique des relations internationales contemporaines en ressuscitant les empires et royaumes précoloniaux ; ce qui visiblement consacrerait l'échec du devoir civilisateur dont il s'est toujours targué.

Cet anti africanisme est de tout point de vue désuet. La différence entre les Etats sur la scène internationale, faisons nous le devoir de rappeler, ne repose pas tant sur la nature mais plutôt sur le degré. Les Etats en Occident sont naturellement l'égal des Etats africains ; ils sont censés disposer des mêmes éléments constitutifs, remplir les mêmes missions et poursuivre des finalités identiques. Seul le degré ou la puissance permet d'établir une hiérarchisation entre les Etats puissants, moyens et faibles.

En effet, l'empuissancement de l'Etat qui constitue le produit final de ce projet de renaissance suppose la prise en compte d'un certain nombre des facteurs ou variables, c'est à dire des domaines prioritaires sur lesquels il faudrait centrer l'action publique pour garantir un achèvement complet et utilitaire du processus en cours.

Section 1 : Examen des facteurs déterminants

Nous examinons ici une série de variables qui doivent en principe sous-tendre le processus de renaissance ou de refondation du Congo. Bien aiguisées, celles-ci permettront de corriger les insuffisances structurelles de l'Etat, de garantir son autonomie et de renforcer ou d'affermir ses capacités d'action à l'intérieur comme à l'extérieur. Il s'agit entre autres du facteur politique, du facteur administratif et judiciaire, du facteur économique, de la diplomatie ainsi que du secteur de la sécurité.

1.1. Le facteur politique : nécessité de consolider la démocratie

La politique est au coeur de tout système d'organisation sociale. Elle est l'intelligence organisationnelle pour aboutir à la réalisation du destin national. « Tout est politique », disait Hegel dans ses analyses philosophiques de la société38(*). C'est la politique qui planifie le développement à l'intérieur et décide de la paix ou de la guerre dans les rapports entre les nations. C'est également par elle que sont redistribuées les richesses d'un pays. C'est en elle que l'Etat trouve finalement d'existence réelle. Bref tout changement social véritable relève irrévocablement de la volonté politique.

Partant de cette thèse, nous pouvons affirmer comme william Zartman que l'effondrement de l'Etat est à la fois une cause et un effet politique qui ont leurs implications économiques et sociales39(*). Son inversion complète ne devrait également que dépendre d'elle (la politique) mais à condition que la substance du pouvoir ne demeure la même car, en toute évidence, seule une bonne politique permettrait de corriger les effets néfastes des mauvaises politiques antérieures. Ce qui pose naturellement la question de la nature du système politique en RD Congo.

L'expérience de ce pays atteste suffisamment que l'informalisation de l'Etat résulte des pratiques nuisibles, anti républicaines des pouvoirs autoritaires qui se sont succédés depuis juin 1960, ceci du fait qu'au bout de compte, la tyrannie détruit elle-même l'Etat impitoyable qu'il a été créé40(*). D'où la nécessité pour le Congo renaissant de se muer en véritable société démocratique, synonyme de dépérissement de l'héroïsme traditionnel des dirigeants, de prise en compte des critères objectifs dans la gouvernance de l'Etat mais surtout de responsabilisation du peuple dans la conduite de son destin. C'est pour ainsi dire que la renaissance du Congo ne peut être ni plus ni moins que la rançon de la stabilité politique ancrée dans les valeurs de la démocratie moderne.

1.1.1. La démocratie dans le processus de renaissance de la RDC

La démocratie est une façon d'exister d'une communauté et de se gouverner par un renforcement de sa cohésion et de mobilisation des énergies dans la réalisation du bonheur collectif ainsi que dans l'action face aux contraintes et sollicitations de l'environnement extérieur.

La démocratie diffère du totalitarisme non pas par ses méthodes du pouvoir mais par son fonctionnement et sa finalité. Edouard Balladur considère à ce sujet que, si le principe de la politique, la conquête du pouvoir demeure identique à ce qu'il fut toujours, son but affiché est différent. A notre époque, ajoute-t-il, le pouvoir ne peut plus prétendre être à lui-même sa seule fin, au service d'un intérêt égoïste. Le peuple qui en est le maître ultime, entend qu'il soit exercé pour son bien être, la sauvegarde de son avenir, pas uniquement pour satisfaire les instincts de domination de qui le détient41(*).

Ainsi, les élections référendaires et politiques organisés en RD Congo et qui ont conduit à l'installation des institutions de la troisième république, constituent les prémices d'une démocratisation qui, de par sa fragilité, nécessiterait un renchérissement, une consolidation pour éviter de tomber dans des formes dévoyées ou approximatives de celle dont le pays a besoin pour assurer sa renaissance.

Cependant, outre sa version institutionnelle, la démocratie en tant que système d'organisation politique est porteuse d'un certain nombre des valeurs aux quelles il faudrait désormais se conformer.

* 36 Bosc.R, Le tiers monde dans la politique internationale, Aubier Montaigne, Paris, 1968, pp114

* 37 François Soudan, « Kadhafi et l'Afrique : le retour du parrain, in jeune Afrique n°2478, du 08 mai au 11 juin 2008

* 38 Bénoit F-P, Les idéologies politiques modernes, PUF, Paris, 1975, p184

* 39 Zartman .W, L'effondrement de l'Etat, Nouveaux Horizons, Paris, 1997, p8

* 40 Idem, p8

* 41 Balladur. E, Machiavel en démocratie, mécanique du pouvoir, Fayard, Paris, 2006, p11.

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