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L'état de droit et l'histoire constitutionnelle de la RDC

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par Karim KAPITENE
Université catholique du Graben Butembo RDC - Graduat 2010
  

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DE LULUABOURG ET LA CONSTITUTION

REVOLUTIONNAIRE

Pour mieux assurer la démocratie en RDC après l'indépendance et pour ne pas y créer un vide juridique, le Parlement belge préparera et va octroyer un texte à portée constitutionnelle au nouvel Etat, le Congo indépendant. C'est la Loi fondamentale (§1). Quatre ans après, les congolais eux-mêmes ont élaboré leur propre texte : la Constitution de Luluabourg (§2) qui sera remplacé par la Constitution qualifiée de « Révolutionnaire » (§3).

§1. La Loi fondamentale

Elle est une composition de deux textes légaux. L'un du 19 mai 1960 relative aux structures du Congo indépendant et à l'exercice du pouvoir (A) et l'autre du 17 juin 1960 relatif aux droits des indigènes, qui était prévu bien avant par la Charte coloniale et qui n'a vu le jour qu'à cette date (B).

A. L'exercice du pouvoir

Il est régi par un texte du 17 juin 1960. L'Etat de droit implique que l'exercice du pouvoir soit organisé par un texte à valeur constitutionnelle et cela pour mieux assurer la garantie des droits et libertés. Ainsi, est-il écrit à l'article 6 de cette loi : « Le Congo constitue, dans ses frontières actuelles, un Etat indivisible et démocratique ». A l'article 12 d'ajouter : « La désignation du Chef de l'Etat est acquise à la majorité des deux tiers de tous les membres qui composent les deux chambres réunies ». Pour vouloir montrer comme quoi les congolais, eux-mêmes, doivent prendre leur destin en main. Ils doivent faire usage des jeux démocratiques. La démocratie est, à l'heure actuelle, une condition nécessaire pour l'existence d'un Etat de droit. La démocratie bénéficie d'un prestige dans le monde, et si elle est une

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Etat de droit dans l'histoire constitutionnelle de la R.D.C.
Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

aspiration des peuples, c'est qu'elle se ramène, en définitive, à la protection des droits et libertés.

L'article 14 mentionne : « Les pouvoirs sont exercés de la manière établie par la présente loi ». L'article 18 dispose : « Le pouvoir judiciaire est exercé par les cours et tribunaux (...) ». Voilà encore l'une des caractéristiques d'un Etat de droit. Le pouvoir judiciaire reste jusqu'à preuve du contraire le gardien des droits et libertés des peuples.

De ce qui précède, l'on est porté à penser à un Etat de droit avec la loi fondamentale. Mais, est-il que cette Loi fondamentale ferait l'objet de plusieurs sabotages de la part et des colons et des congolais. C'est ainsi, par exemple, que lors des élections remportées par les partis nationalistes regroupés au sein de l'Alliance Nationale Congolaise (ANC) présidée par Patrice LUMUMBA, l'administration coloniale qui dirigeait encore le pays soutenait le groupe des partis politiques perdant regroupés au sein du Parti National du progrès (PNP) transformé par ses opposants en « Parti de Nègres Payés »34. C'est là une preuve que l'administration coloniale était loin d'accepter démocratiquement la victoire des partis nationalistes, ce qui a alors entraîné de graves conséquences au blocage du processus de construction d'un Etat de droit.

A cela on peut ajouter le fait que le nouvel Etat s'est heurté à l'inexpérience du peuple congolais. Le passage du système colonial considéré comme paternaliste et autoritaire vers un système démocratique, le 30 juin 1960, n'a pas été aisé pour les congolais qui n'étaient pas préparés à affronter seuls une telle situation.

Par contre, dans les colonies anglaises comme le GHANA, la GUINEE CONNAKRY, les élites locales étaient formées pour mieux diriger le pays après le départ des colons. C'est ainsi que KWAME N'KROUMA, SEKOU TOURE accompagneront leurs pays respectifs et feront d'eux des Etats respectueux de droit. Une telle formation n'était pas envisageable dans les colonies belges.

34 Cf. E. TSHIMANGA BAKADIABABO, La démocratie et ses blocages au Congo-Kinshasa, L'Harmattan, Paris, 2004, p. 30.

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Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

En RDC, après l'accession du pays à l'indépendance, il fallait que certaines conditions politiques soient réunies et que les acteurs politiques soient animés d'une réelle volonté d'oeuvrer pour un système démocratique en vue de mieux construire un Etat de droit digne de ce nom. La culture politique, la culture même des textes, la conscience nationale et la capacité d'organisation et de gestion font cruellement défaut.

Suite à cette insuffisance des congolais et au manque de culture politique, les congolais se sont confrontés à de grandes difficultés pour maîtriser le fonctionnement de nouvelles institutions démocratiques établies par la Loi fondamentale à son article 8 qui dispose : « L'Etat du Congo comprend des institutions centrales, provinciales et locales. Les institutions centrales sont : a) le Chef de l'Etat ; b) le Gouvernement dirigé par un premier Ministre ; c) La chambre des représentants ; d) le Sénat ; e) les Cours et tribunaux ».

Pour mieux garantir un Etat de droit, la stabilité politique et institutionnelle est nécessaire pour l'exerce des droits et libertés. Dès qu'il y a crise politique ou institutionnelle, rien ne peut marcher et la démocratie, garantie de l'Etat de droit, ne peut avoir d'effet.

L'exercice de jeux démocratiques au sein des institutions fait montre de la volonté de construire et d'instaurer un Etat de droit. C'est ainsi que les articles 42, 43 et 45 de la Loi fondamentale consacrent cet exercice. Ces articles disposent successivement : art. 42 : « Après sa constitution, le Gouvernement se présente devant chacune des chambres en vue d'obtenir la confiance. Celle-ci est acquise à la majorité absolue des voix de tous les membres qui les composent ». L'art. 43 dispose : « La responsabilité solidaire du Gouvernement est mise en cause par le dépôt d'une motion de défiance ». Et l'art. 45 d'ajouter : « La responsabilité individuelle d'un membre du gouvernement est mise en cause par le dépôt d'une motion de censure ».

Les premières entraves politiques majeures au système démocratique et à la construction d'un Etat de droit après l'indépendance en RDC sont :

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Par : ABDOUL KARIM KAPITENE

- La révocation du Premier Ministre Patrice Emery LUMUMBA le 5 septembre 1960 d'une manière inconstitutionnelle par le Président KASAVUBU engendra une crise politique et institutionnelle au sein des institutions centrales du pays;

- Le coup d'Etat du 14 septembre 1960 mené par le Colonel MOBUTU profitant de cette crise pour montrer son scénario ;

- Assassinat du Premier ministre LUMUMBA le 17 janvier 1961.

Après avoir parcouru l'exercice du pouvoir dans la Loi fondamentale, qu'en est-il alors des droits et libertés des citoyens ?

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