III - Contrainte liée à la réforme
:
Au Maroc, l'une des principales références en
matière de gestion des collectivités locales reste la charte
communale de 1976 dont la dernière révision remonte à 2003
et dont les aménagements sont d'ordre technique et structurel,
définissant les statuts des élus et leurs mandats...
Alors que dans certains pays le rôle des élus
locaux est bien circonscrit. Par contre, au Maroc, le rôle de ces
élus reste entaché d'imprécisions au niveau des
prérogatives. Il existe une interdépendance dans les fonctions et
un enchevêtrement des compétences tels que le nombre
d'intervenants devient incalculable, d'où la panoplie des lourdeurs et
des lenteurs administratives où toute gestion de projet doit faire appel
à une ou plusieurs mesures dérogatoires.
Remarque :
Il est alors remarqué qu'en raison d'une
incompréhension totale des mécanismes de la gestion locale, le
conseiller communal s'est tout simplement érigé en
exécutant des décisions du conseil à la place du pouvoir
exécutif au lieu de légiférer en assemblée
municipale pour le bien de toute la communauté.
En guise de conclusion, la conséquence est
qu'aujourd'hui au Maroc nous vivons plusieurs crises dans la gestion des villes
et des communes, nous pouvons en citer, quelques-unes, notamment :
Une crise de confiance des élites avec une
appréhension négative de la gestion de la chose publique ;
Une crise d'identité de la ville. Cette dernière
n'est pas perçue comme un enjeu propre à faire valoir dans le
droit marocain.
Une crise de leadership : aucune majorité ne se
dégage des élections pour conférer à l'élu
une parfaite adhésion des citoyens.
Une crise de globalité, dans la mesure où la
ville est absente des plans stratégiques gouvernementaux.
Or, les villes d'aujourd'hui devraient être de
véritables acteurs et locomotives du développement
économique, elles doivent être intégrées dans toute
planification stratégique. Le territoire étant une valeur
où sont exercés les actes de citoyenneté, les pratiques de
solidarité et de cohésion sociale et où l'élu
devrait avoir aussi un rôle d'orientation et de planification que de
régulation et de correction.
De l'élu notable, et/ou diplômés
chômeurs, et/ou «ould derb» à l'élu visionnaire
et stratège, Les décisions seront prises au niveau les plus
proches des citoyens où ces derniers seront associés tout au long
du processus décisionnel. Le rôle des collectivités
dépassera de loin le simple rôle administratif, et se
déclinera souvent en une intervention pour la cohésion
économique et sociale, de participation à la réalisation
d'infrastructures, à la création de richesses, de valeurs et
d'emplois.
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