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Effets de l'inflation sur la fiscalité burundaise. à‰valuation à  l'aide d'un modèle à  correction d'erreurs ( 1990-2011 )

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par Denis NDAGIJIMANA
Université du Burundi - Licence en sciences économiques et administratives 2013
  

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I.1.9. Effets de l'impôt sur le bien-être des agents économiques

A côté des difficultés apparentes dans l'établissement de l'impôt, on ne peut pas négliger son incidence sur le bien être des agents économiques. Dans ce point-ci, il faut distinguer les effets d'une taxe aussi bien sur les acheteurs et les vendeurs que sur le gouvernement. Le bien-être des acheteurs est mesuré par le surplus du consommateur, c'est-à-dire la somme que les acheteurs sont prêts à consacrer à l'achat d'un bien, diminué du prix effectivement payé ; tandis que le bien-être du vendeur est appréhendé sur base du surplus du producteur, c'est-à-dire la somme perçue par les vendeurs d'un bien, diminué des coûts de production. Pour le gouvernement, on ne peut pas parler du bien-être car, n'étant pas un individu, mais joue un rôle non négligeable.

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Graphiquement, Mankiw illustre comment la taxe affecte les agents :

Prix

Offre

Q2

Q1

Quantité

A

PB

B C

P1

E

Demande

PS

D F

Où :PB= Prix payé par les acheteurs

: P1= Prix hors taxe

:PS= Prix perçu par les vendeurs Source :Mankiw (1998, p.211)

Sur ce graphique, la taxe réduit les surplus du consommateur (B+C) et du producteur (D+E) plus qu'elle n'accroît la recette fiscale (B+D). La différence, appelée perte sèche générée par la taxe, est représentée par la surface C+E. En l'absence de la taxe, le prix et la quantité d'équilibre se trouvent à l'intersection de deux courbes. Le prix est P1, la quantité vendueQ1.Comme la courbe de demande reflète la volonté d'acheter des acheteurs, le surplus du consommateur est la surface comprise entre la courbe de demande et le prix, soit A+B+C. De la même façon, parce que la courbe d'offre reflète les coûts supportés par les vendeurs, le surplus du producteur est la surface comprise entre le prix et la courbe d'offre, soit D+E+F. En l'absence de la taxe, la recette fiscale est évidemment égale à zéro.

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Le surplus total qui est la somme des surplus du consommateur et du producteur, est représenté par la surface entière, soit A+B+C+D+E+F. En présence de la taxe, le prix payé par les acheteurs s'élève et devient PB, de sorte que le surplus du consommateur est réduit à la surface A. Le prix perçu par les vendeurs descend pour s'établir à PS, et le surplus du producteur est réduit à la surface F. La quantité vendue baisse de Q1 à Q2. Le gouvernement perçoit une recette fiscale égale à la surface B+D. En présence de la taxe, le surplus total est égal à la somme des surplus du consommateur et du producteur et de la recette fiscale. Ce surplus total est donc égal à la surface A+B+D+F.

I.1.9.1. Analyse comparative du bien-être

Sur base de cette figure ci haut, on peut maintenant mesurer l'impact de la taxe en comparant le bien-être avant et après l'apparition de la taxe. Du fait de la taxe, le surplus du consommateur diminue de la surface B+C, et le surplus du producteur diminue de la surface D+E. La recette fiscale augmente de la surface B+D. La taxe pénalise alors à la fois les acheteurs et les vendeurs et favorise le gouvernement.

Ce graphique montre que si le taux de taxation continue à augmenter, il y a une phase où la recette fiscale commence à diminuer par le fait qu'une taxe élevée entraîne une réduction de la taille du marché (car elle affecte les offreurs et les demandeurs). Donc une taxe élevée ne rapporte rien au gouvernement car personne n'achèterait ni vendrait le produit.

D'après certains auteurs, l'existence des impôts affecte les décisions individuelles. Pour Mankiw (1998, p. 320) « Si les le gouvernement décide de lever une taxe sur les cornets de glace, les gens en mangeront moins et mangeront plus de yaourts glacés. Si le gouvernement taxe les habitations, les gens vivront dans les petits logements et dépenseront davantage de ressources dans d'autres biens. Si le gouvernement taxe fortement les revenus du travail, les gens travailleront moins et prendront plus de loisirs. ».

Cette idée de Mankiw (1998) montre que, dans la structure de recettes fiscales, on doit mettre une attention particulière sur les ressources en provenance de l'imposition du revenu qui peut avoir des effets négatifs sur le rendement du travail. Le fait que l'imposition affecte fortement les revenus entraîne la conséquence pour les agents de ne plus attacher une importance très particulière au travail car le revenu émanant de ce dernier étant érodé par l'imposition. Ils peuvent faire une substitution entre le travail et le loisir, ce qui constitue des effets néfastes pour l'économie.

Comme les impôts affectent les comportements, ils génèrent de pertes sèches. Les pertes sèches sont définies par Mankiw (1998, p.320) comme « la diminution du bien-être du contribuable non compensée par une augmentation de revenu pour le gouvernement. Autrement dit, c'est la baisse de l'efficacité liée au fait que les gens allouent des ressources en fonction des incitations fiscales et non plus en fonction de vrais coûts et bénéfices des biens et services consommés. » Tous ces arguments prouvent alors le fondement de la courbe de Laffer qui traduit que « Trop de taux tue les totaux ». D'après Arthur Laffer, l'accroissement du taux d'imposition n'entraîne pas nécessairement une hausse parallèle des recettes de l'Etat. Schématiquement, la courbe de Laffer se présente de la manière suivante :

t1 t* t2 t3

Taux de fiscalité

Rendement de l'impôt

0

R*

R

21

Source : Duthil et Marois (1997, p.56)

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De par ce graphique, la fiscalité est caractérisée par une zone de rendement décroissant avec les taux d'imposition et une zone de rendement croissant avec les taux d'imposition. Au taux zéro, les recettes fiscales sont nulles.

Entre 0 et t', l'accroissement du taux d'imposition favorise l'augmentation des recettes fiscales car c'est une zone où les contribuables tolèrent la hausse du taux d'imposition.

Au taux d'imposition t', les recettes fiscales sont à un niveau maximum. Au-delà de t', les recettes fiscales commencent à décroitre suite au comportement adopté par les contribuables devant la lourdeur de l'impôt. Aux taux t1 et t2, le rendement fiscal est identique mais la tendance n'est pas la même car t2 se trouve dans la phase de décroissance des recettes fiscales alors que en t1, le rendement est dans sa phase de croissance. Au taux d'imposition t3, les contribuables sont découragés et fuient l'impôt jusqu'à ce que la base imposable devienne nulle. Le gouvernement n'a donc pas intérêt de hausser le taux d'imposition au-delà de t' car la base imposable diminue suite à évasion fiscale et la fraude fiscale.

Nous comprenons que la notion de la perte sèche n'est pas moins similaire à l'interprétation de la courbe de Laffer et ne profite à personne parmi les agents économiques(les acheteurs, les vendeurs et le gouvernement), d'où on va voir sa minimisation dans le point qui va suivre.

Mais, avant d'entamer ce point, il s'avère plus utile d'élucider la distinction entre ces deux notions de fraude fiscale et évasion fiscale. Cette distinction réside dans le caractère de légalité comme l'explique Bobe (1978). En effet, la fraude fiscale est illégale alors que l'évasion fiscale est légale. Cette illégalité de la fraude fiscale la rend très difficile à connaître et à contrôler.

Bobe (1978, p.112) révèle que « l'importance de la fraude fiscale, et les bénéfices qu'en retirent diverses catégories de contribuables dépendent du régime d'imposition, des moyens d'information et de recoupement de l'administration fiscale ainsi que l'organisation et les méthodes de contrôle fiscal. »

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Cela peut servir dans l'explication de la fraude fiscale importante dans les pays en développement où le secteur informel n'est pas encore éradiqué. La corruption constitue aussi un facteur favorisant dans la fraude fiscale. Parmi les raisons majeures de ce comportement d'adopter la fraude fiscale, il y a la pression fiscale élevée associée à une inégale répartition de l'impôt entre les contribuables.

Quant à l'évasion fiscale, elle est considérée comme supérieure à la fraude fiscale suite à cette couverture par la loi ; c'est-à-dire qu'elle est reconnue et permise. L'évasion fiscale est aussi prise en considération lors l'appréhension du revenu (modes d'évaluation et déductions diverses). Le cas d'évasion fiscale habituel et appréhensible pour notre pays concerne les exonérations.

En revanche, Bobe (1978, p.118) reproche autant à la fraude qu'à l'évasion fiscale de l'immoralité en ces termes : « si la fraude est condamnable du point de vue civique, et l'évasion regrettable quant à la clarification des choix fiscaux, elles ont toutes les deux pour inconvénients d'engendrer des inégalités horizontales et verticales ; ce qui est contraire à l'équité. »

Ces arguments de Bobe (1978) peuvent aussi servir dans les justifications des détournements de commerce qui peuvent ruiner la concurrence alors que cette dernière joue un très important en matière commerciale.En effet, il y a risque que la fraude fiscale et l'évasion fiscale s'entremêlent dans certains cas pratiques, et c'est dans ces cas que le détournement du commerce peut avoir lieu.

Comme la notion de la perte sèche n'est pas moins similaire à l'interprétation de la courbe de Laffer et ne profite à personne parmi les agents économiques(les acheteurs, les vendeurs et le gouvernement), nous allons voir sa minimisation.

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