WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des impacts économiques, sociologiques et écologiques de la chasse sportive dans la région du nord-Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Ngalié MAHA
Université de Liège - Master complémentaire en gestion des ressources animales et végétales en milieux tropicaux 2013
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Communauté française de Belgique

ANALYSE DES IMPACTS ECONOMIQUES,
SOCIOLOGIQUES ET ECOLOGIQUES DE LA CHASSE
SPORTIVE DANS LA REGION DU NORD-CAMEROUN

MAHA Ngalié

MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER
COMPLEMENTAIRE EN GESTION DES RESSOURCES ANIMALES ET
VEGETALES EN MILIEUX TROPICAUX

Option : Gestion de la Faune

Année Académique 2012-2013

Co-Promoteurs : Nicolas ANTOINE-MOUSSIAUX Roseline C. BEUDELS-JAMAR

ii

Communauté française de Belgique

ANALYSE DES IMPACTS ECONOMIQUES,
SOCIOLOGIQUES ET ECOLOGIQUES DE LA CHASSE
SPORTIVE DANS LA REGION DU NORD-CAMEROUN

MAHA Ngalié

MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER COMPLEMENTAIRE EN GESTION DES RESSOURCES ANIMALES ET VEGETALES EN MILIEUX TROPICAUX

Option : Gestion de la Faune

Année Académique 2012-2013

Co-Promoteurs : Nicolas ANTOINE-MOUSSIAUX Roseline C. BEUDELS-JAMAR

iii

REMERCIEMENTS

Cette formation n'aurait pu se faire sans l'appui financier de la CUD (Commission Universitaire pour le Développement). Pour cela, nous lui adressons nos sincères remerciements et promettons de faire l'usage qui se doit des notions acquises en Belgique dans nos pays respectifs.

Egalement, que l'ensemble du corps enseignant reçoive nos remerciements pour les efforts et sacrifices fournis afin de mener à bien notre formation.

Des remerciements particuliers à :

Mme Roseline C.BEUDELS-JAMAR et M. Nicolas ANTOINE-MOUSSIAUX, qui ont toujours répondu présents à chaque étape de ce travail malgré leurs multiples occupations. Je ne saurai vous témoigner assez ma gratitude pour tous vos efforts et votre patience.

A M. Jean-Luc HORNICK, pour sa promptitude à apaiser nos différentes préoccupations pendant toute la durée de la formation.

Je ne saurai omettre de remercier le Ministère des Forêts et de la faune du Cameroun, qui, m'a autorisé à m'absenter durant une année afin de suivre ce master.

Merci à tous mes promotionnaires du Master GRAVMT pour l'esprit de solidarité qui s'est développé au cours des mois passés ensemble. Que ce master ouvre à tous les voies de la réussite professionnelle.

A Mme Hélène CRAHAY pour les efforts et le temps consentis pour nous assister et faciliter notre séjour en Belgique. Merci.

Enfin, que mes parents et mes frères et soeurs, retrouve au travers de ce document, toute ma gratitude pour le soutien indéfectible qu'ils me témoignent depuis fort longtemps. Vous êtes mon souffle et j'espère que cette fois également, vous saurez être fiers de ce travail.

iv

LISTE DES ABREVIATIONS

AP : Aire(s) Protégée(s)

CICAM : Cotonnière Industrielle du Cameroun

CIMENCAM : Cimenteries du Cameroun

CITES : Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages

Menacées d'Extinction.

DRFFN : Délégation Régionale des Forêts et de la Faune du Nord

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

GC: Guide de Chasse

LAB : Lutte Anti-Braconnage

MINEF: Ministère de l'Environnement et des Forêts

MINFOF: Ministère des Forêts et de la Faune

MINTOUR: Ministère du Tourisme

OMT: Organisation Mondiale du Tourisme

ONG: Organisation Non Gouvernementale

PNB: Parc National de la Bénoué

PNF: Parc National du Faro

PNBN: Parc National de Bouba-Ndjidda

SODECOTON: Société de Développement de Coton

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

US$ : Dollar américain

ZIC: Zone Inter Cynégétique

ZIC CG: Zone Inter Cynégétique à Co- gestion

ZIC GC : Zone Inter Cynégétique à Gestion Communautaire

v

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Classification des mammifères du PNB et ses environs (Tsakem, 2004)

Tableau II: Recettes d'affermage et recettes globales issues de la Faune au Nord Cameroun et sur

l'ensemble du pays.

Tableau III: Taxes d'abattage relatives à certaines espèces

Tableau IV : Rapport quotas prévus/ quota réalisé pour 3 espèces animales

Tableau V : Méthode d'estimation des quotas d'exploitation théorique de quelques espèces fauniques

selon Martin et Thomas.

Tableau VI: Historique des inventaires des populations de Lions dans le « Complexe Bénoué »: Bauer

2013.

Tableau VII: Estimations des populations de Lions dans les Aires Protégées du Nord Cameroun

(2007).

Tableau VIII: Estimation du quota de chasse des Lions (selon la méthode de Martin et Thomas).

Tableau IX: Estimation du quota de chasse des Hippopotames (selon la méthode de Martin et

Thomas).

Tableau X: Proportions de touristes en fonction des types de chasse

Tableau XI: Touristes cynégétiques sur 5 ans au Nord-Cameroun

Tableau XII: Estimations des quantités de viande fraîche obtenues par la chasse sportive en 2010

Tableau XIII: Fréquence d'observation des activités anthropiques au PNB

Tableau XIV: Evolution de la population d'Hippopotames dans le temps au PNB

Tableau XV: Superficie des cultures dévastées par les Hippopotames

Tableau XVI : Liste des ZIC dans la Région du Nord-Cameroun

Tableau XVII : Tableau récapitulatif des recettes de chasse 2011/2012

Tableau XVIII : Taux de realisation du plan de tir de l'ensemble des zics de la region du nord

2011/2012

Tableau XIX : Plan de tir des zones cynégétiques dans la région du Nord : Saison 2011-2012

Tableau XX : Plan de tir des zones cynégétiques dans la région du Nord : Saison 2012-2013

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Réseau d'aires protégées au Cameroun

Figure 2: Réseau d'aires protégées du Nord Cameroun

Figure 3: Localisation de la zone d'inventaire des hippopotames.

Figure 4 : Localisation de la zone d'enquête sur les conflits Homme-Faune

Figure 5 : Evolution des recettes fauniques du Nord et celles nationales

Figure 6 : (a) , (b) et (c) : Comparaison des quotas prévus et ceux réalisés de 3 espèces

vi

Figure 7 : Représentation graphique de l'évolution des populations de Lions au Nord Cameroun

Figure 8: Perception par les populations de la tendance évolutive du nombre d'Hippopotames

Figure 9 : Evolution de l'effectif d'Hippopotames au PNB

Figure 10: (a): Orpailleur sur le lit du fleuve Benoué (b) : Campement d'orpailleurs au PNB

Figure 11: Indices de braconnage au PNB (trappe et campement abandonné)

Figure 12: Cultures dévastées par les Hippopotames le long du fleuve Bénoué (2012)

Figure 13: Vues du campement touristique de Bouba-Ndjidda.

Figure 14: Mirador rénové pour tourisme de vision au Parc de la Benoué.

Figure 15: Vue du campement touristique du Buffle noir (PNB).

Figure 16: Situation des permis miniers autour des parcs nationaux de la Bénoué et de Bouba-Ndjidda

Figure 17 (a) et (b) : Carcasses d'Hippopotames collectées dans le PNB et ses environs

Figure 18: Illustration de la proximité des habitations des pêcheurs du lit du fleuve Bénoué.

Figure 19 : Enclos à bétail à gestion communautaire à Badabaye (Extrême-Nord Cameroun)

Figure 20 : Moyens de protection des cultures face aux attaques des Hippopotames.

Figure 21 : Situation des permis miniers et pétroliers au Cameroun

vii

Table des matières

Page de garde ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ABREVIATIONS iv

LISTE DES TABLEAUX v

LISTE DES FIGURES v

RESUME 1

ABSTRACT 2

INTRODUCTION 3

I-Contexte et problématique 3

II- Objectifs et hypothèses de travail 4

III- Limites de l'étude 4

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 5

I-1- Localisation de la zone d'étude 5

I-2- Le climat 5

I-3- Hydrographie et hydrologie 5

I-4-La Flore 5

I-5- La faune 6

I-6- Les populations humaines 6

I-7- Agriculture et élevage 6

I-8- Autres activités économiques 6

CHAPITRE II : GENERALITES ET REVUE DE LITTERATURE 8

II-1- Cadre réglementaire en matière de Faune au Cameroun 8

II-1-1- Définitions des Aires Protégées 8

II-1-2- Législation en vigueur concernant la gestion des aires protégées, de la chasse et

des zones cynégétiques 8

II-1-3- Définition et compréhension de termes (selon la loi 94-01) 8

II-2- Gestion de la chasse en Afrique 11

II-2-1- Cas de la RCA 11

II-2-2-Cas du Bénin 11

II-2-3- Cas de la Tanzanie 11

II-2-4- Cas de la Côte d'Ivoire 12

II-2-5- Cas du Burkina- Faso 12

II-2-6- Cas du Zimbabwe 12

viii

II-2-7- Cas de la Zambie 13

II-3- Particularités de la conservation et de la gestion de la faune au Nord-Cameroun 13

CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODE 15

III-1- Recettes générées par la faune 15

III-2- Relevé et analyse des textes de loi 15

III-3- Populations animales 15

III-4- Menaces sur la faune et sur les populations humaines 15

III-6- Analyse des données 16

CHAPITRE IV : RESULTATS 17

IV-1- Impact économique de la chasse sportive 17

IV-1-1- Recettes générées par la faune 17

IV-1-2- Variations des taxes d'abattage selon les espèces 17

IV-2- Impact de la chasse sportive sur la biodiversité 17

IV-2-1 Taux de réalisation de certaines espèces 17

IV-2-2- Cas du Lion 18

IV-2-3- Cas de l'Hippopotame 18

IV-3- Impact de la chasse sportive sur le tourisme 18

IV-4- Chasse sportive, source de protéines animales pour les populations locales 19

IV-5- Chasse sportive, source d'emplois pour les populations locales 19

IV-6- Autres facteurs de disparition de la faune au Nord-Cameroun 19

IV-6-1- Le braconnage 19

IV-6-2 L'orpaillage 19

IV-6-3 La transhumance 20

IV-7- Conflits Homme-Hippopotame au PNB 20

CHAPITRE V : DISCUSSION 21

V-1- Analyse de l'impact économique de la chasse sportive dans la région du Nord

Cameroun 21

V-1-1- Rentabilité économique 21

V-1-2- Activité génératrice d'emplois 22

V-2- Analyse de l'impact social de la chasse sportive dans la région du Nord Cameroun. 23

V-2-1- Rôle nutritionnel et coutumier de la faune sauvage 23

V-2-2- Rôle touristique de la faune sauvage 24

V-3- Analyse de l'impact écologique de la chasse sportive dans la région du Nord

Cameroun 26

ix

V-4- Analyse des menaces sur la faune sauvage et sur les populations riveraines 28

V-4-1- Menaces sur la faune sauvage 28

V-4-2- Menaces sur les populations humaines locales 31

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 34

I- CONCLUSION 34

II- RECOMMANDATIONS 35

BIBLIOGRAPHIE 36

ANNEXES 43

1

RESUME

La présente étude a porté sur l'analyse des impacts économiques, sociologiques et écologiques de la chasse sportive dans la région du Nord-Cameroun. L'hypothèse de départ étant que la politique de gestion de la faune sauvage (à travers la chasse sportive) nuit à la préservation de la biodiversité. Pour ce faire, nous avons passé en revue les recettes annuelles générées par la faune sur les 5 dernières années, les plans de tirs annuels et mené des enquêtes sur les conflits Hommes-Hippopotames à la périphérie du PNB. Les résultats ont montré que sur le plan économique, la chasse sportive, au Nord-Cameroun, génère en moyenne 469 millions de FCFA/an et contribue pour plus de la moitié aux recettes fauniques nationales. Une partie de ces revenus est ainsi distribuée aux populations riveraines des aires protégées. Sur le plan sociologique, l'activité pourvoit en moyenne 5000 emplois par an. Elle fournit également des protéines animales à ces populations (plus de 255 tonnes en 2010). Néanmoins, les conflits Homme-Faune sont de plus en plus récurrents du fait de l'occupation des aires de pâturages et des corridors de passage de la faune sauvage par les populations locales. Sur le plan écologique, nous assistons à une baisse des populations animales, à l'instar des lions dont le nombre est passé de 345 en 2002 à 200 en 2013. Le problème essentiel étant le braconnage. Au vu de cela, des dispositions doivent être prises au niveau de l'attribution des quotas de certaines espèces pour rétablir un équilibre au sein de ces populations. Un suivi plus rigoureux des Zones d'intérêt Cynégétique doit être mis en place afin d'éviter les dérives (non-respect des clauses des cahiers de charges) de certains gestionnaires. Egalement, l'accent doit être mis sur la lutte anti-braconnage.

Mots clés : Nord-Cameroun, chasse sportive, Zone d'intérêt Cynégétique, recettes fauniques, braconnage.

2

ABSTRACT

This study focused on the analysis of economic, sociological and ecological impacts of sport hunting in North-Cameroon region. The initial hypothesis is that the policy of management of wildlife (through sport hunting) interferes with the preservation of biodiversity. To do this, we reviewed the annual revenue generated by wildlife over the last five years hunting plan and investigated the conflict-Men Hippos on the outskirts of Benoue National Park. Results showed that in economic terms, sport hunting in northern Cameroon, generated over 469 million FCFA and contributed for more than half the national wildlife incomes. A part of these revenues is distributed to local communities around protected areas. From a sociological prospective, the activity provides an about 5,000 jobs per year. It also provides animal protein to those populations (more than 255 tons in 2010). However, Human-Wildlife Conflicts are increasing due to the occupation of grazing areas and pathways of wildlife by local people. On the ecological side, we are witnessing a decline in animal populations. For instance, lion numbers have declined from 345 in 2002 to 200 in 2013. The main problem is poaching. Given to this, measures must be taken in the quotas settings of these species to restore balance in different populations. Closer monitoring of interest Hunting Zones must be established to avoid drifts (non-respect of tender specifications) of some managers. Also, more focus should be given to anti-poaching.

Keywords: North Cameroon, Sport hunting, hunting zone, wildlife income, poaching.

3

INTRODUCTION

I-Contexte et problématique

Le Cameroun est un pays d'Afrique Centrale situé au fond du Golfe de Guinée, entre les 2e et 13e degrés de latitude Nord et les 9e et 16e degrés de longitude Est. Le pays s'étend sur une superficie de 475 650 km2 (INSC, 2010). Il partage des limites géographiques avec le Tchad, la République Centrafricaine, le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale et le Nigéria. Près de 90% des écosystèmes africains y sont représentés et se répartissent en grandes zones écologiques : sahélienne, soudanienne, forestière, montagnarde, marine et côtière (MINEF, 2003). La superficie des aires protégées est d'environ 2 millions d'hectares avec 13 parcs nationaux pour 10 régions.

Le Nord-Cameroun représente une zone d'intérêt international majeur pour la conservation de la faune sauvage. Cette richesse a permis la création de plusieurs aires protégées occupant près de 44% (30 692 km2) de la superficie de la région (DRFFN, 2012). Les aires protégées de la région du Nord sont constituées de et de 3 Parcs Nationaux : Parc National de la Bénoué (PNB), le Parc National du Faro (PNF) et le Parc National de Bouba Ndjidda (PNBN) et de 32 Zones d'Intérêt Cynégétique (ZIC).

Par sa richesse écologique, ce réseau d'aires protégées est le creuset de la chasse sportive et du tourisme de vision au Cameroun. Comme le dit Czudek (2001), la durabilité de la chasse sportive est fonction de la réglementation en vigueur ainsi que de la planification des prélèvements. A cela, il faudrait associer l'efficacité des mesures de conservation et de la lutte anti-braconnage car le problème essentiel en Afrique demeure le braconnage. C'est dans cette optique que veut agir le ministère en charge de la faune. Dans les ZIC allouées à l'affermage1, un quota d'abattage de diverses espèces animales est attribué chaque année aux guides de chasse pour la saison cynégétique. Des taxes sont perçues en fonction de la superficie allouée, du nombre d'animaux abattus durant la période de chasse et de l'espèce. En fin de saison de chasse, les recettes relatives aux droits de location et/ou d'affermage des zones de chasse (versées par les amodiataires2des ZIC) sont redistribuées entre l'Etat et les populations riveraines des aires protégées. Les autres taxes issues de la chasse sont reversées intégralement à l'Etat. Ce qui confère à ces zones un grand intérêt économique pour les deux parties, l'Etat et les populations riveraines (du moins en théorie).

Toutefois, une baisse numérique de certaines espèces phares à grande valeur financière est observée depuis des années (essentiellement le Lion, l'Eland de Derby, l'Eléphant de savane, le Buffle de savane, le Lycaon, l'Hyène tachetée et le Léopard). Des auteurs, tels Bond et al (2004) et Lindsey et al (2007), affirment que la chasse sportive est autant économiquement qu'écologiquement durable. Pour que ce soit le cas, des règles strictes doivent être appliquées, notamment en ce qui concerne les inventaires à la fin de la saison cynégétique. De même, le plan de tir annuel (ou plan de chasse qui

1 Contrat de délégation d'exploitation

2 Personne à qui la location d'une ZIC est confiée

4

définit le nombre d'animaux à abattre par espèces) concédé par le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) pour la région du Nord, doit également être revu selon la loi 94/01. Mais ces dispositions sont difficilement mises en application pour notamment, des raisons financières. De même, les populations sont le plus souvent insatisfaites de la manière dont sont gérées leurs quotes-parts issues de la faune. A cela s'ajoutent d'autres difficultés qui ont également un impact négatif sur la conservation, notamment :

- le braconnage, avec le peu de moyens qui y sont consacrés et le plus souvent, avec peu de volonté politique d'y mettre fin ;

- l'orpaillage (par des compagnies agréées par le Ministère des Mines autant que des personnes non autorisées envahissent les parcs nationaux à la recherche de l'or, dégradent l'environnement sur les zones de prospection et braconnent pour assurer leur alimentation) ;

- l'élevage extensif des bovins (transhumance avec envahissement des aires protégées par les bergers et leurs troupeaux) et,

- l'imbroglio de l'application des textes qui régissent l'exploitation des ressources naturelles en général (différents textes pour chaque administration).

II. Objectifs et hypothèses de travail

L'hypothèse de travail est que la politique de gestion de la faune (à travers la chasse sportive), nuit à la préservation de la biodiversité dans la région du Nord-Cameroun. L'objectif de cette étude est d'analyser l'impact social, économique et écologique du modèle de gestion des ressources fauniques dans la Région du Nord Cameroun. Il s'agira, entre autres, de faire une étude d'impact économique de la gestion de la faune dans la région (à partir des recettes fauniques des 5 dernières années). Egalement, il s'agira de faire un état des lieux de l'impact écologique de la gestion de la faune à travers les plans de tir des cinq dernières années. Du point de vue sociologique, nous aurons à aborder la problématique conflits Homme-Faune et aussi, à déterminer les principaux facteurs de la disparition de certaines espèces à travers l'analyse des données d'inventaires disponibles. Enfin, il s'agira de proposer des mesures d'amélioration de ce mode de gestion de la faune.

III. Limites de l'étude

Il aurait été intéressant que des enquêtes soient faites au niveau des populations riveraines afin de connaitre leurs avis sur l'utilisation des quotes parts issues de la chasse sportive dans leurs localités. Cela aurait permis de faire des propositions d'amélioration et de suivi de cette gestion. De même, il aurait été judicieux de faire un bilan de réalisations comme stipulées dans les cahiers de charge, par les guides chasses.

5

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

I.1. Localisation de la zone d'étude

La Région du Nord a été créée par un Décret Présidentiel du 23 Août 1983 suite à l'éclatement du grand Nord en trois Régions (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord). Couvrant une superficie de 6.798 km2, cette Région s'étend entre le 8ème et 10ème degré de latitude Nord et le 12ème degré de longitude Est (DRFFN, 2013). Elle est délimitée

- au Nord par la Région de l'Extrême-Nord ;

- au Sud par la Région de l'Adamaoua ;

- à l'Est par le Tchad et la Centrafrique ;

- et à l'Ouest par le Nigeria.

Sur le plan Administratif, la Région du Nord (dont Garoua représente la capitale régionale) comprend

4 Départements à savoir :

- le Département de la Bénoué dont le Chef-lieu est Garoua avec 12 Arrondissements;

- le Département du Mayo-Louti dont le Chef-lieu est Guider avec 3 Arrondissements ;

- le Département du Faro dont le Chef-lieu est Poli avec 2 Arrondissements ;

- et le Département du Mayo-Rey dont le Chef-lieu est Tcholliré avec 4 Arrondissements

I.2. Le climat

La Région du Nord est soumise à un climat de type soudano-sahélien caractérisé par une longue saison sèche qui dure de 8-9 mois. Annuellement, il y tombe entre 500 et 1200 mm d'eau avec une moyenne de 850 mm. La température moyenne annuelle est de 28° C et l'amplitude 7° (RADER, 2011) avec des extrêmes pouvant atteindre 45° à l'ombre. Le climat est régi par le déplacement du front intertropical qui est sous la dépendance de la mousson et de l'harmattan (vent dominant).

I.3. Hydrographie et hydrologie

Mendjemo (2009) décrit que le régime hydrologique des principaux cours d'eau du Bassin de la Bénoué est caractérisé par des débits élevés, des crues annuelles brutales, des étiages très prolongés et un écoulement saisonnier localement appelé Mayo ou cours d'eau saisonniers.

I-4-La Flore

Letouzey (1982) a caractérisé la flore du Nord en 2 grands groupes qui sont :

- les plaines inondées périodiquement et

- les steppes à épineux

Les espèces les plus rencontrées sont : Acacia sp, Balanites aegyptiaca, Ficus platyphylla, Khaya senegalensis et Tamarindus indicus. La végétation herbacée est dominée par Setaria sp, Pennisetum pedicellatum et Loudetia sp (Donfack, 1996).

6

I.5. La faune

La faune de la région du Nord est très riche. Seulement dans le Parc National de la Bénoué (PNB), plus de 35 espèces de mammifères appartenant à environ 11 familles ont été recensées tel que le tableau I l'illustre.

I.6. Les populations humaines

Estimée à plus de 1.600.000 habitants en 1998, la population de la région connaît le taux moyen de croissance le plus élevé du pays (supérieur à 4%). Ce taux s'explique par les migrations des populations de l'Extrême-Nord. Ces migrations ont engendré des conséquences au niveau socioculturel, politique, économique et environnemental. Essimi (2010) subdivise la population en trois grandes catégories :

- les Faly et les Kangou, autochtones ou montagnards

- les Peuls qui sont des éleveurs

- les populations venues pour la plupart de l'Extrême-Nord, à la recherche de terres fertiles et d'eau qui sont : les Mofou, les Kolé, les Sarah et les Kotoko. De même, notons la présence de populations venues des pays frontaliers.

I.7. Agriculture et élevage

Occupation première de plus de 60 % de la population de la Région, l'agriculture est assez diversifiée et surtout orientée vers les cultures vivrières (sorgho, mil, maïs, arachide, riz, igname, niébé etc....). Ces cultures assurent juste l'autosuffisance alimentaire locale. Seule culture de rente, la culture du coton est encouragée dans la région par la société SODECOTON (Société de Développement de Coton) et contribue de manière substantielle à l'économie régionale (depuis 1974).

Après l'agriculture, l'élevage est l'activité économique la plus importante qui occupe les populations du Nord: près de 30 % de cette population la pratique. Le système de production demeure traditionnel et extensif, avec des troupeaux de taille importante. Il est dominé par les bovins, aux côtés desquels les ovins et les caprins prennent de plus en plus de place. Le groupe ethnique des Peuls domine majoritairement cette activité et tend à se sédentariser au cours des dernières années, entraînant certains problèmes fonciers.

I.8. Autres activités économiques

La pêche se fait principalement autour des fleuves Bénoué et Faro. Elle est surtout importante pendant la saison sèche lorsque les eaux se retirent pour laisser place à de nombreuses petites mares très poissonneuses sur le lit majeur des fleuves. L'ensablement des berges est le principal problème auquel l'activité fait face.

7

Bien que des potentialités existent, le tourisme est surtout orienté vers la chasse, la pêche sportive, la vision de la faune et la visite de quelques sites attractifs.

Le secteur industriel est surtout organisé dans la Région du Nord autour du textile (SODECOTON, CICAM), de l'alimentaire (Brasserie du Cameroun, Guinness Cameroun) et de la cimenterie (CIMENCAM).

L'artisanat occupe également une partie prépondérante du secteur économique local et concerne surtout la vannerie, le tissage, la poterie, la tannerie et la fabrication d'objets divers à base de peaux d'animaux traitées.

Famille Nom scientifique Nom commun

Primates Cercopithecidae Papio anubis Babouin

Cercopithecus aethiops Singe vert

Erythrocebus patas Patas

Colobidae Colobus guereza Colobe guéréza

Artiodactyles Bovidae Kobus defassa Cobe Defassa

Kobus kob kob Cobe de Buffon

Hippotragus equinus Hippotrague

Rongeurs Leporidae Lepus crawshayi Lapin d'Afrique

Scuiridae Xerus erythropys Ecureuil fouisseur

Hystricidae Hystrix cristata Porc-épic

Syncerus caffercaffer Buffle

Tragelaphus derbianus Eland de Derby

Tragelaphus scriptus Guib hanarché

Redunca redunca Redunca

Cephalophus rufilatus Céphalophe à flanc roux

Cephalophus grimmia Céphalophe de Grimm

Ourebia ourebi Ourébi

Giraffidae Giraffa Girafe

Suidae Potamocheorus aethiopicus Potamochère

Phacocheorus africanus Phacochère

Hippopotamidae Hippopotamus amphibus Hippopotame

Carnivores Viverridae Viverra vivetta Civette

Felidae Panthera leo Lion

Panthera pardus Panthère

Felis serval Serval

Felis caracal Caracal

Hyenidae Crocuta crocuta Hyène tachetée

Canidae Canis aureus Chacal commun

Lycaon pictus Lycaon

Proboscidiens Elephantidae Loxodonta africana

africana

Alcelaphus buselaphus

major

Bubale

Eléphant de savane

Tableau I: Classification des mammifères du PNB et ses environs (Tsakem, 2004)

Figure 1: Réseau d'aires protégées au Cameroun

Figure 2: Réseau d'aires protégées du Nord Cameroun

8

CHAPITRE II : GENERALITES ET REVUE DE LITTERATURE

II-1- Cadre réglementaire en matière de Faune au Cameroun

II-1-1- Définitions des Aires Protégées

Définition des Aires Protégées selon l'UICN

Une aire protégée (AP) est un espace géographique clairement défini, reconnu, dédié et géré, par des moyens légaux ou autres, afin de favoriser la conservation à long terme de la nature, des services écosystémiques et des valeurs culturelles qui y sont liés (UICN, 2012). Notons que dans cette catégorie, l'UICN exclut les zones de chasse.

Définition d'une Aire Protégée selon la Loi camerounaise

Une AP est une zone géographique délimitée et gérée en vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation et de développement durable d'une ou de plusieurs ressources données. La loi camerounaise classe, contrairement à l'UICN, les zones de chasse dans la catégorie des aires protégées.

II-1-2- Législation en vigueur concernant la gestion des aires protégées, de la chasse et des zones cynégétiques

Les textes réglementaires concernés sont :

? loi 94/01 du 20/01/94, portant régime des forêts, de la faune et de la pêche

? Décret 95-466-PM du 20/07/95 fixant les modalités d'application du régime de la faune ;

? Arrêté n° 0-648/MINFOF du 18/12/06, fixant la liste des animaux dans 3 classes : A, B et C (dont les définitions sont détaillées ci-après).

? Arrêté n°0649/MINFOF du 18/12/06 portant répartition des espèces fauniques en groupes de protection et fixant les latitudes d'abattage par type de permis sportif de chasse.

A cela, s'ajoutent les différents accords et conventions que le Cameroun a ratifiés, dont notamment la Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d'Extinction (CITES).

II-1-3- Définition et compréhension de termes (selon la loi 94-01)

Selon la loi 94/01 et au sens du décret 95-466, est appelée « zone cynégétique » toute aire protégée, réservée à la chasse, gérée par l'administration chargée de la Faune, une personne physique ou morale

9

(guide de chasse), une collectivité publique locale (populations riveraines), et dans laquelle tout acte de chasse ne peut y être perpétré contre les espèces intégralement protégées.

Ce même décret répartit les espèces animales en 3 classes : A, B et C (article 78 de la loi 94/01).

- La classe A qui regroupe les animaux bénéficiant d'une protection intégrale. Toutefois, ces

animaux peuvent être capturés ou chassés après autorisation exceptionnelle du ministre chargé

de la Faune (article 42 du décret 95-466).

- La classe B pour les animaux pouvant être chassés après obtention d'un permis.

- La classe C prend en compte les animaux pouvant être chassés selon la réglementation.

Cette catégorisation est revue tous les cinq ans par arrêté ministériel.

Les caractéristiques des trois parcs de la région du Nord sont :

? Parc National de la Bénoué : d'abord créé Réserve Forestière et de Chasse par Arrêté N° 351 du 19 Novembre 1932, et érigé en Parc National par arrêté N° 120/SEDR du 05 Décembre 1968, Ce Parc National couvre une superficie de 180 000 ha. Ce parc dispose d'un Plan d'Aménagement depuis près de 8 ans. Ce parc a été répertorié en 1982 comme « réserve de biosphère » par l'UNESCO.

? Parc National du Faro : d'abord désigné comme Réserve Forestière par Arrêté N° 25 du 13 Février 1947, puis Réserve de Chasse par Arrêté N° 270 du 29 juillet 1947, et finalement érigé en Parc National par décret N° 80/243 du 08 juillet 1980 ; Il couvre une superficie de 330 000 ha. Il est régi par un Plan d'Aménagement depuis deux ans.

? Parc National de Bouba-Ndjidda : d'abord désigné en tant que Réserve Forestière et de Chasse par Arrêté N° 270 du 29 juillet 1947, Bouba-Ndjidda est érigé en Parc National par Arrêté N° 120/SEDR du 05 Décembre 1968. Le PNB couvre une superficie de 220 000 ha. Son Plan d'Aménagement est élaboré et approuvé depuis un an.

Autour de ces parcs nationaux, sont érigées 32 Zones d'Intérêt Cynégétique dont :

- 24 sont concédées en affermage,

- 2 en cogestion par les populations locales et un guide chasse

- 2 devant faire l'objet de l'élevage de gibiers (game-ranching3 et game-farming)4 et mais dont

l'une fait actuellement l'objet de contentieux). En effet, l'exploitant ne respectant pas ses

3 Elevage dans un milieu contrôlé de spécimen d'animaux prélevés à l'état sauvage en vue de les commercialiser (selon la loi 94/01)

10

engagements, la zone lui a été retirée. Ce dernier réclame dommages et intérêts par rapport aux supposés investissements perdus et le procès est en cours. La seconde n'étant pas encore attribuée.

- 2 zones de chasse communautaire (ZICGC de Mana et de Mbali Mbori), gérées par les populations locales),

- 1 ZIC allouée à l'Ecole de Faune de Garoua (pour études et travaux pratiques).

- et 1 ZIC concédée au Lamido de Rey (Chef traditionnel de la plus grande chefferie de la Région).

En matière de chasse, selon l'article 24, l'exploitation de la faune est subordonnée à l'obtention selon les cas :

> D'un permis de chasse ;

> D'un permis de capture ;

> D'une licence de guide de chasse ;

> D'un permis de recherche à but scientifique ;

> D'une licence et d'un permis de game-ranching ou de game-farming ;

> D'un permis et d'une licence de chasse cinématographique.

> D'un permis de collecte des dépouilles ou de détention d'animaux vivants ;

Les permis de chasse (délivrés dans un but sportif) sont de 3 types :

+ Permis sportif de petite chasse, délivré au niveau régional ou départemental, pour détenteurs réguliers de fusils à canon lisse ou de carabine de calibre < 6 mm.

+ Permis sportif de moyenne chasse, délivré par le Ministre en charge de la Faune, pour détenteurs réguliers de carabine à calibre > 6 mm et < 9 mm.

+ Permis sportif de grande chasse, délivré par le Ministre en charge de la Faune, pour détenteurs réguliers de carabine à calibre > 9 mm.

Est appelé guide de chasse (GC), tout chasseur professionnel agréé par l'Administration en charge de la faune, ayant pour activités principales l'organisation et la conduite des expéditions de chasse dans le cadre d'une société dûment constatée, dont le siège se trouve dans sa zone d'activités. On en distingue deux groupes :

- Les GC titulaires, « agréés conformément aux dispositions du décret 95-466, qui sont civilement responsables devant les Administrations compétentes et les tiers » ;

4 Aire protégée et aménagée en vue du repeuplement des animaux et de leur exploitation éventuelle dans un but alimentaire ou autre (selon la loi 94/01)

11

- Les GC assistants, « reconnus par l'Administration en charge de la Faune. Travaillent sous le contrôle et la responsabilité d'un guide titulaire».

II-2- Gestion de la chasse en Afrique

Chardonnet (1995) relève l'importance de la faune sauvage dans les économies nationales. Lindsey et

al. (2007,bis) estiment les revenus générés annuellement par la chasse sportive en Afrique à 201 millions de US$, pour une moyenne annuelle de 18.500 chasseurs. Mais la gestion de cette activité reste empreinte de zones d'ombre. Pour Czudek (2001), une gestion adaptée occasionnerait des recettes supérieures à celles connues de nos jours. Plusieurs variantes existent en fonction des pays.

II-2-1- Cas de la RCA

L'arrêté n°687CH du 17/02/1956 créait en Afrique Equatoriale Française deux types de zones en

matière de faune en République Centrafricaine : les ZIC (où se trouvent les parcs nationaux, réserves de faune et zones de chasse) et la zone banale (où se déroulent les activités de cueillette). Contrairement au Cameroun, les zones de chasse (appelées Zones Cynégétiques Villageoises, ZCV et situées autour des parcs nationaux) ne font pas partie des aires protégées. Leur objectif est l'utilisation maximale et durable des ressources fauniques au profit des populations locales, le soutien au développement économique et social et la conservation des ressources fauniques (Mbikiton, 2004). Les recettes issues de la chasse sont réparties entre l'Etat, les communes et les communautés. Les 10 ZCV que compte le pays ont rapporté 100 millions de FCFA sur 5 ans (Mbikiton, bis) et sont à l'origine de la création d'environ 200 emplois. Le problème dans la zone reste le braconnage par les bergers transhumants pour l'autoconsommation et l'élimination des prédateurs de leur bétail, mais également les braconniers étrangers dont les soudanais à l'Est et au Nord-Ouest et les tchadiens au Nord (Lamarque et al, 1995)

II-2-2-Cas du Bénin

Dans le cas du Bénin, les zones de chasse sont concédées à des sociétés privées. La part revenant aux

populations locales est gérée par les AVIGREF, Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faune, (Issa et al, 2004). Ces associations sont chargées d'organiser les pisteurs et porteurs pour les différents safaris. Les parcs sont également autofinancés par les recettes générées par la chasse.

II-2-3- Cas de la Tanzanie

Les zones de chasse sont gérées par les sociétés de safari et les quotas de chasse sont fixés par les

services en charge de la faune (Chardonnet, 1995 bis). Cette chasse génère de nombreux revenus estimés à 9,3 millions d'US $ en 2002-2003 (Fesselet, 2006). De même, d'énormes fonds sont consacrés au développement communautaire : en effet, de 2000 à 2002 il s'est agi de près de 6,5 millions d'US $ (MNRT, 2002). Mais selon Nshala (1999), ces bénéfices ne profitent qu'à une minorité de nationaux et aux étrangers.

12

II-2-4- Cas de la Côte d'Ivoire

Dans ce pays, la chasse est interdite depuis 1974 (exceptée celle pour la subsistance). Ce qui pourrait

laisser penser à une augmentation des populations animales sauvages. Ce n'est toutefois pas le cas car le braconnage sévit ardemment du fait de manque de campagne de lutte anti-braconnage (Feer et al, 1995). Selon les mêmes auteurs, la chasse sportive pourrait être autorisée mais sous certaines conditions. Toutefois, des battues administratives sont organisées pour limiter les dégâts causés par la faune sauvage.

II-2-5- Cas du Burkina- Faso

L'exemple type de la gestion de la chasse sportive au Burkina Faso est le ranch de gibier de Nazinga

(RGN). Celui-ci a été créé en 1979, avec pour objectif principal de « démontrer que l'exploitation durable de la faune sauvage sous ses différentes formes (tourisme de chasse, de vision, cropping5) peut générer pour l'Etat, le privé et les populations locales un revenu considérable, source de développement économique » (Vermeulen, 2003). Cependant, jusqu'en 2000, le modèle de départ qui prévoyait les zones villageoises de chasse (ZVC) a mal fonctionné. Les populations se sentant exclues du processus se sont adonnées à un braconnage intensif dans le ranch (Cornelis, 2000). Un nouveau système a été mis en place en 2003. A présent, la gestion des safaris se fait de concert entre le village et l'administration du RGN et la vente des safaris se fait au bénéfice partagé des deux partenaires (Vermeulen, bis). La gestion des recettes du village n'incombe qu'aux populations, sans droit de regard de l'administration des eaux et forêts.

II-2-6- Cas du Zimbabwe

Le programme CAMPFIRE (Communal Areas Management Plan For Indigenous Resources) est un

modèle de gestion participative dont les résultats sont encourageants. Selon Murindagomo (1990), l'idée de base du programme CAMPFIRE était de créer des institutions qui permettent aux communautés résidentes de gérer et d'exploiter les ressources de façon légitime. C'est un programme expérimental développé par le Département des Parcs Nationaux et de la Gestion de la Faune Sauvage du Ministère des Ressources Naturelles et du Tourisme, initié dans les années 1970 et officiellement établi en 1986 pour donner le contrôle de la gestion de la faune sauvage, en dehors des raisons d'aires protégées, aux communautés rurales. Les communautés locales ont un rôle de «producteurs de faune sauvage». CAMPFIRE permet d'appuyer le développement des communautés locales et normalement aussi, la conservation de la faune sauvage en valorisant cette dernière par la chasse sportive et de vision. Les Districts vendent en fait les trophées et les amodiations de chasse à des opérateurs de safari privés (quotas fixés par le Département des Parcs nationaux) et utilisent les bénéfices pour leur développement (Baudron, 2002).

5 Cropping : Récolte d'espèces bien ciblées, suivant des règles bien établies.

13

II-2-7- Cas de la Zambie

L'ADMADE (Administrative Management Design) créé des comités de la faune dans chaque zone

d'aménagement constitués des chefs coutumiers locaux et de fonctionnaires spécialistes de la faune. Ils se réunissent périodiquement pour des échanges afin d'adopter des politiques d'aménagement pour la zone concernée (Lewis et al, 1991). Dans la plupart des zones visées par l'ADMADE, les comités de la faune ont ouvert des comptes de développement communautaire où est versée la part de recettes qui revient à la communauté. En 1988, cette part a été de 230. 000 US $ pour un total de 10 unités de l'ADMADE (Lewis et al, 1988). Entre 1987 et 1988, 260. 000 US $, représentant 40% des recettes totales provenant de la faune dans 10 unités de l'ADMADE (en plus de l'allocation de base de 230.000 dollars précédents) ont été réservés pour financer les budgets de fonctionnement et d'équipement approuvés par les comités de la faune (Foumane, 2012).

II-3- Particularités de la conservation et de la gestion de la faune au Nord-Cameroun

Pour Roulet (2004), le Cameroun est l'un des pionniers en matière de chasse sportive en Afrique Centrale et de l'Ouest et offre des conditions correctes de prélèvements fauniques. Konate (2001) affirme que les textes relatifs à la chasse sont plus avantageux pour les opérateurs économiques du secteur et à l'Etat que pour les populations. La gestion de cette faune génère en effet de nombreuses taxes provenant de :

- droits et frais de permis de chasse

- l'établissement des licences des Guides de chasse

- droits d'affermage (délégation de d'exploitation des zones de chasse aux guides chasse par

l'Etat, moyennant des paiements annuels à l'hectare alloué).

- taxes d'abattage des animaux (chaque espèce abattue selon la réglementation en vigueur, a un

coût à payer obligatoirement par l'amodiataire de la ZIC).

- droits de pêche

- entrées dans les différents parcs

- taxes sur armes

- ventes aux enchères des produits saisis (au profit de l'Etat)

- droits de chasse photographique

- taxes de collectes (des carcasses après récupération des trophées par les chasseurs).

14

La répartition des recettes issues du paiement des droits d'affermage se fait de la manière suivante :

- 27,5% pour le Trésor public

- 22,5% pour le Fond spécial chargé de la Faune

- 40% pour les communes6 riveraines aux aires protégées

- 10% pour les communautés7 riveraines aux aires protégées. C'est en 1994, après la révision de sa loi forestière, que l'administration camerounaise en matière de faune, a décidé que 10% des revenus issus de la chasse dans les ZIC reviendraient aux populations riveraines.

Les populations riveraines bénéficient des quotes-parts des recettes relatives aux droits de location et/ou d'affermage des zones de chasse. Elles sont impliquées dans les activités de conservation en tant que gardes chasse ou guides touristiques villageois, employés dans les campements de chasse. Les cahiers des charges des Guides prévoient également des réalisations sociales en faveur des communautés riveraines desdites ZIC, telles que la construction d'écoles, l'aménagement et l'entretien des routes.

Toutefois, cette chasse sportive génère certes d'importants revenus à travers ces diverses taxes, mais impose également des restrictions de prélèvements (au niveau du droit d'usage) aux populations riveraines des aires protégées (Yasuda, 2012). En effet, le droit de prélèvement des populations pour la consommation se trouve réduit car peu de guides de chasse sont enclins à laisser abattre, sans rétribution financière, des espèces animales dans leur zone. D'où la création des ZICs à cogestion et à gestion communautaire.

6 Les communes sont des collectivités territoriales dirigées par des maires et des conseils municipaux élus au suffrage universel.

7 Groupements de personnes ayant des intérêts communs et vivants aux alentours des AP

15

CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODE

III-1- Recettes générées par la faune

Les données sur les recettes générées par la faune pour le Nord ont été obtenues grâce aux archives du Service de la Faune et des Aires Protégées de la région, et celles relatives aux autres régions ont été obtenues au Service de la Chasse (services centraux). S'agissant du tourisme, les données sur le Cameroun sont issues des rapports annuels d'activités du Service de la Faune et des Aires Protégées du Nord-Cameroun.

III-2- Relevé et analyse des textes de loi

Les données sur les classes d'animaux, les taxes d'abattage relatives à certaines espèces et les quotas de chasse par espèce ont été compilées à partir de la loi 94/01 portant régime des forêts et de la faune au Cameroun.

III-3- Populations animales

- Pour l'ensemble des données relatives au nombre d'espèces chassées par année, nous nous sommes référés aux plans de tirs de la région du Nord pour les 5 dernières années.

- S'agissant des inventaires des Lions, nous nous sommes limités aux données tirées des études menées par d'autres chercheurs dans la région pour calculer les quotas de chasse appropriés.

- En ce qui concerne les Hippopotames, nous avons mené un inventaire au PNB. Celui-ci s'est fait dans les cours d'eau qui arrosent le PNB au Cameroun. Ce dénombrement s'est effectué en début de saison de pluies, ce qui a représenté quelquefois une difficulté majeure du fait des crues des cours d'eaux par endroits, d'où l'immersion des hippopotames. La méthode de comptage utilisée est celle du comptage à pied le long du cours d'eau (Ngog Njé, 1988).

Cette méthode consiste à diviser le cours d'eau en deux secteurs à savoir : le secteur Nord et le secteur Sud, en considérant le campement du Buffle Noir comme point d'origine. Le secteur Sud couvrait la zone du campement du Buffle Noir jusqu'à la ZIC 2 (voir carte 3). Le secteur Nord quant à lui couvrait la zone allant du Grand Capitaine (ZIC 9) au campement du Buffle noir. Soit une distance de 94,5 km à vol d'oiseau. Quant aux observations, elles avaient lieu dans la journée (entre 7h et 18h30).

S'agissant des taux de réalisation, ils ont été obtenus en faisant le rapport entre le nombre d'animaux réellement abattus et le nombre d'animaux prévu à l'abattage durant la saison cynégétique.

III-4- Menaces sur la faune et sur les populations humaines

Il a fallu pour cela, identifier les indicateurs de présence humaine à savoir les campements des braconniers, les pistes de transhumance, les munitions, les pièges, les traces de feux, les coupes d'arbres et les trophées. S'agissant des menaces pesant sur les Hommes, nous avons mené des enquêtes (responsables en charge de la conservation du PNB) afin de cerner la problématique de

16

dégâts causés par les Hippopotames. Les enquêtes aux conflits Homme-Hippopotame, ont été menées à : Ouro-kessoum, Boulel 1 et Kabawa. Ces villages étant situés aux environs de la ZIC 8 et à proximité du barrage hydroélectrique de Lagdo (carte 4). Nous avons sélectionné un panel de 100 personnes pour y répondre.

III-6- Analyse des données

Les différentes cartes ont été réalisées avec le logiciel Arcview et les données analysées avec le

tableur Excel.

Figure 3: Localisation de la zone d'inventaire des hippopotames (Maha, 2012).

Boulel 1 Kabawa

Ouro-kessoum

Figure 4 : Localisation de la zone d'enquête sur les conflits Homme-Faune (WWF, 2008)

17

CHAPITRE IV : RESULTATS

IV.1. Impact économique de la chasse sportive

IV-1-1- Recettes générées par la faune

Avec le plus grand nombre de ZIC, le Nord contribue pour plus de la moitié aux recettes fauniques nationales. De 2007 à 2012, les recettes ont été variables pour diverses raisons. Néanmoins, la part globale du Nord reste importante. Le tableau II nous montre que les recettes globales de la faune dans la région, ne sont pas proportionnelles aux taxes d'affermage. En effet, les recettes les plus élevées sur ces 6 dernières années (2007) ne possèdent pas les taxes d'affermage les plus hautes. Il en est de même pour l'année 2010 qui a ses parts d'affermage les plus basses mais est en 2e position au niveau des recettes annuelles. Ceci peut s'expliquer par le fait que la nature des recettes suivant les années, est fonction du nombre de permis élaborés, des taxes sur les armes, des ventes aux enchères, des entrées dans les parcs...qui sont des données variables. Les taxes d'affermage quant à elles devraient être fixes mais le paiement partiel ou tardif des taxes d'affermage par les GC influence les recettes en fin de saison. La figure 5 quant à elle montre l'importance des taxes d'affermage dans les recettes fauniques globales de la région du Nord.

IV-1-2- Variations des taxes d'abattage selon les espèces

Les taxes d'abattage varient suivant les espèces (classes A, B ou C) et le chasseur (touriste, résident ou national) tel qu'illustré dans le tableau III. Celui-ci montre que les espèces telles que l'Eléphant et le Lion (appartenant au Big five8) ainsi que l'Eland de Derby sont les plus chères taxées (de par la demande plus élevée). Les taxes d'abattage varient également que l'on soit touriste, résident ou camerounais.

IV.2. Impact écologique de la chasse sportive

Le tableau III montre les coûts d'abattage de quelques espèces. Les plus chères taxées sont les plus

demandées (lion, éléphant, éland de derby...). Bien que de plus en plus rares, celles-ci demeurent en tête de liste des demandes annuelles des guides de chasse et sont, dans la majeure partie des cas, attribuées dans le plan de tir annuel.

IV-2-1 Taux de réalisation de certaines espèces

Il s'agit du rapport entre le nombre d'animaux effectivement abattus à la fin de la saison cynégétique et le nombre prévu (également appelé « taux de prélèvement effectif »). Ainsi, nous avons comparé les (figure 6, tableau IV). Le quota d'abattage du Damalisque est atteint à 95%. L'Eléphant n'obtient que 47,25% de taux de réalisation contre 23,68% pour le Lion.

8 Terme crée par Ernest Hemingway et qui fait référence à cinq mammifères africains mis en relief par les autorités touristiques dans le cadre des safaris photographiques ou de chasse. Ce sont le lion, le léopard, l'éléphant d'Afrique, le rhinocéros noir et le buffle d'Afrique.

18

Le tableau V propose des quotas d'exploitation théorique de différentes espèces. Quotas supposés garantir la pérennité des espèces en limitant le nombre d'animaux abattus.

IV-2-2- Cas du Lion

Les résultats d'inventaire dans la zone du PNB et ses ZICs (appelé complexe Bénoué) disponibles sont recensés dans le tableau VI (de 2002 à 2012). Cette évolution de la population des lions sur une dizaine d'années est illustrée dans la figure 5.

On note une nette baisse de l'effectif de Lions entre 2002 et 2004. De 2007 à 2011 l'effectif est en légère hausse mais peut s'expliquer par le passage des Lions des autres parcs et ZICs dans le complexe Bénoué. D'où la nécessité de mener un inventaire dans l'ensemble des aires protégées pour éviter des biais au niveau des décomptes.

En se basant sur la méthode d'estimation des quotas d'exploitation théorique des espèces animales pour la chasse sportive, et à partir des inventaires de Lions (tableau VI), nous avons calculé le taux de prélèvement adéquat pour le complexe de la Bénoué (tableau VIII). On sait le taux adéquat pour les Lions estimé à 8%. Pour cette espèce, nous notons que le nombre effectivement abattus (dans le cadre de la chasse sportive), est beaucoup plus bas que le quota estimé selon la méthode de Martin et Thomas (1991).

IV-2-3- Cas de l'Hippopotame

Le tableau IX nous montre qu'en 2012, le nombre d'Hippopotames réellement abattus est inférieur à celui autorisé par les plans de tir. Mais ce nombre est le double du quota théorique selon la méthode de Martin et Thomas (1991, bis). Les données d'inventaire sur l'espèce en 2012 et 2013 montrent une stabilisation de la population (tableau XIV).

IV-3- Impact de la chasse sportive sur le tourisme

La chasse sportive contribue également à l'essor du tourisme dans la région (TableauX). Il en ressort

que, la chasse, aussi bien la petite la moyenne que la grande, a contribué pour 946 au chiffre régional de touristes sur 5 ans. Il est à noter que ces touristes sont en grande partie, les mêmes qui reviennent chaque année. Selon le MINFOF (2011), les guides de chasse sont pour la plupart des résidents (étrangers installés au Cameroun). A l'exemple de la saison 2010-2011, les nationalités sont :

- Française (43%)

- Espagnole (14%)

- Italienne (10%)

- Belge, camerounaise, danoise, allemande, russe et turque (chacune représentée à un peu plus

de 5%).

19

Concernant les chasseurs, le nombre n'est pas très élevé mais pour une période de chasse allant de décembre à juin, il a été dénombré en moyenne 189 touristes par saison cynégétique.

IV.4. Chasse sportive, source de protéines animales pour les populations locales

Comme le prévoient les textes, la viande collectée lors de la chasse sportive est donnée aux populations riveraines. Ces quantités ne sont pas négligeables comme le montre le tableau XII. On constate qu'en 2010, la chasse sportive a rapporté aux populations riveraines des ZICs, plus de 255 tonnes de viande.

IV.5. Chasse sportive, source d'emplois pour les populations locales

La chasse sportive est à l'origine de la création de 5000 emplois par an (dont environ 500 emplois à temps plein). Ce qui représente une aubaine pour les populations locales de ces zones en général, éloignées des centres urbains. Il s'agit des emplois de pisteurs, guides, porteurs, gardiens, cuisiniers dans les campements de chasse....

IV.6. Autres facteurs de disparition de la faune au Nord-Cameroun

Aujourd'hui, la préservation et la conservation des AP du Nord sont compromises du fait notamment de la forte pression anthropique qui est exercée sur les ressources fauniques et floristiques. Le cas le plus marquant de ces deux dernières années est l'intrusion fréquente de braconniers (venant d'autres pays, notamment le Soudan) dans le Parc National de Bouba-Ndjidda (PNBN) et les ZICs environnantes (ZIC 10, 11,23), avec comme bilan le plus lourd, le massacre de plus de 120 éléphants en janvier 2012. Maha (2012, bis), à partir de la fréquence d'observation des activités anthropiques au PNB (sur une distance de 94,5 km, le long du transect d'inventaire de la population d'Hippopotames), a relevé les indices d'activités à impact négatif sur la conservation des AP.

IV-6-1- Le braconnage9

Dans le PNB et ses environs, les indices de braconnage sont nombreux notamment : des campements de braconniers, des trous de piégeage, des coup de feu, des douilles et carcasses d'hippopotame. Ainsi, le long du transect d'inventaire des Hippopotames en 2012, 15 de ces indices ont été relevés sur le parcours (tableau XIII).

IV-6-2 L'orpaillage

Le long de ce transect d'inventaire des hippopotames, 10 indices d'orpaillage ont été noté (campements d'orpailleurs et présence d'orpailleurs le long du fleuve).

9 La loi forestière camerounaise de 1994 définit le braconnage comme tout acte de chasse sans permis, en période de fermeture, en des endroits réservés ou avec des engins ou des armes prohibés.

20

IV-6-3 La transhumance

Plusieurs pistes de transhumance (caractérisées par le fort taux d'émondage des espèces arbustives, notamment Afzelia africana) ont été répertoriées le long du transect (tableau X), de même que la présence de troupeaux bovins.

IV-7- Conflits Homme-Hippopotame au PNB

L'interconnexion des 3 parcs et de leurs ZICs ressort à la carte 2. D'où des déplacements fréquents des espèces d'une aire protégée à une autre. Il a donc été créé des corridors de passage pour la faune sauvage afin de faciliter ces migrations. L'origine des conflits Homme-Faune prend de l'essor depuis l'installation des populations humaines le log de ces corridors. Des conflits récurrents sont à noter entre Hippopotames et pêcheurs. Le nombre d'Hippopotames ayant baissé pourtant durant ces dernières décennies (excepté entre 2012 et 2013). Plusieurs pertes humaines sont à déplorer. Dans les campements de Kabawa et de Ouro-kessoum , 3 pêcheurs ont perdu la vie sur une période de 3 ans. Rien qu'à Boulel 1, le sous-préfet a recensé 25 morts sur une période de 30 années. Les pertes matérielles concernent principalement les cultures agricoles.

Dans cette zone, les populations des 3 campements semblent avoir connaissance de la législation concernant le pachyderme. En effet, 98% connaissent son statut d'espèce intégralement protégée. Ceci se confirme par le fait que les autorités compétentes sont aussitôt saisies en cas de problème avec les Hippopotames sauf cas de force majeure. L'intérêt de cet animal pour les populations par contre n'est pas reconnu. 93% ne lui accorde aucun intérêt, 1% lui reconnait une importance dans la chaine alimentaire, et 6% sont sans avis. Ce qui dénote un respect de la législation non pas par approbation, mais par peur des sanctions lesquelles, pour l'abattage d'un Hippopotame, vont de simples amendes à des cas d'emprisonnement ferme. S'agissant de l'évolution numérique, 75% affirme que la population d'Hippopotames est plus abondante qu'autrefois. 25% reconnait que l'espèce se fait plus rare contre 5% sans avis (figure 9).

36,73% du total des cultures dévastées représente les champs de maïs. S'en suit le riz avec un taux de dévastation de 26,54%. Viennent ensuite l'arachide et le sorgho. A très faible taux, les parcelles de niébé, manioc et soja sont aussi dévastées. Les surfaces dévastées ne sont pas corrélées aux superficies semées (tableau XV, obtenu après enquêtes auprès des populations). L'obtention de ces chiffres s'est fait par enquêtes auprès des villages où les attaques d'Hippopotames sont fréquentes.

Tableau II: Recettes d'affermage et recettes globales issues de la Faune au Nord Cameroun et sur l'ensemble du pays.

 

Droits

d'affermage

(en FCFA)
Nord

du

Total recettes

faune

(en FCFA) du
Nord

Part de l'affermage

dans les recettes
globales

Recettes nationales

issues de la faune

2007

141

924

324

568

693

499

24,95%

914

197

499

2008

149

624

924

477

374

022

31,34%

648

249

022

2009

121

997

363

378

701

817

32,21%

648

701

817

2010

71

348

930

488

006

737

14,62%

723

270

737

2011

119

070

620

474

094

038

25,11%

810

494

038

2012

127

618

410

426

564

289

29,91%

641

564

289

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

millions FCFA

1000

400

900

800

700

600

500

300

200

100

Evolution des recettes fauniques

0

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Recettes Nord

Recettes Nationales

Figure 5 : Evolution des recettes fauniques du Nord et celles nationales

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau III: Taxes d'abattage relatives à certaines espèces10

Nom commun

 
 

Taxes versées (en FCFA)

 

Touristes

 

Résident

 

National

 

Eléphant

1

000

000

800

000

100

000

Lion

1

000

000

800

000

100

000

Eland de Derby

1

000

000

600

000

100

000

Hippopotame

 

500

000

300

000

60

000

Hippotrague

 

500

000

300

000

60

000

Buffle

 

500

000

300

000

60

000

Cob defassa

 

250

000

300

000

60

000

Phacochère

 

200

000

80

000

15

000

Cobe de Buffon

 

100

000

50

000

15

000

Guib harnaché

 

100

000

80

000

15

000

10 Extrait de l'Arrêté n° 0565/A/MINEF/DFAP/SDF/SRC, Chapitre 1, Article 5, du 14 Aout 1998.

QR : Quota réalisé QR : Quota prévu

Figure 6 : (a) , (b) et (c) : Comparaison des quotas prévus et ceux réalisés de 3 espèces

60

50

40

30

20

10

0

Nombre

Comparaison des quotas prévus et quotas réalisés: Lion

2008 2009 Année 2010 2011 2012

QP Lions QR Lions

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Nombre

Comparaison des quotas prévus et quotas réalisés: Elephant

2008 2009 Année

2010 2011 2012

QP Eléphants QR Eléphants

14

12

10

8

6

4

2

0

Nombre

Comparaison des quotas prévus et quotas réalisés: Damalisque

2009 2010 Année 2011 2012

QP Damalisque QR Damalisque

(a)

(c)

(e)

Nombre de lions

400

300

200

100

0

Evolution de l'effectif de Lions au Nord Cameroun

2002 2004 2007 2011 2013

Nombre de lions

Figure 7 : Représentation graphique de l'évolution des populations de Lions au Nord Cameroun (chiffres issues du tableau VI).

Tableau IV : Rapport quotas prévus/ quota réalisé pour 3 espèces animales

 

2008

2009

2010

2011

2012

 

P

R

P

R

P

R

P

R

P

R

TR

Lion

09

10

32

05

54

08

34

07

36

08

23,68%

Elephant

36

16

38

14

36

16

35

16

37

16

47,25%

Damalisque

-

-

08

06

10

09

10

09

12

13

95%

P : quota prévu R : quota réalisé

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau V : Méthode d'estimation des quotas d'exploitation théorique de quelques espèces
fauniques selon Martin et Thomas.

Espèces

Taux d'exploitation maximum

Prélèvement en chasse sportive

Éléphant

1%

0,75

Lion

8%

8%

Buffle

4%

2%

Eland de derby

10%

1,5%

Hippopotame

10%

5%

Léopard

15%

8%

11 Non disponible

Tableau VI: Historique des inventaires des populations de Lions dans le « Complexe Bénoué »:

Bauer 2013.

 

Chardonnet

Bauer et al

Bauer (2007)

Croes et al

Riggio et al

 
 

(2002)

(2004)

 

(2011)

(2012)

Complexe

345

 

200-300

200

218

200

Bénoué

 
 
 
 
 
 

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau VII: Estimations des populations de Lions dans les Aires Protégées du Nord Cameroun

(2007).

 

Minimum

Maximum

Estimé

PNB + ZIC 1,2,,4,5,9,25,26.

80

150

115

PNF + ZIC 13,16,18,18 bis

80

150

75

PNBN + ZIC 11,12,20,23,24

100

100

90

Total

260

400

280

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau VIII: Estimation du quota de chasse des Lions (selon la méthode de Martin et Thomas).

 

2002

2004

2007

2011

2012

Nbre total estimé

345

250

200

218

200

Estimation du quota (= 8%)

27,6

20

16

17,44

16

Taux réalisé

ND11

ND

ND

7

8

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau IX: Evolution de la population d'Hippopotames dans le temps au PNB

Auteur

Stark et al

Ngog Njié

Zibrine et al

Maha

Iyah et al

Année

1975

1988

1999

2012

2013

Effectif

325

400

350

180

182

Tableau XIII: Estimations des quantités de viande fraîche obtenues par la chasse sportive en 2010

Tableau X: Estimation du quota de chasse des Hippopotames (selon la méthode de Martin et

Thomas).

 

Nombre recensés

Nombre prévu par le Plan de Tir

Nombre réalisé

Nombre théorique

2011-2012

180

38

18

9

2012-2013

182

0

-

-

Tableau XI: Proportions de touristes en fonction des types de chasse

Année

Catégories de

Permis de Chasse

Types de permis

 

Petite

Moyenne

Grande

Totaux

2008

Nationaux

3

0

3

6

Résidents

4

0

6

10

Touristes

5

28

162

195

2009

Nationaux

0

1

5

6

Résidents

0

1

26

27

Touristes

0

20

165

185

2010

Nationaux

2

2

8

12

Résidents

2

2

17

21

Touristes

1

10

171

182

2011

Nationaux

5

0

0

5

Résidents

2

0

23

25

Touristes

0

20

185

205

2012

Nationaux

7

1

14

22

Résidents

2

0

44

46

Touristes

0

16

163

179

 

Totaux

33

101

992

1126

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau XII: Touristes cynégétiques sur 5 ans au Nord-Cameroun

Année

Types de permis

 

Petite

Moyenne

Grande

Totaux

2008

5

28

162

195

2009

0

20

165

185

2010

1

10

171

182

2011

0

20

185

205

2012

0

16

163

179

Totaux

6

94

846

946

ESPECES

nombre
d'animaux
abattus/espèce

poids en kg de viande fraiche

poids total carcasses

bruts &
moyens de
carcasse

Poids
Total

Poids
moyen
des
carcasses

Elephant

16

4750

76 000

2 375

38 000

Eland de derby

69

700

48 300

350

24 150

Buffle

94

520

48 880

260

24 440

Bubale

76

160

1 2 160

80

6080

Cob de buffon

108

90

9 720

45

4860

Waterbuck

66

106

6 996

53

3 498

Cobe des roseaux

41

78

3 198

39

1 599

Babouin

21

38

798

19

399

Hippotrague

52

280

14 560

140

7 280

Hippopotame

14

2350

32 900

1 175

16 450

Guib harnache

66

60

3 960

30

1 980

Phacochere

30

104

3 120

52

1 560

Lion

10

160

1 600

80

800

Ourebi

41

16

656

8

320

Cephalophe de grimm

36

16

576

8

288

Cephalophe roux

46

10

460

5

280

Potamochere

9

82

738

41

369

Hyene tachetee

7

70

490

35

245

Python

3

16

48

8

24

Damalisque

8

16

1 280

80

640

Serval

2

10

20

5

10

Civette

10

14

140

7

70

Porc-epic

1

20

20

10

10

Mangouste

2

3

6

1.5

3

Patas

2

10

20

5

10

Vervet

2

5

10

2.5

5

Genette

8

2

16

1

8

Lièvre a oreilles de

lapin

1

4

4

2

2

Totaux

839

9834

255 106

4 917

128 323

Nombre d'hippopotames

Evolution de l'effectif d'Hippopotames au PNB

450

400

350

300

250

200

150

100

50

0

1975 1988 1999 2012 2013

Effectif

Figure 9 : Evolution de l'effectif d'Hippopotames au PNB

Tableau XIV: Fréquence d'observation des activités anthropiques au PNB (MAHA, 2012)

Activité

Nombre d'observations

Orpaillage

10

Braconnage

15

Transhumance

8

Total

33

NB : Il s'agit d'observations directes et d'observations d'indices.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

20%

5%

75%

Abondants Rares

Ne connait pas

Figure 8: Perception par les populations de la tendance évolutive du nombre d'Hippopotames

Tableau XV: Evolution de la population d'Hippopotames dans le temps au PNB

Auteur

Stark et al

Ngog Njié

Zibrine et al

Maha

Iyah et al

Année

1975

1988

1999

2012

2013

Effectif

325

400

350

180

182

Figure 12: Cultures dévastées par les Hippopotames le long du fleuve Bénoué (2012)

Figure 10: (a): Orpailleur sur le lit du fleuve Benoué (b) : Campement d'orpailleurs au PNB

Figure 11: Indices de braconnage au PNB (trappe et campement abandonné)

40

36,73

35

30

26,54

25

20,41

20

14,29

15

10

5

0

Pourcentage (%)

Cultures dévastées par les Hippopotames en 2012 ( pourcentage total)

Riz Maïs Sorgho Arachide Niébé Manioc Soja

0,4 1,23 0,4

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tableau XVI: Superficie des cultures dévastées par les Hippopotames

Culture

Superficie (ha)

%

Riz

44

47,82

Maïs

30

32,60

Sorgho

10

10,87

Arachide

6

06,53

Niébé

1

1,08

Manioc

0,75

0,82

Soja

0,25

0,28

21

CHAPITRE V : DISCUSSION

V-1- Analyse de l'impact économique de la chasse sportive dans la région du Nord Cameroun

La chasse sportive peut revêtir une valeur économique certaine, à condition qu'elle soit gérée de manière efficace et efficiente. De plus en plus d'espaces sont classés en aires protégées : (Roulet, 2004).

- 3,9 % du territoire national en République Démocratique du Congo ;

- 4,6% en Afrique du Sud ;

- 6,2 % au Cameroun ;

- 8,8 % en Namibie ;

- 11,1 % en République Centrafricaine ;

- 11,6% au Burkina Faso et

- 19,7% en Tanzanie.

Avec des aires protégées représentant 44% de la région, le Nord ne dispose pas de tous les moyens nécessaires pour leur bonne gestion. Ceci malgré l'existence du Fonds Spécial de la Faune qui perçoit une grande partie des recettes générées par les activités liées à la faune et qui devraient être mises à disposition pour le bon fonctionnement des activités de conservation.

V-1-1- Rentabilité économique

Des dix régions du pays, le Nord génère le plus de revenus issus de la faune. Ceci est dû à l'importance en termes de superficie des aires protégées et à la richesse en espèces prestigieuses que renferment ces aires. Les autres régions ne disposant que de 2 parcs nationaux au plus et situés en zone de forêts, mettent beaucoup plus l'accent sur l'exploitation forestière.

En effet, s'agissant juste de l'exploitation forestière artisanale au niveau national, elle génère 4 000 emplois, et fait entrer environ 30 milliards de F CFA chaque année dans les caisses de l'Etat du Cameroun (Zoé, 2013). L'exploitation forestière nationale quant à elle rapporte beaucoup plus à l'Etat que la faune (41 milliards 859 millions de F CFA en 2004). La répartition des redevances forestières selon la loi 94/01 est la suivante 50 % pour l'Etat, 40 % pour les collectivités décentralisées (communes) et 10 % pour les populations (communautés). En 2005, les communautés ont bénéficié de près de 30 milliards de F CFA. Les scieries seules emploient plus de 8000 personnes.

Pour le Nord, les recettes forestières générées par le service des forêts en 2012 s'élèvent à 10 441 735 FCFA contre 426 564 289 FCFA pour le service de la faune et des aires protégées. Ceci s'explique par

22

le fait que la région est soumise à un climat de type soudano-sahélien avec une faible couverture végétale accentuée par la désertification et les coupes anarchiques des arbres pour faire du charbon.

La rentabilité économique de cette activité dans la région la place en 2e position après la SODECOTON. Cette dernière en effet est considérée comme la 4e plus grande entreprise nationale en termes de chiffre d'affaires (Hamadjam, 2006) et est classée 8e entreprise la plus performante en Afrique selon le site Cameroun24 (2013). Son chiffre d'affaires en 2012 est de 72 milliards 800 millions de FCFA en ce qui est des exportations et d'1 milliard 400 millions de FCFA pour les produits vendus au Cameroun. D'où un total de 74,2 milliards de FCFA (Anonyme, 2013) contre 426 564 289 FCFA pour la chasse sportive et ses dérivés.

Comparativement aux revenus générés par la chasse sportive en Afrique de l'Ouest et Centrale, le Cameroun semble plutôt fournir de bons résultats économiques (environ 28 millions par an au Burkina Faso selon Dermé en 2007, et 75 millions de FCFA selon Roulet en 1998). S'agissant des pays tels l'Afrique du Sud (31 milliards de FCFA selon ABSA en 2003) la Tanzanie (avec en 2002-2003 selon le MNRT, un chiffre de 4 milliards 700 millions de FCFA), le Zimbabwé (avec 3 milliards 600 millions de FCFA en 1998 d'après l'UICN) et la Namibie (avec un peu plus de 3 milliards de FCFA selon Ashley et al en 1994), ceux-ci devancent de loin le Cameroun. Ainsi, bien que présentant de bons résultats au niveau sous régional, le Cameroun pourrait faire mieux afin d'atteindre le niveau de rentabilité des pays de l'Afrique australe si les mesures de protection étaient revues et les moyens financiers mis à disposition pour celà.

La chasse sportive se positionne en tant qu'industrie rapportant d'énormes revenus et devises aux pays africains. En Afrique Centrale, on dénote encore un manque d'informations relatives à l'activité (chasseurs, animaux effectivement abattus, et surtout les chiffres des recettes que rapporte la chasse sportive. Comme le disent David et al. (1998), la conservation de la biodiversité dans la sous-région se doit de trouver des moyens pour que « la valeur économique du maintien de la nature dans son état sauvage, atteigne ou dépasse le bénéfice attendu en cas de conversion vers d'autres utilisations des terres » (cas de l'orpaillage au Nord-Cameroun).

Les revenus issus de la chasse sportive devraient être orientés vers l'autofinancement de la conservation dans les aires protégées. Toutefois, des auteurs, tel Freese (1997), mettent en garde la communauté internationale de l'utilisation économique de la ressource faunique au détriment de ladite conservation.

V-1-2- Activité génératrice d'emplois

La chasse sportive dans la zone ne contribue pas seulement à générer des revenus mais est également créatrice d'emplois, avec un impact sur l'économie locale. En effet, après la SODECOTON, elle représente l'activité qui fournit le plus d'emplois dans cette zone (environ 2000 emplois en saison de chasse et 500 en période creuse). Pour une population extrêmement paupérisée, ces emplois, bien que

23

sous-payés (dépassant rarement les 20 000 FCFA) sont d'une grande aide à ceux qui parviennent à être embauchés. Mais cela pourrait également représenter un risque. En effet, ces populations voient l'installation des guides de chasse (qui, précisons-le, sont en grande majorité des européens), avoir le monopole de la gestion des ZICs alors que les territoires qui leur sont alloués se voient réduits. Binot (2010) soulève le paradoxe existant entre les actions de conservation (à l'origine dans plusieurs cas de conflits fonciers) qui prônent l'implication des populations rurales sans toutefois leur accorder un réel pouvoir de gestion sur les espaces concernés dans la majorité des cas. Egalement, ceux qui ont le droit de chasser sont, selon l'appellation des riverains, « tous des blancs » tandis qu'ils voient leurs droits d'usage restreints. Ceux-ci se sentent alors exclus de ces processus de conservation (Roulet, 2004) et pensent, comme précise Nshala (1999), que les ressources naturelles sont l'apanage des étrangers et d'une minorité de nationaux. Dans l'état actuel des choses, les populations riveraines n'ont pas de réel droit dans la gestion des ressources fauniques : elles ne font que participer à un projet conçu par d'autres (Ribot, 2001). Dans le cas du Cameroun, l'implication de ces populations se fait encore timidement. La création de comités villageois de gestion de la chasse sportive pourrait faire des populations riveraines un réel acteur participant concrètement au projet de conservation des ressources fauniques en y trouvant un intérêt certain.

La gestion des ZICs qui, dans ses prérogatives, se doit d'impliquer activement les populations locales afin que celles-ci participent à la conservation des ressources fauniques, a tendance, dans l'application réelle, à les destituer plutôt de « leur pouvoir de gestion territoriale », leur offrant juste de petits emplois saisonniers. Cette situation pourrait avoir, à la longue, plutôt un effet inverse et favoriser le braconnage.

D'autres données sont nécessaires pour cette analyse économique de la chasse sportive, notamment au niveau des rentrées des guides de chasse, le nombre exact d'emplois générés et les salaires de base appliqués.

V-2- Analyse de l'impact social de la chasse sportive dans la région du Nord Cameroun.

V-2-1- Rôle nutritionnel et coutumier de la faune sauvage

Comme sur toute l'étendue du territoire, les populations riveraines des aires protégées jouissent d'un droit d'usage. Ce dernier est défini par la loi 94/01 comme étant « l'exploitation par les riverains des produits forestiers, fauniques ou halieutiques, en vue d'une utilisation personnelle... Ces droits d'usage ne s'appliquent ni aux réserves écologiques intégrales, ni aux parcs nationaux, ni aux jardins zoologiques ou aux game-ranches ». La définition du droit d'usage varie fortement selon les contextes

24

et reste extrêmement floue et ambigüe (faisant référence à l'époque coloniale) dans la plupart des textes de loi (Mamdani, 1996).

En effet, le prélèvement doit se faire dans ce qui est appelé « zone tampon », à la périphérie des parcs nationaux. Ce qui crée problème car la périphérie de ces parcs constitue les ZICs. En effet, les amodiataires de ces zones sont opposés au prélèvement par les populations des espèces dans leur zone, motivant de fréquents conflits. D'où le développement des ZIC à cogestion et à gestion communautaire afin de limiter ces conflits et faire participer les populations à la gestion des ressources naturelles fauniques.

En plus du besoin nutritionnel, les coutumes de la région (comme un peu partout dans le pays) exigent parfois la capture ou l'abattage d'un animal pour des cérémonies particulières. A l'exemple des populations de Sakdjé, riveraines à la ZIC 1 (à cogestion), qui, pour la circoncision des jeunes garçons du village, se doivent d'abattre un bubale pour la cérémonie. Les prélèvements effectués dans ce contexte, n'ont pas d'impact sur la biodiversité. Toutefois, la chasse sportive fournit des quantités appréciables de viande comme le montre le tableau XIII.

V-2-2- Rôle touristique de la faune sauvage

La chasse, aussi bien la petite, la moyenne que la grande, a attiré 946 touristes sur 5 ans dans la Région du Nord. Il est à noter que ces touristes sont en grande partie, les mêmes chaque année. En RCA, Roulet (2010 bis) estime le nombre de chasseurs à 200 par an, ce qui rejoint la moyenne annuelle dans le contexte camerounais. D'où un intérêt certain de la chasse sportive dans l'essor du tourisme dans la région du Nord-Cameroun.

Le Réseau d'Aires Protégées d'Afrique Centrale (RAPAC, 2008) relève que la force touristique du Cameroun repose dans le fait que le pays dispose de toute la diversité de l'Afrique en son sein, d'où une variabilité et une diversité de sa richesse éco systémique, à cela ajoutée une pluralité culturelle. La stabilité politique du pays par rapport aux pays voisins est également un aspect à utiliser pour le développement du tourisme aussi bien cynégétique qu'écologique.

Tel que détaillé dans la Stratégie Sectorielle de Développement du Tourisme au Cameroun (2005), le pays a développé plusieurs formes de tourisme :

- le tourisme culturel,

- le tourisme balnéaire (sur la côte atlantique)

- le tourisme de safari photo, à travers les aires protégées ; - le tourisme cynégétique, (dans les ZICs)

25

- l'écotourisme,

- le tourisme d'affaires et de congrès (dans la Capitale politique Yaoundé et la capitale

économique Douala)

- le tourisme sportif

- le tourisme de santé et de cure (grâce aux hôpitaux de référence dans toutes les régions)

- l'agrotourisme (au niveau des exploitations agricoles).

Les aspects de ce tourisme rencontrés dans la région du Nord sont le tourisme cynégétique et

l'écotourisme.

Le MINTOUR12 n'adhère pas totalement au mode de gestion du tourisme cynégétique par le MINFOF. Elle dénote « l'absence d'une véritable synergie entre les partenaires publics et privés impliqués dans le développement du tourisme cynégétique qui ne permet pas à ce secteur de contribuer de manière appréciable à la croissance économique du pays et à la réduction de la pauvreté» (MINTOUR, 2003). Il est également reproché au MINFOF de faire preuve de peu de sérieux dans l'élaboration annuelle des plans de tir. Aussi, les ZIC disposent d'un mauvais réseau de pistes et de routes et les campements de guides de chasse ne disposent que du minimum pour assurer un séjour agréable des touristes (pas d'eau ni électricité le plus souvent). Néanmoins, il est à noter que dans les parcs nationaux, des efforts sont faits avec la quasi-privatisation des campements (cas de Bouba-Ndjidda dont les structures ont été remises à neuf).

L'écotourisme dans le contexte du Cameroun désigne « une forme de tourisme qui consiste à visiter des zones naturelles peu perturbées, dans le but précis de découvrir et/ou d'expérimenter le patrimoine naturel et culturel ». Pour l'OMT (Office Mondial du Tourisme), « l'écotourisme rassemble toutes les formes du tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est d'observer et d'apprécier la nature, ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles ».

En plus des aires protégées, la région du Nord présente d'autres attraits tels le site du Lagon bleu, les grottes de Pitoa, le village de Manaya dans le Lamidat de Rey-Bouba, où l'on peut observer des traces des dinosaures. Les populations riveraines accordent à ce site archéologique un caractère mystico-religieux car à en croire ces dernières, ces traces, qui ont été découvertes sur le lit d'un cours d'eau, disparaîtraient et réapparaîtraient par moments (MINTOUR, 2003).

Cet écotourisme, dans le Nord comme dans tout le reste du pays, fait face à de nombreux problèmes, tels que développés ci-après.

12 Ministère du Tourisme

26

? La mauvaise gouvernance

La non-collaboration entre les institutions intervenant dans ce secteur (MINTOUR, MINFOF,

MINEPDED13 et MINARC14) est un frein à l'essor de l'écotourisme malgré tous les avantages que présentent les différentes régions du pays en général et le Nord en particulier). De même, la faible implication des populations dans les sites touristiques est à revoir. L'exemple du campement du Parc de Waza (Extrême-Nord) devrait être reproduit. Dans ce site, ce sont les populations qui gèrent entièrement la restauration et autres services dans le campement. Néanmoins, dans les parcs du Nord, les pisteurs sont choisis parmi les locaux et quelques-uns sont formés dans l'entretien et la gestion des campements.

? Le manque de formation

Le pays fait face à un manque de communication concernant l'activité écotouristique. Celle-ci reste

l'apanage des occidentaux. Néanmoins, à travers des cours tels ceux donnés à l'Ecole de Faune de Garoua, les divers avantages sont mis en exergue afin d'attirer davantage de monde dans cette filière.

? Déficit en infrastructures et équipements

Vu les coûts d'investissement dans la filière, peu sont enclins à s'y lancer. Surtout que les subventions

dans ce domaine sont quasi inexistantes. D'où un secteur dominé par les ressortissants étrangers. Les avantages tirés par les populations sont au niveau des emplois générés par l'activité.

? Manque de médiatisation

L'inexistence d'une plateforme interministérielle ne permet pas la promotion de l'activité. Le

MINTOUR relève la timidité des médias à promouvoir l'écotourisme. Pour résoudre cela, le RAPAC (2008, bis) préconise pour la région du Nord :

- L'amélioration de l'accessibilité des zones écotouristiques (état des pistes et régularisation des vols internes) ;

- Assouplissement des formalités administratives relatives à l'accès des visiteurs dans les parcs ; - Réhabilitation des campements dans les 3 parcs (surtout celui du Buffle Noir + nécessité de mettre l'établissement en gestion locative).

La faune pourrait fortement contribuer à l'essor du tourisme dans la région du Nord si toutes ces contraintes étaient levées.

V-3- Analyse de l'impact écologique de la chasse sportive dans la région du Nord Cameroun

La pratique de la chasse sportive en Afrique sub-saharienne ne concourt pas à la conservation de la diversité biologique. Au contraire, elle pose un problème environnemental, voire constitue une menace

13 Ministère de l'environnement, de la protection de la nature et du développement durable

14 Ministère des arts et de la culture

27

pour les espèces animales et l'environnement (Bennet et Robinson, 2000). D'avis contraire, Adams et Hulme (2001) pensent plutôt que la chasse sportive joue un rôle, pas seulement dans l'industrie du tourisme, mais également dans la politique de conservation car vise à impliquer les populations locales comme principaux acteurs dans la gestion des ressources fauniques. Ce qui rejoint le contexte camerounais. En plus des revenus issus de la rétrocession, elle offre des opportunités d'emplois.

Les quotas annuels d'abattage sont fixés chaque année. En théorie, ceux-ci devraient être attribués après inventaire des différentes ZIC, ainsi que dans les parcs nationaux. Mais ceci ne s'applique pas toujours du fait des grandes superficies de ces AP et le manque de moyens . Pourtant les revenus de la chasse sont importants mais il n'y a pas assez de réinvestissements dans la protection des zones protégées, dans la mise en application des règles (inventaires), et surtout dans la mise en application des mesures de conservation (mesures anti-braconnage). L'administration procède donc par « gestion adaptative » (Chardonnet, 1995 bis), qui consiste à déterminer les prélèvements en fonction des évolutions des paramètres tels : la superficie des ZIC, le suivi de la qualité des trophées, le suivi du taux de réussite dans les ZIC et surtout, l'analyse de l'effort de chasse et du taux de recouvrement des quotas.

L'estimation des quotas d'exploitation théorique de certaines espèces fauniques, basée sur la méthode de Martin et Thomas (1991) pourrait également contribuer à l'élaboration des quotas annuels de chasse. Mais celle-ci nécessite également une estimation des différentes populations (données indisponibles pour plusieurs espèces).

On constate d'après le tableau IV et la figure 7, que le taux de réalisation (ou taux de prélèvement effectif) pour le Lion est assez faible. La demande étant pourtant élevée. La population des Lions en nette baisse sur l'ensemble des aires protégées et dans les zones de chasse du Nord et de l'Extrême-Nord, pourrait en être l'explication. Ceci se confirme par le taux élevé de réalisation du Damalisque dont les populations sont nombreuses dans les aires protégées et les zones de chasse, d'où une facilité pour les abattre.

En utilisant cette même estimation des quotas et, en fonction des estimations de la population de Lions du tableau VI, nous nous rendons compte que le quota théorique (17,44) n'a pas été atteint. Seuls 8 lions ont été réellement abattus pour 16 estimés. Selon une étude menée par Croes et al (2011, bis), la densité des Lions dans les zones de chasse (0,56 Lion/100 km2) est bien plus faible qu'au sein des parcs nationaux (1,81 lion/100 km2) dans la région du Nord. Ces chiffres ont permis à l'Université de Leiden de conclure que la cause de ces différences significatives pourrait être imputée au quota élevé

28

de prélèvement des Lions. Il a ainsi été recommandé au MINFOF, d'asseoir un moratoire de 5 ans afin de permettre la restauration des densités de Lions dans les zones de chasse (LCI15, 2013).

Pour ce qui est des Hippopotames (tableau IX), 38 étaient prévus pour l'abattage. Le quota théorique calculé s'élève à 9 et le nombre réalisé est de 18, donc 2 fois supérieur à ce qu'il fallait. Face à cela et étant donnée la baisse de l'effectif de l'espèce, un quota d'abattage n'a pas été attribué pour la prochaine saison cynégétique.

Le plan d'action de conservation du Lion au Cameroun (PACLC) a pour objectif le maintien de la population de Lions afin qu'elle soit écologiquement et économiquement viable, ceci dans un habitat peu perturbé et dont l'exploitation durable sur le plan éco-touristique et sur le plan cynégétique procure des retombées à l'Etat et aux populations riveraines de sa zone de distribution (MINFOF, 2007). Le Lion reste une espèce très demandée par les chasseurs. Les estimations en nombre de la population dans les 3 parcs et leurs ZIC ont été faites et sont répertoriées dans le tableau VII. Il en ressort que, suivant le nombre estimé, le PNB renferme plus de Lions, suivi du PNBN et enfin du PNF.

V-4- Analyse des menaces sur la faune sauvage et sur les populations riveraines

V-4-1- Menaces sur la faune sauvage

? La transhumance

Les bergers Mbororos, toujours en quête d'espaces verts, sont les principaux acteurs de cette activité. Vue la couverture luxuriante de la végétation herbacée des aires protégées, celles-ci sont assez convoitées par ces derniers pour la qualité et la quantité de fourrage fournie. Egalement, les pasteurs utilisent fréquemment les feux de brousse afin de régénérer les pâturages et obtenir un aliment de qualité meilleure pour le bétail. Des incidents majeurs relatifs à cette activité sont, pour cette année, l'envahissement par les éleveurs de la ZIC 13 ; ce qui a amené les équipes anti-braconnage de la zone à procéder à un abattage de plusieurs bêtes. Egalement, nous pouvons noter le conflit dans la ZIC GC de Mana où les éleveurs réclament des terres pour le pâturage de leurs troupeaux.

En 2013, la transhumance s'est avérée être l'activité anthropique prépondérante dans le PNF. Les heurts avec les services en charge de la faune deviennent de plus en plus récurrents et sanglants. Des décisions doivent être rapidement entérinées par l'Etat (au travers des différents ministères impliqués) afin de freiner ce fléau en coordonnant les textes qui régissent l'exploitation des ressources naturelles en général.

15 Large Carnivore Initiative West and Central Africa.

29

Du point de vue sanitaire, les conservationnistes incriminent le bétail domestique d'être vecteur de maladies pour la faune sauvage. A l'exemple des Buffles du parc du W qui auraient péri de la peste bovine introduite par les troupeaux de Zébus (Toutain et al, 2004). Egalement, il y aurait compétition entre faune sauvage et bétail pour les pâturages. Déjà en conflit avec les agriculteurs, les éleveurs se trouvent une nouvelle fois refoulés hors des aires protégées. Sournia (1998) propose comme alternative à ces conflits, la création d'aires protégées de « troisième génération » qui permettraient la cohabitation entre le bétail et la faune sauvage sans rupture spatiale. Boutrais (2008) parle de « nature ordinaire qui ménagerait bétail et faune sauvage ». Une étude qui montrerait que les troupeaux ne représentent pas forcément une source de conflits avec la faune sauvage pour les pâturages pourrait parvenir à atténuer cette tension bergers-écogardes. La méthode pourrait se baser sur le suivi de 2 troupeaux, déterminer les espèces les plus appétées et estimer les quantités. Ensuite ces données pourraient être comparées à celles d'une ou 2 espèces d'herbivores sauvages de la zone. De même, un essai de cohabitation avec délimitation des passages des troupeaux serait judicieux. Pour ce faire, une ZIC pourrait servir de modèle (avec rabattement des taxes d'affermage pour les volontaires chez les guides de chasse et une promesse de non braconnage par les bergers durant leur passage dans la ZIC).

? L'orpaillage

L'orpaillage est une activité très fréquente dans les aires protégées de la région. Cette importance tient également au fait qu'elle est l'une des activités qui draine les migrants dans la zone. L'orpaillage occasionnant le creusement de trous profonds, tout le fleuve en son amont en est truffé et deviennent de véritables pièges pour la faune sauvage. L'orpaillage représente la seconde menace pour les Hippopotames après le braconnage dans le PNB. Cette activité passe par la destruction des habitats aquatiques et terrestres. En réalité, il est difficile de parler d'orpaillage sans faire allusion au braconnage car les orpailleurs qui s'installent pour de longues périodes dans le parc, sont amenés à braconner pour leur nutrition.

Il est à noter que dans la région du Nord, l'autorité des chefs traditionnels est assez importante. Et ces derniers donnent leur aval aux orpailleurs qui, en contrepartie, leur versent des taxes. D'où la grande difficulté pour les écogardes et les conservateurs d'expulser les chercheurs d'or hors des aires protégées. Egalement, même l'Etat se trouve dans une situation ambiguë. En effet, le manque de plateforme de concertation entre les différents ministères et l'absence de coordination dans les activités occasionnent de nombreux problèmes. Le Ministère des Mines et de l'Energie ayant décidé d'augmenter la production nationale d'or, délivre des permis d'exploitation dans les aires protégées gérées par le ministère en charge de la faune (figure 16). Ainsi, les décisions de sanctions deviennent difficiles à appliquer du fait de l'intervention des autorités administratives et traditionnelles pour qui l'orpaillage fournit plus d'intérêts que la protection des animaux. Il faudrait donc que les textes et lois

30

des autres administrations (MINADER16, MINEPIA17, MINDEF18, MINMIDT19) convergent également vers le sens de la préservation de la conservation des aires protégées, à l'instar de la loi N°005550/MINMIDT/CAB/CJ du 19 Novembre 2012 interdisant les activités clandestines d'orpaillage dans les aires protégées et l'Article 26, Alinéa 2 de la loi 94/01, règlementant la circulation dans les aires protégées. Cependant des autorisations légales sont accordées. Toutefois, cet arrêté ne définit pas clairement les sanctions encourues en cas de non-respect de la réglementation en vigueur.

Le WWF (2012) précise que « ce conflit opposant les industries extractives et la conservation dans la planification de l'utilisation des terres pourrait » : avoir de graves conséquences financières pour les investisseurs et / ou l'État; empêcher la mise en oeuvre au Cameroun des accords internationaux relatifs à la conservation ; conduire à des procès/arbitrages coûteux résultant des conflits de droits sur les mêmes espaces ; retarder, voire hypothéquer la mise en oeuvre de la Vision 203520 du Cameroun ; déstabiliser le climat des investissements au Cameroun et entraîner le recul du Cameroun dans le classement Doing Business21.

Dans le PNBN, depuis 2012, ce sont les forces armées qui sont chargées de déloger les orpailleurs qui sont estimés à plus de 2000. Les tenants de cette activité sont surtout les Tchadiens et quelques Maliens, Nigérians, Sénégalais et Camerounais.

Une étude comparative de la rentabilité économique des mines d'or légales et celle des aires protégées pourrait déterminer si les aires protégées doivent être déclassées au profit de l'orpaillage.

? Le braconnage

Le braconnage demeure l'activité anthropique illégale à plus grand impact négatif sur la faune dans les AP de la région du Nord. Elle se fait aussi bien par les populations locales, les orpailleurs et bergers transhumants que par les braconniers internationaux. Ce braconnage à dimension internationale est celui qui met en cause la pérennité des espèces fauniques. Il est pratiqué à l'aide d'armes lourdes et la confrontation avec les écogardes est fréquente. La politique de conservation de ces AP devrait donc

16 Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

17 Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales.

18 Ministère de la Défense

19 Ministère des Mines et du Développement technologique

20La vision retient comme objectif global devenir un pays émergent à l'horizon 2035, qui est aussi celui nécessaire à l'avènement d'une génération nouvelle. Celui-ci intègre un ensemble d'objectifs intermédiaires qui sont : (i) la réduction de la pauvreté ; (ii) l'atteinte du stade de pays à revenus intermédiaires et ensuite, (iii) l'atteinte du stade de Nouveau Pays Industrialisé et (iv) la consolidation du processus démocratique et de l'unité nationale dans le respect de la diversité qui caractérise le pays.

21 Le Projet Doing Business mesure la réglementation des affaires et son application effective dans 185 économies et certaines villes au niveau infranational et régional

31

mettre un accent sur la LAB afin d'y mettre un frein. Cette politique devrait concerner toutes les espèces mais surtout, les Eléphants (après les abattages récurrents dont ils sont sujets depuis janvier 2012) et les Lions (dont les données d'inventaire dénotent une baisse desdites populations).

L'envahissement des aires protégées pour les besoins d'extensions de cultures est également à signaler.

En se référant au tableau XIV sur l'évolution de la population d'Hippopotames au PNB, on pourrait justifier la baisse du nombre par un déplacement face à la pression du braconnage (Maha, 2012). C'est le cas de la zone 8 proche du barrage hydroélectrique de Lagdo où, selon les populations, les pachydermes seraient de plus en plus nombreux (figure 9), d'où la nécessite de faire un recensement exhaustif tout le long du fleuve). De 2012 à 2013, les chiffres indiqueraient une certaine stabilisation de cette population. Cette relative stabilité des Hippopotames dans le parc doit être confirmée par des inventaires réguliers, et des efforts de recherche doivent être réalisés afin de pouvoir confirmer la cause principale de la baisse de cette population. Il est à louer l'initiative du MINFOF qui, dans son plan de tir de 2013 n'a pas attribué de quota d'abattage pour l'espèce. Ce qui traduit une réelle volonté de ne pas voir l'animal disparaitre comme ce fut le cas avec le Rhinocéros noir.

V-4-2- Menaces sur les populations humaines locales

Plusieurs conflits sont à signaler entre les populations humaines vivant aux alentours du PNB et les Hippopotames. Les pertes sont autant matérielles qu'humaines. Suivant le tableau XIV, la population de l'espèce a augmenté de 9% entre 1975 et 1988. S'en est suivie une baisse de 12,5 % 10 ans plus tard (1998). Baisse qui s'est poursuivie sur plusieurs années (jusqu'en 2012) durant lesquelles aucune étude n'a été menée sur l'évolution numérique des Hippopotames au PNB. Un peu plus de 48% de la population de cette espèce a disparu. Une des raisons de cette baisse drastique n'est autre que le braconnage (selon les responsables en charge de la faune dans la zone).

Les spéculations préférentielles des Hippopotames sont le maïs, le riz et le sorgho. Dibloni et al (2009) affirment que les prairies aquatiques et les champs de cultures céréalières situés près des berges seraient les principales aires de pâture des Hippopotames pendant la saison de pluies. Les populations riveraines participent à la conservation de l'espèce, non pas parce qu'elles lui trouvent une certaine utilité, mais plutôt par soucis de ne pas être réprimandées si elles enfreignaient la loi. Ces conflits Homme-Hippopotames sont fréquents dans de nombreux pays tel qu'au Burkina-Faso (bassins de la Volta et de la Comoé) où Kabré et al (2006) affirment l'implantation des champs vivriers au niveau des berges et dans des cuvettes, lieux par excellence des Hippopotames. La saison culturale 2012 a vu ainsi 30 ha de champs de riz dévastés dans la périphérie du PNB. Ceci était causé principalement par l'installation des villages à proximité des aires de pâturage des Hippopotames. Les pêcheurs également

32

installent leurs campements à une distance négligeable des bordures du fleuve. Cette proximité est à l'origine du décès en 2012, d'un pécheur attaqué dans son hameau par un Hippopotame dans la localité de Kebawa.

Les populations soulignent le fait que la période où les cultures sont le plus dévastées par les Hippopotames est la saison sèche. En effet, lors de la saison sèche, les animaux parcourent de plus grandes distances à la recherche de pâturage. D'où de fréquentes rencontres avec l'Homme, même pour celui qui habite loin du fleuve. Les préférences du riz par ces animaux pourraient s'expliquer par le fait que depuis 1987, la riziculture s'est développée dans la vallée de la Bénoué à partir du barrage de Lagdo (Fondjo et al, 2001), alors que dans l'Extrême-Nord elle se fait depuis 1971. L'activité aurait drainé l'installation des populations le plus près du fleuve, d'où une occupation des terres qui constituaient autrefois des aires de pâturage pour les Hippopotames.

S'agissant des conflits Hommes-carnivores, l'installation des enclos à bétail tel que mis en place dans le village de Badadaye dans l'Extrême-Nord Cameroun, aux environs du parc national de Waza par le « Projet Lion » pourrait donner de bons résultats (figure 18). Le principe est d'associer plusieurs troupeaux et les mettre dans un enclos financé et suivi par le LCI et le CEDC22. Concernant les attaques au niveau des mares et rivières, l'installation de points d'eau alternatifs pour éviter les contacts entre les carnivores et les populations humaines pourrait porter ses fruits.

Les conflits Homme-Faune ne sauraientt arriver à terme s'il n'y a pas de gestion du facteur humain. Il s'agit de sensibiliser les communautés. Aussi, les populations pourraient bénéficier de formations pratiques afin d'acquérir des connaissances sur la façon d'aborder les animaux dangereux et les différentes méthodes de refoulement face à des espèces précises.

Dans les zones à fortes tensions, l'Etat pourrait envisager le déplacement volontaire des communautés vers des zones présentant des avantages réels (terres fertiles, présence de points d'eau...). Treves et Karanth (2003) précisent en effet que ces programmes de déplacement volontaire ne peuvent fonctionner que si les populations y trouvent des avantages substantiels (meilleur accès aux ressources) et avec moins de risques de conflits avec la faune sauvage.

La gestion des productions est nécessaire aussi. A l'instar de l'intensification de la surveillance des champs car, la présence des humains décourage les animaux sauvages à y commettre des dégâts (FAO, 2013). Dans notre zone d'enquête couvrant les villages de Kabawa, Ouro-kessoum et Boulel, 1, 72% des enquêtés font de la surveillance et du refoulement face aux incursions des hippopotames (figure 19), 28% ne font rien car ne disposant pas de moyens financiers(pour recruter un gardien) ou de temps nécessaires( pour le faire eux même) afin d'assurer le gardiennage des champs.

22 Centre d'Etude de l'Environnement et du Développement au Cameroun.

33

Conover (2002) propose la mise en place des champs de diversion afin de diminuer les dévastations de cultures. Cette méthode a donné des résultats probants aux Etats-Unis et en Europe mais semble être difficilement applicable dans le contexte africain où la priorité est de satisfaire d'abord les besoins alimentaires des populations humaines.

La solution idéale à ces conflits serait, selon Muruthi (2005), l'aménagement du territoire qui consiste à long terme, de manière préventive, à mettre en place des paysages où populations humaines et faune coexisteraient avec le minimum d'impacts négatifs sur l'un comme sur l'autre. Ces mesures d'aménagement consisteraient à transférer les champs agricoles loin de l'habitat de la faune sauvage et aussi, réduire l'installation humaine sur les corridors de passage de la faune sauvage et dans les aires protégées. Il est évident que « les bénéfices de l'utilisation légitimée des ressources naturelles influencent les attitudes et les perceptions des populations rurales » (Sekhar, 1998).

Figure 15: Vue du campement touristique du Buffle noir (PNB).

Figure 13: Vues du campement touristique de Bouba-Ndjidda.

Figure 14: Mirador rénové pour tourisme de vision au Parc de la Benoué. MAHA (2012)

Figure 16: Situation des permis miniers autour des parcs nationaux de la Bénoué et de Bouba-
Ndjidda(WWF, 2012)

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Figure 17 (a) et (b) : Carcasses d'Hippopotames collectées dans le PNB et ses environs

72%

Moyens de protection des cultures

28%

Surveillance+refoulemen t

rien

Figure 20 : Moyens de protection des cultures face aux attaques des Hippopotames.

Figure 18: Illustration de la proximité des habitations des pêcheurs du lit du fleuve Bénoué.

Figure 19 : Enclos à bétail à gestion communautaire à Badabaye (Extrême-Nord Cameroun)

34

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

I- CONCLUSION

Dans le contexte international de « colonialisme vert » qui régit la conservation, il est désormais admis que la gestion durable d'une aire protégée passe également par la gestion rationnelle de sa « zone périphérique ». Conscients que les aires protégées peuvent générer d'énormes capitaux (notamment la chasse sportive dans cette zone périphérique), les Etats ont tendance à privilégier la rentabilité économique de l'activité au détriment de la protection de la nature.

Dans le cas du Nord-Cameroun, la faune, au travers de la chasse sportive, revêt une grande importance par son fort impact économique, social et écologique. N'étant pas chasseurs à la base (mais plutôt éleveurs et commerçants), les populations locales prennent de plus en plus conscience de la valeur économique de la faune et sont tentées de s'adonner au braconnage pour satisfaire la demande en divers trophées venue de l'extérieur si elles n'y trouvent pas une satisfaction personnelle évidente. Egalement, les conflits Homme-Faune de plus en plus fréquents et l'interdiction d'abattre anarchiquement ces derniers font que les populations se sentent abandonnées dans ce processus.

Sur le plan sociologique, le droit des populations à jouir pleinement de leurs droits d'usage doit être effectif. Au niveau écologique, des efforts restent à faire afin de parvenir à une gestion durable des ressources fauniques à travers l'élaboration de plan de tir annuel basée sur des données réelles et non se limiter à des méthodes d'attribution empirique de quotas. Un accent doit également être mis sur le suivi des ZICs (autant celles cynégétiques, à cogestion que celles à gestion communautaire). La lutte contre le braconnage se doit d'être accentuée grâce aux fonds générés par la chasse.

L'arsenal juridique camerounais en matière de faune est aussi assez élaboré. Tous les aspects y sont pris en compte afin que la chasse sportive puisse contribuer autant à la sécurité alimentaire des populations, à leur bien être à travers les emplois et les sources de revenus qu'elle génère. Mais des dysfonctionnements dans son application ont un impact négatif sur la conservation de la biodiversité.

Revoir ces aspects pourra contribuer à ce que la chasse sportive dans le Nord-Cameroun, puisse remplir sa double fonction aussi bien de conservation des espèces fauniques, que d'outil de développement économique, autant pour l'Etat, que pour les populations riveraines aux zones de chasse. A ce moment, notre hypothèse de travail qui stipulerait que la politique de gestion de la faune, (à travers la chasse sportive) dans la région du Nord-Cameroun nuit à la préservation de la biodiversité ne se justifierait pas. Toutefois, des études plus approfondies se doivent d'être menées sur toutes les espèces animales présentes dans la région du Nord-Cameroun.

II- RECOMMANDATIONS

L'amélioration de la gestion de la chasse sportive dans la région du Nord-Cameroun passe par des mesures d'amélioration et de changement qui sont entre autres :

- Attribution d'une quote-part des revenus de la chasse pour les activités de suivi et de LAB ;

- Elaboration de plans de tir annuels sur base d'inventaires ;

- Une meilleure organisation du travail (base de données exactes sur le nombre d'animaux

abattus par saison cynégétique, le nombre de chasseurs dans chaque ZIC) ;

- Mise à disposition des écogardes, des moyens matériels et financiers pour plus d'efficacité sur

le terrain ;

- Un suivi régulier des activités dans les ZICs ;

- Application de sanctions aux GC ne respectant pas les clauses de leurs cahiers de charge ;

- Meilleure implication des populations dans la gestion de la chasse sportive (création de

comités villageois de gestion des redevances fauniques ;

- Meilleure collaboration entre MINFOF-MINTOUR et MINADT23 afin de relever le niveau de

l'écotourisme dans la région ;

- Application effective de l'arrêté conjoint N° 122/A/MINEFI24-MINAT du 29 avril 1998,

fixant les modalités d'emploi des revenus provenant de l'exploitation forestière et destinés aux

communautés villageoises riveraines ;

- Relancement des campagnes de sensibilisation auprès des populations et de certaines autorités

sur l'importance de la conservation des ressources naturelles ;

- Encadrement et mise à disposition de moyens matériels et financiers aux forces de maintien de

l'ordre venues en appui aux écogardes.

35

23 Ministère de l'Administration et de la Décentralisation Territoriale

24 Ministère de l'Economie et des Finances

36

BIBLIOGRAPHIE

ABSA, 2003. Ranch Profitability in Southern Africa. ABSA Group Economic Research 3rd ed., SA Financial Sector Forum.

Adam, W. & Hulme, D., 2001. Conservation and community changing narratives, politics and practices in Africa conservation D. Hulme and M. Murphree., Oxford: James Currey.

Anonyme, 2013. Chiffres d'affaires de la SODECOTON 2012-2013.

Ashley, C., Barnes, J. & Healy, T., 1994. Profits, equity, growth and sustainability: the potential role of wildlife enterprises in Caprivi and other communal areas of Namibia. DEA Research Discussion Paper Number 2. Ministry of Environment and Tourism.Windhoek, Namibia.28p.

Baudron, F., 2002. Les enjeux du développement agricole face à la faune sauvage: « conservation de la biodiversité et développement durable dans la moyenne vallée du Zambèze, Zimbabwé.25p

Bauer, H. & Merwe, S. Van Der, 2004. Inventory of free-ranging lions Panthera leo in Africa. Oryx, 38(1), pp.2-316.

Bauer, H., 2007. Status of large carnivores in Bouba Ndjida National Park, Cameroon. African Journal of Ecology, 45(3), pp.48-450.

Bauer, H., 2013. La conservation du Lion au Cameroun Historique et contexte international.Exposé Wildlife Conservation Research Unit, Garoua, Cameroun.

Bennett, E.. & Robinson, J.., 2000. Hunting of Wildlife in Tropical Forests. Implication for Biodiversity and Forest Peoples. Biodiversity series-Impact studies. The World Bank Environment Department .Washington, DC World Bank volume 76, 42p

Binot, A., 2010. La conservation de la nature en Afrique centrale entre théorie et pratiques. Des espaces protégés à géométrie variable. Thèse de doctorat. Université Paris 1.443p.

Bond, I., B. Child, D. de la Harpe, B. Jones, J. Barnes, and H. Anderson. 2004. Private land contribution to conservation in South Africa. In Parks in transition, ed. B. Child, 29-61. UK: Earthscan.

Boutrais, J., 2008. Pastoralisme et aires protégées d'Afrique de l'Ouest en regard de l'Afrique de l'Est. In : Aubertin Catherine (ed.), Rodary Estienne (ed.). Aires protégées : espaces durables ? Marseille : IRD, 2008, p. 215-246. (Objectifs Sud).

37

Cameroun24, 2013. Sodecoton : source d'emplois pour les populations du Nord. . Ressource en ligne. Adresse URL : http://www.cameroun24.net. Consulté le 7 juin 2013.

Chardonnet, P., 1995. Faune sauvage africaine. La ressource oubliée. Commission Européenne, Fondation Internationale pour la sauvegarde de la Faune,Commission Européenne, Fondation Internationale pour la sauvegarde de la Faune, CIRAD-EMVT. Tomes 1et 2. Bruxelles, Luxembourg.

Chardonnet, P., 2002. Conservation of the African lion: contribution to a status survey. International Foundation for the Conservation of Wildlife (France) and Conservation Force (USA).171p.

Conover, M., 2002. Resolving human-wildlife conflicts: the science of wildlife damage management. Lewis. New York, États-Unis,

Cornélis, D., 2000. Analyse du monitoring écologique et cynégétique des populations des principaux ongulés au Ranch de Gibier de Nazinga (Burkina Faso). Mémoire de DEA, FSAGX, Belgique, 101 p.

Croes, B., Funston P.J., Rasmussen G., Buij R., Saleh A.,Tumentaa P.N., De Iongh H.H., 2011. The impact of trophy hunting on lions (Panthera leo) and other large carnivores in the Bénoué Complex, northern Cameroon. Biological Conservation, 144(2011), pp.3064-3072.

Czudek, R., 2001. Utilisation rationnelle de la faune sauvage en Afrique; Moyen de la conservation des ressources naturelles et de leur diversité biologique, de l'amélioration de la sécurité alimentaire et du développement rural. 41p.

David S.W., Carpentier J.F., 1998. Le rôle potentiel de la chasse sportive comme source de revenus pour les aires protégées du bassin du Congo. In Oryx.

Derme, M., 2007. Estimation de la densité des grands mammifères à Arly National. . Synthèses des activités 1996-2007.Burkina Safari Club.22p.

Donfack, P., 1996. Dynamique de la végétation après abandon de la culture au Nord-Cameroun. Thèse de doctorat de 3eme cycle, Université de Yaoundé. 180p.

DRFFN (Délégation Régionale des Forêts et de la Faune), 2012. Rapport annuel d'activités 20112012. 120p.

DRFFN (Délégation Régionale des Forêts et de la Faune), 2013. Rapport annuel d'activités du 1er semestre 2013. 132 p.

38

Essimi, B., 2010. L'insécurité alimentaire dans la région du Nord au Cameroun: représentations sociales, stratégies de lutte et enjeux. Master en sociologie, Université de Yaoundé I -.84p.

FAO, 2013. Comment faire face aux raids d'éléphants et d'hippopotames? Ressource en ligne. Adresse URL : http://www.fao.org/news/story/fr/item/44035/. Consulté le 08 Juillet 2013.

Chardonnet, P., Feer, F. & Msellati, L., 1995. Faune sauvage Africaine, la ressource oubliée, Tomes 1 et 2.Office des publications officielles des Communautés Européennes, Luxembourg, pp.46-79.

Fesselet, M., 2006. Tourisme de chasse et tourisme de vision: complémentarité ou compétition? Etude comparative des impacts économiques et écologiques entre le Katavi National Park et Mele Game Controlled Area. Mémoire pour obtention du diplôme d'Ingénieur HES en gestion de la nature. Ecole d'ingénieurs de Lullier.

Fondjo, E., Samé-Eboko, A. & Eouzan, J., 2001. Grands travaux et maladies à vecteurs au Cameroun: impact des aménagements ruraux et urbains sur le paludisme et autres maladies à vecteurs. Paris : IRD. 232 p.

Foumane, A.R., 2013. Contribution à l'amélioration du niveau de vie des populations.Rapport de l'école pour la formation des spécialistes de la faune (EFG). 58p.

Freese, C.H., 1997. Harvesting wild species: implications for biodiversity conservation.John Hopkins University Press.Baltimore. 720p.

Hamadjam, R.A.E., 2006. Impact de la filière textile coton camerounaise sur le développement socio-économique national: bilan et perspectives. DESS en analyse et évaluation des projets.Institut sous régional multisectoriel de Technologie appliquée de Planification et d'Evaluation de Projets (ISTA), Libreville (Gabon).

Igoe, J. & Brockington, D., 2007. Neoliberal conservation: A brief introduction. Conservation and Society, 5(4), pp.432-449.

INSC (Institut National de la Statistique du Cameroun), 2010. Ressource en ligne. Adresse URL : http://www.statistics-cameroon.org/manager.php?id=11&id2=68&link=8. Consulté le 04 avril 2013.

Issa, E.A. & Novelli, O., 2004. Gestion de la faune intégrée au développement rural dans le complexe écologique du Parc National du W du Bénin. Game and wildlife science, 21(3), pp.227-235.

39

Iyah, E., 2013. Structure et dynamique de la population d'hippopotames (Hippopotamus amphibius) en saison sèche dans le Parc National de la Bénoué. Mémoire pour l'obtention d'un master recherche en analyse des populations des espaces fauniques et halieutiques (MFH2). UPB Bobo Dioulasso. Burbina-Faso. 58p.

Kabré T. A. Koné L. Saley H. Nandnaba S. et Sawadogo B. B. 2006. Rythme circadien et régime alimentaire de l'hippopotame amphibie dans les bassins de la Volta et de la Comoé. Sciences et techniques, sciences naturelles et agronomie ; vol. 28, (1 et 2) : 73-88.

Konaté, A., 2001.Tendances d'évolution du droit de la faune et des aires protégées en Afrique Centrale, études juridiques de la FAO. FAO, 24p.

Lamarque, F., Chardonnet, P. & Msellati, L., 1995. Faune sauvage africaine: la ressource oubliée - Tome II. Office des publications officielles des Communautés européennes, Luxembourg, pp. 80123.

Lavigne, D.P. & Karsenty, A., 1998. Des dynamiques plurielles. In Lavigne Delville. Quelle politique foncière pour l'Afrique rurale? Réconcilier pratiques, légitimité et légalité. Paris, Karthala/Coopération française, p. 215-242

LCI (Large Carnivore Initiative West and Central Africa), 2013. Ressource en ligne. Adresse URL: http://www.largecarnivoresafrica.com/fr. Consulté le 16 juillet 2013.

Letouzey, R., 1968.Etude phytographique du Cameroun, encyclopédie biologique. Le chevalier, Paris, 511 p.

Lewis, D., Mwenya, A. & Kaweche, G., 1991. African solution to wildlife problems in Africa: insights from a community-based project in Zambia. International Journal on Nature Conservation, 7(1), pp.10-23.

Lindsey, P., Roulet, P. & Romanach, S., 2007. Economic and conservation significance of the trophy hunting industry in sub-Saharan Africa. Biological Conservation, 134, pp.465-469.

Maha,N., 2012.Etude de la structure, de la croissance et du régime alimentaire de la population d'hippopotames au parc national de la Bénoué et sa périphérie -Cameroun. Mémoire pour l'obtention d'un master recherche en analyse des populations des espaces fauniques et halieutiques (MFH2). UPB Bobo Dioulasso. Burbina-Faso. 64p.

40

Mamdani, M., 1996. Citizen and subject. Contemporary Africa and the Legacy of Late Colonialism. Princeton, Princeton University Press, 1996. 253p.

Martin, R.B., Thomas, D.J., 1991. Quotas for sustainable utilization in the communal lands. A manual for district council with appropriate authority. The Zimbabwé Trust, Zimbabwe Parks Publication.

Mbikiton, R., 2004. Les zones cynégétiques villageoises: une expérience de gestion participative des ressources naturelles en RCA. Game and wildlife sciences, 21(3), pp.117-226.

Mendjemo, M.,1998. Etudes préliminaires à l'implication des communautés rurales à la gestion des aires protégées du Nord-Cameroun. Mémoire de fin d'étude. UDS Cameroun. 58p.

MINEF, 2003. Evaluation de la pression anthropique et son impact sur la faune dans les zones d'intérêt cynégétique autour du parc national de la Benoue (Nord-Cameroun): cas des zic 1 et 5.

MINEF, 2011. Activités touristiques dans les aires protégées. Lettre verte n°26. P17-25. MINEF, 2007. Plan d'action de conservation du lion au Cameroun.57p.

MINTOUR, 2003. Document de Stratégie Nationale pour le Développement de l'Ecotourisme du Cameroun. MINTOUR. 59 p.

MINTOUR, 2005. Stratégie sectorielle de développement du tourisme au Cameroun. 374p.

MNRT, 2002. Ministry of Natural Resources and Tourism, Tanzania National Parks, Katavi - Rukwa ecosystem management plan, MNRT, TANAPA, Arusha, pp. 1- 73.

Murindagomo, F., 1990. Aménagement de la faune sauvage au Zimbabwe: le programme CAMPFIRE. Unasylva, 168 (43) : 20-26.

Muruthi, P., 2005. Human Wildlife conflicts: Lessons learned from AWD's African heartlands. AWF Working Papers, Nairobi, Kenya, 12 p.

Ngog Nje, J., 1988. Contribution à l'étude de la structure de la population des hippopotames (Hippopotamus amphibius L.) au Parc National de la Bénoué (Cameroun). Mammalia, 52, pp.149-158.

Nshala, R., 1999. Granting hunting blocks in Tanzania: The need of a reform. LEAT, Dar es Salaam, 17 p.

41

RAPAC (Réseau des Aires Protégées d'Afrique Centrale), 2008.Cameroun, destination

« TOURISME ». Ressource en ligne. Adresse URL :
http://www.rapac.org/index.php?option=com_docman&task=cat_view&gid=62&limit=5&limitst art=0&order=name&dir=ASC&Itemid=100204. Consulté le 23 mars 2013.

RADER, 2011. Le climat camerounais. Ressource en ligne. Adresse URL : http://rader-impact.com/?climatCamerounais. Consulté le 24 décembre 2012.

Ribot, J.C., 2001. Historique de la gestion forestière en Afrique de l'Ouest. Ou: Comment la « science » exclut les paysans. 2001, Drylands Issue Paper F104, IIED, 20 p.

Riggio, J., Jacobson, A. & Dollar, L., 2012. The size of savannah Africa: a lion's (Panthera leo) view. Biodiversity and Conservation, 22(1), pp.17-35.

Roulet, P.A., 1998. La chasse sportive en RCA: impacts fauniques, économiques et sociaux. Le cas de la zone Yambala dans le Nord du pays. Mémoire en Maitrise en Géographie. Université d'Orléans, laboratoire IRD/ERMES, Orléans. 167p.

Roulet, P.A., 2004. Chasse sportive et gestion communautaire de la faune sauvage en Afrique Centrale. Game and Wildlife Science, 21(4), pp. 615-632.

Roulet, P.A., 2007. La gestion communautaire de la faune sauvage comme facteur de reconsidération de la privatisation et de la marchandisation des ressources naturelles. Le cas du tourisme cynégétique en Afrique sub-saharienne. Afrique contemporaine, 222, pp. 129-147.

Treves, A. & Karanth, K., 2003. Human-carnivore conflict and perspectives on carnivore management worldwide. Conservation Biology, 17, pp.1491-1499.

Stark, M. & Wit, P., 1977. Ecological studies in Bénoué national park, Cameroon. Project Working Document n° 540, FAO Rome, 30p.

Sekhar, N.U.,1998. Crop and livestock depredation caused by wild animals in protected areas: the case of Sariska Tiger Reserve, Rajasthan, India. Environmental Conservation, 25(2), pp. 160-171.

Sournia, G., 1998. Les Aires protégées d'Afrique francophone. ACCT& Editions Jean-Pierre de Monza, 272p.

Tsakem, C.S., 2004. Etas des lieux de la faune du Parc National de la Bénoué et les ZIC 1 et 4 : une analyse basée sur les grands et moyens mammifères. Rapport d'étude WWF/PSSN. Garoua. 50p.

42

Toutain, B., D. Dulieu, H. Kagone, A. Paris, and A. Convers. 2003. Wildlife reserves and pastoralism in tropical Africa : multiple use or competition for resources ? The case of transhumance around the regional park of W. Durban : VII th International Rangeland Congress (July 2003). 5 p.

UICN, 1998. Natural resource management by the people, Zimbabwe's. CAMPFIRE Program. UICN-ROSA Environmental Issues Séries,2, 48p.

UICN, 2011. Evaluation de l'efficacité de la gestion des Aires Protégées. Parc National de la Bénoué, Cameroun. 19p.

UICN, 2012. Les aires protégées. Ressource en ligne. Adresse URL : http://www.iucn.org/fr/propos/travail/programmes/aires_protegees/. Consulté le 22 Avril 2013.

Vermeulen, C (2003). La zone villageoise de chasse de Sia (Ranch de Gibier de Nazinga, Burkina Faso. Une expérience de gestion communautaire du petit gibier. Parc et Réserve, 58(2). p14.

Wilkie, S. & Carpentier, J.., 1998. Le rôle potentiel de la chasse sportive comme source de revenus pour les aires protégées du bassin du Congo. Oryx. 19p.

WWF, 2012. Tendances émergentes dans les conflits liés à l'utilisation des terres au Cameroun. Chevauchements des permis des ressources naturelles et menaces sur les aires protégées et les investissements directs étrangers. 20p.

Yasuda. A., 2012. « Is sport hunting a breakthrough wildlife conservation strategy for Africa? », Field Actions Science Reports. Vol. 6. Ressource en ligne, Adresse URL : http://factsreports.revues.org/1362. Consulté le 15 April 2013.

Zibrine, M. & Gomse, A., 1999. Distribution et dynamique des populations des hippopotames et des espèces liées aux galeries forestières dans le parc nation de la Bénoué. PCGBC/ composante écosystème des Savanes/ Volet WWF. Rapport de recherche 12-14p.

Zoe, J. S., 2013. Pertes économiques des forêts du Cameroun. Ressource en ligne. Adresse URL : www.cameroon-info.net. . Consulté en 06 Avril 2013.

ANNEXES

ANALYSE SWOT DU MODE DE GESTION DE LA CHASSE SPORTIVE AU NORD-CAMEROUN

*Outil de développement
local (par implication des
populations dans le processus

*Source de plus grands revenus (si meilleure gestion)

de gestion de la chasse sportive)

l'Ecotourisme

*Développement de

*Braconnage (local et international)

*Envahissement des ZIC par les bergers transhumants et

les orpailleurs

croissants

espèces

*Conflits Hommes -Faune

*Disparition de certaines

OPPORTUNITES

MENACES

SPORTIVE

CHASSE

*Contribue à l'aménagement durable de la faune dans les AP (gestion des animaux

vieillissant ou à problèmes)

tourisme

*Fournisseur d'emplois

*Source de revenus

*Contribue à l'essor du

*Surexploitation des

populations si les quotas ne

sont pas bien définis

Non suivi du braconnage

des équilibres des populations

*Non-respect des quotas par

certains GC

*Non-respect des cahiers de

charge par les GC (exécution

d'inventaire, réalisations

d'infrastructures,

dotations )

*Possibilité de déstabilisation

FORCES :

FAIBLESSES

43

ETAT DES LIEUX DU SYSTEME DE GESTION DE LA CHASSE SPORTIVE AU NORD-CAMEROUN

44

45

Tableau XVII : Liste des ZIC dans la Région du Nord-Cameroun

° Ord

Désignation zones de chasse

Superficies
ZICs en Ha

Statut de la zone

1

N° 1 dite Sakjé 4 Boumédjé

39 552

Cogestion

2

N° 2 dite Bandjoukri

75 648

Affermée

3

N° 3 dite Mayo Oldiri

55 328

Affermée

4

N° 4 dite Bel Eland

40 640

Cogestion

5

N° 5 dite Mayo Alim / Kobas

94 378

Affermée

6

N° 7 dite Campement des Eléphants

97 920

Affermée

7

N°8 dite Boulel

35040

Proposée Game-
Farming & Ranching

8

N°8 bis dite Louga

8 320

9

N° 9 dite Grand Capitaine

50 072

Affermée

10

N° 10 dite Landou

46 464

Majesté Lamido Rey

11

N°11 dite Mayo Bidjou

64 192

Affermée

12

N° 12 dite Rhinocéros

115 520

Affermée

13

N° 13 dite Campement des Hippopotames

61 216

Affermée

14

N°14 dite Boumédjé

142 656

Affermée

15

N° 16 dite Faro Ouest

164 000

Affermée

16

N° 17 dite Ndock

96 256

Affermée

17

N° 18 dite Demsa

56 624

Affermée

18

N°18 bis dite Mayo Bigoé

118 976

Affermée

19

N° 19 dite Tchéboa

160 000

Attribuée à
l'Ecole Faune

20

N° 20 dite Mayo Duélé

49 792

Affermée

21

N° 21 dite Sorombéo

65 448

Affermée

22

N° 22 dite Vogzoum

114 752

Affermée

23

N° 22 bis dite Djivorké

93 824

Affermée

24

N° 23 dite Djibao

64 600

Affermée

25

N° 24 dite Kourouk

146 972

Affermée

26

N° 25 dite Mayo Oldiri Nord

97 888

Affermée

27

N° 26 dite Mayo Oldiri Sud

86 368

Affermée

28

N° 27 dite Rigara

135 000

Affermée

29

ZICGC de Voko/ Bantadjé

60 000

Affermée

30

ZICGC de Mana

40 669

Affermée

31

ZICGC de Doupa

16 000

Libre

32

N° 32

 

Proposée en Game-
Farming & Ranching.
Libre

Superficie totale 2 494 115

Situation géographique des permis miniers et pétroliers
Etat des lieux au Cameroun en mai 2012

Mise en rm'atron avec le découpage forestier

i

WWF

 

1,12.611
·..

Co-rgebutiort4WWF -CM
· RPiUFAI - gray Por
t

REPUBLIQUE DU CONGO

LWIN£E
EQUA'lORMIE

· ClefIfcuda rdglner Rs rtnue Nnm du chvFlku
Rautc

-- CJrsmin de for

..- Pcrmla Ininkr r 8C)LJlou Nom du TITILLE

~~~

~py~i Poliom

kpdtruller {L aoccrM IQa

Orls l:+ru rc~riee rz Zone dc suparposronn envrepermim miniera - 1,,cm6d'ekid..li-Aiaua1131r.

· Hydrographie _ hy+bl!! Num du cour d'eau

Aire prudee FFrn Nom dc l'alrc prwlgia

MI Atm prot.`BMCal6aint Cahjet d'asaotds Intsrrrationuua . hrnrdi Vi,]£SCO

i_.' Alm proVe (ptopcnitirn cri cuun!

Rlscrvc }JEoila Aiiatnm ( ah m caurr dc dislarteracnt pcar dc.xnir line. Aine pratigle)

UFA

Fo-net mmmunalc Réuen'c Fart-siiér. Yanlc d. enupc Furltcommu routai,'

50 100

Km

,..11
·10

'IK lm tütitürN!

Camera,.

i.»,,.~c.wnwu,1,nn,rn5,.rorv~wn.w.,16..11 ber y .rviir..1.uihr.

TCHAD

NIGERIA

REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE

r

46

Figure 21: Situation des permis miniers et pétroliers au Cameroun (WWF, 2012)

47

Tableau XVIII : Tableau récapitulatif des recettes de chasse 2011/2012

Nature des recettes

Dél.

Régio.Nord

PN.Faro

PN. Bouba
Ndjidda

PN. Bénoué

Dél.Dép.
Mayo-
Rey

Dél.Dép.
Faro

Dél.Dép. Bénoué

Totaux

Licence + Frais

30 450 000

 
 
 
 
 
 

30 450 000

Affermage

127 618 410

 
 
 
 
 
 

127 618 410

Permis chasse

55 420 000

 
 
 
 

56000

 

55 476 000

Taxes d'abattage

15 493 000

31 168 258

32 924 944

31009000

62 931

102

4772500

 

178 298 804

Détentions produits

5 000

 
 
 
 
 
 

5 000

Taxes sur armes

121 500

 
 
 
 
 
 

121 500

Droits de timbres fiscaux sur titres (PS) de chasse

30 640 000

 
 
 
 
 
 

30 640 000

Autorisations Spéc. de pêche

260 000

 
 
 
 
 
 

260 000

Ventes aux enchères

40 500

77 000

27 650

7000

283 500

28500

 

464 150

Agrément LGC

 
 
 
 
 
 
 

0

Cautionnement

 
 
 
 
 
 
 

0

Entrées Parcs Nationaux

 
 

1 180 425

1 063 000

 

-

-

2 243 425

Entrée Zoo

 
 
 
 
 
 

541500

541 500

Transactions

150 000

295 500

 
 
 
 
 

445 500

Taxes journalière Zone non affermée

 
 
 
 

120 000

 
 

120 000

TOTAL

251 951 580

31 540 758

34 133 019

32 079 000

63 334

602

4 857 000

541 500

426 684 289

48

Tableau XIX : TAUX DE REALISATION DU PLAN DE TIR DE L'ENSEMBLE DES ZICs DE LA REGION DU NORD 2011/2012

Espèces Animales

ZONES DE CHASSE

Totaux

Prévision

Taux de
Réalisation

(%)

ZIC 1

ZIC 2

ZIC 3

ZIC 4

ZIC 5

ZIC 7

ZIC 9

ZIC 10

ZIC 11

ZIC 12

ZIC 13

ZIC 14

ZIC 16

ZIC 17

ZIC 18

ZIC

18bis
ZIC 20

ZIC 21

ZIC 22

ZIC

22bis ZIC 23

ZIC 24

ZIC 25

ZIC 26

ZIC 27

ZICGC MANA

ZICGC V/B

Eléphant

0

0

2

0

1

0

0

0

1

0

0

0

1

0

1

1

0

0

0

0

1

0

2

3

1

0

2

16

37

43,24

Eland derby

0

1

2

0

6

0

0

0

3

9

2

1

13

1

3

2

4

3

0

2

3

0

4

6

6

0

3

74

163

45,40

Buffle

0

1

5

0

4

0

0

1

2

10

3

0

6

6

1

7

2

5

0

0

5

4

3

5

3

0

4

77

176

43,75

Hippopotame

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

1

0

6

1

3

3

0

0

0

0

0

0

0

2

1

0

0

18

38

47,37

Hippotrague

2

1

2

0

6

0

0

0

2

6

3

2

6

2

2

2

6

6

0

1

5

0

2

6

2

0

3

67

187

35,83

Bubale

1

1

1

0

5

0

0

1

1

9

0

2

8

1

1

1

5

3

0

1

4

2

5

7

5

0

1

65

218

29,82

Waterbuck

0

0

3

0

1

0

0

1

2

11

0

0

1

3

1

0

6

8

0

4

5

3

3

7

3

0

2

64

159

40,25

Cob Buffon

2

0

1

0

6

0

0

1

3

11

8

0

10

6

6

10

11

8

1

4

5

8

7

12

6

0

6

132

314

42,04

Redunca

0

1

1

0

4

0

0

0

3

8

0

1

1

3

3

1

7

2

1

0

6

1

2

4

3

0

5

57

184

30,98

Guib Harnaché

2

0

2

0

3

0

0

1

2

2

2

1

6

3

5

1

5

4

0

1

5

4

3

6

5

0

1

64

185

34,59

Phacochère

0

1

1

0

3

0

0

0

1

0

0

1

2

0

1

1

0

2

0

0

0

1

0

0

2

0

2

18

177

10,17

Lion

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

3

2

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

8

36

22,22

Ourébi

0

1

3

0

2

0

0

0

0

3

3

1

7

0

3

2

4

0

1

0

6

1

4

3

1

0

2

47

213

22,07

Damalisque

0

0

0

0

0

0

0

0

0

9

0

0

0

0

0

0

3

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

13

12

108,33

Ceph, Grimm

0

1

1

0

4

0

0

0

0

2

4

0

2

0

3

3

4

0

0

0

2

1

3

1

3

0

3

37

205

18,05

Ceph,Roux

2

1

0

0

4

0

0

0

0

4

3

0

6

1

2

3

3

3

0

0

7

2

4

3

0

0

3

51

198

25,76

Babouin

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

1

2

2

2

8

0

0

1

4

6

2

3

8

3

0

0

44

233

18,88

Python

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

2

1

0

0

0

1

0

0

2

0

1

0

1

10

59

16,95

Potamochère

1

0

0

0

1

0

0

0

0

0

1

0

0

1

0

0

0

0

0

1

0

1

2

0

1

0

1

10

76

13,16

Civette

1

0

1

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

1

1

0

0

0

0

1

0

0

0

1

9

82

10,98

Serval

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

1

45

2,22

Hyène Tacheté

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

2

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

6

66

9,09

Chacal Com

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

1

57

1,75

Porc-épic

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

0

3

117

2,56

Mangouste

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

2

1

0

0

5

138

3,62

Genette

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

0

3

69

4,35

Patas

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

4

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

8

39

20,51

Vervet

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

5

 

0

0

6

0

#DIV/0!

TOTAUX

12

10

26

0

51

0

0

5

20

86

32

12

83

30

44

55

61

45

4

19

60

30

52

86

50

0

41

914

3483

26,24

NB. Ce plan de tir concerne essentiellement les animaux déclarés et dont les taxes d'abattage ont été régulièrement acquittées.

49

Tableau XX : Plan de tir des zones cynégétiques dans la région du Nord : Saison 2011-2012

Espèces Animales

ZONES DE CHASSE

Totaux

Prévision

Taux de
Réalisation

(%)

ZIC 1

ZIC 2

ZIC 3

ZIC 4

ZIC 5

ZIC 7

ZIC 9

ZIC

10

ZIC

11

ZIC

12

ZIC

13

ZIC

14

ZIC

16

ZIC

17

ZIC

18

ZIC

18bis ZIC

20

ZIC

21

ZIC

22

ZIC

22bis ZIC

23

ZIC

24

ZIC

25

ZIC

26

ZIC

27

ZICG C

ZICG MAN C V/B A

Eléphant

0

0

2

0

1

0

0

0

1

0

0

0

1

0

1

1

0

0

0

0

1

0

2

3

1

0

2

16

37

43,24

Eland derby

0

1

2

0

6

0

0

0

3

9

2

1

13

1

3

2

4

3

0

2

3

0

4

6

6

0

3

74

163

45,40

Buffle

0

1

5

0

4

0

0

1

2

10

3

0

6

6

1

7

2

5

0

0

5

4

3

5

3

0

4

77

176

43,75

Hippopotame

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

1

0

6

1

3

3

0

0

0

0

0

0

0

2

1

0

0

18

38

47,37

Hippotrague

2

1

2

0

6

0

0

0

2

6

3

2

6

2

2

2

6

6

0

1

5

0

2

6

2

0

3

67

187

35,83

Bubale

1

1

1

0

5

0

0

1

1

9

0

2

8

1

1

1

5

3

0

1

4

2

5

7

5

0

1

65

218

29,82

Waterbuck

0

0

3

0

1

0

0

1

2

11

0

0

1

3

1

0

6

8

0

4

5

3

3

7

3

0

2

64

159

40,25

Cob Buffon

2

0

1

0

6

0

0

1

3

11

8

0

10

6

6

10

11

8

1

4

5

8

7

12

6

0

6

132

314

42,04

Redunca

0

1

1

0

4

0

0

0

3

8

0

1

1

3

3

1

7

2

1

0

6

1

2

4

3

0

5

57

184

30,98

Guib Harnaché

2

0

2

0

3

0

0

1

2

2

2

1

6

3

5

1

5

4

0

1

5

4

3

6

5

0

1

64

185

34,59

Phacochère

0

1

1

0

3

0

0

0

1

0

0

1

2

0

1

1

0

2

0

0

0

1

0

0

2

0

2

18

177

10,17

Lion

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

3

2

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

8

36

22,22

Ourébi

0

1

3

0

2

0

0

0

0

3

3

1

7

0

3

2

4

0

1

0

6

1

4

3

1

0

2

47

213

22,07

Damalisque

0

0

0

0

0

0

0

0

0

9

0

0

0

0

0

0

3

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

13

12

108,33

Ceph, Grimm

0

1

1

0

4

0

0

0

0

2

4

0

2

0

3

3

4

0

0

0

2

1

3

1

3

0

3

37

205

18,05

Ceph,Roux

2

1

0

0

4

0

0

0

0

4

3

0

6

1

2

3

3

3

0

0

7

2

4

3

0

0

3

51

198

25,76

Babouin

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

1

2

2

2

8

0

0

1

4

6

2

3

8

3

0

0

44

233

18,88

Python

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

2

1

0

0

0

1

0

0

2

0

1

0

1

10

59

16,95

Potamochère

1

0

0

0

1

0

0

0

0

0

1

0

0

1

0

0

0

0

0

1

0

1

2

0

1

0

1

10

76

13,16

Civette

1

0

1

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

1

1

0

0

0

0

1

0

0

0

1

9

82

10,98

Serval

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

1

45

2,22

Hyène Tacheté

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

2

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

6

66

9,09

Chacal

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

1

57

1,75

Porc-épic

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

0

3

117

2,56

Mangouste

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

2

1

0

0

5

138

3,62

Genette

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

0

3

69

4,35

Patas

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

4

0

0

0

0

0

0

0

0

2

0

0

8

39

20,51

Vervet

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

5

 

0

0

6

0

#DIV/0!

TOTAUX

12

10

26

0

51

0

0

5

20

86

32

12

83

30

44

55

61

45

4

19

60

30

52

86

50

0

41

914

3483

26,24

Tableau XXI : Plan de tir des zones cynégétiques dans la région du Nord : Saison 2012-2013

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ZONES DE CHASSE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Espèces Animales

ZIC 1

ZIC 2

ZIC 3

ZIC 4

ZIC 5

ZIC 7

ZIC 9

ZIC 10

ZIC 11

ZIC 12

ZIC 13

ZIC 14

ZIC 16

ZIC 17

ZIC 18

ZIC 18bis

ZIC 20

ZIC 21

ZIC 22

ZIC 22bis

ZIC 23

ZIC 24

ZIC 25

ZIC 26

ZIC 27

ZICGC

ZICGC V/B

Totaux

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MANA

 
 

Eléphant

0

0

2

1

3

1

1

1

1

2

1

1

2

3

1

2

1

3

1

0

1

1

1

3

2

1

2

32

Eland derby

Hippotrague

2

2

5

4

8

1

1

1

4

16

5

7

10

5

5

6

6

7

6

6

6

7

7

10

8

5

7

136

Buffle

5

4

8

4

10

2

2

2

5

16

4

1

9

8

6

10

6

6

6

8

5

6

7

10

8

8

6

141

Hippopotame

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

4

3

8

4

12

7

4

4

5

16

6

7

9

7

6

6

6

6

4

8

7

2

8

10

10

6

6

150

Bubale

Redunca

4

4

10

5

12

4

4

5

7

12

2

7

14

10

9

10

8

8

10

10

8

6

8

13

14

9

7

185

Waterbuck

Guib Harnaché

2

3

6

2

2

5

6

5

7

12

1

0

6

8

5

2

6

7

10

10

7

8

8

15

10

7

2

147

Cob Buffon

Phacochère

7

10

15

8

10

12

10

12

11

15

12

6

15

13

14

12

11

8

6

14

6

12

10

15

20

15

15

264

 

4

7

7

4

8

7

5

4

7

15

2

8

8

8

8

6

8

9

6

4

7

6

2

10

10

5

5

150

 

3

5

9

5

8

4

5

6

6

15

8

4

3

8

5

6

5

5

6

6

5

7

6

15

10

7

5

147

 

5

3

6

5

10

9

2

3

5

10

4

8

11

10

8

2

4

7

6

10

3

10

6

10

10

10

5

153

Lion

1

1

2

1

2

1

0

0

1

2

1

2

1

3

3

3

1

1

1

0

0

2

1

3

1

1

1

29

Ourébi

Ceph,Roux

7

7

7

6

12

9

4

4

6

14

8

7

8

12

9

6

7

8

6

4

6

10

6

15

10

6

6

171

Damalisque

0

0

1

0

0

0

0

0

0

8

0

0

0

0

0

0

2

0

1

0

0

0

1

0

1

0

0

13

Ceph, Grimm

7

6

8

4

8

5

5

5

7

14

7

7

12

12

8

6

8

8

6

8

2

10

7

15

8

4

3

167

Potamochère

7

8

7

4

8

5

4

4

7

10

8

7

12

8

8

7

5

7

6

4

7

10

6

15

10

5

6

161

Babouin

8

8

10

6

10

7

5

5

9

10

10

6

15

12

8

5

8

10

10

10

6

10

10

12

15

6

8

197

Python

1

2

2

1

3

2

1

1

2

2

2

1

4

4

4

2

2

2

3

1

1

2

2

2

5

2

1

48

 

2

2

2

1

5

2

0

2

0

3

3

3

1

4

2

2

2

2

4

4

2

2

3

5

5

1

2

54

Civette

2

4

4

2

5

5

3

0

5

4

3

2

7

2

3

1

2

1

5

2

3

1

2

5

5

4

1

66

Serval

Porc-épic

1

1

1

2

1

1

1

0

1

2

1

2

4

2

2

1

1

2

2

1

1

1

2

2

5

2

0

36

Hyène Tacheté,

1

2

3

1

3

1

2

1

1

2

3

2

4

2

4

2

3

2

2

4

2

1

3

3

5

4

2

55

Chacal Com

2

3

4

2

3

2

2

0

2

1

1

1

2

4

2

0

1

2

2

2

2

1

3

2

5

2

1

40

 

3

4

5

3

5

3

5

0

6

2

5

6

8

2

6

0

5

6

3

5

5

2

5

9

6

5

2

 

Mangouste

TOTAUX

3

6

6

8

4

5

6

0

8

0

5

7

8

1

5

0

5

7

3

5

9

4

9

5

5

4

2

 

2

1

98

50






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius