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à‰pargne et bien être des ménages en RDC. Une analyse macro et microéconomique

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par Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en économie 2013
  

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INTRODUCTION GENERALE

Le développement vise à améliorer la qualité de vie des individus et à accroître leur capacité à influer sur leur avenir. Cet objectif suppose une augmentation du revenu par habitant et bien d'autres éléments (Ferrier 2002). Comme le montrent Bitemo et Dzaka (2009), l'accès aux crédits exerce une influence positive sur la croissance des entreprises et du pays. Pour que ceux-ci soient accordés, l'on doit disposer préalablement de l'épargne car Il n'y a pas de crédit sans épargne préalable.

L'épargne est considérée comme une des principales sources de financement de la croissance et donc du revenu par habitant, car elle permet de financer les investissements, assure le maintien et la croissance du niveau de la production (Capul et Garnier, 2007).

En l'absence d'incertitude et de transferts intergénérationnels, l'épargne reste l'unique vecteur du transfert du pouvoir d'achat d'une période à l'autre, pour adapter le profil inter temporel des ressources à celui de la consommation désirée (Arrondel, Masson et Verger, 2008).

En outre, l'augmentation de l'épargne nationale apparaît comme une évidence pour éviter le surendettement (Easterly, 2008) surtout en cette période après l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Pays Pauvres Très Endettés. Comme l'affirme Garnier et Thesmar (2009), l'objectif premier de la politique d'épargne doit être de favoriser l'optimisation du bien-être des ménages (épargnants) dans une perspective de cycle de vie. Il ressort de ce qui précède que l'épargne revêt une importance accrue si l'on veut garantir et améliorer le bien-être présent et futur des ménages.

L'émergence des pays comme la Chine, le Brésil, la Corée du Sud, Singapour, l'Inde, l'Afrique du Sud réside en grande partie dans l'importance qu'ils accordent au futur, donc à l'épargne.Le taux d'épargne est cependant faible en RDC. De 1964 à 1990 ce taux a fluctué autour de 11.6% du PIB ; entre 1990 et 1993, le taux baisse en passant de 9.3% à 3.98%, après avoir atteint le plancher de 1.8% en 1991. Entre 1994 et 1996, on a observé des chiffres se situant au dessus de 10%, le taux le plus élevé étant de 27.6% en 1996. Enfin, de 1997 à 2005, on a observé un faible taux d'épargne fluctuant autour de 4.47% du PIB avec une moyenne d'environ 10% du PIB pour la période allant de 1960 à 2007(Mansesa, 2010).

Les ménages congolais n'ont pas une forte préférence pour le futur (épargne) à cause notamment de la culture, de l'environnement macroéconomique et financier instable, du système financier sous développé, de la sous bancarisation de l'économie congolaise1(*), de la répression financière2(*), du faible revenu des ménages, de l'impunité3(*), du faible taux d'intérêt, de l'inflation qui érode la valeur de la monnaie et des fonds épargnés, etc.

Face à tous ces problèmes, l'épargne des ménages n'est pas protégée. Certes, il est clair que si l'on encourage les ménages à épargner, l'augmentation du taux d'épargne qui en résulterait, permettra de résoudre plusieurs problèmes dont celui du financement de l'économie.

Dans ces conditions, nous nous posons les questions suivantes :

- pourquoi le taux d'épargne est resté faible en République Démocratique du Congo ?

- quelle est la composition du portefeuille des ménages de Mbanza-Ngungu et Kisantu ?

- quels rôles peuvent jouer les politiques publiques pour inciter les ménages à épargner davantage et ainsi permettre aux ménages-épargnants d'accéder à un bien-être supérieur ?

Pour garantir un lendemain meilleur, les ménages cherchent à lisser leur revenu et leur consommation en s'appuyant sur l'épargne (MORDUCH, 1995). Dans cette perspective, les ménages diversifient leur portefeuille en vue de se prémunir contre différents risques. Etant donné l'environnement économique instable et le manque de confiance des ménages vis-à-vis du secteur financier, nous supposons que les ménages congolais accordent beaucoup plus l'importance à l'épargne en actif réel et en capital humain des enfants. C'est ce qui justifie parmi tant des raisons (notamment la sous bancarisation) la faiblesse du taux d'épargne en République Démocratique du Congo.

L'Etat doit jouer un rôle primordial dans la protection de l'épargne des ménages. Ceci peut passer par une bonne définition de la politique de l'épargne, une politique que nous pouvons qualifier « pro-épargne ».

La conséquence logique de cette politique « pro-épargne » c'est qu'elle relance l'activité économique via l'octroi des crédits qui, à court terme, augmentent successivement les capacités productives (les investissements), la production nationale et par conséquent le revenu par habitant. En milieu semi rural comme Mbanza-Ngungu et Kisantu, l'épargne des ménages serait aussi en relation directe avec l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, la taille du ménage et les activités secondaires. Au niveau macroéconomique, elle serait en relation avec l'espérance de vie à la naissance, la balance commerciale, le taux d'inflation, le revenu par habitant, le crédit domestique et le taux d'intérêt.

Ce travail procède à une analyse macroéconomique et microéconomique de l'épargne. Ce qui vient à dire que les données utilisées sont de deux types que sont les données secondaires et les données primaires.

Les données secondaires proviennent de la base des données de la Banque Mondiale et de la Banque Centrale du Congo. Nous avons également fait recours aux données secondaires des institutions financières bancaires et non bancaires congolaises au moyen d'un entretien.

Les données primaires proviennent d'une enquête de terrain que nous avons réalisé auprès des ménages des cités semi-rurales de Kisantu et Mbanza-Ngungu, dans la province du Bas-Congo.

Nous avons enquêté deux cents ménages dans l'ensemble de ces cités, en raison de cent ménages par cité. Au sein de chaque cité, la méthode d'échantillonnage simple a été utilisée pour nous permettre de tirer un échantillon qui soit représentatif.Les données issues de l'enquête ont fait l'objet d'une analyse statistique descriptive et inférentielle et d'une analyse économétrique. Nous avons utilisé la méthode d'évaluation d'impact pour cerner l'apport de l'épargne sur le bien-être des ménages en ayant comme échantillon d'intérêt celui des ménages qui épargnent et comme échantillon de contrôle celui des ménages qui n'épargnent pas. Nous avons procédé également à une estimation économétrique d'un modèle à correction d'erreur d'une part et d'un modèle Probit ayant comme variable dépendante la disposition d'une épargne placée d'autre part.

Le présent travail comprend trois chapitres, outre l'introduction et la conclusion. Le premier chapitre présente une analyse théorique de l'épargne ; le deuxième se focalise sur l'environnement économique de la RDC ; et enfin, le troisième analyse la relation empirique entre l'épargne et le bien-être des ménages.

* 1 Cette sous-bancarisation de l'économie congolaise peut s'expliquer notamment par l'éloignement des banques et de l'importance très minime que ces dernières accordent à l'épargne des ruraux et semi-ruraux.

* 2 Si le taux d'intérêt réel est sévèrement négatif, les agents économiques ne sont plus incités à confier leur épargne aux banques ou à d'autres institutions mais plutôt à le placer à l'étranger, à investir dans l'immobilier ou à ne pas investir du tout.

* 3 Nous citons ici l'exemple de Micro-crédit, une structure du système financier décentralisé ou de microfinance, qui, vers les années 2000, avaient fait perdre aux épargnants une grande partie de leur épargne en fuyant avec l'argent d'autrui. Jusqu'aujourd'hui, l'Etat congolais n'a aménagé aucun n'effort pour arrêter l'auteur de ce crime financier.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway