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L'apport de la diplomatie dans le processus de développement. Critiques et perspectives

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par Honoré MWAMBA KABWE
Université de Kinshasa RDC - Graduate en relations internationales 2012
  

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§2. Situation politique

La situation politique de la RDC est restée fortement mouvementé depuis l'accession du pays à l'indépendance, par plusieurs événements marquants notamment des guerres de sécessions, les mutineries, les rebellions, ainsi que des conflits qui se traduisent d'une part par un processus de militarisation accentuée de la société congolaise avec la présence accrue des groupes armés étrangers, le recrutement massif des jeunes et des enfants, la création des milices d'autodéfense et une augmentation du trafic illicite d'armes légères.

Constatons le, ensemble avec le Professeur BANYAKU, qui estime que l'histoire politique du Congo est faite de moments de soubresaut d'espoir pour la libération de tout un peuple et de moments de sombrement profond dans le désastre et le chaos d'un grand Etat en perdition ou en partition. Cette dynamique contrariante se traduit par des courts moments d'apaisements et de longs moments de turbulence généralement violente emportant les grands espoirs de la population pour l'idéal démocratique ainsi que pour leur bien-être socio-économique. (25(*))

La RDC a été plongée dans plusieurs conflits, certains désormais résolus tandis qui d'autres couvent encore ; mais en dépit de tous ces événements la RDC voit aujourd'hui s'offrir une occasion unique. Elle émerge peu à peu d'un passé difficile : une longue période coloniale suivie d'une naissance pendant la guerre froide, puis plusieurs décennies d'instabilité chronique suivies de deux guerres concentrées sur une période de cinq ans. (26(*))

En effet c'est après un temps relativement concentré entre les événements de Léopoldville en janvier 1959 et les résolutions de la table ronde de Bruxelles en mai 1960, que la RDC va faire une entrée fracassante dans le concert des nations en accédant à son indépendance au 30 juin 1960. Cet événement va raviver les espoirs de la population pour la libre gestion de leurs propres destinés.

Mais cela ne durera pas longtemps pour qu'en juillet 1960 on assiste aux premières fragmentations de mouvements sécessionnistes et des mouvements réfractaires ou révolutionnaires de 1961, aussi tôt le pays sera plongé dans une crise institutionnelle entre le Premier Ministre Lumumba et le Chef de l'Etat KASA-VUBU, à la suite de l'éviction du premier Ministre et sa liquidation en janvier 1961. Ces événements laisseront la place à une suite de conflit constitutionnel entre le Président KASA-VUBU et les deux chambres du parlement ; à propos de l'interprétation de la disposition transitoire de la loi fondamentale sur l'élaboration de la constitution et sur la formation de la constituante, se terminera par la suspension du parlement.

Il va s'en suivre d'une suite d'événements conflictuels mettant en cause le Chef de l'Etat et son premier Ministre Moïse TSHOMBE avec son parti le CONACO longuement majoritaire au parlement. Face au refus du président de nommer un premier Ministre issu de la majorité parlementaire de la CONACO, les institutions de la République seront paralysées. Face à cette situation, le front démocratique du Congo, incite le haut commandement militaire à prendre le pouvoir et place le Lieutenant Général Joseph Mobutu au pouvoir comme Président de la République en novembre 1965.

Dès son accession au pouvoir, les signes forts étaient donnés par le nouveau Président à la classe politique pour l'obliger à se soumettre à son autorité. Confrontée à la fois à la recherche d'une légitimité politique interne et à la subvention de la haute finance, lésée par la première Nationalisation des Société à charte intervenues pendant les années 66-67. C'est ainsi que sera réprimé un premier complot auquel se trouveront associés l'ancien Premier Ministre KIMBA et trois autres parlementaires M.M. Jérôme ANANY, Alexis MAHAMBA et Emmanuel BAMBA. Ils seront condamnés à mort et exécutés par la pendaison publique. (27(*))

Une terreur va s'installer, par la création d'un parti unique dominant, le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). On assiste à la suppression du parlement et l'obligation faite à tous les citoyens de devenir membre du nouveau mouvement de rassemblement populaire et révolutionnaire.

La conséquence de la Zaïrianisation se manifeste par les mouvements de déstabilisation et à une grande crise sociopolitique. L'installation de multiples atteintes aux droits de l'homme est constatée par des multiples abus de pouvoir avec des relégations d'opposants, des arrestations arbitraires et des tracasseries dans la société civile organisée par les services de sécurité, les brigades de parti-Etat et les milices paramilitaires.

Les années 90 marquées par la libéralisation politique, sera inaugurées par les consultations populaires : sur le plan de l'évolution des institutions du pays, le chef de l'Etat a présenté les décisions suivantes. (28(*)) :

- L'introduction du multipartisme à trois au Zaïre, l'abolition de l'institutionnalisation du MPR ;

- La désignation d'un Premier Commissaire d'Etat ou Premier Ministre suivi de la formation d'un gouvernement de transition ;

- La révision de l'actuelle constitution en vue de l'adapter à la période de transition qui s'instaure ;

- La mise sur pied d'une commission chargée d'élaborer la constitution de la troisième république, constitution qui sera sanctionnée par un référendum populaire ;

- L'élaboration, enfin, d'un projet de loi devant régir les partis politiques dans notre pays et organiser leur financement.

L'ouverture de la CNS (Conférence Nationale Souveraine) donna lieu au débat National public, mais les nouvelles exigences sociales d'une population ayant totalement perdu confiance à ses dirigeants prirent une tournure dramatique avec le désordre social, qui s'illustra par le pillage instantané du 3 décembre 1990 et les deux grands pillages de 1991 et 1992.

La RDC, ex-Zaïre à l'époque en 1994 voit s'aggraver sa situation politique par l'arrivée des réfugiés Rwandais, fuyant les massacres perpétrés chez eux.

Une nouvelle opposition politico-militaire, née à l'Est du pays, l'Alliance des Forces Démocratique pour la Libération du Congo (AFDL), dirigée par Laurent Désiré KABILA est appuyée par l'Ouganda et le Rwanda, déclare la guerre au pouvoir central de Kinshasa. Le Président Mobutu Sese Seko est renversé le 17 mai 1997. L'AFDL et le Président Laurent Désiré KABILA prennent le pouvoir. (29(*))

C'est en voulant limiter l'influence de l'Ouganda et du Rwanda, par le Président Laurent D. KABILA, que va éclater la guerre d'agression Rwando- Ougando-Burundaise en RDC. Les belligérants signent à Lusaka un accord de cessez-le feu, qui conduit les forces étrangères des pays présents sur le territoire de la RDC à retirer leur troupes, le conseil de sécurité créera la MONUC (Mission d'Observation des Nations Unies au Congo) dans le but de maintenir une liaison sur le terrain avec toutes les parties à l'Accord de cessez-le feu.

Alors commandant en chef des forces terrestres, Joseph KABILA fils du feu le Président Laurent-D. KABILA, succède à la tête de l'Etat son père, qui est assassiné en janvier 2001.

Durant le conflit, le Rwanda et l'Ouganda ont créé des groupes ou de milices qui ont provoqué une guerre civile impliquant trois fonctions principales : le gouvernement de la RDC (Kabilistes ou PPRD, appuyés par l'Angola, la Namibie et le Zimbabwe), le RCD-G (soutenu par le Rwanda) et le MLC (par l'Ouganda). (30(*))

Ainsi donc, sur le plan de la transition politique et à l'issue des négociations particulièrement ardues et suite aux pressions internationales redoublées, le long processus de DIC (dialogue inter-congolais) va aboutir à la signature le 17 décembre 2002 par les représentants des composantes et entités au DIC, de l'Accord Global et Inclusif. Le 2 avril 2003, l'Accord de cessez-le feu de Lusaka est alors complété par « l'Accord Global et Inclusif » à Sun City (Afrique du Sud), les participants au DIC signent l'Acte final des négociations politiques, par lequel ils approuvent formellement l'ensemble des Accords qui constitue un programme global de restauration de la paix et de la souveraineté Nationale en RDC pendant une période de deux ans.

Ces accords comprennent l'accord global de décembre 2002, la constitution de la transition, le mémorandum sur les questions militaires et les questions de sécurité de mars 2003 et les 36 résolutions adoptées par les participants à Sun City en mars et Avril 2002. La signature de l'Acte final maquera un nouveau chapitre important dans le processus de reconstruction Nationale et de la paix en RDC. (31(*))

Une constitution de transition est promulguée par le Président Joseph Kabila, le 4avril 2003. Le gouvernement d'union nationale, ainsi formé, le 30 juin 2003, est chargé de mettre en oeuvre le processus électoral dont le referendum constitutionnel, organisé en décembre 2005, constitue la première étape, suivie par les élections présidentielle et législatives en juillet et octobre 2006.

Le gouvernement a aussi pour mission de rétablir l'autorité de l'Etat dans les provinces, autorité bafouée par les belligérants qui se sont répartis leur contrôle Administratif et militaire, au gré de leurs alliances et de leurs intérêts économique. (32(*))

Le pouvoir est donc partagé selon la formule de « 1+4 » :c'est-à-dire, un Président de la République et quatre vice-présidents.

On croyait que la transition politique était bien partie en RDC, les réalités de terrain démentaient les professions de foi des plus optimistes. Quand ce ne sont pas les incompatibilités d'humeurs entre Ministres qui gangrènent le bon fonctionnement de l'équipe gouvernementale, ce sont les provinces ex-rebelles qui rappellent au gouvernement central que la réunification physique du pays est très loin de devenir une réalité.

Le troisième rapport spécial du secrétaire du conseil de sécurité de l'ONU sur la MONUC ; rapporte qu'en dépit de la mise en place des institutions de transition, des freins à l'action du gouvernement de transition ont été observé. Certains éléments des anciens belligérants conservaient une mentalité de guerre et cherchaient activement à faire échouer la transition. (33(*))

D'une part des freins au rétablissement de l'autorité de l'Etat sont observés par le fait que le pouvoir de l'Etat fut déficient ou inexistant dans de nombreuses parties du pays où l'autorité est exercée par les Administrations parallèles qui ont été créées par les groupes armés, y compris d'anciens éléments belligérants du gouvernement de transition. La réunification des structures Administratives parallèles au niveau local n'a guère avancé. De plus, des milices armées, qui cherchent à conserver leur contrôle illicite sur les ressources naturelles, continuent de s'opposer aux efforts visant à mettre en place des Administrations légitimes. D'autre part, des freins au rétablissement de la sécurité sont observés, or cette dernière constitue pourtant la pierre angulaire de la réussite de la transition politique.

L'absence de progrès concernant le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR) des ex-combattants congolais a constitué un important facteur de déstabilisation. Malgré le déploiement, durant l'automne de 2003, de commandants de région militaire chargés d'assurer l'intégration dans les Forces Armées de la RDC (FARDC), les groupes armés du pays sont encore loin d'être véritablement intégrés et les commandants de région militaire n'ont guère de prise sur les éléments armés qui leur ont été confiés. De même, la lenteur de l'application du programme désarmement, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réinsertion (DDRRR) des combattants étrangers, avec l'aide de la MONUC, est resté une préoccupation majeure. (34(*))

En 2006, il a connu ses premières élections libres et transparentes ou les peuples avaient le libre choix de choisir leurs dirigeants.

Mais en dépit de tous les événements fâcheux qu'a traversés la RDC, ce dernière a accédée enfin à des institutions politiques démocratiques et cela à travers des actes forts de la démocratie, qui sont les élections permettant ainsi de tourner une nouvelle page en vue d'écrire un nouveau chapitre de son histoire.

* 25 Eugène BANYAKU, L, E., Chronique, monographie et document sur l'histoire politique du Congo. Des années 60 aux années 90, Ed. Comprodor, Kinshasa 2000, p.5

* 26 http://www.monuc.org/ news.asp. pp.1-2

* 27 Eugène BANYAKU, L, E., Op. Cit., p.9

* 28 Vincent de Paul LUNDA BULULU, Conduire la première transition au Congo-Zaïre, Ed. Harmattan, Paris, septembre 2003, pp.15-16

* 29 http://www.monuc.org /news.asp, p.1

* 30 http://www.monuc.org /news.asp, p.2

* 31 http://www.ladocumentationfrançaise.fr /conflit/conflit-grands-lacs/transition-democratique-congo.shtml.

* 32 http://www.ladocumentationfrançaise.fr /conflit/conflit-grands-lacs/transition-democratique-congo.shtml.

* 33Troisième rapport spécial du secrétaire général du conseil de sécurité de l'ONU sur la MONUC, 16 août 2004.

* 34 Troisième rapport spécial du secrétaire général du conseil de sécurité de l'ONU, op.cit. ed.2004

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984