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Microcrédit, conditions socio-economiques et crédibilité des femmes bénéficiaires chez l'IMF Tujenge de Lubumbashi

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par Christian KANDAL
Université de Lubumbashi - Graduat 2014
  

Disponible en mode multipage

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Enseignement superieur et universitaire

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT D'ECONOMIE GENERALE

BP : 1825

LUBUMBASHI

SEPTEMBRE 2014

Travail présenté en vue de l'obtention du grade de graduat en sciences économiques et de gestions

Par KANDAL CHRISTIAN Christian

MICROCREDIT, CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET CREDIBILITE DES FEMMES BENEFICIAIRES CHEZ L'IMF TUJENGE DE LUBUMBASHI

Enseignement superieur et universitaire

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT D'ECONOMIE GENERALE

BP : 1825

LUBUMBASHI

MICROCREDIT, CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET CREDIBILITE DES FEMMES BENEFICIAIRES CHEZ L'IMF TUJENGE DE LUBUMBASHI

Travail présenté en vue de l'obtention du grade de graduat en sciences économiques et de gestions

Par KANDAL CHRISTIAN Christian

Directeur Prof. Didier KILONDO NGUYA

SEPTEMBRE 2014

I.DEDICACE

Louange et gloire à toi seigneur, le Dieu tout puissant,le Dieu Saint.

Mon Dieu, enseigne-moi que la tolérance est le degré le plus élève de la force, et que le désir de vengeance est la première manifestation de la faiblisse. Mon Dieu, donne-moi la force, et ne m'enlève pas mon pouvoir de raisonner. Si tu me dépouille du succès laisse-moi la volonté de vaincre l'échec.

Mon Dieu,... si je t'oublie ;Toi ne m'oublie pas.

A KAWAY FAY Bavon et KANGAJ IRUNG Brigitte, mes parents qui, grâce à leur collaboration, leur détermination dans les travaux fastidieux de toute sorte, m'ont inscrit à l'école et m'ont soutenu au prix de sacrifices inoubliables ; que la production de ce premier fruit scientifique de votre premier fils soit pour moi une occasion propice de vous témoigner ma passion.

A vous tous,Je dédie ce travail.

II.AVANT PROPOS

Nous voicià terme de notre premier cycle àl'Université de Lubumbashi « UNILU » en sigle, à la faculté des sciences économiques et de gestion.

Qu'il nous soit permis de présenter le fruit de nos investigations et études dans une oeuvre scientifique et économique portant sur « micro-crédit, conditions socio-économiques et crédibilité de femmes chez l`IMF TUJENGE de LUBUMBASHI».

Ce travail de fin de cycle est le résultat de sacrifices énormes d'un travail de longue durée que nous avons abattu depuis la première année de graduat jusqu'à la fin du premier cycle. Le choix de ce sujet est motivé par notre vocation académique, l'option « économie et gestion ». Ce sujet nous parait intéressant dans la mesure où l'idée de tout gestionnaire est de minimiser les risques résultant des activités économiques en vue de maximiser les recettes. Cette idée sera développée dans notre travail par l'application des tests statistiques et des méthodes économétriques.

Dans le cas de notre travail, nous cherchons à identifier la catégorie des femmes crédibles et à décliner leurs caractéristiques et ressortir les variables qui différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas remboursé. Nous allons constituer un modèle contenant les variables et essayer de le tester pour savoir :

Ø Si il y a existence de corrélation entre les différentes variables et

Ø Si les variables influencent le remboursement de crédit.

Profitant de cette opportunité, nous adressons nos sincères remerciementsà l'endroit de tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce travail :

A Dieu, à qui j'adresse mes remerciements par sa grâce infinie pour moi et que j'implore pour intervenir dans l'oeuvre de développement de l'Afrique en générale et de la RDC en particulier pour la transformation de ses créatures que sont les hommes.

Nous ne trouvons pas de termes qui conviennent pour exprimer nos vifs remerciements au professeur Didier KILONDO NGUYA, qui en dépit de ces multiples occupations et obligations quotidiennes à accepter la direction de ce travail avec vivacité. Sa rigueur, ces remarques et conseils été d'un apport indispensable.

A vous chers frères et soeurs : KAJ NATOMB Marlène, KAWAW FAYLOL Hugues, MBUND KAPEND Gyulite, NAWEJ A KAWAW Yannick, KET NAWAW Mélodie, TSHILEMB A KAWAW Laetitia, KAPEMB A KAWAW Arlette, KUR TSHIAZ Vérine, KANGAJ A KAWAW Gloria, MWAD A KAWAW Immaculé, SOMP KALEND Gracia, frère Simon MUKENG BAKAND, KAFAT KABAMB Courlis,KON KALEND Demaman, pour nous avoir encouragé et accepté malgré nos faiblesses.

A papa MWENZ A KANDAL Joël et toute sa famille qui, avec son sens de l'humain, est pour moi un soutien inestimable ;

A mes oncles et tantesMarcelIRUNG,Délu IRUNG,Mireille MASHINDA, Katy KATSHAK, KETY, ODETTE, LIZETTE, KANTAV, KAPEND, TSHIBANG, TSHILEMB, KARAJ,

A vous mes amis Marlon MASHINDA,Yves MPOYO,Marc KALUMBA, Yannick KALUMBA, Héritier MUNGA,Arsène NKU, Arsène BADIBANGA, Bati KILUMBA, Bersonne MBUNGU, Trésor LWABEYA, Guelord TSHIBAMB, Brandy NDALA, Arnold TONDOLE, Bock BENGAMA,Marie MUJINGA, Inèce MAKANO, Frida LOWAKONDJO,Trésor NTETA, Narcisse KABAYA,Marie KYEMBE,Gauthier BALABELA, Yannick KAPEND, Alain NKULU, Hermine SALIMA,Yannick KAPEND , Serge WA KANGADU, etc.Puisque vos actions ont fait l'objet de notre joie, que vous trouvez ici l'expression de notre gratitude.

III.AVERTISSEMENT

Veuillez trouver ci-dessous la signification des quelques mots en sigleet abréviation dans mon rapport :

TERMES

SIGNIFICATIONS

IMF

: Institution des Micro-Finances

CPCT

: Caisse Populaire de Crédit Tujenge

PF

: Performance Financière

PS

: Performance Sociale

OIT

: Organisation Internationale du Travail

T MB

: Trust Marchant Bank

RDC

: République Démocratique du Congo

CAAR

: Critères d'Acceptation des Actifs Risques

SFD

: Système Financier Décentralisé

USA

: Etats Unis d'Amériques

PIB

: Produit Intérieur Brut

PNB

: Produit National Brut

ONG

: Organisation Non Gouvernementale

NBC

: Nombre de Bénéficiaire de Crédit

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Tableau 1: Tableau synthétique de la revue empirique 1

Tableau 2: Répartition de l'échantillon 36

Tableau 3 : Etat du remboursement crédit 42

Tableau 4 : Affectation des fonds crédits 45

Tableau 5: Etat du capital par catégories 46

Tableau 6 : Participation des maris aux activités de leurs femmes 47

Tableau 7 : différents écueils rencontres 48

Tableau 8 : Répartition des échantillons selon les secteurs d'activité 50

Tableau 9 : répartition des études en fonction de l'expérience 51

Tableau 10 : Répartition des études en fonction du type de relation 52

Tableau 11 : Répartition des enquêtes en fonction de l'échéance du crédit 53

Tableau 12 : Répartition des échantillons en fonction du niveau du capital propre du client 54

Tableau 13 : Répartition des enquêtés en fonction de l'ancienneté du groupe 55

Tableau 14 : Répartition des études en fonction du montant octroyé au client 56

Tableau 15: Répartition des études en fonction de l'étude du dossier client 57

INTRODUCTION GENERALE

La crédibilité est définie comme le caractère de ce qui est crédible, c'est-à-dire de ce que l'on peut croire, de ce qui est susceptible d'être cru, de quelque chose ou de quelqu'un auquel l'on peut faire crédit, qui est fiable, digne de confiance.Il est essentiellement dû au fait qu'un emprunteur puisse rembourser le prêt selon les accords ou éventuellement qu'il devienne solvable. A l'inverse il est insolvable, ce qui constitue un risque pour l'IMF.

C'est ainsi que cette étude s'oriente dans le sens des risques de crédit auxquels sont confrontés les IMF de Lubumbashi, qui courent une situation particulière difficile. La particularité de l'environnement dans laquelle elles exercent leurs activités semble justifiée la pertinence de cette étude. Les IMF de Lubumbashi évoluent dans un environnement économique malsain. Dans ce contexte particulier, le risque de crédit est relatif non seulement à la volonté des emprunteurs de ne pas rembourser mais il est aussi amplifié par le contexte local caractérisé par des nombreux problèmes comme le vol, l'escroquerie entrainant de pertes pour les clients et conduisent indirectement aux déséquilibres de portefeuille de crédit des IMF. Ces problèmes réduisent la capacité de remboursement des bons emprunteurs et constituent un prétexte pour les mauvais.

Cette étude évaluera la crédibilité en se focalisant sur une seule IMF TUJENGE, le choix de TUJENGE est motivé par deux raisons principales : TUJENGE est l'une des anciennes IMF de Lubumbashi, il fait partie des plus importantes IMF en termes du portefeuille de crédit, repartie en plusieurs secteurs d'activités. Crée le 23 Novembre1983, avec les encouragements de l'Eglise catholique. Alors la caisse populaire centrale de crédit TUJENGE eu comme premier siègele terrain du foyer social de la Zone Kenya, offrant ainsi à la population environnante l'occasion de s'y faire membre. En Janvier 1988, la caisse se fructifie et prend comme dénomination « CAISSE POPULAIRE DE CREDIT TUJENGE » CPCT en sigle, un changement qui stimule l'ouverture de plusieurs autres Agences, notamment celles de la MUNAMA, de la RUASHI, de LIKASI, ainsi que de KOLWEZI, dans le but de promouvoir les intérêtséconomico-sociaux de ses membres, par la mise en oeuvre des principes de la coopération ou de l'inter-coopération.

TUJENGE se donne comme mission de contribuer au renforcement du tissu économique et à la redynamisation de l'économie populaire du KATANGA, en facilitant l'accès des populations défavorisées et exclues du système bancaire classique aux services financiers et en mettant en place un instrument financier professionnel et pérenne.TUJENGE, néanmoins n'échappe pas aux problèmes liés aux risques des crédits.

L'analyse de risque de crédit est une préoccupation des académiciens et des praticiens. De l'étude de la littérature afférente à cette question, ressortent quatre approches fondamentales : l'approche structurelle, l'optique par intensité, l'approche économétrique et enfin l'approche actuarielle ou statistique. Le risque de crédit a fait l'objet de plusieurs études, tant sur le plan international, national que provincial.

Dans son étude relative au risque de crédit et la rentabilité dans les IMF de Bukavu, Mitima N. (2008), a montré que le risque de crédit n'a pas un impact très grand sur la rentabilité de l'IMF, mais d'autres facteurs peuvent l'expliquer. Holonkou et alli (2001), ont mené une étude au Benin se rapportant à la performance de remboursement des clients. Leurs résultats montrent que le remboursement de crédit varie selon les IMF. Selon eux, ce sont surtout les conditions qui entourent la mise en place de crédit et sa gestion tant par les emprunteurs que le personnel technique qui occasionnent les impayés. Ils relèvent que le taux d'impayés est dû aux diverses causes dont : Le manque de suivi des projets financés, l'insuffisance des montants de crédit pour financer les projets, le détournement des crédits pour la consommation.

La présente étude s'inspire des études antérieures tout en se démarquant d'elles en termes d'approches. Notre travail se démarque de la première étude présentée ci-haut en ce sens qu'il ne se limite pas à déterminer seulement l'impact du microcrédit sur les conditions socio-économique des bénéficiaires mais elle cherche à en déterminer la catégorie de femmes crédible alors qu'il se démarque du second du point de vue sujet qui est une étude contraire à la nôtre, mais aussi du point de vue des variables.

Etant donné que ce n'est pas seulement avec leurs fonds propres que les IMF font du crédit, à peine suffisants pour couvrir leurs moyens de production, ni avec leurs réserves et provisions, nécessaires pour couvrir les risques de perte sur crédits, mais avec des fonds leurs confiés par des tiers. La solvabilité et la liquidité sont par conséquent,essentielles pour elles (Kneipe, 1991). La micro finance doit donc gérer le mieux possible ses risques de crédit afin d'atteindre une bonne performance financière étant donné que l'objectif de la plupart d'IMF consiste à atteindre non seulement la meilleure performance sociale (PS) qui vise à réduire la pauvreté mais aussi la performance financière (PF) qui vise à assurer la rentabilité (Imène et Erudite, 2010). La PF est mesurée essentiellement par l'autosuffisance financière et opérationnelle ainsi que par la réalisation d'une rentabilité maximisant l'efficacité et la productivité du personnel.

L'objectif de cette étude est de faire une analyse de risques de crédit. Il s'agit aussi d'identifier la catégorie de femmes crédible, décliner leurs caractéristiques et ressortir les variables qui différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas remboursé mais aussi évaluer les contributions du microcrédit dans la vie de bénéficiaires.

S'intéressant à identifier la catégorie de femmes crédible et à décliner leurs caractéristiques et ressortir les variables qui différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas remboursé leurs prêts chez l'IMF TUJENGE, notre travail comporte un intérêt à la fois scientifique et social.

Du point de vue scientifique, il constitue une application, un essai de mise en pratique des connaissances scientifiques acquises à des fins de recherche des solutions aux problèmes que connaît les IMF de Lubumbashi en générale et TUJENGE en particulier.

Du point de vue social, en identifiant la catégorie de femmes crédibles et en ressortissantles variables qui différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas remboursé chez l'IMF TUJENGE, fût-ce théorique, nous croyons que nous aurons élargi la base des données qui peuvent permettre aux gestionnaires de prendre des décisions allant dans le sens de la croissance économique.

La population cible de cette étude est composée par les clients de L'IMF TUJENGE de Lubumbashi. Les données utilisées sont de deux ordres : Base des données de L'IMF TUJENGE de Lubumbashi et celle récoltée dans les dossiers de crédit des clients de cette même agence.

En effet, On aurait tort de généraliser les problèmes de développement alors que pour chaque pays se posent des problèmes spécifiques. C'est pourquoi notre étude se veut être limitative dans le temps et dans l'espace.

Dans le temps, nous étalons notre travail sur cinq ans : de 2010 à 2014 car, c'est au cours de cette période que l'économie Congolaise connait une certaine amélioration de son produit intérieur brut. Depuis 1990, la situation économique de la RDC n'a cessé de s'aggraver, malgré plusieurs tentatives visant à la stabiliser et à atténuer les difficultés auxquelles elle est confrontée.Dans l'espace, notre étude focalise son attention sur l'IMF TUJENGE de Lubumbashi.

Hormis l'introduction, la conclusion et quelques recommandations, Cette étude s'articule autour des quatre chapitres : Le premier chapitre est consacré aux théories explicatives ; Le second chapitre est consacré au cadre théorique explicatif de la micro-finance et permet de donner quelques notions de crédit mais aussi de définir des concepts du risque de crédit et d'autres éléments fondamentaux ; Le troisième chapitre porte sur la méthodologie ; le quatrième et dernier chapitre est entièrement consacré sur l'analyse de la situation des femmes bénéficiaires de crédit de TUJENGE.

CHAPITRE I : LES THEORIES EXPLICATIVES

I.1.INTRODUCTION

Le développement étant possible grâce à un système financier efficace dont les caractéristiques telles que la qualité, la quantité, le coût et l'accessibilité sont aussi importantes que celles des infrastructures traditionnelles.

Depuis presque vingt ans, la micro finance est sortie du cercle des initiés pour faire des apparitions ponctuelles dans les grands medias. De plus en plus de gens ont entendu parler du micro-crédit ou de la micro finance. Le micro-crédit est un espoir pour les 80% de la population mondiale qui souffre de difficulté d'accès aux produits bancaires classiques ou de leur usage. Il constitue l'un des mécanismes de lutte contre la pauvreté, selon un cercle vertueux bien défini : « le crédit permet d'investir dans une activité lucrative afin d'en tirer profitsuffisant pour compenser les pertesliées au remboursement et emprunter ànouveau de manière à se développer ». Ainsi le micro-crédit est créateur d'emplois et de revenus plus importants et stables. Il profite au client, mais aussi à son foyer, à son quartier, à sa commune, à sa ville. Il rétablit la part de dignité qui avait été ôtée aux bénéficiaires, surtout aux femmes. Saisir l'opportunité d'emprunter et d'épargner leur a permis d'améliorer leur statut familial et social. Devenues plus confiantes elles ont su s'émanciper et remettre en cause les inégalitéssystémiques entre les genres et montrer aux hommes qu'elles pouvaient avoir les mêmes capacités d'entreprendre. Ainsi le microcrédit s'impose donc comme un des moyens déterminants dans les politiques de lutte contre la pauvreté.

Comme les IMF octroient des micro-crédits à des populations pauvres, qui n'offrent pas de garantie matérielle, sans historique en matière de crédit, ou qui ne tiennent aucune comptabilité en matière de leurs activités commerciales, ceci constitue un risque pour les IMF de ne pas être remboursées.C'est ainsi que notre étude porte sur « micro crédit, conditions socio-économiques et crédibilité des femmes bénéficiaires chez IMF TUJENGE de Lubumbashi »

I.2. REVUE DE LITTERATURE

Les déséquilibres auxquels la femme fait face dans son vécu quotidien demeurent la préoccupation majeure des décideurs depuis l'inauguration par les nations unies de la décennie consacrée à l'évolution du statut de la femme dans la société.

Ainsi les services de micro-finance contribuent à l'autonomisation des femmes en exerçant une influence positive sur leur pouvoir de décision et en renforçant leur statut socio-économique global. L'autonomisation des femmes par la micro-finance est essentielle pour promouvoir l'agenda du travail décent de l'organisation international du travail, OIT en sigle, qui reconnait le rôle central du travail dans la vie des gens comme moyens de réaliser un développement équitable, n'excluant personne et durable.Dans ce regard, les expertises de la femme avec les restes de la société n'ont pas décampé l'attention des chercheurs qui y ont consacré des écrits sous diverses dimensions.

A cet effet, Esther Boserup, quant à elle dans son ouvrage « la femme face au développement (1970) »décrit le dynamisme des femmes du tiers monde et réprimeénergiquement l'attitude désinvolte des décideurs qui marginalisent les femmes dans l'élaboration des projets. Pour elle, bien que exclues du secteur moderne de la production agricole, les femmes du tiers monde n'ont cessé de jouer un rôle essentiel dans l'économie de leur pays à travers les cultures vivrières et les activités de subsistance dont la valeur a été sous-estimée. Les femmes représentent une force productrice dont on ne doit pas négliger si l'on veut garantir un projet futur1(*).

Guy Belloncle,soutien pour sa part que les femmes occupent sur le plan économique et social des places déterminantes. Il souligne cependant que dans leur majoritaire les femmes restent des laisser pour le compte au niveau des programmes national et international de l'éducation et l'emploi « sous cet angle les femmes pourrait-elles participer au développement ? » s'inquiète Guy Belloncle2(*)

Muhammad Yunus, celui que l'on surnomme « le banquier de pauvre » sa banque la Grameen Bank, prête de l'argent au plus démunis de démunis à ceux qui n'offrent aucune garantie de remboursement ni-famille ni-bien et qui sont totalement rejetés par les institutions traditionnelles. Alors qu'un prêt minime leur redonnerait le courage et la dignité de s'assumer. Dans son ouvrage « vers un monde sans pauvreté » il déclare que si parmi les objectifs du développement figure l'amélioration des conditions de vie, la réduction de la pauvreté, l'accès à un emploi digne de ce nom et la réduction des inégalités, alors il est naturel de commencer par les femmes. Economiquement et socialement défavorisées, victimes de sous-emploi, elles forment la majorité des pauvres. Et dans la mesure où elles sont proches des enfants les femmes incarnent l'avenir de Bangladesh3(*)

A cet égard la micro finance en tant qu'outil d'émancipation économique et sociale, représente un champ d'intervention intéressant. Ceci en vertu de ses capacités de création d'emplois, de revenus et de l'ampleur qu'elle prend dans les pays en développement. En effet, la micro finance est la fourniture d'un vaste éventail (choix) de services financiers : tels que les dépôts, crédits, services de paiement, transfert de monnaie et produits d'assurance aux pauvres et aux ménages à faibles revenu pour leur investissement dans les micro-entreprises et ainsi leur permettre d'augmenter le niveau de leur revenu et améliorer leur niveau de vie (Bashwira, 2012) Elle offre de l'épargne comme service financier de base et l'utilise comme source importante des fonds pour les prêts. Elle est qualifiée de « banque des pauvres »

C'est ainsi que, dans leurs opérations quotidiennes, les institutions de micro finance font face à plusieurs risques, notamment : le risque de délinquance, le risque de fraude, le risque sur le chiffre d'affaire et de personnel, le risque de taux d'intérêt, et le risques de régulation. Ces risques peuvent largement être classés en quatre catégories à savoir : les risques de crédit, risques opérationnelles, risques de marché et risques stratégiques. Ces risques constituent un handicap au bon déroulement de leurs activités et nuisent à leur viabilité financière. Quand bien même que les institutions de micro finance ne peuvent pas éliminer tous les risques auxquelles elles sont exposées avec un processus efficace de gestion des risques, elles sont appelées à les réduire de façon significative leur vulnérabilité.

Elles ont donc intérêt à recourir à la gestion prévisionnelle de risque grâce à laquelle elles peuvent anticiper la survenance du risque plutôt que d'avoir à le subir et partant à le gérer passivement (Kalala, 2006)4(*)

Comme pour toutes les institutions financières, le plus grand risque en matière de micro finance est d'octroyer un crédit et de ne pas se faire rembourser. Le risque de crédit est une préoccupation particulière dans les IMF dans la mesure où la plupart des micro-crédits ne sont pas garantis, c'est-à-dire qu'ils ne sont soumis à aucune garantie formelle, classique et ne tiennent aucune comptabilité de leurs activités commerciales (Craig Churchill et Dan Coster, 2001).5(*)

I.3. ETAT DE LA QUESTION

Nous ne pouvons pas prétendre commencer notre recherche sans pour autant jeter un coup d'oeil sur les travaux antérieurs de nos prédécesseurs qui ont orienté leurs recherches dans le même angle que notre sujet. Sans prétendre avoir tout consulté comme sources écrites relatives à notre sujet, nous pouvons citer les auteurs suivant qui ont présenté leurs travaux repartis dans l'ordre suivant :

ü La micro finance et la problématique de remboursement des crédits, cas de la TMB, par KASONGO KAMWANYA Laure (2009-2010). Dans son travail l'auteur se pose deux questions principales :

Celles de connaitre les facteurs explicatifs de la demande de crédits dans le cadre de la micro finance à la Trust Marchant Bank et les éléments prépondérants dans le remboursement des crédits ainsi octroyés.

A partir des états financiers de la TMB, l'auteur est parvenuà conclure que :

Le facteur explicatif de la demande des crédits est la modalité de revenu de la population, laquelle découle de la pauvreté qui place celle-ci dans une situation persistante de besoin de financement et le coût de crédit est un élément prépondérant de la demande et du remboursement du crédit dans le cadre de la micro finance a la TMB dans la mesure ou un taux ou un coût de crédit élevé diminue cette demande et l'inverse l'augmente6(*)

ü Impact socio-économiques des crédits rotatifs filet maillant octroyés aux pêcheurs par APED asbl, cas de Katana/Kaliba, par Rachel BINTI MAROBE (2003-2004). Dans son travail, l'auteur se pose les questions suivantes :

En quoi les crédits qu'octroie APED aux différents groupes ont-ils un impact social et économique ?

Et pourquoi l'utilisation des filets maillant ?

En vérifiant son hypothèse, l'auteur a conclu que les crédits rotatifs filets maillant qu'octroie APED aux groupes de base plus précisément aux groupes des pêcheurs de Katana/Kaliba ont un impact socio-économique sur eux et leurs familles7(*)

Comme on peut le remarquer, ces auteurs n'ont pas abordé le même thème que le nôtre et dans les mêmes circonstances de temps et de lieu. D'où notre travail est vraiment différent de leurs.

Ainsi la particularité de notre travail vis-à-vis de ces autres travaux est que celui-ci est plus analytique, plus explicite, plus pratique et est rédigé de manière à ce que n'importe, qui en le lisant, aura non seulement à comprendre les généralités sur les microcrédit mais aussi ce travail pourrait servir d'un instrument dans la prise de décisions pour les institutions qui octroient les microcrédits et outil de travail pour démontrer aux organisations, aux Eglises, IMF et IF et à l'Etat l'utilité de microcrédits et de sa bonne gestion dans la lutte contre la pauvreté.

I.4. PROBLEMATIQUE

Le développement socio-économique est devenu en République Démocratique du Congo une préoccupation des institutions de micro-finance. Ces dernières contribuent considérablement à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement par la proposition de microcrédit comme solution à la pauvreté.

Les discussions qui ont abouti à la formulation des nouvelles stratégies de développement ont montrés que les acteurs politiques sont de plus en plus convaincus de ce que la micro-finance peut servir de levier de développement pour les populations pauvres mais aussi comme un instrument de proximité dans le cadre de la politique de décentralisation de développement communautaire et de lutte contre la pauvreté (Mariama, 2007). A cet égard la micro-finance en tant qu'outil d'émancipation économique et sociale, représente un champ d'intervention intéressant8(*)

Le constat de la grande majorité des pays en développement montre que les populations de ces pays n'ont pas accès aux services financiers des banques. Cela est dû par le fait que le seuil de pauvreté y est relativement élevé, alors que la majorité des populations pauvres n'intéresse pas le secteur bancaire classique. Ces derniers étant dans l'impossibilité de donner une garantie matérielle dont la valeur permettra de couvrir les prêts en cas de problème de remboursement. Ce qui la rend de plus en plus exclue du système financier bancaire. D'où l'émergence de la micro-finance qui apparait comme un secteur intermédiaire pouvant satisfaire les besoins importants des services financiers pour ceux qui n'ont pas accès au service bancaire.

Ainsi Le risque étant présent dans toute relation liant une banque ou une institution de micro-finance à un emprunteur. Les IMF seraient encore fortement soumises aux risques de crédit parce que la clientèle qu'elles servent est particulière : pauvres, entrepreneurs urbains qui ne présentent pas des garanties matérielles et soumises à des multiples risques difficiles à apprécier. En effet, dans les IMF, les chargés des prêts prennent chaque jour des risques en prêtant de l'argent aux personnes sans historique en matière de crédit, ou qui ne tiennent aucune comptabilitéen matière de leurs activités commerciales. Même si elles mettent sur pied des mécanismes importants pour se protéger contre le risque.

Les IMF ne pourront pas complètement échapper à l'ensemble des risques auxquelles elles sont exposées. En effet, tout effort d'anticipation et de gestion de l'ensemble de risque potentiel générerait d'importants coûts d'opportunité et exposerait ainsi l'IMF à d'autres catégories de risques comme par exemple les risques institutionnels, les risques opérationnels, les risques de gestion financières et les risques externes.

Le risque de crédit constitue l'une des graves vulnérabilités auxquelles est exposée une institution de micro-finance. Il entraine la détérioration de la qualité du portefeuille de crédit, qui cause des pertes extraordinaires et crée des charges énormes en termes de gestion de la défaillance. Le non remboursement du montant emprunté peut provenir de plusieurs causes: un emprunteur peut par exemple s'avérer incapable de rembourser ses dettes pour causes de surendettement, taux d'intérêt élevé, échéance courte etc. De même une entreprise cliente peut se trouver en état de cessation de paiement suite à la dévaluation de son actif. Les préteurs se préoccupent donc d'évaluer la qualité de la promesse de l'emprunteur c'est-à-dire sa probabilité de défaillance (Deservigny et Alli, 2006).9(*)

Le risque est l'exposition à une forte probabilité de perte. Le risque n'est pas une mauvaise chose en soi. Parfois, c'est important de prendre des risques pour atteindre des objectifs louables qui valent vraiment la peine. Ceci est particulièrement vrai dans l'IMF où les chargés de prêts prennent chaque jour des risques en prêtant de l'argent aux personnes sanshistorique en matière de crédit, ou qui ne tiennent aucune comptabilité de leurs activités commerciales ou qui n'ont pas de garantie à offrir.

Le risque est indispensable pour la bonne marche des activités de microcrédit mais il est très important de prendre plutôt des risques calculés. L'atteinte des objectifs fixés par l'entreprise passe avant tout par la gestion et la maîtrise des risques. Ces risques pouvant être dus au fonctionnement de l'organisation ou à l'activité de l'entreprise.

C'est pour cela que l'entreprise met en place un processus du contrôle interne pour identifier ses risques puis essayer de les minimiser voir de les supprimer. Suite à cette identification des risques, l'entreprise doit mettre en place une politique de changement.

C'est ainsi qu'à ce niveau notre intention est celle de savoir : Quel est la catégorie de femmes crédible ? Et le comportement des femmes qui remboursent leur prêt et ceux qui ne remboursent pas leur prêt dépendent-il des conditions socio-économiques de leur famille ? Telles sont les questions qui guideront nos recherches, bref nous permettront d'appréhender les dimensions socio-économiques dans la gestion du microcrédit octroyés aux femmes de la ville de Lubumbashi par l'IMF TUJENGE.

I.5. HYPOTHESES

La mise en oeuvre d'une série de question débouche nécessairement sur les hypothèses. Celles-ci naissent à partir des questions posées au niveau de la problématique. En réponse aux questions sus évoquées, nous avons émis les hypothèses suivantes :

ü La catégorie de femmes crédible est celle constituée de femmes marie.

ü Les variables qui sont susceptibles d'influencer le remboursement sont : Capital propre, l'activité du client, l'expérience du client avec l'institution, l'inefficacité des agents chargés de crédit, les relations des membres au sein du groupe et l'irresponsabilité du client à faire face à ses engagements vis-à-vis de l'institution et aussi la capacité d'épargner de bénéficiaires, alors la bonne gestion de ces microcrédits serait d'une importance capitale suite à sa rentabilité non seulement sociale mais aussi économique.

CHAPITRE II: CADRE THEORIQUE EXPLICATIF DE LA MICRO-FINANCE

Dans ce chapitre nous abordons successivement deux sections : La revue théorique et la revue empirique.

II.1. REVUE THEORIQUE

Nous abordons successivement cinqsous sections. La première porte sur la définition de micro-crédit, la deuxième porte sur la notion du risque et le risque de crédit, la troisième est consacrée sur le contrôle et la gestion du risque de crédit, la quatrième sous-sectionporte sur les déterminants du risque de créditet enfin la cinquièmesous-section est consacrée sur la mesure du risque de crédit.

II.1.1. Définition de micro-crédit

Le Microcrédit est maintenant bien connu, et même si chaque auteur est tenté de la définir à sa façon, on peut admettre un certain nombre de caractéristiques, dont la première est une question de taille, comme le nom lui-même l'indique.

Il s'agit d'un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. La Banque mondiale retient un plafond de 30 % du PNB par habitant.

Ce crédit est donc sollicité par des personnes dont le revenu est relativement bas. Ce sont souvent des femmes. Les chiffres ci-dessus étant déterminés par rapport à un PIB moyen au niveau du pays, le montant peut être inférieur au niveau d'undébiteur donné. C'est bien pourquoi le microcrédit est considéré comme un crédit pour les pauvres.

Il peut être demandé pour toutes sortes de raisons, mais il l'est principalement pour développer une activité génératrice de revenu, qu'il s'agisse d'une ancienne ou d'une nouvelle activité. C'est pourquoi le microcrédit est souvent considéré comme un moyen de lutter contre la pauvreté et qu'il intéresse la Banque mondiale et les banques régionales de développement.

Enfin, les emprunteurs n'ont guère de garantie personnelle à offrir. Mais comme les candidats sont nombreux dans chaque quartier ou chaque village, ils se connaissent, et la solidarité des personnes partageant les mêmes problèmes agissant, ils se constituent en groupes restreints au sein desquels chacun s'engage pour les autres. C'est ainsi que les taux de remboursement avoisinent les 100%.

En bref, on attend par microcrédit, un prêt d'un faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti par des ONG et des banques partenaires à des personnes considérées comme insolvable pour leur permettre de financer une activité génératrice de revenus.10(*)

II.1.2. Notion du risqué et le risque de crédit

Nous donnons un aperçu sur le risque avant de présenter la spécificité du risque de crédit.

II.1.2.1. Notion du risque

Le risque est la prise en compte d'une exposition à un danger, un préjudice ou autre événement dommageable, inhérent à une situation ou une activité. Le risque est défini par la probabilité de survenance de cet événement et par l'ampleur de ses conséquences (aléa et enjeu). Il peut être appliqué à une personne, une population, des biens, l'environnement ou le milieu naturel. Kneipe (1991), a proposé une distinction qui fait la différence entre le risque et l'incertitude : à un risque peuvent être assignées des probabilités mathématiques mais pas à une incertitude. Le risque est donc une notion importante notamment dans les domaines de l'industrie, de l'environnement (risques industriels, risques majeurs), des finances, du droit, de la santé, et bien sûr des assurances. Parallèlement à la prise de décision, la gestion du risque consiste en l' évaluation et l' anticipation des risques, ainsi qu'à la mise en place d'un système de surveillance et de collecte systématique des données pour déclencher les alertes11(*).

On a largement écrit sur le risque et s'il faut examiner la littérature existante à ce propos, il nous faudrait expliquer le risque autant qu'il existe de type et d'auteurs. Daniel Bernoulli, ( 1738), apporte la première définition scientifique : « le risque est l' espérance mathématique d'une fonction de probabilité d'événements ». En termes plus simples, il s'agit de la valeur moyenne des conséquences d'événements affectés de leur probabilité. Ainsi, un événement E1 a une probabilité d'occurrence P1 avec une conséquence probable C1 ; de même un événement en aura une probabilité Pn et une conséquence Cn, alors le risque r vaudra P1.C1 + P2.C2 + ... + Pn.Cn. Le produit Pi. Ci est appelée valeur de l'aléa i.

CAMARA L. (2006), est parmi les premiers pionniers qui abordent le risque en relation avec les institutions financières. Il précise que le risque est tout fait ou événement dont la réalisation est susceptible de greffer le patrimoine d'une institution. Le risque a des conséquences qui se traduisent sur trois variables clés de la gestion de l'institution : la solvabilité, la liquidité et la rentabilité. La solvabilité est la capacité d'une IMF à faire face à toutes ses dettes (dettes à court, moyen et long terme) avec la totalité de son actif. La liquidité est sa faculté à honorer ses engagements à court terme avec son actif réalisable ou disponible. Quant à la rentabilité, elle se traduit comme le résultat obtenu par l'IMF au vu des moyens mis à sa disposition.

Conso (1985). Pense que le risque peut être abordé de plusieurs manières différentes suivant que l'on adopte le point de vue de l'entreprise en tant qu'une organisation ou du point de vue de l'investissement c'est-à-dire celui qui fait un placement en détenant un actif financier. La dissolution entre le capital économique et le capital financier prend ici toute sa signification. L'organisation de cette dissociation au travers des marchés financiers permet un véritable transfert du risque qui naît de l'activité économique sur l'actif financier.

Cobbaut (1987), pour sa part définit le risque comme étant une caractéristique essentielle de situation où l'agent économique voit les conséquences de ses décisions dépendre d'événement extérieur dont la survenance ne peut être prédite avec certitude.

II.1.2.2. Historique du risque de crédit (Crouhy ,2000)

Le risque de crédit et la codification des relations entre prêteurs et emprunteurs  qui étaient déjà au coeur des préoccupations des Rois des premières civilisations .Il y'a 3300 ans,Hammourabi, Roi de Babylone au paragraphe 48 de son code des lois, énonçait que, dans l'éventualité d'une récolte désastreuse,ceux qui avaient des dettes étaient autorisés à ne pas payer d'intérêt pendant un an. En fait, ce paragraphe 48, qui est souvent attribué par erreur au philosophe grec Thalès, qui a vécu 1200 ans après Hammourabi, est le premier contrat d'option qui n'a jamais été écrit. Le risque d'une mauvaise récolte était transféré de l'emprunteur au prêteur, créant ainsi un risque de crédit pour le prêteur.

Des recherches archéologiques récentes montrent aussi que, dans l'ancienne Babylone, il y avait un marché de crédit dynamique où les emprunteurs recherchant activement le meilleur taux, comme c'est aujourd'hui le cas pour l'acheteur d'une maison. Mais les prêteurs avaient aussi la liberté d'imposer une prime, l'équivalent aujourd'hui de l'écart de taux (spread) pour compenser le risque de défaillance.Plus récemment, à partir du XVII siècle depuis que la Banque moderne a commencé son évolution, la plupart des défaillances bancaires trouvent leur origine dans l'incapacité des emprunteurs à rembourser leurs dettes.

II.1.2.3. Le Risque de crédit et son ampleur dans les IMF

Plusieurs auteurs définissent le risque de crédit différemment. Selon Faye J. (1993), le risque de crédit est le risque auquel est exposée une institution de crédit dans le cas où un emprunteur se montrerait défaillant. C'est en fait le risque de non remboursement de la créance ou de non-paiement des intérêts de la créance à l'échéance. Ce risque renvoie au changement de la valeur de portefeuille de crédit résultant de l'incapacité réelle ou perçue de l'emprunteur à respecter tout ou une partie du contrat envers le prêteur. Le risque de crédit, appelé aussi risque de défaillance, est lié à l'incapacité du client de respecter les termes du contrat de prêt. Un seul microcrédit ne pose pas un risque énorme parce que le pourcentage sur le portefeuille total est insignifiant. Mais puisque la plupart des microcrédits ne sont pas garantis, la défaillance peut facilement s'étendre d'un petit nombre de crédit d'une portion importante du portefeuille.

Cet effet de contamination peut être aggravé par le fait que le portefeuille de micro finance se limite souvent à certains secteurs d'affaires. Par conséquent, un grand nombre des clients peut être exposé à une menace externe commune un peu comme une maladie dans un cheptel. Le risque de crédit est le plus connu et constitue le plus grave des vulnérabilités d'une institution de microfinance. Comme pour toutes les institutions financière, le plus grand risque en matière de microfinance est d'octroyer un crédit et ne pas se faire rembourser. Le risque de crédit est une préoccupation particulière dans les institutions de microfinance dans la mesure où la plupart des microcrédits ne sont pas garantis (Churchill et Coster, 2001).

II.1.2.4. La spécificité du marché de crédit

La plus grande caractéristique du marché de crédit est l'incertitude du non-paiement du montant prêté. Comme tous les autres marchés, le marché de crédit est déterminé par la loi de l'offre et de la demande de crédit. Cette dernière émane des entreprises et des ménages qui sont en besoin de financement de leurs activités (Kalala, 1997).

Le taux d'intérêt est le prix du prêt : c'est le montant que les emprunteurs paieront et que les prêteurs recevront. Le taux d'intérêt assure l'équilibre de la demande et de l'offre de prêts. Normalement un taux d'intérêt élevé devrait décourager les emprunteurs ; contrairement au taux d'intérêt faible qui peut les encourager. Le taux d'intérêt défini par un établissement de crédit comprend une prime de risque censée compenser la perte encouru en cas de défaillance de l'emprunteur. Cependant cette prime de risque ne peut pas être trop élevée car le taux d'intérêt influence la qualité du prêt. C'est-à-dire la capacité de l'emprunteur à respecter ses engagements ; contrairement au prix sur le marché néo-classique le taux d'intérêt ne peut servir de variable entre l'offre et la demande.

Sur le marché de crédit, le prêteur et l'emprunteur échangent une promesse de remboursement à l'échéance alors que sur le marché des biens et services la livraison du bien par les vendeurs et le paiement par l'acheteur sont simultanée. Le non remboursement du montant emprunté peut provenir de plusieurs causes notamment, un emprunteur peut s'avérer incapable de rembourser ses dettes, pour causes de surendettement. De même une entreprise cliente peut se trouver en état de cessation de paiement suite à la dévalorisation de son actif  « risque d'actif ».

Les prêteurs se préoccupent donc d'évaluer la qualité de la promesse de l'emprunteur c'est dire sa probabilité de défaillance (Camara, 2006). Il existe de ce fait une asymétrie d'information entre le prêteur et l'emprunteur.

L'aléa existe sur le marché des fonds prêtable lorsque les emprunteurs sont incités à s'engager dans des activités qui sont indésirables du point de vue du prêteur. Dans des telles situations, le prêteur est plus susceptible d'être sujet au risque de défaut. Une fois que les emprunteurs ont obtenu le prêt ils sont enclins à investir dans des projets d'investissement hautement risques, projets qui rapportent des rendements élevés aux emprunteurs s'ils réussissent. Le risque élevé, cependant, rend plus improbable le remboursement.

II.1.3. contrôle et gestion du risque de crédit

La gestion du risque de crédit peut être envisagé à deux niveaux : Avant et Après le crédit.

II.1.3.1. contrôle du risque de crédit

Avant d'octroyer un crédit, le créancier peut réduire le risque de crédit en prenant certaines mesures de contrôle qui réduisent la défaillance ou la perte potentielle lors de la conception du crédit, telles que l'enquête sur l'historique du client, l'orientation du client sur les attentes et les procédures de l'IMF. Une fois que le crédit est octroyé, la gestion du risque client transforme les mesures de contrôle qui réduisent la perte potentielle en mesure de contrôle qui réduisent des pertes réelles. Cette partie traite les quatre mesures clés de contrôle de risque de crédit à savoir : la conception du produit, le choix du client, les comités de crédit et la gestion de défaillance (Churchill et Coster, 2001).

La conception du produit :

Les IMF peuvent contourner une partie importante de risque de crédit en développant des produits qui tiennent compte des besoins des clients. Les produits clients comprennent la taille du crédit, le taux d'intérêt, l'échéancier de remboursement, les conditions de garantie et autre exigences spécifique. Les produits de crédit doivent être développent pour répondre à l'objectif pour lequel le crédit est destiné.

Le choix du client 

Le premier pas pour limiter le risque de crédit implique le choix des clients pour s'assurer qu'ils ont la volonté et la capacité de rembourser le prêt. En analysant le profil du client par rapport aux crédits, les institutions de micro finance utilisent généralement la règle des cinq C ; qui consiste à analyser :

1. Le caractère du clientc'est-à-dire une indication de la volonté du demandeur à rembourser et sa capacité à bien gérer une entreprise.

2. La capacité : consiste à analyse si les revenus de l'entreprise ou du ménage peuvent couvrir le remboursement du crédit.

3. Le capital : analyser l'actif et le passif du demandeur de crédit.

4. Cautionnement : analyser l'actif que le demandeur peut céder en cas de non-paiement ou la garantie de bonne moralité à rembourser le crédit en cas de défaillance.

5. Conditionnement : consiste analyser le plan d'affaire qui tient compte de la concurrence, le marché du produit et service puis de l'environnement légal et économique.

Les comités de crédit

Les IMF doivent établir un comité de plusieurs personnes pour la prise de décision d'octroi des crédits est une mesure essentielle de contrôle pour réduire le risque de crédit et la fraude. S'il revient à un seul individu de prendre des décisions d'octroi de crédit, d'annulation de crédit ou de rééchelonnement ou sur les termes d'octrois de crédit, ce pouvoir peut être facilement abusé. Tandis que les chargés de crédit peuvent faire partie de ce comité, il est souhaitable qu'au moins un individu de haute responsabilité soit impliqué.

La gestion de la défaillance

Pour la gestion de la défaillance, il ya six méthodes qu'on recommande aux IMF à savoir :

La culture institutionnelle :

Consiste à entretenir une culture institutionnelle basée sur la tolérance zéro de retards et de suivi automatique des compte accusant de retard de paiement.

L'orientation du client :

Un programme d'orientation soutenu par des graphiques et de supports pédagogiques doivent simplement et clairement décrire les conditions des services offerts, ce qu'est attendu de chaque client et les procédures à suivre en cas d'arriérés.

Prime d'encouragement aux membres du personnel : l'implication des membres du personnel en vue de décourager la défaillance peut s'avérer efficace avec l'instauration d'un système d'encouragement.

Pénalités sur défaillance :

Les clients doivent être pénalisés pour retard de paiements. Ceci pourrait impliquer selon la performance, l'application des charges au prorata du nombre de jours de retard et limiter l'accès au renouvellement des prêts aux clients.

Respects des termes de contrat :

Une IMF va perdre contrôle de la qualité portefeuille si elle ne met pas les termes du contrat en vigueur. Les IMF ne doivent pas instaurer des politiques qu'elles ne pourront pas faire refléter dans les contrats.

Le rééchelonnement du crédit :

Il arrive que souvent que les emprunteurs aient la volonté de payer mais ne soit pas en mesure de le faire. Après s'être rassuré que c'est réellement le cas, il serait approprié de rééchelonner un certain nombre de crédit. Ceci doit être fait dans des conditions exceptionnelles qui peuvent implique par exemple l'extension du terme de crédit et /ou la réduction en montant périodiquement à rembourser.

II.1.3.2. Processus de gestion du risque de crédit

Le processus de gestion du risque de crédit comprend quatre phases (Camara, 2006)

La détermination des critères d'acceptation des actifs risqués (CAAR)

L'étude du dossier de crédit

La mise en place du crédit

Le suivie du crédit

Définition de la CAAR (critères d'acceptation des actifs risques)

L'IMF doit se doter de CAAR pour l'ensemble de ses produits de prêt. Il s'agit des critères auxquels se référèrent les agents de crédit dans l'analyse des dossiers des prêts. Tout prêt donnera lieu à une identification, il s'agit :

Critère d'éligibilité :

Plusieurs IMF exigent que les clients satisfassent certains critères connus pour réduire le risque de crédit.

L'objet du prêt

Le montant du prêt : L'IMF doit se rassurer que le montant de prêt est à la portée du client.

Le taux d'intérêt : Le prix du prêt dépend de plusieurs facteurs tels que le coût du prêt et le niveau du risque. En général les prêts dont les coûts et les risques sont élevés ont un taux d'intérêt plus élevé. Les IMF qui diminuent la valeur de leurs produits ne pourront pas couvrir leurs charges et ferons éventuellement faillite.

La garantie : Le nantissement est le mécanisme principal utilisé par les créanciers pour réduire le risque de crédit. Souvent les clients de micro finance ne possèdent pas les garantie de catégorie foncier, ils utilisent plutôt des garanties non classique c'est-à-dire gage personnel et le nantissement de substitution ; pour réduire le risque.

Echéance de remboursement :La fréquence de remboursement permet à l'IMF de contrôler le risque de crédit. Plus fréquent est le remboursement, plus sensible sera l'institution à la qualité de son portefeuille.

Etude du dossier

Dans l'étude de crédit, l'IMF doit procéder à une segmentation assez fine de son portefeuille en classifiant ses clients par catégories sur la base de critères tels que :

Ø Le total des revenus mensuels ou annuels

Ø Le secteur d'activité : commerce, agriculture, élevage, etc.

Ø La nature de l'activité : salarié, artisan, etc.

Ø Le sexe : homme ou femme

Cette étude est nécessaire à l'acquisition d'une bonne connaissance du portefeuille client. En plus l'IMF doit mettre en place une technologie sur l'évolution des secteurs d'activité de ses clients de sorte à être capable d'anticiper tout bouleversement. La visite de clientèle est essentielle dans l'étude du dossier de crédit et constitue l'étape de vérification de l'information donnée par l'emprunteur.

Mise en place du crédit

Après l'étude du dossier, le chargé de prêt le transmet au comité de crédit qui effectue une contre analyse avant de donner son avis. Dans cet avis, le comité de crédit doit se conformer en particulier aux principes généraux adoptés par l'IMF.

Lorsque la décision d'octroi du crédit a été prise, le prêt ne doit pas être mis en place tant que les garanties requises n'ont pas encore été déposées par le client.

Suivi du crédit

Suivi du remboursement du crédit s'opère à deux niveaux :

Le suivi individuel de crédit : Ce type suivi se mène à travers les étapes périodiques des comptes des clients bénéficiaires ; cette période dépend de celle choisie par l'IMF pour le remboursement des crédits qu'elle octroie.

Le suivi de l'ensemble du portefeuille de crédit : Le suivi du portefeuille de crédit peut se conduire au moyen d'une balance âgée. C'est un tableau qui liste l'ensemble de bénéficiaires de crédit ainsi que les remboursements effectués dans le temps. Il arrive qu'un client se révèle manifestement défaillant, il convient d'appliquer certain nombre de mesures :

La poursuite du recouvrement en faisant appel à un huissier de justice

Le rééchelonnement de la dette consistant à allonger le délai de remboursement du crédit d'un client de bonne foi mais dont la situation financière est dépréciée.

La constitution des provisions des provisions, celle-ci concerne les crédits impayés depuis plus de trois mois (Churchill et Coster, 2001)

II.1.3.3.La gestion des risques dans les IMF

La gestion des risques demeure au coeur des préoccupations des IMF, qu'elles soient rurales ou urbaines. Or les réflexions à ce sujet sont éparses, et les IMF ne disposent pas forcément de moyens financiers et humains, ni des investigations et d'outils techniques pour y faire face (Churchill et Coster, 2001).

La gestion du risque, ou la prise de risques calculés, réduit la probabilité de réaliser des pertes et minimise le degré de la perte au cas où celle-ci arrivait. La gestion de risque implique la prévention des problèmes potentiels et la détection anticipée des problèmes réels quand ceux-ci surviennent. La gestion des risques est un processus continu à trois étapes.

Figure 1 : Processus de gestion à trois étapes

Identifier les vulnérabilités :

Avant de gérer les risques au sein d'une organisation, il est important d'identifier au préalable les faiblesses, les limites, les menaces actuelles et potentielles de l'organisation. Un aspect important de gestion des risques est de prévoir les risques probables de l'organisation à court, moyen et long terme.

Concevoir et mettre en oeuvre des systèmes de contrôle :

Une fois que l'IMF a identifié ces points vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des mesures de contrôles pour les amoindrir.

Suivre l'efficacité des systèmes de contrôle mis en place :

Une fois le système de contrôle en place, les IMF doivent pouvoir suivre et apprécier son degré de fonctionnalité et son efficacité. Les outils de suivi consistent avant tout en un tableau de bord d'indicateurs de performance que les Directeurs et Administrateurs doivent établir et suivre afin de s'assurer de la bonne gestion de l'IMF. La gestion des risques est un processus continu car la vulnérabilité change avec le temps. Egalement, les risques varient sensiblement selon l'étape de développement de l'institution.

De façon spécifique, la gestion du risque de crédit peut se présenter sous deux aspects : les mesures préventives que les prêteurs prennent avant l'octroi du crédit et les mesures d'encouragement après le déboursement pour permettre le remboursement dans les délais.

II.1.4. les déterminants du risque de crédit

Nous adoptons ici une approche globale et nous insistons sur les facteurs macro-économiques.

L'environnement macroéconomique :

Le risque de crédit, peut être identifiée par l'existence des facteurs macro-économiques qui ont souvent joué un rôle non négligeable dans le déclenchement des crises des institutions financière mais aussi des IMF, plus particulièrement dans les pays émergents. Parmi ces facteurs nous pouvons citer généralement : les fluctuations des taux d'intérêt, la volatilité des flux de capitaux étrangers, le régime du taux de changes et la volatilité domestique des taux de croissances et d'inflations.

L'environnement institutionnel, réglementaire et légal :

La faiblesse de l'environnement institutionnel et réglementaire rend les institutions financières sensibles au déclenchement de la crise, cela se réalise dans les pays où les règles d'application des lois sont faibles, la bureaucratie inefficace et les mécanismes d'application des contrats sont peu performants.

L'intervention des autorités gouvernementales :

Dans certains pays émergents, le fonctionnement des institutions financières était intimement lié à la politique et au comportement du gouvernement, cette intervention de la part des autorités publiques prend diverses formes telles que la participation de l'Etat dans le capital ainsi que l'intervention dans la décision d'octroi de crédit. De ce fait, il y a une influence majeure gouvernementale sur le comportement décisionnel de ces institution peut conduire à des situations médiocres touchant la solidité et la profitabilité des établissements de crédits.

Environnement Physique :

Certaines localités sont astreintes à des calamités naturelles (inondations, tourbillons ou sécheresse) qui affectent les ménages, les entreprises, les flux de revenus et la prestation de services de microfinance. En plus, l'infrastructure physique - telle que le transport, la communication et la disponibilité des infrastructures bancaire dans la localité de l'IMF - peut l'exposer à une vulnérabilité accrue.

II.1.5. mesure du risque de crédit

Le risque de crédit ainsi que son rôle important sont au coeur des innovations et de développement des divers modèles permettant de gérer efficacement le risque. La nécessité de mesurer le risque de crédit a été mise en place et impulsée par les marchés financiers et les autorités de supervision (voir accords la Bâle II), depuis lors, s'est développée la modélisation de ce risque ; on est passé de l'approche qualitative et subjective de défaut à une évaluation quantitative et probabiliste de ce risque.

Plusieurs méthodes ont été mises en place pour mesurer le risque de contrepartie, à côté des méthodes statistique appelée aussi l'approche quantitative, on peut trouver l'approche structurelle présentée par le modèle de Merton, l'approche actuarielle connu sous le nom de « rating », l'approche macroéconomique et d'autre par le « spread ». Toutes ces approches, avec une diversité au niveau de démarche théorique, ainsi que leur mise en oeuvre, concourent au même objectif ; la maîtrise du risque de crédit.

La modélisation de risque de défaut est considérée comme une innovation en matière de gestion de risque, d'où malgré les avantages découlant de ces approches, il y a une complexité et des limites qui restent toujours présentes.

· L'approche structurelle : modèle de la firme

L'approche structurelle du risque de crédit a vu le jour suite aux travaux de Merton (1974), qui sont fondés sur la théorie d'évaluation des options développés par Black & Scholes (1973). Le modèle de Merton (1974) est le premier modèle moderne de défaut ainsi que le premier modèle structurel, du fait qu'il relie directement le risque de crédit à la structure financière de la firme, d'où qu'une possibilité de faire défaut se manifeste lorsque le prix des actifs se trouve au-dessous d'un certain seuil, qui est situé à proximité inférieurs de la valeur des dettes.

Ce type d'approche est développé aussi par divers travaux autres que ceux de Merton (1974) en essayant de présenter le défaut comme un processus endogène directement lié à la structure du capital d'une firme, en d'autre terme le profil de gains des actionnaires et des créanciers, est comparable à celui des options. En outre, le model structurels saisit le risque de crédit comme la probabilité d'insolvabilité, en d'autre terme le risque que la valeur des actifs d'un débiteur ne couvre plus le montant de ses dettes, de même cette approche conduit théoriquement à une évaluation de la dette risque et des produits dérivés de crédit qui correspond à la valeur des actifs de l'entreprises.

Cette approche qui trouve son application dans les modèles bancaires d'analyse de portefeuille de crédit, son avantage majeur est d'articuler le risque de crédit et la performance de la firme, permettant une évaluation intégrée et cohérente des divers titres émis par l'entreprise qu'ils s'agissent des actions ou d'obligations convertibles, ou encore des dettes risquées. Ainsi les modèles structurels sont considérés comme une approche systématisée qui remplacerait une démarche traditionnelle d'évaluation au cas par cas du risque crédit de chaque firme à partir de l'évolution de son comportement.

Les limites qui découlent de ces modèles de la firme sont d'ordre conceptuel et pratique, du fait qu'il est difficile à mettre en place la procédure d'évaluation de la structure complexe des priorités de remboursement, en fonction de la séniorité de toutes les dettes du passif et du hors bilan. De plus ils trouvent généralement des difficultés à rendre compte d'une manière convenable de la structure des spreads de crédit observée, et de leurs sensibilités à certaines variables (taux d'intérêts), d'où ils ne prennent pas en compte de la non convergence vers zéro des spreads de crédit pendant une échéance courte même pour les entreprises moins endettés (Ilhem ZORGUI,2006).

· L'approche macroéconomique :

Ce type d'approche d'ordre macroéconomique considère le défaut comme une fonction de la position d'un secteur dans le cycle économique. En d'autre terme, cette approche consiste à évaluer la manière dont les différents scénarios macroéconomiques peuvent affecter le risque d'un portefeuille, d'où celui-ci est considéré comme une agrégation « bottom-up » du risque propre à chaque entreprise, et d'autre de type « top-down » qui évalue des déterminants communs et applicables à différentes catégories des débiteurs.

A ce stade, l'approche macroéconomique a pour objectif majeur de transformer les matrices inconditionnelles de transition à une autre matrice conditionnelles à la position de l'économie dans l'ensemble du cycle, d'où en période de chute d'activité les probabilités de défaut augmentent et la situation des emprunteurs s'aggrave, alors que dans la période de maturité on se trouve dans une situation inverse. Ainsi une nécessité d'un modèle multifactoriel afin de simuler les probabilités de distribution de défaut et de migration pour les débiteurs dans différentes industries pour chaque pays, ces probabilités sont déterminées d'une manière conditionnelle en fonction des facteurs macroéconomique, comme le taux de croissance, le taux de chômage, le taux de change, les taux d'intérêts,...

La probabilité de défaut est présentée comme suit :

P,t j = F(Yj,t ; Vj,t)

Où : Pj,t : la probabilité conditionnelle d'un débiteur classé dans le segment j (pays, industries, catégorie de rating) au temps t.

Yj,t : indice macroéconomique spécifique au segment j (pays, industries, catégorie de rating) construit sur la base d'un modèle multifactoriel de la forme suivante :

Yj,t = G(Xi,t ; Vj,t) et Vj,t ~ N(0,j)

Où Xi,t=(X1,t ; X2,t ; .......Xn,t)

Les différentes variables macroéconomiques, dont dépend le segment j sont en période t, et Vj,t considérées comme un terme d'erreur qui suit une démarche aléatoire et représente les divers chocs et innovations , indépendamment des Xi,t.

Ce modèle se partage en deux compartiments, les variables macroéconomiques qui caractérisent le cycle, et les innovations (systémiques et spécifiques aux secteurs), qui créent l'incertitude sur la distribution des pertes dans les simulations de Monte Carlo.

En ce qui concerne les corrélations de défaut entre divers segments de risque, elles ne sont pas modélisées, car elles sont déterminées d'une manière implicite à travers la réactivité de chacune d'elles, et à travers des variables communes ce qui est contradictoire avec les deux autres approches.

En effet le modèle met en évidence les effets de diversification et les facteurs systémiques non diversifiables. D'où, plus le portefeuille sera diversifié moins les chocs non systématiques seront importants. Ainsi son avantage se manifeste dans l'utilisation des sources d'information plus diverses par apport à celles utilisées par les autres modèles, mais l'existence d'une certaine relation de causalité dans le passé, qui est utilisé comme un outil statistique de régression peut ne pas être vérifiée dans le futur, puisque une information sur les taux de défaut par pays ou par industrie est relativement rare, de plus il peut être considéré comme délicat la réalisation de certaines estimations en se basant sur des variables macroéconomiques sélectionnées arbitrairement.

· L'approche actuarielle :

Une nouvelle approche s'est développée grâce au recours aux « rating » appelée aussi notation de crédit. C'est l'approche actuarielle qui est similaire à celle de management du risque de marché où aucune hypothèse n'est faite sur la cause des mouvements de prix de marché, d'où le risque de défaut n'est pas nécessairement relié à la structure capitalistique de l'emprunteur ni à la situation économique du secteur auquel il appartient.

En effet les ratings ne mesurent pas directement des probabilités de défaut, mais ils se constituent comme une base pour les estimer, du fait que les agences de notation attribuent des notes concernant des échantillons d'entreprises suffisamment large dont l'objectif recherché, et que ces données historiques de défaut soient significatifs pour les prendre en considération , en d'autre terme les données statistiques de défaut historique peuvent être utilisées comme l'estimation des probabilités futures de défaut.

Ce type d'approche actuarielle des événements de crédit par les ratings nécessite de bien définir les caractéristiques de ces derniers sous certains aspects, l'horizon d'estimation, la dépendance par rapport aux cycles économiques et l'homogénéité sectorielle. Ainsi, des tables de défaut sont mise en place par les agences de notation, appelées aussi (de mortalités), qui consistent à rassembler les séries historiques ceux de défaut passées comportant des taux de mortalités marginales (pour un horizon d'un an) et ceux cumulés (horizon de plusieurs années) par classe de rating. De plus l'existence d'une matrice de transition qui est considérée comme « la matrice qui définit pour un crédit, une classe de crédit ou encore tout un portefeuille, l'ensemble de migrations c'est-à-dire des probabilités de passer d'une classe de crédit à une autre (y compris la probabilité de faire défaut à partir de chaque classe de crédit).

L'approche par les ratings, est en ce qui concerne sa méthodologie est utilisée d'une manière fréquente dans la filière crédit des banques, pour la matrice de transition, qui se base sur des données établies sur une longue période, peut entraîner l'extrait d'une probabilité moyenne et très approximatifs, en d'autre terme il y a une supposition que ces probabilités de transition sont les même au cours du temps et elles sont indépendantes des événements passés, alors que la situation financière d'un emprunteur se trouve conditionnée par sa situation au cours des périodes précédentes. D'une manière générale ce matrice se trouve stable dans l'espace, puisqu'il décrit le risque d'une façon identique quels que soient le secteur et la localisation géographique, de plus toutes les entreprises de même rating ont la même probabilité de défaut quel que soit leurs taux de recouvrement.

· L'approche par les spreads :

La naissance de ce type d'approche est pour résoudre les difficultés des modèles de Merton, ainsi que pour tarifier les produits dérivés de crédit, son rôle majeur est de partager le taux d'intérêt nécessaire pour le financement d'une contrepartie entre le taux sans risque et une prime de risque appelée « spread », ce dernier incorpore diverse informations sur la qualité de l'emprunteur, ainsi que la liquidité de la transaction sous-jacente ou plus générale du marché.

Du fait qu'une autre méthode se manifeste par le lancement d'une nouvelle approche qui consiste à calculer la probabilité de défaut et les extraire directement des spreads, d'où ce type d'approche est fondé sur un processus exogène qui caractérise la probabilité de défaut.

Duffie et Lando(1999), qui mettent en évidence que la sous-évaluation des modèles structurels ne prennent pas en compte la manque d'information sur les investisseurs , d'où les données comptables publiées restent toujours insuffisantes et incomplètes , alors que dans les modèles sous forme réduit, le temps de défaut est défini d'une manière exogène et donne plus d'importance au processus stochastique basé sur des informations de marché au lieu d'information comptable.

Alors en ce qui concerne l'hypothèse d'absence d'opportunité d'arbitrage est centrale, ce qui implique que l'espérance du rendement des actifs est égale au taux sans risque, en fait on peut déduire des tauxYt, à la période t la probabilité de défaut htappelée aussi risque neutre en supposant un taux de perte en cas de défaut noté L, ce qui implique :

Avec, rt : taux sans risque

htL : Le spread, qui permet de mesurer la perte anticipée

II.2. APPROCHE EMPIRIQUE

Des nombreuses études ont été déjà réalisées sur le risque de crédit dans les institutions de microfinance et bancaire. Sans être exhaustif, nous présentons certaines qui paraissent être représentatives.

MitimaMurula (2007), a mené une étude sur l'évaluation et la gestion du risque de crédit dans les IMF de Bukavu en s'appuyant sur la méthode statistique et comparative, et avec un échantillon de 60 clients, il montre que le prêt familial est le plus important en termes d'effectifs des bénéficiaires des crédits et constitue le groupe qui bénéficie le plus de prêt que d'autre. Au niveau des créances non recouvrées, les clients accédant aux crédits grâce à la caution solidaire sont les plus exposés au risque de non remboursement pour le cas de l'agence de Kadutu alors que c'est le prêt familial qui connaît un niveau de risque élevé pour l'agence d'Ibanda. Le plus financé est le petit commerce et c'est le secteur qui présente plus de risque de non remboursement.

Muhaya (2006), a mené une étude sur le risque de crédit dans les IMF de Bukavu (cas de la CoopecNyawera). Par la méthode statistique, montre que le crédit accordé par la Coopec connait une forte dispersion autour de la moyenne mensuelle ce qui affirme l'existence du risque de crédit. Le secteur commerce général est le secteur le plus exposé au risque de crédit et le genre masculin présente la grosse part des impayés dans le portefeuille de crédit.

Mbaswa (2002), dans «la gestion des créances douteuse dans les IMF de Bukavu». Par le model probit, il trouve qu'au vue de la nouvelle vague de financement dit microfinance sans garantie réelle, il y a lieu de s'inquiéter du volume accru des créances douteuses. Ces dernières constituent un danger hypothéquant la viabilité et la pérennité de l'institution. Selon ses résultats, le genre féminin ne joue pas en faveur du remboursement.

Holonkou et alli (2001) s'intéressent aux déterminants de remboursement de crédit au Benin. Par la méthode probit, montrent que les garanties matérielles, le secteur d'activité, le taux de dépôt et l'expertise, le prolongement de la durée de service du personnel des IMF sont les déterminants les plus importants du taux de remboursement de crédit des IMF.

MitimaNzigire (2008), a fait une étude sur le risque de crédit et la rentabilité dans les IMF cas du PAIDEK. Elle a montré que le risque de crédit n'a pas un impact très grand sur la rentabilité de l'IMF, mais cela peut s'explique par d'autres facteurs.

International Research Journal of Finance and Economics a publié une étude sur l'évolution du risque de crédit dans le secteur bancaire en nouvelle Zélande par la méthode économétrique, montre que le revenu, rapport de la valeur d'emprunt, degré d'instruction du chef de ménage, l'âge du chef de famille et l'état civil sont les variables susceptibles des déterminants significatives du risque de défaut.

TurkishEconomic Association (2004) a conduit une étude sur l'évaluation empirique du risque des consommateurs par la méthode économétrique et avec un échantillon de 500 ménages, indiquent que des variables financières plutôt que les caractéristiques démographiques des clients ont une influence significative sur le risque de crédit. Ainsi, plus le temps de maturité est long, plus le taux d'intérêt est haut, et plus les risques de défaut de crédit sont hauts. Ceci suggère que les banquiers appliquent des ajustements appropriés aux variables financières afin de réduire au minimum le risque de défaut de crédit.

MUHAYA Xavier (2009), a mené une étude sur les déterminants de la performance de remboursement dans le système financier décentralisé à Bukavu. Par la méthode de régression (modèle probit), avec un échantillon de 131clients de trois institutions (PAIDEK, COOPEC NYAWERA et PLD), il montre que l'activité exercée par l'emprunteur, la distance entre l'institution et le domicile de l'emprunteur, les types de garantie, la fréquence de visites, le montant obtenu, l'expérience déjà réalisée et l'épargne de l'emprunteur provoquent un accroissement du taux de remboursement de crédit dans les SFD.

Ilhem ZORGUI (2006), a mené une étude sur le risque de crédit: évaluation à partir des engagements des banques auprès des grands groupes tunisiens, par la méthode actuarielle et avec un échantillon de 100 groupes, il montre que le secteur du tourisme est jugé le plus risqué et les banques disposent d'un niveau de provisionnement insuffisant pour couvrir ce risque, d'autant que ce dernier constitue un pourcentage considérable des fonds propres.Ci-dessous le tableau synthétique de la revue empirique.

Tableau 1: Tableau synthétique de la revue empirique

Année

Méthodologie

Résultat du travail

MitimaNzigire (2008)

Statique et économétrique

Le risque de crédit n'a pas un impact très grand sur la rentabilité de l'IMF, mais cela peut s'explique par d'autres facteurs.

Muhaya (2006)

Statique

Le secteur commerce général est le secteur le plus exposé au risque de crédit et le genre masculin est le genre du groupe ayant une grosse part des impayés dans le portefeuille de crédit.

Ilhem ZORGUI (2006)

Actuarielle avec un échantillon de100 Groupes

Le secteur du tourisme est jugé le plus risqué et les banques disposent d'un niveau de provisionnement insuffisant pour couvrir ce risque, d'autant que ce dernier constitue un pourcentage considérable des fonds propres.

MUHAYA (2009)

Modèle probitAvec un échantillon de 131 clients

L'activité exercée par l'emprunteur, la distance entre l'institution et le domicile de l'emprunteur, les types de garantie, la fréquence de visites, le montant obtenu, l'expérience déjà réalisée et l'épargne de l'emprunteur provoquent un accroissement du taux de remboursement de crédit dans les SFD.

MITIMA Murula (2007)

Statique avec un échantillon des 60 Clients

le prêt familial est le plus important en termes d'effectifs des bénéficiaires des crédits et constitue le groupe qui bénéficie le plus de prêt que d'autre. la caution solidaire est le plus exposé au risque de non remboursement pour le cas de l'agence de Kadutu alors que c'est le prêt familial qui connaît un niveau de risque élevé pour l'agence d'Ibanda. Le plus financé est le petit commerce et c'est le secteur qui présente plus de risque de non remboursement.

Holonkou et alli (2001)

Modèle probit

Les garanties matérielles, le secteur d'activité, le taux de dépôt et l'expertise, demeurent les déterminants important du taux de remboursement.

International Research Journal of Finance and Economics (2006)

Econométrique

Le revenu, rapport de la valeur d'emprunt, degré d'instruction du chef de ménage, l'âge du chef de famille et l'état civil sont les causes déterminantes significatives du risque de défaut.

TurkishEconomic Association (2004)

Econométrique avec un échantillon de 500 clients

Les variables financières plutôt que les caractéristiques démographiques des clients ont une influence significative sur le risque de crédit. Ainsi, plus le temps de maturité est long, plus le taux d'intérêt est élevé, et plus les risques de défaut de crédit sont hauts.

Mbaswa (2002)

Statistique

Au vue de la nouvelle vague de financement dit microfinance sans garantie réelle, il y a lieu de s'inquiéter du volume accru des créances douteuses. Ces dernières constituent un danger hypothéquant la viabilité et la pérennité de l'institution. Selon ses résultats, le genre féminin ne joue pas en faveur du remboursement.

CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIE

Tout travail se voulant scientifique doit être élaboré selon une certaine approche méthodologique.Ainsi «  la méthode au sens large est un ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie »12(*)

Dans le cadre de ce travail, il est question d'identifier la catégorie de femmes crédible et de Déterminer si le comportement de femmes qui remboursent leur prêt et ceux qui ne remboursent dépend de leur condition socio-économiques de leur famille.

C'est ainsi que ce chapitre s'articule autour de trois sections :  

Ø Technique de collecte de données, celle-ci nous permet de décrire la manière dont nous avons collecté les données ;

Ø Technique de traitement de données, nous permet de décrire la variable dépendante et les variables indépendantes

III.1.TECHNIQUE DE COLLECTE DE DONNEES

Pour essayer d'écarter la confusion entre méthode et technique, retenons que la technique est l'outil de travail ; un instrument adéquat servant à la récolte des données qui doivent être appréhendées, systématisées et présentées objectivement par la méthodeappropriée et une méthode regroupant une ou plusieurs techniques suivantes :

Ø Technique documentaire

Elle consiste à étudier, avoir des constats avec différents manuels, documents et ouvrages consultés, analysés les documents pour arriver à déterminer les faits ou phénomènes dont les documents portent traces.

Ø Technique d'interview

Nous avons eu un entretiencaractérisé d'une série d'interrogation avec les femmes bénéficières de micro-crédit et le directeur de crédit de l'IMF TUJENGE.

Ø Technique d'observation

Consiste en un regard attentionné sur un phénomène donné en vue d'en comprendre la réalité. Elle nous a permis de faire constat personnel sur le phénomène de micro-crédit.

Dans cette partie du travail, nous avons utilisé la technique documentaire pour la collecte des données empiriques. Nous nous sommes servis des données qui sont disponibles chez TUJENGE ; c'est-à-dire la base des données du portefeuille de crédit et les dossiers des clients de l'agence de Bukavu sur une période de dix ans pour ce qui est de l'ampleur et des déterminants.

La base des données a été disponibilisée par la direction centrale de TUJENGE. Nous avons pu ressortir en trois jours l'évolution du portefeuille de crédit mais aussi celle du portefeuille à risque. Ces données étaient rangées selon le genre et le secteur d'activité du client. Nous avons examiné trois types de document : La fiche d'évaluation, d'acceptation et du crédit du groupe disponibles dans l'agence de Lubumbashi pendant deux semaines. En effet, la fiche d'évaluation disponible chez TUJENGE fait ressortir : le sexe du demandeur de crédit, capital propre du client, lettre de demande du crédit. La fiche d'acceptation du groupe fait ressortir : L'ancienneté du groupe dans l'activité, relation entre les membres du groupe, activité du groupe et genre du groupe. La fiche du crédit fait ressortir : L'échéance du crédit, la garantie offerte, la date du demande de crédit et la date d'octroi du crédit, nous permettant de ressortir la durée de l'étude du dossier, le montant de crédit octroyé et parfois même les causes du non remboursement. Nous avons donc utilisé ces variables car elles s'avèrent importantes pour apprécier le crédit du point de vue de l'emprunteur.

Pour constituer notre échantillon, nous avons demandé la liste de tous les dossiers de femmes bénéficiaires au cours de ces dix ans de notre étude. Cela nous a facilité la tâche de constituer notre échantillon d'une manière aléatoire. Ci- dessous le tableau de répartition des dossiers de femmes bénéficiaires.

Tableau 2: Répartition de l'échantillon

Année

Nombres

Proportion

2010

15

14,56

2011

18

17,48

2012

18

17,48

2013

24

23,3

2014

28

27,18

Total

103

100%

III.2.TECHNIQUE DE TRAITEMENT DE DONNEES

Dans cette section nous allons présenter séparément la variable dépendante et les variables indépendantes de notre modèle.

III.2.1. La variable dépendante

La crédibilité (C), qui est la variable dépendante, est appréhendée comme la capacité d'un emprunteur à faire face à ses engagements, c'est-à-dire de rembourser son crédit.

III.2.2. Les variables indépendantes

La crédibilité peut être expliquée par plusieurs variables liées entre autres aux spécificités des clients, aux activités financées par les crédits souhaités ou des spécificités des institutions. Nous référant aux études antérieures et sur les fiches d'évaluation, d'acceptation et de crédit des clients disponibles chez TUJENGE, nous avons retenu 10 variables susceptibles d'expliquer le risque de crédit.

Ø Secteur d'activités de l'emprunteur(SECTACTIV) 

Cette variable est qualitative. Il s'agit du secteur dans lequel le client qui demande le crédit oeuvre. Même si les clients exercent dans plusieurs secteurs, nous avons retenu dans le cadre de notre étude deux grands secteurs: le secteur de production et le secteur de commerce. Nous postulons que le secteur d'activité influence positivement le risque de crédit ; et les clients qui oeuvre dans le secteur de production seraient plus exposés, au risque de défaut par rapport à ceux qui exercent dans le commerce étant donné que dans secteurs autres que le commerce, la capacité de remboursement diminue du fait des délais élevés de récupération du fond investi et la faiblesse en rotation des stocks. Il est constaté que les petits commerçants ont un taux de rentabilité faible mais aussi un délai de récupération est élevé c'est-à-dire la rotation d'approvisionnement est grande par rapport aux autres secteurs ce qui fait qu'ils ont régulièrement de liquidité.

Ø L'expérience de l'emprunteur avec l'IMF(EXPEMPR)

Cette variable est quantitative et mesure le nombre de fois que le client a déjà bénéficié du crédit au sein de l'IMF. Son impact est positif sur la variable dépendante. Le nombre d'expérience de l'emprunteur avec un établissement de crédit est d'une grande importance sur le remboursement du crédit de ce dernier. Il présente l'avantage d'être observable par l'institution dans le cadre des renouvellements de crédit. Plus un emprunteur développe de l'expérience avec une institution, plus il développe aussi une certaine familiarité avec la politique de crédit. Le nombre de fois renvoient aussi à la qualité car, seuls les bons clients peuvent accéder à plusieurs crédits d'un montant variable. D'où une relation inverse entre le risque et l'expérience du client avec l'institution.

Ø Relation entre le membre du groupe (RELMEMBR)

Cette variable est qualitative. Dans notre étude, elle détermine la relation qui unit un groupe de client qui cherche à avoir un crédit. Cette relation peut être familiale, de voisinage, amicale, d'affaire, etc. La relation des membres au sein d'un groupe est très importante sur le remboursement de leur crédit. En effet, lorsque les clients viennent d'une même famille ils peuvent facilement se liguer contre l'IMF. Il est aussi difficile d'appliquer la pression dans un groupe où les gens sont très familiers. Il apparait une certaine négligence au sein des membres ayant une relation familiale dans le sens où chacun d'eux pourraient jeter facilement la responsabilité à l'autre en cas de non remboursement alors que dans une relation d'affaire les membres ont un objectif bien déterminé qui les unit et chacun d'eux cherchent plus à protéger ses intérêts personnels ce qui incitent au remboursement à temps de crédit. Nous postulons dans ce cas, que c'est la relation familiale qui présente un risque élevé par rapport à une relation d'affaire et son impact peut être positif sur la variable dépendante.

Ø L'échéance de remboursement de crédit(ECHEREMB)

Il s'agit d'une variable quantitative. Il se réfère à la période de remboursement d'un crédit ; dans notre cas, ce nombre s'exprime en termes de mois. Ce délai ne doit pas être ni trop court ni trop long parce que lorsque ce délai est trop court le client aura des problèmes de rembourser le crédit à temps mais aussi lorsque ce délai est trop long, cela peut entraîner certains risques à l'institution comme le risque de liquidité. Mais toute fois, plus le délai de remboursement des crédits est acceptable, plus les emprunteurs peuvent rentabiliser leurs activités et résoudre leurs difficultés financières et, par conséquent rembourser à temps. Certains travaux orientés vers les IMF affirment que plus le délai de remboursement est long, plus le risque de non remboursement est faible (Marie Godquin, 2001 ; Honlonkou et Alli, 2006), cité par MUHAHA Xavier (2009).

Ø Capital propre de l'emprunteur(CAPPROP) 

Le capital propre est un facteur qui influe sur le risque de non remboursement par l'emprunteur. Cette variable est quantitative. Elle représente le montant total en dollars que l'emprunteur a investi dans son activité. Etant donné que le niveau du capital influe sur le niveau de l'activité de l'emprunteur, plus il est élevé, plus la probabilité de remboursement est élevé. Donc le niveau du capital de l'emprunteur est une fonction inverse du risque de crédit. Départ la théorie, il y a une corrélation négative entre le risque de crédit et le capital propre de l'emprunteur. De ce fait, nous nous attendons à un coefficient négatif pour cette variable.

Ø Ancienneté des membres du groupe dans l'activité(ANCGROUP)

La variable ancienneté du groupe est quantitative et indique le nombre d'années que le groupe exerce une activité. Pratiquement, plus les membres ont une ancienneté dans une activité moins ils sont risqués. L'ancienneté du client crée une certaine maitrise dans son activité ce qui peut rendre sa rentabilité stable et la probabilité de tomber en faillite minime et lui permettra donc de faire face à ses engagement. D'où une fonction inverse entre le risque de crédit et l'ancienneté du groupe.

Ø Montant de crédit obtenu(MONTAOCT)

Il s'agit d'une variable quantitative. Elle exprime le montant effectif en dollars que le client a reçu de l'IMF. Ce montant doit correspondre au besoin du projet ainsi qu'à la capacité de remboursement de l'emprunteur. Le prêteur peut proposer un ajustement à la hausse ou à la baisse du montant demandé. Evidemment, plus le montant accordé est élevé plus aussi la charge à payer en terme d'intérêt sera élevée alors que l'emprunteur peut se trouver dans une activité qui peut ne pas engendrer une somme importante pour pouvoir rembourser, plus aussi l'exposition au risque de crédit de l'institution est élevée car, le montant en jeu est plus grand. Pratiquement, certains travaux confirment le fait que plus le montant obtenu est suffisant plus l'activité financée réalise une rentabilité considérable et mieux le risque de crédit est réduit (Xavier 2009).

Ø Etude du dossier de client (ETUDDOS) 

Cette variable est quantitative. Elle renvoie au temps qui sépare le premier jour de la demande du crédit par le client jusqu'au jour où il reçoit le crédit ; ce nombre s'évalue en termes de jours. Elle indique l'importance accordée à la procédure de l'étude du dossier du client par l'agent de crédit. Cette procédure permettra à l'agent de crédit de vérifier les informations fournies par le client si elles sont vraies ou pas et lorsque ces informations sont fausses, il peut refuser d'accorder le crédit. Plus l'étude du dossier a pris du temps pour être analysé, plus nous pensons qu'elle est bien faite ; plus le risque du non remboursement de crédit est faible, d'où une fonction inverse entre le risque de crédit et l'étude du dossier.

Ø Affectation du crédit à l'objectif stipulé dans le contrat(AFF)

Il s'agit d'une variable qualitative. Cette variable est dichotomique et prend la valeur 1 si l'emprunteur n'affecte pas le crédit à l'activité défini dans le contrat de crédit et 0 si autres.Au travers cette étude, l'affectation du crédit à l'objectif stipulé dans le contrat veut traduire le fait que l'emprunteur peut se détourner l'objectif du crédit demandé si les visites des agents de crédit sont irrégulières. Cette variable peut avoir une influence sur le risque de crédit une fois que l'emprunteur oriente le crédit vers une activité non maîtrisée pouvant apparaître risquée et alors les difficultés de remboursement pourraient survenir.

Ø L'impact de l'environnement et autres éléments de la conjoncture (ENVCONJO)

Variable qualitative. Il peut s'agir du vol, la guerre, des calamités naturelles, la faillite etc.  Cette variable est d'une influence très grande sur le remboursement de crédit puisque les éléments non maîtrisés de la conjoncture peuvent réduire les activités commerciales de l'emprunteur ; ce qui diminue la fréquence d'achat et donc l'incapacité de l'emprunteur à rembourser à temps ou presque pas. Ces éléments augmentent le risque de crédit. Nous nous attendons à une relation positive à cette variable.

CHAPITRE IV : ANALYSE DE LA SITUATION DES FEMMES BENEFICIAIRES DE CREDIT DE TUJENGE

Au cours de deux dernières décennies, on a enregistré au niveau économique etsocial des nouvelles stratégies assurant aux femmes un rôle plus important à lasurvie familiale à travers l'accès aux microcrédits, à la création d'entreprises. Nul ne peut négliger l'effet positif du micro-credit sur les bénéficiaires, même des pays puissants économiquement (USA, l'Europe, l'Asie...). Ces pays ont importé ce mécanisme pour combattre l'exclusion sociale, ce qui explique en partie l'efficacité de cette nouvelle stratégie dans l'instauration d'un équilibre économique et social sain et opérant.

Ainsi l'institution de micro finance TUJENGE, interviennent dans les activités principales de leurs groupes cibles pour les aider à générer les revenus immédiats à leur survie en octroyant des microcrédits et formant les bénéfices sur la gestion des crédits.

IV.1. CONDITION EXIGEE POUR BENEFICIER DU CREDIT

Pour accéder au crédit, tout bénéficiaire doit:

· Avoir un compte chez TUJENGE (être épargnant chez TUJENGE) ;

· Avoir une activité économique génératrice du revenu qui a déjà totalisée au moins 6 mois d'existence ;

· Etre membre d'une association de base encadrée par cette institution de micro finance,

· Faire une demande écrite de crédit, suivre une session de formation en gestion des crédits petits fonds.

IV.2.OBJECTIF DE L'ENQUETE SUR LES MICRO-CREDITS

Ce travail de fin cycle s'inscrit comme objectif d'identifier la catégorie de femmes crédible, décliner leurs caractéristiques et ressortir les variables qui différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas remboursé mais aussi évaluer les contributions du microcrédit dans la vie de bénéficiaires.

IV.3. MATERIELS ET METHODES

Ce travail est réalisé dans une institution de micro finance. Il s'agit de « I.M.F. TUJENGE ». Cette institution de micro finance s'occupent de l'encadrement des bénéficiaires de crédit. Nous avons fait le suivi des crédits et l'appui-conseil en gestion dans lequel nous nous sommes intéressés à étudier l'impact des crédits octroyés auprès des bénéficiaires de 2010 à 2014.Nous avons suivi des femmes mariées, veuves, célibataires et divorcées dont 103 chez TUJENGE.Nous ne nous sommes intéressés qu'aux membres des associations qui ont déjà atteint l'échéance de leur crédit.

Nous avons ainsi consulté les documents comptables des membres dans chaque association et avons procédé à une enquête pouvant nous permettre de saisir l'impact des microcrédits accordés auprès de tous les membres concernés.

IV.4. RESULTATS

IV.4.1. Suivi crédit

Le suivi crédit consiste à suivre l'évolution du remboursement crédit et toutes les circonstances y afférentes.

Tableau 3 : Etat du remboursement crédit13(*)

Période

catégorie

Nombre de bénéficiaires par catégorie

Avant

échéance

A

l'échéance

Après

l'échéance

Nonremboursé

Célibataires

30

-

-

5

25

Divorcées

7

-

2

4

1

Mariées

48

10

15

18

5

Veuves

18

2

5

2

9

Total et pourcentage

103

11,65%

21,36%

28,16%

38,83%

a. Les célibataires

Nous constatons que la catégorie des femmes la moins crédible se retrouve chez les femmes célibataires. Nous avons observé que ces femmes se sentent moins contraintes de respecter leurs engagements car elles n'ont pas directement une autorité morale qui les suit même si parmi elles il y en a qui ont des copains ou des maris occasionnels qui ne jouent pas nécessairement le rôle d'un mari légitime.

Rappelons qu'une femme célibataire qui aurait un ou plusieurs maris occasionnelle ces maris cohabitent avec ces femmes occasionnellement, c'est ainsi leur développement dans les affaires ne constituent pas vraiment leur souci majeur.

b. Les divorcés

Elles représentant un petit échantillonnage, parce que le divorce n'est pas courant chez-nous et aussi plus pour des convenances personnelles, certaines divorcées préfèrent se présenter comme célibataires. Quoiqu'il en soit, le peu des femmes divorcées que nous avons observé 85,7 % d'entre elles se sont acquittées de leurs engagements et 14,28 % ne se sont pas acquittés de leurs engagements.

c. Les veuves

Nous avons observé qu'elles remboursent difficilement car elles vivent souvent un déséquilibre dans la gestion du foyer à cause de la disparition de leurs conjoints. Certaines d'entre elles se considèrent donc comme des nécessiteuses et ont tendance à considérer le crédit comme une assistance. Cette catégorie représente 50 %. D'autres, par contre, prennent leur responsabilité en mains et s'efforcent de rembourser normalement malgré la conjoncture économique difficile que traverse le pays. Elles représentent 50 %.

d. Les femmes mariées

Elles forment en général la catégorie crédible dans nos observations car 89,5 % ont pu rembourser leurs crédits. Ces femmes se sentent plus responsables à cause de la charge familiale qu'elles portent. Nous pensons aussi qu'en se mariant, elles sont rodées d'une manière ou d'une autre à la gestion du foyer et à un certain nombre d'engagements extérieurs au foyer.

Rappelons que pour recevoir le crédit, les femmes mariées présentent une autorisation maritale et à partir de celle-ci, elles sont d'une manière ou d'une autre quelque peu sélectionnées car, les maris ne peuvent pas nous envoyer des insolvables. Il y a aussi l'appui financier du mari qui représente le quart de cas présent, car la plupart sont des chômeurs.

Pour mieux comprendre davantage le remboursement des crédits octroyés aux femmes, nous avons associé toutes les femmes vivant seules en un bloc comparable aux femmes mariées. Nous avons constaté que 19,41% des femmes vivant seules ont remboursé et 33,98 % n'ont pas pu rembourser. 41,74 % des femmes mariées ont remboursé et 4,85 % n'ont pas remboursé.

Bref, les femmes mariées semblent avoir un soutien que les autres n'ont pas. Bien que négligées, nous nous sommes rendu compte que les hommes constituent un vrai catalyseur du développement dans les affaires.

IV.5. ENQUETES AUPRES DES BENEFICIAIRES DES CREDITS

IV.5.1. Présentation des enquêtes

Le questionnaire nous a permis d'entrer en contact avec nos enquêtés chez TUJENGE, cela grâce aux visites régulières que nous avons effectuées dans différentes associations.

Quant à la langue de communication, nous nous sommes servis de la langue kiswahili, langue majoritaire de la ville de Lubumbashi.

IV.5.2. DEROULEMENT DES ENQUETES
IV.5.2.1. Utilisation des crédits

Tableau 4 : Affectation des fonds crédits14(*)

Activités

Nombre

Pourcentage

Réalisations

Constructions

18

17,47 %

- Construction Maison

- Raccordement SNEL

Nourriture

23

22.33 %

- Alimentation pour la famille

Soins médicaux

16

15,53 %

- Frais d'hospitalisation

Frais scolaire

31

30,1 %

- Minerval pour les enfants

Investissement des bénéfices et constitution du capital

6

5,83 %

- Création de kiosques

- Capitalisation des bénéfices

ArticlesElectroménagers

9

8,74 %

- Achat de différents articles

Total

103

100%

 

En se référant à la typologie des besoins de MASLOW, les trois premiers qui sont les plus importants mobilisent chez les femmes bénéficiaires des crédits, soit 85,43 %. Ce qui fait que ces bénéficiaires dépensent surtout dans la scolarisation des enfants, la nourriture, construction maisons et soins médicaux, ensuite vient, l'achat des articles électroménagers et constitution du capital soit 14,57 %.

Le faible pourcentage de la reconstitution du capital pourrait montrer que les bénéficiaires se soucient moins d'une autonomie financière, ce qui expliquerait un certain esprit attentiste de leur part. Beaucoup de femmes préfèrent garder l'argent en nature plutôt qu'en espèces.

IV.5.2.2. Etat du capital par catégorie

Tableau 5: Etat du capital par catégories15(*)

 

NBC

capital augmente

capital constitué

capital diminué

capital inchangé

Nbre

%

Nbre

%

Nbre

%

Nbre

%

Célibataires

30

4

3.88

2

1.94

24

28.3

-

-

Divorcées

7

2

1.91

2

1.94

3

2.91

-

-

Mariées

48

31

30.09

11

10.67

4

3.88

2

1.94

Veuves

18

7

6.79

4

3.88

2

1.94

5

4.85

Total

103

44

42.71

19

18.45

33

32.04

7

6.8

Nous constatons, à travers ce tableau, que les femmes mariées gèrent très bien leur crédit par rapport aux autres, 30,09 % (des femmes mariées) ont augmenté leur capital, 10,67 % ont pu constituer chacune un capital à partir du fonds reçu en crédit et 3,88 % ont vu leur capital diminué. Les veuves qui viennent en deuxième position, 6,79 % ont augmenté leur capital, 3,88 % ont pu constituer le capital qu'elles manquaient au départ et 1,94 % ont vu leur capital diminuer. Les femmes célibataires qui constituent la catégorie la moins crédible, 28,3 % ont vu leur capital diminué, 3,88 % seulement ont pu augmenter leur capital et 1,94 % ont constitué leur capital. Frappé par la performance des femmes mariées, nous avons voulu connaître le vrai secret de cette performance.

C'est ainsi que nous avons mené desinvestigations dont voici le résultat :

Tableau 6 : Participation des maris aux activités de leurs femmes16(*)

 

NOMBRE

POURCETAGE

Les maris font le suivi, prodiguent des conseils et participent parfois aux activités de leurs femmes

96

93,2 %

Les maris constituent un frein pour les activités économiques de leurs femmes

7

6,8 %

TOTAL

103

100 %

C'est ainsi que la majorité des femmes (93,2 %) sont suivies, reçoivent des conseils et parfois leurs maris participent aussi dans leurs activités génératrices des revenus. Par contre, 6,8 % de femmes sont freinées et même dérangées dans leurs activités génératrices des revenus par leurs maris. Dans la plupart des ménages des bénéficiaires pour les femmes mariées, l'homme n'est plus seulement le chef qui décide, mais il participe aussi à la survie du ménage malgré que sa participation financière soit faible.

IV.5.2.3. Difficultés rencontrées par les bénéficiaires

Tableau 7 : différents écueils rencontres17(*)

Formes de difficultés

Nombre de bénéficiaires frappées

Pourcentage

Mauvaise affaire

(méventes, mauvais achats)

18

17,48 %

Chômage du mari

32

31,07 %

Vol et escroquerie

13

12,62 %

Différentes maladies

15

14,56 %

Charges familiales et frais scolaires

12

11,65 %

Soins médicaux

8

7,77 %

Aucune difficulté

5

4,85 %

Total

103

100 %

En regard de ce tableau, nous constatons que les difficultés dues au chômage du mari constituent une difficulté pour 31,07 %des femmes bénéficiaires car les charges que supportaient les maris enchômage sont désormais au dos des femmes. Le vol et escroquerieaccompagnent toujours les activités génératrices des revenus, ils sont de l'ordrede 12,62 %, ce qui est inquiétant.

· Les méventes et mauvais achats en termes de difficultés frappent 17,48 % desfemmes bénéficiaires de crédit.

· Les maladies qui ne permettent pas aux bénéficiaires de crédit d'exercerconvenablement leurs activités frappent 14,56 % des femmes.

· Les charges familiales et frais-scolaires touchent 11,65 % comme difficultés.

· Enfin les soins médicaux pesant sur 7,77 % constituent une difficulté.

En regard de tous ces résultats, il n'est nullement pas donc question ici de rayersur la liste des bénéficiaires, une catégorie quelconque, mais plutôtd'individualiser le «suivi crédit» selon qu'il s'agit d'un groupement des femmesmariées, célibataires, veuves ou divorcées.

Une profonde connaissance de chaque catégorie permettrait aussi augestionnaire de crédit de déterminer l'enveloppe crédit pour chaque ménage enamoindrissant ainsi le risque de non remboursement et le permet d'augmenter davantage l'encadrement de la catégorie la plus nécessiteuse, tel est le cas des femmes vivant seules. Elle permet aussi d'adopter, revoir et appliquer des politiques d'appui financier et des stratégies de développement des activités génératrices de revenus répondant aux besoins et aux efforts des femmes suivant leur catégorie.

Tableau 8 : Répartition des échantillons selon les secteurs d'activité18(*)

secteur

Commerce

Autres secteurs

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

Nombre de crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

crédit sain

28

25

30,86

3

3,70

6

2

9,09

4

18,18

crédit risque

53

41

50,62

12

14,82

16

7

31,82

9

40,91

Total

81

66

81,48

15

18,52

22

9

40,91

13

59,09

Nos investigations indiquent que sur 103 crédits octroyés respectivement dans le secteur de commerce et autres secteurs 81,48% et 40,91% sont remboursés tandis que 18,52% et59,09% ne sont remboursés. Nous concluons que secteur de commerce est moins risque par rapport à Autres secteurs. Le secteur d'activité influence le remboursement de crédit.

Tableau 9 : répartition des études en fonction de l'expérience19(*)

 

Moindre

Elevée

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

crédit sain

14

5

8,93

9

16,071

20

18

38,3

2

4,26

crédit risque

42

20

35,71

22

39,29

27

22

46,81

5

10,63

Total

56

25

44,64

31

55,36

47

40

85,11

7

14,89

Nos investigations indiquent que, sur 103 crédits octroyés respectivement pour la catégorie à moindre expérience et catégorie àexpérience élevée 44,64% et85,11% sont rembourses alors que 55,36% et 14,89% ne sont pas rembourses. Ce qui nous renvoie à dire que le crédit est plusrisqué pour la catégorie à expérience moindre. L'expérience influence le remboursement de crédit.

Tableau 10 : Répartition des études en fonction du type de relation20(*)

 

Familiale

Affaires

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

crédit sain

10

4

12,90

6

19,36

24

21

29,17

3

4,17

crédit risque

21

8

25,81

13

41,94

48

39

54,16

9

12,5

Total

31

12

38,71

19

61,3

72

60

83,33

12

16,67

Nos investigations indiquent que, sur 103 crédits octroyés respectivement à la catégorie liée par une relation familiale et celle liée par une relation d'affaire 38,71%  et 83,33% sont rembourses et 61,3%  et 16,67% ne sont remboursées. Ceci nous conduit directement à conclure que les groupes liés par une relation familiale sont plus risqués par rapport aux groupes liés par une relation d'affaire.Les relations influencent le remboursement de crédit.

Tableau 11 : Répartition des enquêtes en fonction de l'échéance du crédit21(*)

 

Inferieur a 6 mois

6 mois et plus

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

crédit sain

12

8

15,69

4

7,84

22

10

19,23

12

23,08

crédit risque

39

19

37,25

20

39,22

30

16

30,77

14

26,92

Total

51

27

52,94

24

47,06

52

26

50

26

50

Nos investigations indiquent que, sur 103 crédits octroyé à notre échantillon respectivement pour une échéance inferieure à six mois et pour une échéance de six mois etplus 52,94 % et 50 % sont rembourses alors que 47,06 % et 50 % ne sont pas rembourses. Nous concluons que l'échéance du crédit n'influence pas le remboursement.L'échéance n'influence pas le remboursement de crédit.

Tableau 12 : Répartition des échantillons en fonction du niveau du capital propre du client22(*)

 

0 - 1000$

Plus de 1000$

Nombre decrédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

Nombre de crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

crédit sain

8

2

5,55

6

16,66

26

19

28,36

7

10,44

crédit risque

28

9

25

19

52,78

41

22

32,84

19

28,36

Total

36

11

30,55

25

69,44

67

41

61,20

26

38,80

Nos investigations indiquent que, sur 103 crédits octroyé à notre échantillon respectivement, réparti entre le groupe à un capital maximum de 1000$ et le groupe à un capital de plus de 1000$, 30,55% et 61,20% sont rembourses tandis que 69,44% ; 38,80% ne sont pas rembourses.

Nous remarquons que pour, la plus part de crédits risqués sont répartis entre le groupe à capital inférieur ou égal à 1000$.Le capital propre influence le remboursement de crédit.

Tableau 13 : Répartition des enquêtés en fonction de l'ancienneté du groupe23(*)

 

0 - 5 ans

Plus de 5 ans

Nombre de crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

crédit sain

4

1

1,72

3

5,17

30

26

57,78

4

8,89

crédit risque

54

15

25,86

39

67,24

15

9

20

6

13,33

Total

58

16

27,58

42

72,41

45

35

77,78

10

22,22

Nos investigations montrent que, sur 103 crédits octroyé à notre échantillon respectivement pour une catégorie à ancienneté inférieure ou égale à 5 ans et une catégorie à ancienneté supérieure à 5 ans, 27,58% et 77,78% sont rembourses alors que 72,41% ;et 22,22% ne sont pas rembourses. Nous concluons que lorsque le groupe à moins d'expérience dans l'activité il représente plus de risque pour l'institution.L'ancienneté du groupe influence le remboursement de crédit.

Tableau 14 : Répartition des études en fonction du montant octroyé au client24(*)

 

0 - 1000$

Plus de 1000$

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

Nombre de crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

crédit sain

6

4

15,38

2

7,69

29

22

28,21

7

8,97

crédit risque

20

15

57,69

5

19,23

49

19

24,36

30

38,46

Total

26

19

73,07

7

26,92

78

41

52,57

37

47,43

Nos investigations indiquent que, sur 103 crédits octroyé à notre échantillon respectivement réparti entre ceux qui ont reçu moins de 1000$ et ceux qui ont reçu plus de 1000$, 91,84% ; 63,16% sont risqués et 8,16% ; 36,84% sont sains. Nous concluons que moins le montant octroyé est grand, plus le crédit est risqué

Tableau 15:Répartition des études en fonction de l'étude du dossier client25(*)

 

0 - 10 jours

Plus de 10 jours

Nombre de

crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

Nombre de crédit octroyé

rembourse

%

non rembourse

%

crédit sain

9

3

9,37

6

18,75

25

21

29,58

4

5,63

crédit risque

23

10

31,25

13

40,62

46

31

43,66

15

21,13

Total

32

13

40,62

19

59,37

71

52

73,24

19

26,76

Nos investigations indiques que, sur 103 crédits octroyé à notre échantillon respectivement catégorisé entre le dossier ayant moins de 10 jours d'étude et plus de 10 jours d'étude, 40,62% et 73,24% sont rembourses tandis que 59,37% et 26,76% ne sont pas rembourses.

CONCLUSION PARTIELLE

Les résultats de notre étude nous ont permis de comparer l'utilisation des créditset son affectation par les différentes catégories. Nous avons constaté que lacatégorie crédible est composée essentiellement des femmes mariées suivi desveuves et les célibataires qui constituent la catégorie la moins crédible engestion de microcrédits.

Nous avons également observé que la participation et l'implication de l'hommesur les activités socio-économiques de la femme reste capitale.Les microcrédits sont une arme efficace pour lutter contre la pauvreté car, ilscontribuent réellement au développement socio-économique des familles en essayant de résoudre tant soit peu, les épineux problèmes del'alimentation, habitat et autres effets qui jadis, étaient l'apanage de l'hommedans le foyer.

A cet effet, l'homme ne croise pas le bras, mais plutôt il participe, il encourage lafemme dans sa lutte. Cette gestion collégiale semble souder le foyer autour d'unintérêt commun.

Dans cette partie, nous avons vérifié le pouvoir explicatif des certains facteurs des clients qui contribuent au risque de crédit au sein de l'IMF TUJENGE.

Le secteur d'activité influence le risque de crédit.  Les résultats nous confirment que l'activité exercée par l'emprunteur a un impact sur le remboursement de crédit et pour notre cas le secteur commerce présente moins de risque que d'autres secteurs.

L'expérience du client avec l'IMF influence négativement le risque de crédit pour dire que plus le client à de l'expérience avec l'IMF moins il est risqué pour cette institution.

Les relations qui unissent les membres dans le groupe influencent positivement le risque de crédit. Nos résultats confirment que les relations familiales augmentent le risque de non remboursement au sein de l'IMF TUJENGE alors que ceux liés par une relation d'affaire présentent moins de risque de crédit au sein du groupe concerné.

L'ancienneté du client influence négativement le risque de crédit. Nos résultats montrent que le client qui a une grande expérience dans son activité présente moins de risque pour l'institution.

Le capital propre est un facteur qui influe négativement le risque de non remboursement par l'emprunteur. Nos résultats montrent que le niveau du capital influe sur l'activité de l'emprunteur et peut déterminer aussi le niveau de son rendement; donc plus il est élevé, plus la probabilité de remboursement est élevé.

 

CONCLUSION GENERALE

Ce travail s'était proposé de faire une analyse de risques de crédit au sien de TUJENGE. L'objet de notre étude était d'identifier la catégorie de femmes crédible, décliner leurs caractéristiques et ressortir les variables qui différencient ceux qui ont remboursé et ceux qui n'ont pas remboursé mais, aussi évaluer les contributions du microcrédit dans la vie de bénéficiaires.

Pour mener à bien cette étude, nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle la catégorie de femmes crédibles est celle constituée de femmes mariées. Les variables qui sont susceptibles d'influencer sont : Capital propre, l'activité du client, l'expérience du client avec l'institution,l'inefficacité des agents chargés de crédit, les relations des membres au sein du groupe et l'irresponsabilité du client à faire face à ses engagements vis-à-vis de l'institution.

Le premier chapitre est consacré aux théories explicatives, Le deuxième chapitre est consacré au cadre théorique explicatif de la micro finance et nous a permis de donner quelques notions de crédit, mais aussi de définir des concepts du risque de crédit et d'autres éléments fondamentaux alors que le troisième chapitre s'insiste sur la méthodologie, le quatrième chapitre porte sur l'analyse de la situation des femmes bénéficiaires de crédit de TUJENGE.

Après analyse de dossiers de femmes bénéficiaires, les résultats de notre étude nous ont permis de comparer l'utilisation des crédits et son affectation par les différentes catégories. Nous avons constaté que lacatégorie crédible est composée essentiellement des femmes mariées suivi desveuves et les célibataires qui constituent la catégorie la moins crédible en gestion de microcrédits.

Nous avons également observé que la participation et l'implication de l'homme sur les activités socio-économiques de la femme reste capitale. Les microcrédits sont une arme efficace pour lutter contre la pauvreté car, ils contribuent réellement au développement socio-économique des familles démunies en essayant de résoudre tant soit peu, les épineux problèmes de l'alimentation, habitat et autres effets qui jadis, étaient l'apanage de l'homme dans le foyer.

A cet effet, l'homme ne croise pas le bras, mais plutôt il participe, il encourage la femme dans sa lutte. Cette gestion collégiale semble souder le foyer autour d'un intérêt commun. Il s'ensuit que le secteur commerce est moins risqué que les autres secteurs d'activités. Cependant, les relations familiales présentent plus de risque de remboursement que les relations d'affaire en présente moins ; l'ancienneté et l'expérience de l'emprunteur ont une influence sur le remboursement de crédit. Ainsi, en grande partie, le capital propre, les relations entre les membres,l'ancienneté de l'emprunteur, l'expériencedu client avec l'institution et le secteur d'activité sont là les éléments qui différencient le niveau de remboursement des clients.

Notre modèle se traduit selon l'hypothèse stipulant qu'il existe une relation de causalité entre le remboursement de crédits et un certain nombre des facteurs comme les relations entre les membres d'un même groupe, l'expérience du client avec l'institution, l'ancienneté de l'emprunteur, le capital propre du client, le montage du dossier, le suivi de proximité et l'impact de l'environnement et certains éléments de la conjoncture. Les résultats obtenus confirment l'hypothèse de notre modèle.

Les relations entre les membres et le secteur d'activités, influencent positivement le risque de crédit ; l'Ancienneté du client dans l'activité, l'Expérience du client avec l'institution et le Capital propre du client influencent négativement le risque de crédit selon notre modèle de régression.

Néanmoins, notre travail ne peut pas prétendre épuiser le débat sur la catégorie de femmes crédible au sien de l'IMF TUJENGE; certes notre analyse comme tout oeuvre humaine présente quelques limites pouvant faire l'objet des recherches ultérieures. En effet, si nous avons relevé l'apport des certains facteurs, nous n'avons pas pris en considérations l'effet que pourrait entraîner d'autres facteurs, notamment l'Age de l'emprunteur, la taille du ménage, taux d'intérêt, l'épargne du client, niveau d'étude de l'emprunteur, etc. qui peuvent aussi influencer le risque de crédits, mais aussi d'autres institutions financières présentent d'autres réalités pouvant faire l'objet de recherche.

Ceci nous pousse à formuler les recommandations suivantes :

Que TUJENGE recrute des agents de recouvrement pour appuyer les chargés de prêts sur le terrain serait un atout majeur. Ensuite, il faudrait voir avec les clients qui ont eu des problèmes (connus des Chargés de prêts ou des dirigeants de l'institution) la manière la plus souple pouvant leur permettre de rembourser petit à petit leur crédit et si possible les encadrer et les encourager.

Que TUJENGE détecte les impayés liés à une mauvaise foi afin de saisir les autorités législatives (le Tribunal de Première Instance compétent en la matière) pour l'ouverture d'une procédure réglementaire à leur encontre. Donc le service juridique de TUJENGE devra s'atteler à la mise en place de la procédure pouvant permettre la réalisation des garanties des débiteurs insolvables

Que TUJENGE intensifie des suivis auprès des clients expérimentés afin d'éviter des influences entre les clients et les chargés des prêts.

Que TUJENGE encourage la garantie, caution solidaire qui facilite bien le remboursement des crédits mais aussi il permet à chaque membre du groupe de se porter garant pour les autres membres.

Que TUJENGE regroupe des prêts familiaux en des groupes de trois ou quatre familles pour ainsi constituer un seul groupe ; cela permettrait le remboursement aisé étant donné que les relations familiales créent une sorte de négligence entre les membres familiaux. Un suivi intensif auprès de ces derniers serait l'une des solutions.

BIBLIOGRAPHIE

1) OUVRAGE

1. Mariama ASHCROFF, micro finance au Burundi, diagnostic et recommandation stratégique, 2007

2. BELLONCLE Guy ; femme et développement en Afrique sahélienne, l'expérience Nigérienne d'animation féminine, Paris, édition ouvrière, 1980

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4. BOSERUP Esther ; La femme face au développement, paris, PUF

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9. Philippe KNEIPE, Gestion de la trésorerie de l'entreprise, éditionDe Boeck, Paris ,1991.

10. Véronique ROUGES, Gestion bancaire du risque de non remboursement des crédits aux entreprises : une revue de la littérature, centre de Recherche Européen en finance et gestion, 2006.

11. Muhammad YUNUS, vers un monde sans pauvreté, JC Lattes 1997,

2) JOURNAL ET ARTICLE

1. HONLONKO, A ET AL, Problématique de remboursement des crédits dans les systèmes financier décentralisés et garantie de prêt aux opérateurs économique au Bénin, ISSN, 2001

2. Le microcrédit : le capital du développement, produit par SEL (service d'entraide et liaison)

3) THESES, MEMOIRES ET TFC

1. Rachel BINTI MAROBE, Impact socio-économiques des crédits rotatifs filet maillant octroyés aux pêcheurs par APED asbl, cas de Katana/Kaliba, 2004

2. ILHEM ZORGUI, Le risque de crédit: évaluation à partir des engagements des banques auprès des grands groupes tunisiens, Mastère, 2006

3. KALALA THIMPAKA, la restructuration de l'espace micro finance du Kivu Est RD. Congo piste d'une intermédiaire efficace, 2006.

4. KASONGO KAMWANYA Laure, La micro finance et la problématique de remboursement des crédits, cas de la TMB, TFC, 2010

5. MITIMA MURULA, Evaluation et gestion du risque de crédit dans les IMF de Bukavu cas du PAIDEK, TFC, 2007

6. MITIMA NZIGIRE, risque de crédit et sa rentabilité dans les IMF cas du PAIDEK, TFC, UCB, 2008.

4) COURS

1. Didier KILONDO NGUYA, Méthode de recherche en sciences sociales, cours inédit, G2 Eco. UNILU 2008-2009

5) WEBOGRAPHIE

1. http//:www.Mémoire-online.org

2. http// : www.planetfinance.org

3. http// :WWW. Selfrance.org

TABLE DES MATIERES

II. DEDICACE I

III. AVANT PROPOS II

IV. AVERTISSEMENT IV

TABLE DES ILLUSTRATIONS V

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : LES THEORIES EXPLICATIVES 5

I.1. INTRODUCTION 5

I.2. REVUE DE LITTERATURE 6

I.3. ETAT DE LA QUESTION 8

I.4. PROBLEMATIQUE 10

I.5. HYPOTHESES 12

CHAPITRE II: CADRE THEORIQUE EXPLICATIF DE LA MICRO-FINANCE 13

II.1. REVUE THEORIQUE 13

II.1.1. Définition de micro-crédit 13

II.1.2. Notion du risqué et le risque de crédit 14

II.1.2.1. Notion du risque 14

II.1.2.2. Historique du risque de crédit (Crouhy ,2000) 15

II.1.2.3. Le Risque de crédit et son ampleur dans les IMF 16

II.1.2.4. La spécificité du marché de crédit 17

II.1.3. contrôle et gestion du risque de crédit 18

II.1.3.1. contrôle du risque de crédit 18

II.1.3.2. Processus de gestion du risque de crédit 20

II.1.3.3.La gestion des risques dans les IMF 23

II.2. APPROCHE EMPIRIQUE 31

CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIE 34

III.1. TECHNIQUE DE COLLECTE DE DONNEES 34

III.2. TECHNIQUE DE TRAITEMENT DE DONNEES 36

III.2.1. La variable dépendante 36

III.2.2. Les variables indépendantes 36

CHAPITRE IV : ANALYSE DE LA SITUATION DES FEMMES BENEFICIAIRES DE CREDIT DE TUJENGE 41

IV.1. CONDITION EXIGEE POUR BENEFICIER DU CREDIT 41

IV.2. OBJECTIF DE L'ENQUETE SUR LES MICRO-CREDITS 41

IV.3. MATERIELS ET METHODES 42

IV.4. RESULTATS 42

IV.4.1. Suivi crédit 42

IV.5. ENQUETES AUPRES DES BENEFICIAIRES DES CREDITS 44

IV.5.1. Présentation des enquêtes 44

IV.5.2. DEROULEMENT DES ENQUETES 45

CONCLUSION PARTIELLE 58

CONCLUSION GENERALE 60

BIBLIOGRAPHIE 63

TABLE DES MATIERES 65

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT D'ECONOMIE GENERALE

BP : 1825

LUBUMBASHI

MICROCREDIT, CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET CREDIBILITE DES FEMMES BENEFICIAIRES CHEZ L'IMF TUJENGE DE LUBUMBASHI

Par KANDAL CHRISTIAN Christian

Travail présenté en vue de l'obtention du grade de graduat en sciences économiques et de gestions

Directeur Prof. Didier KILONDO NGUYA

Septembre 2014

KANDAL CHISTIAN Christian

UNIVERSITE DU LUBUMBASHI

Economie générale

Année académique 2013-2014

* 1BOSERUP Esther : La femme face au développement, Paris, PUF, 1970

* 2BELLONCLE Guy: Femme et développement en Afrique sahélienne, l'expérience Nigérienne d'animation

féminine, Paris, édition ouvrière, 1980 p 212

* 3Muhammad YUNUS: Vers un monde sans pauvreté, JC Lattes 1997, p 115-116

* 4KALALA THIMPAKA: La restructuration de l'espace micro finance du Kivu Est RD. Congo piste d'une

Intermédiaire efficace, 2006

* 5CRAIG CHURCHILL ET DAN COSTER, manuel de gestion de risques en micro finance 2001, disponible sur

http:/www. Calmedow.com

* 6KASONGO KAMWANYA laure : la micro finance et la problématique de remboursement des crédits, cas de la TMB

* 7Rachel BIMTI MAROBE:impact socio-économiques des crédits rotatifs filet maillant octroyés aux pécheurs par

APED asbl, cas de Katana/kaliba

* 8MARIAMA ASHCROFF: micro finance au Burundi, diagnostic et recommandation stratégique, juin 2007

* 9DESERVINGNY et AL. (2006) le risqué de crédit, 3emedition, Dunod

* 10 Muhammad YUNUS : vers un monde sans pauvreté, JC Lattes 1997

* 11Philippe KNEIPE, Gestion de la trésorerie de l'entreprise, édition De Boeck, Paris ,1991

* 12KILONDO NGUYA, Méthode de recherche en sciences sociales, cours inédit, G2 Eco. UNILU 2008-2009

* 13 Nos investigations

* 14 Nos investigations

* 15 Nos investigations

* 16 Nos investigations

* 17 Nos investigations

* 18 Nos investigations

* 19 Nos investigations

* 20 Nos investigations

* 21 Nos investigations

* 22 Nos investigations

* 23 Nos investigations

* 24 Nos investigations

* 25 Nos investigations






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