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Média, support, temporalité : le cas des pure-players de presse.

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par Colin FAY
Université Rennes 2 - Master Information et Communication 2014
  

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Conclusion

Ainsi, nous avons vu tout au long de ce travail l'impact de la disparition du support dans le modèle médiatique des pure-players ; une disparition qui est la caractéristique même de la définition de ce modèle Ñ pour rappel, le pure-player vient de l'anglais « pure » et « play », signifiant que son activité (« play ») est homogène (« pure »). En d'autres termes, dans le cas qui nous intéresse présentement, le pure-player est une organisation médiatique occupée dans l'unique création de contenus écrit (au sens large de l'acceptation écrit, comme nous l'avons déjà défini en début de ce travail). De ce fait, ces pure-players sont exempts de la production du support de lecture de leur contenu, i.e. de publication matérielle. Le coeur de leur activité est l'écriture, qui est ensuite virtualisée afin d'être actualisé par les lecteurs sur leurs propres supports Ñ des supports qui peuvent également actualiser d'autres médias. Cette disparition du support, en tant que fruit de l'organisation médiatique par l'omniprésence de la virtualisation, bouleverse les codes et normes des médias traditionnels.

L'angle pris par ce travail a été l'analyse de l'impact de la virtualisation des pure-players sur la temporalité, une question stratégique majeure.

Nous nous sommes dans un premier temps intéressé à l'économie générale de la virtualisation et du numérique, en développant l'importance qu'a prise aujourd'hui l'économie de l'attention. Dans un monde numérique de virtualisation où les contraintes du support disparaissent, les coûts de production de l'information et du contenu prennent une courbe qui tend vers le nul ; et les coûts d'accès tendent à emprunter le même chemin : sur un seul support, un nombre quasi-illimité de contenu peut être actualisé, et le rapport entre le coût du support et le coût de l'information, au travers le temps, suit une courbe qui pointe vers le nul. Le lecteur (au sens large, c'est-à-dire englobant également le journaliste en position de veille) se trouve ainsi dans une situation d'information overload, dans laquelle le temps qu'il peut allouer à la lecture médiatique est immensément moins important que le temps qu'il lui faudrait pour lire l'ensemble de ce qui est à sa disposition : l'information, le contenu est abondant là où le temps pour y accéder devient la ressource rare. L'attention devient un enjeu central des pure-players, puisque, guidés soit par la publicité soit par la recherche de présence symbolique, ils doivent maximiser le nombre de lectures et d'interactions, relativement à leur taille et leur ligne éditoriale Ñ une tendance gonflée par la place massive qu'ont pris les RSN dans le cycle de vie des pure-players, système hautement interactionnels.

Nous avons également développé comme la virtualisation inhérente à cette forme médiatique était créatrice d'une temporalité non plus basée sur une périodicité mais sur une temporalité en flux-sédimentation : le contenu n'est plus lié à une publication suivant une régularité basée sur les contraintes de production du support, mais au contraire existe dans un flux, se chassant continuellement, en même temps qu'il en vient à se stocker sur le réseau, dans un potentiel infini d'autant plus éternel que la virtualisation annihile les barrières temporelles entre les contenus, généralisant le statut de trace de l'écriture numérique.

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Enfin, nous avons analysé l'effet longue traine, et son caractère synchronique Ñ sur le flux Ñ et diachronique Ñ sur la sédimentation Ñ : d'un point de vue synchronique, c'est-à-dire si l'on prend le contenu global produit par un média à un moment donnée, on constate que les articles populaires se placent sur un stock de lectures moins important que les articles moins populaires (notre corpus a révélé que 50 % des lectures étaient faites sur plus de 85 % du contenu, et donc que les 15 % les plus populaires n'étaient pas ceux qui engrangeaient le plus fort stock de lectures, malgré des différences de nombre de lecture par article immense Ñ là où les 10 articles les moins lus le sont entre 200 et 300 fois, les 10 les plus le sont entre 40.000 et 80.000 fois) ; d'un point de vue diachronique, nous pouvons constater que les articles continuent d'augmenter leur nombre de lectures au delà de leur pic de lecture Ñ alors qu'un pic de lecture est impulsé par le moment de publication sur les RSN, un article continue à accumuler des lectures au delà de ce pic où le nombre de lectures / heure est à son plus haut, ainsi continuant d'engranger un stock attentionnel bien au delà de son moment d'écriture. Une diachronie d'autant plus renforcée par le nouveau pic de lecture que peut connaître un article lorsqu'un signe passeur renvoie vers lui.

Aussi, nous nous sommes penchés sur l'impact du côté du narrateur. Nous avons analysé le bouleversement des récits, dont la contextualisation et la définition des bornes spatio-temporelles sont devenues complexes car floues, de par l'effondrement de ces bornes dû à la virtualisation.

Nous avons aussi analysé la dissolution de la figure écrivante par les différentes identités narratives numériques adoptées par les pure-players, ainsi que leur impact sur la légitimité des scripteurs comme des organisations de manière globale. Une dissolution d'autant plus accélérée par l'importance prise par les RSN et leur injonction à l'interaction Ñ c'est l'identité de l'organisation qui est devenue centrale sur les RSN, au détriment de celle du narrateur.

Nous avons ensuite analysé l'importance massive prise par l'injonction à la vitesse, créatrice d'un certain nombre de pratiques et de tensions au sein de l'organisation. D'abord, nous avons vu comme cette injonction à la vitesse était créatrice d'une illusoire pratique de l'immédiateté, d'autant plus renforcée par l'usage de RSN comme Twitter ou Instagram. Une pratique de l'immédiateté qui provoque des tensions quant aux temporalités de travail : un immédiat ne peut se combiner avec la périodicité du travail traditionnel Ñ les temps entrecoupés travail / non-travail ne s'accordent pas sur le modèle de l'immédiat. Un peu plus loin, la couverture événementielle « directe », en « live », contredit elle aussi cette périodicité traditionnelle du travail.

Nous avons ensuite abordé la délégation à la technique de cette injonction à la vitesse, combinée à un usage important de l'image, signe plus immédiat que l'écrit. La question du rapport à l'information a enfin été traitée, autour du rapport du narrateur à ses sources et de la tentation de ces scripteurs à avoir recours au copier-coller. Tous ces points sous-tendent une place forte prise par les processus de synchronisation au sein de l'organisation.

Du côté du lecteur, nous avons vu comme la virtualisation autorise l'accès, dans des temporalités et sur des supports semblables, à des écrits spatialement ou

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temporellement déconnectés : les frontières traditionnellement dressées par le temps et l'espace s'effondrent au profit d'une uniformisation du temps d'accès, quels que soient les lieux ou les moments d'écriture et de lecture. La contextualisation ainsi que la légitimité devient diffuse, difficilement définissable et bornable. En même temps, ils deviennent acteurs de la lecture, ce sont eux qui ont entre leurs mains le processus d'actualisation.

La lecture est devenue action, et action d'écriture, de par la traçabilité du mouvement au sein du numérique, traçabilité Ñ visible et invisible Ñ faite sur les RSN. Ces RSN, de par leur injonction à l'interaction (sous-tendues par des algorithmes pour certains, rendant au passage caduque le hasard et la sérendipité), entrainent le lecteur à devenir de plus en plus acteurs, c'est-à-dire performateur au delà du simple fait de lecture : écritures, réactions, échanges, partages sont devenus des pratiques courantes sur le réseau face à une lecture, dépossédant le narrateur un peu plus de son texte, d'autant plus si le lecteur relève une erreur ou se révèle expert sur un sujet (peut-être plus que le journaliste), rendant une sensibilité forte du média au relèvement de points faibles ou d'erreur.

Nous avons également vu comme l'injonction à la vitesse laissait de moins en moins de place à la fois à la vérification comme à la lecture complète : une faible proportion des articles sont lus, et une proportion est même partagée sans être lu.

Du côté écriture, nous avons vu l'importance prise par une nouvelle forme de signes : les signes passeurs, permettant de structurer les récits en même temps qu'annihilant les distances temporelles. Ce sont des signes qui, dans le milieu qu'est Internet, sont des noeuds de passages, des points névralgiques de parcours indispensable dans l'économie de l'attention. En même temps, ce sont des signes qui font disparaitre l'uniformité d'une logique de parcours, permettant différents points d'entrée au sein d'un récit, points d'entrée apparaissant parfois de manière diachronique, bien après l'événement premier d'écriture d'un article. Ce sont des signes qui demandent une connaissance approfondie du territoire, une pratique régulière de ce dernier, pouvant être relayé à un acteur qui écrit sur l'article sans pour autant le signer.

Aussi, comme nous l'avons déjà abordé plus haut, l'injonction à la vitesse fait que l'écriture se relaye en partie à la technique, à l'automatisme, en même temps qu'elle devient peuplée d'images, de vidéos et de sons, une forme d'écriture plus immédiate que le texte, mais à l'impact différent.

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Limites

Comme toute étude, notre angle d'analyse présente un certain nombre de limites.

D'abord, nous avons souhaité nous concentrer majoritairement sur le support Ñ ou plutôt, ici, sur l'absence de ce support Ñ, en laissant de côté le contenu. Cette concentration est faite par choix, car se concentrer sur le support permet une plus grande théorisation des pratiques. D'autant que la trame commune des pure-players reste cette absence de support, bien plus qu'une unité de contenu. La faiblesse présentée par ce choix reste que le contenu a lui aussi un pouvoir d'influence sur les dynamiques de travail, notamment lorsque nous nous interrogeons sur la temporalité Ñ d'autant plus que dans notre corpus, le rapport à la temporalité reste relatif, il n'y a pas, pour un contenu culturel, de véritable rapport à l'urgence, ce qui permet un recul plus important dans l'écriture, en même temps qu'il y a très peu de sujets « sensibles » pouvant créer la polémique : les points de faiblesse possiblement pointés par les lecteurs (et donc référant au contenu), restent à impact faible.

Cette étude s'est également centrée sur un média uniquement numérique, et la dialectique print/web n'est donc pas prise en compte dans les tensions professionnels. Cependant, ce nouveau paradigme est central, non pas aux nouveaux médias naissant sur le web, mais aux anciens voulant survivre à cette transition.

Le corpus que nous avons choisi est également créateur d'un certain nombre de limites : en tant que support marketing appartenant à une seule marque, le droit de regard de la marque est omniprésent, plus que sur un support médiatique autre qui, bien que fonctionnant sur un modèle publicitaire, dépend moins d'une marque unique. Également, ce support est de naissance récente, et ne relève pas d'une transition entre le physique et le web : les tensions temporelles et organisationnelle entre print et web ne se manifestent pas. D'autant plus que l'équipe rédactionnelle du corpus envisagé est une petite équipe, composé majoritairement de « natifs numériques », possédant une aisance avec le numérique : les tensions organisationnelles créées par la transition vers web dans les rédactions ne se ressentent pas sur notre corpus Ñ ce ne sont pas d'ancien journalistes du print tournés vers le numérique. De plus, la création de ce média reste récente, l'histoire de l'entreprise pèse un poids très faible, presque peu existante. Il y a peu de mémoire collective de ce média, d'autant plus aux vues de enchevêtrement de l'équipe de ce média avec d'autres organisation : d'une part l'équipe rédactionnelle partageant les lieux et les territoires d'écriture, en même temps que d'autre part le regard donnée à la marque et son histoire99.

99 La pertinence du choix de ce corpus est développée dans la première partie de l'Introduction.

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Quelle valeur ajoutée ?

La question de la valeur ajoutée est devenue inévitable au sein de l'économie de l'attention. En effet, « il est difficile de capter de l'attention nouvelle en répétant exactement ce que vous ou quelqu'un d'autre a déjà fait auparavant, cette nouvelle économie est basée sur une originalité sans fin, ou tout du moins la tentative de cette originalité. » (Goldhaber,1997, notre traduction, nous soulignons100) En effet, comme nous l'avons déjà amplement développé, les lecteurs, vivant l'information overload ainsi qu'une forme de pénurie temporelle, recherchent une information nouvelle, non-redondante, afin de ne pas « gaspiller » leur temps. Le média doit trouver cette « originalité », au sens d'unique, de singulier, qui attire l'oeil du lecteur et va le rendre enclin à cliquer. Cette originalité n'est pas pertinente uniquement de manière ponctuelle, mais bel et bien également sur le long terme : nous avons amplement développé l'effet longue traine, révélant que le stock attentionnel ne se place pas uniquement dans la rapidité, mais bien dans la durée Ñ i.e. dans la sédimentation, notamment grâce à l'existence des signes passeurs.

C'est pourquoi les médias doivent jouer la carte de la double temporalité : l'écriture doit produire du contenu synchronique et diachronique. Synchronique, c'est-à-dire de l'écriture qui apparait comme proche du moment de l'événement, et diachronique, i.e. dont la distance temporelle entre la lecture et l'écriture n'est pas l'angle central pris par l'article, c'est au contraire la question thématique qui vient prendre ensemble l'hétérogène des actions. Sur le corpus que nous avons analysé, le synchronique s'applique massivement à des formats courts (plus ou moins 300 mots), là où le diachronique prend en règle général des formes longues (800 mots et plus) de par sa tournure thématique demandant de recouper divers événements au sein d'un même article. Sur notre corpus, les rôles restent définis sur ces contenus, puisque les pigistes travaillent uniquement sur des formats longs, là où les rédacteurs fixes prennent place au sein des deux formes. En même temps, l'on constate que les écrits longs des pigistes récoltent deux fois plus de lectures que la moyenne du corpus. Si nous prenons les cent articles les plus lus de notre corpus, 42 sont au format court, 58 au format long, là où 54 sont synchroniques et 46 diachroniques. Si l'on se concentre sur les 10 premiers, 3 sont courts, 7 sont longs. 5 sont synchroniques, 5 diachroniques. Sur la tranche de cent, 7 articles ont été écrits par des pigistes. Sur les cinquante les plus lus, 4 l'ont été par un pigiste. Sur la tranche des dix plus lus, un a été écrit par un pigiste.

Ainsi, nous constatons que plus nous avançons dans le classement du plus lu au moins lu, moins les pigistes (employés pour du format long) sont présents : ils représentent 10 % des dix plus lus, 8 % des cinquante les plus lus, et 7 % des cent les plus lus. Nous voyons donc que l'écriture par les pigistes reste liée à un fort taux de lectures Ñ leur identité narrative présentant un poids concurrentiel dans le taux de lectures. En même temps, il ne semble pas se dégager de tendance face au caractère court/long ou synchronique/diachronique de l'article : la

100 « it is hard to get new attention by repeating exactly what you or someone else has done before, this new economy is based on endless originality, or at least attempts at originality. » Comme le souligne le Oxford Advanced Learner's Dictionnary, originality renvoie à « the quality of being new and interesting in a way that is different from anything that has existed before. » (nous soulignons)

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répartition de ces caractéristiques sur les articles les plus lus semble se faire pour moitié dans chaque plan.

Nous pouvons donc constater qu'il devient difficile de définir la valeur à apporter à l'écriture : là où les coûts de production Ñ physiques Ñ semblent tendre vers zéro, il devient complexe de définir là où se place la valeur de l'écriture. En même temps qu'elle peut se définir par le temps passé à sa création, ce temps d'écriture n'est pas corrélatif du nombre de lectures qu'il va engendrer. Juger la valeur d'une écriture sur la fraicheur de son actualité Ñ sa synchronie Ñ ne semble pas pouvoir garantir non plus un haut taux de lecture, tout comme la valeur d'un groupement thématique, long, « de fond » Ñ et donc diachronique Ñ ne garantie pas lui non plus un nombre conséquent de lectures. Privilégier l'une ou l'autre de ces valeurs ne permet pas de garantir un fort stock attentionnel, là où 1 article à 10 000 lectures permet un stock plus faible que 100 articles à 201 lectures.

Nous pouvons donc en conclure que la valeur ajoutée est devenue diffuse, et que la stratégie d'écriture se doit d'être mixte : à la fois du contenu court ou long, axé sur une temporalité synchronique ou diachronique. Une stratégie qui demande une équipe aux caractères multiples Ñ un contenu court et synchronique nécessite de la rapidité ainsi qu'une forte compétence de veille, de synthèse et de connaissance du territoire afin de pouvoir juger de la pertinence ; un contenu court diachronique (restant une pratique minoritaire) conjugue un besoin de créativité thématique, de connaissance précises sur le point traité, ainsi qu'un besoin de synthèse ; un contenu long synchronique existe à condition de veille efficace, de réactivité, de rapidité de lecture et d'écriture, de fortes compétences rédactionnelles, mais aussi de connaissance sur le sujet traité ; enfin, le contenu long à tendance diachronique sous-tend une créativité pour déceler une thématique, un temps disponible pour la recherche sur la question et/ou une haute connaissance du thème traité, ainsi que de bonnes compétences rédactionnelles.

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Ouverture

Nous avons montré que l'économie de l'attention était en adéquation avec le modèle économique publicitaire actuel, d'autant plus important que tout comme le contenu, sur un pure-player la publicité n'est plus limitée par les bornes du support. Dans la prolongation du paradigme traditionnel, les médias numériques actuels continuent de se construire selon les catégories usuelles utilisées par la presse : notre corpus en est l'exemple parfait, où la rédaction reste à fonctionner sur une temporalité traditionnelle de travail. Ce sont des organisations qui fonctionnent sur un modèle économique de rétribution de production de contenu : les organisations emploient des producteurs de contenu (les narrateurs, comme nous les avons appelés). Cependant, dans ces paradigmes où le support ne limite plus ni le temps ni l'espace Ñ un acteur peut produire un ou mille mots dans la même journée de travail, sans surplus économique de production matérielle Ñ comment évaluer la valeur de ce travail ? Là où, dans un média traditionnel, il était encore simple de quantifier une valeur au nombre de mots produits (dans un média traditionnel, l'équipe d'un journal doit produire tant de pages, une émission doit durer tant de minutes, etc.), cette absence de contraintes du support laisse en suspens la question de la valeur du travail : schématiquement, comment juger qu'une seule production médiatique dans une journée a plus de valeur que dix productions ?

D'autant plus dans des rédactions qui combinent les deux formes de publications (print et web), comment faire vivre ensemble ces deux types d'écriture et leur donner une valeur ? Ces médias doubles n'ont pas été étudié dans ce travail, mais cette double existence de l'écrit est pourtant au centre des questionnements actuels d'un grand nombre de médias « anciens » qui souhaitent survivre à la transition du web.

L'économie de l'attention semble être une première réponse, situant la haute valeur d'un contenu à la haute attention que les lecteurs lui porte : haut nombre de lectures et d'interactions, en d'autres termes, c'est le temps passé par le lecteur sur un contenu qui apporterait la haute valeur d'une production Ñ non plus le temps de travail passé sur la production, comme l'avançaient les théories traditionnelles de la valeur (notamment développées par Ricardo puis Marx). La complexité de cette modélisation restant l'imprédictibilité du nombre de lecture en amont de la publication.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore