WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'analyse des forces et faiblesse de la RDC dans le systeme géopolitique africain

( Télécharger le fichier original )
par Senick EKWE
Université de Kinshasa - Graduat 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

§2. Le Système Géopolitique

Dans la notion des relations internationales un système est perçu comme un ensemble des éléments en interaction, formant une totalité et manifestant une certaine organisation20(*)

La naissance de la géopolitique fut concomitante de la compétition farouche des grandes puissances européennes à la fin du XIXe siècle. Cela incita nombre de géographes et de militaires à vouloir éclairer leurs dirigeants en ce qui concernait la place et les contraintes de leurs patries respectives sur l'échiquier international. Tous conclurent de façon nationaliste à la nécessité d'acquérir ou de contrôler des positions voire des territoires considérés comme des clefs stratégiques. Comme le montre Barry BUZAN, le problème de la sécurité nationale était et reste au coeur d'un système de relations internationales de type anarchique.21(*)

La présence d'un stress environnemental ou d'une menace extérieure détermine la vision des quatre premiers et principaux auteurs des schémas géopolitiques et géostratégiques mondiaux de l'époque : Alfred MAHAN, Halford J. MACKINDER, Karl HAUSHÖFER et Nicholas SPYKMAN. Elle transparaît notamment dans toutes leurs cartes et motive leurs mises en scène. Un peu trop oublieux du rôle joué par la dissuasion dans le maintien de la paix depuis cinquante ans, certains pensent aujourd'hui que les valeurs de la modernité modifieraient jusqu'aux relations internationales elles-mêmes. L'individualisme provoquant l'atomisation des sociétés nationales, celles-ci feraient de plus en plus obstacle à la formation d'un véritable dessein étatique. Pourtant la modernité découvre aussi aujourd'hui ses propres contradictions. L'état de saturation et de prolifération dans lequel se trouverait plongée une société mondiale intégrée, et dans laquelle, pour parler comme Jean Baudrillard, l'individu et les différentes communautés seraient placés devant une responsabilité illimitée, ressemblerait étrangement à celui d'une guerre civile permanente.22(*)

Le problème de la sécurité, négligé par principe, ne surpasserait-il pas celui de la liberté ? Barry BUZAN affirme que l'interdépendance ne fait pas disparaître le problème de la sécurité nationale. Le stress qu'exerce de nos jours la mondialisation de l'économie sur les sociétés étatiques, à l'origine du succès de la notion de géo économie, le montre bien. Finalement, la notion d'interdépendance caractérise un contexte d'insécurité économique, de concurrence exacerbée, de rivalités et de tensions sociétales. Elle n'est, au fond, qu'une extrapolation de la géopolitique imposée par l'emprise contemporaine de l'économie sur le système international.

Néanmoins, à presque toujours tout ramener à une question territoriale, parce que le territoire condense ou catalyse tous les défis extérieurs, à trop privilégier les éléments physiques, les géopoliticiens ont donné l'impression de succomber au déterminisme. Le sort fait à la position géographique est typique de cette dérive.

À la décharge de MACKINDER et de ses imitateurs, les luttes pour la domination de l'Europe ont souvent avalisé le schéma dual terre-océan. Mieux, la valeur heuristique de ce modèle d'analyse s'est accrue aux yeux des géostratégies américains. Les États-Unis insulaires ne se sont-ils pas opposés à la domination de toute l'Eurasie par l'URSS, et la Grande-Bretagne n'a-t-elle pas fait échec un temps aux ambitions hégémoniques en Europe? Tout en condamnant « the Geopolitics » en tant qu'émanation pure et simple de la Geopolitik allemande, Robert Strausz-Hupé admettait que depuis leur naissance, surtout depuis 1823 et la déclaration de Monroe, la politique étrangère des États-Unis a été déterminée par des considérations géographiques.23(*)

À propos de cette systématisation, il y a donc lieu de se demander, comme le fait Rainer Sprengel au sujet de la géopolitique classique allemande 3, dans quelle mesure elle obère toute tentative sérieuse de théorisation. La question vaut pour toutes les théories de l'organisation de l'espace qui ont tendance à privilégier un point de vue disciplinaire.

À ce sujet, la relativisation en soi de l'espace est une nécessité que confirme la critique d'une autre idéalisation : celle d'un espace transnational produit par l'économie mondialisée, qui consiste à expliquer l'organisation du monde en fonction de la dynamique de l'échange entendue comme celle de tout le système international. Par le jeu de l'investissement direct et de la prolifération des firmes multinationales, l'« économie-monde » (concept systématisé par Emmanuel Wallenstein à partir

D'une intuition de Fernand Braudel 1) exerce sur les nations en voie de développement et sur tous les États de moyenne dimension une emprise de structure très forte. Le mérite de cette représentation est de rendre pertinent le monde des flux et plus lisibles les dépendances invisibles. Mais une telle prégnance révèle-t-elle pour autant l'existence d'un pouvoir économique autonome ? Permet-elle de conclure, d'une part, à l'autonomie de l'économique, d'autre part, à son hégémonie ?

Si l'espace économique se définit par une logique propre, transnationale, qui évidemment induit des forces agissant sur la configuration du système mondial à travers des réseaux qui ne sont pas à l'abri de graves déchirures, par bien des aspects, cette logique apparaît cependant perturbatrice et dangereuse pour l'équilibre mondial. Aussi la critique déjà ferme et engagée quant à la cohérence du concept d'« économie-monde » 2 et à son adéquation aux réalités de l'économie mondiale elle-même s'amplifie.24(*)

* 20 L.LASAY'ABAR, les Relations Internationales. Présentation Panoramique et Approches Théoriques, Medias Paul, Kinshasa, p. 47

* 21 B. Buzan, People, States and Fear. An Agenda for International Security Studies in the Post-Cold War Era, Colorado, Lyhne Riennez Publishers, Boulder, 2e edition, cf. l'introduction.

* 22 Jean Baudrillard, Les Stratégies fatales, Paris, Grasset, Le Livre de Poche, 1983, p. 41-50.

* 23 R. Strausz-Hupé, Geopolitics, The Struggle for Space and Power, New York, G. P. Putnam' Sons, 1942, p. 6-9.

* 24 R. Sprengel, Labyrinth der Erde. Der Raum, Das Meer und die Deutsche Geopolitik, Hanovre, thèse de doctorat en philosophie, 1993, ronéoté, p. 22 et sq.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera