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Activité antifalcémiante et screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique de BEAT-SS

( Télécharger le fichier original )
par Paul Woungly Mavian
Université de Kinshasa - Pharmacien 2012
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES

Département de Chimie médicinale et Pharmacognosie

Laboratoire de Recherche Bio-Organique

Troisième Epreuve Pharmacie

B.P. 212 KINSHASA XI

ACTIVITE ANTIFALCEMIANTE

ET SCREENING PHYTOCHIMIQUE DE LA FRACTION ETHERO-METHANOLIQUE DE BEAT-SS

Mémoire en vue de l'obtention du Diplôme de Pharmacien

Présenté par

WOUNGLY MAVIAN Paul

Promoteur : Professeur Docteur LAMI NZUNZU José

Encadreur : Chef de Travaux NSIMBA MIEZI Marie

Année académique 2012 - 2013

RESUME

Notre travail a porté sur BEAT-SS®, un médicament traditionnel breveté par le Centre de Phytothérapie Moderne NIECA, utilisé dans le traitement de la drépanocytose et préparé à partir d'écorces de tronc et de branches d'un grand arbre de la famille des Bombacacées présent dans nos forêts tropicales.

Des études récentes avaient déjà démontré que cette recette était capable de reverser la falciformation des globules rouges à une concentration optimale de 200 ìg/mL1(*). Notre contribution fut de déterminer les groupes phytochimiques présents dans la fraction éthéro-méthanolique qui a montré un certain effet antifalcémiant après un fractionnement bio-guidé.

Le fractionnement bio-guidé fut réalisé sur 25 g de poudre lyophilisée de BEAT-SS® et le résultat sur le résidu sec de la solution éthéro-méthanolique a représenté 14,16% du matériel végétal utilisé.

L'évaluation in vitro de l'activité antifalcémiante fut effectuée par le test d'Emmel sur quatre principales fractions, parmi lesquelles la fraction insoluble dans le méthanol et la fraction éthéro-méthanolique. Cette dernière a donné un taux de réhabilitation des globules rouges de 42,96% à la concentration optimale de 200 ìg/mL.

Le screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique a mis en évidence la présence de polyphénols, de coumarines, de tanins catéchiques, de stérols et triterpènes.

SUMMARY

Our work has focused on BEAT-SS®, a congolese traditional medicine patented by the Centre NIECA, used in the management of sickle cell disease and prepared from the bark of the trunk and branches of a big tree of the rainforests belonging to the family of Bombacaceae.

Previous investigations had shown that this recipe was able to reverse the sickling of red blood cells at an optimal concentration of 200 ìg/mL. Our contribution was to determine the phytochemical groups of the ether-methanolic fraction which demonstrated some antisickling effect after bio-guided fractionation.

Bio-guided fractionation was performed on 25 g of lyophilized powder of BEAT-SS® and the result on the dry residue of the ether-methanolic solution represented 14.16% of the plant material used.

The evaluation of the in vitro antisickling activity was performed by the Emmel's test on four main fractions, of which the fraction insoluble in methanol and ether-methanolic fraction. The latter gave a rate of 42.96% on rehabilitation of red cells at the optimal concentration of 200 ìg/mL1.

The phytochemical screening of the ether-methanolic fraction revealed the presence of polyphenols, coumarins, catechin tannins, sterols and triterpenes.

DEDICACES

A mes parents Rodolphe & Claire Woungly

REMERCIEMENTS

Avant de présenter le contenu de ce travail, il nous tient à coeur de témoigner notre profonde gratitude à toutes les personnes qui ont permis que nous puissions parvenir au terme de notre formation que ce soit par leurs enseignements, leur soutien ou leurs conseils :

Au Professeur Docteur José LAMI NZUNZU le promoteur de ce travail pour nous avoir accepté au sein du Laboratoire de Recherche Bio-Organique de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques de l'Université de Kinshasa et pour avoir dirigé ce travail de main de maître ;

Au Chef de travaux Marie NSIMBA MIEZI, pour la bienveillance et la disponibilité dont elle a fait preuve pour nous encadrer et partager avec nous son savoir ;

A Monsieur NYEMBWE KADIATA et son Centre de Phytothérapie Moderne NIECA, pour avoir bien voulu nous fournir le matériel végétal pour réaliser cette étude ;

Au Centre de Médecine Mixte d'Anémie SS Mabanga, pour avoir bien voulu nous fournir les échantillons de sang qui ont constitué notre matériel biologique ;

A tout le Corps Professoral de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques de l'Université de Kinshasa ainsi que tous nos Maîtres de stage, pour l'ensemble des connaissances scientifiques théoriques et pratiques reçues durant notre formation académique ;

A nos parents Rodolphe et Claire WOUNGLY, pour tous les sacrifices consentis pour notre réussite et épanouissement ; à nos soeurs et frère Christèle, Yolande et Jacques WOUNGLY ; ainsi qu'à tous nos amis et camarades.

Veuillez recevoir nos remerciements les plus sincères.

AVANT-PROPOS

La pharmacie est une science dont la place se trouve au centre d'autres disciplines telle la biologie, la botanique, la chimie et la médecine. Elle s'intéresse à la conception, le mode d'action, la préparation et la dispensation des médicaments. Le médicament quant à lui est défini comme toute substance ou composition pouvant être utilisé chez l'homme ou chez l'animal ou pouvant leur être administré, en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leur fonctions physiologiques en exerçant une activité pharmacologique, immunologique ou métabolique2(*).

Le médicament est composé de deux types de substances :

D'une part, d'une ou de plusieurs substances appelées principe(s) actif(s) en quantité donnée (dose) et ayant un effet pharmacologique démontré et un intérêt thérapeutique également démontré cliniquement. Toutefois toute substance pharmacologiquement active ne constitue pas nécessairement la base d'un médicament et encore moins d'une thérapie médicamenteuse ; D'autre part, on a les excipients, des substances auxiliaires inertes servant à la formulation de la forme galénique la mieux adaptée à la voie d'administration ou encore à la modulation de la vitesse de libération du principe actif vers l'organisme.

Les principes actifs utilisés en thérapeutique ont diverses origines. Certains proviennent de la synthèse chimique totale ou partielle ou encore du génie génétique. D'autres, puisés dans la nature, sont d'origine animale, minérale, végétale ou microbiologique, souvent après découverte empirique de leurs vertus chez l'homme ou l'animal3(*). Les plantes ont toujours été une grande source de médicaments pour l'homme depuis les temps les plus reculés et, de nos jours, c'est l'un des piliers de la médecine traditionnelle africaine, où elle est devenue quasiment incontournable avec près de 80% de la population y ayant recours pour les besoins en soins de santé primaires4(*). L'une de ses composantes majeures est la phytothérapie qui se fonde sur l'usage des extraits de plantes et des principes actifs naturels en thérapeutique et s'appuient sur des connaissances et traditions anciennes.

La tendance actuelle poursuivie par la phytothérapie est de fournir des phytomédicaments, c'est-à-dire des extraits actifs de plantes standardisés dont les protocoles de fabrication et de contrôle sont connus et conformes aux normes fixées par l'OMS et dont la circulation dans un pays requiert l'autorisation de mise sur le marché (AMM)5(*). Malheureusement, dans le contexte de la République Démocratique du Congo, ces critères ne sont pas toujours respectés et on se contente de médicaments traditionnels améliorés dont les extraits peuvent contenir d'autres substances accompagnant le principe actif ; des substances pouvant posséder des effets pharmacologiques qui dans certains cas peuvent bien potentialiser l'effet recherché mais dans d'autres peuvent considérablement le diminuer, présenter des effets indésirables gênants, ou être source de toxicité chronique en cas d'usage à long terme.

C'est pourquoi, dans le but de présenter des médicaments avec une meilleure efficacité, une meilleure sécurité et un meilleur confort pour ses consommateurs, l'effort consenti est de séparer, d'isoler, de purifier, de déterminer la structure et de quantifier l'effet biologique du ou des principes actifs responsables de l'activité pharmacologique et de l'effet thérapeutique recherché dans la plante médicinale utilisée, afin que ces composés chimiques une fois connus servent de base soit à une formulation galénique adéquate, soit à une pharmacomodulation visant à augmenter ses effets ou diminuer sa toxicité, soit de modèles pour la synthèse chimique à l'échelle industrielle.

Tel est de manière globale le cadre dans lequel s'inscrit notre travail qui n'est en fait qu'une modeste contribution, visant au final la conception et le développement de nouveaux médicaments alternatifs efficaces, issus des recherches en pharmacognosie et phytochimie, et pouvant être utilisés dans le traitement symptomatique de la drépanocytose, une maladie qui affecte des millions de personnes à travers le monde, particulièrement en Afrique où le trait drépanocytaire est de 15 à 25% et les thérapies conventionnelles assez onéreuses pour la majorité des patients6(*).

TABLE DES MATIERES

RESUME i

DEDICACES iii

REMERCIEMENTS iv

AVANT-PROPOS v

TABLE DES MATIERES viii

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS xi

LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES, SYMBOLES ET UNITES xii

INTRODUCTION 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèses 3

0.3. Objectifs 3

0.3.1. Objectif général 3

0.3.2. Objectifs spécifiques 4

0.4. Plan du travail 4

PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE 5

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA DREPANOCYTOSE 6

1.1. Définition 6

1.2. Etiologie et pathogénie 6

1.3. Symptomatologie 8

1.4. Diagnostic biologique 9

1.5. Prévention et traitement 11

1.6. Distribution géographique 14

CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT DES MEDICAMENTS A PARTIR DE PLANTES 16

2.1. Enquête ethno-pharmacologique 17

2.2. Screening biologique et analyse biologique de l'extrait brut 17

2.3. Screening phytochimique de l'extrait brut 18

2.4. Isolement et purification des composés de l'extrait actif 18

2.5. Analyse biologique et identification des composés isolés 19

2.6. Quantification et comparaison des effets biologiques à des composés de référence 19

2.7. Etudes pharmacologique et toxicologique des produits actifs 19

2.8. Développement galénique 19

2.9. Essais cliniques 20

2.10. Autorisation de mise sur le marché 21

CHAPITRE 3 : APERCU ETHNO-MEDICAL ET DONNEES ANTERIEURES SUR BEAT-SS® 22

3.1. Présentation de BEAT-SS® 22

3.2. Données phytochimiques 22

3.3. Données pharmacologiques et toxicologiques 23

PARTIE EXPERIMENTALE 25

CHAPITRE 4 : MATERIELS ET METHODES 26

4.1. Matériels 26

4.1.1. Matériel végétal 26

4.1.2. Matériel biologique 26

4.1.3. Matériel de laboratoire 27

4.2. Méthodes 29

4.2.1. Fractionnement de BEAT-SS® 29

4.2.2. Evaluation de l'activité antifalcémiante 31

a) Préparation des échantillons témoins 32

b) Préparation des solutions mères et des dilutions 32

c) Observation au microscope et comptage des globules rouges 35

4.2.3. Screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique de BEAT-SS® 37

a) Détection des alcaloïdes (Bouchardat et Dragendorff) 37

b) Détection des sucres réducteurs (Fehling) 38

c) Détection des glycosides cardiotoniques (Keller Killiani) 38

d) Détection des saponines (Test de mousse) 39

e) Détection des polyphénols (FeCl3 2%) 39

f) Détection des tanins (Bate-Smith, Stiasny et FeCl3 2%) 40

g) Détection des anthocyanes (HCl conc et NH4OH 25%) 41

h) Détection des flavonoïdes (Shinoda) 41

i) Détection des stéroïdes et triterpènes (Liebermann Burchard) 42

j) Détection des aminoacides (Test à la ninhydrine) 42

k) Détection des coumarines (Fluorescence à la lampe UV) 43

l) Détection des anthraquinones (Bornträger) 43

CHAPITRE 5 : RESULTATS ET DISCUSSION 44

5.1. Résultats 44

5.1.1. Fractionnement de BEAT-SS® 44

5.1.2. Evaluation de l'activité antifalcémiante 44

5.1.3. Screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique 49

5.2. Discussion 49

5.2.1. Fractionnement de BEAT-SS® 49

5.2.2. Evaluation de l'activité antifalcémiante 50

5.2.3. Screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique 51

CONCLUSION 52

BIBLIOGRAPHIE 54

ANNEXES 58

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS

Liste des Tableaux :

Tableau 1 : Répartition normale de l'hémoglobine chez différents types de sujet

Tableau 2 : Screening chimique des extraits bruts de BEAT-SS®

Tableau 3 : Identification des échantillons de sang pour les essais biologiques

Tableau 4 : Rendement du fractionnement de BEAT-SS®

Tableau 5 : Méthode de préparation des solutions mères

Tableau 6 : Résultats des essais biologiques pour l'échantillon de sang n°1

Tableau 7 : Résultats des essais biologiques pour l'échantillon de sang n°2

Tableau 8 : Résultats des essais biologiques pour l'échantillon de sang n°3

Tableau 9 : Résultats des essais biologiques pour les 3 échantillons

Tableau 10 : Screening chimique de la fraction éthéro-méthanolique de BEAT-SS®

Liste des figures :

Figure 1 : Transmission génétique

Figure 2 : Falciformation des GR, perte d'élasticité et occlusion des vaisseaux

Figure 3 : Schéma d'une électrophorèse sur acétate de cellulose

Figure 4 : Schéma d'une électrophorèse sur agarose

Figure 5 : Distribution géographique de l'hémoglobine S

Figure 6 : Schéma de fractionnement de BEAT-SS®

Figure 7 : Méthode d'évaluation de l'activité antifalcémiante

Liste des photos :

Photo 1 : Evaporateur rotatif Laborota 4000

Photo 2 : Agitateur magnétique avec plaque chauffante Stuart

Photo 3 : Sonicateur VWR

Photo 4 : Balance analytique électronique Kern & Sohn Gmbh ABS

Photo 5 : Etuve Memmert Electro Helios

Photo 6 : Observations au microscope de l'échantillon de sang n°1

Photo 7 : Résultats du screening phytochimique de la fraction E

Photo 8 : Résultats après filtration des réactions de Stiasny et Fehling

Photo 9 : Fluorescence des coumarines en milieu alcalin à la lampe UV

LISTE DES ABREVIATIONS, ACRONYMES, SYMBOLES ET UNITES

(E) : Fraction éthéro-méthanolique

(I) : Insoluble dans le méthanol

(L) : Lyophilisat

(S) : Saponines brutes

% : Pourcentage

° : Degré alcoolique

°C : Degré Celsius

5-HMF : 5-hydroxyméthyl-2-furfural

AMM : Autorisation de mise sur le marché

BHT : Butyl hydroxy toluène

CCM : Chromatographie sur couche mince

CH3COONa : Acétate de sodium

CHCl3 : Chloroforme

cm : Centimètre

conc : Concentré

d : Densité

EDTA : Acide éthylène diamine tétra acétique

Et2O : Ether di éthylique

EtOH : Ethanol

FeCl3 : Chlorure de fer III

g : Gramme

GLC : Chromatographie liquide en phase gazeuse

GR : Globule rouge

h : Heure

H2SO4 : Acide sulfurique

Hb : Hémoglobine

HCl : Acide chlorhydrique

HgCl2 : Chlorure de mercure II

HPLC : Chromatographie liquide haute performance

I: Iode

INRB : Institut National de Recherches Biomédicales

IR : Infrarouge

KI : Iodure de potassium

L : Litre

LCD : Ecran à cristaux liquide

MeOH : Méthanol

Mg : Magnésium

mg : Milligramme

mg/mL : Milligramme par millilitre

min : Minute

mL : Millilitre

mol/L : Mole par litre

N° : Numéro

Na2S2O5 : Métabisulfite de sodium

NaCl : Chlorure de sodium

NH4OH : Ammoniaque

O2 : Dioxygène

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

p.a. : Pour analyse

pH : Potentiel hydrogène

ppm : Partie par million

qsf : Quantité suffisante pour faire

RMN : Résonance magnétique nucléaire

s : Seconde

USD : Dollar US

UV : Ultra-violet

ìg : Microgramme

ìg/mL : Microgramme par millilitre

ìL : Microlitre

INTRODUCTION

0.1. Problématique

La drépanocytose demeure encore à l'heure actuelle l'une des maladies génétiques les plus fréquentes à travers le globe. Elle se caractérise par la présence de globules rouges (GR) contenant l'hémoglobine S (Hb S), une forme anormale de la molécule d'hémoglobine servant au transport de l'oxygène dans l'organisme des poumons vers les tissus. Les personnes qui héritent d'un gène drépanocytaire de leurs deux parents sont des «homozygotes» (dits SS) et développent la maladie, alors que celles qui n'héritent d'un tel gène que d'un seul parent sont porteuses du trait drépanocytaire (dits AS) et sont asymptomatiques, mais peuvent transmettre la maladie à leurs enfants.

On estime à 50 millions le nombre d'individus atteints de la drépanocytose7(*) et selon l'OMS, 300 000 enfants naissent dans le monde chaque année avec une anomalie majeure de l'hémoglobine dont la plus fréquente est celle de l'anémie SS.6 Le continent africain demeure la région la plus meurtrie. En effet, on y enregistre, dans 40 pays au moins, des taux de prévalence du gène de l'Hb muté entre 2 % et 30 %, expliquant le niveau élevé de la mortalité et de la morbidité dues à la drépanocytose enregistré essentiellement chez les enfants de moins de cinq ans, les adolescents et les femmes enceintes8(*). Selon les estimations, environ 50 % à 80 % des 400 000 enfants qui naissent chaque année en Afrique avec la drépanocytose meurent avant l'âge de cinq ans et ceux qui survivent présentent une atteinte des organes cibles, qui réduit considérablement leur espérance de vie8.

Ces taux élevés tiennent du fait que dans ces pays, on ne propose pratiquement pas de conseils génétiques aux futurs parents, les unions entre partenaires porteurs du trait drépanocytaire donnent lieu à la naissance d'enfants drépanocytaires et dans la plupart des pays, les politiques et plans nationaux de santé sont inadaptés, et les infrastructures, les outils de diagnostic, les services de traitement et les personnels formés sont rares8. A cela s'ajoute le fait que la prise en charge hospitalière de la maladie reste assez onéreuse. En République démocratique du Congo par exemple, 12 % des enfants hospitalisés dans les pavillons de pédiatrie sont drépanocytaires et on estime que le coût annuel du traitement est supérieur à 1 000 USD par patient9(*), un coût difficilement supportable pour la majorité de la population dont le revenu moyen est inférieur à 2 USD par jour et qui pour les besoins de soins de santé primaire se tourne majoritairement vers la médecine traditionnelle.

C'est ainsi que dans la ville de Kinshasa qui compte à elle seule environ 80 000 drépanocytaires10(*), plus précisément sur la Rue Kisangani N°8 dans la commune de Ngaba, le Centre Moderne de Phytothérapie NIECA, une ASBL agréée par l'Etat Congolais et créée en 1984 par le phytothérapeute NYEMBWE KADIATA, s'est spécialisée dans la prise en charge des patients souffrant de drépanocytose grâce à une préparation médicamenteuse à base de plantes brevetée et nommée BEAT-SS®. Cette recette à base de plantes, qui est utilisée par le centre depuis plus de 25 ans, a montré des résultats plus que satisfaisant dans le traitement `'symptomatique'' des crises chez les patients. C'est ainsi que plusieurs investigations ont été menées sur BEAT-SS® par le Laboratoire de Recherche Bio-organique de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques de l'Université de Kinshasa, dirigé par le Professeur Docteur José LAMI NZUNZU.

A ce jour, nous savons que cette recette a des propriétés de reverser la falciformation des globules rouges et d'empêcher leur agrégation1. Nous savons également qu'elle comporte les groupes phytochimiques suivants : saponines (qui ont un effet perturbateur sur la réversion de la falciformation), alcaloïdes, polyphénols, quinones, tanins catéchiques, anthocyanes et terpénoïdes11(*),12(*). Toutefois jusqu'à présent on ignore précisément le ou lesquels de ces groupes phytochimiques sont responsables des principales activités mises à profit dans le traitement symptomatique de la drépanocytose.

0.2. Hypothèses

Le fractionnement bio-guidé de BEAT-SS® se justifie par l'hypothèse selon laquelle il possède des groupes phytochimiques qui agissent soit individuellement, soit en synergie, conférant ainsi à la recette la propriété de reverser la falciformation des globules rouges chez les drépanocytaires, groupes phytochimiques qui nécessitent d'être identifiés. Ce travail nous permettra de mettre en évidence la ou les fractions qui possèdent cette activité et d'en déterminer la composition.

0.3. Objectifs

0.3.1. Objectif général

Le présent travail est une contribution à la lutte contre la drépanocytose et s'inscrit dans le processus de développement de médicament à partir de plantes car il vise à isoler des composés à activité antifalcémiante pouvant ultérieurement être identifier structurellement et servir de point de départ pour une pharmacomodulation, une formulation galénique ou de modèles ou précurseurs pour une synthèse chimique à l'échelle industrielle.

0.3.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de ce travail sont :

o fractionner BEAT-SS®

o évaluer l'activité antifalcémiante de la fraction éthéro-méthanolique issue du fractionnement

o identifier les groupes phytochimiques de cette fraction éthéro-méthanolique

0.4. Plan du travail

En dehors de l'introduction et de la conclusion, le présent travail s'articule sur les parties suivantes :

o Une partie bibliographique qui aura pour chapitres :

§ Généralités sur la drépanocytose

§ Généralités sur le développement des médicaments à partir de plantes

§ Aperçu ethno-médical et données des travaux antérieurs sur BEAT-SS®

o Une partie expérimentale qui aura pour chapitres :

§ Matériels et méthodes

§ Résultats et discussion

PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA DREPANOCYTOSE

1.1. Définition

La drépanocytose (encore appelée anémie SS ou anémie falciforme ou hémoglobinose S) est une maladie héréditaire du sang, caractérisée par une mutation de l'hémoglobine (Hb) se traduisant par une grave anémie chronique souvent accompagnée de fièvres, douleurs et infections13(*).

1.2. Etiologie et pathogénie

La drépanocytose résulte d'une mutation du gène porté par le chromosome 11 et codant pour de la synthèse de la chaine â de l'Hb. L'allèle muté S est un allèle co-dominant qui peut s'exprimer : soit à l'état homozygote SS et donner la forme grave de la maladie provoquant une anémie souvent mortelle, avec remplacement total de l'Hb A par de l'Hb S dans les hématies ; soit à l'état hétérozygote AS et donner une forme cliniquement inapparente dans laquelle le remplacement de l'Hb A par de l'Hb S est seulement partiel14.14(*)

Les personnes qui héritent d'un gène drépanocytaire de leurs deux parents sont des «homozygotes» (dits SS) et développent la maladie, alors que celles qui n'héritent d'un tel gène que d'un seul parent sont porteuses du trait drépanocytaire (dits AS) et sont asymptomatiques, mais peuvent transmettre la maladie à leurs enfants14.

Figure 1 : Transmission génétique

La mutation du gène du chromosome 11 est responsable d'un défaut de synthèse de l'Hb avec modification structurale et substitution de l'acide glutamique par la valine en position 6 dans la chaine â protéique. Cette substitution entraine une perte de solubilité de la molécule d'Hb qui précipitera et se polymérisera facilement en milieu pauvre en oxygène. Les molécules d'Hb sont normalement dispersées dans les GR chez le drépanocytaire mais lorsque la pression partielle en oxygène diminue, les molécules se prennent en masse, forment des filaments (polymérisation) et déforment le globule rouge en faucille (d'où le terme d'anémie falciforme). La falciformation du GR s'accompagne d'une perte d'élasticité de la membrane qui entraine une obstruction des vaisseaux de faibles calibres (occlusion vasculaire et ischémie). L'occlusion des petits vaisseaux se fait ressentir par des crises douloureuses, des gonflements des mains et des pieds et des douleurs articulaires. Contrairement aux 120 jours normaux de durée de vie du GR, les GR falciformes sont précocement détruits dans la rate à un rythme accéléré et leur durée de vie est d'environ 20 jours. Ainsi, dans le cas de la drépanocytose, il s'ensuit une hémolyse très sévère qui n'est pas compensée par la production de GR provoquant ainsi une anémie chronique14.

http://en.m.wikipedia.org/wiki/Sickle-cell_disease

Figure 2 : Falciformation des globules rouges, perte d'élasticité

et occlusion des vaisseaux de faible calibre

1.3. Symptomatologie

Les signes qui accompagnent la drépanocytose apparaissent entre le 4e et 6e mois après la naissance. Normalement, à la naissance le taux d'hémoglobine foetale (Hb F), qui a une grande affinité pour l'O2, est largement élevé pour couvrir les besoins. L'Hb F est progressivement remplacée par l'Hb A (adulte) chez une personne normale. Mais chez les drépanocytaires, elle est progressivement remplacée par l'Hb S jusqu'à l'âge de 6 mois où les premiers symptômes commencent à apparaître (fièvres, infections à répétition, pâleur de la peau).

Les manifestations aiguës sont habituellement13 14 :

Ø Crises vaso-occlusives : les GR falciformes bloquent la circulation au niveau des artères et des vaisseaux ce qui empêche la distribution optimale de l'oxygène dans l'organisme. Ce processus peut se produire dans différentes parties du corps (os, abdomen, rein, cerveau, rétine...). Ces crises peuvent être très douloureuses.

Ø Anémie hémolytique : les GR des drépanocytaires, étant anormaux, sont éliminés de manière plus précoce par l'organisme au niveau de la rate.

Ø Infections : elles sont plus fréquentes chez les drépanocytaires, surtout à pneumocoques ou méningocoques liées à la destruction de la rate par infarctus tissulaires répétés ; on parle d'asplénie fonctionnelle. Elles peuvent aussi aggraver l'anémie en cas d'infection par le parvovirus B19.

Les manifestations chroniques de la drépanocytose sont :

Ø Un retard de croissance,

Ø Des déficits nutritionnels (en folates, car cette vitamine est indispensable à la création des hématies qui sont renouvelées très rapidement lors des crises d'anémie, épuisant ainsi le stock de folates),

Ø Un retard pubertaire fréquent,

Ø Des troubles cardio-pulmonaires (augmentation de la taille du coeur, insuffisance respiratoire, tachycardie),

Ø Une rate hypertrophiée (splénomégalie) ou atrophiée,

Ø Des anomalies rétiniennes (hémorragies dues à l'endommagement des petits vaisseaux au niveau de la rétine), etc.

1.4. Diagnostic biologique

Le diagnostic peut être établi soit par14 :

Ø Electrophorèse des Hb sur acétate de cellulose en milieu alcalin, pH 8,6 (technique la plus utilisée) ou sur agarose en milieu acide, pH 6,2 :

L'électrophorèse permet la mise en évidence de la présence d'une fraction d'hémoglobine de migration différente de celles des hémoglobines normales. Elle permet également de différencier les formes homozygotes des formes hétérozygotes, ainsi que la présence éventuelle d'une autre anomalie de l'hémoglobine associée (autre mutation ou thalassémie). Le diagnostic de drépanocytose est confirmé par la présence majoritaire d'hémoglobine S. Chez le sujet hétérozygote le taux de Hb S est inférieur à 30%. L'hémoglobine normale adulte est composée d'Hb A en grande majorité avec un taux d'Hb A2 inférieur à 3,5%. Le sujet drépanocytaire ne possède pas d'Hb A, mais il existe un taux variable d'Hb F.

Remarque : Chez certains malades, lorsque deux mutations sont associées on parle de double hétérozygote (Exemple : S C).

Tableau 1 : Répartition normale de l'hémoglobine chez différents types de sujet

 

Normal

Nouveau né

Normal

Adulte

Hétérozygote

Drépanocytose

Homozygote

Double hétérozygote

Hémoglobine

A

F ? 80%

A2

A

A2 ? 3,5%

A

S = 35 à 45%

A2 ?3,5%

S ? 90%

F = 2 à 20%

A2 ? 3,5%

S

C

Figure 3 : Schéma d'une électrophorèse sur acétate de cellulose

Figure 4 : Schéma d'une électrophorèse sur agarose

Ø Test d'Emmel ou Test de falciformation :

L'examen se fait par une observation des GR provenant d'un échantillon de sang, à l'aide d'un microscope. On observe alors à l'état frais, entre lame et lamelle, les GR qui prennent progressivement la forme typique en "faucille". Ce test est positif chez les homozygotes et hétérozygotes. L'examen du frottis sanguin d'un drépanocytaire peut être négatif, il est alors possible de déclencher au laboratoire la falciformation, soit en rajoutant un réducteur comme le métabisulfite au sang du malade, soit en créant artificiellement d'une autre manière une atmosphère pauvre en oxygène.

Ø Test d'Itano ou Test de solubilité :

L'examen se fait dans un tube à essai transparent. L'hémoglobine S, réduite par action d'hydrosulfite de sodium, précipite dans une solution de phosphate 2,24 mol/L. La solution d'Hb précipité devient opaque tandis que le témoin reste transparent. Ce test n'est toutefois pas spécifique car d'autres hémoglobines, plus rares, peuvent également précipiter. Ce test ne distingue pas non plus les homozygotes des hétérozygotes.

Actuellement, il est recommandé d'effectuer des dépistages chez les couples afin de les informer que l'enfant conçu par deux porteurs sains présente un risque de probabilité d'une chance sur quatre d'être atteint d'anémie falciforme.

1.5. Prévention et traitement

Hormis la greffe de la moelle osseuse, à l'heure actuelle la drépanocytose n'est pas médicalement curable. Les hématies étant produites à partir de cellules souches dans la moelle osseuse, en détruisant celle du malade et en la remplaçant par celle d'un donneur, il y a possibilité d'obtenir une guérison totale. Environ 200 greffes ont été réalisées dans le monde chez des drépanocytaires, permettant d'obtenir la guérison dans 85 % des cas15(*), il requiert cependant un donneur apparenté le plus possible (un frère, une soeur, etc.).

Le traitement conventionnel est en général symptomatique et repose sur :

- le traitement des crises vaso-occlusives : antalgiques (pouvant aller jusqu'aux opiacés) et mise sous oxygène ;

- la prévention des facteurs déclenchant les crises (froid, altitude, infections, déshydratation) ;

- les suppléments en folates ;

- le traitement préventif des infections à pneumocoque et méningocoque (vaccination) ;

- la transfusion sanguine en cas d'anémie profonde ou d'infection grave ;

- la transfusion-saignée permettant de réduire la proportion d'Hb S ;

- L'Hydroxyurée (HYDREA®) et la Décitabine (DACOGEN®) qui stimulent la synthèse d'Hb F et limitent le risque d'anoxie. Cependant, tous les patients ne répondent pas à ces drogues et des cas de myelosuppression ont été reportés comme effets indésirables16(*), 17(*). De plus, vu qu'il s'agit d'un traitement à long terme, l'obstacle à leur utilisation reste le coût qui demeure exorbitant dans les pays en voie de développement.

S'agissant de la phytothérapie, plusieurs recettes africaines sont connues :

- DREPANOSTAT® qui, selon son concepteur Dr D'ALMEIDA AYIGAN Oscar, a comme principe actif l'acide hydroxyméthylbenzoïque et agirait en augmentant le taux de Hb F. Il est commercialisé au Togo et obtenu à partir d'extrait de Fagara xanthoxyloïdes18(*)

- NICOSAN® (HEMOXIN® aux Etats Unis d'Amérique, Nicosan ou Nix-0699), il s'agit d'une teinture obtenue à partir de graines de Piper guineense, d'écorces de Pterocarpus osum, de fruits d'Eugenia caryophyllum et de feuilles de Sorghum bicolor. Cette recette possède également des effets antifalcémiants19(*) ; initialement lancée au Nigéria par le National Institute for Pharmaceutical Research and Development (NIPRD), elle est actuellement en Phase 3 des essais cliniques20(*). Son criblage phytochimique a révélé la présence de flavonoïdes, alcaloïdes, saponines, tanins, glycosides et des traces d'anthraquinones21(*).

- VK-500® mis au point par Dr MEDEGAN FAGLA Jérôme à partir de plusieurs plantes dont Fagara xanthoxyloïdes et exploité au Bénin depuis 199922(*)

- Au Laboratoire des substances naturelles et chimie médicinale du département de Chimie de l'Université de Kinshasa, Professeur Docteur MPIANA TSHIMANKINDA Pius et son équipe de recherche ont confirmé l'activité antifalcémiante des anthocyanes de plusieurs plantes congolaises dont Annona senegalensis, Alchornea cordifolia, Ocimum basilicum L., Bombax pentadrum, Ficus capensis, Jatropha curcas L., Justicia secunda Vahl, etc.23(*)

Des recherches sur le sang, les greffes de cellules souches de moelle osseuse, la thérapie génique et de nouveaux médicaments pour l'anémie falciforme sont en cours ; les chercheurs espèrent trouver de meilleurs traitements pour la maladie.

La thérapie génique est étudiée comme un possible traitement de l'anémie falciforme. Les chercheurs aimeraient savoir s'il est possible qu'un gène normal soit introduit dans les cellules souches de la moelle osseuse d'un drépanocytaire afin que ce dernier puisse induire le corps du malade à fabriquer des globules rouges normaux. Les chercheurs étudient également une possibilité de « désactiver » le gène de l'Hb S ou « d'activer » un gène qui puisse induire les globules à se comporter normalement12.

S'agissant des nouveaux médicaments, plusieurs sont en étude :

- les agonistes des récepteurs d'adénosine A2a, ces médicaments peuvent réduire les complications liées à la douleur chez les personnes qui ont la drépanocytose

- 5-hydroxyméthyl-2-furfural ou 5-HMF, un aldéhyde aromatique naturel ayant une forte affinité pour Hb S et qui inhibe la falciformation par augmentation allostérique du taux d'oxygène dans le GR24(*)

- Le MX-1520, une pro drogue de la vanilline, forme également une liaison covalente avec Hb S et augmente la saturation en oxygène du GR, ce qui permet de prévenir ou reverser la falciformation25(*)

- La thérapie à base de supplément de L-Glutamine semble aussi avoir un effet favorable dans la prévention des crises. L'acide aminé naturel serait un précurseur essentiel dans la synthèse du potentiel redox NAD, protégeant ainsi le globule rouge du stress oxydatif26(*)

1.6. Distribution géographique

La drépanocytose affecte des millions de personnes à travers le globe, cependant elle est plus répandue en Afrique noire. Selon l'OMS, dans le monde entier 300 000 enfants naissent chaque année avec une anomalie majeure de l'hémoglobine dont la plus fréquente est celle de l'anémie falciforme6. L'allèle S, responsable de l'anomalie, est surtout répandu dans le continent africain (atteignant dans certaines populations la fréquence de 30 %) ; on le trouve également en Inde, en Arabie Saoudite et dans d'autres régions du bord de la Méditerranée, en Italie (surtout en Sicile) et en Grèce. Les migrations ont accru la fréquence de cette maladie sur le continent américain.

Cette distribution se superpose assez bien avec celle de la malaria. Ceci s'explique par le fait que les GR des porteurs AS possèdent une certaine résistance vis-à-vis du paludisme et on note chez eux de très rares épisodes de malaria, alors que cette dernière tue beaucoup les enfants de moins de 5 ans qui ne sont pas porteurs AS. Il s'ensuit à la longue, une lente sélection naturelle qui voit le nombre de porteurs AS augmenté, multipliant les chances d'avoir des naissances homozygotes SS, d'où au final on observe le taux de drépanocytose augmenter avec celui de la malaria.

Association Drépavie

http://www.drepavie.org

Figure 5 : Distribution géographique de l'hémoglobine S

CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT DES MEDICAMENTS A PARTIR DE PLANTES

Le monde végétal a depuis très longtemps constitué l'une des principales sources de médicaments utilisés en thérapeutique pour soigner les maladies de l'homme. Les plantes médicinales sont des drogues végétales dont au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses. Elles peuvent être utilisées à leur état naturel ou servir de modèles ou précurseurs pour la synthèse chimique partielle ou totale.

De nombreuses plantes, connues depuis des lustres, demeurent encore irremplaçables de nos jours à cause des principes actifs qu'elles renferment. On peut citer parmi tant d'autres:

- le pavot, Papaver somniferum (dérivés morphiniques)

- le saule, Salix spp (dérivés salicylés)

- le colchique, Colchicum automnale (colchicine)

- la digitale, Digitalis lanata (hétérosides cardiotoniques)

- le coca, Erythroxylum coca (cocaïne et anesthésiques locaux)

- le quinquina, Cinchona spp et l'armoise, Artemisia annua (antipaludéens)

- etc.

Comme nous pouvons le remarquer, ces nombreuses plantes sont pour la plupart des plantes européennes ou asiatiques et si elles sont universellement connues c'est parce que des recherches scientifiques ont permis de les valoriser. L'Afrique également dispose d'une flore immense où de nombreux principes actifs attendent d'être découverts ou révélés au grand public.

Dans les coins les plus reculés, la médecine traditionnelle soigne de manière empirique de nombreuses maladies grâce aux plantes. Depuis quelques années, ces dernières sont sujettes à de nombreuses publications scientifiques dans le cadre du processus de découverte et de développement des médicaments à partir de plantes. De façon générale, ce processus implique successivement les étapes suivantes27(*):

- Enquête ethno-pharmacologique

- Screening biologique

- Analyse biologique de l'extrait brut de la plante

- Screening phytochimique de l'extrait brut actif

- Isolement et purification des composés de l'extrait actif

- Analyse biologique et identification des composés isolés

- Quantification et comparaison des effets biologiques à des composés de référence connus

- Etudes pharmacologique et toxicologique des produits actifs

- Développement galénique

- Essais cliniques

- Autorisation de mise sur le marché.

2.1. Enquête ethno-pharmacologique

Elle vise d'une part à identifier la plante étudiée à l'aide d'un herbier (ordre, famille, genre, espèce), et d'autre part à connaître la partie de la plante utilisée traditionnellement en thérapeutique et la forme sous laquelle elle est administrée (décocté, infusion, etc.) afin d'orienter la recherche de l'activité pharmacologique.

2.2. Screening biologique et analyse biologique de l'extrait brut

Ici le matériel végétal est partagé entre l'eau et un solvant organique polaire comme l'éthanol ou le méthanol et les extraits bruts obtenus sont examinés biologiquement. Les tests biologiques ont pour but de mettre en évidence les activités pressenties dans la plante.

La solution la plus active est extraite avec différents solvants organiques en vue de réaliser la séparation de différents métabolites secondaires de l'extrait brut et les différents extraits obtenus sont analysés biologiquement.

2.3. Screening phytochimique de l'extrait brut

L'extrait le plus actif obtenu précédemment est soumis à un screening phytochimique pour identifier les groupes de composés présents et prévoir le mode d'extraction à utiliser ultérieurement.

- Recherche des alcaloïdes (réactif de Mayer, réactif de Dragendorff)

- Recherche des flavonoïdes (acide chlorhydrique et copeau de Mg puis extraction par l'alcool isoamylique : réaction de Shinoda)

- Recherche des saponines (test de mousse)

- Recherche des hétérosides cardiotoniques (réactif de Keller-Killiani et réaction de Kedde)

- Recherche des stérols (réactif de Libermann - H2SO4, anhydride acétique)

- Recherche des tanins (solution chlorhydrique de FeCl3 et gélatine salée)

- etc.

2.4. Isolement et purification des composés de l'extrait actif

Cette étape nécessite la combinaison de plusieurs techniques chromatographiques : chromatographie sur colonne, chromatographie sur papier, chromatographie sur couche mince CCM, chromatographie liquide haute performance HPLC, chromatographie liquide en phase gazeuse GLC, ainsi que la cristallisation.

2.5. Analyse biologique et identification des composés isolés

Ici on procède à nouveaux à des tests biologiques in vitro ou in vivo, puis on procède à l'identification des composés isolés :

- déterminations des constantes physiques ;

- caractères organoleptiques ;

- masse moléculaire et formule brute par spectrométrie de masse ;

- diffraction aux rayons X ;

- spectre UV, IR et RMN

2.6. Quantification et comparaison des effets biologiques à des composés de référence

Les expériences peuvent se faire in vitro ou in vivo. Les tests pharmacologiques spécifiques in vivo consistent à provoquer une maladie chez l'animal et à observer l'effet d'un échantillon (produit) sur cette maladie. L'activité quantifiée est comparée à un produit connu et/ou à un produit de référence, ceci pour voir si le produit testé possède l'activité recherchée d'une part et s'il peut par exemple remplacer un produit connu utilisé pour la pathologie expérimentée d'autre part.

2.7. Etudes pharmacologique et toxicologique des produits actifs

Cette étape vise à tenter d'établir les mécanismes d'action des produits actifs sur base notamment de la structure élucidée et est complétée d'une étude toxicologique pour évaluer l'innocuité du médicament.

2.8. Développement galénique

Le médicament est mis sous sa forme galénique définitive avant de procéder aux essais cliniques. Cette forme pharmaceutique définitive est conçue en tenant compte des propriétés physico-chimiques du principe actif, du type de patient auquel le produit sera destiné, son acceptabilité, la stabilité et la biodisponibilité du principe actif.

2.9. Essais cliniques

Il s'agit des différents essais effectués sur l'être humain sain et malade dans le but de déterminer les conditions d'utilisation du médicament (indications, posologie, précautions d'emploi etc.). Ils se déroulent en 4 phases :

· Phase 1: Etude de la première administration chez l'homme

Son objectif est de déterminer le profil de tolérance et l'innocuité du médicament, la posologie qui entraîne les premiers effets thérapeutiques et celle qui entraîne les premiers effets indésirables. Elle s'opère sur des sujets volontaires en bonne santé (20 à 80 personnes) et c'est au cours de cette phase qu'on débute les études initiales de pharmacocinétique humaine. Sa durée maximale est de 1 an.

· Phase 2 : Etude de l'efficacité pharmacologique

Les études sont réalisées chez des patients volontaires (100 à 200) avec une maladie ciblée. L'objectif poursuivi est de définir les conditions de l'efficacité (suppression des symptômes caractéristiques de la maladie) et à définir les modalités thérapeutiques (dose efficace et effets secondaires observés). Sa durée s'étend de plusieurs mois à 4 ans.

· Phase 3 : Etude de l'efficacité thérapeutique

L'objectif poursuivi au cours de cette phase est la recherche d'une différence entre l'évolution de deux groupes (groupe expérimental et groupe témoin) avec modification statistique significative du paramètre d'appréciation. Le groupe expérimental reçoit le produit étudié tandis que le groupe témoin reçoit soit un placebo, soit un produit de référence (médicament reconnu actif dans l'indication). Le nombre de patients concerné par cette étape est de 200 à 1 000 et la durée s'étend sur plusieurs années.

· Phase 4 : Etude post commercialisation ou pharmacovigilance

Le but de cette phase est de déceler des effets indésirables rares qui ne peuvent pas être repérés dans les études des phases précédentes. La phase comporte des études d'efficacité et de tolérance dans les conditions usuelles de prescription après la mise du médicament sur le marché.

2.10. Autorisation de mise sur le marché

L'AMM est en quelques mots une homologation que doit obtenir un médicament pour pouvoir être commercialisé. Le médicament « candidat » à l'obtention d'une AMM est examiné par l'Autorité ayant la Santé Publique dans ses attributions à partir d'un dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché qui comprend 4 parties :

· Dossier pharmaceutique (galénique et analytique)

Défini le médicament par ses conditions de fabrication et de contrôle sur les matières premières et le produit fini

- Composition qualitative et quantitative

- Description du procédé de fabrication

- Contrôle des matières premières et des articles de conditionnement

- Contrôle des produits semi finis

- Contrôle des produits finis

- Description des conditions de conservation et du mode d'administration

· Dossier toxicologique

· Dossier pharmacologique (pharmacocinétique, biodisponibilité, marge thérapeutique)

· Dossier clinique (résultats des essais cliniques).

CHAPITRE 3 : APERCU ETHNO-MEDICAL ET DONNEES ANTERIEURES SUR BEAT-SS®

3.1. Présentation de BEAT-SS®

BEAT-SS® est un médicament traditionnel disposant d'un brevet et utilisé dans le traitement de la drépanocytose. Il est préparé et administré à des patients drépanocytaires depuis de nombreuses années par le Centre de Phytothérapie Moderne NIECA, dont le siège est situé dans la commune de Ngaba sur la Rue Kingasani N°8.

BEAT-SS® est présenté sous forme de solution buvable. Il est préparé à partir d'écorces de tronc et de branches d'un grand arbre des régions tropicales de la famille des Bombacacées.

Selon le centre NIECA, une amélioration significative des symptômes cliniques a été observée chez les patients suivant un traitement à base de ce médicament, particulièrement en ce qui concerne la fatigue, les douleurs aigües, le gonflement des mains et des pieds, la pâleur de la peau et cela sans recours à des transfusions sanguines pendant de longues périodes1.

3.2. Données phytochimiques

Des travaux antérieurs ont permis de mettre en évidence les groupes phytochimiques présents dans BEAT-SS® : dont les polyphénols, les saponines, les quinones, les tanins catéchiques, les anthocyanes et les terpénoïdes12 (voir Tableau 2) toutefois, il est à noter que ces études antérieures ont démontré que les saponines ont un effet néfaste sur la réhabilitation des globules rouges falciformes.11

De plus, il a également été montré in vitro que la fraction éthéro-méthanolique (qui constitue d'ailleurs le point focal de ce travail) et la fraction butanolique de BEAT-SS® améliorent la solubilité de l'Hb S dans les conditions d'hypoxie28(*).

Tableau 2 : Screening chimique des extraits bruts de BEAT-SS®

Groupes phytochimiques

Réactifs

Résultats

Extrait aqueux

Extrait CHCl3

Saponines

Test de mousse

++

 

Alcaloïdes

Dragendorff

+++

 

Polyphénols

Barton

+++

 

Flavonoïdes

Shinoda

-

 

Quinones

Bornträger

+++

 

Tanins catéchiques

Stiasny

+++

 

Tanins galliques

FeCl3 2%

-

 

Composés réducteurs

Fehling

-

 

Hétérosides cardiotoniques

Kedde

-

 

Composés aminés

Ninhydrine

-

-

Anthocyanes

HCl 20%

+++

-

Coumarines

NH4OH 10%

 

-

Stéroïdes et terpénoïdes

Lieberman

 

+

3.3. Données pharmacologiques et toxicologiques

Des études in vitro réalisées sur BEAT-SS® ont démontré les faits suivants :

- Absence d'hémolyse aux concentrations usuelles1 :

Pour des concentrations allant de 20 à 500 ug/mL, l'extrait aqueux est dépourvu d'effet hémolytique même après 24 h d'incubation (la lyse des globules rouges survient et ne devient significative qu'à partir de 2500 ug/mL) ;

- Action reverse sur la falciformation1 :

A la concentration optimale de 200 ug/mL, l'extrait aqueux restaure la morphologie normale des globules rouges falciformes placés dans des conditions d'hypoxie. C'est cette importante propriété qui justifie son usage dans le traitement symptomatique de la drépanocytose ;

- Inhibition de l'agrégation des globules rouges1 :

L'extrait aqueux de BEAT-SS® s'oppose à l'adhésion des globules rouges entre eux, ce qui permettrait d'améliorer la viscosité du sang des malades drépanocytaires et contribuerait également à prévenir les occlusions au niveau des vaisseaux de faible calibre ;

- Prolongation du temps de coagulation et diminution de l'activité de la thrombine29(*) :

Il s'agit d'une autre propriété que possède l'extrait aqueux. Observée aussi bien chez les drépanocytaires que chez les sujets sains, elle pourrait être exploitée dans la recherche de nouvelles thérapies concernant les maladies cardiovasculaires ;

- Absence de toxicité jusqu'à 7 g de produit par Kg de poids corporel28 :

Ce résultat fut obtenu à l'Institut National de Recherches Biomédicales (INRB) de Kinshasa après que la toxicité de BEAT-SS® ait été évalué par étude in vivo sur 15 souris males et 15 souris femelles de poids différents, en présence de 3 souris males et 3 souris femelles comme témoins.

PARTIE EXPERIMENTALE

CHAPITRE 4 : MATERIELS ET METHODES

Excepté l'étape de lyophilisation, toutes les opérations dans le cadre de ce travail ont été effectuées au Laboratoire de Recherche Bio-Organique de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques à l'Université de Kinshasa.

4.1. Matériels

4.1.1. Matériel végétal

La poudre de BEAT-SS®, issue du broyage des écorces séchées de troncs et de branches d'arbres, a constitué notre matériel végétal. Il nous a été fourni par le Centre de Phytothérapie moderne NIECA en date du 15 mars 2013.

4.1.2. Matériel biologique

Les échantillons de sang de patients drépanocytaires (SS) utilisés dans ce travail ont été collectés au Centre de Médecine Mixte d'Anémie SS Mabanga situé à Yolo dans la ville de Kinshasa, avec l'approbation du Comité Congolais d'Ethique. Les patients choisis furent ceux n'ayant pas reçu de transfusion sanguine durant les 2 mois précédents leurs dons de sang.

Le sang fut introduit dans des tubes à essai contenant l'EDTA 10% comme anticoagulant (acide éthylène diamine tétra acétique 10% : 0,05 mL pour 3 mL de sang). Les échantillons furent placés dans une glacière lors du transport jusqu'au laboratoire puis conservé au réfrigérateur à 4°C avant les essais biologiques. Ces échantillons de sang se présentent comme indiqué au Tableau 3.

Tableau 3 : Identification des échantillons de sang pour les essais biologiques

Echantillons de sang

Age

Sexe

1

24

Féminin

2

18

Masculin

3

11

Masculin

4.1.3. Matériel de laboratoire

§ Pour le fractionnement

Verreries et appareillage :

- verrerie usuelle d'un laboratoire de chimie (ballon à fond rond, bécher, pied gradué, erlenmeyer, entonnoir conique, entonnoir Büchner, ouate, papier filtre Laborimpex, papier indicateur de pH Macherey Nagel, etc.)

- agitateur magnétique avec plaque chauffante Stuart

- balance analytique électronique Kern & Sohn Gmbh ABS

- pompe à vide Knf Laboport

- évaporateur rotatif Laborota 4000

- étuve Memmert Electro Helios

- Sonicateur VWR

Réactifs et solvants :

- eau distillée

- méthanol p.a. Merck (99,9% ; d=0,79)

- éther di éthylique p.a. Panreac (99,7% ; d=0,713)

§ Pour l'évaluation de l'activité antifalcémiante

Verreries et appareillage :

- Microscope à écran LCD et caméra incorporée Bresser, Gmbh & Co. KG

- lames porte-objet

- lamelles couvre-objet

- pipettes pasteur

- embouts

- tubes à essai

- micro tubes stériles de 1,5 à 2 mL

- tubes de prélèvement de sang

- seringues de 5 mL

- gants à usage unique

- papiers buvards

Réactifs et solvants :

- Métabisulfite de sodium (Na2S2O5 2% préparée extemporanément)

- Eau physiologique (NaCl 0,9%)

- Alcool dénaturé 75°

§ Pour le screening phytochimique

Verrerie et appareillage :

- Verrerie usuelle de laboratoire

- Plaque chauffante Stuart

- Balance analytique électronique Kern & Sohn Gmbh ABS

- Etuve Memmert Electro Helios

- Sonicateur VWR

Réactifs et solvants :

- Réactif de Stiasny (Formol 30% 10 mL ; HCl conc 5 mL)

- Réactif de Dragendorff (Sous nitrate basique de Bi 0,85 g ; KI 8 g ; CH3COOH glacial 10 mL ; eau distillée 70 mL)

- Réactif de Bouchardat (I2 2 g ; KI 2 g ; eau distillée qsf 100 mL)

- Réactif au Butanol chlorhydrique (Butanol 40 mL ; HCl conc 10 mL)

- Réactif Fehling A (CuSO4 4,5 g ; eau distillée qsf 100 mL)

- Réactif Fehling B (Tartrate de Na et K 20 g ; NaOH 15 g ; eau distillée qsf 100 mL)

- Eau distillée

- Ethanol

- Acide chlorhydrique

- Acide sulfurique

- Chloroforme

- Hydroxyde de sodium

- Hydroxyde d'ammonium

- Solution de chlorure ferrique 2%

4.2. Méthodes

4.2.1. Fractionnement de BEAT-SS®

En se référant à la recette telle que décrite par les phytothérapeutes (bouillir 50 g de poudre d'écorce dans 1 L d'eau distillée pendant 5 minutes), deux décoctions de la poudre de BEAT-SS® furent préparées séparément puis mélangées pour obtenir un décocté de 365 g de poudre dans 7,5 L d'eau distillée. Celui-ci fut filtré à chaud sur de l'ouate et le marc fut lavé 4 fois avec 100 mL d'eau chaude. Au final, nous avons obtenu 7,3 L de décocté qui furent lyophilisés à l'INRB. Le lyophilisat pesait 29,4354 g.

25 g de lyophilisat ont été pesés et dissouts dans 420 mL de méthanol sous sonication. La solution fut filtrée sous vide à l'aide d'un entonnoir Büchner. La partie du lyophilisat insoluble dans le méthanol fut récupérée, séchée à l'étuve à 40°C puis pesée pour donner 13,9260 g.

A la solution méthanolique obtenue, nous avons ajouté 1680 mL d'éther di éthylique. Il y a eu formation d'un précipité floconneux que nous avons isolé par filtration sur Büchner. Nous avons obtenu au final d'une part la solution éthéro-méthanolique (eaux mères) qui fut concentrée à l'évaporateur rotatif à 40°C et d'autre part le précipité de saponines brutes. Les 2 fractions obtenues furent séchées à l'étuve à 40°C et pesées. Leurs poids étant de 7,5325 g pour le précipité sec de saponines et de 3,5412 g pour le résidu sec de la solution éthéro-méthanolique.

Poudre de BEAT-SS®

(365 g)

-Décoction dans 7,5 L d'eau distillée pendant 5 min

-Filtration à chaud sur ouate

-Lavage du marc à l'eau bouillante

Marc Décocté de BEAT-SS®

(7,3 L)

-Lyophilisation

Poudre lyophilisée

(29,4354 g)

- Pesée de 25 g de lyophilisat

- Dissolution dans 420 mL de MeOH au Sonicateur

- Filtration sur entonnoir Büchner

Partie insoluble dans MeOH Solution méthanolique

(13,9260 g) - Ajout de 1680 mL d'Et2O

- Filtration sur entonnoir Büchner

Précipité Eaux mères

- Séchage à l'étuve - Concentration à l'évaporateur rotatif

- Séchage à l'étuve

Précipité de Résidu sec de la

saponines brutes solution éthéro-méthanolique

(7,5325 g) (3,5412 g)

Figure 6 : Schéma de fractionnement de BEAT-SS®

Tableau 4 : Rendement du fractionnement de BEAT-SS®

Poudre lyophilisée de départ = 25 g

Résidu sec des différentes fractions

Quantité obtenue

(en g)

X

Facteur de proportionnalité

x/25

Pourcentage

%

Solution

éthéro-méthanolique

3,5412

0,1416

14,16

Saponines

brutes

7,5325

0,3013

30,13

Insoluble

dans le méthanol

13,9260

0,5570

55,70

Total

100,00%

4.2.2. Evaluation de l'activité antifalcémiante

La falciformation des GR est induite par l'état d'hypoxie créé par l'addition de métabisulfite de sodium (Na2S2O5 2% préparée extemporanément) sur les échantillons de sang de patients drépanocytaires selon le test d'Emmel. La méthode pour l'évaluation de l'activité antifalcémiante des différents extraits sur un échantillon de sang peut être brièvement décrite comme suit :

Un volume déterminé de l'échantillon de sang d'un patient drépanocytaire a été mélangé avec un volume équivalent de métabisulfite de sodium (2%). Le mélange a été incubé pendant 1 h à température ambiante pour compléter la falciformation. Les observations au microscope ont confirmé que la falciformation des GR commencent à se produire au moins 30 min après l'addition de métabisulfite de sodium, ainsi la durée de 1 h d'incubation était suffisante pour une falciformation complète pour la majorité des GR1.

Après 1 h d'incubation du sang avec du métabisulfite de sodium, un volume équivalent de chaque extrait à différentes concentrations a été ajouté à celui du mélange précédent (Sang de patient SS + Métabisulfite de sodium) et incubé de nouveau pendant 30 ou 120 min de plus à température ambiante. Un échantillon a été prélevé pour l'examen microscopique. Les GR ont été comptés afin de déterminer le nombre de GR falciformes (déformés et allongés) et de GR normaux (arrondis). Le nombre de GR totaux a été déduit par la somme des GR falciformes et GR normaux. Le pourcentage de GR normaux a été obtenu par calcul et il représente le rapport des GR normaux sur le total des GR comptés1.

Les concentrations utilisées étaient de 100, 200 et 400 ìg/mL par rapport à la poudre initiale de BEAT-SS®, ce qui a déterminé l'introduction d'un facteur de proportionnalité pour la préparation des différents extraits afin que cette concentration soit la même pour toutes.

Deux témoins ont été utilisés pour le contrôle de l'échantillon de sang du patient SS : un Témoin positif dans lequel le sang est en hypoxie (Sang SS + Na2S2O5 2%) et un Témoin négatif dans lequel le sang est en milieu oxygéné (Sang SS + NaCl 0,9%).

a) Préparation des échantillons témoins

o Témoin positif :

A 50 ìL de l'échantillon de sang, on a ajouté 50 ìL de Na2S2O5 2% puis on a laissé reposer 1 h avant de prélever 5 ìL pour l'observation au microscope électronique.

o Témoin négatif :

A 50 ìL de l'échantillon de sang, on a ajouté 50 ìL de NaCl 0,9% puis on a laissé reposer 1 h avant de prélever 5 ìL pour l'observation au microscope électronique.

b) Préparation des solutions mères et des dilutions

o Préparation des solutions mères

Les solutions mères de chaque extrait des fractions isolées ont été préparées à une concentration équivalente à 1 mg/mL de poudre lyophilisée de BEAT-SS®. Pour avoir cette concentration pour chaque fraction il nous a fallu tenir compte des facteurs de proportionnalité figurant dans le Tableau 4 qui rendent compte de la proportion de chaque fraction par rapport à la poudre lyophilisée de BEAT-SS® de départ.

Ainsi pour préparer un volume de 5 mL pour chacune des fractions, chaque quantité m à peser fut dissoute sous sonication dans quelques mL de solution physiologique (NaCl 0,9%) contenue dans un micro tube et la solution fut portée au volume à 5 mL avec du NaCl 0,9%. Le Tableau 5 présente de manière explicite le mode de préparation.

avec m : quantité à peser en mg

: facteur de proportionnalité

c : concentration qui est de 1 mg/mL

v : volume de la solution qui est de 5 mL

Tableau 5 : Mode de préparation des solutions mères

Fractions

Facteur de proportionnalité

Concentration (en mg/mL)

Quantités pesées

(en mg)

Volume final de la solution

Concentration finale équivalente à la poudre de départ

Poudre lyophilisée

de BEAT-SS®

1

1

5

5 mL

1 mg/mL

Résidu sec de la solution éthéro-méthanolique

0,1416

0,1416

0,7080

Résidu sec des saponines brutes

0,3013

0,3013

1,5065

Résidu de la partie insoluble dans MeOH

0,5570

0,5570

2,7850

De manière concrète, pour préparer la solution mère de la fraction éthéro-méthanolique de concentration 1 mg/mL équivalente à la poudre lyophilisée de BEAT-SS® : nous avons pesé 0,7080 mg du résidu sec de la solution éthéro-méthanolique que nous avons dissout sous sonication dans environ 3 mL de NaCl 0,9% contenu dans un micro tube et la solution fut portée au volume à 5 mL avec du NaCl 0,9%. Nous avons procédé ainsi pour chaque fraction, seule la nature des solutés et leur quantité ont différé. Au total, 4 fractions ont été préparées et évaluées. Il s'agit de :

- Lyophilisat (L)

- Solution éthéro-méthanolique (E)

- Saponines brutes (S)

- Partie insoluble dans le méthanol (I)

o Préparation des dilutions

Pour chacune des fractions, les concentrations utilisées pour l'évaluation de l'activité antifalcémiante étaient de 100, 200 et 400 ìg de la poudre initiale de BEAT-SS® par mL de sang. Pour avoir exactement ces concentrations dans les extraits à évaluer nous avons procédé selon le schéma suivant :

Ø Pour 100 ug/mL

800 uL de solution de NaCl 0,9% ont été mélangés avec 200 uL de la solution mère de l'extrait, ensuite 50 uL du mélange obtenu précédemment ont été mélangé avec 50 uL de sang traité par la solution de Na2S2O5 2%.

Ø Pour 200 ug/mL

600 uL de solution de NaCl 0,9% ont été mélangés avec 400 uL de la solution mère de l'extrait, ensuite 50 uL du mélange obtenu précédemment ont été mélangé avec 50 uL de sang traité par la solution de Na2S2O5 2%.

Ø Pour 400 ug/ mL :

200 uL de solution de NaCl 0,9% ont été mélangés avec 800 uL de la solution mère de l'extrait, ensuite 50 uL du mélange obtenu précédemment ont été mélangé avec 50 uL de sang traité par la solution de Na2S2O5 2%.

Au final, nous avons eu 3 concentrations de travail et 4 fractions à évaluer pour 3 échantillons de sang, soit un total de 36 solutions d'extraits à observer au microscope.

c) Observation au microscope et comptage des globules rouges

Une fois leur préparation terminée, les solutions d'extraits à évaluer ont été numérotées puis laissées au repos pendant 60 min. Ensuite, 5 ìL de chaque solution d'extrait ont été observés au microscope et pour chaque fraction, 2 champs d'observation au microscope ont été photographiés afin de permettre le comptage des GR.

Comme décrit dans les paragraphes précédents, les GR ont été comptés afin de déterminer le nombre de GR falciformes (déformés et allongés) et de GR normaux (arrondis). Le nombre de GR total a été déduit par la somme des GR falciformes et GR normaux. Le pourcentage de GR normaux représente le rapport des GR normaux sur le total des GR comptés multiplié par 100.

Figure 7 : Méthode d'évaluation de l'activité antifalcémiante

4.2.3. Screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique de BEAT-SS®

Les principaux groupes phytochimiques présents dans la fraction éthéro-méthanolique (E) ont été recherchés par les méthodes standards3, 30(*), 31(*), 32(*), 33(*), 34(*);

Des solutions aqueuse et éthanolique, à partir desquelles les aliquotes ont été prélevées pour servir lors des tests, ont été préparées comme suit :

Solution aqueuse :

20 mg de résidu de poudre de la fraction (E) ont été dissouts dans 20 mL d'eau distillée, puis la solution obtenue fut filtrée.

Solution éthanolique :

20 mg de résidu de poudre de la fraction (E) ont été dissouts dans 20 mL d'éthanol, puis la solution obtenue fut filtrée.

a) Détection des alcaloïdes (Bouchardat et Dragendorff)

Principe :

La mise en évidence des alcaloïdes est basée sur leur capacité à former des précipités ou des complexes insolubles avec des métaux lourds et/ou des métalloïdes (Bi, Hg, I2, etc.) contenus dans les « réactifs généraux des alcaloïdes » (Mayer, Bouchardat, Dragendorff, etc.)32.

Mode opératoire :

Traitez 2 mL de solution éthanolique par HCl dilué, répartissez la solution dans 2 tubes à essai numérotés et enfin ajoutez respectivement 2 gouttes de réactif de Bouchardat dans le tube n°1 et 2 gouttes de réactif de Dragendorff dans le tube n°2. L'apparition d'un précipité jaunâtre dans le tube n°1 et d'un précipité orange dans le tube n°2 indique un test positif.

b) Détection des sucres réducteurs (Fehling)

Principe :

La réaction de Fehling sert couramment à caractériser des aldéhydes par leur oxydation avec des ions cuivre (II) Cu2+. En biochimie, elle permet de mettre en évidence la présence d'aldoses et de sucres réducteurs.

La solution de Fehling (A et B) contient des ions Cu2+ complexés par les ions tartrate en milieu basique (les ions tartrate permettent de maintenir en solution les ions Cu2+ à un pH auquel ils seraient précipités sous forme d'hydroxyde Cu(OH)2 s'ils n'étaient complexés). Au cours de la réaction, s'effectuant en milieu basique, l'ion cuivre (II) Cu2+ oxyde l'aldéhyde pour donner un ion carboxylate, et un précipité rouge brique d'oxyde de cuivre(l) CU2O selon l'équation d'oxydoréduction32 :

RCHO + 2Cu2+(aq) + 5HO-(aq) ? RCOO- + CU2O? + 3H2O

Mode opératoire :

Dans un tube à essai, à 1 mL de solution aqueuse ajoutez quelques gouttes de HCl 0,1M, ensuite neutralisez avec quelques gouttes de NaOH 0,1M, rajoutez 1 mL de solution de Fehling A et B (1 : 1) et chauffez le mélange 15 min au bain-marie à 70°C. L'apparition d'un précipité rouge indique un test positif.

c) Détection des glycosides cardiotoniques (Keller Killiani)

Principe :

Les 2-désoxy-hexoses des cardénolides peuvent être mis en évidence par le test de Keller Killiani. Les oses sont dissouts dans l'acide acétique contenant des traces de chlorure ferrique puis est superposé de l'acide sulfurique concentré. Il y a formation d'un anneau brun à l'interface puis diffusion de la couleur dans l'acide acétique qui devient bleu3, 32.

Mode opératoire :

Dans un tube à essai, à 1 mL de solution aqueuse ajoutez 1 mL d'acide acétique glacial et 1 mL de H2SO4 concentré, puis au mélange rajoutez 2 à 3 gouttes de FeCl3 2%. L'apparition d'une coloration bleu vert indique un test positif.

d) Détection des saponines (Test de mousse)

Principe :

Les saponines sont des hétérosides dont la génine stéroïdique ou triterpénique (lipophile) est reliée à des résidus sucrés (polaires), cette structure particulière leur confère des propriétés amphiphiles (tensioactives) qui en font de véritables savons. Leur mise en évidence dans une drogue végétale est basée sur leur pouvoir aphrogène c'est-à-dire, la possibilité qu'ont leurs solutions aqueuses de mousser par agitation32.

Mode opératoire :

Dans un tube à essai, reprenez quelques mg de résidu sec de la fraction (E) dans 5 mL d'eau distillée. Bouchez l'ouverture du tube à essai et agitez-le vigoureusement dans le sens de la longueur pendant 15 s. La formation d'une mousse stable de hauteur supérieure à 1 cm, persistant pendant plus de 15 min indique la présence de saponines.

e) Détection des polyphénols (FeCl3 2%)

Principe :

Les polyphénols naturels regroupent un vaste ensemble de substances chimiques comprenant au moins un noyau aromatique, portant un ou plusieurs groupes hydroxyles, en plus d'autres constituants (phénols simples, acides-phénols, coumarines, naphtoquinones, flavonoïdes, anthocyanes, tanins, etc.). Ils ont la capacité de former des chélates colorés avec des sels de métaux lourds. Leur présence au sein d'une drogue végétale est mise en évidence par l'apparition d'une coloration ou la formation d'un précipité noirâtre intense, après ajout de chlorure de fer (III) à l'extrait de cette drogue.3, 32, 34

Mode opératoire :

Dans un tube à essai, à 1 mL de solution éthanolique ajoutez quelques gouttes de FeCl3 2%. L'apparition d'une coloration noirâtre indique la présence de polyphénols.

f) Détection des tanins (Bate-Smith, Stiasny et FeCl3 2%)

Principe :

On distingue deux types de tanins :

- les tanins hydrolysables ou galliques, ce sont des esters d'acides gallique et ellagique

- les tanins condensés ou catéchiques ou proanthocyanidoliques, ce sont des oligomères ou polymères de flavanols

Les tanins, étant des polyphénols, réagissent avec le chlorure ferrique pour donner une coloration bleu-noir avec les tanins galliques ou vert-noir avec les tanins catéchiques. Cependant, seuls les tanins catéchiques donnent avec le réactif de Stiasny un précipité beige3. On peut donc se servir de ces deux réactifs (Stiasny et FeCl3) pour mettre en évidence les différents types de tanins présents dans une drogue végétale.

Par ailleurs toujours pour l'identification des tanins catéchiques, on peut se servir de la réaction spécifique de Bate-Smith dans laquelle les tanins condensés, traités à chaud par un acide, se dégradent en anthocyanidols pigments colorés en rouge.3, 32

Mode opératoire :

Stiasny et FeCl3 2%

Dans un tube à essai, à 2 mL de solution aqueuse ajoutez quelques gouttes de réactif de Stiasny et chauffez au bain-marie à ébullition pendant 15 min. L'apparition d'un précipité beige indique la présence de tanins catéchiques. Filtrez ensuite la solution qui a servi à la recherche des tanins catéchiques ci-haut et au filtrat rajoutez quelques gouttes de FeCl3 2%. L'apparition d'une coloration bleu-noir indique la présence de tanins galliques.

Bate-Smith

Dans un tube à essai, à 1 mL de solution aqueuse ajoutez quelques gouttes de réactif au butanol chlorhydrique et portez au bain-marie à 90°C pendant 15 min. La formation d'une coloration rouge indique la présence de tanins catéchiques.

g) Détection des anthocyanes (HCl conc et NH4OH 25%)

Principe :

Les anthocyanes sont des pigments dérivés de l'ion flavinium. Ils sont mis en évidence par leur coloration qui varie sensiblement en fonction du pH3, 32, 34 :

- rouge à pH ? 4

- bleu à pH compris entre 4 et 6

- incolore à pH ? 7

Mode opératoire :

Dans un tube à essai, à 1 mL de solution aqueuse présentant une coloration plus ou moins foncée, ajoutez 1 mL de HCl concentré puis 1 mL de NH4OH 25%. Si la coloration s'accentue par acidification puis vire au bleu violacé en milieu basique, on peut conclure à la présence d'anthocyanes.

h) Détection des flavonoïdes (Shinoda)

Principe :

La réaction de Shinoda (ou réaction de la cyanidine) est basée sur l'obtention de couleurs caractéristiques du noyau flavonoïdique après sa réduction par l'hydrogène naissant issu d'un métal plongé dans la solution en milieu acide. Les couleurs caractéristiques sont3 :

- rouge avec les flavonols - orange avec les flavones

- violet avec les flavanones - test négatif avec les chalcones

Mode opératoire :

Dans un tube à essai, à 1 mL de solution éthanolique, 5 mL d'éthanol chlorhydrique (2 : 1, v/v) sont additionnés 2 à 3 copeaux de Mg et quelques gouttes d'alcool isoamylique. L'apparition d'une coloration intense rose-orange ou violacée indique un test positif.

i) Détection des stéroïdes et triterpènes (Liebermann Burchard)

Principe :

En milieu anhydride acétique, les noyaux stérols réagissent avec l'acide sulfurique concentré provoquant ainsi des changements de coloration dus à l'augmentation de la conjugaison des doubles liaisons au sein des cycles adjacents32.

Mode opératoire :

Dans un tube à essai, dissolvez quelques mg de résidu de poudre de la fraction (E) dans CHCl3 puis rajoutez au filtrat 1 mL d'anhydride acétique, ensuite laissez couler le long des parois du tube 0,5 mL de H2SO4 concentré. La formation d'un anneau brun à la zone de contact des deux liquides avec une couche surnageante verte ou violette indique la présence de stéroïdes et de triterpènes.

j) Détection des aminoacides (Test à la ninhydrine)

Principe :

La ninhydrine est un composé aromatique utilisé comme révélateur. Elle possède la particularité de former à chaud avec les acides aminés un produit coloré en violet32.

Mode opératoire :

Sur un papier filtre, déposez une goutte de la solution aqueuse. Au même endroit déposez une goutte de réactif à la ninhydrine et chauffez le papier filtre à l'étuve à 90°C pendant 5 min. Procédez à un essai à blanc sur le même papier filtre. L'apparition d'une teinte bleue ou violette nettement différente de celle de l'essai à blanc indique un test positif.

k) Détection des coumarines (Fluorescence à la lampe UV)

Principe :

La mise en évidence des coumarines est basée sur leur observation sous la lumière ultraviolette après l'ouverture du cycle lactone et solubilisation en milieu alcalin3, 32.

Mode opératoire :

Répartissez dans 2 tubes à essai chacun 2 mL de la solution éthanolique obtenue à partir du résidu. Dans un des tubes à essai, ajoutez 0,5 mL de NaOH 10%, puis chauffez les 2 tubes à essai au bain-marie jusqu'à ébullition. Après refroidissement, observez les tubes à la lampe UV à 365 nm. L'absence de fluorescence jaune dans les 2 tubes indique un test négatif.

l) Détection des anthraquinones (Bornträger)

Principe :

La caractérisation des principes actifs anthracéniques dans une drogue végétale est basée sur la coloration rouge intense que fournissent les 1,8-dihydroxy anthraquinones lorsqu'elles sont placées en milieu fortement alcalin3, 32.

Mode opératoire :

Dans un tube à essai, dissolvez quelques mg de résidu de poudre de la fraction (E) dans 10 mL de HCl dilué au 1/5, chauffez au bain-marie bouillant pendant 20 min, puis extrayez avec 20 mL de CHCl3 après refroidissement. À la phase organique, ajoutez 0,5 mL de NH4OH 25%. L'apparition d'une teinte allant du rouge au violet indique un test positif.

CHAPITRE 5 : RESULTATS ET DISCUSSION

5.1. Résultats

5.1.1. Fractionnement de BEAT-SS®

Partant de 25 g de poudre lyophilisée de notre matériel végétal, le fractionnement a abouti à 3 résidus secs dont les proportions figurent dans le Tableau 4 déjà illustré plus haut.

Tableau 4 : Rendement du fractionnement de BEAT-SS®

Poudre lyophilisée de départ = 25 g

(L)

Résidu sec des différentes fractions

Quantité obtenue

(en g)

X

Facteur de proportionnalité

x/25

Pourcentage

%

Solution

éthéro-méthanolique

(E)

3,5412

0,1416

14,16

Saponines

Brutes

(S)

7,5325

0,3013

30,13

Insoluble

dans le méthanol

(I)

13,9260

0,5570

55,70

Total

100,00%

5.1.2. Evaluation de l'activité antifalcémiante

Après observation au microscope et comptage des GR, les résultats obtenus pour les 3 échantillons de sang sont présentés dans les Tableaux 6, 7 et 8. Un récapitulatif de ces 3 Tableaux, présentant les différentes moyennes obtenues par les extraits à différentes concentrations pour les 3 échantillons, est consigné dans le Tableau 9.

Tableau 6 : Résultats des essais biologiques pour l'échantillon de sang n°1

Echantillon N°1

#

Conc

(ìg/mL)

GR falciformes

GR normaux

% de GR normaux

1er champ

2e champ

Moyenne

1er champ

2e champ

Moyenne

L

100

-

-

-

-

-

-

-

200

18

-

18

23

-

23

56,09

400

7

29

18

59

9

34

65,38

E

100

-

-

-

-

-

-

-

200

25

27

26

30

41

35

57,38

400

50

-

50

4

-

4

07,41

S

100

-

-

-

-

-

-

-

200

40

61

50

28

15

21

29,58

400

49

-

49

7

-

7

12,50

I

100

26

17

21

43

33

38

64,41

200

23

3

13

66

32

49

79,03

400

20

-

20

171

-

171

89,53

Témoin

Positif

60

-

60

5

-

5

07,69

Témoin

Négatif

5

10

7

88

67

77

91,67

Légende :

L : Lyophilisat

: Solution éthéro-méthanolique

S : Saponines brutes

I : Partie insoluble dans le méthanol

Tableau 7 : Résultats des essais biologiques pour l'échantillon de sang n°2

Echantillon N°2

#

Conc

(ìg/mL)

GR falciformes

GR normaux

% de GR normaux

1er champ

2e champ

Moyenne

1er champ

2e champ

Moyenne

L

100

18

4

11

38

40

39

78,00

200

9

11

10

37

43

40

80,00

400

18

-

18

13

-

13

41,93

E

100

54

53

53

13

27

20

27,40

200

26

17

21

10

10

10

32,26

400

20

26

23

3

6

4

14,81

S

100

47

42

44

5

4

4

08,33

200

27

36

31

3

9

6

16,22

400

13

-

13

3

-

3

15,00

I

100

5

10

7

22

13

17

70,83

200

3

-

3

13

-

13

81,25

400

11

7

9

11

9

10

52,63

Témoin

Positif

96

-

96

4

-

4

04,00

Témoin

Négatif

5

-

5

42

-

42

89,36

Légende :

L : Lyophilisat

: Solution éthéro-méthanolique

S : Saponines brutes

I : Partie insoluble dans le méthanol

Tableau 8 : Résultats des essais biologiques pour l'échantillon de sang n°3

Echantillon N°3

#

Conc

(ìg/mL)

GR falciformes

GR normaux

% de GR normaux

1er champ

2e champ

Moyenne

1er champ

2e champ

Moyenne

L

100

10

-

10

15

-

15

60,00

200

8

-

8

22

-

22

73,33

400

20

-

20

70

-

70

77,78

E

100

51

-

51

13

-

13

20,31

200

22

-

22

14

-

14

38,89

400

20

18

19

21

23

22

53,66

S

100

11

17

14

6

1

3

17,65

200

20

12

16

7

4

5

23,81

400

26

-

26

16

-

16

38,09

I

100

9

3

6

29

15

22

78,57

200

4

-

4

12

-

12

75,00

400

11

9

10

3

6

4

28,57

Témoin

Positif

66

69

67

3

8

5

06,94

Témoin

Négatif

6

3

4

43

60

51

92,73

Légende :

L : Lyophilisat

: Solution éthéro-méthanolique

S : Saponines brutes

I : Partie insoluble dans le méthanol

Tableau 9 : Résultats des essais biologiques pour les 3 échantillons

#

Concentration

(ìg/mL)

Echantillon 1

(%)

Echantillon 2

(%)

Echantillon 3

(%)

Moyennes

(%)

L

100

-

78,00

60,00

69,00

200

56,09

80,00

73,33

69,80

400

65,38

41,93

77,78

61,70

E

100

-

27,40

20,31

23,85

200

57,72

32,26

38,89

42,96

400

07,41

14,81

53,66

25,29

S

100

-

08,33

17,65

12,99

200

29,58

16,22

23,81

23,20

400

12,50

15,00

38,09

21,86

I

100

64,41

70,83

78,57

71,27

200

79,03

81,25

75,00

78,43

400

89,53

52,63

28,57

56,91

Témoin

Positif

7,69

04,00

06,94

06,21

Témoin

Négatif

91,67

89,36

92,73

91,25

Légende :

L : Lyophilisat

: Solution éthéro-méthanolique

S : Saponines brutes

I : Partie insoluble dans le méthanol

5.1.3. Screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique

Les résultats du screening phytochimique du résidu sec de la solution éthéro-méthanolique sont présentés dans le Tableau ci-dessous :

Tableau 10 : Screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique de BEAT-SS®

Groupes phytochimiques

Réactifs

Résultats

Alcaloïdes

Bouchardat et Dragendorff

-

Sucres réducteurs

Fehling

-

Glycosides cardiotoniques

Keller Killiani

-

Saponines

Test de mousse

-

Polyphénols

FeCl3 2%

+

Tanins catéchiques

Stiasny et Bate-Smith

+

Tanins galliques

Stiasny et FeCl3 2%

-

Anthocyanes

HCl conc et NH4OH 25%

-

Flavonoïdes

Shinoda

-

Stéroïdes et triterpènes

Liebermann Burchard

+

Aminoacides

Test à la ninhydrine

-

Coumarines

Lampe UV

+

Anthraquinones

Bornträger

-

Légende :

Test positif : +

Test négatif : -

5.2. Discussion

Les objectifs spécifiques de ce travail étaient de fractionner BEAT-SS®, d'évaluer l'activité antifalcémiante de la fraction éthéro-méthanolique et d'identifier les groupes phytochimiques présents dans cette fraction.

5.2.1. Fractionnement de BEAT-SS®

Au niveau du Tableau 4, on note que sur les 25 g de poudre lyophilisée de départ (L) nous n'avons obtenu que 3,5412 g de résidu sec de la solution éthéro-méthanolique (E), soit 14,16% seulement de notre produit. Tandis que la fraction des saponines brutes (S) et la partie insoluble dans le méthanol (I) ont représenté respectivement 30,13% et 55,70%.

La fraction (E) (et ses constituants) représente donc quantitativement la plus faible proportion pouvant se trouver dans la poudre de BEAT-SS.

5.2.2. Evaluation de l'activité antifalcémiante

Les Tableaux 6, 7, 8 et 9 ont pu faire ressortir en pourcentage les résultats de l'évaluation de l'activité des 4 fractions évaluées pour les 3 échantillons de sang.

En comparant l'activité antifalcémiante des différentes fractions dont les valeurs moyennes sont consignées dans le Tableau 9, on constate que : d'une part, la concentration optimale offrant les meilleurs résultats pour toutes les fractions est de 200 ìg/mL ; d'autre part, la partie insoluble dans le méthanol (I) présente une meilleure activité que le lyophilisat (L), soit 78,43% de réhabilitation des GR après falciformation contre 69,80%, ceci dû probablement à l'absence des saponines dans l'extrait qui exercent un effet freinateur sur la réhabilitation des GR. Nous avons ainsi une confirmation des résultats des travaux antérieurs.1, 11

Toutefois, la solution éthéro-méthanolique (E) a donné un taux de réhabilitation des GR de 42,96%, ce qui n'est pas moindre tandis que la fraction des saponines brutes (S) ne présente que 23,20% de réhabilitation des GR. Bien que (I) présente la meilleure activité, il est peu probable que les résultats du taux de réhabilitation des GR de (E) soient dus à des traces de (I) ayant diffusées dans les eaux mères ; quoique cette hypothèse ne peut être totalement écartée.

Une autre hypothèse envisageable serait que les fractions (E) et (I) possèderaient des principes actifs différents pouvant agir en synergie pour produire les effets antifalcémiants. 

Toutes ces interrogations trouveraient un début de solution si on pouvait comparer les résultats du screening phytochimique de (E) et (I) et procéder à des CCM avec détermination des Rf, on pourrait ainsi confirmer ou infirmer chacune des hypothèses émises ci-haut.

5.2.3. Screening phytochimique de la fraction éthéro-méthanolique

Le screening phytochimique de la fraction (E) nous a montré la présence des groupes suivants :

- polyphénols,

- tanins catéchiques,

- coumarines,

- stéroïdes et triterpènes.

Une étude approfondie de cette fraction (E) par des méthodes chromatographiques peut être envisagée dans le but d'isoler chacun de ces groupes et de les tester individuellement. De même il serait intéressant de comparer les résultats du screening phytochimique des deux fractions (E) et (I) pour les raisons évoquées au point 5.2.2.

CONCLUSION

Les objectifs spécifiques de ce travail étaient de fractionner BEAT-SS®, d'évaluer l'activité antifalcémiante de la fraction éthéro-méthanolique (E) et d'identifier les groupes phytochimiques présents dans cette fraction.

Au terme de ce travail, nous avons obtenu une fraction (E) représentant 14,16% de la poudre lyophilisée de BEAT-SS® ; une faible proportion qui néanmoins a été évaluée et a fourni un taux de réhabilitation des GR non négligeable de 42,96%. S'agissant de la composition de cette fraction, le criblage phytochimique a révélé la présence de polyphénols, de tanins catéchiques, de coumarines, de stéroïdes et triterpènes. Par ailleurs, la fraction la plus active issue du fractionnement de BEAT-SS® fut la fraction de l'insoluble dans le méthanol (I) avec un taux de réhabilitation des GR de 78,43%.

En introduction nous avions dit que le fractionnement bio-guidé de BEAT-SS® se justifiait par l'hypothèse selon laquelle il possèderait des groupes phytochimiques qui agiraient soit individuellement, soit en synergie, conférant ainsi à la recette la propriété de reverser la falciformation des globules rouges chez les drépanocytaires. Pour expliquer l'activité antifalcémiante de la fraction (E), deux éventualités furent donc envisagées :

- la première attribue l'activité antifalcémiante de la fraction (E) à des traces de (I) ayant diffusé dans (E) lors de la dissolution du lyophilisat dans le méthanol ;

- la seconde attribue cette activité à un (ou plusieurs) groupe phytochimique de (E) différent de celui responsable de l'activité de (I) et BEAT-SS® agirait donc par synergie.

Résoudre ce questionnement nous renvoie donc à poursuivre nos investigations sur les deux fractions en question.

Face aux résultats obtenus au terme de ce travail, nous convenons que la recherche doit se poursuivre et des travaux ultérieurs doivent être effectués. Ainsi nous suggérons de :

- comparer les groupes phytochimiques présents dans la fraction la plus active de BEAT-SS à ceux présents dans sa fraction éthéro-méthanolique pour établir si oui ou non nous sommes en face d'une synergie ou pas, à cet effet une comparaison des résultats du screening chimique des deux fractions et des CCM devraient permettre d'y répondre ;

- isoler chacun des groupes phytochimiques de la fraction éthéro-méthanolique par des méthodes chromatographiques et procéder à une évaluation de l'activité antifalcémiante des groupes isolés.

Ceci pourra permettre plus tard qu'une détermination structurale de la molécule active puisse être effectuée ; que le mécanisme d'action de BEAT-SS® puisse être élucidé ; qu'une pharmacomodulation puisse être envisagée et enfin que nous puissions disposer de modèles ou précurseurs pour une synthèse chimique totale ou partielle à l'échelle industrielle.

BIBLIOGRAPHIE

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27) Masiala T (2012). Méthode de recherche scientifique, Note de cours, Faculté de Sciences Pharmaceutiques, Université de Kinshasa

28) Mulamba B (2004). Investigation préliminaire sur le mécanisme d'action de BEAT-SS, phytomédicament utilisé contre la drépanocytose, Mémoire, Faculté des Sciences pharmaceutiques, Université de Kinshasa

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32) Bruneton J (1993). Pharmacognosie, Phytochimie : Plantes médicinales ; 2e Ed : TEC et DOC (Paris) ; p: 914.

33) Tona L, Kambu K, Ngimbi N, Cimanga K et al (1998). Antiamoebic and phytochemical screening of some Congolese medicinal plants. J. Ethnopharm. 61: 57-65.

34) Kambu K (2012). Pharmacognosie II, Note de cours, Faculté de Sciences Pharmaceutiques, Université de Kinshasa

ANNEXES

- Quelques photos de l'appareillage utilisé au LAREBIORG

Photo 1 : Evaporateur rotatif Laborota 4000

Photo 2 : Agitateur magnétique avec plaque chauffante Stuart

Photo 3 : Sonicateur VWR

Photo 4 : Balance analytique électronique Kern & Sohn Gmbh ABS

Photo 5 : Etuve Memmert Electro Helios

- Quelques photos des extraits observés aux microscopes

(L) : 200ìg/mL - Ech 1 (S) : 200ìg/mL - Ech 1

(E) : 200ìg/mL - Ech 1 (I) : 200ìg/mL - Ech 1

Témoin (+) : 200ìg/mL - Ech 1 Témoin (-) : 200ìg/mL - Ech 1

Photo 6 : Observations au microscope de l'échantillon de sang n°1

Légende :

A la concentration de 200 ìg/mL respectivement de gauche à droite et de haut en bas : Fraction L ; Fraction S ; Fraction E ; Fraction I ; Témoin + et Témoin -

- Quelques photos des résultats du screening phytochimique

Photo 7 : Résultats du screening phytochimique de la fraction E

Photo 8 : Résultats après filtration des réactions de Stiasny et Fehling

Photo 9 : Fluorescence des coumarines en milieu alcalin à la lampe UV

à 365 nm (à gauche le témoin et à droite l'essai)

* 1 Nsimba M, Lami N, Chika Y, Toshiyuki K et al (2012). In vitro reversal of deformity and inhibition of aggregation of sickle red blood cells by two Congolese herbal medicines. Journal of Medicinal Plants Research 6(31) : 4601-4608, DOI: 10.5897/JMPR11.376

* 2 Code de la Santé Publique (1961). Article L.5111-1, France

* 3 Ngombe K (2012). Eléments de pharmacopée traditionnelle et de pharmacognosie, Note de cours, Faculté de Sciences Pharmaceutiques, Université de Kinshasa

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* 9 Tshilolo L et al (2009). Neonatal screening for sickle cell anaemia in the Democratic Republic of Congo: experience from a pioneer project on 31204 newborns. Journal of Clinical Pathology 62:35-38.

* 10 Radio Okapi (2014). Dr Ange Ngonde : « Kinshasa compte environ 80 000 drépanocytaires », http://radiookapi.net/emissions-2/linvite-du-jour/2014/01/24/dr-ange-ngonde-kinshasa-compte-environ-80-000-drepanocytaires/ (14 mars 2014)

* 11 Lami M (2010). Evaluation de l'activité de la recette désaponifiée de BEAT-SS utilisée comme anti-drépanocytaire. Mémoire, Faculté des sciences pharmaceutiques, Université de Kinshasa

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* 24 Abdulmalik O et al (2005). 5-hydroxyméthyl-2-furfural modifies intracellular sickle haemoglobin and inhibits sickling of red blood cells. Br J Haematol. ; 128(4):552-61, http://www.nhlbi.nih.gov/m/pubmed/15686467/ (25 janvier 2014)

* 25 Zhang C et al (2004). Anti-sickling effect of MX-1520, a prodrug of vanillin : an in vivo study using rodents. Br J Haematol. 125(6):788-95, http://www.nhlbi.nih.gov/m/pubmed/15180869/ (25 janvier 2014)

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* 34 Kambu K (2012).Pharmacognosie II, Note de cours, Faculté de Sciences Pharmaceutiques, Université de Kinshasa






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore