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Elaboration d'une base de données géographiques et catalogue des stations de la subéraie de la Maamora

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par Bawinabadi Maguiliwe BAGARAM
Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs - Ingenieur 2014
  

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ROYAUME DU MAROC ??????? ????????

E.N.F.I. BP : 511, Bd. Moulay Youssef, Tabriquet, Salé, Maroc- Tél. : 05 37 86 11 49, Fax : 05 37 86 26 07

áÇÓÈ äíÓÏäåãáá ÉíæÈÇÛáÇ ÉíäØæáÇ ÉÓÑÏãáÇ

ECOLE NATIONALE FORESTIERE

D'INGENIEURS DE SALE

ELABORATION D'UNE BASE DE DONNEES
GEOGRAPHIQUES ET CATALOGUE DES STATIONS
DE LA SUBERAIE DE LA MAAMORA

MEMOIRE DE 3ème CYCLE

Présenté par : M. BAGARAM Bawinabadi Maguiliwè

POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'INGENIEUR DES EAUX ET FORETS

OPTION : Géomatique des Ressources Naturelles

Soutenu publiquement le 10 juillet 2014 à 11h00 devant le jury :

MM:

Pr. QARRO M. (ENFI Salé) Président

Pr. MOUNIR F. (ENFI Salé) Rapporteur

Pr. LAHSSINI S. (ENFI Salé) Rapporteur

Pr. BELGHAZI B. (ENFI Salé) Examinateur

Pr. ZAHER H. (ENFI Salé) Examinatrice

Dr. AAFI A. (CRF Rabat) Examinateur

i

Dedication

To my daddy,

To my mommy,

I wished you were here.

To all my family,

You're what I got here ?

ii

Remerciements

Plus qu'un plaisir, c'est pour moi un honneur d'adresser mes vifs et chaleureux remerciements à toutes les personnes avec qui j'ai eu contact ces derniers années ; elles m'ont toute d'une manière ou d'une autre permis de me construire. Je me permets pour autant de citer quelques noms.

Les mots usuels : gratitude et de remerciements, ne pourraient contenir la teneur de mes sentiments à l'égard du Professeur MOUNIR F. de l'ENFI. Qu'il trouve ici mon respect, ma considération et mon infinie reconnaissance. Il n'a jamais ménagé aucun effort pour suivre et orienter ce travail d'une façon très régulière. Sa bienveillance et sa compréhension m'ont toujours été témoignées. Son soutien en tout point, son obligeance, la somptuosité de ses qualités humaines m'ont guidé et donné du courage. Il a été pour moi plus qu'un professeur, un ami, un frère.

Ma gratitude va aussi envers le Pr. LAHSSINI Saïd qui n'a cessé de me guider lors de ce travail. Ses conseils et recommandations m'ont permis de mener à bien ce travail. Je suis reconnaissant pour les efforts qu'il n'a cessé de ménager pour m'intégrer au monde scientifique.

Le Pr BELGHAZI a eu à faire des critiques constructives le long ce travail, je lui suis reconnaissant et lui dis merci pour sa disponibilité et ses remarques.

Je suis sincèrement reconnaissant envers M. JDIRA El Houssine qui a mis gracieusement à ma disposition pratiquement toutes les données dont j'avais besoins.

Je remercie très vivement le Professeur QARRO M. pour l'honneur qu'il m'a fait en acceptant de présider le jury qui a évalué ce travail.

Je remercie le professeur Mme ZAHER H. Enseignante chercheur à l'ENFI qui m'a fait l'immense honneur d'évaluer ce travail.

Je tiens également à remercier le Dr. AAFI A. pour en plus de sa participation à l'évaluation de ce travail, m'a fait part de ses connaissances sur la forêt de la Maâmora.

Ma gratitude va à l'endroit de M. MANDOURI T. pour ses explications sur les phénomènes pédologiques.

iii

Je suis reconnaissant envers toute l'équipe de l'UCL (Université Catholique de Louvain) qui s'est chargée de ma formation et mon intégration en particulier le Pr. PONETTE Q., le Pr. LAMBOT S. et Nicolas MOURMEAUX.

Les mots me manqueront pour adresser ma gratitude à TENG Faida qui m'a chaleureusement accueilli en Belgique et s'est assuré de mon épanouissement. Que Dieu lui rende au centuple toutes les bonnes oeuvres qu'il a accomplies. Je remercie aussi la famille QUIRYNEN qui m'a hébergé et m'a fait découvrir leur pays.

« Seules les montagnes ne se croisent» ; tel est ce qu'ont dit. Un clin d'oeil à Paul-Igor, Koffi Luc que j'ai eu la chance de rencontré et qui ont réveillé l'esprit scientifique qui dormait en moi.

Je remercie la famille DEFO au Maroc en particulier Ida KAO pour leur soutien permanent en des moments difficiles.

Merci à SANGARE Ibrahima «IB» pour son soutien infaillible tout le long de mes années universitaire à l'ENFI. Je remerci également THIOYE Djibril pour ses précieux conseils.

« A coeur vaillant, rien d'impossible », ces mots sont à addressé à DARE Aïsha et à Anabelle pour leur soutien moral et leur présence.

Je tiens de même, à remercier sincèrement les personnes qui durant mon séjour à l'ENFI m'ont témoigné amour et bienveillance, m'ont soutenu et encouragé : mes compatriotes et amis : KONKO Yawo, AFFO Biao, NOUMONVI K. Dodji, LEN'NAH Toyi, mes camarades de la 43ème promotion et tous les autres que je ne pourrai indexer, pour les bons moments passés ensemble ; tous les camarades des 41, 42, 43, 44, 45 et 46ème promotions.

Quelqu'un m'a dit un jour qu'il n'y a pas de « MERCI » entre amis. Alors juste un clin d'oeil à Casimir, Hervé, Constant, KADAOUI, Jean-Marie, Victor, Omar, Younes, Lamyae, Wafa, Patricia, Hadissati, Amidou, Julien, Modeste, Vanessa, Collins White, Gueye, Amidou, Tudal, Gloria, Castro.

Enfin, mais pas pour le moins, je remercie toute la famille BAGARAM à travers le monde qui a été toujours là pour moi en particulier Jules, Moïse, Robert, Ernest, Augustin, Sédaski.

Tout ceci n'aurait pas été possible sans le concours du gouvernement marocain à travers l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI) ; qu'il trouve en ces mots ma profonde gratitude

Mots clés : Chêne-liège, Maâmora, évaluation multicritère, épaisseur du sable, régénération, AHP

iv

Résumé

La régénération du chêne-liège dans la forêt de la Maâmora est capricieuse. Suite au constat que certains sols seraient impropres au développement du chêne-liège, un remplacement sur une grande partie de la forêt, du chêne-liège par les essences exotiques a été opéré. Cependant, le sol n'est pas le seul facteur à prendre en considération dans l'évaluation de l'aptitude ; il existe d'autres facteurs qui peuvent avoir des effets de compensation. Il est possible que certains milieux soient peu convenables au chêne-liège mais jusqu'à quel niveau ?

Pour répondre à cette question, en premier lieu, les principaux facteurs reconnus avoir une influence sur la régénération du chêne-liège ont été identifiés et cartographiés. En seconde position, suite à l'importance accordée à l'épaisseur du sable dans la forêt de la Maâmora, sa variabilité a été étudiée par des approches géostatistiques notamment pour évaluer sa dépendance spatiale. Enfin la combinaison de ces facteurs avec chacun ayant un poids déterminé par évaluation d'experts à partir de l'approche AHP a permis de déterminer les indices d'aptitude à la régénération du chêne-liège.

Les principaux facteurs influençant l'aptitude à régénération du chêne-liège dans la forêt de la Maâmora sont le climat exprimé par « la continentalité » ; celle-ci se traduit par une diminution des précipitations et une augmentation des températures de l'ouest vers l'Est de la forêt ; la pente du terrain naturel et les pentes fortes; l'épaisseur du sable, la pente du plancher argileux, ainsi que les groupements végétaux et les types de sols.

La cartographie de ces facteurs est faite en insérant la logique floue afin d'éviter la dichotomie nette entre les limites des classes. Ceci a permis alors d'intégrer l'incertitude sur la limite exacte des classes.

Par ailleurs, l'épaisseur du sable de la forêt est très variable ; cette variabilité est plus importante dans la direction sud-ouest nord-est que dans la direction opposée. . La dépendance spatiale ou l'autocorrélation spatiale est de l'ordre de 46.7% avec un échantillonnage à partir d'une maille carrée de 500 m de côté. A partir d'un échantillonnage systématique à chaque 100 m, l'autocorrélation spatiale est de 87% ; il ressort qu'il y a une grande variabilité spatiale qui n'est pas visualisée avec un échantillonnage à 500 m. Le pas d'échantillonnage admissible est d'une maille carrée de 300 à 350 m de côté.

Enfin, quatre classes d'aptitude à la régénération ont été obtenues. Il s'agit des classes ayant une bonne, moyenne, faible et très faible aptitude et qui représentent respectivement 17.40 %, 40.18%, 34.84% et 4.28% de la forêt.

Keywords: Cork oak, Maâmora, sand's thickness, multicriteria evaluation, regeneration, AHP

v

Abstract

The cork oak regeneration is in the Maamora forest is capricious. Based on the hypothesis that some soils are unsuitable for cork oak development, thus leading to the replacement of a large portion of the forest with exotic species. However, soil is not the only factor to consider in landuse suitability. It is possible some areas might be unsuitable to the cork oak regeneration but their magnitude is unknown. The aim of this study is to highlight suitable sites for cork oak development.

To achieve this goal, firstly, the main known factors having an influence in the cork oak regeneration was identified and mapped. Secondly, due to the importance given to the thickness of the sand in the Maamora forest, its spatial dependence was studied by a geostatistical approach. Therefore, the factors were combined using a weighted linear combination with the weight of each criterion calculated by AHP (Analytic Hierarchy Process) resulting to a cork oak regeneration suitability index for the whole forest.

The mapping of these factors was made by inserting a fuzzy logic to avoid crisp classes. This permitted the integration of an uncertainty to the exact class boundaries

The main factors influencing the regeneration of the cork oak forest of Maamora are the continentality manifested by a decrease in precipitation from the west to east at the same time a rising temperature in the opposite direction, the bare soil slope less than 10% (gentle slope) and steep slope (> 15 %), the thickness of the sand, the slope of the clay floor, the flora and soil types.

Furthermore, a great variability in the thickness of the sand was observed. This variability is greater in the southwest northeast direction than in the opposite direction. Spatial dependence or spatial autocorrelation is less than 46.7 % with a sampling grid of 500 m X 500 m. From a systematic sampling of every 100 m gave a spatial autocorrelation of 87.7 %. Using a sampling grid of 500 m X 500 m, a large spatial variability was not observed. To take into account a greater portion of the spatial variability of the sand's thickness, a sampling grid of 300 to 350 m is advised.

Finally, four classes of regeneration suitability were obtained. These classes are good, medium, low and very low suitability and which represent 17.40 %, 40.18 %, 34.84 % and 4.28 % of the forest area respectively.

vi

ÕÎáã

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vii

Table des matières

Résumé iv

Abstract v

ÕÎáã vi

Liste des figures x

Liste des tableaux xii

Liste des sigles et acronymes xiii

Introduction 1

Chapitre 1. Revue bibliographique 4

1.1. Principe de la typologie des stations forestières 4

1.1.1. Définition de la station 4

1.1.2. Principaux descripteurs des stations 5

1.1.2.1. Régime hydrique 5

1.1.2.2. Climat 5

1.1.2.3. Topographie 6

1.1.2.4. Fertilité du sol 6

1.1.2.5. Phytocénose 6

1.1.3. Utilisation pratique de la notion de la station 7

1.1.4. Notion de groupes de stations 7

1.1.5. Conclusion 8

1.2. Aperçu sur le chêne-liège 8

1.2.1. Aire de répartition du chêne-liège 8

1.2.2. Ecologie du chêne-liège 10

Chapitre 2. Matériels et méthodes 12

2.1. Présentation de la zone d'étude 12

2.1.1. Situation géographique, administrative et forestière 12

2.1.2. Caractéristiques du milieu 13

2.1.2.1. Cadre géologique 13

2.1.2.2. Cadre topographique 13

2.1.2.3. Cadre hydrographique 14

2.1.2.4. Cadre pédologique 14

2.1.2.5. Cadre climatique 15

2.1.2.6. Groupements et associations végétales de la Maâmora 20

viii

2.2. Approche méthodologique 21

2.2.1. Analyse des facteurs influençant la régénération du chêne-liège en

Maâmora 21

2.2.2. Outils de traitement 22

2.2.3. Facteurs considérés 22

2.2.3.1. Profondeur du plancher argileux (épaisseur du sable) 22

2.2.3.2. Pente du plancher argileux 24

2.2.3.3. Types de sol 25

2.2.3.4. Climat 25

2.2.3.5. Topographie 25

2.2.3.6. Groupements végétaux 26

2.2.4. Evaluation de l'aptitude 26

2.2.4.1. Identification de l'objectif 26

2.2.4.2. Détermination des critères et contraintes d'évaluation 26

2.2.4.3. Détermination des notes ou scores pour chacun des critères 27

2.2.4.4. Attribution de poids à chacun des facteurs 27

2.2.4.5. Description du processus d'AHP 28

2.2.4.6. Agrégation ou combinaison des poids et notes pour un résultat

synthétique 30

2.2.5. Base de données géographiques 30

Chapitre 3. Résultats et discussions 32

3.1. Analyse des facteurs influençant la régénération du chêne-liège en Maâmora 32

3.1.1. Epaisseur du sable et la pente du plancher argileux 32

3.1.2. Pédologie 33

3.1.3. Continentalité 34

3.1.4. Flore 34

3.1.5. Pente du terrain 35

3.2. Analyse de la variabibilité de l'épaisseur du sable 35

3.2.1. Analyse exploratoire des données 36

3.2.2. Etude de la variabilité spatiale de la profondeur du plancher argileux en

Maâmora 38

3.3. Analyse de la variabilité de l'épaisseur du sable dans la parcelle CIV11 42

3.3.1. Analyse exploratoire 43

3.3.2. Conclusion 45

ix

3.4. Cartographie des principaux facteurs influençant la régénération et évaluation

de l'aptitude à la régénération du chêne-liège en Maâmora 46

3.4.1. Facteurs topo-édaphiques 46

3.4.1.1. Profondeur du plancher argileux 46

3.4.1.2. Pente du plancher argileux 46

3.4.2. Carte pédologique 49

3.4.3. Pente du terrain 49

3.4.4. Continentalité 49

3.4.5. Flore 49

3.5. Evaluation de l'aptitude à la régénération du chêne-liège en Maâmora 54

3.5.1. Critères et les contraintes 54

3.5.2. Attribution des notes ou scores à chaque facteur 54

3.5.2.1. Facteur topo-édaphique 54

3.5.2.2. Facteur pédologique 57

3.5.2.3. Pente du terrain naturel 57

3.5.2.4. Continentalité 57

3.5.3. Attribution des poids à chacun des facteurs identifiés 58

3.5.4. Aptitude à la régénération 58

Conclusion générale 64

Bibliographie 66

Annexes 71

Annexe 1 : Données de la parcelle CIV11 72

Annexe 2 : Données de précipitations 75

Annexe 3 : Tableau de comparaison des facteurs 76

x

Liste des figures

Figure 1. Vision de l'écosystème élémentaire, cellule de base de paysage (principe de

stations forestières) 5

Figure 2. Répartition mondiale du chêne-liège 9

Figure 3. Carte de situation générale de la zone d'étude 12

Figure 4. Diagrammes ombrothermiques de Bagnouls et Gaussen 18

Figure 5. Place de la forêt dans le climagramme d'Emberger-Sauvage 20

Figure 6. Schéma d'un variogramme montrant ses différents paramètres 23

Figure 7. Echelle de Saaty (1977) pour la pondération des facteurs par paires 28

Figure 8. Schéma global de la méthodologie 31

Figure 9. Carte de position des sondages de Maâmora avec un maillage carré de 500 m

de côté 37

Figure 10. Histogramme de distribution des données de Maâmora ; données brutes 37

Figure 11. Histogramme de distribution (à gauche) et le graphe de probabilité (à droite) de la profondeur du plancher argileux avec un maillage carré de 500 m de

côté 38
Figure 12. Surface de variogramme de la profondeur du plancher argileux en Maâmora.

Données issues d'un maillage carré de 500 m de côté 39
Figure 13.Variogrammes expérimentaux de la profondeur du plancher argileux, calculé

pour des directions différentes 40
Figure 14. Variogrammes expérimentaux de la profondeur du plancher argileux, ajustés

par un modèle théorique : direction de 45° et direction 135° 41
Figure 15. Carte de positionnement et des profondeurs des forages de la parcelle CIV 11

de la forêt de la Maâmora 43

Figure 16. Surface de variogramme de la profondeur du plancher argileux 44

Figure 17. Variogramme expérimental omnidirectionnel de la profondeur du sable ajusté

par un modèle théorique 45

Figure 18. Carte des classes de profondeur du plancher argileux en Maâmora 47

Figure 19. Carte des pentes du plancher argileux de la forêt de la Maâmora 48

Figure 20. Carte pédologique de la Maâmora établie par Heusch & Billaux (1966) 50

Figure 21. Carte des classes de pentes du terrain naturel de la forêt de Maâmora 51

Figure 22. Carte des isohyètes de la forêt de Maâmora (Mandouri, 1990) 52

Figure 23. Carte des groupements végétaux de la forêt de la Maâmora 53

xi

Figure 24. Fonctions pour l'attribution de note au facteur épaisseur du sable pour le calcul de l'aptitude à la régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant

l'aptitude maximale et l'axe des x représente l'épaisseur du sable en cm. 55
Figure 25. Fonctions pour l'attribution de note au facteur pente du plancher argileux pour le calcul de l'aptitude à la régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant l'aptitude maximale et l'axe des x représente les pentes du plancher argileux

en pourcentage. 55

Figure 26. Carte des enclaves de la forêt de Maâmora 56

Figure 27. Aptitude des différents sols de la Maâmora à la régénération du chêne-

liège 57
Figure 28. Fonctions pour l'attribution de note au facteur pente du terrain pour le calcul de l'aptitude à la régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant l'aptitude maximale et l'axe des x représente les pentes du terrain naturel

exprimées en pourcentage 57
Figure 29. Carte d'aptitude à la régénération du chêne-liège dans la forêt de la

Maâmora 61
Figure 30. Carte d'évaluation de l'aptitude à la régénération du chêne-liège dans la forêt

de la Maâmora par superposition avec la carte des groupements végétaux 62 Figure 31. Carte d'aptitude à la régénération moyenne par parcelle de la forêt de la

Maâmora 63

xii

Liste des tableaux

Tableau 1. Superficie du chêne-liège dans différents pays 9

Tableau 2. Précipitations moyennes mensuelles en mm 16

Tableau 3. Régimes pluviométriques moyens saisonniers 16

Tableau 4. Données thermiques des stations étudiées 17

Tableau 5. Bioclimats des stations limitrophes de la Maâmora 19

Tableau 6. Valeurs de RI. 29

Tableau 7. Tableau récapitulatif de l'analyse exploratoire de la profondeur du plancher

argileux mesurée selon un maillage carré d'un pas de 500 m de côté 36
Tableau 8. Caractéristiques des modèles de variogramme ajustés au variogramme

expérimental 42
Tableau 9. Statistiques descriptives des données de profondeur du sable de la parcelle

CIV11 de la forêt de la Maâmora 43

Tableau 10. Moyenne des poids donnés par les trois experts 58

Tableau 11. Classe d'aptitude à la régénération du chêne-liège avec les surfaces

correspondantes 59

xiii

Liste des sigles et acronymes

°C : degré Celsius

°K : degré Kelvin

A.E.F.C.S : Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols

CEC : capacité d'échange cationique

cm : centimètre

DREFNO : Direction Régional des Eaux et Forêts du Nord-Ouest

ENFI : Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs

GPS : Global Position System

ha : hectare

IFN : Inventaire Forestier National

kg : kilogramme

m : mètre

M°C : moyenne des maxima du mois le plus chaud

m°C : moyenne des minima du mois le plus froid

mm : millimètre

MNT : Modèle Numérique du Terrain

pH : potentiel en hydrogène

SIG : système d'information géographique

T : tonne

UCL : Université catholique de Louvain

UPB : unité de petit bétail

1

Introduction

Au Maroc, la forêt occupe une place importante ; le domaine forestier représente environ 9 millions d'hectares soit 13,3 % du territoire national, dont 8,2 % de formation ligneuse, 4,4 % de nappes alfatières et 0,7 % de reboisements (I.F.N., 1996). La subéraie marocaine représente 20 % de la subéraie mondiale et 7 % de la forêt marocaine (Hammoudi, 2002).

La Maâmora est considérée comme la plus grande subéraie au monde étant en un seul tenant avec une superficie de 131 738 ha. Elle est composée d'environ 70 000 ha de chêne-liège, le reste de la surface est occupé par les essences introduites dominées par les Eucalyptus et les Acacias (Anonyme3, 2011). De part cette diversité et sa proximité des grandes agglomérations, la forêt de la Maâmora joue un rôle économique, environnemental et social très important. En outre la production du liège et du bois, la Maâmora offre de l'emploi aux riverains, et constitue un lieu de parcours pour un cheptel composé de près de 230 000 têtes d'ovins et de bovins. La charge pastorale est estimée à 6,4 UPB/ha/an, ce qui dépasse de quatre fois la possibilité herbagère de la subéraie (Benzyane, 1996). Cette forêt joue de même un rôle cynégétique non négligeable.

La valeur de la Maâmora réside dans son rôle non négligeable et déterminant dans l'activité économique et sociale à l'échelle locale, régionale et même nationale. En effet, elle offre des ressources importantes et diverses. D'une part, elle constitue une réserve importante de liège (47 % de la production nationale), de bois d'industrie (85 % de la production nationale), et offre des produits secondaires comme les glands (600 kg/ha/an), champignons et truffes (30 T/an). D'autre part, elle permet aux usagers le ramassage du bois mort gisant (87 % des besoins de la zone) et le parcours dans les parcelles non mises en défens. En plus, elle joue aussi un rôle important dans la création d'emplois (300 000 journées de travail/an), la pratique de l'apiculture (1000 T/an de miel) et la chasse (DREFNO, 2005).

Les forêts marocaines subissent une grande pression anthropo-zoogène. Les conséquences de cette pression sont une difficulté à régénérer les peuplements. La forêt de la Maâmora n'est pas en marge de ce problème.

La régénération est un facteur déterminant dans la conservation des forêts et dans l'atténuation du déficit en produits ligneux. Cette activité se base entre autre pour sa réussite sur une connaissance parfaite de l'aptitude des stations. La méconnaissance de

2

ce facteur conduirait sans doute, à l'échec du reboisement et de la régénération et à une perte des moyens financiers et des efforts déployés pour leur réalisation.

Face à la difficulté de régénération naturelle et à la dédensification progressive du chêne-liège en Maâmora, l'administration forestière a pris des mesures pour une régénération artificielle. La régénération se fait par voie de semis ou par voie de plantation en parallèle dans les clairières et dans les culées noires d'essences introduites.

Malgré les efforts consentis par les gestionnaires forestiers, la régénération du chêne-liège reste capricieuse. Il est présumé que parmi les causes des échecs de régénération, il existe entre autre l'inaptitude de certains sols au développement du chêne-liège traditionnelement appréciée par la grande variabilité de l'épaisseur du sable. Toutefois, il existe peu de données sur l'ampleur de ces sols potentiellement non convenables au chêne-liège.

L'identification des stations constitue une des étapes fondamentales de l'élaboration des aménagements forestiers. Cette étape est particulièrement délicate à négocier dans les aménagements modernes, qualifiés d'intégrés ou encore de multifonctionnels, car elle concerne autant les sensibilités du milieu (érosion, pollution, etc.) que sa productivité ou sa valeur d'habitat potentielle.

Le développement fulgurant des systèmes d'information géographique (SIG) au cours de la dernière décennie, permet d'envisager sous un angle nouveau la valorisation des outils d'analyse stationnelle, tant au plan de l'intégration des différentes approches rendues possibles par la souplesse des outils d'analyse, que de l'échelle d'application ; possibilité de considérer des surfaces très importantes à une échelle très fine (Claessens et al., 2002).

L'utilisation des systèmes d'information couplée à l'évaluation multicritère de l'aptitude des stations forestières à la régénération du chêne-liège en Maâmora permettrait de localiser les zones avec de fortes potentialités au développement de jeunes peuplements de chêne-liège et donc une réussite plus efficiente des travaux de régénérations réalisés dans cette forêt. L'objectif global de cette étude est d'aider le gestionnaire dans le choix des périmètres de régénération. Pour y parvenir, il est primordial d'atteindre les objectifs spécifiques suivants :

3

? Identifier les facteurs écologiques (édaphiques et climatiques, floristiques, etc) déterminant dans les aptitudes à la régénération du chêne-liège dans la Maâmora ; ? Evaluer la variabilité de l'épaisseur du sable ;

? Procéder à la cartographie de ces facteurs ;

? Evaluation multicritère de l'aptitude à la régénération du chêne-liège ;

? Consolider cette information dans une base de données géographique facilement interrogeable.

Le présent travail s'inscrit dans le cadre d'un projet de coopération scientifique entre L'ENFI (Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs) et l'UCL (Université Catholique de Louvain en Belgique) intitulé : «Comportement et conduite des plantations de chêne-liège en forêt de la Maâmora, Maroc».

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Chapitre 1. Revue bibliographique

1.1. Principe de la typologie des stations forestières

1.1.1. Définition de la station

Sur un massif forestier, le milieu naturel présente des variations importantes (climatique, géologique, pédologique, topographique, etc.) ; les espèces végétales et en particuliers les espèces forestières sont sensibles à ces variations qui conditionnent leur présence et leur croissance (Ladier, 1993).

La définition de la station forestière la plus adoptée en foresterie est qu'une station forestière est une étendue de terrain boisé de superficie variable, homogène dans ses conditions écologiques (climat, relief, substrat géologique, sol, végétation spontanée) (Godron, 1994). Dès que l'un de ces facteurs varie, la station forestière change (

Figure 1).

Dans une station forestière donnée, chaque essence a une production déterminée, variant dans une fourchette d'amplitude réduite. Pour décrire les milieux boisés et en évaluer les aptitudes sylvicoles (niveau de productivité, essences adaptées....), les sylviculteurs s'appuient sur la notion de station forestière.

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Figure 1. Vision de l'écosystème élémentaire, cellule de base de paysage (principe de stations forestières) ; (Fortescue, 1980 in Terras, 2011))

1.1.2. Principaux descripteurs des stations

1.1.2.1. Régime hydrique

Bien qu'important, la mesure du régime hydrique proprement dit est réalisée rarement en condition forestière. Ceci du fait qu'en forêt la composition et la structure des peuplements, l'hétérogénéité des sols et des stations, sont autant d'éléments peu contrôlables (Chadoeuf & al., 1988) qui n'autorisent pas une généralisation des résultats comme c'est le cas dans le domaine agricole.

1.1.2.2. Climat

Les études les plus précises se réfèrent généralement aux stations météorologiques les plus proches des sites analysés (Le Goff & Levy, 1984). En fonction des données disponibles, différents indices climatiques « classiques » peuvent être calculés (indice d'aridité de DE MARTONNE, quotient pluviothermique d'EMBERGER, indice de WECK, etc).

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1.1.2.3. Topographie

La position topographique est un élément déterminant de la station. En effet, les facteurs d'ensoleillement (facteur thermique et facteur radiatif), hydrique (circulation d'eau, profondeur de sol et évapotranspiration) et trophique (déplacement d'éléments minéraux par érosion, lessivage et accumulation en bas de pente) sont étroitement liés à la topographie (Franc & Valadas, 1990). De ce fait, Wagemas (1994) montre qu'au sein d'un versant mouvementé, 67% de la variation de hauteur dominante d'un peuplement de chêne est expliquée par des variables exclusivement topographiques. Pour ces raisons, le relief est fréquemment exprimé selon diverses codifications, au premier plan de toutes les études de potentialités stationnelles et des clefs synthétiques des catalogues de stations.

1.1.2.4. Fertilité du sol

Parmi les indicateurs de la richesse du sol, l'humus vient généralement en premier lieu (Duchaufour, 1954 ; Green & al., 1993). En effet, l'humus reflète le dynamisme du turnover, et est lié à l'acidité de l'horizon humifère (pH) qui entre dans la définition des types d'humus. On retrouve comme autres indicateurs de la richesse du sol, fréquemment la lithologie et le type de sol (Franc, 1989 ; Le Goff & Levy, 1984) ; ainsi que des mesures chimiques telles que le rapport C/N, l'acidité (pH), la capacité d'échange cationique (CEC), le taux de saturation en bases.

1.1.2.5. Phytocénose

1.1.2.5.1. Description de la flore

La composition floristique d'une parcelle située sous forêt reflète les conditions écologiques (acidité du sol, humidité, etc...). L'observation de la flore spontanée donne donc des informations sur les caractéristiques stationnelles d'une parcelle (www1 ; www2).

La méthode de description de la flore la plus généralement employée est la méthode du relevé phytosociologique. Le relevé phytosociologique consiste en un inventaire total des espèces, ventilé par strate de végétation et sommairement quantifié selon l'« abondance-dominance» et la « sociabilité » de chacune des espèces. Il permet d'appréhender également la structure et l'architecture (recouvrement, hauteur) de chaque groupement végétal. Le relevé est systématiquement accompagné d'une description générale de la station (topographie, géologie, pédologie, etc).

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1.1.2.5.2. Indicateurs floristiques

La présence et le développement de chacune des espèces est sous la dépendance des facteurs écologiques de la station, et donc le relevé phytosociologique renseigne sur le niveau de ces facteurs. De nombreux auteurs ont ainsi conçu des indicateurs sous différentes formes : les groupes socio-écologiques, les échelles floristiques, voire aussi les associations phytosociologiques.

Toutefois, l'utilisation de ces indicateurs n'est efficace que s'il existe un équilibre entre la station et sa flore (Franc & Valadas, 1990). Notamment, les interventions humaines peuvent modifier totalement la flore d'une station pour des décennies avant qu'un nouvel équilibre ne se réinstalle.

1.1.3. Utilisation pratique de la notion de la station

Pour le forestier la station reçoit une signification supplémentaire. Il la définirait plutôt selon Bonneau & Timbal (1973) comme : « ... une étendue de forêt, homogène dans ses conditions écologiques et son peuplement, dans laquelle le forestier peut pratiquer la même sylviculture et peut espérer une même production ».Ce concept de station forestière, ainsi défini est donc très proche du concept écologique, mais on y a ajouté l'idée d'homogénéité du peuplement et d'un concept de gestion : espérance d'une même production, pratique d'un même traitement sylvicole.

1.1.4. Notion de groupes de stations

La notion de station forestière telle qu'elle vient d'être définie correspond parfois à des surfaces trop petites (Bonneau & Timbal, 1973) pour que le forestier gestionnaire puisse y envisager un traitement spécial. Il est donc nécessaire de concevoir, pour l'aménagement et la gestion des massifs forestiers, des groupes de stations, unités de plus grande surface, justiciables d'un même traitement. Ces unités résultent :

· soit du rapprochement de stations peu différentes les unes des autres par leurs caractéristiques écologiques et à l'intérieur desquelles on peut agir à peu près de la même manière. Bonneau & Timbal (1973) définissent les groupements comme «... des espaces où les unités stationnelles particulières sont suffisamment semblables pour que les possibilités et les procédés de culture de la forêt et le rendement soient sensiblement les mêmes. »

· Soit du rassemblement de plusieurs types de stations très différentes, mais peu étendues et juxtaposées plus ou moins régulièrement. C'est la notion de mosaïque

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de stations ; une de leurs caractéristiques essentielles étant alors leur hétérogénéité écologique. Contrairement à la station sensu stricto, qui est une réalité écologique indépendante et relativement permanente, le groupe de station est une notion qui dépend donc de l'intensité de gestion recherchée et même de l'état des connaissances sylvicoles. Elle est donc susceptible d'évoluer dans le temps.

1.1.5. Conclusion

La station constitue l'unité homogène sur laquelle le forestier peut espérer la même production ou dans notre cas la même aptitude à la régénération (un même taux de réussite). C'est alors ces unités qui devront en quelques sortes constituer les périmètres de régénération.

Pour finir, il convient de faire une distinction entre aptitude et vocation. Marghadi (2009) définit l'aptitude comme étant la capacité du milieu naturel à offrir à une espèce donnée des conditions édapho-climatiques favorables à son développement alors que les vocations sont plus larges dans la mesure où elles prennent en considération, en plus des conditions édapho-climatiques, des aspects socio-économiques.

Il ressort alors qu'en plus de l'aptitude à la régénération il faudra intégrer des aspects socio-économiques et même techniques pour la réussite des interventions.

1.2. Aperçu sur le chêne-liège

1.2.1. Aire de répartition du chêne-liège

Le chêne-liège (Quercus suber L), est une essence sclérophylle sempervirente dont l'aire de répartition naturelle est la partie occidentale du bassin méditerranéen (Natividate, 1950 in Vanda, 2009). Le Portugal est le pays avec une grande superficie de chêne-liège de 737 000 ha soit 30% de la superficie mondiale mondiale de chêne-liège (Vanda, 2009). La Figure 2 illustre la répartition du chêne-liège à l'état naturel.

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Figure 2. Répartition mondiale du chêne-liège (Aafi, 2007)

La surface de chêne-liège de l'Afrique du nord représente 33% avec une faible production de 9% du liège mondial (Tableau 1).

Tableau 1. Superficie du chêne-liège dans différents pays (Lei, 2010)

Pays

Surface
(Hectares)

Pourcentage

(%)

Production du liège (Tonnes)

Pourcentage

(%)

Portugal

736.700

32,4

157.000

52,5

Espagne

506.000

22,2

88.400

29,5

Algerie

414.000

18,2

15.000

5,2

Maroc

345.000

15,2

11.000

3,7

France

92.000

4

3.400

1,1

Tunisie

92.000

4

7.500

2,5

Italie

92.000

4

17.000

5,5

TOTAL

2.277.000

100

299.300

100

 

Hors de son aire naturelle, le chêne-liège a été depuis longtemps utilisé comme essence de reboisement, en particulier en Russie, aux Etats Unis d'Amérique, en République Sud-Africaine, au Japon, en Argentine, en Australie, en Uruguay et en Israël (William, 2002).

Au Maroc, selon Natividade (1956 in Elmansouri, 2013), la subéraie s'étendait autre fois depuis le Grand Atlas sur une étendue nettement supérieure à celle d'aujourd'hui. Une liste exhaustive des forêts et stations de chêne-liège a été dressées par Sauvage (1961).

10

D'autres stations ont été décrites bien avant, notamment dans le secteur oriental et ont depuis disparu.

Par ailleurs, Benabid (1993) a fait l'état de la subéraie marocaine productive par région sous forme d'ensemble homogènes. Il a identifié six grands massifs : le massif de Maâmora, celui de Larache, de Benslimane (subéraie de plaine), le massif du Rif, du Moyen Atlas et celui du Plateau central (subéraie de montagne) (Figure 3).

Figure 3. Carte de la répartition du chêne-liège au Maroc (Elmansouri, 2013)

1.2.2. Ecologie du chêne-liège

Le chêne-liège est étroitement lié aux conditions édaphiques et bioclimatiques du milieu et est exigeant en lumière. Cette essence se développe depuis le bord de la mer jusqu'à 1500-1600 m en général, exceptionnellement 2000 m dans le Haut Atlas (Aafi, 2007) et un optimum trouvé à 600 m d'altitude (Pereira, 2007). Il développe des peuplements sylvatiques importants en ambiance bioclimatique sub-humide, humide et per-humide à variantes tempérée, chaude, fraîche et localement froide. Il apparaît également au semi-aride chaud et tempéré grâce aux compensations écologiques (humidité relative de l'air élevée, précipitations occultes, nappe phréatique proche etc ...) (Aafi, 2007).

11

Les subéraies s'accommodent bien quand les précipitations moyennes annuelles sont de 400 à 2.000 mm (Aafi, 2007) alors que de sa part, Pereira (2007) limite cet intervalle à 600-800 mm et affirme que le chêne-liège peut supporter des précipitations de l'odre de 400 mm et que les précipitations allant jusqu'à 1700 mm sont tolérables.

Le Quercus suber est une essence qui craint l'hydromorphie (Lepoutre, 1965 ; Pereira, 2007) ; elle est calcifuge et supporte mal les sols très argileux. C'est une essence considérée alors comme acidophyle. Les sols préférés sont des sols sablonneux (Maâmora, Gharb) ou à substrat compact (schiste, grès dans le Plateau central, le Rif et le Moyen Atlas oriental) (Aafi, 2007).

Du point de vue thermique, la température moyenne annuelle optimale est comprise entre 13 et 16°C et peut survivre jusqu'à une températurre moyenne annuelle de 19°C (Pereira, 2007). Par contre, le chêne-liège craint les basses températures de l'ordre de -9 °C, si celles-ci durent plus de 3 jours (Aafi, 2007), cette thèse est soutenue par Gil & Varela (2008) qui déclarent que le chêne-liège ne tolère pas des températures inférieures à -10 °C.

Sur le plan phytosociologique, le chêne-liège organise de nombreuses associations végétales énumérées par Aafi (2007) dont les principales sont l'association du Telino linifoliae-Quercetum suberis, celle du Myrto communis-Quercetum suberis et l'association du Teucrio afrae-Quercetum suberis.

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Chapitre 2. Matériels et méthodes 2.1. Présentation de la zone d'étude

2.1.1. Situation géographique, administrative et forestière

La forêt de la Maâmora, de superficie approximative de 133.853 hectares (IFN, 1996), se situe au nord-ouest du Maroc, en bordure de l'océan Atlantique, entre les méridiens 6° et 6° 45' ouest, et les parallèles 34° et 34° 20' nord. Elle s'inscrit dans un rectangle de 60 km de long, d'ouest en est, et 30 km de large, du nord au sud (Aafi, 2007).

Figure 3. Carte de situation générale de la zone d'étude

La forêt de la Maâmora est découpée en cinq parties, bien distinctes et séparées les unes des autres par des cours d'eau. Elles sont appelées cantons et dénommées respectivement de l'ouest vers l'Est par les lettres A, B, C, D et E.

Ce massif forestier est à cheval sur deux régions économiques : la Région du Gharb-Chrarda-Bni Hssen et dont relève des provinces de Kénitra et de Sidi Kacem et celle de Rabat-Salé Zemmour-Zaër qui fait partie de la préfecture de Salé et la province de Khémisset.

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Les cinq cantons sont subdivisés en 33 groupes ; numérotés en chiffres romains et totalisent 460 parcelles.

La forêt de la Maâmora fait partie du domaine forestier, domaine privé de l'Etat. Sa gestion est assurée par la DREFLCD du Nord-Ouest, DREPFLCD de Kénitra (pour sa moitié Nord) et de la DREFLCD Rabat-Salé-Zemmour-Zair, DPEFLCD de Khemisset et de Rabat (pour sa moitié Sud) et par les unités de gestion qui dépendent de ces structures (CCDRF, Districts et Secteurs Forestiers).

2.1.2. Caractéristiques du milieu

2.1.2.1. Cadre géologique

La forêt de la Maâmora s'étend entre l'océan atlantique et le bassin moyen de l'Oued Beht. Elle constitue ainsi la limite commune de la basse-meseta et du Rharb méridional.

Le cadre géologique de la forêt de la Maâmora a fait l'objet de plusieurs études dont les principaux résultats de ces travaux sont :

Le substratum de la zone repose sur des formations marneuses qui constituent le niveau de la nappe phréatique ou sur des sables et grés pliocènes. Au-dessus de ces couches est venu se déposer un dépôt continental dont l'épaisseur est variable et pouvant atteindre par endroit une vingtaine de mètres, appelée argile rouge de la Maâmora du Villafranchien supérieur. A la suite de ces dépôts se reposent des formations sableuses d'une épaisseur de 1 à plus de 6 mètres et qui sont de deux types :

? des sables rouges siliceux riches en oxydes de fer et pouvant contenir un peu d'argile ;

? des sables roses à beiges siliceux, plus récents et dépourvus d'argiles.

L'origine de ces sables provient en majorité du lessivage oblique des formations rouges de la Maâmora (De Beaucorps, 1956).

2.1.2.2. Cadre topographique

La forêt de la Maâmora est caractérisée par une topographie généralement plane ou, légèrement ondulée, inclinée vers le NNW suivant une pente de l'ordre de 6 % à 8 %. Le point culminant se trouve au sud-est de la Maâmora (300 m d'altitude dans la parcelle E.IV.5) et le plus bas au Nord-Ouest (7 m dans la parcelle B.II.5) (Azemri, 2011).

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Les formes de relief sont déterminées par le système dunaire récent, par la tectonique et par l'importance du recouvrement sableux. Ainsi, on distingue trois types de reliefs.

· Maâmora occidentale (cantons A et B) : peu influencé par la tectonique avec un recouvrement sableux souvent très important et à pentes moyennes.

· Maâmora centrale (canton C) ; ayant subie la plus forte tectonique, à forte pente et où l'érosion est plus prononcée.

· Maâmora Nord orientale (canton D et E) : c'est la plus basse partie de la Maâmora à pentes et à érosion faible.

2.1.2.3. Cadre hydrographique

La nature géologique, morphologique, la faible pluviosité annuelle et le substratum argileux font que le réseau hydrographique est peu important. Seuls cinq Oueds à larges vallées séparant les cinq cantons forestiers drainent les eaux de surface vers la plaine du Gharb, Il s'agit de l'Oued Fouarat, Oued Foui, Oued Smento, Oued Tiflet et Oued Touirza.

La moindre importance de ces cours d'eau s'explique par la superficie limitée des bassins versants et par le faible ruissellement sur des sols sableux couverts de végétation. Seul, l'oued Tiflet est pérenne. Au total, les oueds écoulent chaque année l'équivalent de 4% de la pluviométrie enregistrée dans la région.

Quant aux nappes phréatiques, elles sont de faible importance. En effet, à cause de l'intense évapotranspiration (Lepoutre et Combes, 1967 in Daali, 1987), seule 15% des précipitations profitent à la nappe phréatique.

2.1.2.4. Cadre pédologique

Les principaux types de sols qui prédominent dans la forêt de la Maâmora sont essentiellement du type sable sur argile (Lepoutre, 1965). La différenciation de ces sols repose essentiellement sur trois critères à savoir :

+ l'épaisseur des sables qui couvrent l'argile ;

+ la nature des sables de recouvrement ;

+ la transition plus ou moins brutale des sables à l'argile en profondeur.

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Selon Lepoutre (1965), la forêt présente quatre types de sols :

? Les sables beiges peu profonds sur argile : Ils sont caractérisés par une faible épaisseur des sables beiges qui reposent directement sur l'argile rouge de Maâmora. Ce caractère fait que ces sols sont très humides en hiver, à l'exception des pentes fortes traînant un puissant drainage latéral. Ce genre de sols est fréquent dans le sud des cantons C, D et E.

? Les sables profonds sur argile : II se différencient des précédents par l'importance de l'épaisseur des sables beiges. L'épaisseur peut atteindre 6 à 7m. Ils sont de ce fait très secs en été. On les trouve sur tous les comblements des creux de la surface des argiles et dans la zone d'épandage au Nord des cantons C, D et E.

? Les sables rouges sur argile : Ils caractérisent les reliefs dunaires. Les sables beiges reposent sur les sables rouges sous lesquelles apparaît l'argile rouge de la Maâmora. Les sols présentent un meilleur bilan hydrique que les deux précédents, grâce à une meilleure capacité de rétention au niveau des sables rouges.

? Les sols hydromorphes : Ils sont liés aux conditions topographiques. Ils sont cantonnés soit dans des terrains subhorizontaux (nord du canton D) où le drainage latéral est faible ; soit dans des bas-fonds. Le phénomène d'hydromorphie hivernale est caractérisé par la présence de taches de Gley ou pseudogley ou de marmorisation. En effet, il s'agit des sols à hydromorphie temporaire hivernale.

A côté de ces sols, il existe d'autres types de sol qui forment des exceptions, comme les sols rouges méditerranéens sur dune calcaire qui apparaissent en bordure occidentale, et les sols de type châtain vertiques (D.E.F.C.S, 1973).

2.1.2.5. Cadre climatique

2.1.2.5.1. Régime pluviométrique

Vu l'absence de relevés concernant les précipitations au niveau de la majorité des stations pluviométriques et de l'étalement des données relatives à ce critère sur des durées d'observations différentes, nous nous sommes alors référés aux travaux bibliographiques (Larhlam, 1994 et Aafi, 2007) pour donner quelques indications pluviométriques relatives à la zone d'étude.

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Tableau 2. Précipitations moyennes mensuelles en mm

Station

Période
d'observation

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Total

Kénitra

1951-1981

92,7

79,8

69,3

50,6

26,4

4,9

0,2

0,9

53,9

92,6

95,7

118,3

598,5

Rabat

1948-1975

85,5

71,9

67,4

61,9

20

8

0,5

1,1

7,7

37,8

88,2

113,1

563,2

Tiflet

1914-1982

67,5

66,7

69,8

51,6

34,9

8,3

0,6

2,2

7,6

44,5

60,5

84,7

498,9

 

Source : Larhlam, 1994 et Aafi, 2007

Il y a un gradient décroissant des précipitations moyennes annuelles de l'ouest vers l'est (Tableau 2), c'est-à-dire de Kénitra (598,5 mm) à Tiflet (498,9 mm) en passant par Rabat (563,1 mm). Ce gradient décroissant est dû à l'effet de la continentalité.

Les précipitations varient de l'ouest à l'est et du nord au sud. A l'ouest, la moyenne annuelle atteint 600 mm alors qu'à l'est, elle ne dépasse guère les 400 mm. Le nombre de jours de pluies enregistré varie entre 53 et 68.

2.1.2.5.2. Régime pluviométrique moyen saisonnier

L'étude des régimes pluviométriques moyens saisonniers consiste à classer les saisons par ordre de pluviosité décroissante c'est-à-dire donner les bilans d'eau reçus saison par saison. L'analyse du Tableau 3 montre que pour toutes les stations étudiées, le régime saisonnier est du type H.A.P.E. (Hivers-Automne-Printemps-Eté).

Tableau 3. Régimes pluviométriques moyens saisonniers

Station

Précipitations
moyennes
annuelles
(mm)

Précipitations moyennes saisonnières

Type de
régime

 

Printemps

Eté

Automne

 

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

 

598,5

290,8

146,3

6

155,4

H.A.P.E

Rabat

563,2

270,5

133,7

5,8

149,3

H.A.P.E

Tiflet

498,9

137,4

82

5,8

106,6

H.A.P.E

 

2.1.2.5.3. Températures

Les températures moyennes augmentent en s'éloignant du littoral. Ceci est dû à la forte influence qu'exerce l'océan sur le climat de Maâmora occidentale (Rabat, Kénitra) et la

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tendance continentale dans le reste de la subéraie (Badouzi, 2008). La température minimale absolue enregistrée à ce jour, a été de -6° C à Kenitra en 1932. Par conséquent, on ne prévoit pas de dommages dus aux gelées.

L'amplitude thermique annuelle qui correspond à la différence entre la moyenne du mois le plus chaud et celle du mois le plus froid, augmente au fur et à mesure qu'on se dirige vers l'est de la Maâmora. Elle est comprise entre 19° C et 32° C.

Tableau 4. Données thermiques des stations étudiées

Mois Station

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Kénitra

17,2

18,0

19,5

20,7

23,0

25,0

27,3

27,8

26,8

24,0

21,0

17,8

Rabat

17,1

17,9

20,2

22,4

22,6

24,6

26,5

27,3

26,0

24,0

20,6

17,5

Tiflet

16,8

17,9

20,6

23,1

26,9

31,3

35,3

35,6

32,0

27,7

21,7

17,7

 

2.1.2.5.4. Synthèses bioclimatiques

? Classification de BAGNOULS et GAUSSEN

Bagnouls et Gaussen (1953) définissent les mois secs comme suit : "sera considéré comme sec, tout mois où le total de précipitations exprimé en millimètre (P en mm) est égal ou inférieur au double de la température moyenne (T en °C) du même mois exprimée en degrés centigrades". (Pmm = 2T°C).Selon Aafi (2007), la période sèche s'étend sur environ 4,5 mois pour Rabat et Kénitra et 5,5 mois pour Tiflet (Figure 4).

Les diagrammes établis les trois stations et la station de Sidi Slimane, montrent que la longueur de la sècheresse est très semblable dans les parties occidentales et orientales de la Maâmora (diagramme ombrothermique des stations de Kénitra et de Tiflet). Cette saison sèche débute généralement en fin avril-début mai et se prolonge jusqu'au mois d'octobre. Mais ce qui est intéressant à comparer dans ces diagrammes, c'est la différence entre l'intensité de sécheresse de chaque station, ainsi la surface délimitée par les courbes de températures moyennes et les précipitations moyennes est nettement plus grande à Tiflet qu'à Rabat. Ceci nous montre une sécheresse plus accentuée dans la partie orientale que dans la portion occidentale de la Maâmora.

La combinaison de Q2 et m permet de définir les différents bioclimats et leurs variantes thermiques de la Maâmora. Pour les trois stations on a les résultats suivants (Tableau 5) :

18

Tiflet

Sidi Slimane

Précipitations (mm)

120

100

40

80

60

20

0

Station de Rabat-Salé

J F M A M J J A S O N D

Mois

40

60

50

30

20

0

10

Températures (°C)

Précipitations (mm)

120

100

40

80

60

20

0

J F M A M J J A S O N D

Mois

Station de Kenitra

P(mm)

40

60

50

30

20

0

10

Températures (°C)

Figure 4. Diagrammes ombrothermiques de Bagnouls et Gaussen

? Quotient pluviométrique d'EMBERGER

Se basant sur la pluviométrie et les températures Emberger (1939) a défini les bioclimats de la région méditerranéenne. Ainsi, il a établi un quotient appelé quotient pluviométrique d'EMBERGER dont l'expression est la suivante :

Q2= 2000 P

(??+m).(??-m)

? Où P : précipitations moyennes annuelles (mm) ; M : moyenne des maxima du mois le plus chaud (°K) et m : moyenne des minima du mois le plus froid (°K).

19

Tableau 5. Bioclimats des stations limitrophes de la Maâmora

Station

P(mm)

m°C

M°C

Q2

Bioclimat

Kénitra

598,5

7,6

27,8

99,5

Subhumide à hiver chaud

Rabat

563,2

8,2

27,3

103,9

 

498,9

5,6

35,6

55,7

Semi-aride à hiver

tempéré

 

Source : Badouzi, 2008

La Maâmora occidentale est caractérisée par un bioclimat subhumide à hiver chaud alors que dans sa partie orientale, le bioclimat est de type semi-aride à hiver tempéré (Erreur ! ource du renvoi introuvable.).

? Conclusion

L'analyse des différents facteurs climatiques permet de dégager les conclusions suivantes :

? les précipitations sont variables dans le temps et dans l'espace ;

? le régime pluviométrique saisonnier pour toutes les stations est de type H.A.P.E ; ? la durée de la saison sèche varie de 4,5 à 5,5 mois ;

? le bioclimat de la zone d'étude est de type semi-aride à hiver tempéré dans sa partie orientale et subhumide à hiver chaud dans la partie occidentale de la Maâmora.

La végétation de la Maâmora a fait l'objet de plusieurs études notamment celles de Metro et Sauvage (1955). Ces auteurs ont distingué trois formations végétales principales au

20

Figure 5. Place de la forêt dans le climagramme d'Emberger-Sauvage (Aafi, 2007)

En raison du phénomène de compensations dûes aux précipitations occultes, de l'importance de l'humidité atmosphérique et des réserves hydriques de certains types de sols à argiles plus ou moins proche, la partie située dans le semi-aride selon le système de classification d'EMBERGER peut être rattachée au subhumide (Barbero m et al., 1981 in Daali, 1987).

2.1.2.6. Groupements et associations végétales de la Maâmora

La végétation forestière naturelle de la forêt de la Maâmora est représentée principalement par le chêne-liège (Quercus suber). On y rencontre à l'état sporadique, le poirier de la Maâmora, espèce endémique de cette subéraie.

Les essences artificielles introduites dans la forêt de la Maâmora sont essentiellement les eucalyptus, les résineux et l'acacia.

21

niveau de la subéraie et ce en tenant compte des aspects physionomiques de la végétaion. Il s'agit de :

V' la forêt de chêne-liège, ou subéraie, la plus importante qui se trouve exclusivement sur les sables plus ou moins profonds strictement dépourvus de calcaire ;

V' le maquis de lentisque et d'olivier sauvage qui existe partout où la formation rouge de la Maâmora affleure et qui remplace la subéraie sur les sables de la Maâmora dans la partie orientale du massif ;

V' les fourrés des berges d'oueds permanents ou ripisilves.

Sauvage (1961) a distingué trois types de milieux du chêne-liège. Chaque milieu est caractérisé par un certain nombre de groupements ou associations végétales :

V' les groupements du couvert du chêne-liège qui regroupe l'association à Teline linifolia et Lavandula stoechas; l'association à Briza maxima qui reflète une certaine maturation en Maâmora occidentale ; une association à Cytisus arboreus et Cistus salviifolius et un groupement à Quercus suber et Pyrus mamorensis caractérisé par Thymelaea lythroides dans la partie la plus humide de la Maâmora occidentale.

V' les groupements des vides qui regroupent l'association à Helianthemum guttatum et Eryngium tenue sur sable et l'association à Galium viscosum et Daucus pumilis sur sable mobile.

V' les groupements intermédiaires qui n'ont pu être classés dans l'un ou l'autre des groupements à savoir l'association à Anthoxantum odoratum et Ornitopus isthmocarpus ; le groupement à Halimium libanotis et Lavandula stoechas en Maâmora occidentale et le groupement à Halimium halimifolium dans les vides de la Maâmora orientale

2.2. Approche méthodologique

2.2.1. Analyse des facteurs influençant la régénération du chêne-liège en Maâmora

Il s'agit d'identifier et d'analyser à partir des études antérieures (travaux de Lepoutre, Marion, les études de l'ENFI, etc), les facteurs bio-physiques reconnus influencer la régénération du chêne-liège en Maâmora. Il s'agit également de déterminer comment ces facteurs influencent la régénération du chêne-liège.

22

2.2.2. Outils de traitement

L'outil d'analyse SIG et de cartographie a été Quantum Gis (QGis). Le choix de ce progiciel se justifie par sa gratuité avec une interface conviviale, une grande puissance de traitement des données et une documentation enrichie. Il dispose également d'une bibliothèque d'extension et de fonctionnalités étendues surtout grâce à l'intégration de SAGA®.

Le GPS Trimble Juno SB a été utilisé pour la localisation et la collecte des données sur le terrain.

2.2.3. Facteurs considérés

2.2.3.1. Profondeur du plancher argileux (épaisseur du sable)

Pour atteindre cet objectif, les données issues du forage du sol lors de la révision d'aménagement en cours (à partir de 2010), données récoltées par la société TTOBA, furent analysées. Pour mieux cerner la variabilité, la parcelle CIV11 fut choisie comme parcelle expérimentale. Un échantillonnage systématique avec une maille carrée de 100 m de côté fût adopté. A chaque noeud de la maille, l'épaisseur de la couche de sable qui correspond à la profondeur du plancher argileux a été mesurée à l'aide d'une tarière pédologique extensible permettant d'aller jusqu'à 310 cm de profondeur.

Le choix de la parcelle CIV11 s'est fait en essayant de consillier un certain nombre de critères dont notamment une faible variabilité, l'accessibilité de la parcelle ou plutôt son éloignement et enfin sa taille.

? La variabilité se réfère à une faible variabilité de l'épaisseur du sable à partir de l'échantillonnage à tous les 500 m ; ceci permet de ne pas échantillonner une parcelle déjà trop variable à première vue.

? Vu que la forêt de la Maâmora est une grande forêt, il était indispensable que la durée du trajet pour se rendre dans la parcelle soit assez faible.

? La taille de la parcelle est importante pour deux raisons : d'abord cette activité de mesure de l'épaisseur du sable est une activité manuelle et donc pénible et requiert que la parcelle soit assez petite et ensuite, il est nécessaire que la parcelle soit assez grande pour avoir une structuration spatiale sur des distances considérables.

23

2.2.3.1.1. Données mobilisables

Les données sont de deux types : à savoir les cartes d'iso-profondeurs et les données issues des sondages pédologiques à la tarière extensible.

Les données de profondeur du plancher argileux issues de l'étude pédologique (sondage à la tarière pédologique) lors de la révision d'aménagement de la Maâmora (à partir de 2010), par le bureau d'étude TTOBA, ont été analysées.

De même, les cartes d'isoprofondeur élaborées en 1993 à partir des travaux de Lepoutre ont été récupérées. Ces calques recouvrent 26 groupes sur les 33 de la forêt de la Maâmora.

2.2.3.1.2. Méthode de traitement

L'outil de base de l'analyse géostatistique par krigeage est le variogramme ou pour être spécifique le semivariogramme (Figure 6).

Figure 6. Schéma d'un variogramme montrant ses différents paramètres

Le Variogramme est caractérisé par les paramètres suivants :

Un effet de pépite (« nugget ») qui est la variation à très courte échelle, elle est généralement due à des erreurs de localisation, des erreurs d'analyse et précision analytique (Marcotte, 2014). En pratique il correspond à la variance du semivariogramme pour une distance de séparation nulle. En d'autres termes, il s'agit de l'erreur qui serait commise si les mesures sont refaites aux mêmes emplacements. L'idéal est d'avoir un effet de pépite le plus faible possible voire nul.

24

Une portée (« range ») qui est la distance à partir de laquelle le variogramme atteint son palier ; la portée pratique (parfois facteur d'échelle) est la distance à partir de laquelle le variogramme reste dans un intervalle de 5 % autour de son palier. La portée renseigne sur la structuration des données. Une portée assez longue entraîne une autocorrélation et est généralement la situation souhaitée.

Un palier (« sill ») qui correspond au plateau atteint par le variogramme. Il peut s'agir d'un palier total (prise en compte de l'effet de pépite et du palier partiel) ou d'un palier partiel ne prenant pas alors en considération l'effet de pépite.

La formule 1 permet de calculer le semivariogramme.

(1)

Avec

??e (h) : Semivariogramme expérimental fonction de la distance de

séparation h

N(h) : Nombre de paires dont les points sont espacés de h

Z (xi) : valeur observée à l'endroit

Z (xi+h) : valeur observée à h plus loin

2.2.3.1.3. Outils de traitement

Les données récoltées ont été traitées par le programme open source R notamment ses packages « gstat » qui permet les analyses géostatistiques, « sp » pour l'aspect spatiale (cartographique) et « lattice » pour les représentations graphiques. Le logiciel GSLIB (Geostatistical Software Library) a été utilisé également pour la représentation spatiale des données.

2.2.3.2. Pente du plancher argileux

A partir des résultats d'interpolation de la profondeur du plancher argileux et d'un MNT (Modèle Numérique du Terrain ou selon d'autres appellations modèle numérique d'altitude) il peut être déduit la pente du plancher argileux qui n'est autre que le dérivé du « MNT des profondeurs » qui correspond à la hauteur du plancher argileux. Pour y parvenir, on peut procéder comme suit :

25

? Soustraire du MNT du terrain naturel la profondeur plancher argileux ; ceci produit une carte de l'élévation du plancher argileux par rapport au niveau de la mer.

? A partir de cette carte d'élévation du niveau du plancher argileux, peut être extraite la pente du plancher argileux.

La précision de cette pente du plancher argileux est liée d'une part à la précision du MNT utilisé et d'autre part à la dépendance spatiale des résultats de l'échantillonnage (profondeur du plancher argileux) et de la fiabilité de la technique d'interpolation.

2.2.3.3. Types de sol

Il existe une carte pédologique élaborée par Heusch & Billaux (1966) et disponible à l'INRA. Celle-ci disponible en format papier a été récupérée, vectorisée puis rastérisée une fois de plus avec une taille de pixel de 30 m.

2.2.3.4. Climat

Les données climatiques dans le cas de la Maâmora sont assimilées à la continentalité de la forêt. De façon répandue, les polygones de Thiessen sont utilisés pour la caractérisation du climat d'un milieu (Musy, 2005; Lorrain, 2007), mais la régionalisation à partir des polygones de Thiessen produit un effet assez artificiel (passage brutal d'un milieu à un autre).

La seconde approche est l'utilisation des courbes d'isohyètes. Cette approche permet une régionalisation assez douce mais requiert de disposer des lignes de même pluviométrie. Cette seconde méthode a été retenue vue que les courbes d'isohyètes de la forêt de la Maâmora sont déjà élaborées. Les données utilisées pour la cartographie sont des données de températures et précipitation.

2.2.3.5. Topographie

Le facteur topographique qui nous intéresse est la pente du terrain. Ces données topographiques sont extraites du modèle numérique de terrain (MNT) ASTER GDEM téléchargé d'internet. De ce MNT, il a été extrait les pentes du terrain et qui sont classifiées en classes de pentes.

Deux classes de pentes sont retenues vue que la forêt de Maâmora est une forêt de plaine. Il s'agit de la classe des pentes jugées faibles (pentes inférieures à 10%) et les pentes fortes (pentes supérieures à 10%).

Selon Godard (2007), les contraintes sont les critères booléens qui limitent l'analyse à des régions particulières. Quelle que soit la méthode utilisée finalement pour l'agrégation

26

2.2.3.6. Groupements végétaux

Données floristiques sont issues des travaux de Aafi (2007). Il s'agit d'une image SPOT traitée faisant ressortir les différents groupements végétaux. Cette carte a été numérisée.

2.2.4. Evaluation de l'aptitude

Il s'agit d'une évaluation multicritère (EMC). La méthode proposée pour ce faire, par de nombreux auteurs (Estoque, 2011 ; Anonyme1, 2009), s'articule en six étapes à savoir :

· l'identification de l'objectif en définissant clairement le problème,

· la détermination des critères et contraintes d'évaluation,

· la détermination des notes pour chacun des facteurs ou critères,

· l'attribution de poids à chacun des facteurs,

· l'agrégation ou combinaison des poids et notes pour un résultat synthétique,

· la vérification et la validation

2.2.4.1. Identification de l'objectif

Comme règle générale, (Haughey, 2014) recommande à ce que l'objectif de l'analyse multicritère soit SMART c'est-à-dire :

S = Spécifique M = Mesurable A = Atteignable R = Relevant

T = (Time bound)

La spécificité de l'objectif réfère à ce que celui-ci soit bien définit et clairement connu de tous ceux qui sont impliqués dans l'évaluation. Il est important par ailleurs de savoir quand est ce que l'objectif est atteint (mesurabilité) et également l'objectif doit être quelque chose de possible avec les ressources et les moyens disponibles (atteignable). Et enfin l'objectif doit tenir compte du temps nécessaire pour sa réalisation (time bound).

2.2.4.2. Détermination des critères et contraintes d'évaluation

Les critères ou facteurs pris en compte sont ceux qui sont jugés relevant de l'aptitude à la régénération du chêne-liège.

27

des critères, les contraintes sont toujours des images booléennes. Dans le cas précis de cette étude, les contraintes différencient les zones qui sont qualifiées d'aptes au développement d'essences forestières de celles qui sont considérées comme inaptes, quelles que soient les conditions. Par opposition, les facteurs sont des critères qui définissent un certain degré d'aptitude pour toutes les régions. Ils définissent des zones d'aptitude, ou de solutions alternatives, qui sont exprimées par des valeurs continues.

2.2.4.3. Détermination des notes ou scores pour chacun des critères

Il s'agit ici d'une façon pratique de cartographier chacun des facteurs identifiés comme important dans l'aptitude à la régénération du chêne-liège en Maâmora.

Les valeurs de ces facteurs sont alors standardisées pour que tous les critères soient dans la même échelle. Estoque (2011) et Eastman (2004) proposent par exemple que tous les facteurs soient standardisés dans une gamme de 0 à 255. Avec la valeur 0 pour les zones jugées de moins aptes et 255 pour les zones les plus aptes. Touefois, les deux auteurs estiment que les facteurs peuvent être standaridisés sur une échelle de 1 à 10 ; s'il s'agit des données en classes. A cet effet il est important de décider de la fonction d'appartenance en utilisant les règles floues. Le choix de la fonction d'appartenance est fonction du critère et de la connaissance de sa variation par les experts (Estoque, 2011). Toutefois, pour Eastman (2004), la fonction sigmoïde (fonction en forme de S) est celle qui est la plus utilisée dans le domaine des ressources natturelles.

Dans ce travail, les différents facteurs ont été standardisés sur une échelle de 1 à 10. Les données continues comme la pente du terrain ont été classifiées et chaque classe a reçu un score. Le choix du score pour chaque classe est bassée sur les résultats de l'analyse bibliographique. Une classe, pour un facteur donné, recevra un score élevé si cette classe contibue efficacement à la régénération du chêne-liège.

2.2.4.4. Attribution de poids à chacun des facteurs

Il existe plusieurs méthodes dans l'évaluation multicritères. On peut citer entre autres :

? Les méthodes de sur-classement qui consistent à classer les facteurs selon leur ordre d'importance (Estoque, 2011). Ces méthodes sont la méthode ELECTRE, PROMETHEE.

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? Les méthodes basées sur la théorie de l'utilité (Caillet, 2003). On peut citer comme exemples de ce type de méthode la méthode MAUT (MultiAttribute Utility Theory) et la méthode des sommes pondérées.

? Il existe une autre catégorie de méthodes ; dans laquelle on peut citer AHP (Analytic Hierarchy Process) développée par Thomas Saaty dans les années 1980 et MACBETH (Masuring Attractiveness by a Categorical Based Evaluation Technique). L'AHP a été la technique utilisée pour la pondération des poids des critères d'évaluation de l'aptitude au reboisement lors de cette étude.

Cette méthode a l'avantage d'affiner le processus de décision en examinant la cohérence et la logique des décideurs (Caillet, 2003). Le point de départ de la méthode est de définir une arborescence hiérarchique de critères et de sous-critères. La représentation de l'arborescence se fait sous la forme de couples père-fils.

2.2.4.5. Description du processus d'AHP

Tous les facteurs jugés importants dans la régénération du chêne-liège ont été comparés deux à deux par des « experts » intervenant dans la gestion de la forêt de la Maâmora. Les critères sont comparés sur une échelle allant de 1 à 9 comme le recommandent Saaty & Vargas (1991) ; où 1 implique qu'il n'y a pas de préférence entre les deux critères et 9 signifie qu'un facteur est extrêmement favorisé par rapport à un autre. Cela produit une matrice carrée dans laquelle les lignes et les colonnes sont les critères.

Figure 7. Echelle de Saaty (1977) pour la pondération des facteurs par paires (Eastman, 2004)

Par la suite, les facteurs sont classés en considérant leur poids. Ces poids sont obtenus en utilisant le vecteur de priorité encore appelé vecteur propre. Le vecteur de priorité est déterminé par le calcul de la moyenne des valeurs des lignes de la matrice. Pour la normalisation, la valeur de chaque cellule a été divisée par le total de chaque colonne.

Bien que les paires de comparaison de la matrice ne soient pas attribuées aléatoirement, il en demeure une inconsistance due aux avis et préférences des experts. Cette inconsistance peut entrainer une perturbation dans le calcul des poids (des valeurs propres

29

de la matrice). Ces inconsistances peuvent être de la forme qu'un facteur est préféré au détriment d'un autre qui à son tour est préféré par rapport à un troisième, mais il n'y a pas de transitivité entre les facteurs.

Pour pallier à cela, le ratio de cohérence (CR=Consistancy Ratio) proposé par Saaty (1977) a été calculé. Ce ratio est le rapport de l'indice de cohérence (CI) par l'indice de cohérence moyenne (RI).

CR= ????

???? (2)

L'indice de cohérence moyenne est donné par l'abaque de Saaty & Vargas(1991). Cet indice est donné pour une matrice allant jusqu'à un ordre de 15 (c'est-à-dire 15 facteurs).

Tableau 6. Valeurs de RI avec n= ordre de la matrice.

n

2

3

4

5

6

7

8

RI

0.00

0.52

0.90

1.12

1.24

1.32

1.41

 

(Saaty & Vargas, 1991)

L'indice de cohérence (CI) est directement calculé à partir de la matrice de préférence comme le recommande Saaty (1977) selon la formule 3:

?? ?????? - n

CI=

n-1 (3)

Avec

ëmax : la plus grande valeur propre de la matrice de préférence n : ordre de la matrice de préférence

Saaty & Vargas (1991) exigent que la matrice des préférences soit revérifiée si le coefficient de consistance (CR) est supérieur à 0.1

30

2.2.4.6. Agrégation ou combinaison des poids et notes pour un résultat synthétique

Il s'agit ici de combiner les facteurs en leur affectant leur coefficient de pondération puis en les sommant pour obtenir la carte d'aptitude. Cela se représente sous l'expression suivante :

(4)

Avec

S : Aptitude

Wi : poids ou coefficient du facteur i

Xi : score du facteur i

Ç : Score de la contrainte j (0 ou 1)

2.2.5. Base de données géographiques

La base de données géographiques, constituée de couches matricielles et de couches vectorielles, générée lors de cette étude sera stockée dans un système de gestion de bases de données PostgreSQL/Postgis®.

Le choix de ce système de gestion des bases de données s'explique par sa simplicité, sa robustesse et sa capacité à stocker d'importants volumes de données.

Cartographie

Carte des
grpt
végétaux

Flore

Pédologie

Carte des
types de
sol

Calcul des poids des facteurs (AHP)

Continentalité

Carte des isohyètes

AND overlay

WLC

Pente du terrain

Carte
des
pentes

Pente
plancher arg.

Extraction

Pente du
plancher
argileux

AND Overlay

Fctr Topo-édaphique

Epaisseur du sable

Carte de
l'épaisseur
du sable

Analyse de la
variabilité de
l'épaisseur du sable

Contraintes

Carte des contraintes

Facteurs prépondérants dans la régénération du chêne-liège

 
 
 
 
 
 

Carte des aptitudes à la régénération du chêne-liège

BDG

31

Figure 8. Schéma global de la méthodologie

32

Chapitre 3. Résultats et discussions

3.1. Analyse des facteurs influençant la régénération du chêne-liège en Maâmora

3.1.1. Epaisseur du sable et la pente du plancher argileux

La pente et la profondeur du plancher argileux (épaisseur du sable) sont des facteurs qui influencent la régénération du chêne-liège en Maâmora (Lepoutre, 1965). Cet auteur estime que la réussite de la régénération dépend des facteurs écologiques notamment topo-édaphiques (épaisseur du sable et la pente du plancher argileux). Il explique que ces deux composantes influencent le régime hydrique. Lepoutre a ainsi élaboré un abaque de « vocation » qui montre les conditions de réussite de régénération du chêne-liège de Maâmora. En résumé il ressort de cet abaque qu'en Maâmora occidentale, les échecs des reboisements sont enregistrés là où l'épaisseur du sable est supérieure à 2 m et en Maâmora centrale, on peut espérer une bonne réussite pour une épaisseur du sable comprise entre 0,5 m et 1,15 m, une pente se situant entre 3 à 12 %. Mais en Maâmora orientale, la réussite des semis se situe sur une pente de 3 à 9 % et une épaisseur du sable comprise entre 0,50 m à 1,70 m.

Il est important de retenir que Lepoutre réfère à la pente du niveau de l'argile et non la pente du terrain. Cependant, il recommande à défaut de la disponibilité des données sur la pente du niveau argileux, l'utilisation de la pente du terrain naturel. Cette approximation est d'autant plus fiable (avec un risque d'erreur de 2%) que l'épaisseur du sable est inférieure à 2 m.

Cependant, Amhajer (1997) et Boukhari (2001) affirment tous deux que le taux de réussite de la régénération artificielle ne dépend ni de la profondeur du sable ni de la pente du terrain et que celle-ci est partout possible en Maâmora (Belghazi & al., 2001). Toutefois, Belghazi et al. (2011) font remarquer que l'épaisseur du sable n'a d'effet que sur les jeunes plants de chêne-liège issus des pépinières. Ces auteurs expliquent que ces résultats contradictoires par rapport à ceux de Lepoutre (1965) viennent du fait que le semis de chêne-liège mieux adapté au terrain est doué d'une croissance racinaire importante et son arrosage au premier été compense le déficit hydrique estival lorsque le semis n'arrive pas à explorer l'humidité au niveau du plancher argileux. Il faut noter que ces auteurs ne mentionnent pas comment les jeunes sujets de chêne-liège pourraient survivre à l'hydromorphie dans le cas d'un sol très superficiel.

33

Il est à signaler que les dispositifs étudiés par Amhajer (1997) et Boukhari (2001) comportent des plants systématiquement arrosés les deux premières années.

Enfin, les résultats obtenus par Lepoutre (1965) sont soutenus par Tayane (2013) qui affirme que des résultats relativement bons sont obtenus dans les sables rouges peu profonds (profondeur inférieure à 120 cm). Ceci nous permet d'affirmer que l'épaisseur du sable a une importance dans la régénération naturelle du chêne-liège en Maâmora. Néanmoins, elle pourrait être relativisée par des apports en eau pendant la période estivale.

3.1.2. Pédologie

Les sables rouges constituent des milieux privilégiés (bonne teneur en argile), pour la réussite ainsi que pour la croissance en hauteur des jeunes semis et plants de chêne-liège (Moujanni, 2007 ; Belghazi et al., 2011).

La description des sols rencontrés en Maâmora et leurs influences sur la régénération du chêne-liège sont issues des travaux de Métro et Sauvage (1955) ; Debaucorps (1956) ; Faraj (1963) Lecoz (1964) ; Thauvin (1966) ; Lepoutre (1965, 67 et 68) ; Beaudet (1969) et Michard (1976) dont les points saillants sont repris par Anonyme2 (2011).

Le caractère hydromorphe des sols de la Maâmora est surtout temporaire. En effet les sols s'engorgent complètement chaque année pendant une durée plus ou moins longue en fonction de l'importance des pluies hivernales. Lepoutre (1965) estime que c'est le mauvais drainage des sols qui est à l'origine de l'échec du reboisement à cause de l'asphyxie des jeunes semis ou plantations. De ce, les sols hydromorphes sont impropres à la régénération du chêne-liège en Maâmora.

Les sols rouges méditerranéens (à sesquioxydes de fer ou de manganèse) sont généralement très peu profonds avec une couverture de sables beiges reposant sur l'argile rouge de décalcification. La forêt de chêne-liège recouvre assez régulièrement ces sols du fait qu'ils ne sont plus calcaires. Les rares clairières rencontrées apparaissent quand les sols deviennent très superficiels. On peut alors dire que ces sols peuvent être défavorable à la régénération du chêne-liège surtout lorsque que le sol est superficiel.

34

3.1.3. Continentalité

La continentalité réfère à la proximité par rapport à l'océan. Cette continentalité se manifeste par la diminution progressive de la pluviométrie de l'ouest à l'Est. Elle influence la réussite de la régénération du chêne-liège (Baddouzi, 2008). Inversement, il y a une augmentation de la température moyenne de l'ouest vers l'est. El Hachmi (2010), après étude de la répartition spatiale des régénérations, conclue que les taux de réussite sont meilleurs dans la Maâmora occidentale, plus particulièrement dans les cantons A et B ; ces mêmes résultats sont confirmés par Belghazi et al. (2001) ; Khalladi (2013). Ces taux sont médiocres dans les autres parties de la forêt caractérisées par des températures élevées et par des précipitations et une hygrométrie relativement faibles (El Hachmi, 2010).

3.1.4. Flore

La flore en soi-même n'est pas un facteur influençant la régénération en Maâmora vu que cette dernière est artificielle. Dans la plupart des cas, la régénération du chêne-liège se fait après un labour profond et d'un cover-croppage dans le sens perpendiculaire à celui du labour. Les groupements végétaux sont indicateurs de la qualité d'une station. Ils traduisent l'aptitude de celle-ci à la régénération du chêne-liège.

Les travaux de Marion (1951) stipulent que les sites favorables au doum (Chamaerops humilis) sont également des sites propices à la régénération du chêne-liège. Lepoutre (1965) rectifie que c'est la présence du palmier nain (Chamaerops humilis) en nappe continue ou en forte densité qui caractérise les stations convenant au mieux au chêne-liège. De sa part, Khalladi (2013) affirme que les jeunes plants et semis de chêne-liège semblent s'accommoder mieux dans les formation à Chamaerops humilis, Brumus rubens et Spergularia fimbriata.

La présence du Cistus salviifolius indique des sables moins profonds (moins de 130 cm) et donc des conditions de réussite de la régénération du chêne-liège (Lepoutre, 1965).

En ce qui concerne le Thymelaea lythroïdes, sa présence en nappe plus ou moins continue signifie toujours l'existence d'une nappe phréatique temporaire hivernale (Lepoutre, 1965). Belghazi, et al. (2001) renchérissent que la régénération du chêne-liège est médiocre dans les formations à Thymelaea lytroides, Urginea maritima, Halimium halimifolium.

35

Par ailleurs, Belghazi, et al. (2001) affirment que la régénération est bonne dans les formations à Ulex boivini et Lavandula stoechas.

3.1.5. Pente du terrain

La pente du terrain est un facteur d'appréciation de la vocation des sols et donc de la régénération du moment qu'elle influence les conditions hydrologiques, notamment le ratio ruissellement/infiltration. Quand le terrain est plat et les pluies sont excessives, l'eau s'infiltre rapidement dans les sols à texture sableuse, mais s'infiltre moins, une fois au niveau du plancher argileux relativement imperméable. Il en résulte une stagnation d'eau au niveau du plancher, et en conditions pluvieuses excessives, la lame d'eau devient plus épaisse et finit par émerger en surface (hydromorphie).

Les pentes assez bien prononcées réunissent également des conditions favorables à la régénération naturelle ou artificielle. A l'inverse, l'enracinement du Chêne-liège paraît plus difficile en zone plane (Lepoutre, 1965).

Des études effectuées par Baddouzi (2008) lui ont permis d'affirmer que la pente du terrain n'a aucune influence sur la réussite de la régénération par semis alors que celle-ci influence considérablement la réussite de la régénération par plantation. Par ailleurs, les jeunes sujets de chêne-liège s'épanuissent bien lorsque la pente du terrain est faible (Baddouzi, 2008 ; Khalladi, 2013). Baddouzi (2008), constate que le taux de réussite des jeunes plants était significativement faible lorsque la pente du terrain était supérieur à 10% alors que de sa part, Khalladi (2013) rassure que aussi bien les semis que les plants s'accomodent mieux quand la pente du terrain est faible (inférieure à 4%).

Il en ressort que la pente du terrain a une importance ne serait ce que faible, dans la régération du chêne-liège car elle intervient dans le bilan hydrique

3.2. Analyse de la variabibilité de l'épaisseur du sable

L'épaisseur du sable de la forêt de la Maâmora a été évoquée dans de nombreuses études comme facteur à prendre en considération lors de la régénération du chêne-liège. Et il existe un certain nombre d'informations quant à sa profondeur mais ces données restent peu concises. Ce chapitre vise à établir de manière la plus appropriée la carte de la profondeur du plancher argileux, de valoriser les données préexistantes et d'apprécier la qualité des sondages à la tarière réalisés dans cette forêt.

36

Afin d'atteindre ces objectifs, dans un premier temps, les données de sondage issues d'une grille de 500 m seront analysées et en second lieu, une étude plus minutieuse sera menée sur la base de données d'une grille de 100 m couvrant une parcelle.

3.2.1. Analyse exploratoire des données

Nous avons 1983 échantillons issus d'un sondage mené par la société TTOBA. Chaque échantillon contient des informations sur la position de la placette (Cordonnées Géographiques et coordonnées métriques), la pente du terrain (en pourcentage et mesurée par un clinomètre/clisimètre), la profondeur du plancher argileux, la profondeur du sable rouge et la profondeur du sable ocre.

Ces données sont issues d'un échantillonnage systématique d'une maille carré de 500 m de côté.

La variable étudiée dans cette partie est la profondeur du plancher argileux. L'analyse descriptive de cette variable montre qu'elle varie beaucoup avec une amplitude 290 cm (Tableau 7)

Tableau 7. Tableau récapitulatif de l'analyse exploratoire de la profondeur du plancher argileux mesurée selon un maillage carré d'un pas de 500 m de côté

nombre

Données

Moyenne

Mediane

Min

Max

Ecart-type

CV(%)

Amplitude

 

manquantes

(cm)

(cm)

(cm)

(cm)

(cm)

 

(cm)

1983

71

173.98

165

20

310

78.79

45.29

290

 

Min=minimum, Max=maximum, CV= coefficient de variation

Une très grande variabilité de la profondeur du plancher argileux est constatée, elle est d'environ 45%. Le rapport de la médiane sur moyenne est de 0,95 ; ce qui implique que la moyenne et la médiane ne sont pas très différentes.

Les profondeurs les plus grandes se localisent dans la partie nord-ouest de la carte alors que les faibles valeurs se retrouvent au nord-est et au sud c'est- à-dire dans le sud du canton C (Figure 9).

37

N

Figure 9. Carte de position des sondages de Maâmora avec un maillage carré de 500 m de côté

L'histogramme de distribution laisse voir que près de 20% des données présentent une valeur de 280 cm. Ceci conduit à une distribution bimodale (Figure 10a).

b

a

Figure 10a. Histogramme de distribution des données de Maâmora ; données brutes

Figure 10b. Graphe de probabilité de la profondeur du plancher argileux de la Maâmora ; données brutes de Maâmora

Le graphe de probabilité fait ressortir deux axes verticaux correspondant aux valeurs 280 et 300. Ces valeurs ont une fréquence trop élevée et paraissent ainsi peu vraisemblables (Figure 10b).

Dans le souci de normalisation des données, condition nécessaire pour des études géostatistiques, les observations ayant une valeur de 300 et de 280 paraissent aberrantes et donc nécessitent une attention particulière pour la suite de l'étude. En effet, leur

38

suppression donne une allure symétrique à l'histogramme de distribution des profondeurs du plancher argileux comme le montre la Figure 11.

Néanmoins, une vérification conduite sur le terrain en choisissant 50 points situés au nord du canton A, la zone dans laquelle abondent ces valeurs élevées ne permet pas de confirmer que ces valeurs sont aberrantes. De même, l'élimination de ces données conduit dans la suite des traitements à un grand effet non contrôlé «effet de pépite » très élevé. Il s'agit alors de données fiables et aucune transformation ne semble pouvoir normaliser cette distribution. Ainsi donc, l'analyse de la dépendance spatiale a été conduite sans élimination de ces données à très forte fréquence.

Figure 11. Histogramme de distribution (à gauche) et le graphe de probabilité (à droite) de la profondeur du plancher argileux avec un maillage carré de 500 m de côté

3.2.2. Etude de la variabilité spatiale de la profondeur du plancher argileux en Maâmora

Il semble avoir une grande continuité dans la direction de 135° (angle azimutal) ; cette continuité est cyclique comme le montre la Figure 12 avec une alternance de couleur bleue et de couleur rosâtre. Cette assomption d'anisotropie sera mise en évidence, si confirmée, par les variogrammes expérimentaux calculées dans différentes directions.

39

van1

15000

10000

10000

9000

8000

5000

7000

0

6000

-5000

5000

-10000

4000

-15000

3000

dx

Surface de Variogramme de la profondeur d'argile

Profondeur, cm avec maille carré de 500 m de côté

-15000 -10000 -5000 0 5000 10000 15000

Figure 12. Surface de variogramme de la profondeur du plancher argileux en Maâmora. Données issues d'un maillage carré de 500 m de côté

L'estimation correcte et à la limite, la détection, d'anisotropie géométrique n'est possible, en pratique, qu'à quatre conditions (fortement liées) devant être remplies simultanément (Marcotte, 2014):

· Le nombre de données est suffisant (au moins 50) : ce qui est le cas de cette étude ;

· Le facteur d'anisotropie est important (au moins 1.5).

· Une des directions utilisées dans le calcul du variogramme est près de la direction de plus grande portée.

· La fenêtre angulaire utilisée est suffisamment étroite ; une tolérance de 22.5° est considérée comme une fenêtre assez étroite vue que celle-ci empêche qu'il y ait des chevauchements selon différentes directions.

Les variogrammes expérimentaux calculés dans différentes directions confirment bien cet effet d'anisotropie. La variabilité dans la direction de 135° est faible en effet mais peut être assimilé à un effet pépite pur. Dans cette direction (135° azimutal), il y a une variabilité cyclique quoi qu'en moyenne faible et donc un pallier partiel faible (Figure 13). La direction qui montre plutôt une dépendance spatiale relativement à la distance de séparation des points est la direction de 45%. Il s'agit d'une anisotropie zonale car il y a une différence aussi bien dans le palier que dans la portée suivant des directions différentes.

40

6000

5000

4000

3000

2000

1000

5000

10000

Variogramme directionnel de la Profondeur d'argile

6000

4000

2000

5000 10000 15000

0

45

5000 10000 15000

90

6000

4000

2000

135

distance

Données issues d'une maille carrée de 500 m; tolérance 22,5°

Variogramme omnidirectionnel de la Profondeur d'argile

distance

Données issues d'une maille carrée de 500 m; tolérance 22,5°

Figure 13.Variogrammes expérimentaux de la profondeur du plancher argileux, calculé pour des directions différentes

De même, l'ajustement des modèles de variogramme aux variogrammes expérimentaux doit respecter un certain nombre de règles (Marcotte, 2014).

? On accorde plus de poids aux points du variogramme expérimental calculés avec beaucoup de paires.

? On essaie d'avoir N(h) = 30 pour chaque point expérimental du variogramme. Si ce n'est pas possible pour certaines classes, on accorde moins d'importance à ces points. Si le nombre de paires est très faible (=10), on ne considère plus du tout le point.

? On accorde plus de poids aux premiers points du variogramme (h petit) car ce sont ces valeurs qui ont le plus d'impact dans les calculs géostatistiques.

? Lorsque h dépasse environ dmax/2, on ne tient pas compte des valeurs du

variogramme. dmax est la taille du phénomène étudié dans la direction considérée. ? On cherche à obtenir des modèles les plus simples possible qui rendent bien

compte des valeurs expérimentales.

La Figure 14 illustre les modèles de variogramme ajustés aux variogrammes expérimentaux calculés dans la direction de plus grande variabilité et dans la direction de plus grande continuité. Les deux variogrammes directionnels s'ajustent par un même modèle ; le modèle sphérique et un effet pépite mais avec des paramètres différents.

L'effet pépite est très élevé, 3622 cm2 et la partie la dépendance spatiale est faible. La portion des données structurés ; c'est-à-dire ayant une dépendance spatiale représente seulement au meilleur des cas 46.7% de la variabilité (Tableau 8). La partie structurée

41

(PS) est donnée par le rapport entre la contribution partiel (pallier partiel) et le pallier total.

6000

4000

2000

5000 10000 15000

distance

135°N

45°N

Figure 14. Variogrammes expérimentaux de la profondeur du plancher argileux, ajustés par un modèle théorique : direction de 45° et direction 135°

Une vue simpliste voudrait que le modèle de variogramme s'écrive sous la forme de la somme des deux variogrammes directionnels comme suit :

(5)

Avec u et v représentant les deux directions principales (45° et 135°) En effet le modèle de variogramme donnée par la formule 5 est admissible et autorisé mais est peu satisfaisant dans les directions intermédiaires (Deraisme, 1979 ; Budrikaite, 2005). Il existe un certain nombre de façons de modéliser une telle anisotropie mais de nombreux auteurs (Deraisme, 1979 ; Budrikaite, 2005) estiment que la meilleure façon est que le modèle soit constitué de deux composants dont le premier est isotropique et le second est anisotropique (équation 6). Le palier de la seconde composante est la différence entre les paliers dans les deux directions principales alors que le palier de la première composante est la somme des paliers dans les deux directions principales

?(h u ? h v ) ? ?1 ( hu ? h v ) ? ?2 (hv)

(6)

42

Tableau 8. Caractéristiques des modèles de variogramme ajustés au variogramme expérimental

MODELES

Direction

Effet pépite (cm2)

Palier
partiel (cm2)

Portée (m)

PS (%)

sphérique

45°

3622.662

3170.295

12768.22

46.7

Sphérique

135°

4008.962

1466.955

4075.969

26.8

PS= Partie structurée

Vue cette faible autocorrélation spatiale entre les profondeurs du plancher argileux issues d'un sondage à tous les 500 m, il s'avère nécessaire de se prononcer sur le pas d'échantillonnage acceptable pour estimer la profondeur du sable en Maâmora.

Pour répondre à cette question, une parcelle expérimentale a été choisie ; il s'agit de la parcelle CIV11.

3.3. Analyse de la variabilité de l'épaisseur du sable dans la parcelle CIV11

L'épaisseur du sable a été mesurée par la tarière pédologique extensible. Pour prendre en considération toutes les variabilités spatiales, un maillage carré de 100 m de côté fut installé. Cela a résulté à un échantillonnage de 201 forages. Pour chaque forage la profondeur de la couche d'argile a été détectée en observant la variation de la texture et de la couleur. La profondeur (en cm) et la position de chacun de ces forages sont représentées sur la

Figure 15.

43

Figure 15. Carte de positionnement et des profondeurs des forages de la parcelle CIV 11 de la forêt de la Maâmora

3.3.1. Analyse exploratoire

La profondeur moyenne est de 80.31 cm avec une variabilité d'environ 36 cm. Ceci renseigne sur la grande variabilité des données qui est d'ailleurs de 42%. La profondeur d'argile minimale retrouvée est de 30 cm alors que la profondeur maximale est de 220 cm (Tableau 9).

Tableau 9. Statistiques descriptives des données de profondeur du sable de la parcelle CIV11 de la forêt de la Maâmora

nombre

Moyenne

Médiane

Min (cm)

Max

Ecart-type

CV(%)

Amplitude

 

(cm)

(cm)

 

(cm)

(cm)

 
 

201

84.31

70

30

220

35.93

42%

190

Il existe une anisotropie (Figure 16). La direction de grande continuité est la direction de 135° (angle azimutal). La direction de grande variabilité est la direction perpendiculaire à la direction de grande continuité soit la direction nord-est sud-ouest.

44

Il n'existe pas assez de paires dans la direction 45° pour calculer le variogramme au-delà d'une distance de 600 m (Figure 16). Ceci est d'autant normal à cause de la forme de la parcelle qui est plus allongée dans la direction opposée à celle-ci.

Surface de Variogramme l'épaisseur du sable

-500

500

0

Parcelle CIV11, Maâmora

-500 0 500

van1

dx

2500

2000

500

1500

1000

Figure 16. Surface de variogramme de la profondeur du plancher argileux

L'objectif étant l'étude la variabilité spatiale pour le choix, d'un pas ou maille adéquat d'échantillonnage, il convient de considérer la variabilité spatiale indépendamment de la direction. Dans cette optique, le variogramme expérimental omnidirectionnel a été calculé et ajusté à un modèle théorique.

Le semi-variogramme omnidirectionnel s'ajuste par deux modèles (Figure 17) à savoir un effet pépite qui est égale à 175.76 cm2. Le second modèle est un modèle sphérique de paramètres :

? Palier partiel : 1259.48 cm2

? Portée : 659.34 m

La partie des données structurées soit le rapport entre le palier partiel et le palier total est de 87.7 %. Donc environ 88 % de la variabilité de la profondeur du sable est auto-corrélée avec elle-même pour une distance de séparation de 100 m. Ce résultat est assez satisfaisant.

45

Variogramme ajusté au variogramme expérimental omnidirectionnel

1500

1000

500

 

500 1000 1500

distance

Profondeur d'argile, parcelle CIV11 Maâmora

Figure 17. Variogramme expérimental omnidirectionnel de la profondeur du sable ajusté par un modèle théorique

3.3.2. Conclusion

Les résultats obtenus dans la parcelle CIV11 viennent confirmer l'allure générale obtenue par les données issues du maillage systématique 500 m X 500 m, des données récoltées par la campagne de sondages de 2010. L'anisotropie est toujours présente et la grande continuité est dans la direction nord-ouest sud-est.

Il ressort qu'il existe une dépendance spatiale dans la profondeur du plancher argileux qui n'est pas observée par un échantillonnage d'une maille de 500 m de côté.

En effet, l'effet pépite élevé obtenu par la maille d'échantillonnage de 500 m correspondrait au palier d'un échantillonnage de 100 m par exemple vue que la portée dans ce cas est de 600 m environ.

Un échantillonnage avec une maille systématique d'environ 300 à 350 m de côté ou encore une maille rectangulaire avec la longueur dans le sens nord-ouest sud-est permet d'appréhender la variabilité du sol. Ceci se justifie dans la mesure où une distance de séparation de 300 m environ garantie une structuration des données à plus de 50% et représente également moins de la moitié de la portée. Une dépendance spatiale assez acceptable pour l'interpolation et c'est la proportion que recommandent Kerry & Oliver (2004). Nos résultats sont soutenus par ceux de Chilès & Delfiner (2012) qui montrent que le sous-échantillonnage diminue le palier totale et donc une structuration faible des données. Néanmoins, un sur-échantillonnage peut entrainer une augmentation de l'effet

46

de pépite c'est le cas observé par Akhavan & al. (2010) qui après avoir triplé la taille de l'échantillon a perdu toute structuration des données

3.4. Cartographie des principaux facteurs influençant la régénération et évaluation de l'aptitude à la régénération du chêne-liège en Maâmora

3.4.1. Facteurs topo-édaphiques

3.4.1.1. Profondeur du plancher argileux

La carte de la profondeur du plancher argileux est issue de deux sources différentes. Les courbes d'iso-profondeurs élaborées en 1992 à partir des travaux de Lepoutre (1965) et basés sur des pas d'échantillonnage allant jusqu'à 40m et qui concernent 26 groupes. Le reste des données provient du traitement de la variabilité spatiale obtenue sur la base des données issues de la campagne de sondages à la tarière de 2010 menée par la société TTOBA. A ces dernières données, s'ajoutent celles issues du sondage à la tarière réalisées lors de cette étude et qui ont servi à l'analyse du pas de sondage pour la parcelle CIV11Les courbes d'iso-profondeur sont d'une meilleure qualité car prennent plus en considération la variabilité spatiale. Ceci est d'autant normal car ces courbes sont issues des travaux de Lepoutre qui a foré avec des pas d'échantillonnage allant jusqu'à 40 m (Lepoutre, 1965).

L'épaisseur du sable surmontant la couche d'argile, en Maâmora, varie de 40 cm à 330 cm avec les plus grandes épaisseurs se trouvant dans la Maâmora occidentale c'est-à-dire les cantons A et B (Figure 18).

3.4.1.2. Pente du plancher argileux

La pente du plancher argileux est une carte plus ou moins délicate. Elle est déduite elle-même de deux cartes différentes comme mentionné en §2.2.3.2. L'étude de la variabilité de la profondeur du plancher argileux faite dans le chapitre précédent ressort clairement que le pas d'échantillonnage de la maille carrée de 500 m de côté est trop important pour prendre en considération toute la variabilité spatiale de la profondeur du plancher argileux. Ceci implique que la carte de la profondeur du plancher argileux élaborée est une carte avec une faible précision. Cette donnée couplée avec le MNT ASTER GDEM de 30 m de résolution spatiale, il va s'en dire que la précision de la pente du plancher argileux est faible (propagation d'erreurs).

La carte de la pente du plancher argileux, en Figure 19, montre que les fortes pentes du plancher argileux se trouvent en Maâmora orientale alors que les faibles pentes sont en Maâmora occidentale.

Figure 18. Carte des classes de profondeur du plancher argileux en Maâmora

47

Figure 19. Carte des pentes du plancher argileux de la forêt de la Maâmora

48

49

3.4.2. Carte pédologique

La carte pédologique montre qu'il existe sept types de sols en Maâmora. Ces sols ont différentes influences sur la régénération et le développement du chêne-liège. Ces sept types de sol sont en quatre classes à savoir les sols isohumiques, les sols peu évolués, les sols à sesquioxyde de fer et enfin les sols hydromorphes (Figure 20).

3.4.3. Pente du terrain

La pente du terrain naturel est généralement faible (environ 4%). Elle est par endroit assez élevée et atteindre près de 50%, mais sur des faibles distances (Figure 21). Ces mêmes résultats sont obtenus lors des prospections sur le terrain et de même par TTOBA lors de la prospection par sondage à la tarière pédologique et mesure de la pente du terrain à l'aide du clinomètre.

3.4.4. Continentalité

Il existe huit zones homogènes déterminées par les courbes d'isohyètes. Ces zones délimitées à partir des stations météorologiques situées au sein et aux alentours de la forêt. Ces stations énumérées par Mandouri (1990) sont au nombre de treize et bien réparties dans toute la forêt ; la période d'observation de treize ans comme le montre l'annexe 3.

La Figure 22 illustre l'effet de continentalité avec une décroissance des précipitations allant de 410 mm environ à l'est (dans le canton E) aux alentours de 580 au nord-ouest de la forêt.

3.4.5. Flore

La carte floristique met en relief les principaux groupements végétaux à savoir le groupement à Chamaerops humilis (palmier nain), le groupement Thymelaea lythroïdes, le groupement à Teline linifolia et le groupement à Halimium en plus du groupement à Cistus salviifolius. Cette carte montre également des zones de reboisement de résineux et de feuillues où la végétation spontanée est difficilement identifiable (Figure 23).

Figure 20. Carte pédologique de la Maâmora établie par Heusch & Billaux (1966) in Anonyme2 ( 2011)

50

Figure 21. Carte des classes de pentes du terrain naturel de la forêt de Maâmora

51

Figure 22. Carte des isohyètes de la forêt de Maâmora (Mandouri, 1990)

52

Figure 23. Carte des groupements végétaux de la forêt de la Maâmora (souce : Aafi, 2007)

53

54

3.5. Evaluation de l'aptitude à la régénération du chêne-liège en Maâmora

3.5.1. Critères et les contraintes

Les critères pris en considération pour l'évaluation de l'aptitude à la régénération du chêne-liège sont la pente du plancher argileux, l'épaisseur du sable (profondeur du plancher argileux), la pente du terrain naturelle, la continentalité et les types de sol.

La composante floristique fut réservée pour l'évaluation de la cartographie pour une double raison. D'une part, la carte des groupements végétaux ne couvre pas toute la forêt (non cartographiée pour une partie du canton E) ; et d'autre part, elle est indéfinie pour les parties reboisées surtout en essences exotiques telles que les acacias, les pins et les eucalyptus. D'ailleurs, cette composante a été considérée dans ce travail comme un indicateur de la qualité de la station et non un facteur contribuant ou indispensable à la régénération du chêne-liège en Maâmora..

Les contraintes sont les enclaves correspondant aux douars ou occupations temporaires à l'intérieur de la forêt et qui sont impropres au chêne-liège.

3.5.2. Attribution des notes ou scores à chaque facteur 3.5.2.1. Facteur topo-édaphique

3.5.2.1.1. Epaisseur du sable

L'aptitude à la régénération eut égard à la profondeur du plancher argileux (épaisseur du sable) a été évaluée en séparant les données de profondeur en régions reconnues présentant une homogénéité. Ces régions sont la Maâmora occidentale (Canton A et B), la Maâmora centrale (canton C) et la Maâmora orientale (Canton D et E). La fonction d'appartenance de la profondeur jugée apte a été évaluée en utilisant les règles floues. Ceci a permis alors d'intégrer l'incertitude sur la profondeur exacte du plancher argileux correspondant aux zones aptes à la régénération. Les fonctions d'appartenance définies sont à la Figure 24.

 
 
 

55

Figure 24. Fonctions pour l'attribution de note au facteur épaisseur du sable pour le calcul de l'aptitude à la régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant l'aptitude maximale et l'axe des x représente l'épaisseur du sable en cm.

3.5.2.1.2. Pente du plancher argileux

De même que pour la profondeur du plancher argileux, se basant sur la littérature (le chapitre relatif à l'analyse des facteurs influençant la régénération du chêne-liège en Maâmora), peuvent être définies les classes de pentes reconnues êtres favorables à la régénération du chêne-liège. Pour incorporer également l'incertitude liée à la limite des classes, les fonctions d'appartenance suivantes ont été définies.

Figure 25. Fonctions pour l'attribution de note au facteur pente du plancher argileux pour le calcul de l'aptitude à la régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant l'aptitude maximale et l'axe des x représente les pentes du plancher argileux en pourcentage.

Il n'existe pas de fonction d'appartenance pour la Maâmora occidentale car dans cette partie de la forêt, la pente du plancher argileux n'est pas jugée comme un facteur déterminant dans la régénération du chêne-liège (Lepoutre, 1965).

Vue que la pente et l'épaisseur du plancher argileux sont des facteurs liés, et donc les scores de l'un dépend de l'autre, ces deux facteurs ont été combinés par une analyse ou une condition « ET » ou « AND ». Ceci résulte à un nouveau facteur désigné sous le vocable facteur topo-édaphique qui réunit les conditions de l'épaisseur du sable et celle de la pente du plancher argileux

Figure 26. Carte des enclaves de la forêt de Maâmora

56

57

3.5.2.2. Facteur pédologique

L'analyse des types de sols cartographiés laisse voir qu'il existe différents types de sols dont la contribution à la régénération du chêne-liège diffère. Ainsi les plus faibles scores sont données aux sols peu favorables au chêne-liège (sols hydromorphes et les sols peu évolués) alors que les scores élevés sont réservés aux sols jugés meilleurs (Figure 28).

Types de sols

Sol lessivé modal, sur cailloutis à matrice argilo-... Sol lessivé hydromorphe à pseudogley de... Sol lessivé modal sur sable argilo-acide reposant... Sol à sesquioxyde de fer Sol isohumique Sol peu évolué non climatique Sol hydromorphe

 

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Aptitudes

Figure 27. Aptitude des différents sols de la Maâmora à la régénération du chêne-liège

3.5.2.3. Pente du terrain naturel

Pour discriminer les pentes jugées très fortes qui ne conviennent pas à la régénération du chêne-liège, une fonction d'appartenance a été définie. Une pente est jugée forte lorsque celle-ci est supérieure à 15% et faible lorsqu'elle est inférieure à 10%. La Figure 28 représente la fonction d'appartenance.

Figure 28. Fonctions pour l'attribution de note au facteur pente du terrain pour le calcul de l'aptitude à la régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant l'aptitude maximale

et l'axe des x représente les pentes du terrain naturel exprimées en pourcentage

3.5.2.4. Continentalité

Vu qu'en Maâmora c'est la variation de précipitation qui est reconnu avoir un effet significatif sur la régénération du chêne-liège, c'est seulement ce paramètre qui est pris en considération pour évaluer l'effet de la continentalité sur la régénération. Les scores de la continentalité sont évalués en utilisant les courbes d'isohyètes interpolées à tout endroit de la forêt avec le minimum de précipitation ayant un score de 1 et le maximum un score de 10 ; ces scores sont attribués suivant une fonction linéaire.

58

En somme, à l'exception des types de sols, les scores pour tous les autres facteurs sont attribués de façon non subjective. Ceci donne une grande importance à l'approche et donc une évaluation cohérente et pertinente.

3.5.3. Attribution des poids à chacun des facteurs identifiés

Afin de déterminer les poids de chaque critère l'approche experte a été adoptée. Trois experts issus de domaines différents ont été choisis dans le but d'avoir des résultats objectifs.

Expert 1 : Forestiers praticien dont l'accent est mis sur la biodiversité, la phyto-écologie et la phytosociologie

Expert 2 : Forestier praticien dont les domaines d'intérêts sont l'agro-écologie et la pédologie.

Expert 3 : Forestier praticien dont les domaines d'actions sont la sylviculture le reboisement et l'inventaire.

Tableau 10. Moyenne des poids donnés par les trois experts

Experts

Critères

CI

CR (%)

Topo- édaphique

Continentalité

Pente du terrain

Type de sols

1

0.29

0.41

0.05

0.25

0.07

7

2

0.24

0.61

0.06

0.09

0.05

5

3

0.25

0.25

0.25

0.25

0

0

Moyenne

0.26

0.42

0.12

0.20

0.04

4

Vu qu'il s'agit en fin de comparer quatre critères, le RI=0.9

Le ratio de cohérence (CR) est en moyenne égale à 4% (Tableau 10) ce qui est inférieur à 10% comme il est recommandé.

3.5.4. Aptitude à la régénération

Après agrégation à partir de la formule 4, les indices d'aptitude sont regroupés en quatre intervalles égaux. Les indices les plus élevés correspondant à la meilleure aptitude et inversement. La Figure 29 illustre les différents niveaux d'aptitude pour la régénération du chêne-liège.

Près de 23400 ha soit 17.4% de la forêt sont des zones ayant une bonne aptitude pour la régénération du chêne-liège alors que 34.84% de la forêt soit une surface de 46881.81 ha est faiblement apte à la régénération du chêne-liège (Tableau 11)

59

Tableau 11. Classe d'aptitude à la régénération du chêne-liège avec les surfaces correspondantes

Aptitude

Surface (ha)

Pourcentage

Enclaves

4438,89

3,30

Très faible

5764,59

4,28

Faible

46881,81

34,84

Moyenne

54057,51

40,18

Bonne

23407,02

17,40

Total

134549,82

100

Parmi les 4438.89 hectares d'enclaves, 3266.64 ha correspondent à la réserve de chasse royale.

Il y a un gradient, bien que non linéaire, de l'aptitude qui va de l'ouest vers l'Est. Les meilleures aptitudes sont dans les cantons A et B. Les résultats obtenus sont en accord avec ceux obtenus par (Badouzi, 2008 ; El Hachmi, 2010; Khalladi, 2013) qui montrent que le taux de réussite de la régénération du chêne-liège décroit en allant du canton A vers le canton E.

Il convient de noter que les résultats obtenus dans cette étude sont considérablement influencés par le facteur topo-édaphique (pente du plancher argileux et épaisseur du sable) et surtout le climat à travers la continentalité (Tableau 10).

Afin d'avoir une appréciation plus ou moins quantifiable des résultats, il y a nécessité de les superposer à la carte des groupements végétaux. En effet, comme il a été démontré au chapitre §3.1.1 relatif à l'analyse des facteurs influençant la régénération du chêne-liège, la flore peut servir comme un élément de validation des résultats de l'évaluation multicritère. La carte d'évaluation se trouve à la Figure 30.

Une autre approche d'évaluation de la qualité des résultats obtenus pourrait être la confrontation entre le bilan des essais de régénération et la carte de la Figure 29. Cependant, cette approche pose deux problèmes. D'une part, les données des bilans de régénération (à notre disposition) élaborées par El Hachmi (2010) ne concordent pas avec les observations faites sur le terrain. D'autre part, les bilans ne reflètent pas nécessairement l'aptitude du milieu. La technique culturale (préparation du sol, technique plantation ou semis à la bonne période), le respect de la mise en défens, la qualité des

60

plants et/ou des glands sont aussi des facteurs importants. Ceci explique pourquoi cette seconde approche bien que plus pertinente (sur le plan théorique) n'est pas adoptée.

Les résultats, tels que présentés à la Figure 29, donnent une idée au gestionnaire des zones d'intervention mais lui reste peu utile. Ce qui intéresse le gestionnaire est de lui fournir une unité de gestion sur laquelle il peut planifier des interventions. L'unité de gestion par excellence de la forêt est la parcelle. Pour répondre à cette attente, l'aptitude moyenne pour toute parcelle a été calculée puis affectée à celle-ci. Le résultat est présenté à la Figure 31.

Sur le plan pratique, la Figure 31 montre les zones prioritaires en cas de planification. Les zones ayant une bonne aptitude doivent faire la priorité du gestionnaire si celui-ci espère une bonne réussite de son programme de régénération. Cependant, les zones à aptitude faible ou très faibles peuvent être explorées pour expérimentation en vue de comprendre davantage les causes des échecs ou mieux encore pour développer une technique de culture du chêne-liège adaptée à ces milieux.

Figure 29. Carte d'aptitude à la régénération du chêne-liège dans la forêt de la Maâmora

61

62

Figure 30. Carte d'évaluation de l'aptitude à la régénération du chêne-liège dans la forêt de la Maâmora par superposition avec la carte des groupements végétaux

Figure 31. Carte d'aptitude à la régénération moyenne par parcelle de la forêt de la Maâmora

63

64

Conclusion générale

La forêt de la Maâmora est caractérisée par une ambiance climatique semi-aride, un substrat géologique constitué par un dépôt de sable décalcifié qui repose sur un plancher argileux rouge du Villafranchien et un relief très peu accidenté. Dans cette forêt, la régénération du chêne-liège reste capricieuse bien que des méthodes de régénération artificielle soient mises au point et vulgarisées. L'introduction des essences exotiques aux dépens du chêne-liège sous-entend d'apprécier l'étendue des milieux défavorables au chêne-liège et leur ampleur. Ceci s'impose dans une perspective d'adapter les techniques culturales en fonction du niveau d'aptitude constaté.

Pour résoudre cette problématique, en premier lieu, les principaux facteurs reconnus avoir une influence dans la régénération du chêne-liège ont été identifiés et cartographiés. En seconde position suite à l'importance accordée à l'épaisseur du sable dans la forêt de la Maâmora, la variabilité de l'épaisseur du sable a été étudiée par des approches géostatistiques notamment pour évaluer la dépendance spatiale. Enfin la combinaison de ces facteurs avec chacun ayant un poids déterminé par évaluation d'experts à partir de l'approche AHP (Analytic Hierarchy Process) permet de déterminer les indices d'aptitude du sol à la régénération du chêne-liège.

Les principaux facteurs influençant l'aptitude à la régénération du chêne-liège dans la forêt de la Maâmora sont le climat exprimé par l'expression « la continentalité » ; celle-ci se manifeste par une diminution des précipitations de l'ouest vers l'Est et l'augmentation des températures dans le sens inverse ; la pente du terrain naturelle à savoir les pentes faibles (<10%) et les pentes fortes (>15%) ; l'épaisseur du sable, la pente du plancher argileux, les groupements végétaux et les types de sols.

La cartographie de ces facteurs est faite à partir soit des données préexistantes qui ont été actualisée ou traitée, soit à partir des données récoltées. Ainsi la pente du plancher argileux est déduite à partir d'un modèle numérique d'élévation et des épaisseurs du sable.

Par ailleurs, l'épaisseur du sable de la forêt est très variable ; cette variabilité est plus importante dans la direction sud-ouest nord-est que dans la direction opposée. A partir d'un échantillonnage systématique carré de 100 m de côté, il ressort qu'il y a une grande variabilité spatiale qui n'est pas visualisée à 500 m d'intervalle et ceci augmente l'effet de pépite du variogramme.

65

Une maille d'échantillonnage carrée de 300 à 350 m permet de prendre en considération une variabilité spatiale importante. La dépendance spatiale ou l'autocorrélation spatiale est de l'ordre de 43% avec un échantillonnage à partir d'une maille carrée de 500 m de côté.

Il convient alors que la carte des épaisseurs du sable est d'une précision assez raisonnable pour prendre des décisions mais reste toujours discutable.

Les zones les plus aptes sont dans la partie occidentale de la forêt. Les zones ayant une bonne aptitude représentent 23407.02 ha soit 17.4% de la forêt. Les zones ayant une aptitude faible et très faible couvrent 39.12% de la forêt.

Certaines zones identifiées aptes ont fait l'objet de reboisements ou plantation antérieurs qui se sont soldés par des échecs ou des taux de réussite médiocres. Un échec qui pourrait être attribué aux techniques culturales plutôt qu'à l'aptitude du milieu. Les résultats obtenus se basent essentiellement sur les travaux antérieurs. Par conséquent, ceux-ci sont sujets de changement et de modification avec la recherche.

A la lumière de ces résultats, peut-on recommander ce qui suit :

? Donner la priorité aux zones avec de bonnes aptitudes à la régénération lors des programmes de régénération artificielle du chêne-liège,

? Respecter la mise en défens dans les périmètres de régénération jusqu'à l'âge défensable des jeunes sujets de chêne-liège afin de permettre au milieu naturel d'offrir tout son potentiel,

? Etre prudent dans la prise de décision des périmètres de régénération, et si besoin est, une vérification préalable des facteurs est recommandée,

? Améliorer la qualité des données notamment la précision de la profondeur du plancher argileux par recherche de variable fortement corrélée à la profondeur du plancher argileux ou par utilisation des techniques de prospection non destructrices et fiables et à faible coût comme le GPR (Ground Penetrating Radar),

? Procéder à une évaluation de la vocation vue que celle-ci intègre en plus des conditions écologiques, la dimension socio-économique.

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71

Annexes

Annexe 1 : Epaisseur du sable (parcelle CIV11)

ID

X_lambert

Y_lambert

Profondeur

1

398947

377008

220

2

399047

377010

80

3

398945

377108

135

4

399045

377110

90

5

399145

377112

75

6

399245

377113

65

7

398843

377206

70

8

398943

377208

75

9

399043

377210

50

10

399143

377212

44

11

399243

377213

55

12

399343

377215

65

13

398741

377305

50

14

398841

377306

70

15

398941

377308

80

16

399041

377310

67

17

399141

377312

50

18

399241

377313

50

19

399341

377315

60

20

399441

377317

65

21

398640

377403

50

22

398740

377405

60

23

398840

377406

50

24

398940

377408

50

25

399040

377410

105

26

399140

377412

60

27

399240

377413

50

28

399340

377415

75

29

399439

377417

65

30

399539

377419

75

31

398638

377503

65

32

398738

377505

75

33

398838

377506

80

34

398938

377508

105

35

399038

377510

120

36

399138

377512

100

37

399238

377513

75

38

399338

377515

70

39

399438

377517

80

40

399538

377518

130

41

399638

377520

60

42

398536

377601

65

43

398636

377603

80

ID

X_lambert

Y_lambert

Profondeur

44

398736

377605

110

45

398836

377606

95

46

398936

377608

60

47

399036

377610

80

48

399136

377612

115

49

399236

377613

95

50

399336

377615

65

51

399436

377617

80

52

399536

377618

120

53

398434

377699

65

54

398534

377701

70

55

398634

377703

70

56

398734

377705

70

57

398834

377706

70

58

398934

377708

120

59

399034

377710

120

60

399134

377711

125

61

399234

377713

80

62

399334

377715

80

63

399434

377717

95

64

398333

377798

70

65

398433

377799

80

66

398533

377801

50

67

398633

377803

45

68

398733

377804

85

69

398833

377806

125

70

398933

377808

150

71

399033

377810

180

72

399133

377811

195

73

399233

377813

220

74

399333

377815

190

75

399433

377817

140

76

398231

377896

65

77

398331

377897

80

78

398431

377899

80

79

398531

377901

45

80

398631

377903

50

81

398731

377904

70

82

398831

377906

130

83

398931

377908

145

84

399031

377910

195

85

399131

377911

180

86

399231

377913

155

87

399331

377915

130

88

398129

377994

65

89

398229

377996

50

72

ID

X_lambert

Y_lambert

Profondeur

90

398329

377997

45

91

398429

377999

65

92

398529

378001

65

93

398629

378003

65

94

398729

378004

70

95

398829

378006

130

96

398929

378008

145

97

399029

378010

150

98

399129

378011

190

99

399229

378013

110

100

398027

378092

50

101

398127

378094

65

102

398227

378096

65

103

398327

378097

65

104

398427

378099

70

105

398527

378101

50

106

398627

378103

70

107

398727

378104

65

108

398827

378106

90

109

398927

378108

120

110

399027

378110

110

111

399127

378111

130

112

398026

378192

60

113

398126

378194

60

114

398226

378196

70

115

398326

378197

75

116

398426

378199

75

117

398526

378201

110

118

398626

378203

80

119

398726

378204

70

120

398826

378206

120

121

398926

378208

110

122

399026

378210

130

123

397924

378290

60

124

398024

378292

60

125

398124

378294

60

126

398224

378296

60

127

398324

378297

70

128

398424

378299

60

129

398524

378301

120

130

398624

378303

135

131

398724

378304

70

132

398824

378306

130

133

398924

378308

95

134

399024

378310

85

135

397822

378389

80

ID

X_lambert

Y_lambert

Profondeur

136

397922

378390

45

137

398022

378392

35

138

398122

378394

45

139

398222

378396

45

140

398322

378397

80

141

398422

378399

90

142

398522

378401

110

143

398622

378403

105

144

398722

378404

60

145

398822

378406

65

146

398922

378408

65

147

397721

378487

40

148

397821

378489

40

149

397921

378490

40

150

398021

378492

50

151

398120

378494

65

152

398220

378496

85

153

398320

378497

70

154

398420

378499

110

155

398520

378501

70

156

398620

378503

45

157

398720

378504

50

158

398820

378506

60

159

397619

378585

45

160

397719

378587

40

161

397819

378589

70

162

397919

378590

75

163

398019

378592

80

164

398119

378594

95

165

398219

378596

115

166

398319

378597

100

167

398419

378599

115

168

398519

378601

75

169

398619

378603

35

170

398719

378604

60

171

397717

378687

45

172

397817

378689

45

173

397917

378690

45

174

398017

378692

55

175

398117

378694

100

176

398217

378696

90

177

398317

378697

105

178

398417

378699

100

179

398517

378701

65

180

398617

378703

45

181

397815

378789

50

73

74

ID

X_lambert

Y_lambert

Profondeur

182

397915

378790

70

183

398015

378792

70

184

398115

378794

100

185

398215

378796

120

186

398315

378797

60

187

398415

378799

60

188

398515

378801

125

189

397914

378890

120

190

398014

378892

115

191

398114

378894

105

192

398214

378896

30

193

398313

378897

85

194

398413

378899

85

195

398513

378901

85

196

398112

378994

70

197

398212

378996

70

198

398312

378997

105

199

398412

378999

130

200

398210

379096

70

201

398310

379097

105

75

Annexe 2 : Données de précipitations

 

PERIODE D'OBSERVATION ENTRE 1974 ET 1988

AUTOMNE

HIVER

PRINTEMPS

ETE

TOTAL mm /an

Stations Météorologiques
De la Maamora

S

O

N

D

J

F

M

A

M

J

JL

A

AIN ASSOU

5.3

32.0

47.3

63.7

56.16

69.82

53.68

48.15

25.43

3.3

0.4

1.2

406.2

AIN KABLIA

4.0

33.8

50.9

77.5

82.4

68.6

48.9

53.5

23.9

3.4

0.2

1.3

448.4

AIN SBAA

4.2

42.3

58.8

82.3

79.5

74.4

47.6

55.6

44.7

4.0

0.0

1.5

494.9

AIN JOHRA

7.9

33.5

48.6

76.1

56.4

59.8

55.3

62.6

34.6

3.3

0.01

1.3

439.4

BIR CHLEUH

6.7

33.2

47.2

76.4

61.8

72.2

56.3

51.0

34.2

3.7

0.9

1.7

445.3

BLED DENDOUN

4.8

39.0

57.6

85.7

89.4

79.7

57.1

77.4

18.1

7.3

0.03

0.8

516.9

DAR SALEM

3.0

33.4

44.1

77.8

58.5

73.2

57.6

63.2

26.3

3.2

0.03

0.5

440.8

DAR BEN HCINE

5.4

28.8

47.0

69.1

56.3

71.2

48.6

54.9

25.8

4.7

0.1

2.0

413.9

MECHRA EL KETANE

5.8

35.9

61.6

92.5

80.1

83.5

54.4

65.0

32.8

3.8

0.2

2.3

517.9

MEHDIA

4.6

49.9

74.0

95.5

79.5

80.8

43.9

57.1

29.6

2.3

0.1

0.2

508.2

SIDI ALLAL BAHRAOUI

7.5

37.9

51.4

83.2

76.2

89.1

54.2

56.9

33.0

5.0

0.1

1.4

495.9

SMENTO SUD

7.3

36.7

52.6

72.2

71.9

73.6

49.8

59.3

27.7

4.6

0.1

2.0

457.8

SIDI AMIRA

3.3

48.2

55.9

87.9

77.3

86.6

67.1

71.3

27.5

5.1

1.7

0.0

531.9

(Mandouri, 1990)

76

Annexe 3 : Tableau de comparaison des facteurs Exper1 :

Maximum Eigen Value =4.2345

critère

Continentalité

Topo- édaphique

Type de sol

Pente du

terrain naturel

Poids de

chacun des critères

Continenta lité

1

2

3

5

0.407093

Topo- édaphique

1/2

1

3

4

0.24608 27

Type de sol

1/3

3

1

5

0.292622

Pente du

terrain naturel

1/5

1/4

1/5

1

0.0542025

Expert 2

critère

Continentalité

Topo- édaphique

Type de sol

Pente du

terrain naturel

Poids de

chacun des critères

Continenta lité

1

4

6

7

0.606675

Topo- édaphique

1/4

1

4

5

0.248739

Type de sol

1/6

1/4

1

2

0.0876223

Pente du

terrain naturel

1/7

1/5

1/2

1

0.056964

Maximum Eigen Value =4.16387 C.I.=0.0546228






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