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Croissance et mutations du système financier au cameroun

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par Yves Lionel MEFO'O NGO'O
Université de Yaoundé II - Master Professionnel II en Relations Internationales 2012
  

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Introduction:

Au cours de ces trois dernières décennies, le système financier international a subi des mutations profondes. Ces mutations ont été accélérées par l'essor de nouvelles techniques (progrès technique en matière d'information et de communication) et de nouvelles pratiques financières, mais aussi par des développements théoriques qui ont permis de mieux saisir la relation existant entre les phénomènes réels et les phénomènes financiers.

Les mutations du système financier international ont porté autant sur la structure de celui-ci que sur le rôle des principaux acteurs. En ce qui concerne la structure, il convient de souligner que l'on est passé depuis 1973 d'un système de change fixe à un système de change flottant. De même, on est passé dans de nombreux pays, d'un système financier centralisé à un système financier décentralisé. Cette dernière évolution est consacrée par l'apparition de marchés émergents dans de nombreuses économies en développement ou en transition.

En ce qui concerne le rôle des acteurs, les missions des banques centrales, des banques de second rang, mais aussi des institutions financières internationales se sont modifiées progressivement. Ces différentes évolutions ont contribué à définir peu à peu le champ de la macroéconomie financière internationale.

Suite à l'apparition des besoins de plus en plus importants des capitaux, les marchés financiers vont se développer avec une diffusion internationale. Les économies contemporaines vont s'engager dans un processus de mondialisation des marchés et de globalisation financière dont, le rythme tend à s'accélérer (Bekolo-Ebé, 1998). Aussi, les banques vont suivre ce mouvement en diversifiant les services financiers à la disposition des agents économiques. Ces évolutions ont affecté tous les pays industrialisés et vont toutes dans le sens d'un accroissement de la part des marchés dans le financement des économies.

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Croissance et mutations du système financier au Cameroun. IRIC/BMFI

Croissance et mutations du système financier au Cameroun. IRIC/BMFI

Croissance et mutations du système financier au Cameroun. IRIC/BMFI

L'analyse des origines des mutations financières nécessite la compréhension du processus de globalisation financière (section I) et celui de l'accélération des innovations financières (section II).

SECTION I: LA GLOBALISATION FINANCIERE.

La globalisation financière est un concept associé à la mutation financière, et apparaît comme le dénominateur commun à l'ensemble des transformations qui ont affecté le fonctionnement des systèmes financiers (Romey, 2004). Depuis les années 1980, on assiste à ce qu'on appelle le « big-bang financier » qui donne naissance à une explosion des marchés dont l'ampleur, le volume et la nature des transactions sont aujourd'hui caractéristiques de la mondialisation financière. La globalisation financière résulte des progrès techniques en matière de communication, mais elle procède aussi des décisions politiques (Romey, 2004). Elle s'est ainsi accompagnée d'une libéralisation des systèmes financiers nationaux.

Cette section vise à montrer que la globalisation financière est à l'origine des mutations financières. Pour cela, il convient de présenter d'une part, les composantes de la globalisation financière (1), et d'autre part, la règle des « trois D » (2).

I.1- LES COMPOSANTES DE LA GLOBALISATION FINANCIERE:

Les économies contemporaines sont aujourd'hui engagées dans un processus de mondialisation dont le rythme tend à s'accélérer. Cette mondialisation s'analyse en une globalisation dans laquelle les diverses économies tendent à s'intégrer et à former une totalité marquée par un renforcement des interconnexions et à une unification du marché qui s'homogénéise par-delà les États-nations (Bekolo-Ebé, 1998). Les firmes et organisations appréhendent ainsi le marché comme une totalité de moins en moins contrainte par les réglementations nationales et déterminent leurs implantations et leurs placements par rapport au marché mondial traité comme un tout, parce que celui-ci est de plus en plus unifié et intégré (Bourguinat, 1997). Telle est la condition préalable de la globalisation.

Plus précisément, du point de vue des firmes, on admet aujourd'hui qu'il existe trois conditions, préalables à cette évolution (Bekolo-Ebé, 1998) :

- d'abord, il faut que le produit ait un caractère global, c'est-à-dire universel, à même d'être identifié et demandé à l'échelle mondiale par le consommateur. Ce caractère global n'empêche pas des spécificités qui peuvent prendre place dans un processus de segmentation où dans un produit-

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système, les éléments secondaires sont alors, déglobalisés, permettant de donner aux produits génériques une touche finale locale ;

- ensuite, l'activité du groupe pour être dite globale doit impliquer, comme le relève Porter (1996) que la « position de concurrence stratégique des concurrents dans les zones géographiques ou sur les marchés nationaux, soit fondamentalement affectée par leur position globale ». En matière bancaire par exemple, la crédibilité, sur le plan de la solvabilité dans un pays est fortement tributaire de la structure de son bilan consolidé ;

- enfin, l'équi-traitement des moyens impliquant une absence de préférence opérationnelle pour le pays ou la zone géographique originelle. En d'autres termes, la firme ne se détermine que par rapport aux conditions de coûts et de rendements, lesquels déterminent la localisation du moment, mais aussi les décisions éventuelles de délocalisation d'un espace à un autre.

Le phénomène touche aussi bien la sphère réelle de production de biens et services que la sphère financière, et au regard des évolutions actuelles et de l'ampleur du phénomène, on est tenté de penser que la finance est le lieu par excellence de cette globalisation des transactions (Bekolo-Ebé, 1998).

Le produit financier tend en effet à prendre rapidement un caractère mobile, ubiquiste, parce qu'à même de se déplacer avec des coûts de transferts extrêmement faibles, d'autant qu'il prend rapidement un caractère standardisé, et du fait que les risques y attachés tendent à s'atténuer ou sont susceptibles d'être assurés par des procédures de plus en plus diversifiés (Bourguinat 1997 ; Aglietta, 1990). Ces conditions se trouvent aujourd'hui de plus en plus souvent réunies car les interconnexions entre économies obligent les gouvernements à adopter des mesures de convergences juridiques et fiscales et à s'engager toujours plus avant dans un processus d'unification des procédures et de banalisation des techniques monétaires et financières entre les pays dont les systèmes économiques voient leur interdépendance accrue (Bekolo-Ebé, 1998).

Au demeurant, un haut degré d'intégration financière repose sur la réunion de deux conditions : la mobilité des capitaux ; car la forte mobilité des capitaux repose sur l'absence de contrôle de change et de discrimination fiscale. Et la substituabilité des actifs, qui recouvre deux dimensions; au sein d'une même union monétaire, elle repose sur la capacité des agents à passer d'un type d'actifs domestiques à un autre; sur le plan international, elle permet de passer d'une devise à une autre. Aussi, si la finance se globalise dès lors qu'elle est unifiée à l'échelle du monde

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entier, il convient encore d'invoquer à son propos la règle des « trois D » qui définit les caractéristiques de cette évolution : décloisonnement-déréglementation-désintermédiation.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams