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Croissance et mutations du système financier au cameroun

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par Yves Lionel MEFO'O NGO'O
Université de Yaoundé II - Master Professionnel II en Relations Internationales 2012
  

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II.1.1- Les facteurs structurels

Ces facteurs résultent non seulement de l'inadaptation du système bancaire formel aux réalités sociales, culturelles et économiques, mais aussi de la faiblesse de celui-ci. Cette faiblesse se caractérise par : le manque d'innovations financières, la faible diversification spatiale et la faible profondeur financière. De plus, après les restructurations, les banques sont apparues encore plus fragiles. Elles sont restées de petite taille, alors que la globalisation financière conduit à la formation des conglomérats financiers multispécialisés. Cette recherche de la petite dimension les amène d'ailleurs à restreindre la nature de leurs opérations qui sont faiblement diversifiées.

Les produits offerts sont pratiquement toujours les mêmes que ceux d'il y a vingt ans comme si aucune évolution ne s'était produite, et comme si la fonction d'intermédiation était restée

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immuable (Bekolo-Ebé, 1998). Les banques sont restées étrangères à leur clientèle, et ont adopté des comportements de rationnement de crédit, expliquant ainsi le paradoxe d'une forte liquidité bancaire et, une croissante lente voire une diminution régulière du volume de crédits. Ce qui a entraîné l'exclusion du financement, d'une frange importante de la population qui, pour résoudre ses besoins recourt à la micro finance.

Dès lors, l'expansion de la microfinance trouve là son explication. D'autres facteurs peuvent également justifier leur émergence.

II.1.2- Les facteurs autonomes

Les facteurs autonomes sont liés aux caractéristiques intrinsèques des microfinances, qui intègrent l'individu dans une dynamique sociale, mais également présentent des caractéristiques techniques répondant aux habitudes des populations et à leurs besoins spécifiques.

La microfinance est considérée comme un moyen de lutter contre la pauvreté c'est pourquoi elle intéresse les bailleurs de fonds internationaux, en l'occurrence, la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et les banques régionales de développement. Elle repose sur des relations de proximité, l'allocation des ressources l'est toujours à court terme. Au total la microfinance contribue au financement de l'activité économique pour des durées et des montants courts. D'où son expansion.

II.2- LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LE PAYSAGE FINANCIER
CAMEROUNAIS

L'émergence de la microfinance est une manifestation de la vitalité et du développement de la finance informelle, et elle s'est enracinée dans trois évolutions. Le financement local, le secteur privé, et le crédit (Lelart, 2002). Même si la microfinance fait très souvent référence au micro crédit, sa contribution au financement des petites activités économiques est indéniable. C'est ainsi qu'un certain nombre de caractéristiques peuvent être admises, dont, l'une d'elle est une question de taille comme son nom l'indique.

Il s'agit d'un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. La Banque Mondiale retient un plafond de 30% du PNB par habitant, ce qui représente pour le cas du Cameroun à près de 100.000 FCFA ou 150 euros. Ce crédit est donc sollicité par des personnes dont le revenu est sinon moyen du moins

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Croissance et mutations du système financier au Cameroun. IRIC/BMFI

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bas. Ce sont souvent les fonctionnaires, des associations de personnes. Les chiffres ci-dessus étant déterminés par rapport à un PIB moyen au niveau du pays, le montant peut être inférieur au niveau d'un débiteur donné. C'est bien pourquoi le micro-crédit est considéré comme un crédit pour les pauvres. Ce micro-crédit peut être demandé pour plusieurs mobiles ; mais il l'est principalement pour développer une activité génératrice de revenu, qu'il s'agit d'une ancienne ou d'une nouvelle activité. C'est pourquoi le micro-crédit est souvent considéré comme un moyen de lutter contre la pauvreté et qu'il intéresse la banque mondiale et les banques régionales de développement. Enfin, les emprunteurs n'ont guère de garantie personnelle à offrir. Mais comme les candidats sont nombreux dans chaque quartier ou chaque ville, ils se connaissent et la solidarité africaine agissant, ils se constituent en groupes restreints au sein desquels chacun s'engage pour les autres. C'est ainsi que les taux de remboursement sont prohibitifs.

Cependant, la différence reste grande entre les banques, et les institutions de microfinance. Les banques accordent des crédits en créditant des comptes, elles créent la monnaie qu'elles prêtent, elles n'ont pas besoin d'en disposer au préalable, elles ne « perdent » rien jusqu'à ce qu'il y ait retrait et qu'elles soient obligées de rembourser le dépôt en billets. Les flux monétaires sont déconnectés de leur activité de crédit. Ils dépendent de l'usage que font leurs clients du crédit accordé, en chèque ou en billet, et le rythme de leurs dépenses et de leurs recettes. Au niveau d'une grande banque, et plus encore au niveau d'un pays de l'ensemble des banques. Ces flux sont relativement stables. Il en est tout autrement pour les institutions de microfinance. D'une part, elles accordent du crédit en donnant de l'argent, en billets ou en chèque, elles ne créent pas de la monnaie, elles doivent en avoir avant d'en prêter. D'autre part, elles doivent être remboursées si elles ne veulent pas être contraintes de cesser leurs opérations rapidement.

Ces flux monétaires sont donc pour elles directement liés à leurs opérations de crédit, ils dépendent du rythme des nouveaux crédits qu'elles accordent et des anciens qui leur sont remboursés. Leur encaisse soit toujours susceptible de fluctuer fortement, que ce soit l'ensemble des institutions ou pour chacune (Lelart, 2002).

Depuis les travaux de Gurley et Shaw (1960), il est reconnu que le niveau d'évolution du secteur financier influence positivement le taux de croissance à long terme de l'économie. A cet effet, afin que le système financier camerounais puisse jouer son rôle dans le processus de financement de l'économie via une allocation efficiente des crédits, cette étude suscite un certain

Croissance et mutations du système financier au Cameroun. IRIC/BMFI

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nombre de recommandations. Celles-ci vont du parachèvement de la restructuration du système financier, à l'assainissement complet de l'environnement macroéconomique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus