WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Interventions éducatives visant la réduction de la violence dans le cadre de projets d'insertion professionnelle destinés aux anciens détenus

( Télécharger le fichier original )
par Régis Verhaegen
CPFB (UCL) - Baccalauréat en éducation spécialisée 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.4 Explication du procédé

Pour procéder à une étude intégrale du thème, nous allons procéder en utilisant un schéma. Quand il s'agit d'analyser des phénomènes complexes (tels que la violence) aux multiples implications dans différents domaines de la société et des sciences, il est important que la réflexion puisse jouir d'une certaine clarté. Cela permet d'éviter un éclatement et une fragmentation trop importante des idées. Ainsi, plusieurs ouvrages aillant trait au sujet (Traube, 2002 ; Massé, Desbiens et Lanaris, 2006) ont utilisé la schématisation pour clarifier leurs propos.

Image extraite de Massé et Al. (2006) p.3

Ainsi, comme ces auteurs, nous allons utiliser un schéma. Il a été largement inspiré de la séparation des chapitres chez Traube (2002). Ce schéma, tout comme ce travail, sera divisé en trois parties. Cette séparation sera volontairement artificielle et manichéenne. Elle permet de séparer les interventions sur le terrain : l'avant, le pendant et l'après : la prévention, l'intervention sur le moment (gestion de conflits) et le traitement.

Le centre du schéma est composé par un acte violent virtuel. Il sépare l'étude entre un avant et un après l'action violente (l'agression). C'est là qu'apparait le côté artificiel de cette séparation puisqu'un geste violent apparait rarement de manière unique et isolée. Il a toujours été précédé par d'autres actes (sauf à étudier la petite enfance, ce qui n'est pas notre cas) et sera probablement suivi d'autres agressions à un moment ou un autre de la vie du sujet.

Précédant l'acte, nous allons trouver les facteurs. C'est l'ensemble des éléments, internes et externes au sujet, qui ont causé cette action. Nous allons voir que, concernant la violence, il n'y a pas de causalité simple, mais un grand nombre de facteurs en interaction constante. Il est fréquent de trouver des tentatives de réduction du phénomène à des causes simples comme la violence dans les jeux et les films, la pauvreté, le manque d'instruction ou d'éducation. Or, s'il a été prouvé que tous ces facteurs avaient un impact sur la tendance à utiliser la violence, aucun n'est suffisant à lui seul. Nombreux sont ceux qui, par exemple, jouent à des jeux violents sans utiliser excessivement, dans leurs relations, la violence. Ainsi, nous aborderons de nombreux moyens qui permettent de prévenir l'usage de la violence.

Suivant cet acte, nous allons trouver les résultantes20(*). C'est l'ensemble des résultats, internes et externe, que l'acte va avoir. L'objectif recherché a-t-il été atteint ? L'action va-t-elle être reproduite ? Existe-t-il des moyens pour éviter la reproduction ? Encore une fois, chaque action violente n'a pas systématiquement les mêmes conséquences. Ainsi, la même manière d'intervenir après un acte violent peut s'avérer efficace dans certains cas et inefficace dans d'autres. Il est important, comme pour les facteurs, d'explorer les différentes possibilités d'intervention après l'action pour choisir, au cas par cas, les interventions les plus adaptées.

Dans cette étude, nous n'aborderons quasiment pas l'intervention sur le moment par choix personnel et parce que la gestion de conflit est largement étudiée ailleurs.

Il existe des conceptualisations similaires que nous pourrions utiliser dans ce travail. Concernant la prévention, elle est habituellement séparée en trois parties : prévention primaire (pour ceux qui ne peuvent pas encore être touchés par le phénomène), secondaire (pour ceux qui risquent d'être touchés par le phénomène) et tertiaire (pour ceux qui sont déjà touchés par le phénomène)21(*). Le travail réalisé ici ne concerne que la prévention tertiaire mais pas seulement : le traitement de la violence sera également abordé. La justice a quant à elle développé une conceptualisation qui lui est propre entourant l'acte délinquant : prévention (pour éviter que l'acte ne soit commis), répression (quand l'acte est commis : emprisonnement, amende...) et suivi (après la répression pour aider et vérifier que l'acte ne soit plus commis). Beaucoup d'acteurs judiciaires se plaignent de la quasi-inexistence du suivi (Mbanzoulou, 2000). Personnellement, j'y ai surtout vu, dans la façon dont c'est pratiqué (Mbanzoulou 2000) et perçu (d'après les dires des sujets 1, 3, 4 et 6), une répression après la répression et le signe que l'ancien détenu n'a jamais fini de "payer sa dette à la société". Le projet Kick Off ne se situe pas exactement au niveau du suivi même s'il réalise un travail de réinsertion et de prévention de la récidive. Nous ne sommes pas des outils de vérification pour le système judiciaire. Nous utiliserons donc davantage la conceptualisation utilisée en médecine séparant la prévention du traitement.

Pour chaque facteur/résultante étudié ici, le chapitre sera divisé en trois parties distinctes :

· La première partie comprendra une étude théorique du facteur ou de la résultante abordés.

· La deuxième partie (intervention pratique : revue de la littérature) fera un inventaire des différentes interventions ou conseilsexistants concernant ce facteur ou cette résultante en particulier.

· La troisième partie (sur le terrain : observations et intervention personnelles) reprendra le travail de terrain : les observations et les interventions (concernant ce facteur ou cette résultante en particulier) vécues au sein du projet Kick Off.

Cette organisation permet de séparer efficacement ce travail en trois parties : théorie, pistes d'intervention et pratique de terrain.

* 20 « Conséquence, résultat de plusieurs facteurs (surtout quand il s'agit de forces, d'actions complexes). » (Le Petit Robert de la langue française 2014)

* 21 Van Kerckhove D. (2012) Bachelier en éducation spécialisée en accompagnement psychoéducatif : approches complémentaires : éducation à la santé. CPFB-IPFC. Belgique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon