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Les effets du vin sur la santé

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par Anne Drillaud, Justine Mrozek, Hortense Cabouret
ESPAS - Université Catholique de Lille - Ingénierie 2013
  

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2. Maladies liées au vin

Quand on consomme une boisson alcoolisée, l'alcool traverse la paroi intestinale sans subir aucune modification et passe ainsi très rapidement dans le sang: 15 à 30 minutes pour une personne à jeun, 30 à 60 minutes si on a pris un repas. A travers le réseau sanguin, l'alcool se répand dans l'ensemble de l'organisme, notamment dans les organes les plus irrigués: le foie, le coeur et le cerveau. Le foie va lentement transformer 95 % de l'alcool, les 5 % restant sont éliminés par les poumons, les reins et par la peau.

a. Le foie

L'abus du vin, tout comme les autres alcools sont souvent associés aux maladies du foie. En effet, le foie traite environ 95% de l'alcool qui circule dans le sang, mais il ne peut l'éliminer que dans une certaine mesure. De plus, le travail de décomposition qu'il réalise engendre la libération de substances toxiques pour ce dernier. C'est pourquoi, une consommation excessive d'alcool peut entraîner des troubles hépatiques telles qu'une stéatose

(caractérisée par une surcharge en lipides) ou une cirrhose (ensemble de lésions diffuses et

3 Expertise collective Inserm (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale)2003. Alcool - Dommages sociaux, abus et dépendance

 

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irréversibles du foie) et finir par abîmer le foie.

Cependant, l'alcool est impliqué dans une cinquantaine de pathologies. Il n'est guère d'organes qui ne soient pas touchés par la consommation excessive d'alcool, le cerveau et le système nerveux en premier.

L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a identifié que l'alcool était l'un des 10 premiers facteurs de risque de la maladie, une étude suggère que un décès sur dix en Europe est imputable à l'abus d'alcool.

b. Cerveau et système nerveux

Des troubles cognitifs sont fréquemment observés chez plus de 50% des consommateurs excessifs. Ces troubles affectent la mémoire, les capacités visuomotrices et perceptives et les praxies (adaptation des mouvements au but visé).

Ces symptômes peuvent persister après le sevrage, pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Plus grave, l'encéphalopathie de Wernicke (qui est un manque de coordination des mouvements volontaires), surtout quand elle évolue en syndrome de Korsakoff (troubles importants de la mémoire, fabulation, fausses reconnaissances).

Il est certain que l'éthanol, lui-même, est neurotoxique : à fortes doses, il perturbe les mécanismes de transmission de l'information nerveuse. Il peut même détruire les neurones. Mais l'alcool agit aussi de manière indirecte. Par exemple, il peut induire une carence en vitamine B1 (thiamine), responsable du syndrome de Wernicke-Korsakoff.

Une étude4 a démontré que, in vivo, l'alcool chez des personnes dépendantes altère de manière localisée la matière grise (cellules nerveuses) et, de manière diffuse, la matière blanche (l'ensemble des connections entre les régions du cerveau). Les chercheurs mettent notamment en évidence que la consommation d'alcool à un âge précoce entraîne une diminution de la matière grise dans plusieurs zones cérébrales.

L'usage chronique d'alcool détruit les neurones soit directement lors de l'absorption de doses massives, soit en empêchant l'absorption digestive des vitamines B. Les neurones ayant absolument besoin de ces vitamines pour vivre, il y a mort neuronale.

c. Cancers liés à l'alcool

Des études récentes ont montré que l'alcool est incriminé dans la genèse des cancers du sein et colorectaux. La consommation d'alcool est donc associée avec certitude à la survenue de 7 cancers : sein, cavité buccale, pharynx, larynx, oesophage, foie et colon-rectum. Ce risque est indépendant du type de boissons alcoolisées consommées: il est directement lié au pouvoir cancérigène de l'éthanol que celles-ci contiennent.

Le cancer du foie:

4 Etude en neuro-imagerie par des chercheurs de l'Inserm, du service hospitalier Frédéric Joliot Curie (SHFJ) à Orsay, des Hôpitaux Paul Brousse à Villejuif et Emile Roux à Limeil-Brevannes

 

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Le cancer du foie peut se déclarer suite à une consommation excessive d'alcool. Ce type de cancer n'apparaît que chez les patients ayant d'abord développé une cirrhose. Pour ces patients cirrhotiques, et en particulier pour ceux ayant été infectés par le virus de l'hépatite B ou C, la probabilité d'être atteints d'un cancer du foie dans les cinq années qui suivent est estimée à 15-20%.

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Figure 1 : Développement des pathologies hépatiques liées à la consommation abusive et chronique d'alcool

Le cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS): Figure 2 : Voies aérodigestives supérieures

(VADS)

Les gros consommateurs de vin et donc d'alcool présentent également plus de risque de développer un cancer des voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, oesophage et larynx) que ceux qui ne consomment pas ou peu d'alcool. Selon la quantité d'alcool ingérée chaque jour, le risque est entre 2 et 6 fois plus important. L'alcool et le tabac forment un redoutable cocktail aux effets particulièrement néfastes. Consommés conjointement, ils augmentent nettement le risque de survenue des cancers des voies aérodigestives. Comparés à ceux qui ne boivent pas d'alcool et ne fument pas de tabac, les consommateurs de plus de 45g d'alcool par jour ont deux fois plus de risque de développer un cancer de la cavité buccale et du pharynx. Ce risque est multiplié par 15 s'ils fument chaque jour plus de 40 cigarettes. De même, les personnes qui boivent et

5 Institut National du Cancer - 2006

 

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fument beaucoup ont un risque de développer un cancer de l'oesophage multiplié par 44.

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Figure 3 : Effet combiné de l'alcool et du tabac sur le risque relatif estimé de cancer du larynx

Le cancer du sein:

D'autre part, le cancer du sein est aussi favorisé par de la prise d'alcool, en effet, un étude démontre une augmentation du risque de cancer du sein pour des doses d'alcool aussi basses que 5 à 9,9 grammes par jour, ce qui correspond à une consommation de 3 à 6 verres de vin par semaine. De plus, la fréquence de consommation n'a pas eu d'influence mais la pratique du « binge drinking » ou « cuite du week--end » augmente significativement le risque. Par rapport aux femmes qui ne buvaient pas, celles qui buvaient même peu ont connu une augmentation modeste du risque (+15%). Ce risque augmentait avec la consommation d'alcool : les femmes buvant au moins 30 g d'alcool chaque jour (l'équivalent de 2 verres) avaient un risque augmenté de 51%. Le risque augmenterait de 10% pour chaque augmentation de 10 g de la consommation d'alcool.

Les auteurs de l'étude expliquent: "Nous avons trouvé un risque pour une consommation d'alcool même très faible mais ce risque reste très modeste. Ces résultats sont cohérents d'un point de vue physiologique: l'alcool augmente le taux d'estrogènes dans le sang, ce qui signifie un risque plus faible d'ostéoporose mais un risque un peu plus élevé de cancer du sein (souvent hormono--dépendant). Quand nous disons aux gens qu'une consommation faible ou modérée d'alcool protège des maladies cardiovasculaires, de l'ostéoporose, du diabète et de la démence vasculaire, nous devrions aussi préciser que cela augmente légèrement le risque de cancer du sein."

Dans un éditorial accompagnant l'étude, le Dr Steven Narod du Women's College Research Institute de Toronto (Canada) souligne qu'en se basant sur ces travaux, des femmes âgées d'une cinquantaine d'années consommant deux verres ou plus par jour verraient leur risque de cancer du sein passer de 2,8% à 4,1%. Pour celles qui ne boivent qu'un verre par jour, il augmenterait de 2,8% à 3,5%. Les experts rappellent aussi qu'outre la consommation

6 Etude de l'institut national du cancer 2008

 

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d'alcool, d'autres facteurs permettent de limiter les risques de cancer du sein, comme faire un régime en cas de surpoids, augmenter son activité physique et arrêter de fumer.

Le cancer colorectal:

Une analyse7 concluait à un risque faible de cancer colorectal associé à la consommation d'alcool en émettant des réserves sur la réalité d'une relation de cause à effet. Cette analyse a été basée sur huit études. Les auteurs concluent à une augmentation modeste du risque de cancer colorectal, essentiellement chez les forts consommateurs de boissons alcoolisées. Par rapport aux non buveurs, le risque de cancer colorectal est augmenté de 23% pour les consommateurs de 30g d'alcool!] et de 41% pour 45g d'alcool!]. Le risque attribuable a été estimé à 0.9% pour les femmes et 5% pour les hommes.

Autres cancers:

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Figure 4 : Résultats pour diverses localisations de cancers

7 Analyse de Longenecker et Al -- 1990

8 Etude portée sur le lien entre consommation d'alcool et cancers -- Institut National du Cancer

 

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon