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Piraterie ou contrefaçon des oeuvres musicales: facteurs explicatifs, modes opératoires et impact sur les artistes-musiciens à  Yaoundé

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par Joel Christian NKENG à NKENG
Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Sociologie 2010
  

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I.2- Formes de piraterie ou de contrefaçon

Si l'on prend en compte le domaine de la production musicale, avec notamment l'enregistrement du son et/ou de l'image, la piraterie musicale comprend plusieurs formes distinctes et fondamentalement différentes de contrefaçons apparues à des périodes diverses. Toutefois, elles peuvent être regroupées en trois principales formes : la forme analogique, la forme numérique et celle qui porte sur les signaux de radiodiffusion ainsi que sur les images distribuées à travers le câble. A l'origine, la piraterie se définissait essentiellement sous deux formes : La copie d'enregistrements préexistants sans l'accord de leur producteur légitime ; L'enregistrement clandestin (« bootleg ») de la prestation en direct (« live ») d'un artiste lors d'un concert ou d'une émission radiodiffusée. Ces formes de piraterie sont aujourd'hui connues sous l'appellation de « piraterie traditionnelle ». A côté de celles-ci, il y a de nouvelles formes de piraterie apparues avec au lendemain de l'avènement des TIC.

I.2.1- La forme analogique 

C'est celle qui consiste en la copie physique des oeuvres accomplies ou d'enregistrements préexistants sans l'autorisation du titulaire du droit d'auteur, dans un but lucratif ou non commercial. La copie pirate présente généralement soit une allure différente de l'enregistrement original, soit alors une allure qui ressemble le plus possible à l'enregistrement original. Cette forme porte également sur l'enregistrement non autorisé des prestations d'un artiste (en direct d'un concert public) en vue de sa reproduction et vente ultérieure. Les CD, les DVD et dans une moindre mesure les cassettes, sont les principaux supports de cette forme de piraterie ou de contrefaçon des oeuvres musicales.  Il existe deux catégories distinctes de copies illicites : la copie totale (1) et la copie partielle (2).

A- La copie d'enregistrements existants

1- La copie totale

Elle consiste en la reproduction rigoureusement identique d'un produit original trouvé dans le commerce (musicassette ou vidéocassette, disque vinyle ou disque compact), sans l'accord du producteur légitime de ces enregistrements. L'objectif des contrefacteurs est de faire passer ces copies totales pour des produits authentiques. La présentation des copies totales (jaquette, nom du producteur, marques, logos) reprend intégralement celle des produits licites correspondants. Sont également reproduits dans leur ensemble, tous les enregistrements ou « titres » de l'artiste ou du groupe d'artistes apparaissant sur les supports d'origine. Pour cette catégorie de piraterie, les indices matériels sont parfois difficiles à repérer (grain de l'image, épaisseur du papier, qualité de l'impression, police de caractère différente, etc.), même si le prix de vente des copies totales, logiquement moins élevé que celui des produits licites correspondants, constitue un premier indice significatif. Par ailleurs, les pirates encourent des sanctions plus importantes que pour d'autres formes de piraterie sonore. En effet, en cas de copie totale, il y a non seulement atteinte aux droits des producteurs et des artistes-interprètes, mais également contrefaçon au titre des droits d'auteurs et du droit des marques. Les différents ayants- droit ont alors la possibilité d'agir conjointement sur des fondements respectifs différents (droits voisins du droit d'auteur, droit d'auteur et droit des marques), les pirates étant quant à eux également passibles des peines prévues au titre de la contrefaçon de marque. 

2- La copie partielle

Il s'agit de la reproduction sans l'autorisation de leur producteur légitime, d'un ou plusieurs enregistrements d'un artiste, généralement extraits de supports originaux du commerce (musicassette, disque compact...) ou de bandes studio, qui sont ensuite illicitement commercialisés sous le nom et la marque du contrefacteur. La présentation des copies partielles est entièrement différente de celle du ou des support(s) licite(s) d'origine (nouvelle jaquette, nom et logos du fabricant ou distributeur pirate). Il n'y a donc pas pour cette catégorie de piraterie, contrefaçon au titre du droit des marques. L'objectif des pirates est de « masquer » l'infraction commise, et d'exploiter en toute impunité sous « un habillage différent » des enregistrements pour lesquels ils ne disposent d'aucun droit. La particularité de cette catégorie de piraterie réside aussi dans le choix du répertoire musical copié. Il s'agit le plus souvent d'enregistrements anciens, dit de « fonds de catalogue », d'artistes renommés dont le potentiel commercial est indépendant des modes (Johnny HALLYDAY, Manu DIBANGO, EKAMBI Brillant, MESSI Martin, etc.).

  Les copies partielles reprennent ainsi généralement les plus grands succès de la carrière d'un artiste célèbre ("standards"), ou bien ceux d'une sélection d'artistes notoirement connus ("compilations"). Il peut s'agir également de copies illicites d'enregistrements dits « de début de carrière », et qui bénéficient de la gloire obtenue ultérieurement par l'artiste concerné. Les pirates essaient de jouer en la matière sur des situations contractuelles anciennes (musiciens et artistes souvent décédés), faisant parfois intervenir des titulaires de droits successifs. Ils n'hésitent pas non plus à arguer de fausses chaînes contractuelles pour semer le trouble auprès des tribunaux.

Par ailleurs, ces contrefaçons, sur lesquelles bien entendu aucune rémunération n'est versée aux ayants droit (producteurs et artistes-interprètes), sont fabriquées et commercialisées à des prix dérisoires, et constituent de ce fait d'excellents produits d'appel, dont la plupart des distributeurs sont naturellement friands.

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