WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Piraterie ou contrefaçon des oeuvres musicales: facteurs explicatifs, modes opératoires et impact sur les artistes-musiciens à  Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Joel Christian NKENG à NKENG
Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Sociologie 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II

PORTEE ANTINOMIQUE DU PHENOMENE

« Il n'y a pas de société sans normes gouvernant les conduites. Mais les usages, les moeurs et les contrôles institutionnels peuvent être plus ou moins congruents avec les valeurs fondamentales ».

Robert King MERTON, Eléments de théorie et de méthode sociologique, Paris, Plon, 1965, pp.170-171.

I- LE VERSANT POSITIF DU PHENOMENE

I.1- Une importante débouchée pour les jeunes sans emplois

L'activité de la vente des support musicaux de contrefaçon, et le téléchargement des sons et sonneries ont permis à plusieurs jeunes sans emploi de trouver une occupation quasi quotidienne. Ainsi, comme l'observe ELA, J-M, cette jeunesse désoeuvrée « se jette à l'eau, avec le système de la débrouillardise, pour améliorer, jour après jour, sa vie quotidienne avec les moyens de bord »230(*). C'est une occasion d'échapper aux affres de l'inactivité qui confine dans « l'ennui, le vice et le besoin ». Et c'est précisément à ce niveau que KENGNE FODOUOP (2002) reconnait toute l'importance du secteur informel : « A l'heure actuelle, le secteur informel représente près de 70% de la force de travail et 45% du Produit intérieur brut (PIB). C'est assez dire son importance dans l'économie nationale »231(*). Du moment où cette activité leur offre la possibilité de s'occuper, ils essayent d'y trouver des moyens nécessaires pour résoudre, même si cela est seulement en partie, leurs nombreux problèmes.

I.2- Une réponse aux besoins essentiels des pauvres

De la même manière que le marché de la drogue alimente une part de l'économie mondiale licite, la piraterie des oeuvres musicales contribue dans une certaine mesure au fonctionnement de l'économie globale du pays où elle est pratiquée. Cette activité génère des revenus substantiels aux personnes qui la pratiquent, comme l'observe KENGNE FODOUOP : « Sur le plan des revenus, ils sont très nombreux ceux qui tirent de leur activité, de quoi se nourrir et nourrir leur famille et parfois réaliser quelques économies »232(*). Se nourrir, se vêtir, acquérir ou élargir ses aptitudes et connaissances, avoir un logis, bénéficier de quelques services vitaux, se soigner, circuler, communiquer, accéder à un minimum de convivialité...pour tous ces besoins exprimant une très large demande des citadins à pouvoir d'achat fort limité, il existe, à côté de l'offre « moderne », une offre « informelle ». L'économie informelle ou populaire, d'une certaine manière, y répond.

Activité clandestine et tentaculaire à l'échelle mondiale, la piraterie rapporte des ressources substantielles aux pirates, à des conditions peu coûteuses de production et de distribution, au détriment des auteurs, artistes-interprètes et producteurs, qui en réalité, devraient être les principaux bénéficiaires de ces oeuvres. Comme le note PANETHIERE, D. dans son étude sur la piraterie :

Les pirates ne versent pas d'avances aux artistes, pas de redevances sur les ventes, pas de droits de licence aux compositeurs, aux paroliers et aux éditeurs de musique, pas de droits de reproduction aux artistes graphiques et aux photographes et pas de taxes sur leurs ventes.233(*)

C'est certainement pour cette raison qu'il peuvent vendre leurs copies pirates à des prix largement inférieurs à ceux des éditeurs légitimes, puisqu'ils démarrent leurs activités à partir de produits finis et de meilleure qualité, surtout d'oeuvres à succès.

* 230. ELA, J.M., La ville en Afrique noire, Paris, Karthala, 1983, 219p, p.158.

* 231. KENGNE FODOUOP, op.cit., p.11

* 232. KENGNE FODOUOP, Les petits métiers de rue et l'emploi : le cas de Yaoundé, Sopecam, Idées, 1991, 163 p, p.152.

* 233. PANETHIERE, D., op.cit., p.100.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984