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La vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain: cas de la ville de bamenda

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par Frédéric SAHA
Université de Yaoundé I - Master 2 2014
  

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ABSTRACT

During the 20th century, four million lives were cut short by natural disasters. Currently, about 300.000 persons are affected each year by natural risks and 78.000 persons found death. At the fore front of these natural risks, cyclones, droughts, earthquakes and storms are more deadly and particularly affect some continents in the world like America, Asia and Europe. Africa is more prone to droughts, floods and mass movements whose occurrence is cyclical with the seasons. In Cameroon, the abundance of rainfall and undulating topography in some regions are the main causes of certain hazards such as flooding and mass movements. Bamenda of which is the spatial framework of this research is the capital town of the North-West region in Cameroon. It is located between 5°56-6°00N and 10°08-10°12E. Its population in 2012 was 496.931 inhabitants. The annual growth rate is 4.9%. This city extends in the south-eastern part by an escarpment with steep slopes that are now colonized by spontaneous quarters particularly exposed to landslides and rock falls. The occupation of the lowlands and the bad arrangement of drainage works cause floods every year and significant damages. An example of risk is that of landslide which occurred in August 2007 at Abangoh in which one family was buried under the roof and walls of their house after damage. Between 1995 and 2012, 20 deaths were registered in the city of Bamenda coupled with severe damages due to floods. The situation of the city of Bamenda is equally aggravated by other factors such as socio-economic, cultural, institutional, political, and climatic factors. One can quote the misperception of risk, lack of appropriate emergency services, poor quality of buildings and infrastructures and increased precipitation that expresses climate variability. After the diagnosis of different natural risks that weigh on the city of Bamenda, with the presentation of their natural and anthropogenic causes and a statement of damages, we present a qualitative and quantitative assessment of the vulnerability of the populations toward these natural risks. This work is accompanied by risks cartography made by the superposition of different hazards maps, including other parameters having an impact on the risk appraisal.


Keywords: Disasters, natural hazards, vulnerability, climate variability, Bamenda, hazard.

INTRODUCTION GENERALE

I. CONTEXTE GENERAL DE RECHERCHE

En ce moment où l'humanité semble avoir une certaine maîtrise de la planète terre, un certain nombre de phénomènes naturels continuent à tromper la vigilance de l'homme et à faire des centaines voire des milliers de victimes chaque année. Au rang de ces phénomènes, on peut citer : les inondations, les submersions marines par onde de tempête, les coulées boueuses, les avalanches, les lahars, les cyclones, les tornades, les mouvements de masse, les tremblements de terres, les éruptions volcaniques, les tsunamis, les fontis, les incendies de forêts, les invasions biologiques, les épidémies etc.

Au cours du XXème, 4 millions de vies ont été fauchées par les catastrophes naturelles. Au rang de ces hécatombes, les tremblements de terre tiennent le triste premier rang avec près de 50%. Viennent ensuite les inondations et les typhons responsables de 30% et 17% respectivement. Les éruptions volcaniques et les glissements de terrains contribuent pour 3% chacun. Pour ce qui est de la distribution géographique du nombre de victimes, on a le bilan suivant : 85% concerne l'Asie et le Sud-Ouest pacifique, 7% concerne l'Europe, 7% concerne les Amériques, 0.5% pour l'Afrique et 0.5 pour l'Océanie.

Au rang des pays ayant payé le plus lourd tribut, le Bangladesh avait enregistré près de 300 000 à 500 000 victimes en 1970 à la suite d'un cyclone tropical; la Chine avec près de 550 000 victimes à la suite des tremblements de terre et des glissements de terrain de 1920 et de 1976, les inondations de 1949 et de 1954 ; il y a aussi le cas des USA et le Mexique  victimes des tremblements de terre et des cyclones tropicaux. En Afrique le Maroc a enregistré en 1960 à la suite d'un tremblement de terre environ 12 000 morts.1(*)

En ce début de XXIème siècle, la situation semble se maintenir. En moyenne, entre 2000 et 2005, 300 000 personnes ont été affectées chaque année par les catastrophes naturelles et 78 000 ont trouvé la mort. Il convient aussi de relever la plus grande catastrophe de ces quatre dernières décennies : le tremblement de terre du 12  janvier  2010 à Haïti Avec plus de 52 répliques pendant près de 10 jours, et avec des intensités dépassant parfois 7 sur l'échelle de Richter. Ce séisme a fait entre 240 000 et 300 000 victimes soit 2.5% de la population haïtienne. D'autres dégâts furent enregistrés en République Dominicaine et à Cuba.

La courbe suivante (figure 1) présente la distribution temporelle des catastrophes naturelles depuis 1900.

Figure 1 : Nombre de catastrophes naturelles enregistrées dans le monde de 1900 à 2008

(Source: EM-DAT: The OFDA/CRED International Disaster Database, 2008)

Cette courbe laisse voir une montée exponentielle du phénomène à partir des années 1980 et le pic est atteint dans les années 2000 avec des records de près de 500 évènements enregistrées. Toutefois, il faut faire la différence entre le nombre de catastrophes et le nombre de victimes ou l'importance des dégâts. Une seule catastrophe peut faire autant ou plus de victimes que plusieurs autres. En plus, l'accroissement de la population mondiale suppose une augmentation quantitative de personnes vulnérables et d'autres enjeux notamment les infrastructures.

Au rang des risques naturels chaque zone géographique du monde connait un ou plusieurs aléas qui sont liés aux manques ou aux excès du milieu. Les sécheresses sont le propre des zones sahéliennes et désertiques comme la Somalie, l'Ethiopie, le Mali, le Niger et même l'Extrême-Nord du Cameroun. Les inondations s'observent dans les zones à climats tropicaux humides, tempérés et méditerranéens où les précipitations sont abondantes. Les séismes et les tremblements de terre affectent les zones situées à la limite des plaques lithosphériques où l'activité géologique est intense. Les tempêtes et les cyclones tropicaux touchent les zones du monde situées sur les différents parcours des masses d'air qui naissent au-dessus des océans entre 5° et 20° de latitude. La figure 2 présente un ensemble de risques naturels qui ont eu un important impact sur le monde ces dernières années.

Figure 2: Type de catastrophes survenues dans le monde de 1990 à 2007 (Source: EM-DAT: The OFDA/CRED International Disaster Database, 2008)

Pour faire face à ces risques, deux types de stratégies sont généralement développées ; à savoir la prévention et la prévision. Prévoir est un exercice scientifique qui s'appuie sur les observations et les expériences. On analyse généralement les signes avant-coureurs dit annonciateurs. Prévoir une catastrophe c'est prendre des mesures afin de minimiser les effets ; c'est construire des maisons avec des dispositifs parasismiques qui résistent aux tremblements de terres et aux typhons ; c'est bâtir des égouts pour faciliter l'évacuation des eaux afin d'éviter les inondations. Toutefois la prévention et la prévision présentent d'énormes limites. Le mois de juin est réputé pour être très dangereux pour la ville de San Francisco aux USA. Faut-il pour prévenir demander aux populations de cette ville d'abandonner leurs habitations en juin ? Dans le même ordre d'idées, faut-il évacuer le Japon tout entier ? De même que la Chine du Nord y compris Pékin ou alors Los Angeles et même Mexico ou alors Port-au-Prince ? Il serait difficile. Le coût d'évacuation serait si élevé qu'il rendrait l'opération humainement impossible. Toutefois, l'éminence d'une catastrophe conduit à la prise de quelques précautions notamment pour ce qui est du gaz, de l'électricité, des écoles, des transports et aussi de l'éducation des populations. Pour ces mesures, beaucoup restent à faire. Que l'on compare les effets d'un tremblement de terre de même intensité entre Tokyo et Mexico, San Francisco et Manille. L'on peut dès lors imaginer le chemin qui reste à parcourir dans les pays du Sud. Toutefois, en pays développé comme en pays sous développé, l'élimination totale du risque est un leurre (Pigeon 2005).

Une cartographie des risques naturels dans le monde démontre que ¾ de la population mondiale vit dans des zones considérées comme à risque ; parce que déjà affectées au moins une fois par un phénomène dommageable. La période 1990-2000 fut consacrée par l'ONU comme décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles. Le deuxième Mercredi d'Octobre chaque année est observé Journée Internationale de la prévention des catastrophes naturelles. De plus en plus, la communauté internationale finance des recherches dans le domaine des risques afin de trouver les moyens efficaces pour limiter les dégâts humains économiques et sociaux. A l'issue d'une conférence tenue à Yokohama (Japon) du 23 au 27 mai 19942(*) plusieurs recommandations furent données aux Etats participants pour la réduction de la vulnérabilité et l'augmentation des capacités de d'adaptation et de résilience des populations exposées. On ne peut pas empêcher la terre de trembler ou un volcan d'entrer en éruption mais on peut amoindrir les dégâts. C'est cet ordre d'idées qui guide aujourd'hui toutes les stratégies de gestion des risques et des catastrophes.

A la fin du XXème, un autre phénomène s'est ajouté aux dangers naturels : les changements climatiques. Ils agissent directement ou indirectement en intensifiant la fréquence et la gravité des autres risques naturels. L'homme est désormais invité à s'adapter aux risques naturels plus violents et plus fréquents. Et, de plus en plus les populations les plus pauvres sont les plus affectées.

Hormis quelques volcans actifs qui entrent souvent en éruption, l'Afrique subsaharienne n'est pas particulièrement exposée aux risques naturels. Les tremblements de terres sont rares et n'atteignent généralement pas les intensités à fort endommagement. Seules les sécheresses font d'importants dégâts du fait de la présence de quelques zones désertiques et sahéliennes. Les inondations sont aussi remarquables. En outre, la pauvreté ambiante couplée à la concentration des populations dans les milieux urbains rendent les communautés africaines très vulnérables aux risques naturels. Au Cameroun, la plupart des volcans sont aujourd'hui éteints seul le mont Cameroun reste actif ; les différentes mesures de prévision permettent aujourd'hui de limiter les dégâts. Toutefois, les émanations de gaz à Nyos3(*) en 1986 ont fait plus de 1700 morts ; deux ans plus tôt, le Lac Monoun4(*) faisait environ 37 morts. En plus de ces épisodes de risques on peut ajouter les inondations, les glissements de terrains, les effondrements et autres phénomènes qui causent des dommages (humains et matériels) chaque année au Cameroun.

* 1 Claude Allègre (2001) Histoire de terre. Paris Fayard 1047p

* 2À l'occasion de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles ; réunissant près de 155 Etats et plusieurs organisations non gouvernementales et des organisations internationales et des représentants de la communauté scientifique, des milieux d'affaires, du secteur privé et des médias, dans le cadre de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles.

* 3Localité située dans la région du Nord-ouest Cameroun ou on retrouve un lac de cratère (lac Nyos)

* 4Lac situé dans le département du Noun dans la région de l'ouest Cameroun

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo