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La gestion des interactions dans le travail de groupe et la réussite des apprentissages scolaires

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par Stéphane BALO
Université de Koudougou - maîtrise en psychologie de l'éducation 2013
  

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III-2-2 Les conditions psychosociales et cognitives

Très vite, lors de nos premières observations, nous avons constaté que les groupes n'étaient pas organisés suivant des rôles spécifiques. Mais cela apparemment, n'enlevait en rien la bonne collaboration entre les pairs. Ce sont des élèves qui semblent évoluer ensemble avec une volonté de travailler franchement entre eux et dans la spontanéité. Dans les groupes, chacun réfléchissait et s'exprimait individuellement puis présentait aux autres ses propres résultats qui seront critiqués ainsi que les productions des autres.

Nous avions également observé que la parole était bien distribuée dans la plupart des groupes. L'animateur semblait être écouté des autres. Cependant, certains groupes étaient dirigés par des leaders qui prenaient souvent en charge le contenu même de l'activité et d'autres leaders s'effaçaient facilement au détriment d'autres membres du groupe si leur résultat du moment ne portait pas l'assentiment de tous. Nous avons rencontré cela dans la classe de M3. Facilement, le chef de groupe a laissé sa place d'animateur principal à un autre membre qui a expliqué et écrit leur réponse sur l'ardoise géante. Pourquoi ? Que reproche-t-on au chef ? Est-ce sa timidité ou son incompétence intellectuelle ? Ou est-ce sa simplicité ou son physique qui n'impressionne pas ? Vraisemblablement, le chef semble physiquement faible, il est aussi peu dynamique. Nous avons, après la leçon, approché M3 pour mieux comprendre. Il se trouve que c'est un groupe qui s'est déjà plaint et les membres ont désiré changer de chef. C'est M3 qui les a sensibilisés et ils ont accepté poursuivre avec ce chef de groupe. Bref, le groupe tente de s'accommoder à la situation. Malgré tout, il a des productions acceptables au vu des images filmées.

Dans le domaine cognitif, le travail de groupe oblige les élèves à s'exprimer verbalement. Ce qui permet de cerner les forces et faiblesses du groupe ou de la classe entière. Lors de nos passages dans les classes et avec surtout les visionnements des séquences filmées, il nous est apparu que certains groupes sont très animés et d'autres très calmes avec très peu d'échanges verbaux. Quelques fois, nous avons surpris des élèves s'exprimant dans leur langue maternelle afin de se faire mieux comprendre.

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Suite à ces constats, nous avons déduit que les groupes dans leur dynamique diffèrent et chaque groupe évolue suivant ses propres ambitions.

III-2-3 La pédagogie utilisée par chaque maîtresse

L'échantillon retenu pour notre étude est constitué des classes de CP2 tenues respectivement par M4 en zone urbaine et M3 en zone rurale. La leçon observée concerne les décompositions additives du nombre 60. Comment chaque enseignante s'y est-elle prise pour transmettre les connaissances aux élèves en suivant la technique du travail en groupe ? Nous allons exposer la méthodologie suivie par chacune d'elle en deux points essentiels : les phases identiques et celles spécifiques.

Comme toute leçon de calcul, elles ont toutes commencé par le calcul mental puis le rappel des pré requis. Après la motivation, vient la phase concrète. C'est le moment des manipulations du matériel disponible. Chacune a d'abord effectué avec les élèves une manipulation collective et ensuite une manipulation individuelle. Après vérification de la maîtresse des manipulations faites par les uns et les autres, des répétitions orales et à haute voix des décompositions trouvées, est intervenue la phase semi-concrète. Elle consiste en la manipulation des symboles, des figurines ou des objets dessinés et découpés sur un support afin de représenter les décompositions possibles du nombre 60. A cette phase, la manipulation a été encore faite de manière collective avant de passer à celle individuelle. Les résultats obtenus sont lus à haute voix par les élèves. C'est en ce moment que chacune est entrée dans la phase abstraite celle qui amène les élèves à manipuler les chiffres, les nombres. Toutes les décompositions additives trouvées sont transcrites en chiffres suivant l'opération qui convient. Dans chaque groupe, on lit les résultats obtenus. Enfin, c'est la phase des exercices d'application pendant laquelle les interactions doivent plus se faire voir car il s'agit de faire un travail individuel, puis mettre en commun les résultats et aboutir à un consensus dans le groupe. Pour les exercices, la plupart des groupes des deux classes s'en sont sortis, mais de manière différente.

Quelles ont été les aspects de la méthodologie qui font que les leçons n'ont pas réussi ou ont réussi de part et d'autre suivant le travail en groupe pour lequel les interactions sont très importantes ? Premièrement, la classe de M4 dispose d'un matériel pour la manipulation collective adressée à la classe entière. Il s'agit de l'ardoise à points mobiles. C'est un matériel

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qui permet de faire la manipulation collective et elle est observable par tous les élèves de la classe y compris ceux qui sont assis aux dernières places.

A cette phase, M3 fait une manipulation collective avec des bâtonnets en main et elle invite deux élèves à faire la décomposition devant leurs camarades. M3 ne dispose donc pas de l'ardoise à points mobiles. Puis, chaque groupe procède à son tour à la manipulation. Au vu des résultats trouvés, chaque chef de groupe interroge les membres de son groupe afin que ceux-ci répètent oralement une des décompositions trouvées.

Après cette phase, M4 permet à chaque groupe constitué de quatre (04) élèves à savoir les élèves d'une même table de procéder à une autre manipulation collective. Dans le film, nous pouvons voir comment les élèves discutent déjà pour obtenir les bonnes réponses possibles. Cette phase se termine par les représentations symboliques des décompositions du groupe par le guide. Notons que le chef des groupes de quatre est appelé `guide'.

Après cette manipulation, pendant que M4 envoie les groupes de dix hors de la classe, M3 continue la leçon en classe. La même manipulation se fait maintenant avec les groupes de dix et hors de la classe. Le temps imparti pour cette activité est de cinq (05) minutes. Puis, tous les élèves retournent en classe. Chaque groupe présente une de ses productions au tableau et la classe apprécie. Ce moment correspond chez M3 à la restitution collective des résultats obtenus. Cette restitution qui se fait oralement et dans chaque groupe, est dirigée par le chef de groupe.

Puis vient la phase abstraite qui comporte les mêmes actions que la phase semi-concrète. Le moment des exercices d'application venu, M4 écrit les exercices au tableau et pendant que les élèves se dirigent hors de la classe une fois encore, les chefs de groupe recopient les exercices et rejoignent les autres. Dans les groupes, on constate les contradictions et les accords de positions. Les élèves discutent beaucoup en ce moment puis naissent les consensus. Le chef de groupe est chargé d'écrire, sur l'ardoise géante, les résultats consensuels issus des discussions en groupe. Avec les images filmées, nous avons clairement vu des consensus se construire dans quelques groupes. Dans la classe de M3, ce moment est aussi animé. Chaque élève traite les exercices puis vient la mise en commun des travaux par groupe. Chaque élève montre son résultat aux autres membres qui apprécient. Le chef de groupe joue en ce moment le rôle de secrétaire. Il reprend les exercices en tenant compte des résultats obtenus par consensus sur l'ardoise géante.

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