73
CHAPITRE III - Analyse de l'existant
Bien que l'intégration de la dimension temporelle soit
une préoccupation relativement nouvelle pour les bases de données
d'informations géographiques (Bordin, 2002, p. 90), des
expériences de mises en place de processus d'intégration et
d'outils de gestion de la dimension temporelle ont déjà
été conduites. Les recherches sur les modèles
théoriques ont en effet apporté des réponses à
cette question et les problèmes liés aux limites
matérielles ont pu, du moins en partie, se résoudre du fait des
progrès techniques. Par ailleurs, ces expériences
répondent de fait à un besoin croissant en informations
spatio-temporelles (Paque, 2004, p. 2) dont nous avons fait part en
décrivant les besoins à l'origine de cette étude.
Afin de répondre à notre problématique,
nous ferons donc un état de l'existant, non exhaustif, du processus
d'historisation de plusieurs bases de données géographiques
à grande échelle. Nous décrirons ces modèles en
suivant le même ordre de complexité que celui des modèles
décrits dans la partie précédente. Nous commencerons par
deux bases régionales, la BdOCS (Base de données d'Occupation des
Sols) d'Alsace, puis le MOS (Mode d'Occupation des Sols) d'Île-de-France
qui sont fondées respectivement sur l'historisation par archivage et le
modèle space-time composite. Enfin nous décrirons le
modèle d'historisation de la BDUni interne à l'IGN qui correspond
à un modèle identitaire incluant les événements.
Nous présenterons ces bases de données, leur processus de mise
à jour, et nous analyserons les avantages et les inconvénients de
leur méthode d'intégration du temps.
Nous ajouterons à la description des bases de
données une partie plus générale sur les normes existantes
quant à l'intégration du temps dans une base de données,
en particulier celles décrites dans le cadre d'INSPIRE, ainsi que sur
les recommandations et les outils mis en place par ESRI.
L'évaluation de l'existant nous servira à
compléter l'état de l'art afin d'aboutir à des
préconisations quant à l'adaptabilité des
modèles.
III.A - BdOCS CIGAL
III.A.1 - Présentation
La BdOCS (Base de données d'Occupation des Sols) est
une couverture continue de l'ensemble du territoire alsacien en format vecteur
et à grande échelle. Elle s'intègre dans la dynamique de
partenariat du CIGAL (Coopération pour l'Information Géographique
en Alsace) qui regroupe des collectivités territoriales (la
région Alsace, les conseils généraux, la communauté
urbaine de Strasbourg), deux parcs naturels régionaux, des agences
d'urbanisme et la Chambre de l'Agriculture.
La BdOCS répond à l'identification d'un besoin
dès 2000 de disposer de données d'occupation des sols à
grande échelle en Alsace. Ce besoin s'explique par le fait que les
données à l'époque étaient insuffisantes pour la
connaissance du territoire et de ses dynamiques. Cette connaissance
s'avère nécessaire afin d'observer un territoire se distinguant
de ses voisins par ses dynamiques et sa forte densité de population
(3ème région française la plus densément
peuplée).
L'enjeu est de mesurer l'artificialisation des territoires et
d'améliorer les connaissances sur les domaines agricoles et naturels
pour le maintien de la biodiversité. La production de cette base est
voulue régulière afin de suivre dans le temps ce type
d'évolution.
74
III.A.2 - Contenu
La nomenclature de la BdOCS comprend quatre niveaux de
précision, le quatrième incluant 55 postes différents
(voir Annexes). L'unité minimale de collecte varie selon les
thèmes d'un demi-hectare pour les espaces urbains, à un hectare
pour les espaces agricoles. Les données sont enregistrées sous la
forme de fichiers de couches, au format shape. Il existe une couche
pour la première version des données, puis une couche par mise
à jour. Deux versions de la base ont été produites pour le
moment : une pour l'année 2000 et une pour 2008 (BdOCS2000-CIGAL et
BdOCS2008-CIGAL). Une troisième version, pour l'année 2012, est
en cours de production. Chaque polygone d'une couche de données
possède un identifiant, une géométrie et un poste de la
nomenclature.
À cela s'ajoute une couche des mutations contenant
tous les changements entre deux versions (BdOCSmutation2000-2008). La couche
des mutations 2000-2008 contient une colonne indiquant l'identifiant de l'objet
à l'année 2000, une autre pour l'identifiant de 2008, et la
géométrie de la différence entre les deux
années.
|