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Analyse des determinants du choix du type de mariage dans le district d'Abidjan

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par Gerard Elie GODJI
Université Felix Houphouet Boigny de Cocody - DEA Economie du développement 2012
  

Disponible en mode multipage

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A ma mère GBOZE Gboko Rosalie qui a su m'inculquer très tôt, l'importance de l'éducation dans la vie de l'homme. Pour me permettre de progresser dans mes études, aucun sacrifice n'était à ses yeux trop grand. Qu'elle voit en la réalisation de ce mémoire l'aboutissement de ses efforts.

Je dédie également ce mémoire à mon épouse GNAMIENAnnick Marie AYA épouseGODJI, à nos enfants, à tous mes compagnons et anciens camarades de classe et d'amphiainsiqu'à mes frères et soeurs, afin de leur apporter la preuve que la volonté est mère de résultat et que la réussite est vraiment au bout de l'effort.

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire est le fruit des sacrifices, des efforts, des conseils et des soutiens que de nombreuses personnes ont consentis à notre faveur. Ainsi jugeons-nous indispensable de témoigner notre gratitude à toutes ces personnes. Il s'agit :

ü De mon directeur de mémoire, le Professeur OUATTARAWautabounaqui n'a ménagé aucun effort pour nous assister avec minutie durant tout le processus de rédaction de ce mémoire malgré ses nombreuses occupations.Sa disponibilité est légendaire. Sans son soutien et sa confiance, ma recherche n'aurait jamais abouti. Son attention, ses précieux conseils et suggestions m'ont permis de mener ce travail à son terme. Ses nombreuses lectures critiques ont aussi permis d'enrichir considérablement mon travail. J'ai beaucoup appris à son contact. Je voulais ici lui témoigner toute ma gratitude.

ü Du Professeur OUATTARA Abdoulaye, doyen de l'UFR SEG et des vices doyens Dr N'GUESSAN Bi Tah et Pr TIEHI Tito Nestor.

ü Du Directeur de l'Ecole Doctorale, le ProfesseurBAMBA N'Galadjo Lambert et Madame GOGOHMariam.

ü De tout le corps professoral de l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion de l'Université Félix Houphouët Boigny et du DEA Economie du Développement pour les sacrifices consentis aux fins de nous assurer une formation de qualité qui les honorent particulièrement.

ü DesDoctorants YOHOU DjédjéHermannet KOUAKOU Abel-Gautierpour leur aide dans la rédaction et la correction de ce mémoire.

ü Du Pasteur MENYE Boniface et son épouse Colette pour leurs conseils, leurs encouragements et leurs soutiens spirituels.

ü De tous les frères et soeurs de la Communauté Missionnaire Chrétienne Internationale pour leur amour et leur soutien qui m'ont été manifestés.

ü De tous ceux que je n'ai pas pu citer, au fait je ne vous ai pas oubliés. Soyez bénis !

SOMMAIRE

RESUME...................................................................................................7

INTRODUCTION GENERALE......................................................................8

PREMIERE PARTIE : FONDEMENTS THEORIQUES DE L'ECONOMIE

DE LA FAMILLE........................................................13

CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLES

DE L'ECONOMIE DE LA FAMILLE.........................................14

1.1 Les théories économiques de la famille et du mariage......................14

1.2 Définitions, conception et théorie microéconomique de la famille...........18

2.1 Approche économique du mariage..............................................22

2.2 Le mariage du mariage............................................................28

CHAPITRE II : LES DETERMINANTS DU CHOIX DU TYPE DE MARIAGE

DANS LA THEORIE ECONOMIQUE........................................30

2.1 Les déterminants du choix du type de mariage..............................30

2.2  Les caractéristiques du choix du type de mariage...........................38

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DES FACTEURS EXPLICATIFS DU MARIAGE DANS LE DISTRICT D'ABIDJAN...........................................................43

CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE........................................44

3.1Collecte, traitement des données, choix et justification du modèle.........44

3.2 Modèle d'analysedu choix du type de mariage................................45

CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONSDE POLITIQUE ECONOMIQUE.........................................................................................51

4.1 Résultats de statistiques descriptives...................................................51

4. 2Résultats de l'estimation du modèle économétrique...................................55

4.3  Interprétation des résultats................................................................57

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS....................................................60

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...........................................................62

ANNEXE..................................................................................................68

TABLE DES MATIERES.............................................................................75

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 3.1 : Les variables retenues et effets à priori...........................................46

Tableau 4.1 : Résultat descriptif et définition des variables....................................52

Tableau 4.2 : Le choix du type de mariage selon le sexe.......................................53

Tableau 4.3 : Le choix du type de mariage selon l'emploi......................................53

Tableau 4.4 : Le choix du type de mariage selon le niveau d'instruction........................54

Tableau 4.5 : Le choix du type de mariage selon le niveau de revenu .......................55

Tableau 4.6 : Résultats de l'estimation du modèle Logit........................................56

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : La solution coopérative de Nash...................................................25

SIGLES ET ABBREVIATIONS

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CNI : Carte Nationale d'Identité

EDS : Enquête Démographique et de Santé

IFORD : Institut de Formation et de Recherches Démographiques

INED : Institut National d'Etudes Démographiques

INS : Institut National de la Statistique

IRD : Institut de Recherches et de Développement

MFFE : Ministère de la Famille, Femme et Enfant

NDLR : Noté Dans Le Registre

PACS : Pacte Civil de Solidarité

PE : Politique Economique

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SEG : Sciences Economiques et de Gestion

SIR : Société Ivoirienne de Raffinage

TV : Télévision

UFR : Unité de Formation et de Recherches

RESUME

La présente étude se propose d'examiner le choix de type de mariage dans le district d'Abidjan. Le choix du type de mariage n'a pas fait l'objet d'étude économique en Côte d'Ivoire, mais selon l'INS 37,9% de la population ivoirienne préfèrent le mariage traditionnel contre 1,5% pour le mariage civil (RGPH, 1998). Il est donc probable qu'il y ait des facteurs qui influencent négativement la préférence pour le mariage civil. L'analyse s'appuie sur les données primaires collectées lors d'une enquête dans dixcommunes du district d'Abidjan pour l'année 2012.La méthodologie utilisée pour atteindre cet objectif dans le cadre de notre étude est un modèle à variable qualitative binaire : le modèle Logit. Les résultats suggèrent que l'emploi et le revenu influencent significativement et négativementla préférence pour le mariage civil. Le niveau d'instruction l'influençantpositivement.

Mots clés : Type de mariage, Mariage traditionnel ou coutumier, Modèle Logit.

INTRODUCTION GENERALE

Le Mariage est une institution universellement bien établie dans l'organisation sociale. Il est à l'origine de la cellule familiale et apparaît même obligatoire aux yeux de certains membres de la famille. Traditionnellement, il était considéré comme une union entre deux personnes de sexe opposé qui entraîne des droits et des obligations fixés par la loi ou la coutume (Van de Walle et Henry, 1982). Aujourd'hui, le mariage n'est pas seulement admis comme l'union de deux personnes de sexe opposé. Ainsi, selon le dictionnaire français Larousse1(*), « le mariage est un acte solennel par lequel un homme et une femme ou dans certains pays deux personnes de même sexe établissent entre eux une union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par le code civil (mariage civil) ou par les lois religieuses (mariage religieux) ».

Toutefois dans les sociétés africaines, le mariage reste encore perçu comme l'union de deux personnes de sexe opposé. Il se dégage des définitions précédentes que quel que soit le type de personnes (homosexuels ou hétérosexuels), l'union de ces dernières est régie suivant les règles de la société dans lesquelles ces personnes évoluent. En d'autres termes, cette union est célébrée soit civilement ou selon les rites coutumiers sans occulter le caractère religieux que la célébration peut occasionner. Ceci peut aboutir à plusieurs formes d'unions à savoir l'union libre, le mariage coutumier, le mariage civil, le mariage religieux, le lévirat, le mariage monogame ou polygame et le PACS. La prévalence et l'évolution de ces différentes formes peuvent être déterminées par de nombreux facteurs socioéconomiques. Par exemple, dans son rapport de 1998, l'Organisation des Nations-Unies souligne que ces formes dépendent du système familial et de l'environnement social et que les partenaires peuvent cependant lui donner une interprétation différente qui peut être source de conflit (Vellenga, 1983).

L'analyse de la nuptialité en Afrique s'est confrontée à de nombreux problèmes dont le plus important tient à l'existence et à la constitution de base de données. En dépit de ces problèmes, des travaux ont pu faire ressortir les grandes tendances de la dynamique de la nuptialité en Afrique et leurs déterminants. Les questions abordées par ces travaux sont entre autres l'entrée en union précoce pour les femmes et tardive pour les hommes, les écarts d'âge élevés au premier mariage, l'exceptionnalité du célibat définitif, le remariage rapide, la pratique généralisée de la polygamie et le rôle central de la dot (Nations-Unies(1988,1990) ; Lesthaeghe et al. (1989) ; Van de Walle (1996)). Ces travaux ont ainsi permis d'avoir une bonne compréhension de la dynamique du phénomène d'entrée en union.

En outre, les développements récents révèlent que la nuptialité en Afrique connaît une croissance galopante depuis les années 1970-1980. D'après Lemennicier(1988), l'évolution de la nuptialité et des divorces y est particulièrement impressionnante qu'ils soient d'unions officielles ou non. En Côte d'Ivoire, le même constat s'impose. Dans dix communes du district d'Abidjan les informations que nous avons recueillies dans les registres de mariages dans les différentes structures municipales indiquent que le nombre total de mariage célébrés se sont élevés à 5 439, 8 926, 7 029 respectivement en 2002, 2007 et 2011. La baisse enregistrée en 2011 est principalement due à la crise post-électorale de 2010-2011. Les services municipaux enquêtés notent que le nombre de demandes enregistrées dans la deuxième moitié de l'année 2012 se sont nettement accrues par rapport aux années 2007 et 2011.

Malgré cette tendance positive des unions officielles, une part importante de la population ivoirienne reste attachée au mariage coutumier. D'après le Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH, 1998), 37,9% de la population ivoirienne préfèrent le mariage coutumier contre 1,5% pour le mariage civil (INS, 1998).

Cette situation et celle d'Abidjan en particulier nous pousse à nous interroger sur les facteurs explicatifs du choix du type de mariage dans le district d'Abidjan. Et plus particulièrement à celui de la préférence ou non pour le mariage civil. En d'autres termes, quels sont les déterminants du choix du type de mariage dans le district d'Abidjan ? La préférence pour le mariage civil dépend-elle des conditions économiques ou d'autres dynamiques sociales ?

Qu'est-ce que l'analyse des déterminants du choix du type de mariage peut-elle apporter au regard de la situation Abidjanaise en matière d'implications économiques ?

L'objectif général de notre étude est d'analyser de façon rigoureuse les déterminants du choix du type de mariage dans le district d'Abidjan. De façon spécifique, il s'agit d'analyser les choix du type de mariage et d'identifier les facteurs explicatifs de ces choix d'une part et d'autre part de tirer les implications en matière de politiques économiques.

L'analyse est basée sur des informations que nous avons recueillies au travers d'une enquête effectuée dans le courant de l'année 2012 dans dix communes du district d'Abidjan. Nous avons interrogé 150 personnes dont 97 hommes et 53 femmes.

Cette étude présente un intérêt dans la mesure où elle permettra aux décideurs politiques, aux autorités administratives, aux acteurs humanitaires et au Ministère de l'Enfant, de la Femme et de la Famille d'acquérir des informations fiables sur les déterminants du choix du type de mariage. Ces informations permettront aux autorités citées plus haut de créer les conditions nécessaires et suffisantes afin que les populations ne s'arrêtent pas au mariage traditionnel mais qu'elles aillent jusqu'au mariage civil en vue de garantir la sécurité de la famille et d'améliorer le bien-être retiré du mariage.

Enfin, du point de vue de la littérature économique, notre travail nous permettra d'apporter notre modeste contribution à la compréhension du rôle des dynamiques économiques dans la constitution de la famille au regard de la société abidjanaise.

Il convient de noter que l'économie de la famille ne suscite pas encore un grand intérêt au niveau des économistes de la Côte d'Ivoire encore moins au niveau des départements de sciences économiques des deux grandes universités du pays à savoir l'Université Félix Houphouët Boigny de Cocody-Abidjan et celle de Bouaké malgré l'importance de la question dans la société ivoirienne.

Pour atteindre nos objectifs, notre travail s'organisera autour deux grandes parties : La première partie se consacrera aux fondements théoriques de l'économie de la famille. La seconde partie à l'analyse empirique des facteurs explicatifs du choix du type de mariage dans le district d'Abidjan. Enfin, une conclusion et des recommandations sont faites en fin de document.

PREMIERE PARTIE :

FONDEMENTS THEORIQUES DE L'ECONOMIE DE LA FAMILLE

Cette première partie présente les fondements théoriques de l'économie de la famille. Elle expose d'abord l'approche théorique et conceptuelle de l'économie de la famille. Ensuite, elle expose les types de mariage et leurs caractéristiques.

CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLE

DE L'ECONOMIE DE LA FAMILLE

L'économie de la famille est une branche de la science économique qui étudie l'apport de la famille dans l'économie.La famille est une institution présente dans toutes les sociétés.Cependant, elle se caractérise par des formes très diverses. Ce sont les rôles économiques et sociaux qu'elle remplit qui lui garantissent une telle présence. Le mariage, quant à lui, se perçoit comme une institution sociale organisant et réglementant la création d'un groupe conjugal. La famille découle normalement du mariage. C'est alors que plusieurs théories économiques se sont intéressées à ces deux notions très liées : la famille et le mariage.Mais que renferme l'économie de la famille ? Que pouvons-nous retenir de ses approches théoriques et conceptuelles ?

Dans ce chapitre, nous examinerons d'abord les théories économiques de la famille et du mariage.Ensuite, nous nous pencherons sur l'analyse économique du mariage.

1.1- Les théories économiques de la famille et du mariage

Dans cette section, nous présentons la définition de la famille, les différents types de famille, les fonctions de la famille, la principale théorie microéconomique de la famille et du mariage.

1.1.1-Définitions, perceptions, fonctions et théorie microéconomique de la famille

ü Définition, perceptions et fonctions de la famille

La famille est une réalité culturelle complexe et multiforme. Le concept de famille désigne des groupes d'individus différents selon les lieux et les époques. Les économistes, traditionnellement, s'intéressaient plutôt au « ménage », qui est défini, au sens statistique, comme l'ensemble des occupants d'une résidence principale, qu'ils aient ou non des liens de parenté. Même si, le plus souvent, ménage et famille coïncident, le recoupement n'est pas total. En effet,le terme famille se veut plus général. Comme les sociologues ou les anthropologues, les économistes emploient donc aussi la notion de famille, qu'ils désignent ainsi une famille élargie, une famille nucléaire ou encore une famille recomposée.La famille est une entreprise ou une communauté d'intérêt qui offre à ses membres des bénéfices de toutes sortes qu'il est difficlie de se procurer à un prix raisonable sur le marché. Ces bénéfices peuvent être matériels tels que le gîte, le couvert et les repas ou imatériels tels l'amour ou l'affection. Ils vont de l'assurance en temps de maladie ou de la perte d'un emploi, aux soutiens financiers ou affectifs aux anciens qui ne peuvent plus travailler aux soins médicaux ou à l'éducation des plus jeunes(Lemennicier, 1988).

La seule définition onusienne de la famille se trouve dans la Déclaration univreselle des droits de l'homme du 10 décembre 1948 qui, dans son artilce 16-3, affirme : « La famille est l'élément naturel de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat» (Refuveille2(*), 1994).

Les démographes, les historiens, les anthropologues et les sociologues ont définis la famille.D'abord, les démographes ne retiennent que l'ensemble restreint constitué du couple parental, réduit éventuellement à une seule personne, s'il y a eu veuvage ou divorce, et des enfants qui peuvent en être issus. Un couple sans enfants constitue donc une famille mais une personne seule n'en constituera une que si elle a au moins un enfant. Ainsi restreinte, la notion de famille est essentiellement utilisée en tant que support des études de fécondité ou encore comme moyen d'approche dans des études sur les ménages.

Ensuite, Flandrin3(*)(1984), après la lecture des anciens dictionnaires anglais et français révèle que le concept de famille était écartelé entre l'idée de corésidence et l'idée de parenté que l'on trouve souvent dans la définition devenue la plus courante aujourd'hui. La famille évoquait en effet beaucoup plus fréquemment un ensemble de parents qui ne résident pas ensemble mais tout ensemble de corésidence qui n'étaient pas nécessairement liés par le sang ou le mariage. C'est que les termes parenté, lignage, race, maison, voire famille sont présentés par les dictionnaires des XVIIe et XVIIIesiècles comme quasiment synonymes et pourraient laissée entendre qu'il y a une legère différence entre la famille parenté et la famille maisonnée.

En outre, selon les anthropologues la famille souchene doit pas être confondue avec le lignage, que l'anthropologie sociale définit comme un ensemble d'individus se reclamant d'un même ancêtre en vertu d'une règle de filiation. Le lignage est reconnu comme une entité distincte par la société et peut avoir le caractère de groupe solidaire.

Enfin, pour les sociologues, la famille constitue une unité élémentaire fondamentale de la vie en société dans le sens où elle permet une large part de la reproduction sociale. Selon eux, c'est le premier groupe dans lequel les individus se socialisent et apprennent à vivre en société. Elle est aussi une unité de base dans le cadre duquel sont réalisées une grande part de ces opérations quotidiennes essentielles des individus que sont leur nourriture, leur repos, leurs loisirs et enfin leurs activités sexuelles. Dans les siècles précédents, il s'agissait aussi de l'unité qui permettait l'essentiel des activités de production, qu'elles soient agricoles, artisanale ou commerciale.Dans les sociétés modernes, la famille a connu une constante évolution et est en interaction avec le mouvement historique. Dès lors, elle a commencé à ne plus pleinement joué son rôle.

La famille désigne un groupe social offrant au moins trois caractéristiques les plus fréquemment observées : Il a son origine dans le mariage, il comprend mari, femme et enfants nés de leur union bien que l'on puisse concevoir la présence d'autres parents agglutinés à ce noyau, les membres de la famille sont unis par des liens légaux, par des droits et obligationsde nature économique, régulière ou autres, par un réseau précis de droits et interdits sexuels, et un ensemble variable et diversifié de sentiments psychologiques tels que l'amour, l'affection, le respect, la crainte, etc.

Cette définition pourtant très large n'englobe pas la totalité des situations. Ainsi, dans notre propre société, un couple non marié avec les enfants constitue une vraie famille pour de nombreux ivoiriens ; par contre cette définition dépasse le cadre de la famille conjugale ou nucléaire telle que nous la connaissons qui comprend le père, la mère et les enfants vivant dans un même foyer et qui est la forme de famille dominante aujourd'hui.

Ainsi la famille est perçue de plusieurs manières. D'une part, la famille conjugaleoufamille nucléaire qui est celle au sein de laquelle se réunit dans le même foyer, les parents et les enfants non mariés. C'est elle que nous connaissons aujourd'hui. Le développement de la famille conjugale témoigne aussi de l'affaiblissement progressif du rôle économique de la famille comme unité de production autonome (exploitation agricole ou artisanale).La famille élargieoufamille étendueouindivise regroupe dans un même lieu l'ensemble des personnes liées par le sang ou le mariage (parents, enfants, tantes, oncles, grands-parents et autres parents). Il s'agit d'un groupe nombreux, caractérisé par sa continuité puisqu'il y a toujours un chef de famille, un « patriarche », qui détient l'autorité. La famille souchese caractérise par le regroupement de plusieurs générations, mais avec un seul couple à chaque génération. Elle possède un bien, un patrimoine qui est la base de la famille (une terre, par exemple).La famille reconstituée ou recomposée constituée de parents divorcés, remariés, vivant avec les enfants d'un ou de deux mariages précédents et les enfants de leur union actuelle.Lafamille monoparentale, composée d'un père ou d'une mère de famille sans conjoint avec un ou plusieurs enfants. D'autre part, la famille homoparentale (composée de deux personnes de même sexe)qui ont un ou des enfants. Les enfants proviennent la plupart du temps d'une relation hétérosexuelle antérieure de l'un ou des deux conjoints(es). La famille sans enfants est un couple sans enfants.

La famille ayant plusieurs formes rempli également plusieurs fonctions.D'abord, la fonction de reproduction qui exprime l'importance de la famille dans la procréation, mais cette fonction n'est pas exclusivement celle de la famille comme l'atteste les conceptions prénuptiales ou encore le nombre croissant de mères célibataires. Ensuite, la fonction de socialisation qui indique la place de la famille dans l'apprentissage des langages, du comportement de l'intégration des modèles culturels et des rôles.Cependant, cette fonction de socialisation est de plus en plus réalisée par des institutions telles que l'école, des crèches, les médias (TV, films, salle de cinéma, disque,...), le groupe des pères (enfant du même âge) joue un rôle central dans la socialisation. En outre la fonction de production qui est caractérisée par la famille regroupée autour d'une exploitation agricole, d'une activité artisanale ou d'un commerce. Néanmoins, elle voit son rôle décroître dans une société en majeurepartie composée de salariées.

Aussi, la fonction de consommation qui exprime l'importance du cadre familial. Parce que la plupart des dépenses importantes (électroménagères, voiture, maison, transport, ration, soins médicaux) sont en fait des décisions qui impliquent toute lafamille. Et la fonction de transmission du patrimoine indique la place centrale de la famille dans la transmission des biens et de la propriété. Enfin, la fonction de refuge et de protection qui montre que lafamille est un lieu de solidarité où s'expriment généralement l'affectivité, le partage des ressources disponibles, l'entraide même si dans notre société la concurrence règne.

Uw

Uh

B

Th

Tw

A

Source : Problèmes économiques, la documentation française n° 2 537, octobre 1997

U:fonction d'utilité de l'homme ; Uw : fonction d'utilité de la femme ; T:gain de l'homme en l'absence d'accord ; T: gain de la femme en l'absence d'accord.La courbe AB représente la frontière des utilités possibles5(*).

Dans la solution de Nash, l'utilité obtenue par le mari ou la femme dépend du point où apparaît le signe de menace : plus l'utilité obtenue par l'un ou l'autre est élevée en ce point, plus l'utilité de la solution coopérative est élevée. Ce résultat a une implication empirique essentielle pour les modèles de négociation de Nash, à savoir que les demandes dans la famille dépendent non seulement des prix et du revenu global, mais aussi du point où se situe le signale de menace. Dans les situations qui aboutissent au divorce, le point de menace est le niveau d'utilité maximale qui peut être obtenue dans le mariage. Si les partenaires divorcés conservent la propriété du revenu qu'ils recevaient personnellement dans le mariage, les demandes émanant de la négociation dépendent, non du revenu global de la famille, mais du revenu du mari et de la femme. Le point de menace de divorce peut dépendre également de facteurs externes au ménage et qui n'affectent pas directement l'utilité au sein de celui-ci, comme la situation du « marché » du remariage et le revenu dont disposent les divorcés. Les demandes de la famille qui découlent des négociations proche du point de divorce dépendent aussi de ces paramètres. Comme le fait remarquer Mc Elroy (1990), l'absence de mise en commun des revenus et la présence de paramètres externes au ménage permettent de bâtir qui peut être en opposition à celui de la préférence commune. Par exemple, les modifications des prestations sociales versées aux mères divorcées ou celles des lois définissant la propriété maritale ou réglant sa répartition en cas de divorce affecteront la répartition entre hommes et femmes dans les familles de deux personnes, par leur influence sur le point de menace.

Dans le modèle de négociation entre sphères distincts de Lundberg et Pollack (1993), le point de menace est interne au mariage, et non externe comme dans les modèles avec menace de divorce. Le mari et la femme règlent leurs divergences dans une négociation à la Nash. A défaut d'accord, l'alternative est un équilibre non coopératif sous-optimal. Dans un équilibre non coopératif, chaque conjoint fournit volontairement les biens collectifs nécessaires et adopte une stratégie correspondant à un choix optimal, étant donné une stratégie choisie par l'autre. Ce mariage non coopératif peut être préférable au divorce pour l'un ou l'autre conjoint. Le divorce peut être la menace ultime entre deux époux qui ne s'entendent pas. Cependant, un mariage non coopératif, dans lequel les conjoints tirent quelque avantage de la consommation de bien collectifs, constitue peut-être une menace plus plausible dans la négociation maritale quotidienne.

ü Le modèle collectif de Chiappori (1988, 1992)

Chiappori(1988, 1992) n'utilise pas un modèle de négociation coopératif ou non coopératif pour déterminer la répartition dans le ménage, il suppose seulement que les équilibres sont optimaux au sens de Pareto. Ainsi, son modèle englobe donc les modèle négociation avec coopération et les modèles de préférence commune comme des cas particuliers. Il montre que, étant donné un ensemble d'hypothèses, notamment une faible séparabilité des biens collectifs et la consommation privée de chaque membre de la famille, l'optimalité parétienne implique (et est impliquée par) l'existence d'une règle de partage. Selon cette règle, la famille agit comme si les décisions étaient prises en deux étapes : le revenu familial total est d'abord réparti entre biens collectifs et dépenses privées, puis chaque individu consacre comme il l'entend sa part à ses biens privés. Le cadre collectif impose donc une série de restrictions vérifiables vis-à vis des demandes observées du ménage. Fondamentalement, le rapport de la propension marginale à consommer de deux biens quelconques doit être le même pour tous les types de revenus cas les revenus indépendants du mari et de la femme n'affectent la consommation qu'en fonction de la règle du partage. On a constaté que les modes de dépenses de consommation des ménages canadiens et français étaient en ce sens conformes à l'optimum de Pareto (Bourguignon, Browning, Chiappori et Lechêne, 1993 ; Browning, Bourguignon, Chiappori et Lechêne, 1994).

ü Les modèles de négociation non coopérative

L'hypothèse de base des modèles de négociation coopérative était l'efficacité. Or, Lommerud(1995) fait remarquer que « l'efficacité » n'implique « l'harmonie ». c'est pourquoi, le modèle de négociation non coopérative mérite d'être élucidé. La théorie des jeux non coopératifs ne suppose pas que des accords contraignants s'appliquent à la répartition dans le ménage ; elle met l'accent sur les équilibres spontané. Ces derniers peuvent être optimaux aux sens de Pareto sans l'être systématiquement. Sans accord contraignant, le choix de l'hypothèse d'optimalité n'a plus d'intérêt. Il est possible cependant, qu'une négociation non coopérative conduise à l'optimum sous certaines conditions. Si, par exemple, le jeu de contributions volontaires des maris et des femmes dans le modèle à sphères distinctes n'est joué qu'une seule fois, il produit un équilibre inefficace pour lequel la production de biens collectifs est sous-optimale. Mais si ce jeu de contributions volontaires est répété plusieurs fois, de nombreux aux autres équilibres sont possibles6(*).

En général, les jeux non coopératifs répétés ont équilibres multiples, et les optimaux au sens Pareto peuvent souvent être soutenables par la menace d'une punition. Chacun des conjoints comprend que le gain passager obtenu en ne respectant pas les termes d'un accord est moindre que la perte associée à la punition infligée par l'autre conjoint par la suite. Browning, Bourguignon, Chiappori et Lechêne (1994) fondent leur hypothèse de l'optimum de Pareto sur la base des caractéristiques de l'environnement conjugal qui favorisent desrésultats efficaces dans un jeu non coopératif répété : une relation durable, une information relativement bonne et un climat de négociation stable. Nous préférons une stratégie de recherche différente. L'un des avantages de la présentation d'un modèle de réparation au sein du mariage comme un jeu non coopératif est la possibilité de considérer l'efficacité comme endogène, potentiellement dépendante des institutions et du contexte social dans une société donnée, ainsi que des caractéristiques des conjoints. Les coûts correspondants sont la nécessité de préciser la totalité des actions possibleset leurs dates.

Les modèles qui analysent les négociations au sein des mariages existants ne peuvent donner qu'une image incomplète des déterminants du bien-être des hommes et des femmes.

2.2- Le marché du mariage

Pour mieux comprendre les mécanismes de redistribution des ressources au seindu ménage et approfondir les fondements théoriques des modèles de ménage baséssur une menace de divorce, certains auteurs ont étudié le mariage d'un point de vueéconomique dans la lignée des travaux de Becker (1973-1974). Ils construisentdes marchés du mariage sur lesquels hommes et femmes se rencontrent, et étudientles équilibres qui en résultent. En fait, un équilibre est une situation où toutes lespersonnes sur le marché sont soit célibataires soit mariées à une personne de l'autresexe, et où aucune personne mariée n'aurait intérêt à divorcer dans l'objectif de semettre en couple avec une personne célibataire ou une personne déjà mariée. On peutalors montrer que le marché du mariage fonctionne de telle sorte qu'une diminutionde la proportion des femmes par rapport aux hommes améliore la part des ressourcesreçues par les femmes dans le mariage (voir par exemple le livre de Martin Browning,Pierre-André Chiappori et Yoram Weiss, 2011). La relative rareté des femmes sur le marché leur permet d'être plus exigeantes en termes de partenaire. De plus, MuratIyigun et Randall P. Walsh (2007) s'intéressent à l'effet de la richesse initiale desindividus qui affecte la répartition des ressources au sein des ménages par l'intermédiaire des investissements pré-maritaux (à savoir l'éducation pour l'essentiel) et quiinteragit avec les proportions relatives d'hommes et de femmes sur le marché.Becker (1991, p. 13-15) a montré que le marché du mariage est un déterminant important de la répartition entre hommes et femmes. Au minimum, ce marché détermine qui se marie avec qui.

Néanmoins, pour qu'il y ait mariage, il faut assez de négociation. L'ampleur de celle-ci dans le mariage dépend aussi des autres solutions offertes aux partenaires. Sur le marché du mariage, s'il y a pour chaque individu des substituts proches, le meilleur possible à défaut du premier est presque aussi bon que celui-là, et le surplus à repartir par la négociation est faible.

Mais, avec le temps, un surplus appréciable peut apparaître dans un mariage en cours, peut être en raison d'investissement en capital humain spécifiquement conjugal. Dans ce cas, la possibilité d'un divorce (suivi peut être d'un remariage) détermine la portée de la négociation dans un mariage en cours en plaçant des limites à une répartition qui peut apparaître comme équilibrée. Ces « limites  au divorce» dépendent du coût de celui-ci notamment les coûts psychiques des ressources dont disposent les divorcés, et des conditions existant sur le marché du remariage. La rationalité individuelle fait qu'aucun individu n'acceptera moins qu'il ne recevrait dans la meilleure situation alternative, et implique que les limites au divorce s'appliquent à tous les modèles de négociations, qu'ils soient coopératifs ou non. De même qu'il y a eu à négocier sur le marché du mariage quand la meilleure alternative possible à défaut de la précédente est presque aussi bonne que le mariage envisagé, de même il y a eu peu à négocier quand les limites au divorce sont étroites. Les modèles de négociations dans le mariage reposent sur l'hypothèse selon laquelle, au moins dans certains mariages, les surplus sont assez importants qu'ils vaillent la peine de les modéliser.

Le rôle des marchés du mariage dans la détermination intrafamiliale donne un autre exemple de l'importance des normes et des institutions sociales. Quand les modèles ont des équilibres multiples, ce qui est souvent le cas, l'équilibre qui est choisi ou réalisé peut dépendre d'institutions ou de pratiques non incluses dans le modèle formel. Il est bien connu par exemple que l'équilibre obtenu quand l'homme propose le mariage à la femme est plus favorable à l'homme et moins favorable à la femme, que l'équilibre obtenu quand c'est la femme qui propose. Pollak(1994) estime que quand le choix d'un équilibre a des conséquences importantes sur la répartition, les institutions et les pratiques (par exemple, la manière de faire sa cour) devraient être explicitement modélisées.

 

CHAPITRE II : LES DETERMINANTS DU CHOIX DU TYPE DE MARIAGE DANS LA THEORIE ECONOMIQUE

Laformationdescouplesdansdenombreusessociétés,dépendtrèspeu de décisions individuelles. L'attrait sexuel et affectif qui pousse des individusles unsversles autresestfortementréglementé,contrôléparceuxqui,dans une société, détiennent le pouvoir. Ainsi, la formation des couples surtout chez les jeunes a toujours été soushautcontrôlesocial (Locoh, 2005). La synthèse de la littérature en matière de dynamique matrimoniale révèle en tendance générale que ce sont les facteurs socioculturels, les facteurs économiques et les facteurs institutionnels qui sont à la base des mutations observées dans la nuptialité des jeunes.

2.1 Les déterminants du choix du type de mariage

Plusieurs facteurs expliquent certainement le choix du type de mariage. Cette partie sera consacrée aux facteurs socioculturels, économiques et institutionnels.

2.1.1 Les facteurs socioculturels

Les facteurs socioculturels se définissentcommel'ensembledescaractéristiquesetconditions quidéterminentet modulentàdesdegrésdiverslesvaleursetnormespropresà ungroupesociocultureldonné. Il s'agit notamment del'ethnie,lareligion,lemilieudesocialisation, leniveau d'instructionetlarégionderésidence.

ü L'ethnie

Conçue comme le cadre de production desmodèlessocioculturelspropreàchaquesociété, l'ethnie façonneetorienteles représentations enmatièredesexualitéetdeféconditédesindividus. Ainsi, selon Kouton (1992), l'ethnie exerceuneinfluencesur lesvariablesdecomportements tellesquel'âgeauxpremiersrapportssexuels,l'âgeàla premièreunion,lapratiquecontraceptive,l'âgeàlapremièregrossesse,etc. De l'avis de Bledsoe et Cohen(1993) laprocréation dans le contexte africain estmoinsuneaffaireducouplemaiscelledelafamille,du groupeetdelacommunautéquiontaprioriune emprisesurlavolontéindividuelle. C'est pourquoi, Calvès (1996 ; cité par Bado, 2007) fera-t-il observer l'existence enAfrique de deux types de groupes ethniques en matière de pré-nuptialité ou de pré-sexualité : d'une part les ethniesauxmoeurssexuellespermissivesquiaccordentpeud'importanceàla virginitéde la femme avant le mariage ou qui tolèrentsinonencouragent à la limitela sexualitéet la féconditéprénuptiale. Dans ces ethnies,lesjeunesfillesetleursmères,dufaitdel'indépendance etl'autonomiequileursont accordées,selivrentplusprécocementauxrapports sexuels(quisesoldentsouventpardes grossessesprécoces), Bledsoe etCohen(1993). D'autres part, celles dont lesmoeurs sexuels sont rigides,où lavirginitédel'adolescente ou de la jeune fille estconsidéréecommeunevaleursacrée àpréserver carlapertedelavirginitéestunehontepourtoutelafamillevoiredetoutlelignage.

EnCôte d'Ivoire, il ressort des travaux de Talnan et al. (2002)7(*)quela proportionde jeuness'étantlivréstrèstôtàla primo-sexualité estplusélevéechezlesfilles appartenantaux groupesethniquesMandédu Sud (34,3%) ,Krou(34,1%) et Senoufo (33,1%). Par contre, cette proportion est plusfaibledanslegroupeAkanoù20,6%des jeunesfilles ontvécul'expérience d'unerelationsexuelleavantl'âgede16ans. Les auteurs notent toutefois que les différencesobservéeschezlesgarçonsbien qu'elles soientnonsignificatives laissent tout de mêmeapparaître unetendanceidentiqueàcelledesfilles, soient 36,1%, 43%, 36,8% et 34% respectivement pour les jeunes hommes Akan, Krou, Mandé et Sénoufo qui ont eu leur premier rapport sexuel avant l'âge de 16 ans. Lesfilles Krousontégalementplusnombreuses(12,5%)àavoirdéclarédesrapports sexuelsavecplusieurspartenaires que leurs homologues Akan (4,7%), Mandé (3,6%) et Sénoufo (2,2%). En revanche, cette étude révèle que dans ces différents groupes ethniques les garçons ont beaucoup plus tendance à multiplier les partenaires sexuels que les filles avec des proportions de 20,2%, 27,9%, 16,8% et 22,2% chez les Akan, Krou, Mandé et Sénoufo.Très souvent d'ailleurs les mariages ne sont acceptés qu'entre individus appartenant au même groupe ethnique (l'ethnie, la caste, parfois même le lignage). L'endogamie ethnique reste forte : à Madagascar en 1966, 90% des mariages sont endogames ; cette proportion est de 96% en Côte d'Ivoire en 1978, et est encore de 89,3% à Abidjan (pour les mariages entre ivoiriens).(Gendreau et Gubry, 1988).

ü La religion

Définiecomme«un systèmeinstitutionnalisédecroyances,desymbole, devaleursetpratiquesrelatifsausentimentdeladivinité»(Akoto,1993),lareligion toutcomme l'ethnie,estun mobile devaleurs etde croyancesquid'unemanière ou d'uneautre imposeàsesadeptestoutunmodedepenser etd'agir quipeutinfluencerleursexualitéetleurs visions vis-à-vis delafécondité. Car selon ce même auteur, la religion véhicule un certain nombre de valeurs et normes qui régissent la vie des fidèles sur le plan comportemental et psychique (Akoto, 2005). Ainsi, l'appartenance à une religion peut modifier l'activité sexuelle des jeunes et leur propension à adopter un comportement sexuel à risque. En se basant sur le cas du Ghana et du Cameroun, Calvès (1996) a pu mettre en évidence que lesjeunes filleschrétiennesontunrisquerelativementplus élevéquelesmusulmanesetlesadeptesdesautresreligionsd'avoir desrelationssexuels prénuptiales. Delaunay (1994) est parvenu à des conclusions similaires enmontrantquelesconceptionsprénuptialessontplusnombreuses chezlesfilleschrétiennes (25,4 %)quechezlesmusulmanes (20,3 %) au Sénégal qui est d'ailleurs un pays fortement islamisé.Pourcesauteurs, la religionchrétienneoffreplusdelibertéaux jeunesenmatièredesexualité. En effet, avoir des rapports sexuels hors mariage est considéré comme un péché dans la religion musulmane de telle sorte que la sexualité y est tabou et de ce fait, les jeunes doivent uniquement se conformer aux dogmes et principes qui enseignent la virginité pour les filles et la chasteté pour les garçons et ce jusqu'au mariage.

Par contre en Côte d'Ivoire, les résultats des travaux de Talnan et al. (2002) abondent totalement dans le sens contraire. Ces auteurs démontrentque lesfillesmusulmanes etcellesn'ayantpasdereligionontune tendancerelativement plusmarquéeàavoirdesrapportssexuelsavant16 ans(environ31%contre24,4%chezleschrétiennes). Au niveau des garçons, on note des proportions comparables 36,5% pour les jeunes chrétiens et 36,4% pour les jeunes musulmans.Lesfillessansreligion sontégalementplusnombreuses àavoireudesrapportssexuelsavec plusieurspartenaires aucoursdestroisderniersmoisayantprécédé l'enquêtelorsqu'onlescompareauxautres(10,2%contre4,3%chezles chrétienneset3,2%chezlesmusulmanes).En outre, Bozon (2001, 2004) fait observer que les jeunes filles qui ont connu une socialisation religieuse « cohérente », c'est-à-dire catholique de famille catholique, et surtout pentecôtiste de famille pentecôtiste, sont entrées plus tardivement que les autres dans l'activité sexuelle.

De ce fait, les jeunes musulmans grandissent sans être convenablement informés sur la sexualité et les conséquences néfastes qui en résultent car ils accèdent difficilement aux informations relatives à la sexualité que les jeunes adeptes de religions chrétiennes (Rwenge, 1999). Parcontre,lenonrecoursau condomlorsdesrencontressexuellesestuncomportement plusfréquent chezlesjeunesmusulmansque chezceuxdesautresconfessionsreligieuses.

Ceci étant, il ressort globalement que l'appartenance religieuse est un déterminant de l'entrée précoce en vie sexuelle aussi bien en Côte d'Ivoire que dans nombres de pays africains.

ü Le milieu de résidence ou de socialisation

Le lieu de résidence revêt une importance fondamentale dans l'étude de nuptialité dans la mesure où non seulement il constitue le cadre naturel dans lequel évoluent les individus, mais aussi, il préfigure leur univers futur enmatièrede sexualité,demariageetdeprocréation. La plupart des études réalisées en la matière ont montréque les individus du milieu rural sont sexuellement plus actifs que ceux du milieu urbain (Kouton, 1992 et Delaunay, 1994). Les travaux d'Akoto et al.(2000 ; 2005) font observer par exemple qu'au Burkina, 66 % des jeunes ruraux de 18 ans et plus ont leurs premiers rapports sexuels contre seulement 45 % en milieu urbain. Dans la plupart des cas, l'activité sexuelle précoce en milieu rural reflète un respect de la tradition, soit dans le mariage, qui lui est aussi bien souvent précoce, soit avant le mariage quand il s'agit d'apporter une preuve de fertilité (Rwenge 1999 ; 2000 et Bozon, 2001 ; 2004).

En plus, ces auteurs ont montré qu'en milieu rural, les jeunes filles entrent plus précocement en vie sexuelle que les garçons. Cette fortepropension de la pré-sexualité ou de la pré-nuptialitéenmilieu ruralparrapportaumilieuurbains'explique souvent paruneplusgrandefréquentationscolaireenmilieuurbainqu'enmilieurural. En réalité, lafaiblefréquentationscolaire non seulement a tendance à retarder la nuptialité des jeunes en ville en raison des études plus prolongées, mais aussi, en milieu rural elle s'accompagne très souventpar unefortepressionsociale quiobligeraitlesjeunes (entre temps déscolarisés)àavoiruneviedecoupledèsquelesconditionsphysiques pour les travaux champêtres des jeunes sont réunies. Acelas'ajoutentlesdifficultéséconomiques plus contraignantesenville qu'au village,enparticulier en ce qui concerne lesdépenses liéesaumariage quideviennent deplus enplusélevéesouencorelesdifficultésdesetrouverunlogementetdepouvoirhonorerles fraisliésauloyer.

Toutefois, d'autres études dont celle de Delaunay et al. (2001) ont démontré une réalité contraire. Il a été mis en évidence dans ces études que l'urbanisation s'accompagne de l'ouverture des jeunes aux médias et d'un faible contrôle social des jeunes, de telle sorte que l'activité sexuelle est davantage intense et précoce dans des les villes que dans les villages. En effet, lesjeunesrurauxontplustendanceàrespecterlesrèglestraditionnellesdenuptialité que cellesque leurs homologues citadins. L'emprisesocialepousse doncles jeunesàadopter uncomportementen matièrede sexualitéetdeprocréationdictéparsa familleetlesnormessociétales (Bado, 2007). Lereplidumilieuurbainparrapportaumilieurural en matière d'encadrement nuptial s'explique alors parles mutations socialesnotammentlerelâchementducontrôle parental, latolérancederapportssexuelshors mariageouduchoixautonomedu futurconjointoudelafutureconjointe.Par ailleurs, l'ouverture aux valeurs modernes à travers la scolarisation, la migration de travail, les modifications des normes de sexualité sont autant de facteurs par lesquels l'urbanisation module significativement les comportements sexuels des jeunes.

ü Le niveau d'instruction

La scolarisation est un facteur explicatif déterminant dans la variation des comportements sexuels chez les individus. Les études menées sur les jeunes en Côte d'Ivoire et dans la sous-région ont révéléqueleniveaud'instruction est positivement associé à la pré-nuptialitéetàlafécondité (Rwenge, 1999 et Kouton, 1992).Ces travaux ont montré que l'instruction au-delàduprimaireaune influencenégativesurlaprécocitéde la pré-sexualité. En effet, ces auteurs ne soutiennent que le calendrier de la primo-sexualité, fait état d'une sexualité davantage précoce chez les jeunes de faible niveau d'instruction. Selon Akoto et al. (2000) en 1998, c'est 57 % de jeunes filles illettrées au Burkina qui sont déjàen vieféconde contre respectivement40%pour celles deniveauprimaire et 24% pour celles qui ont un niveau secondaire etplus. En Côte d'Ivoire, les données de EDSCI-II indiquent queles jeunes femmes dont l'âgemédian est de22,5ans etayant uneinstructionsecondaireouplus semarienttroisansplustardqued'autres encore plus jeunes (19,3 ans comme âge médian)ayantuneinstructionprimaireetprèsde 4 ansetdemiplustardqueles femmessansinstruction dont l'âge médian est 17,9ans. Par contre chez les jeunes hommes, plus ilssont instruits,plusl'entréeenviesexuelleest précoce(17,5anspourceuxquisontduniveaud'instruction secondaireet plus,18,5anspourleprimaireet20anspourlesanalphabètes).

En d'autres termes, les risques d'activité sexuelle précoce chez les jeunes filles sont d'autant plus faibles que leur niveau d'éducation est élevé contrairement aux jeunes hommes.Toutefois, il est à noter que l'entréeenvie sexuelle deshommescommence unpeuplustard,soitenviron 2,5années aprèscelledesfemmes.Akotoetal. (2000) en déduit quel'allongementdelascolaritéatendanceàretarderde façontrèssensiblel'entrée envieféconde. Il ressort donc globalement que le niveau d'instruction influence significativement les comportements sexuels des jeunes en général (Kouton, 1992 ; Bledsoe, 1986 ; Rwenge, 1999, 2000,2001). Pour les jeunes femmes, cette influence est positive car en effet, une femme instruite est capable de créer de bons rapports de communication au sein du couple tout en prenant certaines initiatives relatives par exemple à l'usage des méthodes contraceptives, à la planification familiale ou à l'utilisation des préservatifs comme moyens de prévention des IST/VIH/SIDA.

ü Larégionderésidence

Lesdifférencesrégionales en matière de primo-nuptialité chez les jeunestrouvent leurs explications à traverslesdifférences socioculturellesentre entités géographiques,parexempleles flux migratoires,la religion, l'ethnieou lecomportement féconddumilieuderésidence, maisaussiparlesstructures sociodémographiques,commela compositiondelapopulationrésidante (Bado, 2007). En effet, à l'aide des données du RGPH-1998, certaines études sont parvenues à montrer une disparité spatiale comme indicateurde la primo-nuptialité desfemmesetdeshommes en Côte d'Ivoire. Ainsi, il ressort de leurs travaux que les départementsde lazonedesavanes, en l'occurrence Vavoua, Mankono et Tingrela sont caractérisés par une pratique remarquable de la primo-nuptialité de type traditionnel avec unâgemoyenàl'unioninférieur20ans les jeunes femmes contre 28 ans pour les jeunes hommes. Au niveau du mariage civil, par contre lesdépartements les plus urbanisés notammentAbidjan, Dabou, Yamoussokro, Dimbokro, Bouaké sont les zones où l'on rencontre beaucoup plus de mariage civil avec 22 ans comme âge moyen pour les jeunes filles et 28 ans pour les jeunes hommes.

ü L'âge

La différence d'âge diminue entre époux lorsque le niveau d'instruction du mari augmente comme à Abidjan (Côte d'Ivoire) (Antoine et Herry, 1984).

2.1.2 Les facteurssocioéconomiques

Lesétudes surlanuptialité révèlent que les facteurs économiques et le niveau de vie du ménage (ou les conditions sociales) sont prépondérants dans les comportements sexuels des jeunes.

ü Le revenu

Le revenu selon la littérature est un déterminant du choix du conjoint. Puisque, pour choisir le conjoint la femme est très regardante sur la situation professionnelle de l'homme. Ceci est confirmé par Lemennicier (1988). Le revenu a également un impact sur le choix du type de mariage parce que l'on choisirait le mariage civil qui nécessite beaucoup de moyens financiers si cela est possible.

ü L'emploi

Il est difficile de dissocier les effets du niveau d'instruction et de l'emploi sur la nuptialité donc sur le choix du type de mariage. En ce qui concerne les femmes, ce n'est pas le fait d'être active ou non qui retarde l'âge au mariage mais le fait d'occuper un emploi de type formel ou non.

ü Le niveau de vie du ménage

Ilestsouvent établiqueles jeunes issus de foyers pauvres ont un comportement sexuel beaucoup plus accentué et donc beaucoup plus risqué que ceux issus de milieux non pauvres. Ces études démontrent que lesfilles appartenant auxménagespauvres sontplusexposées précocementàlasexualitéetàl'entréeen vieféconde, faute d'unencadrement matérieletfinancier. Eneffet,Kouton(1992)montre quelesjeunes fillesissuesdesménagespauvresont20% plus dechanced'avoirunematernité précocequecellesdes ménagesaisés.Delaunay(1994) et Calvès(1996) ont de leur côté révéléque lesfillespauvresutilisent souventlagrossesse commeunmoyendepouvoir bénéficierdu soutienfinancieret matérield'unpartenaireplusaisé ou même de prétexte aumariage. Par ailleurs, les travaux de Rwenge (1999 ; 2000) font observer que l'activité sexuelle était moins courante chez les jeunes dont le père était fermier ou pécheur que chez ceux dont le père était employé de bureau. Toutefois, il précise que la relation entre la suffisance des moyens et l'activité sexuelle ne présentait aucun effet significatif.

En revanche, Talnan et al. (2002) vont relever une différence non significative en Côte d'Ivoire entre les filles des milieux difficiles (26,5%) et celles des milieux aisés (25,6%) qui ont expérimenté leur primo-sexualité avant l'âge de 16 ans. Cette tendance est quasiment pareille chez les garçons (37,4% pour les jeunes de milieux aisés contre 32% pour les milieux pauvres).

2.1.3 Les facteurs institutionnels

Bien que la littérature existante en parle moins, les facteurs institutionnels regroupent les lois, les politiques, les programmes et projets élaborés dans le cadre de l'état matrimonial et de la nuptialité en général, et en particulier les règles institutionnelles applicables à la sexualité et à la nuptialité des individus aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Ainsi, la célébration des unions des individus est-elle réglementée dans la plupart des pays africains par des textes portant organisation de l'état civil et diverses autres dispositions relatives aux droits et obligations dans la vie du couple. D'où l'importance accordée aux législations relatives au mariage, à la vie maritale des parents, aux politiques de la santé publique. Ces facteurs sematérialisent par exemple parladisponibilitéetl'accessibilitédesservices de soins de santé maternelle et reproductive. En effet, du fait des multiplicités des risques de grossesses précoces et non planifiées ainsi que la forte prévalence des IST et VIH/SIDA au sein des populations, le recours aux facteurs institutionnels pour l'explication des comportements sexuels des individus est totalement justifié pour permettre aux politiques de créer des conditions susceptibles d'influencer les comportements des populations, en renforçant leurs connaissances en matière de prévention à travers les programmes de sensibilisation.

Par ailleurs, il est également à noter dans l'ensemble que les législations en matière de nuptialité, d'état matrimonial et surtout de la protection sociale des enfants et des jeunes dans la plupart des pays africains sont non seulement limitées, mal appliquées et non adaptées aux réalités sociologiques des populations, mais en plus, elles sont sélectives en tendance car elles s'adressent davantage aux adultes et moins aux jeunes comme l'a fait observer Rwenge (1999).

2.2 Les caractéristiques du choix du type de mariage

2.2.1- Les types de mariage

Le contrôle de la sexualité et de la constitution des familles, la responsabilité a l'égard des enfants ont toujours été des domaines importants d'expression de règles, souvent fondées sur des croyances religieuses. L'union, qu'elle relève de l'initiative des familles ou de celle des individus, est, dans presque toutes les sociétés, marquée par des cérémonies qui attestent de sa reconnaissance par la communauté. L'instance qui va signifier cette reconnaissance diffère d'un groupe à un autre. Elle peut nécessiter des rites religieux dont la symbolique reflète les principes qui doivent régir le comportement des époux et qui sont destinés à marquer la reconnaissance de l'union par un représentant attitré d'une communauté religieuse. Dans les pays islamisés, le mariage est prononce par un imam sauf lorsque la législation en vigueur autorise aussi l'autorité civile a prononcer des mariages (en Tunisie, par exemple).

Avec la sécularisation de la vie sociale, c'est l'autorité civile qui préside à l'enregistrement et à la reconnaissance des unions. Mais dans de nombreuses sociétés africaines, ce peut être simplement un accord entre les représentants de deux groupes lignagers avec ou sans présence d'un chef coutumier. L'union n'en est pas moins reconnue si les prestations requises ont été apportées par la famille de l'homme à celle de la jeune fille.

En Europe, certains pays ne reconnaissent que le mariage civil ; le mariage religieux, relevant de choix privés, ne peut alors être célébré qu'après un mariage civil (France, Belgique). Dans d'autres pays, en Europe du Nord, en Italie par exemple sont reconnus soit les mariages civils, soit les mariages religieux. Le choix de la cérémonie dépendra des convictions de chacun ou du lustre que l'on désire donner à la cérémonie (Dittgen, 1994). Avec la sécularisation des sociétés, les autorités civiles ont peu à peu pris le pas sur les autorités religieuses pour enregistrer les mariages. Les préceptes religieux n'en demeurent pas moins des déterminants essentiels des comportements matrimoniaux et parfois les cérémonies religieuses sont socialement plus marquantes que les mariages civils.

Il ressort de la littérature que nous avons trois types de mariage qui sont le mariage traditionnel, le mariage civil et le mariage religieux.

ü Le mariage traditionnel ou coutumier

Dans une partie des pays en développement, on célèbre essentiellement des mariages coutumierspuisque l'enregistrement des mariages est peu répandu et le recours à l'état civil très limité. Les mariages coutumiers qui diffèrent d'un groupe social, religieux, ethnique à un autre peuvent être validés par la présence d'une autorité reconnue par la communauté mais sont souvent simplement une affaire de familles. Lorsque deux familles se sont entendueset que des échanges de prestations, symboliques ou non, ont eu lieu, le mariage est célébré avec plus ou moins de publicité et reconnu par la communauté.Le versement d'une compensation matrimoniale (bridewealth) ou d'une dot est souvent une étape importante du processus qui conduit à l'union. En cas de séparation, une autorité villageoise coutumière pourra être appelée a déterminer les compensations que peut attendre la famille qui s'estime lésée par la rupture de ce qui est considéré par la communauté comme un contrat. Dans les pays en transition, ou la pratique du mariage civil se répand progressivement, le mariage coutumier continu néanmoins à être célébré et l'aval des familles demandé au cas où l'initiative de l'union est venue des futurs conjoints eux-mêmes.

ü Le mariage civil

Le mariage civilcomporte l'enregistrement, par un représentant de l'autorité publique, de la décision de mariage (en général le consentement des conjoints en est l'expression indispensable) et le rappel de principes acceptés par la communauté qui devront être respectés dans la vie commune des époux. Il suppose réunies des conditions préalables, notamment l'âge minimum requis pour se marier et l'état matrimonial antérieur des candidats au mariage (ne pas être déjà marié, sauf cas d'union polygyne). L'âge minimum requis pour les jeunes filles est presque toujours inferieur à celui exigé des jeunes gens. Ces principes régissent essentiellement les modes de résidence du couple, la prise en charge des enfants mais peuvent aussi définir d'autres modalités. Ainsi, dans les mariages civils prononcés en Afrique, il est courant que l'époux se prononce sur l'option qu'il fait, pour l'avenir, de la monogamie ou de la polygamie. L'enregistrement d'une union à l'état civil en fait un mariage reconnu par la société et donne accès à des droits éventuels en matière familiale (allocations, dispositions fiscales...). Il définit certains droits et devoirs des époux au sein du mariage. Si les normes de vie en couple ne sont pas respectées, cela pourra constituer un motif de rupture d'union qui sera, elle aussi, enregistrée et permettra le remariage ultérieur de chacun des époux.

ü Les mariages religieux

Les mariages religieux édictent leurs propres normes qui peuvent renforcer ou infléchir les normes édictées par la société civile. Ils se fondent sur un ensemble de prescriptions qui concernent non seulement la résidence ou la prise en charge des enfants mais aussi la vie sexuelle avant et dans le mariage, ainsi que les attitudes que doivent adopter les époux l'un envers l'autre. Ils jouent ainsi un rôle important dans la détermination des rôles prescrits selon le sexe dans le cadre de la vie conjugale. La religion catholique, par exemple, définit un cadre strict à l'exercice de la vie sexuelle et a la constitution d'une famille. Le mariage y est le cadre exclusif de la vie sexuelle. Il est fondé sur le principe de l'indissolubilité, sauf par le décès d'un des conjoints. De ce fait, il n'y a pas de remariage possible des divorcés. Le mariage est conçu comme le ciment d'une famille stable et autonome. Les époux doivent y consentir librement et «quitter leurs père et mère» comme le dit la Bible (Matthieu, 19-5). Il transmet des valeurs de contrôle strict sur la sexualité, de stabilité de l'union dans une cellule familialeou le noyau conjugal joue un rôle central. Enfin une forte valorisation est conférée au célibat consacre (le mariage des prêtres reste interdit). Cet ensemble de règles restreint de façon conséquente la population de ceux qui sont a un moment donne sur le marché matrimonial. Ce type de mariage a eu une importance très grande dans toute l'Europe et a continué à influencer fortement le comportement des candidats au mariage dans tous les pays de tradition catholique jusqu'à la fin des années 1950. Mais l'évolution en cours atteste d'une diminution de l'emprise de l'Eglise. En France ou, en 1950, 90 % des mariages enregistrés à l'état civil étaient également célébrés à l'église, on assiste à la fois au recul du mariage formel et a la désaffection pour le mariage religieux puisque seuls 65 % des mariages civilssont maintenant célébrés également a l'église (Dittgen, 1991).

ü Les unions libres

Lorsqu'il n'y a ni mariage civil, ni mariage religieux, ni mariage coutumier,on parled'unions consensuelles(visiting unions). Elles sont très fréquentesen Amérique latine ou elles représentent près de 50 % des unionsdans certains pays d'Amérique centrale et des Caraïbes. Elles sont aussi assezinstables, ce qui donne à penser qu'elles sont, dans de nombreux cas, des mariagesà l'essai (Rosero-Bixby, 1990). Elles diffèrent des unions sans co-résidencequi existent en Afrique avec un statut d'union reconnu par la sociétédans le cadre de la polygynie (Locoh, 1994 ; Oppong, 1992).La diffusion récente des unions consensuelles est très rapide en Europe.Au début des années 1970, au moment où le phénomène émergeait, on l'a qualifiéde cohabitation juvénile. On sait maintenant qu'il ne s'agissait pasd'un mode de vie temporaire pour de jeunes couples mais d'un changementradical de comportement qui conduit un nombre croissant d'adultes à vivre encouple sans pour autant se marier (Leridon et Gokalp, 1994).

2.2.2- Les caractéristiques des différents types de mariage

Cette se consacre aux caractéristiques propres à chaque type de mariage.

ü Le mariage traditionnel ou coutumier

La caractéristique particulière du mariage traditionnel est le paiement de la dot qui est un don en nature ou en espèce que l'on remet à la famille de la mariée. Ce présent symbolique varie selon les pays, les cultures et les groupes ethniques. Chez les Akan en Côte d'Ivoire en général et les Agni en particulier le mariage traditionnel se fait en deux étapes. Une première étape qu'on appelle kôkô8(*) qui est suivi du mariage traditionnel. Certaines circonstances autorisent la célébration du mariage traditionnel en une seule fois au cours d'une cérémonie qui associe les deux évènements. En dehors de cette particularité, le mariage traditionnel se pratique de la même manière dans presque toutes les régions de la Côte d'Ivoire.

ü Le mariage civil

Le mariage civil (également qualifié de mariage à la mairie) est une forme de mariage dans lequel une autorité publique reconnaît la validité de l'union :

- Dans la grande majorité des Etats, d'un homme et d'une femme ;

- Dans certains autres Etats, comme au Sénégal ou en Arabie Saoudite, d'un homme et de plusieurs femmes (mariage polygame où chacune des femmes est séparément mariée à l'homme en question)

- Dans quelques états, comme au Yémen entre un homme adulte et une mineure ou plusieurs.

La célébration du mariage civil en Côte d'Ivoire nécessite que les futurs époux fournissent trois mois avant la célébration de leur union les dossiers suivants : un extrait de d'acte de naissance ou de jugement supplétif datant de moins de trois mois avec la mention « en vue du mariage » (à défaut, un Acte de Notoriété suppléant l'acte de naissance à établir au tribunal, un certificat de résidence à établir(l'un des époux doit habiter la commune où il souhaite célébrer son mariage), la photocopie recto-verso de la pièce d'identité (CNI, Attestation d'identité, Passeport, carte consulaire, carte de séjour) des futurs époux et des témoins, une photo d'identité pour chacun des futurs époux, deux enveloppes timbrées à acheter à la mairie.

ü Le mariage religieux

Il est célébré soit par le prêtre, le pasteur ou encore l'imam selon la religion. Il a lieu généralement après le mariage civil. Il se déroule dans un temple ou une mosquée ou un lieu préparé à cet effet. Les autorités religieuses prodiguent des conseils aux époux et les bénissent en prononçant à leur endroit de bonnes paroles. Le mariage religieux diffère quelques peu selon les religions et selon les époques.

A partir de l'article sur la fécondité écrit par Becker(1960), l'économie de la famille est devenue un vaste champ d'étude. Plusieurs théories économiques dont celles de la famille et du mariage ont été élaborées pour servir de fondements. La famille découlant du mariage, les économistes ont défini des modèles théoriques en vue d'expliquer la prise de décision dans la famille. Ce sont le modèle altruiste, le modèle du consensus, le modèle de la famille agglutinée et les modèles de négociation coopérative non coopérative.

DEUXIEME PARTIE :

ANALYSE EMPIRIQUE DES FACTEURS EXPLICATIFS DU CHOIX DU TYPE DE MARIAGE DANS LE DISTRICT D'ABIDJAN

Cette seconde partie traite de l'analyse des déterminants du choix du type de mariage en Côte d'Ivoire à partir d'un modèle Logit. Il est question d'abord dans le chapitre III, de présenter quelques études antérieures sur les facteurs explicatifs du choix du type de mariage et la méthode d'analyse. Ensuite dans le chapitre IV, nous procéderons à une analyse économétrique et enfin apporterons des recommandations après les résultats obtenus.

CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE

L'objet du présent papier est de déterminer les facteurs explicatifs de la préférence pour le mariage civil dans le district d'Abidjan. Pour y arriver, nous allons exposer dans ce chapitrele modèle d'analyse et les techniques économétriques nécessaires afférentes tout en précisant la source de nos données.

3.1 Collecte, traitement des données et justification du modèle

Cette partie nous permettra de savoir comment les données utilisées dans cette étude ont été collectées et traitées et de justifier le choix du modèle Logit.

3.1.1 Collecte et traitement des données

Les données utilisées dans cette étude ont été collectées au cours d'une enquête effectuée dans le courant de l'année 2012 dans dix(10) communes du district d'Abidjan. C'est dans la période de mai à juin 2012. Au cours de cette enquête, nous avons interrogé 15 personnes par commune, en suivant notre questionnaire.Le traitement des données s'est fait à partirdu logiciel STATA version 11.

3.1.2 Choix et justification du modèle Logit

Le modèle utilisé pour l'analyse des déterminants du choix du type de mariage est le modèle Logit.Le choix de ce modèle se justifie par plusieurs raisons : D'abord ce modèle est un modèle à variable dépendante qualitative, il est donc plus indiqué de l'utiliser dans le cas de notre étude parce que la variable dépendante prend la valeur 0 ou 1.Par exemple la variable TYPMARIA prend la valeur 1 pour le mariage légal et 0 sinon. Lorsque le nombre d'attributs est deux, l'on parle de variables dichotomique tandis que s'il est supérieur à deux  l'on parle de variable polytomique. En outre, historiquement, les modèles Logit ont été introduits comme des approximations des modèles Probit permettant des calculs simples. Dès lors, il n'existe que peu de différences entre ces deux modèles dichotomiques. Ceci s'explique par la proximité des familles des lois logistiques et normales. Enfin, Le modèle Logit est l'un des modèles à variables dépendantes qualitatives les plus utilisés parce qu'il a une forme plus explicite, il est plus simple, plus facile à estimer ; c'est ce qui justifie son utilisation par certains auteurs comme Berkson (1944,1951), Fadden(1974) ; Heckman(1976).

3.2 Modèle d'analyse du choix du type de mariage

Cette partie a un double objectif. Il est question de présenter le modèle économétrique et les données de notre étude d'une part et de décrire les variables prises en compte d'autre part.

3.2.1 La forme générale du modèle

La forme générale de notre modèle d'analyse du choix du type de mariage peut donc s'écrire comme suit :

TYPMARIA= f (SEXE, AGE, EMPLOI, EDUC, REV)

Avec

ü TYPMARIA : Le type de mariage préféré par l'individu enquêté

ü SEXE : le sexe de l'individu. Le constat est que les femmes se marient plus jeunes que les hommes (GENDRAU et GUBRY, 1988)

ü AGE : l'âge de l'individu. Cette variable permet de connaître l'âge de l'individu et de savoir l'influence de cette variable sur le choix du type de mariage.

ü EMPLOI : Cette variable permet de savoir si l'individu travaille ou non. Elle nous permet de savoir aussi si le fait d'être en activité ou non à un impact sur le choix du type de mariage. Le signe attendu est positif(Lemennicier, 1988).

ü EDUC : Le niveau d'instruction de l'individu, on suppose que les personnes les plus instruites sont conscientes des avantages du mariage civil. Ainsi, on s'attend à ce que la préférence pour le mariage civil augmente avec le niveau d'instruction. Le niveau d'instruction est représenté par les variables binaires : EDUC1, EDU, EDUC3. La variable EDUC1 prenant la valeur 1 pour les individus de niveau primaire et 0 si non sera considérée comme référence pour l'interprétation des résultats.

ü REV : le revenu mensuel de l'individu. On s'attend à ce que la préférence pour le mariage civil augmente avec le revenu. Il est représenté par les variables binaires REV0, REV1, REV2. La variable REV0 est considéré comme référence, elle prend la valeur 1 pour un individu appartenant à la classe [0,45[(en milliers de FCFA) et 0 sinon.

Le tableau suivant présente les variables retenues pour l'analyse, leurs définitions et les

signes attendus selon la revue de littérature.

Tableau 3-1 : Les variables retenues et effets à priori

Variable

Définition

Codification

Effet à priori

SEXE

Le sexe de l'enquêté

Homme=1

Femme=0

?

AGE

L'âge de l'individu

 

Négatif

EDUC1

Niveau d'éducation équivalent aux analphabètes et au cycle primaire

Oui=1, sinon=0

Positif

EDU

Niveau d'éducation équivalent au cycle secondaire (lycée ou collège)

Oui=1, sinon=0

Positif

EDUC3

Niveau d'éducation équivalent au cycle supérieure (université)

Oui=1, sinon=0

Positif

EMPLOI

Employé

Oui=1, sinon=0

Positif

REV0

Le Revenu mensuel de l'individu est inférieur à 45 000 FCFA

Oui=1, sinon=0

Positif

REV1

Le Revenu mensuel de l'individu appartient à la classe [45.000 ; 65.000[ (en FCFA)

Oui=1, sinon=0

Positif

REV2

Le Revenu mensuel(en milliers de francs) de l'individu appartenant à la classe [65.000 ; 150.000[(en FCFA)

Oui=1, sinon=0

Positif

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données d'enquête

3.2.2 Modèle économétrique

Le modèle économétrique envisagé pour cette étude relève du domaine de l'économétrie des variables qualitatives. En effet, nous considérons un modèle dans lequel la variable dépendante est une variable binaire : Le modèle Logit.

ü Présentation du modèle économétrique : Le modèle Logit

Pour chaque individu indicé par i, la variable endogène y, prend la valeur 1 si l'individu préfère le mariage civil et la valeur 0 sinon. La variable est considérée comme étant la manifestation d'une variable « latente »  inobservable, cette dernière étant reliée à l'ensemble des variables explicatives . On a:

(1)

(2)

est la variable dépendante

est l'ensemble des variables explicatives

est le vecteurs des coefficients

représente les perturbations indépendantes et identiquement distribuées

Prob (

= Prob(

= Prob(

= Prob(

= représente la fonction de répartition de la loi logistique

Ainsi Prob( (3)

La méthode d'estimation utilisée est la Méthode du Maximum de Vraisemblance (MMV). La fonction de vraisemblance s'écrit :

1-yi [F ( yi (4)

De manière empirique le modèle s'écrit donc :

Prob (TYPMARIA=1) = (5)

= age

3.2.3 Sources de données

Les données utilisées dans cette étude ont été obtenues lors d'une enquête, tenue dans les mois de Mai et Juin 2012, dans dix communes du district d'Abidjan : Bingerville, Cocody, Plateau, Port-Bouët, Adjamé, Yopougon,Treichville, Koumassi, Marcory et Attécoubé. La sélection des communes s'est faite de façon aléatoire et le nombre d'individus enquêté s'élève à 150 célibataires.

Le choix du district d'Abidjan s'explique par plusieurs facteurs : D'abord, pour des raisons budgétaires et sécuritaires, nous nous sommes limités au sud de la Côte d'Ivoire. Ensuite, le district d'Abidjan est une métropole qui concentre une population qui représente environ 20% de la population ivoirienne.Enfin, le district d'Abidjan regorge de potentialités économiques et fait l'objet d'un brassage des peuples.

Abidjan est la capitale économique de la Côte d'Ivoire et la ville la plus peuplée de l'Afrique de l'Ouest francophone. Elle est également la deuxième plus grande ville francophone intramunos9(*) et la troisième plus grande agglomération. Elle comptait, selon les autorités du pays, en 2009, 5 878 609 habitants pour l'agglomération, et 3 796 677 habitants pour la ville, soit 20% de la population totale du pays.

Seule Lagos, l'ancienne capitale du Nigéria la dépasse en nombre d'habitants dans cette région. Considérée comme le carrefour culturel ouest africain voire africain, Abidjan connaît une perpétuelle croissance caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation galopante.L'agglomération d'Abidjan est située au sud de la Côte d'Ivoire, au bord du golf de Guinée et traversée par la lagune Ebrié. Elle s'étend sur une superficie de 57 735 ha. Elle représente à vol d'oiseau, une étendue d'une douzaine de kilomètres du nord au sud et une dizaine d'est en l'ouest. Cette superficie contient encore des ilots, de plus en plus rares, où règne une végétation fournie. La ville d'Abidjan s'étend sur une superficie de 422 km2, et le district d'Abidjan s'étend sur 2 119 km2.Abidjan est composée de deux parties (Abidjan nord et Abidjan sud) de part et d'autre de la lagune Ebrié, avec les dix communes suivantes :

Abidjan nord :

- Abobo : La commune la plus peuplée d'Abidjan. Elle joue depuis longtemps le rôle de refuge pour les migrants disposants de faibles moyens financiers. Cette commune s'est spontanément développée autour de la gare.

- Adjamé : Bien que petite par sa superficie, cette commune est très importante pour l'économie ivoirienne vu le nombre d'activités commerciales qui s'y déroulent. Malheureusement, Adjamé connaît de graves problèmes d'insalubrité. Le village Ebrié

existait avant Abidjan. Son marché est le royaume des boutiques en tout genre et sa gare routière qui est le carrefour principal des lignes de bus qui irriguent tout le pays ainsi que les pays voisins.

- Yopougon : C'est la commune la plus étendue d'Abidjan, elle abrite des zones industrielles et résidentielles, la station de recherche de l'OSTROM (Office de la recherche Scientifique et Technique d'Outre Mer), l'institut Pasteur ainsi qu'un CHU y sont installés.

- Le Plateau : C'est le centre des affaires dont les grands immeubles donnent un aspect très moderne à Abidjan. Bien que la capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire ait été officiellement transférée à Yamoussoukro en 1983, les institutions de la république telles que la présidence et l'assemblée nationale sont encore au plateau. Il est de fait le centre administratif, commercial et financier de la Côte d'Ivoire.

- Attécoubé : La forêt du banco classée comme parc national, se trouve sur le territoire de cette commune.

- Cocody : Réputée pour ses quartiers résidentiels (ex : 2Plateaux, Riviera). L'université nationale de la Côte d'Ivoire est à Cocody ainsi que quelques universités privées. La maison de la télévision (RTI) se trouve à Cocody. Le Président de la république réside dans cette commune. Cocody est aussi l'endroit où résident les ambassades.

Abidjan sud :

- Koumassi : Elle possède une importante zone industrielle.

- Marcory : Cette commune est essentiellement une zone résidentielle. Bietry et zone 4 sont des zones résidentielles où il y a beaucoup d'étrangers.

- Port Bouët : On y trouve la raffinerie SIR (Société Ivoirienne de Raffinage) et l'aéroport international Félix Houphouët Boigny. Y est également installé un office de l'IRD, le centre de petit Bassam. Son célèbre phare balaie le golf de guinée sur plusieurs miles marins.

- Treichville : Elle abrite le port autonome d'Abidjan et de nombreux commerces. La zone portuaire est aussi une zone industrielle, on y trouve également la Piscine d'Etat de Treichville(PET), le palais omnisport de Treichville, le palais de la culture, la rue douze et l'hippodrome d'Abidjan.

Les principales villes proches d'Abidjan sont Jacqueville, Grand Lahou et Dabou à l'Ouest ; Sikensi, Tiassalé, Agboville, Adzopé et Alépé au nord ; Grand Bassam à l'est.Les localités de Songon, Anyama et Bingerville ont été intégrés en 2001 au district d'Abidjan.

La sélection des enquêtés au sein du district d'Abidjan s'est faite par la méthode des quotas. Elle repose sur un principe simple : on connaît la répartition de la population pour des caractéristiques (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle, etc.), si l'échantillon respecte la distribution de ces caractères on espère qu'il est représentatif. Notre étude a retenu la caractéristique sexe. Ainsi sur la base de la répartition de la population issue de la base de données de l'INS, un échantillon de 150 individus a été sélectionné. Le nombre d'hommes et de femmes intégrés a été choisi proportionnellement au poids de chaque modalité de la population mère.

A quels résultats nos exercices économétriques ont-ils donc abouti ?

CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DE POLITIQUE ECONOMIQUE

Dans ce chapitre, il s'agira dans un premier temps de présenter les résultats de nos estimations et dans un second temps d'en tirer une interprétation économique. Pour l'analyse économétrique, c'est le logiciel STATA11 qui a été utilisé. Ce logiciel a permis d'estimer les paramètres du modèle logit afin de ressortir les facteurs déterminants le choix du type de mariage dans le district d'Abidjan.

4.1-Résultats de statistiques descriptives

Les résultats de statistique descriptive de l'échantillon, présentés en annexe et résumés dans le tableau 4.1, indiquent que parmi les individus interrogés environ 41% préfèrent le mariage civil. Le nombre d'hommes est supérieur au nombre de femmes et 68% des individus ont un emploi, les autres étant étudiants, retraités, ménagères ou chômeurs. Environ 50% ont un niveau d'instruction secondaire et 28% ont un niveau d'instruction supérieur. Il y a 21% des individus interrogésqui ont un revenu compris entre 45000 FCFA et 65 000 FCFA et 44% ont un revenu compris entre 65 000 et 150 000 FCFA. Les individus interrogés ont en moyenne 42 ans, le plus jeune ayant 30 ans et le plus âgé 60 ans.

Tableau 4-1 : Résultat descriptif et définition des variables

NOM DE LA VARIABLE

MOYENNE

ECART-TYPE

DESCRIPTION DE LA VARIABLE

Typmaria

0,4067

0,49

Proportion du choix du mariage civil

Sexe

0,6467

0,47

=1 si c'est le sexe masculin

Emploi

0,68

0,46

=1 si l'individu a un emploi

Educ2

0,4933

0,50

=1 si l'individu a un niveau d'instruction secondaire

Educ3

0,28

0,45

=1 si l'individu a un niveau d'instruction supérieur

Rev1

0,2067

0,40

=1 si le revenu de revenu est compris entre [45 000 ; 65 000[

Rev2

0,44

0,49

=1 si le revenu de revenu est compris entre [65 000 ; 150 000[

Age

41,76

7,04

Age de l'individu

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données d'enquête

4.1.1- Le choix du type de mariage par sexe

L'analyse du tableau 4.2 montre qu'il y a plus d'hommes que de femmes qui préfèrent le mariage civil (26% contre 14,67%). Il ya également plus d'hommes qui préfèrent le mariage traditionnel (3867% d'hommes contre 20,66% de femmes). Cela pourrait se justifier aisément par le fait dans notre échantillon, nous avons interrogé plus d'hommes que de femmes.

Tableau4.2Le choix du type de mariage par sexe

Sexe

Type de mariage

Homme

Femme

Total

Coutumier

38,67%

20,66%

59,33%

Civil

26%

14,67%

40,67%

Total

64,67%

35,33%

100%

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données d'enquête

4.1.2 Le choix du type de mariage par rapport au niveau d'instruction

Nous réalisons à l'analyse du tableau 4.3 que 15,86% des individus de niveau d'instruction primaire préfèrent le mariage coutumier contre 4,13% qui préfèrent le mariage civil. En outre, il y a 30,34% des individus de niveau d'instruction secondaire qui préfèrent le mariage coutumier contre 16,55% qui préfèrent le mariage civil. Enfin, au niveau d'instruction supérieur 12,41% des individus préfèrent le mariage coutumier et 20,68% préfèrent le mariage civil.

Nous constatons que la préférence pour le mariage civil augmente avec le niveau d'instruction. Cela pourrait signifier que le niveau d'instruction a une influence sur la préférence pour le mariage civil.

Tableau4.3Le choix du type de mariage selon le niveau d'instruction

Niveau d'instruction

Type de mariage

Primaire

Secondaire

Supérieur

Total

Coutumier

15,86%

30,34%

12,41%

58,61%

Civil

4,13%

16,55%

20,68%

41,36%

Total

19,99%

46,89%

33,09%

100%

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données d'enquête.

4.1.3- Le choix du type de mariage selon le revenu

L'analyse du tableau 4.4 présentant le choix du type de mariage selon le revenu montre que le nombre d'individus préférant le mariage coutumier et le mariage civil augmente à mesure que le revenu augmente. Idem pour le mariage civil. Puisque c'est la préférence pour le mariage civil qui nous intéresse, nous pouvons dire que le revenu pourrait avoir une influence sur la préférence pour le mariage civil.

Tableau 4.4 Le choix du type de mariage selonrevenu en FCFA

Revenu(FCFA)

Type de mariage

Inférieur à 45 000

[45 000, 65 000]

[65 000,150 000]

Total

Coutumier

18,48%

21%

35,29%

74,77%

Civil

0%

5%

20,16%

25,16%

Total

18,48%

26%

55,45%

100%

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données d'enquête.

4.1.4 Le choix du type de mariage selon l'emploi

Lorsque nous analysons le tableau4.5 qui présente le choix du type de mariage selon l'emploi, il ressort qu'il y a 47,33% des individus ayant un emploi qui préfèrent le mariage coutumier contre 12% qui n'ont pas d'emploi. Il y a aussi 20,67% des individus ayant un emploi qui préfèrent le mariage civil contre 20% qui n'ont pas d'emploi. Nous constatons que le nombre d'individus ayant un emploi qui préfèrent le mariage civil est inférieur à ceux qui préfèrent le mariage coutumier. L'emploi pourrait avoir une influence sur le choix du type de mariage.

Tableau4.5 Le choix du type de mariage selon l'emploi

Emploi

Type de mariage

Ayant un emploi

N'ayant pas d'emploi

Total

Coutumier

47,33%

12%

59,33%

Civil

20,67%

20%

40,67%

Total

68%

32%

100%

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données d'enquête.

4.2- Résultats de l'estimation du modèle économétrique

Les résultats l'estimation du modèle Logit ont été obtenus à partir de STATA 11et sont exposés dans le tableau suivant.

Tableau 4-6 : Résultats de l'estimation du modèle Logit

Nombre d'observation 150

Log de vraisemblance -87,795418

WaldChi2(7) 19,22

Prob Chi2 0,0075***

Pseudo 0, 1337

Variables

Coefficients

Ecart-type

P-Value

Effets marginaux

P-Value

Sexe

-0,1888313

0,3959305

0,633

-0,0451074

0,635

Emploi

-0,9225928

0,4226264

0,029**

-0,2222759

0,028**

Educ2

0,8214108

0,551351

0,136

0,1930902

0,123

Educ3

1,50737

0,6570928

0,022**

0,358812

0,013**

Rev1

-1,239853

0,5423508

0,022**

-0,2589046

0,006***

Rev2

-0,5073822

0,4848188

0,295

-0,1191844

0,285

âge

0,0069102

0,272075

0,800

0,0016419

0,799

Constante

-0,3398719

1,286576

0,792

-

-

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données d'enquête

Notes : * indique que le coefficient est significatif au risque de 10%, ** indique que le coefficient est significatif au risque de 5% et *** indique le coefficient est significatif au risque de 1%.

4.2.1- Evaluation du modèle

Le modèle est évalué par le test de significativité globale du modèle et les tests d'hypothèses sur les coefficients d'estimations.

ü Significativité globale du modèle

La significativité globale du modèle est évaluée à l'aide du test Wald. Il consiste à tester l'hypothèse nulle(Ho) de nullité de tous les coefficients de l'estimation sauf la constante. Pour ce faire, nous calculons la statistique du Wald que nous comparons à la valeur critique lue dans la table de distribution du chi-deux pour un risque donné. La règle de décision consiste à rejeter l'hypothèse nulle, pour un risque , si la valeur de la statistique Wald est supérieure à la valeur critique lue. Les résultats de l'estimation indiquent que le modèle est globalement significatif au risque de 1%.

ü Tests d'hypothèses sur les coefficients de l'estimation

Les tests d'hypothèses réalisés sur les coefficients de l'estimation montrent que l'emploi, le niveau d'instruction et le revenu ont une influence significative sur la préférence pour le mariage civil. Ce qui n'est pas le cas de l'âge et du sexe de l'individu. En effet, les variables Emploi et Educ3 représentant respectivement l'emploi et le niveau d'étude supérieur sont significatives au risque de 5%. La variable Rev1 qui désigne le revenu de l'individu appartenant à l'intervalle [45 000 ; 65 000] (en FCFA) est significative au seuil de 5%.

4.3- Interprétation des résultats

L'interprétation des résultats, à savoir l'impact des variables sur le choix du type de mariage, est basé essentiellement sur les signes des coefficients et les effets marginaux. En effet,contrairement au modèle de régression linéaire multiple, les signes des coefficients dans lemodèle Logit ne nous informent seulement que sur la nature de l'effet de chaque variableindépendante sur la variable dépendante, toutes choses égales par ailleurs. La valeur de cet

effet est fournie par la colonne des effets marginaux.

ü Emploi

Le signe du coefficient de la variable Emploi indique un effet négatif de l'emploi sur la préférence pour le mariage civil. En d'autres termes, lorsqu'on passe d'un chômeur à un travailleur la probabilité de se marier légalement diminue de 0,22.

Cette relation négative entre la préférence du mariage civil et l'emploi peut s'expliquer par le fait que l'individu employé détenait bien souvent un emploi précaire qui ne lui permettait pas de se prendre en charge, encore moins une femme et des enfants. Ce constat est aussi justifiable par le fait que les individus qui ont un emploi décent pensent qu'ils ont suffisamment de moyens pour s'occuper de la famille, il n'est donc pas trop nécessaire pour eux d'aller jusqu'au mariage légal.

ü Niveau d'instruction

Conformément aux résultats attendus, la préférence du mariage civil augmente avec le niveau d'instruction. En d'autres termes, si nous passons d'un individu ayant un niveau primaire à un individu ayant un niveau d'instruction supérieur, la préférence pour le mariage civil augmente de 0,35. Cela pourrait s'expliquer par le fait que les individus se marient légalement parce qu'ils ont une connaissance des enjeux du mariage civil.Ils ont notamment connaissance des avantages sociaux en termes d'assurance maladie et de maternité, et des avantages au niveau professionnel. Nos résultats sont contraires à ceux obtenus par Gendreau et Gubry, (1998), qui ont fait une étude sur plusieurs pays africains et ont trouvé que le niveau le niveau d'instruction n'a pas d'effet sur la nuptialité

ü Revenu

Le signe du coefficient de la variable Revenu indique un effet négatif sur la préférence pour le mariage civil. En d'autres termes, lorsqu'on passe d'un individu ayant un revenu inférieur à 45 000 FCFA à un individu ayant un revenu compris entre 45 000 FCFA et 65 000 FCFA, la probabilité de choisir le mariage civil diminue d'environ 0,26.

Cela pourrait s'expliquer de deux manières. Dans un premier temps lorsqu'on exerce une activité en Afrique, on devient un peu celui sur qui repose toute la famille et on a à faire face à plusieurs dépenses si bien qu'il est difficile de procéder à une union légale qui pourrait accroitre les contraintes financières. Lorsque les prestations familiales et les dépenses du couple reposent sur les seuls revenus de l'homme, le mariage civil est une lourde décision (Bocquier et Nanitelamio (1997). Deuxièmement, il y a le phénomène des « maîtresses » ou encore « deuxième bureau » qui marque l'existence d'une union entre un homme déjà marié coutumièrement ou en union libre et une autrefemme (Lacombe, 1983). Ce phénomène empêcherait le mariage civil parce que le revenu est reparti en deux et donc il ne suffit pas pour réaliser un tel projet.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

En Côte d'Ivoire, comme dans la plupart des sociétés africaines, le mariage, bien qu'il ne soit pas le cadre exclusif des rapports sexuels constitue le cadre privilégié de la procréation. Le mariage constituel'une des dimensions majeures non monétaires du bien être des individus. Les diversités culturelles, économiques et structurelles déterminent le type de mariage choisi par les individus. Notre étude portant sur les déterminants du choix du type de mariage, avait pour but de déterminer les facteurs qui expliquent le choix du type de mariage dans le district d'Abidjan.

La méthodologie utilisée a consisté essentiellement à effectuer une enquête sur un échantillon de 150 individus et à analyser les données à partir du modèle logit. Ceci nous a permis d'identifier les facteurs explicatifs du choix du type de mariage. Les résultats de cette analyse ont montré que l'emploi, le niveau d'instruction et le niveau de revenu, expliquentle choix du type de mariage. Singulièrement, nous montrons que les individus ayant un niveau d'étude supérieur préfèrent le mariage civil par rapport à ceux qui ont un niveau d'instruction primaire et secondaire. En outre, les individus n'ayant pas un emploi préfèrent le mariage civil par rapport à ceux qui ont un emploi et lorsqu'on passe d'un individu ayant un revenu bas à un individu ayant un revenu élevé la préférence pour le mariage civil diminue.

De nos résultats découlent les recommandations suivantes :

Pour permettre à la population de se marier légalement, les décideurs devraient initier des programmes d'information et de sensibilisation sur les avantages du mariage légal :

ü A court terme, informer et sensibiliser la population qui n'est pas suffisamment informer sur les bienfaits du mariage légal(sensibilisation de proximité et de masse ainsi au travers de la presse audio visuelle)

Ensuite, mettre en oeuvre des politiques visant à améliorer les conditions socioéconomiques des populations :

ü Construire encore plus d'écoles et d'universités afin d'améliorer le niveau

d'instruction des populations ;

ü Créer d'avantages de conditions pour faciliter l'accès à la majorité de la population à ces écoles.

ü Favoriser l'accès à l'emploi décent. L'étude ayant trouvé que le fait d'avoir un emploi n'augmentait pas la probabilité de préférer le mariage civil.

Au terme de notre travail, il ressort que l'une des limites est de n'avoir pas abordé les aspects socioculturels pouvant expliquer la préférence pour le mariage civil. Ils pourront être pris en compte dans des travaux ultérieurs.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXES

Annexe 1 : Matrice des coefficients de corrélation

Source : Résultat de nos estimations

Annexe 2 : Résultat de l'estimation

Source : Résultat de nos estimations

Annexe 3 : les effets marginaux

Source : Résultats de nos estimations

Annexe 4 : Résultats de statistique descriptive

Source : Résultat de statistique descriptive à partir des données d'enquête

Annexe 5 : Questionnaire d'enquête

Madame/ Monsieur,

Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de DEA (Diplôme d'Etudes Approfondies), une enquête a été initiée pour analyser les déterminants du choix du type de mariage dans le district d'Abidjan.

Merci de bien vouloir consacrer quelques minutes à renseigner ce questionnaire.

La population interrogée est composée de personnes célibataires dont l'âge est compris entre 20 et 65 ans dans les communes suivantes : Bingerville, Cocody, Adjamé, Plateau, Koumassi, Attécoubé, Treichville, Marcory, Yopougon et Port Bouët.

Instructions : Répondez aux questions soit en cochant d'une croix la case correspondante, soit en indiquant un nombre ou en formulant une réponse.

Section I : Informations générales

a- Sexe : M F

b- Préférence : 1-Mariage civil 2- Mariage traditionnel

3- Autre (à préciser).........................................................

c- Commune :........................................

d- Quartier :...........................................

e- Est-ce que vous travaillez ? 1-oui 2-non

f- Si oui, dans quel secteur d'activité exercez-vous ?

Réponse :.....................................................................

g- Dans quel secteur d'activité souhaiteriez-vous que votre époux (se) exerce?

Réponse :..................................................................

Section II : Déterminants socio économiques et culturels

1- Etes-vous allé à l'école ? a-oui b-non

· Si non, veuillez passer à la question 3

2- Si oui, quel est votre niveau d'étude ?

a- Primaire b-Secondaire c-Technique/BT d-Supérieur

3- Quel niveau d'étude souhaiteriez-vous que votre conjoint(e) ait ?

a- Primaire b-Secondaire c-Technique/BT d-Supérieur

4- A quelle religion appartenez-vous ?

a- Chrétienne b- Musulmane c-Autre (à préciser)........................

5- Dans quel quartier aimeriez-vous que votre conjoint(e) habite ?

Réponse :............................................................

6- De quelle nationalité êtes-vous ?

a- Ivoirienne b- Autres pays de la sous région

c-Autre (à préciser)........................

7- A quel groupe ethnique appartenez-vous ?

a- Krou b- Akan c- Mandé d-Voltaïque

e- Autre (à préciser)...................................................

8- Dans quel intervalle se situent vos dépenses totales de consommations mensuelles(en milliers de FCFA) ?

a- [25 ; 35[ b-[35 ; 45[ c-[45 ; 55[ d-[55 ; 65[

d-[65 ; 75[ e-[75 ; 85[ f-[85 ; 95[ g-[95 ; 150[

9- Quel est votre date de naissance ?....................................

TABLE DES MATIERES

DEDICACE...........................................................................................................

REMERCIEMENTS................................................................................................

SOMMAIRE..........................................................................................................

LISTE DES TABLEAUX ET GRAHIQUES....................................................................

SIGLES ET ABBREVIATIONS.................................................................................

RESUME...............................................................................................................

INTRODUCTION GENERALE................................................................................

PREMIERE PARTIE : FONDEMENTS THEORIQUES DE L'ECONOMIE DE LA FAMILLE..............................................................................................................

CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLES DE L'ECONOMIE DE LA FAMILLE..........................................................................................................................

1.1 Les théories économiques de la famille et du mariage.......................................

1.1.1 Définitions, perceptions, fonction et théorie microéconomique de la famille................................................................................

1.1.2 L'économie de la famille et théorie microéconomique de la famille.......

1.2 Définition, conception et théorie économique du mariage..................................

1.2.1 Définitions et conceptions du mariage.............................................

1.2.2 La théorie économique du mariage : le travail précurseur de Becker (1960) ...........................................................................................

2.1 Approches économiques du mariage...............................................................

2.1.1 Les différents modèles de comportement familial...............................

2.2 Le marché du mariage..............................................................................

CHAPITRE II : LES DETERMINANTS DU CHOIX DU TYPE DE MARIAGE DANS LA THEORIE ECONOMIQUE.......................................................................................

2.1. Les déterminants du choix du type de mariage....................................................

2.1.1 Les facteurs socioculturels..........................................................

2.1.2 Les facteurs socioéconomiques......................................................

2.1.3 Les facteurs institutionnels..........................................................

2.2  Les caractéristiques du choix du type de mariage...............................................

2.2.1 Les caractéristiques du choix du type de mariage................................

2.2.2 Les caractéristiques de différents types de mariages............................

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DES FACTEURS EXPLICATIFS DU MARIAGE DANS LE DISTRICT D'ABIDJAN..................................................................................

CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE....................................................

3.1- Collecte, traitement des données, choix et justification du modèle..........................

3.1.1 Collecte et traitement des données.................................................

3.1.2 Choix et justification du modèle...................................................

3.2-  Modèle d'analyse du choix du type de mariage................................................

3.2.1 La forme générale du modèle......................................................

3.2.2 Modèle économétrique.............................................................

3.2.3 Source de données..................................................................

CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DE POLITIQUE ECONOMIQUE.........

4.1  Résultats de statistiques descriptives..............................................................

4.1.1 Le choix du type de mariage par sexe...........................................

4.1.2 Le choix du type de mariage par rapport au niveau d'instruction............

4.1.3 Le choix du type de mariage selon le revenu....................................

4.1.4 Le choix du type de mariage selon l'emploi......................................

4.2 Résultats de l'estimation du modèle économétrique..................................................

4.2.1 Evaluation du modèle.................................................................

4.3  Interprétation des résultats............................................................................

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS..................................................................

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................

ANNEXES............................................................................................................

TABLE DES MATIERES..........................................................................................

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* 1 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mariage/49471

* 2 Refuveille, « La proclamation de l'année internationale de la famille », Revue française des affaires sociales, n°4- 1994.

* 3 Flandrin, Familles, parenté, maison, sexualité dans l'ancienne société. Le seuil, 1984

* 4Une position critique à l'égard de ce type de modèles figure dans Folbre(1986), Bergman(1995) et Woolley(1996)

* 5 La solution de Nash est une répartition des biens qui maximisent le produit des gains de la coopération, étant donné la fonction N=(Uh-Th)(Uw-Tw) sous la contrainte d'égalité du revenu global de la famille et de sa dépense globale : px=Ih+Iw.

* 6 Lundberg et Pollack (1994) analysant la répartition dans le mariage comme la répétition d'un jeu non coopératif.

* 7Lesdonnéesutiliséespar les auteurs sont celles d'une enquête réalisée en 2002 sur unéchantillon de2681jeunesfillesetgarçonsâgésde15à24ans parl'EcoleNationalede laStatistique etd'Economie Appliquée (ENSEA)danslecadredesactivités duprojet«SantéFamilialeetpréventionduSida»(SFPS). Cetteréalisée en2002 porte surtrois grandesvillesdelaCôted'Ivoire en l'occurrence Abidjan (au Sud), Bouaké (au centre) et Korhogo (au Nord). Lesquelles villes reflètentladiversitésocio-économique, culturelleetdémographiquedu milieuurbainivoirien. Bien que le milieu rural n'a pas été pris en compte, toutefois, l'enquête a porté sur les quatre grands groupes ethniques représentant la soixantaine d'ethnies en Côte d'Ivoire à savoir : les Sénoufo (ou Voltaïques selon d'autres sources), les Mandés (Mandés du Sud et Mandés du Nord), les Akans et les Krou.

* 8 Le kôkô correspond à la cérémonie de présentation du prétendant aux futurs beaux parents. Il n'est rien d'autre que l'onomatopée sensée représenté les coups que l'on donne à une porte lorsqu'on souhaite entrer dans une maison. On demande ainsi la permission à la famille de la jeune fille l'autorisation que le prétendu puisse lui rendre visite.

* 9 Derrière Kinshasa (8 096 254 habitants) mais devant Paris (2 166 200 habitants) et Port-au Prince (2 000 000 habitants).






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci