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Crise de la microfinance: causes et conséquences sur le bien-être des ménages à  Bukavu

( Télécharger le fichier original )
par François KAJEMBA WA KAJEMBA
Université Catholique de Bukavu - Graduat 2012
  

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    REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

    ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

    UNIVERSITE CATHOLIQUE DE BUKAVU

    BP : 285

     

    ANNEE - ACADEMIQUE : 2011-2012

     

    CRISE DE LA MICROFINANCE : CAUSES ET CONSEQUENCES SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES A BUKAVU

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION

    Travail de Fin de Cycle Présenté par

    KAJEMBA WA KAJEMBA François

    Pour obtention du diplôme de graduat en sciences Economiques et Gestion

    Dirigé par Phd Eddy BALEMBA K.

    INTRODUCTION

    Après plusieurs décennies d'existence de la microfinance, c'est au cours de ces dernières années qu'elle a obtenu à un succès mondial. Ainsi, 2005 a été proclamée «année internationale du microcrédit» par les Nations Unies. Ensuite, le prix Nobel de la Paix 2006 a été attribué à Muhammad Yunus et à l'institution qu'il a créée, la Gramen Bank. Cette dernière est considérée aujourd'hui comme l'instigatrice de la microfinance moderne (FOFANA, 2009).

    Historiquement, la microfinance s'est construite comme outil d'inclusion des exclus du système bancaire classique, offrant des services aux « non-bancables », à ceux qui ne peuvent offrir des garanties physiques ou qui résident dans des zones reculées, enclavées, isolées des services financiers (CERISE, 2004).Dès lors, elle a été conçue comme un instrument puissant de lutte contre la pauvreté ; L'accès à des services financiers viables permet aux pauvres d'accroître leurs revenus, de se doter d'actifs et de se protéger dans une certaine mesure des chocs extérieurs. (CGAP, 2004).

    Cependant, on assiste à un accroissement de la pauvreté ou à sa persistance dans les pays dont l'économie est hautement financée par les microcrédits. Le Bangladesh par exemple, avec ses 20 plus grandes IMF qui touchent à elles seules 21millions de familles, soit 105 millions d'habitants sur 147 millions se retrouvent en 2004 avec 36% de sa population vivant encore sous le seuil de pauvreté (avec moins de un dollars par jour) comme en 1990(FOFANA, 2009). L'Etat d'Andhra Pradesh du sud de l'Inde, réputé deuxième ville couverte par la microfinance, a enregistré plus de 60 cas de suicides des emprunteurs suite à l'incapacité de paiement car endettés auprès de plusieurs IMF ainsi qu'aux méthodes de recouvrement parfois très contraignantes en 2010. (Alternatives, 2011).

    Les effets d'une compétition accrue dans le secteur de la microfinance favoriseraient l'émergence d'asymétrie d'information entre prêteurs, ce qui signifie que les différentes IMF souffriraient d'un défaut d'information sur la situation et la solvabilité de leurs clients. Ces clients pourraient ainsi utiliser ce défaut d'information à leur avantage et solliciter plusieurs microcrédits. Le taux moyen d'endettement s'élève tandis que le taux de remboursement anticipé des prêts diminue. Le bien-être global des emprunteurs en souffre [...].La multiplication du nombre d'IMF sans réelle formation, la concurrence accrue pour placer le maximum de crédits et ainsi continuer à recevoir des fonds mais aussi l'absence de suivi des clients ne font qu'occulter la véritable situation financière des familles tant rurales qu'urbaine et augmentent le nombre de cas de surendettement (Julie E. et All, 2009).

    Dans certains cas aussi, alors que le développement du secteur devrait permettre de diminuer les coûts supportés par les IMF, et donc les taux pratiqués, on assiste au contraire à un envol des taux d'intérêt, tel fut l'exemple de la grande IMF mexicaine le Compartamos qui devint une banque agréée en 2006(UCL, 2005). D'autres s'inquiètent aussi de ce qu'un souci excessif de la recherche du profit en microfinance pousse les IMF à changer leur segment cible de clients et à servir une clientèle plus aisée capable d'absorber des montants de prêt plus importants. Dès lors, ces institutions ne rempliraient plus leur mission originale.

    L'étude du CGAP(2011) démontre les problèmes des IMF lorsqu'elles cherchent à concilier la performance sociale et financière, deux objectifs appelés « double Botton line » ; la microfinance repose sur l'acceptation que les performances financières et sociales sont complémentaires et ce qui serait la source même de la dérive de la microfinance qui se manifeste premièrement par la commercialisation de la microfinance se traduisant par l'application de taux d'intérêts trop élevés comparé à la marge que les micro-entrepreneurs peuvent dégager et qui s'amplifie avec l'ouverture de la microfinance aux investisseurs privés qui y voient parfois une occasion de diversifier leurs produits d'investissement, mais qui attendent malgré tout un retour financier, ce qui aurait parfois pour effet de détourner les IMF de leur mission sociale, au profit de la performance financière . Deuxièmement la dérive dite "hypersociale" de la microfinance. C'est-à-dire si une organisation de microfinance distribue des prêts avec des taux d'intérêts vraiment trop faibles, si elle collecte les remboursements de façon peu rigoureuse, si elle reste dépendante de larges subventions publiques pour exercer son activité, cela peut aussi être très mauvais pour la population "aidée". En effet, un micro-entrepreneur recevant de l'argent trop facilement, ne va pas être incité économiquement à améliorer l'efficacité de son projet, bien au contraire et on risque au final de dévaloriser son potentiel à créer une micro-entreprise économiquement viable et enfin, la dérive liée au ciblage des institutions de microfinance, qui ont tendance à soutenir des bénéficiaires plus « crédibles » ou plus accessibles en axant leur activité en zone urbaine. Ainsi, la population cible de la microfinance aurait tendance à s'enrichir, délaissant ainsi une partie de la population la plus nécessiteuse, comme les populations rurales, isolées ou portant des projets agricoles à faible et lente rentabilité, pas toujours compatible avec les produits de développements en microfinance.

    Notre pays sort lentement d'une décennie d'instabilité et de conflits politiques. La guerre et les troubles consécutifs à de nombreuses années de mauvaise gestion et de corruption, continuent de faire peser un tribut à la population congolaise. Les dégâts matériels ont été énormes et l'économie s'est effondrée et le revenu par habitant n'a cessé de diminuer de 380$ en 1985 à moins de 100$en 2006 et c'est dans cet angle que la promotion du secteur de la microfinance a été reconnue par le Gouvernement comme l'un des axes prioritaire du DSCRP afin d'assainir l'environnement socio-économique et relancer la croissance économique. (RAMIF-GAMF, 2008). De ce fait le secteur de la microfinance est aujourd'hui un enjeu stratégique et considéré comme l'un des moyens privilégiés pour relancer l'économie, créer des emplois et réduire la pauvreté. Et c'est dans le but de palier à la crise économique et financière liée aux pressions et récessions économiques et politiques de 1966-1974 que le mouvement de microfinance a commencé en RDC. La province du Sud-Kivu connait le mouvement de microfinance à partir de 1972 avec la Coopérative de l'ISDR (Kalala, 2011) et dispose d'un secteur de microfinance réputé dynamique avec un taux de couverture de 23% du total national (BCC, 2009). Compte à lui seule 108 IMF avec environ 62 installées dans la ville de Bukavu reparties géographiquement en raison 53, 5, 4 respectivement entre les 3 communes Ibanda, Bagira et Kadutu dont au plus 52 actives (GAMF, 2008). Servant moins de 30% de la population résidente de la ville de Bukavu et dont moins de 40% bénéficient du microcrédit (GAMF, 2012). Cependant, elle a la troisième incidence de pauvreté la plus élevée du pays : 84,6%, plus forte que la moyenne nationale (71,3%) (PNUD, 2009).

    Cet outil performant promis de faire sortir des milliers des pauvres dans leur état de misère, est soumis aujourd'hui à de nombreuses critiques faisant remarquer qu'elle a quelque chose de pourri dans ses pratiques qui mérite une attention particulière, l'on s'intéresserait à savoir combien rapporte de plus 1$ emprunté à une IMF pour le bénéficiaire du crédit et quelles en serait les moyens ainsi que les causes et conséquences des difficultés liées au remboursement de ce crédit?

    De ce fait les ménages bénéficiaires du microcrédit font face à plusieurs défis entre autres des taux d'intérêt inadaptés au rendement économique des micro entrepreneurs, des montants limites de crédit insatisfaisant et incapables d'assurer l'indépendance financière vis-à-vis de l'IMF, des mesures répressive de remboursement très contraignantes, la mauvaise affectation du crédit pour les bénéficiaires, le manque de formation, la faillite, la maladie, la perte, le pillage et bien d'autres difficultés entrainant parfois le remboursement tardif(pré défaillance) du crédit et le surendettement au prix de leur bien être.

    L'objectif de ce travail est d`étudier si la pré défaillance serait liée à la politique de crédits des IMF c'est-à-dire identifier les différentes causes des difficultés de remboursements que connaissent les emprunteurs avec les conséquences qu'elles entrainent sur leur bien-être, en comparaison des bénéficiaires ayant remboursé leur crédit avant l'échéance avec les bénéficiaires pré-défaillant au courant de l'année 2011.

    De cet faisant, cette étude fera recours au concept de pré défaillance qui permettra de mettre d'un côté les emprunteurs pré défaillants et d'autre côté les non pré défaillants qui sera renforcé par un test de Khi-deux vérifiant si la pré défaillance est liée ou pas à la politique de crédit utilisée par les IMF(taux d'intérêt, échéance du crédit, montant de crédit reçu).

    La population cible sera composée d'un côté un groupe témoin constitué par les non bénéficiaires du microcrédit :abonnés et non abonnés à une IMF et de l'autre côté bénéficiaires des services de la microfinance ayant accéder au microcrédit constitués d'une part des pré défaillants et d'autre part des non pré défaillants d'un échantillon de 61 ménages subdivisé en raison de 31 et 30 respectivement bénéficiaires du microcrédit et groupe témoin déterminé par la formule de Cochran (1977) par un tirage à la fois aléatoire stratifié et raisonné dans l'ensemble des trois commune d'Ibanda, Kadutu et Bagira.

    CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE

    I.1 REVUE THEORIQUE

    Le principal objectif des IMF étant principalement un objectif social, nous allons nous intéresser à cet aspect social en mettant un accent particulier sur les deux points suivants :

    - Impact de la microfinance dans la réduction de la pauvreté

    - Ainsi que sur les dérives et limites de la microfinance.

    I.1.1MICROFINANCE ET REDUCTION DE LA PAUVRETE

    La microfinance peut être définie comme la fourniture de services de prêts, d'épargne, de transfert d'argent, d'assurance et d'autres services financiers aux populations exclues du système financier traditionnel. De manière générale, la microfinance recouvre toutes les démarches ayant pour but d'accroitre les accès ou d'améliorer la qualité des services financiers auxquels les plus pauvres peuvent recourir (SOULAMA, 2005).

    A la lecture de la définition de la microfinance ci-dessus, il apparait clairement que le souci devenir en aide aux plus pauvres a présidé à la naissance de la microfinance. L'ambition affichée de la microfinance dès l'origine était donc d'aider les pauvres à sortir définitivement de la pauvreté ou, a défaut, à améliorer significativement leurs conditions de vie.

    Puissant outil de développement avec le potentiel d'atteindre les populations pauvres, d'élever leur niveau de vie, de créer des emplois, de créer la demande pour de nouveaux biens et services, et de contribuer à la croissance économique, la microfinance joue un rôle d'instrument de réduction de la vulnérabilité des pauvres aux chocs économiques.

    A. HISTORIQUE

    Les spécialistes considèrent que la microfinance a démarré avec la Banque Grameen au Bangladesh, fondée par le Professeur M. Yunus, directeur de la Faculté de sciences économiques de l'Université de Chittagong. . Les théories économiques qu'il enseignait lui parurent décalées face à la réalité. Cela le poussa à rechercher une solution concrète aux problèmes quotidiens des pauvres. Au contact d'une artisane qui lui expliqua sa dépendance de l'usurier pour acheter sa matière première, il se rendit compte que la majorité du bénéfice de son travail allait à l'usurier et non à elle-même ou à sa famille. Ainsi décida-t-il de contacter les banques locales pour octroyer de petits crédits. Suite à leur refus, il décida de prêter sur ses propres économies. À l'échéance du remboursement, l'ensemble des femmes se sont acquittées de leur dette. Ainsi commençait ce qui est devenu la banque Grameen, desservant plus de 3,7 millions de clients. Ce développement de la microfinance ne doit pas faire oublier que d'autres systèmes fondés sur le même principe existent depuis longtemps en Europe. Suite à une augmentation de la pauvreté au XVIème siècle, la première « banque des pauvres » fut fondée en Hollande en 1618. À partir du début du XVIIIème siècle, certaines associations de bienfaisance spécialisées en crédits s'ouvrent en Irlande. Ces crédits sans intérêts, destinés aux pauvres, utilisaient - comme la banque Grameen - la méthodologie groupale utilisant la pression solidaire en cas de retard de paiement. Au XIXème siècle, ces associations prennent le nom de LoanFunds . Elles peuvent demander des intérêts et récolter l'épargne. En 1840, on en dénombrait 300, qui ensemble atteignaient 20 % des familles irlandaises. En 1843, le gouvernement irlandais décide d'instaurer un taux d'intérêt plafond, mettant en difficulté ces LoanFunds et entraînant, à terme, leur disparition. En 1950, le dernier LoanFund est liquidé. Sous l'influence irlandaise, la ville de Hambourg lance, en 1801, les premières caisses d'épargne sur le continent européen. Ces caisses ne se limitaient pas seulement à l'épargne, elles octroyaient aussi des crédits. Au milieu du XIXème siècle, sous l'impulsion de Frédéric Guillaume Raiffeisen, se développa peu à peu l'idée de coopérative, pour parvenir à la création de la première coopérative Raiffeisen, en 1864. De 1885 à 1914, en Allemagne, le nombre de coopératives rurales basées sur ce modèle est passé de 245 à plus de 15 000. Ce modèle correspond au prototype des sociétés de crédit agricole, qui existent encore sous une forme à peine remaniée. Suivant le Pr Seibel, 51,4 % de l'ensemble des actifs bancaires en Allemagne sont aujourd'hui gérés par d'anciennes institutions de microfinance. En Afrique, en Asie et en Amérique latine aussi, la microfinance existe depuis longtemps, via, entre autres, les tontines. Ce système traditionnel regroupe des amis ou connaissances qui décident d'épargner régulièrement un montant fixe. Chacun à son tour a alors le droit d'utiliser cet argent.

    B. LA MICROFINANCE DANS LE CONTEXTE DU DEVELOPPEMENT

    Au demeurant, la réalisation de l'ambition de la microfinance est tributaire de plusieurs conditions parmi lesquelles les trois suivantes paraissent fondamentales d'après Julie E. et All (2009):

    Ø Il faut pouvoir identifier clairement les pauvres et les plus pauvres

    Ø Il faut pouvoir leur proposer des services adaptés qui répondent effectivement à leurs besoins et qui tiennent compte des contraintes qui sont les leurs. Autrement dit, les montants, conditions et modalités de remboursement des crédits doivent être suffisamment adaptes à la situation des pauvres pour leur permettre d'en tirer le meilleur parti.

    Ø il faut que les initiatives financées génèrent suffisamment de valeur ajoutée pour permettre aux bénéficiaires non seulement de faire face aux remboursements mais également d'améliorer leur vie quotidienne et de réduire leur vulnérabilité.

    Le constat est que face aux objectifs de pérennité financière imposés par les bailleurs, les IMF se concentrent beaucoup plus sur une classe moyenne comme le soulignent Hume et Mosley (1996).

    Selon ces derniers en effet, ce seraient ceux qui ont déjà un certain niveau de ressources (revenus et actifs, matériels, symboliques ou informationnels) qui profiteraient le plus du microcrédit. Ceux-ci seraient en capacité d'accéder a des processus d'accumulation, tandis que sa contribution auprès des autres générerait un taux de rentabilité inferieur et, par conséquent, tiendrait plus de la survie/stagnation des situations que d'un réel saut qualitatif.

    Ce serait donc par un effet d'entrainement que les plus pauvres bénéficieraient des bienfaits de la microfinance ; il s'agit de différentes retombées indirectes telles que :

    Ø L'amélioration des conditions de vente des produits, grâce au développement de petits commerces dans les villages par exemple (limitant les temps et couts de déplacements vers de gros bourgs centralisant les marches) ;

    Ø La redistribution du crédit du fait que les bénéficiaires des crédits prêtent a leur tour aux plus pauvres (mais souvent a des taux usuriers).

    Le constat de l'impact positif de la microfinance sur la réduction de la pauvreté avait également été confirmé par la Banque mondiale dans son rapport sur le développement dans le monde 2000-2001 : combattre la pauvreté. Le rapport souligne en effet que dans la majorité des cas, il est admis que l'utilisation du microcrédit a des effets plutôt positifs sur :

    Ø Les opportunités et les revenus : intensification et/ou extensification de l'agriculture quand le foncier n'est pas saturé, structuration des réseaux de commerce et d'artisanat, etc. Ces revenus étant prioritairement consacres a l'alimentation et aux conditions de vie (sante, éducation, habillement, habitat, etc.).

    Ø L'empowerment : en termes de statut et d'insertion sociale (limitation des dépendances, participation accrue aux réseaux sociaux par le biais de tontines, de fêtes, etc.)

    Ø La sécurité qui peut se trouver renforcée par le recours a l'épargne, la possibilité de souscrire de nouveaux crédits, les opportunités ouvertes par les services encore rares- d'assurance).

    Nombreuse recherches menées sur plusieurs années dans des régions très diverses et un travail intensif de collecte des données par bon nombre d'organisations internationales (Planet, CERISE,...)montrent que la microfinance est utile, mais qu'elle permet difficilement de lutter contre la pauvreté et que, dans certains contextes, elle peut même contribuer à renforcer certaines formes d'inégalités, d'où il importerait d'étudier ses limites ainsi que ses dérives.

    I.1.2 LIMITES ET DERIVES DE LA MICROFINANCE

    L'ambition affichée par les institutions de microfinance est de créer un cercle vertueux entre microcrédit, activité professionnelle et autonomie du micro entrepreneur, et d'avoir ainsi une influence positive sur les conditions de vie des bénéficiaires de ses programmes ; mais la microfinance, dont l'ambition semble être avant tout sociale, ne se désintéresse pas des questions financières : la recherche d'une autonomie puis d'une performance financière est aujourd'hui au coeur des préoccupations des IMF, la microfinance approuvent des limites dans la poursuite de son objectif et tendent à se détourner de sa mission initiale(Dérives en microfinance).

    A. LIMITES DE LA MICROFINANCE

    Une étude menée par Coleman (2006), portant sur des villages du nord-est de la Thaïlande évaluant l'impact de deux programmes de microfinance démontre qu'en dépit d'une volonté affichée de cibler prioritairement les ménages les plus pauvres, ce sont les villageois les plus riches et les mieux dotés en terres qui ont le plus de chances de participer aux programmes, d'être sélectionnés par les caisses villageoises qui octroient les microcrédits, et qu'une fois membres des caisses villageoises ils utilisent leur situation sociale pour emprunter plus que les autres.

    De même, en cas de pauvreté extrême, les personnes n'ont pas forcement la capacité à rembourser un microcrédit. En effet, si la personne n'a pas de revenu lié à une petite activité rémunératrice, un prêt risque plus de les endetter que de les sortir de la pauvreté.

    Une autre étude a été menée par Hulme et Mosley (1996), rassemblant dans leur ouvrage les études d'impact de treize IMF intervenant dans sept pays. Pour chacune des ses études, deux vagues d'enquête ont été réalisées, en 1989 et 1993, auprès d'un échantillon aléatoire de 150 emprunteurs et d'un groupe de contrôle présentant des caractéristiques similaires en termes de niveau de revenu, d'actifs et d'accès aux infrastructures. Dans l'ensemble, les études concluent à un impact positif de l'intervention des IMF sur le revenu des emprunteurs pauvres or les résultats suggèrent que l'efficacité des microcrédits augmente avec le niveau de revenu initial des clients.

    Ce qui fait constater que le revenu des emprunteurs non pauvres augmente en moyenne davantage que celui des emprunteurs se situant en-dessous du seuil de pauvreté. Et cela d'après ces auteurs, les individus très pauvres contracteraient des prêts de faible montant pour assurer leur subsistance et non pour investir dans une activité économique, acquérir du capital ou recruter de la main d'oeuvre. Ce qui est contraire à l'objectif premier des IMF, à savoir favoriser la création et le développement des petites entreprises et encourager l'autonomie de ses bénéficiaires par le travail. Dans ce contexte la microfinance ne permet pas de faire sortir ses clients de la pauvreté mais peut même entraîner un surendettement des plus vulnérables. D'où importance d'étudier les dérives de la microfinance.

    B. DERIVES DE LA MICROFINANCE

    La microfinance a longtemps été considérée comme un créneau du secteur du développement en marge des marchés financiers. Beaucoup sont nées grâce à des subventions. Aussi, son enjeu était de prouver qu'il était possible d'offrir des services financiers à des populations défavorisées tout en étant financièrement viable voire rentable.

    Or depuis une dizaine d'années, suite au succès de certaines IMF, le secteur de la microfinance a amorcé sa « commercialisation ». Pour toucher le plus grand nombre de personnes possible, de nombreuses IMF évoluent vers des organismes à logique bancaire pour accéder à des sources de financement commercial et ne plus dépendre des subventions. Des fonds d'investissement privés en microfinance se développent. Récemment certaines IMF ont même été introduites en bourse (cas du Compartamos au Mexique), au risque de s'attacher plus au profit et au taux de recouvrement des prêts qu'à la réalité financière de ses clients. On commence donc à s'interroger sur l'impact d'une trop forte logique commerciale en microfinance.

    La commercialisation de la microfinance s'amplifie avec l'ouverture de la microfinance aux investisseurs privés qui y voient parfois une occasion de diversifier leurs produits d'investissement, mais qui attendent malgré tout un retour financier, ce qui a parfois pour effet de détourner les IMF de leur mission sociale, au profit de la performance financière.

    Les risques évidents qui découlent de la commercialisation du secteur sont l'exclusion de certains bénéficiaires, des taux d'intérêts trop élevés et une déviation par rapport à la mission sociale initiale.

    Dans ce cas, la microfinance ne représente qu'un intérêt mineur par rapport à l'usurier classique. L'emprunteur passera simplement d'une dépendance à l'usurier à une dépendance à l'IMF, ce qui est certes moins dangereux en termes de représailles, mais tout aussi inutile au niveau de l'impact social du prêt.

    Ø Le surendettement des bénéficiaires de microcrédits : Les effets d'une compétition accrue dans le secteur de la microfinance favoriseraient l'émergence d'asymétrie d'information entre prêteurs, ce qui signifie que les différentes IMF souffriraient d'un défaut d'information sur la situation et la solvabilité de leurs clients. Ces clients pourraient ainsi utiliser ce défaut d'information à leur avantage et solliciter plusieurs microcrédits. Le taux moyen d'endettement s'élève tandis que le taux de remboursement anticipé des prêts diminue. Le bien-être global des emprunteurs en souffre. (telle fut la cause principale des suicides des emprunteurs en Inde en 2010).

    Encore La multiplication du nombre d'IMF sans réelle formation, la concurrence accrue pour placer le maximum de crédits et ainsi continuer à recevoir des fonds mais aussi l'absence de suivi des clients ne font qu'occulter la véritable situation financière des familles et augmentent le nombre de cas de surendettement.

    Dans certains cas aussi, alors que le développement du secteur devrait permettre de diminuer les coûts supportés par les IMF, et donc les taux pratiqués, on assiste au contraire à un envol des taux d'intérêt.

    Ø La dérive "hypersociale" de la microfinance : si une organisation de microfinance distribue des prêts avec des taux d'intérêts vraiment trop faibles, si elle collecte les remboursements de façon peu rigoureuse, si elle reste dépendante de larges subventions publiques pour exercer son activité, cela peut aussi être très mauvais pour la population "aidée". En effet, un micro-entrepreneur recevant de l'argent trop facilement, ne va pas être incité économiquement à améliorer l'efficacité de son projet, bien au contraire et on risque au final de dévaloriser son potentiel à créer une micro-entreprise économiquement viable.

    Ø La dérive liée au ciblage des institutions de microfinance, qui ont tendance à soutenir des bénéficiaires plus « crédibles » ou plus accessibles en axant leur activité en zone urbaine. Ainsi, la population cible de la microfinance aurait tendance à s'enrichir, délaissant ainsi une partie de la population la plus nécessiteuse, comme les populations rurales, isolées ou portant des projets agricoles à faible et lente rentabilité, pas toujours compatible avec les produits développements en microfinance.

    CHAP II : APPROCHE METHODOLOGIQUE

    Ce présent chapitre présente la méthodologie envisagée pour analyser les causes et conséquence de la présente crise de la microfinance, à travers son impact sur le bien-être des ménages à Bukavu.

    Cette partie aura trois sections à savoir : techniques de collecte des données, techniques de traitement des données et la description sommaire des variables utilisées pour la collecte et le traitement des données.

    A. TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES

    Pour mesurer la crise actuelle de la microfinance à travers les différentes causes qui entrainent les difficultés de remboursement de crédits par ses bénéficiaires ainsi que les sacrifices auxquels ces derniers font face ; il sied de mener une analyse comparative entre bénéficiaires ayant remboursé son crédit avant l'échéance et bénéficiaires pré défaillants en vue de vérifier si la pré défaillance est liée ou pas aux politiques de crédit des IMF.

    0. Détermination de la taille de l'échantillon

    Il est à signaler qu'il existe deux principales méthodes d'échantillonnage, la méthode probabiliste et non probabiliste. Au terme de notre travail, nous optons pour la première méthode soit la méthode probabiliste qui consiste à attribuer à chaque individu une probabilité« connue » et non nulle d'être choisi. Et dont tout plan d'échantillonnage ne remplissant pas cette caractéristique sera dit non aléatoire (Bugandwa,2010).

    Pour ce qui est de notre étude, pour ne pas considérer l'ensemble de la population comme un tout, nous optons pour le sondage stratifié consistant à diviser la population en différents groupes homogènes appelés STRATES, dans lesquelles on procédera à un tirage aléatoire dans chacune de strates. Nos strates sont les trois communes de la ville de Bukavu entre autre la commune de Kadutu, la commune d'Ibanda et la commune de Bagira dont l'ensemble de la population s'élève à 900.920 habitants (Mairie de Bukavu, 2011).

    Pour déterminer la taille de l'échantillon, il nous a été nécessaire de procéder par les pré-enquêtes et puis les enquêtes proprement dites pour récolter les données dudit travail.

    1°. Pré-enquête et enquête proprement dite

    Avec une contrainte budgétaire et une limite temporaire qui, ne devant pas être échappé, nous ne pouvons pas enquêter toutes les populations. Néanmoins, dans le souci de déterminer un nombre représentatif des activités cadrant avec notre étude, nous extrayons un échantillon sur la population cible de 30 ménages répartis en parts égales dans les trois communes c'est-à-dire 10 par commune pour lequel nous utilisons la formule de Cochran(1977).

    Cette formule pose comme postulat : la pré-enquête effectuée auprès de 30 ménages par un tirage aléatoire aboutit à la proportion des répondants (P) qui est de 24 ménages pour notre étude représentant 0,8 et de proportion des non répondants (q) de 6 dans notre cas représentant 0,2.

    Ce qui nous a permis de déterminer la taille de l'échantillon ( ) de cette population selon la formule de Cochran donnée par :

    Avec

     : Taille de l'échantillon non corrigée,

    La valeur critique qui est fixée à 1,96.

    P : la proportion des répondants,

    q : la proportion des non répondants,

    d : la marge d'erreur qui représente 10 % dans notre étude

    : représente la population totale, étant de 900 920.

    Le tableau suivant présente la répartition de la population et des IMF de la ville de Bukavu:

    Tableau 2. 1 : Population de Bukavu en 2011 et IMF en 2008

    COMMUNE

    KADUTU

    BAGIRA

    IBANDA

    TOTAL

    Habitant

    284839

    203638

    412453

    900920

    Pourcentage

    32

    23

    45

    100

    IMF

    5

    4

    53

    62

    Source : Mairie de Bukavu pour la population et GAMF/SUD-KIVU pour les IMF

    Notre échantillon sera divisé en deux principaux groupes : bénéficiaires du microcrédit et non bénéficiaires respectivement 31 et 30 ménages ;

    Répartition de l'échantillon pour la réalisation de l'enquête proprement dite en fonction du nombre d'habitants par commune :

    Tableau 2.2 : Répartition de l'échantillon pour l'enquête proprement dite

    COMMUNE

    KADUTU

    BAGIRA

    IBANDA

    TOTAL

    Habitant

    284839

    203638

    412453

    900920

    Pourcentage

    32

    23

    45

    100

    Echantillon

    20

    14

    27

    61

    B. TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES DONNEES

    D'après GURBERT et ROUBAUD (2005), évaluer l'impact (au niveau microéconomique) de l'intervention d'une IMF revient à se poser la question suivante : en quoi la situation des ménages clients des institutions (mesurée par le revenu, niveau de vie, l'insertion dans le tissu économique, etc.). Est-elle différente, en moyenne, de ce qu'elle aurait été si cette institution n'avait pas existé? Il s'agit d'estimer l'effet causal d'un traitement sur un output potentiel, en y insérant les effets de la commercialisation par le sacrifice des clients et du surendettement de ces derniers.

    Plusieurs méthodes sont en ce fait envisagées :

    v La première méthode consiste à demander aux bénéficiaires des microcrédits quelle aurait été leur situation si le projet n'avait pas existé. Cette approche est évidemment fort subjective et présente un risque d'erreur réel.

    v La méthode « avant-après » consiste quant à elle à comparer la situation des participants au projet juste avant leur situation quelques années après. Le problème que présente cette méthode est qu'elle ne permet pas d'isoler les effets du projet de ceux d'autres événements ayant pu survenir simultanément. Dans le cas qui nous intéresse, la pré défaillance des clients pourrait par exemple être la conséquence de changements intervenus au niveau macroéconomique entre l'époque « avant la participation » et l'époque « après » et non la conséquence du projet ou de la politique d'octroi de crédit ; ce qui importe d'en approfondir afin d'essayer à intégrer les causes visibles par les bénéficiaires liées à la pré défaillance de ces derniers et les conséquences qu'elles entraineraient sur leur bien-être.

    v Une troisième méthode, « avec-sans », dite des groupes appariés, est fréquemment utilisée. Elle consiste à identifier des groupes de non-participants (groupe témoin) présentant des caractéristiques analogues à celles des participants (le groupe traité qui comprendra les emprunteurs défaillants d'un côté et non défaillants de l'autre côté) et à les comparer entre eux. Parmi les critères généralement pris en compte pour l'appariement figurent notamment l'âge, le sexe, l'activité professionnelle, etc. il en résulte qu'on ne peut jamais être complètement sûr que les différences observées entre les deux groupes à la fin du programme soient imputables au programme et non à des différences qui existerait déjà entre les caractéristiques inobservées des participants et des non-participants ;y intégrant les effets de la commercialisation de la microfinance et de l'insouciance des ses opérateurs vis-à-vis des bénéficiaires des services.

    v La quatrième méthode, dite de « double-différence », mêle la méthode « avant-après » et celle des groupes appariés.

    v Et la cinquième méthode consiste en une approche expérimentale où les personnes d'un groupe cible sont réparties au hasard soit dans un groupe « expérimental » qui bénéficiera du projet, soit dans un « groupe contrôle » qui n'en bénéficiera pas si elle est correctement appliquée, cette méthode permet d'éviter des disparités systématiques entre les participants et le groupe témoin.

    1. METHODES RETENUES

    Dans le cadre de ce travail nous allons utiliser la méthode subjective et la méthode des groupes appariés mêlée au concept de pré défaillance qui nous permettra d'identifier et de grouper des emprunteurs ayant des caractéristiques communes, d'un côté les emprunteurs défaillants et de l'autre côté les non défaillants et dont les différences enregistrées seront vérifiées par le test de Khi-deux, ce dernier nous permettra de prendre objectivement la décision si la pré défaillance est liée ou pas à la politique de crédit.

    1°.La méthode subjective

    La méthode subjective repose sur les appréciations et sentiments éprouvés par les ménages au regard du service obtenu des IMF, principalement le microcrédit, ainsi que sur les politiques des crédits. En d'autres termes, la méthode subjective va consister pour les bénéficiaires du microcrédit à estimer l'incidence des microcrédits sur certaines variables socio-économiques de leurs ménages ainsi que sur leurs activités et formuler des appréciations sur les politiques d'octroi des crédits.

    Concept de pré défaillance et la méthode des groupes apparies

    La pré-défaillance est une situation dans laquelle un client n'honore pas son engagement à l'échéance convenue. Il ne s'agit pas d'une pré-défaillance définitive. Parmi les pré-défaillants, il en est qui finissent par rembourser même sans une quelconque action de l'institution de microfinance. La pré-défaillance est déterminée en comparant les échéances et les paiements. Certains crédits sont mono échéances et d'autres sont multi échéances, il y a pré-défaillance lorsque l'une quelconque des échéances n'est pas respectée. Chaque échéance est en fait comptée comme un crédit. Cette approche est en outre renforcée par la notion de déchéance du terme : lorsqu'une échéance n'est pas respectée, les suivantes deviennent exigibles.

    La pré-défaillance est une prémisse de la défaillance définitive. Ce concept permet la détection précoce des difficultés du micro entrepreneur et de prévenir la défaillance effective. Cet un outil de gestion du risque. La pré-défaillance permet de ne pas révéler la défaillance effective et ne permet pas d'imputer la responsabilité à l'une quelconque des parties au contrat. En conséquence, la méthode réduit les risques de violation de secret bancaire.

    Ce concept avec la méthode des groupes appariés nous permettront de calculer la proportion des ménages bénéficiaires du microcrédit qui se sont avérées défaillants et de les isoler d'un côté avec ses caractéristiques communes et d'autre côté les bénéficiaires non défaillant. En intégrant les causes du remboursement tardif des bénéficiaires cela nous permettra enfin d'analyser les conséquences qu'ils subissent au prix de leur bien-être, et de vérifier objectivement le lien existant entre la pré défaillance et les politiques de crédit (montant de crédit reçu, commune de résidence) par le test de Khi-deux.

    Test de Khi-deux

    Ce test permettra d'apprécier l'efficacité relative du microcrédit sur le bien-être des bénéficiaires en comparant la relation existant entre les politiques de crédits (taux d'intérêt, montant limite de crédit, commune de résidence, échéance du crédit...) avec la pré défaillance des clients(nombre des jours dépassés de l'échéance, les moyens utilisés pour le remboursement, le niveau du revenu après remboursement...).

    Le test de Khi-deux requiert 5 étapes pour son calcul( Amyotte, 1996)

    1. Énoncer les hypothèses H0 et H1

    2. Définir des classes et calculer les fréquences observées

    3. Calculer les fréquences théoriques espérées

    4. Calculer le X²

    5. Comparer le X² calculé avec le X² observé dans la table

    Ø Enoncer les hypothèses

    Les deux hypothèses caractéristiques du test d'indépendance peuvent être formulées comme suit :

    - Hypothèse Nulle Ho) : la pré défaillance est indépendante de la politique de crédit (commune de résidence et montant de crédit reçu)

    - Hypothèse Alternative :la pré-défaillance dépend de la politique de crédit

    Ø Définir des classes et calculer les fréquences observées et du seuil de signification

    Il s'agit de choisir le pourcentage de risque de rejeter à tort l'hypothèse nulle. Nous retenons son niveau standard de 0,05.

    Ø Calculer les fréquences théoriques espérées Vérification des conditions d'application

    Pour un test d'indépendance, il faut s'assurer que les fréquences théoriques valent toutes au moins 5 ; cela pour ne pas engendrer une distorsion causée par des écarts relatifs trop importants. On procède au calcul de toutes les fréquences théoriques ft données par la formule suivante :

    Ø Calcul de la variable d'écart le X²

    La variable d'écart relatif est obtenue par la formule :

    X2calculé= ?

    ft : fréquence théorique et

    fo : fréquence observée

    Plus les fréquences observées s'éloignent des fréquences théoriques, plus cette valeur de la variable d'écart ne sera grande.

    Le degré de liberté(Ddl) se détermine par la formule suivante :

    Ddl = (ligne - 1) X (colonne -1)

    Ø Comparer le X² calculé avec le X² observé dans la table et la formulation de la règle de décision

    Le test d'hypothèse consiste à faire un choix entre deux hypothèses opposées en vertu d'une règle de décision.

    Ho est rejetée lorsque X2calculé> X2 de la table. Sinon, nous maintenons l'hypothèse Nulle.

    Graphiquement la règle de décision se présente comme suit :

    Distribution X2.

    á= 0,05

    X2>X2C

    X2<X2C

    Rejet de l'indépendance

    Non Rejet de l'indépendance (Ho)

    La statistique descriptive

    En vue d'analyser les données de l'échantillon, certaines variable nécessitent quelques mesures de tendance centrale et de dispersion.

    a. Mesures de tendance centrale

    Ces mesures permettent de caractériser une série statistique au moyen d'une valeur. Nous nous intéresserons particulièrement à la moyenne arithmétique et à la médiane.

    - La moyenne

    Mais elle présente l'inconvénient d'entrainer, pour sa détermination, des calculs parfois longs, et d'être influencée par des valeurs aberrantes de la variable (valeurs exagérément faible ou élevées), nous devons lui adjoindre la médiane.

    - La médiane

    C'est la valeur centrale de la distribution en-dessous et au-dessus desquelles se situent 50% des effectifs ; elle divise une distribution statistique en deux parties égales.

    b. Mesures de dispersion

    Ces mesures nous montrent comment chaque valeur Xi de la distribution se positionne par rapport à la moyenne. Elles permettent de déterminer si les données sont concentrées ou étalées.

    - L'écart-type

    Il est la racine carrée de la variance ; plus il est faible, plus la dispersion est faible et vice-versa.

    C. DESCRIPTION SOMMAIRE DES VARIABLES UTILISEES

    a. Le depassement de l'échéance ou pré-défaillance :c'est une variable quantitative. Cette variable saisit tout dépassement de l'échéance convenu entre l'IMF et l'emprunteur. Elle s'exprime en terme de jours ou de mois. Dans cette étude nous les comptons en nombre des jours révolus au-delà de la date de remboursement telle que stipulée par les parties ou contrat.

    b. L'Etat civil :c'est une variable qualitative à deux modalité :marié,célibataire. il renseigne sur l'Etat matrimonial de la personne enquêtée.

    c. La profession ou secteur d'activité :c'est une variable qualitative à 4 modalité :Activité commerciale, chômeur, salarié, indépendant. Cette variable renseigne sur l'activité dans laquelle le bénéficiaire du crédit ont réellement investi le crédit reçu. L'activité ou secteur d'activité conditionne la performance du crédit et du remboursement. En effet, les personnes ayant aucune autre activité remunetrace approuverait trop de difficultés de remboursement du crédit à l'échéance.

    d. Le Montant du crédit réçu :c'est une variable quantitative,qui donne des indications sur le montant en dollars USD reçu par le bénéficaire. L'incidence du montant de crédit sur la prédéfaillance est ambigüe. En effet, dans un premier temps, un montant de crédit élévé conduit à un investissement élévé et consistant, ce qui conduit aussi à une rentabilité financière appréciable. Dans ce cas l'emprunteur sera apte à payer à la fois les interêts et le principal au prêteur dans le delai convenu. Dans un second cas, la grandeur du montant peut constituer un poids pour l'emprunteur surtout si son activité ne marche pas bien. Cela peut conduire à la déterioration de sa situation finançière et de surcroit, rater la possibilité de rembourser à l'échéance. Et aussi, un montant faible peut entrainer l'orientation du crédit à la consommation et entrainer la négligence de l'emprunteur sur le remboursement à l'échéance.

    e. Nombre de crédit reçu :il s'agit d'une variable quantitative. Elle décrit le nombre de fois que l'emprunteur a reçu le crédit auprès de l'IMF. Plus le nombre de crédit est élévé plus l'emprunteur jouit d'une certaine crédibilité auprès de l'IMF. En effet, l'IMF n'accorde un nouveau crédit qu'à un emprunteur qui a remboursé le précédent au délai convenu. Plus l'emprunteur reçoit du crédit, moins il est pré-défaillant. L'accès successif au crédit d'une IMF confert à l'emprunteur de effets d'experience qui lui procurent plus de productivité. Cela accroit sa capacité à rembourser et à être de moins à moins pré-défaillant.

    f. Echeance du crédit :c'est une variable quantitative. Elle capte le terme du prêt en termes de mois. L'échéance exerce une influence sur la capacité de remboursement. En effet, plus l'échéance est courte plus, plus le bénéficiaire serait dans l'incapacité de réunir le principal et les interêts, surtout si son activité n'a pas une rotation rapide

    g. Les moyens utilisés pour rembourser :c'est une variable qualitative qui permet de comprendre si le remoursement du crédit n'avait pas entrainé son surendettement.

    h. L'affectation du crédit : c'est une variable qualitative indiquant le motif subjectif pour lequel le crédit a été affecté, notons à ce titre que la pré défaillance serait liée aussi à l'affectation du crédit, un crédit affecté dans une activité commerciale aura moins de pré défaut qu'un crédit affecté à la consommation.

    CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

    Dans ce chapitre il sera question de présenter les résultats d'analyse des données collectées auprès de deux groupes des ménages (bénéficiaires et non bénéficiaires des microcrédits ) dans les trois communes de la ville de Bukavu ; nous présentons donc des résultats d'analyse descriptives avant de pouvoir donner les résultats induits par la méthode subjective et celui du concept de pré défaillance mêlé à la méthode du groupes appariés ainsi que sa vérification par le test de Khi-deux.

    III.1 ANALYSE DESCRIPTIVE DES DONNEES

    Dans cette section nous présentons et analysons les données d'enquête. Plusieurs variables sont utilisées à cet effet. Ces variables sont regroupées en fonction de caractéristiques des ménages ou de l'enquêté.

    III.1.1 Caractéristique des ménages

    Notre analyse se portera donc aux variables représentant les caractéristiques des ménages bénéficiaires et non bénéficiaires de la ville de Bukavu soit 61 ménages. Ces variables sont les suivantes : état- civil, le sexe, l'âge et l'activité ou profession de l'enquêté.

    1. Etat civil

    La variable Etat- Civil nous renseigne sur le statut de l'enquêté selon qu'il est marié ou célibataire le tableau ci-dessous nous en dit plus.

    Tableau 3.1 : Répartition de l'échantillon selon l'Etat -Civil

    Etat Civil

    Effectif

    %

    Marié

    29

    47,5

    Célibataire

    32

    52,5

    Total

    61

    100

    Source : nos enquêtes

    Le tableau ci-haut ressort clairement que, la plupart des nos enquêté dans les trois commune de la ville de Bukavu sont en grande partie des célibataires soit 52,5% contre 47,5 % des hommes.

    2. Le sexe

    Il s'agit donc de repartir notre échantillon en fonction du genre de la personne enquêtée. Le tableau suivant nous en éclaircit davantage

    Tableau n°3.2 : répartition de l'échantillon selon le sexe

    Sexe

    Effectif

    %

    Masculin

    23

    37,70

    Féminin

    38

    62,30

    Total

    61

    100

    Source : nos enquêtes

    A travers ce tableau nous constatons que la plupart des ménages enquêtés sont constitués par les femmes soit 62,30 % et les hommes ne représentent que 37,70%.

    3. L'âge

    Par âge nous sous -entendons le nombre d'année que la personne enquêtée a déjà vécu . Le tableau 3.1 suivant nous reprend l'effectif des enquêtés selon leur tranche d'âge.

    Tableau 3.3 : Répartition de l'échantillon selon les tranches d'âge

    AGE

    EFFECTIF

    %

    MOYENNE

    MEDIANE

    VARIANCE

    ECART-TYPE

    23 - 33

    26

    42,8

    37,86

    36

    116,44

    10,79

    34 - 44

    20

    32,7

    45 - 55

    8

    13,1

    56 - 66

    7

    11,4

    TOTAL

    61

    100

    Source : nos enquêtes

    A travers le tableau ci-dessus nous constatons que , la majorité de nos enquêté ont un âge inferieur à 44 ans soit 74,5 % de cas , et que parmi ces derniers , la plupart ont un âge compris entre 23 et 33 ans (soit 42,8% des cas ). Les ménages dont l'âge est compris entre 56 - 66 ans sont très minoritaires et représentent un effectif de 7 personnes seulement dans l'ensemble de l'échantillon soit 11,4 % de cas. Signalons que l'âge moyen est 37,86 ans et que 50% des ménages ont tout au plus 36 ans. L'écart-type est de 10,79 ans, ce qui traduit une dispersion relativement faible de l'âge des ménages enquêtés.

    4. Profession ou Activité

    Il sera question pour cette partie de grouper nos enquêté en fonction de leur profession habituellement exercée par commune.

    Tableau 3.4 Groupement de l'échantillon par commune d'après leur profession

    COMMUNE

    Activité commerciale

    Salarié

    Indépendant

    Chômeur

    TOTAL

    IBANDA

    11

    5

    3

    8

    27

    KADUTU

    6

    2

    5

    7

    20

    BAGIRA

    4

    3

    5

    2

    14

    TOTAL

    21

    10

    13

    17

    61

    %

    34,4

    16,3

    21,3

    28

    100

    Source : Nos enquêtes

    Nos investigations montrent que 34,4% des nos enquêtés exercent une activité commerciale, contre 16,3% des personnes salariées, 21,3 % exerçant de métiers d'indépendants et 28 % sont des chômeurs ; ce qui fait constater que la plupart de nos enquêtés sont des chômeurs et personnes exerçant une activité commerciale.

    III.1.2 Le Revenu

    Cette variable va renseigner sur la source de financement du ménage bénéficiaire du microcrédit et de non bénéficiaires pour le mois de Janvier 2011 ainsi que celui de Décembre de la même année.

    a. Revenu du ménage bénéficiaire du microcrédit

    Cette variable va renseigner sur l'état financier du ménage bénéficiaire du microcrédit pour le mois de Janvier 2011 ainsi que celui de Décembre de la même année.

    Signalons à ce titre qu'est bénéficiaire du microcrédit au terme de notre travail, toute personne abonnée à une IMF et ayant demandé et reçu un crédit au courant de l'année 2011.

    Tableau 3.5 Répartition du revenu

    Janvier

    Décembre

    40 - 100

    101 - 200

    201 - 300

    301 - 400

    > 401

    Total

    %

    40 - 100

    2

    1

    1

    0

    1

    5

    16,21

    101 - 200

    0

    1

    0

    0

    2

    3

    0,9

    201 - 300

    0

    10

    1

    0

    1

    12

    38,7

    301 - 400

    0

    2

    2

    3

    0

    7

    31,3

    > 401

    0

    1

    0

    1

    2

    4

    12,9

    Total

    2

    15

    4

    4

    6

    31

    100

    %

    6,4

    48,4

    12,9

    12,9

    20,4

    100

     

    Source : Nos enquêtes

    Il s'aperçoit que 54,8 % des ménages bénéficiaires des microcrédits ont un revenu inférieur à 201 $ au mois de Janvier ; ces revenus ont subi des modifications remarquables au mois de Décembre avec de revenu de plus de 201 $ pour 82,9%.

    Mois

    Moyenne

    Médiane

    Ecart-type

    Janvier

    237,1

    180

    133,7

    Décembre

    270

    280

    121,2

    Source : Nos enquêtes

    Retenons qu'il existe des écarts significatifs en terme de revenu au mois de Janvier de 133,7$ avec une moyenne et une médiane respectivement de 237,1 $ et 180 $, il s'en suit qu'une moyenne supérieure à la médiane veut tout simplement dire que 50 % des ménages ont un revenu inferieure à la moyenne.

    De même pour le mois de Décembre, des écarts types significatifs mais inférieurs à celui du mois de Janvier de 121,2.

    b. Revenu des ménages non-bénéficiaires du microcrédit

    Il s'agira de la répartition des ménages n'ayant pas bénéficié du microcrédit au courant de l'année 2011.

    Tableau 3.6 : Répartition du revenu des ménages non-bénéficiaires du microcrédit

    Janvier

    Décembre

    40 - 100

    101 - 200

    201 - 300

    301 - 400

    > 401

    Total

    %

    50 - 100

    3

    1

    0

    0

    1

    5

    16,7

    101 - 200

    0

    0

    1

    0

    1

    2

    6,7

    201 - 300

    0

    0

    2

    2

    4

    8

    26,7

    301 - 400

    3

    1

    1

    0

    1

    6

    20

    > 401

    1

    0

    6

    1

    1

    9

    29,9

    Total

    7

    2

    10

    3

    8

    30

    100

    %

    23,3

    6,7

    33,3

    0,1

    36,6

    100

     

    Source : Nos enquêtes

    De ce qui précède, l'on constante que plus de 76,6% des ménages non bénéficiaires du microcrédit ont un revenu supérieur à 200$ au mois de Décembre contre 70% au mois de Janvier ce qui fait constater que les revenus ont subi une amélioration.

    Mois

    Moyenne

    Médiane

    Ecart-type

    Janvier

    260

    250

    147,6

    Décembre

    314,3

    310

    153,6

    Source : Nos enquêtes

    On fait constater qu'il existe un grand écart entre les revenus des ménages non bénéficiaires au mois de Janvier ainsi qu'au mois de Décembre.

    III.1.3 Crédit et le Concept de pré défaillance

    Signalons que les demandes de crédit sont réservées pour toute personne abonnée à une institution de microfinance mais la réception dépend des critères et de politiques d'octroi de crédit de l'IMF. Et en termes de notre travail nous avons considéré d'un côté toute personne n'ayant pas reçu un microcrédit au courant de l'année 2011 abonnée ou non dans la catégorie du groupe témoin ou des non-bénéficiaires et de l'autre côté les personnes ayant demandé et reçu au moins un crédit au courant de l'année en suite dans le groupe des bénéficiaires du microcrédit nous allons traiter d'un côté les emprunteurs défaillants et de l'autre côté les emprunteurs non défaillants et cette distinction sera faite en fonction du nombres des jours de retard de remboursement par rapport à l'échéance du crédit.

    Tableau 3.7 : Répartition de l'échantillon en fonction du dépassement de l'échéance

    Commune

    Non - Défaillants

    Défaillants

    Total

    %

    Ibanda

    8

    6

    14

    45,16

    Kadutu

    3

    7

    10

    32,5

    Bagira

    2

    5

    7

    22,34

    Total

    13

    18

    31

    100

    %

    41,94

    58,06

    100

     

    Source : Nos enquêtes

    De ce tableau nous constatons que 58,06% de nos enquêtés sont défaillants c'est-à-dire que ces emprunteurs ont remboursé leur crédit avec un retard d'au moins un jour.

    Avec les proportions de 6/14 ; 7/10 et 5/7 respectivement dans les trois communes Ibanda, Kadutu et Bagira, nous remarquons que la commune de Bagira regorgent plus d'emprunteurs défaillants comparativement à d'autres communes suivie par la commune de Kadutu.

    Tableau 3.8 : Répartition de l'échantillon en fonction de l'échéance du crédit en termes de mois

     

    1-3

    4-6

    7-9

    10-12

    > 12

    Total

    Moyenne

    Médiane

    Ecart type

    Défaillants

    1

    3

    6

    4

    4

    18

    8,74

    8

    5,04

    Non défaillants

    4

    5

    1

    2

    1

    13

    TOTAL

    5

    8

    7

    6

    5

    31

    %

    16,12

    25,8

    22,58

    19,36

    16,12

    100

    Source : Nos enquêtes

    Nous constatons de part les données de ce tableau qu'il y a une forte concentration dans l'échéance entre 4 à 12 mois avec 67,74 % avec une échéance moyenne de 8,74 mois et une médiane de 8 mois avec une dispersion de 5,04 mois entre les échéances.

    Tableau 3.9 : Répartition de l'échantillon selon les moyens de remboursement utilisés

    Moyens de remboursement

    Effectifs

    %

    Le revenu de l'investissement

    9

    29,03

    Revenu d'une autre activité

    12

    38,71

    Emprunt

    6

    19,4

    Vente d'un bien

    2

    6,42

    Aide

    1

    3,22

    Autre

    1

    3,22

    Total

    31

    100

    Source : Nos enquêtes

    Ce tableau montre les moyens utilisés pour rembourser le crédit reçu de l'IMF, il fait constater que 38,71% des emprunteurs ont remboursé leur crédit par le revenu d'une autre activité contre 29,03% ont remboursé leur crédit par le revenu de l'investissement du crédit et 19,4% leur participation au service du microcrédit a entrainé leur surendettement.

    Tableau 3.10 : Répartition de l'échantillon selon le nombre de jours dépassés de l'échéance

    Jours

    Effectifs

    %

    Moyenne

    Médiane

    Ecart-type

    1 - 14

    2

    11

    35,77

    30

    19,85

    15 - 30

    9

    50

    31 - 44

    1

    5,6

    45 - 60

    5

    27,69

    >60

    1

    5,6

    Total

    18

    100

    Source : Nos enquêtes

    Nos investigations indiquent que 61 % des emprunteurs défaillants connaissent un retard de paiement inférieur ou égal à 30 jours, ce qui donne une moyenne, médiane et écart-type respectivement de 35,77 ; 30 et 19,85 jours.

    Il s'en suit qu'une moyenne supérieure à la médiane veut tout simplement dire que plus de 50 % des emprunteurs défaillants remboursent leur crédit au nombre des jours inferieur à la moyenne (36 Jours).

    Tableau 3.11 : Répartition de l'échantillon selon le taux d'intérêt mensuel du crédit

     

    [1-2[

    [2-3[

    [3-4[

    [4 et plus

    TOTAL

    MOYENNE

    MEDIANE

    ECART TYPE

    Défaillants

    1

    8

    7

    2

    18

    3,19

    2,9

    0,87

    Non défaillants

    3

    6

    3

    1

    13

    TOTAL

    4

    14

    10

    3

    31

    %

    13

    45

    32

    10

    100

    Source : Nos enquêtes

    Il ressort de ce tableau que plus de 75 % des emprunteurs ont obtenu du crédit à un taux se trouvant dans l'intervalle entre [2-4[avec un taux moyen et médian respectivement de 3,19 et 2,9 avec une dispersion de 0,87.

    Tableau 3.12 : Répartition de l'échantillon selon les causes de la pré défaillance

     

    Perte

    Pillage et Guerre

    Maladie

    Faillite

    Autres

    Total

    %

    Ibanda

    1

    0

    1

    4

    0

    6

    33

    Kadutu

    2

    0

    1

    2

    1

    7

    39

    Ibanda

    0

    0

    1

    1

    3

    5

    28

    Total

    3

    0

    3

    8

    4

    18

    100

    %

    17

    0

    17

    44

    22

    100

     

    Source : Nos enquêtes

    Ce tableau révèle que 44% des défaillants ont connus la faillite dans leurs activités ce les a rendus vulnérables.

    1. Le nombre de demandes et d'obtention des crédits

    Il s'agit de repartir notre échantillon en fonction de nombre des demandes de crédits qu'un ménage membre de la Coopérative a pu adresser à cette dernière tout au long de l'année 2011 d'un côté, et en fonction de nombre des crédits qu'il a obtenu tout au long de la même année de l'autre côté.

    Tableau 3.13: Répartition de l'échantillon selon le nombre des demandes et de réception des crédits

     

    1

    2

    3

    Total

    Moyenne

    Médiane

    Ecart-type

    Demande

    18

    15

    5

    38

    1,7

    1,7

    2

    1

    0,7

    0,7

    %

    47,4

    39,5

    13,1

    100

    Obtention

    16

    12

    3

    31

    %

    51,6

    38,7

    9,7

    100

    Rapport Obtention/Demande

    88,9

    80

    16,7

    81,6

    Source : Nos enquêtes

    A travers ce tableau ci-haut, nous constatons que 86,9% des ménages ont demandé du crédit deux fois au courant de l'année 2011 et ceux qui en ont demandé 3 fois ne représentent que 13,1 et cela donne une moyenne, médiane et écart-type respectivement de 1,7 ;2 et 0,7. Et en ce qui concerne l'obtention du crédit sur le total de 38 demandes adressées 31 ont été jugées favorables et représentent 81,6% et le demandes adressées une fois, deux et trois fois ont été favorables aux taux respectifs de 88,9% ; 80% et 16,7%.

    2. Le niveau des crédits demandés et reçus

    Il s'agit répartir les ménages en fonction du montant de crédit demandés et reçus au cours de l'année 2011.

    Tableau 3.14 : Répartition selon le montant demandé

    Montant

    100- 200

    201- 300

    301- 400

    >400

    Total

    Moyenne

    Médiane

    Ecart type

    Effectif Demande

    15

    10

    5

    8

    38

    276,05

    240

    137,56

    %

    47,4

    26,3

    13,2

    13,1

    100

    Source : Nos enquêtes

    De ce tableau on constate que la majorité des crédits demandés est inférieure ou égale à 300$ représentant une proportion de 73,7% sur le 100% du total des crédits demandés. Ensuite, il ressort que la moyenne du montant demandé est évaluée à 276,05 $ avec une médiane et écart-type respectivement de 240$ et 137,56$. et dont pour le montant reçu la moyenne, médiane et Ecart-type respectivement de 281,29$, 250$ et 147,95$, ce qui montre une augmentation de la dispersion entre le montant reçu plus forte encore qu'au niveau de la demande.

    Tableau 3.15 : Répartition de l'échantillon en fonction du montant de crédit reçu entre pré - défaillants et non défaillants.

     

    100- 200

    201- 300

    301- 400

    >400

    Total

    Moyenne

    Médiane

    Ecart type

    Pré défaillants

    9

    4

    1

    4

    18

    281,29

    250

    147,95

    Non défaillants

    3

    3

    4

    3

    13

    Total

    12

    7

    5

    7

    31

    %

    38,7

    22,6

    16,1

    22,6

     

    Source : Nos enquêtes

    Il ressort de ce tableau que plus de 60% de crédit octroyé est inferieur ou égal à 300$ et dont le total des pré défaillants s'élevé à 18 soit 58 % des bénéficiaires avec une dispersion du revenu, médiane et moyenne respectivement de 147,95 ; 250 et 281,29.

    Cette analyse conduit à se poser la question de savoir si le montant de crédit reçu influence-t-il la pré défaillance ? Question qui trouvera réponse dans le test de Khi-deux.

    II.2 APPRECIATION SUBJECTIVE DU MICROCREDIT

    Cette partie aura pour objectif d'analyser les appréciations de différentes variables intervenant dans les pratiques des IMF pour octroi du crédit d'une manière subjective par les bénéficiaires.

    Tableau 3.16 : Répartition de l'échantillon en fonction des réponses subjectives des ménages bénéficiaires du microcrédit.

    Variables

    Réponses

    Nombre

    %

    Taux d'intérêt

    Elevé

    Moyen

    19

    11

    61,3

    38,7

    Montant limite du crédit

    Moyen

    Faible

    17

    14

    54,8

    45,2

    Revenu après remboursement

    Elevé

    Moyen

    Faible

    5

    15

    11

    16,1

    48,4

    35,5

    Politique de remboursement

    Neutre

    Agressive

    7

    24

    22,6

    77,4

    Avoir Bénéficié d'une formation

    Oui

    Non

    4

    27

    12,9

    87,1

    Source : Nos enquêtes

    Il ressort de ce tableau que 61,3% des ménages déclarent le taux d'intérêt d'être élevé ce qui est mauvais indicateur car il entrainerait par la suite la défaillance de plus d'un individu ; avec 54,8 % des ménages qui affirment que le montant limite du crédit étant un niveau moyen.

    En ce qui concerne le revenu après remboursement 16,1% le déclarent d'être élevé contre 48,4% qui le déclarent au niveau moyen et 35,5 au niveau faible ; ce qui ferait constater que l'augmentions du revenu induite par le microcrédit serait moindre.

    Au sujet de la politique de remboursement 77,4 % estiment que les mesures répressives utilisées par les IMF sont agressives ce qui conduirait à une restriction à la demande de microcrédit.

    On constate que 87,1% des ménages avouent n'avoir pas obtenu de formation auprès de leurs prêteurs, ce qui montrerait que l'emprunteur ne maitrisant pas bien le secteur d'investissement s'avérerait défaillant.

    III.3 TEST DE KHI-DEUX

    Ce test va se rapporter sur trois variables clés liées à la politique d'octroi de crédit; il s'agira du taux d'intérêt pour lequel le crédit a été octroyé, de l'échéance du crédit ainsi que du montant de crédit reçu, c'est le montant que l'IMF a accepté d'octroyé à l'emprunteur. Nous allons nous référer respectivement aux tableaux 3.11, 3.8 et 3.15.

    Tableau 3.11 : Répartition de l'échantillon selon le taux d'intérêt mensuel du crédit

     

    [1-2[

    [2-3[

    [3-4[

    [4 et plus

    TOTAL

    Défaillants

    1 (2,32)

    8 (8,13)

    7 (5,81)

    2 (1,74)

    18 (18)

    Non défaillants

    3 (1,68)

    6 (5,87)

    3 (4,19)

    1 (1,26)

    13 (13)

    TOTAL

    4 (4)

    14 (14)

    10 (10)

    3 (3)

    31 (31)

    %

    13

    45

    32

    10

    100

    Source : Nos enquêtes

    De ce tableau, par la formule donnée par X2calculé= ?

    X2Calculé= 5,234463308 au seuil de signification de 0,05 et de degré de liberté (ddl) 3 donne X2observé= 7,815 ce qui fait constater que X2calculé < X2observé et cela nous permet de maintenir l'Hypothèse Nulle affirmant que la pré défaillance est indépendante du taux d'intérêt pour lequel le crédit a été octroyé, ce qui signifie qu'il n'y a aucun lien entre la pré défaillance de l'emprunteur et la politique de crédit sur base du taux d'intérêt appliqué par l'IMF.

    Tableau 3.8 : Répartition de l'échantillon en fonction de l'échéance du crédit en termes de mois

     

    1-3

    4-6

    7-9

    10-12

    > 12

    Total

    Défaillants

    1 (2,9)

    3 (4,65)

    6 (4,06)

    4 (3,48)

    4 (2,9)

    18 (18)

    Non défaillants

    4 (2,1)

    5 (3,35)

    1 (2,94)

    2 (2,52)

    1 (2,1)

    13 (13)

    TOTAL

    5 (5)

    8 (8)

    7 (7)

    6 (6)

    5 (5)

    31 (31)

    %

    16,12

    25,8

    22,58

    19,36

    16,12

    100

    Source : Nos enquêtes

    Après calcul du X² nous obtenons 7,70844349 au seuil de 0,05 avec un degré de liberté de 4 ; donne un X² observé de 9,488 ce qui fait remarquer que X²CALCULE < au X² OBSERVE, cela nous amène à confirmer de nouveau l'hypothèse nulle que la pré défaillance est indépendante de l'échéance du crédit. Ce qui nous conduit à dire que la pré défaillance de l'emprunteur n'a aucune relation avec la politique de crédit de l'IMF au terme de l'échéance du crédit.

    Tableau 3.15 : Répartition de l'échantillon en fonction du montant de crédit reçu

     

    100- 200

    201- 300

    301- 400

    >400

    Total

    Pré défaillants

    9 (6,98)

    4 (4,06)

    1 (2,9)

    4(4,06)

    18(18)

    Non défaillants

    3 (5,02)

    3 (2,94)

    4 (2,1)

    3(2,94)

    13(13)

    Total

    12 (12)

    7 (7)

    5 (5)

    7 (7)

    31 (31)

    %

    38,7

    22,6

    16,1

    22,6

    100

    Source : Nos enquêtes

    Après application de la formule de X2 des données issues du tableau ci haut il ressort que X2Calculé est de 4,3815 avec le degré de liberté de 3 au seuil de signification de 0,05 ; X2observée est de 7,815. Ce qui nous fait constater que X2Calculé < X2Observé , cela nous conduira à considérer l'hypothèse Nulle stipulant que la pré défaillance est indépendante de la politique de crédit en terme du montant de crédit reçu.

    V. CONCLUSION

    Notre étude qui porte sur la « crise de la microfinance : causes et conséquences sur le bien-être des ménages à Bukavu » comporte en totalité trois chapitres hormis l'introduction générale et la conclusion.

    Cela étant, au regard de la théorie développée au premier chapitre, nous pouvons dire que la microfinance au terme de notre travail, nous est apparu clairement que :

    - De sa naissance à nos jours, elle a connu des mutations importantes passant d'un stade informel et rudimentaire à un stade marqué par son institutionnalisation et sa modernisation ;

    - Là elle est devenue un phénomène mondial : en effet, elle existe sur la quasi-totalité des continents même si d'un continent à l'autre ou d'un pays à l'autre elle peut prendre des formes juridiques et organisationnelles différentes ;

    - Longtemps financée par des fonds de subvention, la microfinance est obligée aujourd'hui de se commercialiser si bien qu'aux objectifs de service des pauvres se sont ajoutés des objectifs de rentabilité sans laquelle la pérennité même des IMF pourrait être remise en cause.

    Cela suscite des débats nourris. D'un côté ceux qui soutiennent que la microfinance ne peut pas « se contenter de cibler les pauvres » si elle veut disposer d'un portefeuille de qualité qui autorise la rentabilité et par voie de conséquence la pérennité. De l'autre côté, il y a ceux qui estiment que le ciblage des pauvres doit demeurer la raison d'être fondamentale de la microfinance sinon celle-ci risque de se mettre en porte à faux avec les principes du social ayant été à la base de sa création.

    Lorsqu'on considère qu'aujourd'hui certaines IMF entrent en bourse et réalisent de grands bénéfices qui sont redistribués sous forme de dividendes à des acteurs intéressés uniquement par la maximisation de la rentabilité de leurs fonds, on peut raisonnablement craindre que les objectifs de rentabilité soient mis en avant au détriment des aspects sociaux.

    A côté de l'arbitrage entre le ciblage des pauvres et la rentabilité financière, il y a la question de l'impact de la microfinance sur les pauvres qui n'est pas totalement tranchée. Si pour certains, l'impact positif de la microfinance ne fait pas de doute, les résultats de certaines études semblent montrer que la microfinance dans certains cas contribue à dégrader davantage la situation de ceux qu'elle est censée aider à sortir de la pauvreté.

    De ce fait, on peut dire que si pendant longtemps, la microfinance a bénéficié d'une grande victoire, aujourd'hui elle est confrontée à des défis, questionnements et des crises voire des remises en cause qui nécessitent qu'on y apporte des réponses appropriées et peut être urgentes que nous avions essayé d'analyser.

    L'analyse descriptive des données récoltées auprès de 31 et 30 ménages respectivement bénéficiaires des microcrédits et non bénéficiaires dans les trois communes de la ville de Bukavu, indique que la plupart est constitué par le célibataire dont la majorité sont des genres masculins avec un âge moyen de 38 ans et dont une grande part exercent une activité commerciale avec une majorité des bénéficiaires ayant un revenu mensuel inférieur ou égal à 200$ et pour les non bénéficiaires avec un revenu de plus 200$.

    Cependant, le concept de pré défaillance mêlé à la méthode de groupe apparié nous a permis d'identifier d'un côté les emprunteurs défaillants avec leurs caractéristiques et de l'autre côté les emprunteurs non défaillants et cela nous a conduit à vérifier par le test de Khi-deux le niveau d'indépendance qui existerait entre la pré défaillance de l'emprunteur et la politique de crédit appliquée par l'IMF. Par l'analyse de différentes variables liée à la politique de crédit notamment le taux d'intérêt, l'échéance du crédit et le montant de crédit reçu, cela nous a conduit à conclure que la pré défaillance de l'emprunteur n'a aucun lien avec la politique de crédit cela veut dire que les causes de la pré défaillance n'incomberait pas à la responsabilité de l'IMF mais seules et uniquement de l'emprunteur.

    BIBLIOGRAPHIE

    1. Ouvrages

    - Cochran W. G.(1977), Sampling Technics, 3rd edition, Wiley & Sons, N.Y

    - Hulme D. et Mosley P. (1996) , Finance Against poverty, vols 1 et 2, Routledge, London

    2. TFC ET AUTRES TRAVAUX

    - Fofana S. K. (2009), Portée et limites de la microfinance dans la lute contre la pauvreté: cas du Benin

    - Coleman B. E. (2006) , Microfinance in Northeast Thailand: who benefits and howmuch?, in World Developpement, vol 34, N°9

    - Soulama S. ( 2005) ,Transformation et echec de la microfinance dans l'espace de l'UEMOA, Université e Ouagadougou, Burkina Faso

    - Banque Mondiale (2001), Rapport sur le développement dans le monde 2000/2001

    - Gurbert F. et Roubaud F. (2005), Analyser l'impact d'un projet de Microfinance : l'exemple d'ADéFI à Madagascar

    - Julie E. et All (2009), Ethique et Microfinance

    - UCL (2005), Plein feu sur la microfinance en 2005

    - CGAP (2004), Plafonnement des taux d'intérêt en microfinance : qu'en est-il à présent, Etude spéciale N°9

    TABLE DES MATIERES

    EPIGRAPHE I

    DEDICACE II

    REMERCIEMENTS III

    SIGLE ET ABREVIATION IV

    0. INTRODUCTION 1

    CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE 6

    I.1 REVUE THEORIQUE 6

    CHAP II : APPROCHE METHODOLOGIQUE 13

    A. TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES 13

    B. TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES DONNEES 15

    CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 24

    III.1 ANALYSE DESCRIPTIVE DES DONNEES 24

    III.2 APPRECIATION SUBJECTIVE DU MICROCREDIT 34

    CONCLUSION 37

    BIBLIOGRAPHIE 39

    TABLE DES MATIERES 40

    QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

    Nous KAJEMBA WA KAJEMBA François, étudiant en troisième année de graduat à l'Université Catholique de Bukavu, vous proposons ce présent questionnaire pour que vous puissiez y apporter votre contribution pour l'aboutissement de notre travail de fin de cycle dont le sujet est : « crise de la microfinance : causes et conséquences sur le bien-être des ménages à Bukavu »

    I. CARACTERISTIQUE DE L'ENQUETE

    1. Etat-civil :................... sexe :......... Age :............ Commune :...........................

    2. Quelle est votre activité

    a. Activité commerciale b. Salarié c. Indépendant d. Chômeur

    3. Veuilez nous aider à completer ce tableau

    MONTANT

    MOIS

    REVENU

    Janvier 2011

     

    Décembre 2011

     

    II. CREDIT

    4. Etes-vous abonné à une coopérative ?

    a. Non

    b. Oui

    5. Avez-vous demandé un crédit auprès de votre COOPEC au courant de l'année 2011 ?

    a. NON

    b. OUI

    6. Si Oui, la coopérative a-t-elle accepté de vous accorder ce crédit ?

    a. NON

    b. OUI

    c. a) quel montant avez-vous demandé..................... b) quel montant avez-vous effectivement reçu........... c) combien de fois avez-vous reçu ledit crédit en 2011........... d) combien de fois avez-vous demandé le crédit.................

    7. Comment avez-vous affecté le crédit reçu ?

    a. Activité commerciale

    b. Frais scolaires ou académiques

    c. Payer mes dettes

    d. Nourriture, Habillement et Santé

    e. Autres .........................................................

    8. Quelle est l'échéance du crédit reçu ?

    ................................................................................................................................................................................................

    9. Avez-vous remboursé votre crédit à l'échéance ?

    a. OUI

    b. NON

    10. Si non, pourquoi ?

    a. Taux d'intérêt élevé

    b. Echéance courte

    c. Montant limite de crédit faible

    d. Faillite

    e. Maladie

    f. Augmentation des dépenses

    g. Autres ...................................................................

    11. Si non, combien des jours avez-vous dépassé l'échéance ?

    ...............................................................................................................................................................................

    12. Payiez-vous des intérêts ?

    a. OUI

    b. NON

    13. Si oui, quel est le taux mensuel..........................................

    14. Quels sont les moyens utilisés pour rembourser le crédit

    a. Le revenu de l'investissement du crédit

    b. Le revenu d'une autre activité

    c. J'ai emprunté

    d. J'ai vendu un bien

    e. Aide

    f. Autre.............................................................................

    15. Comment jugez-vous :

    a. Le taux d'intérêt Elevé Moyen Faible

    b. Montant limite de crédit Elevé Moyen Faible

    c. Echéance de remboursement Longue Moyen Faible

    d. Votre revenu après remboursement Elevé Moyen Faible

    e. les politiques de remboursement agressives neutres tolérantes






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984