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Les déterminants du choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales

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par Melaine FEUDJIOMENE NGOUANE
institue superieur Larosiere - Diplome d'etat d'infirmier 2014
  

Disponible en mode multipage

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SOMMAIRE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACCRONYMES v

LISTES DES FIGURES vi

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES ANNEXES viii

RESUME ix

ABSTRACT x

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I: PROBLEMATIQUE 2

CHAPITRE II: METHODOLOGIE 29

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS 39

CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSION 57

CONCLUSION ET SUGGESTIONS 65

REFFERENCES BIBLIOGRAPHIE 69

ANNEXES 72

TABLE DES MATIERES 78

DEDICACE

A

Ma mère chérie, maman Nanfack Elise...

REMERCIEMENTS

Nous ne pouvons nous abstenir au moment où nous achevons notre formation d'exprimer humblement nos sentiments à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de travail. Nous adressons ainsi nos sincères remerciements :

A Dieu Tout Puissant qui nous a donné la force et le courage pour ce travail et qui à permis que nous puissions parvenir à la fin de cette formation ;

A Me DZOCHE MENGOUE Jean Paul mon Directeur de mémoire qui a accepté de nous aider pour la réalisation de travail de fin de formation malgré ses occupations multiples ;

A M. BITOMO Guillaume(ISP), le Directeur de l'EPFPMS-R pour son sens d'organisation et pour tout ce qu'il fait pour que notre formation soit de bonne qualité ;

A tout le personnel administratif et enseignant de l'EPFPMS-R pour l'encadrement depuis ces trois années d'études ;

A M. MOMO Pavel pour le peu de temps qu'il nous a consacré malgré ses multiples occupations ;

A M.TCHIOFOUO MELI Rodrigue, reçoit ce travail en guise de reconnaissance pour ta compréhension, ton amour et ton soutien indéfectible et surtout pour avoir supporté mon absence liée au suivi des cours et des stages. Que Dieu nous bénisse et nous fortifie ! Amen !

A notre fille, le petite NGOUANE TCHIFOUO Ruth. Toi qui a plusieurs foi été privé de l'amour maternelle à cause de cette formation. Ce travail doit te consoler et susciter en toi l'amour du travail bien fait et de l'excellence dans toutes tes entreprises futures. Que tu fasses mieux que moi, Dieu te combler de grâce ;

A Mme. DJUMESSI Suzanne et M.MELI James Brown pour le soutien matériel et financier durant ces trois longues années. Merci beaucoup que le seigneur vous accorde longue vie ;

A nos frères et soeurs : Annie, Rosane, Sylviane, Elodie, Boris, Fernand, restons unis et solidaires. Que ce travail soit pour nous un modèle de persévérance dans toutes nos entreprises et que Dieu nous bénisse et comble de tous ses biens faits tout au long de notre vie ;

A tous nos belles soeurs et beaux frères : Tata Solange, Chimène, Dodo, Elvis pour leurs soutiens inestimables. Que Dieu vous protège ;

A M.WATIO Fernand et Mme FEUGUIM Stéphanie pour leur soutien et leur encadrement ;

A M.TEDONGMO Léopold pour le soutien moral et pour tous les conseils, merci Tonton ;

A tous nos camarades de la 3e promotion pour le soutien et l'ambiance durant les moments partagés ensemble, recevez en ce travail la fierté de notre camaraderie. Que Dieu accorde à chacun d'entre moi de bénéficier de cette formation ;

A tous ceux qui ont permis que ce travail voie le jour, trouvez ici nos sincères remerciements.

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACCRONYMES

CIM 10 : Classification Internationale des Maladies Mentales 10e édition

COBANGY : Communauté Bangang de Yaoundé

DMS IV: Diagnostic and Statistical of Mental Disorder 4è édition

ECT : Electro Convulsivothérapie

EPFPMS-R : Ecole Privée de Formation du Personnel Médico-sanitaire la « ROSIERE » F.CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

HJY: Hôpital Jamot de Yaoundé

IEC : Information, Education et Communication

ISSM : Infirmier Spécialisé en Santé Mentale

MINPOSTEL : Ministère des postes et télécommunication MINSANTE : Ministère de la Santé MM : Maladie mentale

MTR : Médecine traditionnelle

NIMH: National Institute of Mental Health

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PEC : Prise En Charge

PVD : Pays en Voie de Développement

RDC : République Démocratique du Congo

SHM : Service d'Hygiène Mentale

SM : Santé Mentale

LISTES DES FIGURES

TITRE DES FIGURES

Pages

01

Répartition des répondants selon le genre

39

02

Répartition des répondants selon l'âge

39

03

Répartition des répondants selon le niveau d'instruction

40

04

Distribution des répondants selon la religion

40

05

Distribution des répondants selon leur statut matrimonial

41

06

Distribution des répondants selon le nombre d'enfants en charge

41

07

Répartition des répondants selon leur revenu mensuel

42

08

Répartition des répondants selon la définition de la MM

42

09

Répartition des répondants selon l'origine attribuée à la MM

43

10

Répartition des répondants selon l'image qu'ils se font d'un malade mental

43

11

Répartition des répondants selon la place qu'ils accordent à un ancien malade mental dans la société.

44

12

Répartition des répondants selon l'insertion sociale des malades mentaux

44

13

Répartition des répondants selon leur réaction face à un malade mental

45

14

Répartition des répondants selon la possibilité de guérison d'une maladie mentale

45

15

Répartition des répondants selon la possibilité de guérison d'une maladie mentale

46

16

Répartition des répondants en fonction de la satisfaction dans le choix de l'itinéraire thérapeutique

49

17

Distribution des répondants en fonction de la procédure utilisée en cas de non satisfaction dans le choix de l'itinéraire thérapeutique

49

LISTE DES TABLEAUX

TITRE DES TABLEAUX

Pages

I

Modèle d'analyse

27

II

Présentation des variables et modalités

33

III

Répartition des répondants en fonction de la personne idéale pour soigner une maladie mentale

46

IV

Répartition des répondants en fonction du lieu idéal pour soigner une maladie mentale

47

V

Répartition des répondants en fonction des raisons du choix de la médecine moderne

47

VI

Répartition des enquêtés selon les raison du choix de la médecine traditionnelle

48

VII

répartition des enquêtés en fonction des raisons de l'abandon de l'hôpital Jamot pour le village.

48

VIII

Itinéraire thérapeutique en fonction du genre

50

IX

Itinéraire thérapeutique en fonction du niveau d'instruction

50

X

Itinéraire thérapeutique en fonction du statut matrimonial

51

XI

Itinéraire thérapeutique en fonction de la profession

51

XII

Itinéraire thérapeutique en fonction du revenu mensuel

52

XIII

Itinéraire thérapeutique en fonction de la perception de la maladie mentale

52

XIV

Itinéraire thérapeutique en fonction de l'origine de la maladie mentale

53

XV

Itinéraire thérapeutique en fonction de la place d'un malade mental dans la société

53

XVI

itinéraire thérapeutique en fonction de l'insertion social d'un malade mental

54

XVII

itinéraire thérapeutique en fonction de la personne idéale pour prendre en charge une maladie mentale

54

XVIII

itinéraire thérapeutique en fonction du lieu idéal pour prendre en charge une maladie mentale

55

XIX

itinéraire thérapeutique en fonction des raisons du choix de la médecine moderne

55

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Demande et autorisation de collecte des données

Annexe 2 : Note à l'attention des répondants

Annexe 3 : Questionnaire

RESUME

Une enquête relative aux éléments qui déterminent le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales a été réalisée dans la région du Centre au Cameroun de décembre à mai 2014 notamment dans la Communauté Bangang de Yaoundé (COBANGY). L'objectif général consistait à identifier les différents éléments pouvant influencer le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans ladite communauté ;

Nous inscrivant dans le paradigme des recherches quantitatives, nous avons utilisés la technique probabiliste pour le choix de notre échantillon constitué de 190 personnes. Nos hypothèses étaient :

H-1 Les caractéristiques sociodémographiques et économiques déterminent le choix des itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans la Communauté Bangang de Yaoundé.

H-2 Les connaissances des membres de la Communauté Bangang de Yaoundé sur les maladies mentales participent au choix des leurs itinéraires thérapeutiques en cas de maladie mentale.

H-3 Cette communauté emprunte la médecine traditionnelle comme itinéraire thérapeutique pour le traitement des maladies mentales.

Il ressort de cette étude que 53 % des répondants sont de sexe féminin, que 66% ont un âge compris entre 40et 59 ans, que 37% ont un niveau scolaire primaire alors que 7% n'ont jamais été à l'école, que 94% pratiquent une religion, tous ces éléments déterminant fortement le choix de l'itinéraire thérapeutique ; ce qui confirme notre première hypothèse. Par contre, 54% des personnes enquêtés ont donné une mauvaise définition de la maladie mentale. 49,5% des répondants attribuent une origine mystique à cette maladie ; ce qui confirme notre deuxième hypothèse. 47% des répondants pensent que les tradipraticiens sont mieux placés pour le traitement des maladies mentales et 46% des répondants pensent que la medecine traditionnelle est la plus indiquée pour soigner ces maladies ; ce qui confirme notre troisième hypothèse

A terme, nous suggérons la collaboration entre personnel de santé et les médias pour sensibiliser les populations sur les maladies mentales et sur la violation de leurs droits. Le Ministère de la Santé Publique devrait associer également les tradipraticiens (médecine traditionnelle) au traitement des maladies mentales et réglementer ce secteur de la médecine.

Mots clés : itinéraires thérapeutiques, maladies mentales, médecine traditionnelle, médecine moderne

ABSTRACT

In order to identify the different factors that lead the members of the Bangang Community in Yaoundé, center region Cameroon to choose a given therapeutic itinerary of mental illness, we have made an inquiry from November 2013 to may 2014. As mentioned above, our target was to understand why that community prefers one or another way of curing mental illness.

The method used to carry out our research is based on the paradigm of quantitative researches. Here we have emphasized on the probabilist technics .190 participants helped us to achieve this work. The hypothesis we used are as follow:

H-1 The socio-demographic and economical reasons head the chose their therapeutic itineraries in case of mental illnesses.

H-2 The way the member of the community perceive problem of mental illness influences their choice of the therapeutic itinerary.

H-3 The therapeutic itinerary the Bangang community prefers is traditional medicine.

We observe that: 53% (per cent) of the participants were females; 66% of them between 40 to 59 years old. Further more, 37% are under educated because they did not go beyond the primary school; 7% of them did never attend school. In addiction, 94% of them have a religion or belong to a religious group. We think that all the above factors explain their choice of the traditional medicine to cure mental illnesses. This consolidates our 1st hypothesis.

In another side, 54% of participants are ill-informed of what mental illness is. There for 49% of them think that mental illnesses from mystical phenomena. That remark comforts us in our second hypothesis. As last result 47% of participants think that tradipracticians are well -equipped to cure mental illnesses. The later through eventually consolidate our last hypothesis.

All the above perceptions let us think a frank collaboration between media and health authorities is a necessity to sensitize peoples about mental illnesses and the violation of their rights. We also think that should work together with the modern medicine to cure mental illnesses.

Key words: Therapeutic itinerary, mental illnesses, traditional medicine, modern medicine.

INTRODUCTION

Les maladies mentales sont une atteinte, une altération des fonctions intellectuelles. Elles touchent environ 450 million de personnes dans le monde (OMS, 2008). Depuis longtemps, prise en charge a toujours posé d'énormes problèmes, particulièrement en Afrique où ces maladies sont déniées et où le public semble avoir une perception négative. En fait, les personnes malades ont généralement recours à divers types de services de santé dont les plus importants comprennent les services modernes de santé offerts par divers agents (infirmier, médecin), l'automédication, les guérisseurs et les tradi-praticiens. Mais le manque des hôpitaux psychiatriques, du personnel spécialisé en santé mentale et les coûts élevés des soins dans ces hôpitaux quand bien même ils existent sont des facteurs parmi tant d'autres qui poussent les populations à faire plus recours à tel ou tel autre service de soins.

Dans l'éventualité d'améliorer la prise en soins des personnes atteintes par les maladies mentales, il nous a paru important de connaitre les éléments qui concourent au choix des itinéraires thérapeutiques des maladies mentales. Ainsi, une enquête sur les déterminants du choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales a été réalisée en avril 2014 dans la COBANGY.

Pour mener cette étude, notre travail s'est articulé autour de (04) quatre chapitres :

Ø CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE

Ø CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE

Ø CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS

Ø CHAPITRE 4 : SYNTHESE ET DISCUSSIONS

Ø CONCLUSION ET SUGGESTIONS

CHAPITRE I: PROBLEMATIQUE

I - ENONCE DU PROBLEME

Depuis la nuit des temps, la folie interroge les esprits. Son caractère mystérieux et énigmatique a donné naissance aux explications les plus invraisemblables. Ces explications ont été déterminantes pour le destin et le devenir de ceux qui présentaient les signes. (Wissal et al, 2012). En fait, les maladies mentales représentent un réel problème de santé publique et de suivi dans le monde lorsqu'on considère son ampleur de plus en plus croissant et son impact négatif sur la vie des personnes qui en sont victimes. Mais depuis un certain nombre d'année, la santé mentale gagne en priorité car le monde a pris conscience des coûts à la fois économiques et humains pour la société et de la souffrance des individus concernés (Gureje et Alem, 2000). C'est dans ce sens que l'OMS, dans son rapport sur la Santé dans le monde (2001) plaide de façon convaincante pour la Prise en considération des besoins des populations en matière de santé mentale. Environ 450 millions de personnes dans le monde ont de troubles mentaux et neurologiques. En médecine générale, les maladies mentales constituent la deuxième cause de morbidité derrière les maladies cardio-vasculaires.ces maladies sont en fait responsables d'un quart (1/4) d'invalidités.

Les dégâts causes par les problèmes de santé mentale sont énormes. Le rapport « La santé mentale dans le monde présenté par la Faculté de médecine de l'Université Harvard, en 1995 affirme qu'à eux seuls, les problèmes de santé mentale constituent 8,1 % de la charge de morbidité globale. Selon le rapport de l'OMS (2008), ce taux est passé de 8.1% en 1995 à 12.3% en 2008. Ces pathologies peuvent engendrer plusieurs conséquences dont la plus tragique est le suicide. Chaque année, 10 à 20 millions des tentatives de suicide sont liées aux maladies mentales. Elles sont également à l'origine de la discrimination, de la stigmatisation, du rejet, de certaines formes d'inégalités et d'injustices sociales

L'Europe connaît une très forte prévalence de troubles mentaux. Sur les 880 millions d'habitants que comptait la Région européenne, on estimait à environ 100 millions le nombre de personnes atteintes d'anxiété et de dépression ; à plus de 21 millions les personnes souffrant de troubles liés à l'abus d'alcool ; à plus de 7 millions les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'autres démences ; à environ 4 millions les personnes souffrant de schizophrénie ; à 4 millions les personnes atteintes de troubles affectifs bipolaires ; et à 4 millions les personnes souffrant de troubles paniques (Rapport de conférence ministérielle européenne de l'OMS, 2008). Pour pallier à ce problème de prise en charge, un plan d'action pour la santé mentale a été mis sur pied en 2008 dans le but de relever les défis auxquels est confrontée la santé mentale dans ce continent.

En Amérique, l'ampleur du phénomène est inquiétante. Les grandes enquêtes épidémiologiques les plus récentes en Amérique du Nord indiquent que l'on peut diagnostiquer un problème de santé mentale chez 20 % de la population. Une étude réalisée de 2001 à 2003 par le US National Institute of Mental Health (NIMH ) a montrer que 20% des adultes américains souffrent des maladies mentales graves et 50% de la population affectée par des formes moins graves de maladies mentales. Selon un Rapport du Department of health des Etats Unies estime qu'en 2011, 45,6 million de personnes de plus de dix huit ans, 19,6% de la population adulte ont souffert d'une maladie mentale. Ici, le taux de suicide à une prévalence de 23%. Pour remédier d'ailleurs à ce problème, le ministre de la santé et les services sociaux ont sur pied une action québécoise d'action au suicide.

La santé mentale reste un véritable problème de santé publique dans les pays en développement, puisqu'à ce jour les maladies mentales ne bénéficient pas, à l'instar  des maladies infectieuses, des maladies infantiles ou plus récemment,  des maladies non transmissibles  comme les maladies cardiaques, de programmes à l'échelle mondiale. Les questions relatives à la santé mentale se voient généralement accorder une très faible priorité dans les politiques des services de santé. Les problèmes de santé mentale viennent souvent en dernier sur la liste des priorités des responsables politiques. (Gureje et Alem, 2000).

D' après le rapport de l'OMS (2008), 9 malades mentaux sur 10 ne sont pas soignés dans cette partie du monde. Ici les maladies mentales sont totalement déniées, le public en a une perception négative, ce qui serait dû à un manque d'information et d'éducation sur ces affections. La maladie mentale est perçue comme une colonisation de l'esprit par une volonté maligne, laquelle colonisation peut avoir pour causes l'agression d'un génie, d'un ancêtre, d'un sorcier....Les malades sont considérés comme possédés par l'esprit des ancêtres ou agressés a travers la sorcellerie.

En Afrique, on a un psychiatre pour 5 million d'habitants (OMS, 2002). Ces chiffres catastrophiques expliquent en partie la place prépondérante occupée par les pratiques traditionnelles dans les soins portés aux malades. Ceux-ci commencent d'abord par consulter un guérisseur ou un tradipraticien et ne sont pris en charge que très tard dans l'évolution de leur maladie par les services de soins classiques. Le poids des croyances traditionnelles pèse également très fort. Ajouter a cela l'insuffisance d'infrastructures et de personnels spécialisés en santé mentale, le mythe selon lequel ces maladies ne peuvent être soignées à des coûts abordables. Parfois la majorité même des spécialistes de la santé mentale dans les pays en développement (psychiatres, psychologues cliniques, infirmiers spécialisés en santé mentale et travailleurs sociaux) ne semble pas se préoccuper de la réduction du déficit de traitement. Tout cela va pousser les populations africaines fortement influencées par la tradition à se retourner vers d'autres itinéraires de traitement.

Dans la république Malgache par exemple une étude réalisée en 2001 par le MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview) estimait à 47% la proportion de la population affectée par les troubles psychiques. Ici les maladies ont une étiologie attribuée le plus souvent à des actes de sorcellerie, à des possessions par des esprits mal intentionnés, au non respect des devoirs dus aux ancêtres, à la transgression de tabous (fady) par exemple. Les traitements doivent donc être pratiqués en conséquence. Il s'agit de traitements complexes impliquant des sacrifices importants et la participation de toute la communauté villageoise, ce qui sous-entend donc une forte solidarité de la famille. En cas de maladie mentale, on fait d'abord appel aux guérisseurs traditionnels, ou bien les recours sont confessionnels, le médecin ne venant qu'ensuite, car les trois quarts des malgaches ignorent la possibilité de soins médicaux pratiqués dans les hôpitaux psychiatriques. Ils connaissent par contre d'autres lieux de soins : toby, villages thérapeutiques confessionnels, lieux de rites ancestraux.

A Abidjan en Côte d'Ivoire, une étude réalisée en 2009 portant sur les itinéraires thérapeutiques des schizophrènes à Abidjan à permis de voir que sur 41 schizophrènes ayant consulté au Service d'Hygiène Mentale (SHM), 14.6% seulement avaient eu le premier recours à la médecine moderne, 7.3% aux marabouts et aux féticheurs, 4.9% à d'autres issues de traitement non précisés. Le choix de ces itinéraires était fonction de l'origine qu'ils attribuaient à la maladie mentale.

En Ethiopie environ 85 % des malades s'adressent aux guérisseurs et aux dirigeants religieux, comme les prêtres, qui sont ainsi amenés, de par l'influence de la tradition et le manque d'infrastructures adéquates, à traiter les maladies mentales. Au Sénégal ils sont près de 90 % à consulter ces gens en cas de maladie mentale.

Au Sénégal pour remédier à l'absence de traitements adaptés ils envisagent d'intégrer les pratiques traditionnelles aux soins classiques. Certaines méthodes des marabouts vont en effet dans le bon sens. Tel est le cas du « Ndëp », cérémonie à laquelle les guérisseurs associent non seulement le malade, mais aussi sa famille et tout le quartier. Etant donné que les maladies mentales affectent la relation de l'individu avec son environnement, le Ndëp apporte une réponse positive en permettant de recréer un lien avec la communauté.

En RDC (République Démocratique du Congo) selon les données du Programme national de santé mentale (PNSM, 2008), au moins 15 millions de Congolais avaient des troubles mentaux, la population de la RDC étant estimée à 60 millions d'habitants. Ici il est rare que les malades mentaux viennent consulter des psychothérapeutes ou des psychiatres en première intention. Ils commencent généralement par les instances informelles que sont les tradipraticiens et les groupes de prières, parce qu'ils, attribuent la pathologie mentale à des causes surnaturelles (PNSM, 2008). Devant la maladie, l'individu a trois attitudes : soit, il va à l'hôpital, soit il va à l'église, soit il va consulter le « nganga » (guérisseur). Ces trois attitudes caractérisent les trois systèmes de soins.

Au Cameroun comme partout en Afrique d'ailleurs, la santé mentale reste encore un sujet tabou, il n'existe pas vraiment d'investigation dans ce domaine, les études épidémiologiques sont encore peu nombreuses et floues, le pays manque un système d'information fiables en santé mentale. Dans les rues de toutes ses villes, les malades mentalement atteints déambulent, on dirait qu'ils font partie du décor. On est parfois tenté de dire que le gouvernement ne fait rien pour eux ou ne se souci de leur avenir et de leur devenir, car il revient à leur famille de voir comment faire pour les empêcher de se balader dans la rue. Le public ici a une perception très négative de ces maladies et les réactions montrent un manque d'information sur les maladies mentales et une méconnaissance de ces maladies. Il n'est pas donc rare d'entendre ceci face à un malade mental : « il a mis sa main où il ne fallait pas », «  il a trempé », ou « c'est la conséquence de l'argent facile » et autant d'autres réactions. Ce qui revient à dire que si on est « fou » ou « folle », c'est forcement parce qu'on à fait quelque chose, ignorant ainsi la possibilité de survenue naturelle d'une maladie mentale chez un sujet. Un rapport publié en 1995 par les Nations Unies en collaboration avec le ministère des Affaires sociales révélait qu'entre 1983 et 1992, le Cameroun comptait 4470 malades mentaux dont 2775 hommes et 1695 femmes. Les provinces du Centre et de l'Ouest semblent les plus touchées. Sur deux années de consultation dans le service de psychiatrie de l'HJY, (2002 et 2003), 1041 patients ont été reçu parmi lesquels 571 femmes soit 54,85% et 470 hommes soit 45,15%. De 2010 à 2013, l'Hôpital Jamot de Yaoundé (HJY) a enregistré 2444 patients hospitalisés dans cette structure hospitalière. Selon le Programme National de Santé Mentale (2006, p15), 20% des consultations enregistrées dans les services de psychiatrie au Cameroun sont liées à des cas de dépression. Ceci laisse voir l'ampleur des problèmes de santé mentale dans ce pays.

Dans une interview accordée au ministre de la santé publique à Yaoundé le 27 décembre 2002, ce dernier confirmait que « désormais on devait s'attendre à ce qu'il ait de moins en moins de malades mentaux en divagation ». Pour donc atteindre cet objectif, un programme à été consacré à la santé mentale dans le cadre de la stratégie sectorielle de santé horizon 2001-2002. Mais lors de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale en 2008, sous le thème : « Faire de la Santé Mentale une Priorité. Améliorer les Services par l'intermédiaire de la Sensibilisation et de l'Action Collective », le ministre de la santé publique s'alarmait encore de l'ampleur des dégâts causés par les troubles mentaux. Il a précisé notamment que « les systèmes de santé affrontent des difficultés énormes pour offrir des prises en charge, des traitements et un suivi aux personnes atteintes de troubles mentaux ». Compte tenu de ces difficultés et des souffrances induites par ces maladies aux personnes qui en souffrent et à leur entourage, les personnes victimes des maladies mentales à la recherche effrénée de la guérison se voient obliger de faire recours à d'autres issues de traitements et surtout à ceux correspondant à leurs caractéristiques socioéconomique et démographiques. C'est ici que va intervenir les autres médecines dites parallèles, car ils semblent être moins chères, plus disponibles et plus accessibles.

Le Cameroun est constitué d'une diversité ethnique. Quelque soit la partie du pays ou l'on se trouve il convient de noter que les maladies mentales posent le même problème de prise en charge. Le village Bangang n'échappe pas à cette réalité. Tout autour de nous, nous avons constaté que quand l'un des membres de cette communauté était gravement malade, ceux-ci se rendaient au village et revenaient parfois quand la personne était déjà guérie ou décédé. Le cas le plus marquant a été celui d'un voisin très proche et membre de cette communauté qui était devenu « fou » et dans les deux jours qui suivaient, il n'était plus dans la ville. A notre grande surprise il revient deux mois plus tard déjà guéris et ne présentant plus que les seules traces de chaines sur les pieds et les mains. Quand par curiosité on lui demande où il était tous ces derniers temps, il nous répond : «  j'étais au village pour me faire soigner ». Quand, étonnés, nous lui demandons si les hôpitaux sont finis à Yaoundé pour qu'il parte loin au village pour se faire soigner, il nous dit : «  je n'ai pas d'argent à dépenser dans les hôpitaux. En plus, toutes les maladies ne peuvent pas être soignées à l'hôpital ». C'est fort de ce constat que nous nous sommes posé la question de recherche ci après :

I -1 QUESTIONS DE RECHERCHE

I -1 -1 Question de recherche principale

Quels sont les éléments qui déterminent le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la communauté Bangang de Yaoundé ?

Pour répondre à cette question de recherche principale, nous nous sommes posé les questions de recherche secondaires suivantes :

I -1 -2 Questions de recherche secondaires

1- Quelles sont les caractéristiques sociodémographiques et économiques des membres de la Communauté Bangang de Yaoundé ?

2- Quelles sont les connaissances de la Communauté Bangang de Yaoundé sur les maladies mentales ?

3- Quelles sont les différents itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans la Communauté Bangang de Yaoundé ?

Pour explorer ces questions, nous nous sommes fixés les objectifs ci-après :

I -2 OBJECTIF GENERAL

Identifier les déterminants du choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la COBANGY.

I -3 OBJECTIFS SPECIFIQUES

1- Déterminer les caractéristiques sociodémographiques et économiques de la COBANGY.

2- Explorer les connaissances des membres de la COBANGY sur les maladies mentales.

3- Identifier les différents itinéraires thérapeutiques suivis par COBANGY en cas de maladie mentale.

I -4 HYPOTHESES DE RECHERCHE

I -4-1 Hypothèse principale

Un certains nombre d'éléments influencent le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la COBANGY.

I -4-2 Hypothèses secondaires

H-1 Les caractéristiques sociodémographiques et économiques déterminent le choix des itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans la Communauté Bangang de Yaoundé.

H-2 Les connaissances des membres de la Communauté Bangang de Yaoundé sur les maladies mentales participent au choix des leurs itinéraires thérapeutiques en cas de maladie mentale.

H-3 La COBANGY emprunte la médecine traditionnelle comme itinéraire thérapeutique pour le traitement des maladies mentales.

Pour une meilleure compréhension du sujet, il sera important pour nous d'explorer les concepts suivants :

· Maladies mentales ;

· Itinéraires thérapeutiques ;

II- DEROULEMENT DES CONCEPTS

II-1- LES MALADIES MENTALES

La santé mentale est « un état de bien être dans le quel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté » (OMS, 2004). Est donc considéré comme malade mental toute personne qui ne parvient pas à satisfaire tous ces besoins. Les maladies mentales peuvent être classées en trois (03) grandes catégories à savoir les troubles de l'humeur, les états névrotiques et les états psychotiques. A côté des ces trois grandes catégories de troubles mentaux qui ne permettent pas de rendre compte de l'ensemble des troubles constatés en clinique, on peut avoir les troubles des conduites alimentaires et des troubles de la personnalité (Hardy, 2000).

A- LES TROUBLES DE L'HUMEUR

1- Définition

Les troubles de l'humeur sont les troubles qui se caractérisent par les sensations anormaux de dépression ou d'euphorie et qui dans les formes sévères s'associent à des caractéristiques psychotiques. Les troubles de l'humeur sont divisés en troubles dépressifs et en troubles bipolaires (Kaplam et Sadock) p117.

A l'origine de ces troubles on peut avoir les évènements de vie douloureux, la personnalité pathologique ou névrotique, un traumatisme, une tumeur cérébrale ou à un état démentiel, les épisodes dépressifs secondaires à une hypothyroïdie, à une intoxication (alcool, cortisone, un usage chronique des toxiques), à un traitement (antihypertenseurs...), à une infection (SIDA, hépatite C ...) (Dictionnaire Médical de l'Infirmier, 2009)

2- Classification des troubles de l'humeur

2-1- Les troubles dépressifs

L'état dépressif est une perturbation pathologique de l'humeur dans le sens négatif, celui de la détresse, de la souffrance intérieure (Dictionnaire Médical de l'Infirmier, 2009). Selon le Dictionnaire Le Robert (2008), la dépression est un état mental caractérisé par de la lassitude, du découragement, de la faiblesse, et de l'anxiété.

2-1-1- Signes et symptômes

Quel que soit le type de dépression, on observe les signes et symptômes suivants : la détresse, du plaisir) ; les pleures, le dégout de la vie, l'anhédonie (incapacité à ressentir

La souffrance morale,  le ralentissement psycho moteur qui comprend l'asthénie ou l'agitation, la diminution du contact visuel, les idées de mort et de suicide, l'insomnie ; L'anxiété associée est parfois très intense ;

2-1-2- Les facteurs de risque

o Le sexe : les femmes sont plus à risques de développer la dépression que les hommes ;

o L'âge : la tranche d'âge à plus haut risque dépressif est celle des sujets jeunes ou d'âge moyen;

o Le statut matrimonial : les sujets mariés sont moins à risque dépressif que les sujet non mariés et les sujets séparés ;

o Les facteurs génétiques : ils participent au déterminisme des troubles de l'humeur et surtout bipolaire (antécédents familiaux des troubles de l'humeur) ;

o Les évènements de vie stressants ;

o Les maladies organiques graves ;

o Les difficultés durant le développement psycho affectif.

2-2- Les troubles bipolaires

C'est un trouble de l'humeur d'évolution périodique défini par une succession des périodes dépressives et /ou maniaques séparées par des intervalles libres. La succession d'épisodes dépressifs définie la maladie maniaco-dépressive unipolaire tandis que la succession d'épisode dépressives et maniaque définie la maladie maniaco-dépressive bipolaire.

B- LES NEVROSES

1- Définition

Selon le Larousse Médical (1991), les névroses sont un terme utilisé pour décrire les troubles psychiatriques d'intensité variable au cours desquels le patient garde contact avec la réalité. Elles sont aussi définies comme l'échec de l'organisation ou du maintien de l'équilibre psychique interne. Ce sont donc les troubles mineurs de la personnalité. Il existe plusieurs types de névroses.

2- Classification des névroses

2-1 La névrose d'angoisse
La névrose d'angoisses est une névrose de base, transitoire et inaugurale d'autres névroses plus structurées. L'angoisse ici reste libre et s'exprime par des paroxysmes. Ces manifestations sont marquées par l'attaque de panique (crise d'angoisse intense, brutale, atteignant rapidement l'intensité maximale et se terminant souvent brutalement). Cette attaque est caractérisée par des signes physiques tels que la tachycardie, les palpitations, la transpiration, les frissons, les sensations d'étouffement, une sensation de mort imminent, une sensation de devenir fou.
2-2 La névrose phobique ou trouble phobique

La phobie est une crainte irraisonnable, illégitime et intense ressentie par un sujet en présence d'un objet ou d'une situation particulière (Rouillon et al). Ici l'anxiété est déplacée sur les objets extérieurs ou les situations. Ses manifestations sont dominée par la phobie sociale (peur de rougir ou de pâlir en public, de commettre une erreur ou des bêtises en public), les phobies spécifiques, ou par la personnalité phobique. On peut également avoir les phobies de situation, de l'obscurité, des animaux, des objets (pointus, tranchants, piquants, ou la claustrophobie (peur des espaces fermés).

2-3 La névrose hystérique ou de conversion ou trouble conversif

La névrose hystérique associe à des degrés divers, des symptômes physiques de conversion, d'apparence organique, le plus souvent neurologique. Ici, l'anxiété est déplacée sur le corps et le malade parle avec ce corps. Les manifestations cliniques sont marquées par des symptômes hystériques ou par des manifestations psychiques.

Les symptômes hystériques comprennent les symptômes de conversion pouvant être paroxystiques ou permanents. Les symptômes paroxystiques sont des crises névrotiques ou épileptiformes apparaissant en général brutalement et liées à un évènement pénible ou à une frustration ressentie par le malade (Hardy, 2000). Les symptômes permanents quant à eux comprennent des troubles moteurs marqués par des paralysies variées localisées ou fonctionnelles, des troubles sensitifs, des troubles sensoriels (rétrécissement du champ visuel, diplopie monoculaire, scotome micropsie ou macropsie), des troubles viscéraux (contracture donnant des crampes viscérales avec vomissement, dyspnée, toux incoercible, vaginismes).

Les manifestations psychiques peuvent s'associées aux symptômes hystériques ou alterner avec eux. Ces troubles peuvent être des troubles de mémoire, des troubles de la conscience.

2-4 La névrose obsessionnelle ou trouble obsessionnel compulsif (TOC)

La névrose obsessionnelle est une régression et une fixation au stade sadique anal. Elle est caractérisée par les obsessions, les rites ou rituels obsessionnels et un caractère obsessionnel. L'angoisse ici est déplacée sur l'activité physique. Les manifestations sont dominées par les thèmes obsessionnels qui provoquent chez le malade des idées, des souvenirs, des images, des sentiments apparaissant de façon incoercible, répétée et ont tendance à devenir permanents.

Les rites ou rituels obsessionnels sont des actes formels et précis que le malade se sent contraint d'accomplir pour apaiser l'angoisse liée à son obsession. Ces rites au début efficaces deviennent moins opérants et s'imposent au malade.

2-5 La névrose post-traumatique ou état de stress post-traumatique (ESPT)

C'est un ensemble de réactions psychiatriques survenant chez des sujets exposés à un stress d'intensité considérable vécu comme une menace à la vie voire comme un danger de mort. Ces manifestations cliniques sont marquées par les cauchemars (qui sont des troubles de sommeil avec des rêves terrifiants ou le patient revit les situations de catastrophes), la traumato-phobie (peur de se retrouver dans les lieux où se produisent les traumatismes), l'irritabilité (tendance à sursauter au moindre bruit, impatience, colère fréquente), la fatigue (manque d'endurance, épuisement au moindre effort), les réactions d'anxiété, les réactions dépressives, la dépendance.

3- Autres symptômes névrotiques.

Dans les névroses on peut aussi avoir les symptômes suivants :

3-1 Les troubles du sommeil.

Dans les troubles du sommeil, on peut avoir les insomnies les hypersomnies et les parasomnies.

Ø Les insomnies : Les insomnies peuvent être définies comme un sommeil insuffisamment réparateur pour permettre un fonctionnement d'urne efficient. On distingue les insomnies primaires(les insomnies des myoclonies périodiques, les insomnies des jambes sans repos) les insomnies secondaires et les insomnies essentielles.

Ø Les hypersomnies : Les hypersomnies sont mal connues car un sujet qui dors trop se plaint moins de son état que le sujet qui ne dors pas.

Ø Les parasomnies : Les parasomnies sont des troubles qui surviennent pendant le sommeil. Parmi ces troubles, on citer le somnambulisme, les terreurs nocturnes de l'enfant ou les cauchemars de l'adulte, les énurésies, la somniloquie, le bruxisme, les mâchonnements et les succions, les coups de pied et de poing, les ronflements.

3-2 Les troubles des conduites alimentaires

Les troubles des conduites alimentaires incluent d'une part l'anorexie mentale et d'autre part la boulimie. Mais il existe d'autres troubles alimentaires.

ü L'anorexie mentale : Dans l'anorexie mentale, on note la classique triade symptomatique des trois A : Anorexie, Amaigrissement, Aménorrhée, à laquelle on devrait rajouter pour porter le diagnostic d'anorexie mentale un quatrième A pour Absence d'autres troubles majeur. (Hardy, 2000).

ü La boulimie : La boulimie est l'absorption exagérée, rapide et compulsive des grandes quantités de nourritures plus sous l'effet d'une contrainte difficilement répressible que sous l'emprise de la faim. C'est aussi une perte de sentiment de satiété avec besoin incoercible d'ingérer les nourritures.

ü Le pica : c'est l'ingestion des substances non comestibles.

ü Le mérycisme : c'est une régurgitation suivie d'une reingestion systématique du bol alimentaire.

ü La potomanie : c'est l'absorption quotidienne d'une quantité anormalement élevée d'eau (une dizaine de litres d'eau) avec pour conséquence la polyurie.

C- LES PSYCHOSES

Le mot psychose vient du mot grec « psyché » qui veut dire âme, esprit et « osis » qui veut dire anomalie. La psychose est donc une anomalie de l'esprit ou de l'âme. Elle peut aussi être définie comme un trouble mental caractérisé par la perte de contact avec la réalité, une désorganisation de la personnalité et la transformation délirante du vécu. Par opposition aux névroses, ce sont les troubles majeurs de la personnalité. Ces affections perturbent la capacité de penser, de percevoir et de juger, ce qui fait que les psychotiques ne réalisent pas qu'ils sont malades (Dictionnaire Médical de l'Infirmier, 2009). Les psychoses peuvent être aigues (quand elles durent quelque semaines à quelque mois, moins de six mois) ou chroniques (quand elles vont au delà de six mois).

1- Les psychoses aiguës

1-1 La Bouffée Délirante Aigue (BDA) ou trouble délirant aigu.

C'est un trouble caractérisé par l'éclosion soudaine d'un délire transitoire généralement polymorphe dans ses thèmes et ses mécanismes. Les signes cliniques sont :

Ø Le mode de début : Leur début est brutal, classiquement « comme un coup de tonnerre dans un ciel serein », parfois à la faveur d'une émotion, d'un surmenage, d'une maladie organique, d'un accouchement (Prudhomme et al)

Ø Le délire hallucinatoire : Le délire est polymorphe et riche dans ses thèmes (persécution, grandeur, possession, influence, empoisonnement, puissance, richesse, transformation corporelle...) comme dans ses mécanismes (intuition, interprétatifs, imaginatifs, illusionnels et richement hallucinatoires). Les idées délirants sont mal enchainées, mal systématisées, le patient ne peut ni les approfondir ni les expliquer, il les livre telles quelles. Il est vécu avec une conviction totale.

Ø L'obnubilation de la conscience : La conscience est légèrement obnubilée, mais le malade reste en communication avec autrui, relativement adapté à l'ambiance, ses propos sont assez compréhensibles ; toutefois il est distrait, a l'air absent, détaché, avec des attitudes méditatives ou d'écoute sans pour autant être confus puisqu'il n'ya pas de désorientation tempura-spatiale.

Ø Les fluctuations de l'humeur : Le plus souvent l'humeur est altérée aussi bien dans le sens de l'exaltation que de la dépression avec tantôt expansivité, euphorie, agitation pseudo-maniaque, tantôt tristesse, anxiété, abattement.

1-2 L'accès confusionnel

La confusion mentale est une altération particulière de la conscience plaçant le malade dans un état intermédiaire entre la lucidité et le coma. Les signes cliniques sont les suivants :

Le début est progressif marqué par une insomnie constante avec des difficultés d'endormissement, des réveils nocturnes fréquents, des cauchemars, des céphalées, une perte d'appétit, des troubles de l'humeur. L'accès confusionnel survient généralement la nuit associant un syndrome psychique et un syndrome somatique.

Le syndrome psychique est fait d'obnubilation, de désorientation temporo-spatiale, d'onirisme. L'état somatique du confus est altéré, le début marqué par les insomnies entrainant une somnolence d'urne et une agitation nocturne, l'anorexie est présente avec des céphalées intenses les signes de déshydratation présents, agavés par l'agitation et le refus de s'alimenter, la tension artérielle est basse, le pouls est accéléré.

1-3 L'accès maniaque

L'accès maniaque est un état de surexcitation des fonctions psychiques caractérisé par l'exaltation de l'humeur et un déchainement des pulsions instinctivo-affectives. Dans l'accès maniaque, on a:

La présentation du malade : il a un visage animé, les yeux brillants, il chante, ri, vocifère avec des mesures de précipitation. Sa tenue est extravagante et débrayée, le contact est facile, discontinu et chao. L'humeur : elle est euphorique et/ou irritable, volontiers instable ; elle est accompagnée d'idées de grandeur. L'excitation psychomotrice : il a une accélération du cour de la pensée marquée par l'abolition des répressions mentales, l'association des idées superficielles, les perceptions non erronées mais trop rapide, la mémoire est déficitaire, l'imagination est exaltée. Le principal symptôme est la fuite des idées. L'agitation est constante pouvant aller jusqu'à l'épuisement physique.

L'état général est troublé, l'insomnie est constante et parfois total, mais le maniaque n'est pas fatigué, sa soif et sa faim ont augmenté mais il maigri, il présente une hyperthermie et une tachycardie modérée.

L'accès maniaque a plusieurs formes cliniques. Dans ces formes cliniques on peut avoir l'excitation maniaque simple ou l'hypomanie, la manie délirante hallucinatoire, la mamie confuse et furieuse, les états mixtes, les manies symptomatiques, et les manies atypiques.

1-4 La psychose puerpérale ou trouble psychique de la grossesse et du postpartum

On rassemble sous le terme de psychoses puerpérales tous les accidents psychiatriques de la grossesse, de l'accouchement, du postpartum et de la lactation (Koupernik et al). Ces accidents psychiatriques peuvent prendre divers aspects allant des troubles névrotiques légers aux psychoses graves.

Il s'agit d'une bouffée délirante polymorphe accompagnée d'un syndrome confusionnel et des troubles de l'humeur qui peuvent être au premier plan. Les symptômes sont labiles et variables dans le temps, la malade oscille entre l'agitation et la stupeur, entre l'indifférence à l'égard de son entourage et la quête de réassurance et d'attention. Elle peut présenter une désorientation, des illusions perceptibles, des fausses reconnaissances, d'insomnie, de plaintes somatiques. L'humeur est dépressive avec une forte tonalité anxieuse, soit euphorique avec excitation motrice et leucorrhéique. Il convient de noter que lors du traitement on doit observer une période de courte séparation entre la mère et l'enfant pour la sécurité de l'enfant, le temps de donner à la mère les soins que nécessite son état.

2- Les psychoses subaiguës ou chroniques

2-1 L'accès mélancolique

Le terme mélancolie est utilisé pour caractériser un état dépressif grave et aigu présentant de grands risques de passage à l'acte suicidaire (Prudhomme et al). C'est un état dépressif franc avec un syndrome thymique et un syndrome général.

Ses manifestations sont dominées par :

§ La douleur morale intense marquée par une souffrance qui aux dires du malade surpasse toutes les douleurs même les plus atroces.

§ L'inhibition psychomotrice qui comporte un appauvrissement des gestes (bradykinésie), des mimiques (paucimimie voire amimie), du débit verbal (bradyphémie), des opérations mentales qui sont ralenties mais pas altérées (ce qui permet de différencier du syndrome confusionnel).

§ Les idées délirantes qui sont les idées de persécution, de préjudice, d'auto-accusation de ruine d'incurabilité, d'hypochondrie pouvant aller jusqu'au syndrome de cotard avec délire de négation d'organes.

§ Les idées suicidaires qui sont plus ou moins exprimées par le patient

§ Les signes somatiques sont variés. On peut ainsi avoir l'insomnie, l'anorexie, la perte ou la baisse de la libido, l'amaigrissement, des céphalées, l'altération de l'état général (Rouillon et al, 2002).

On distingue les formes typiques (dépression simple, mélancolie anxieuse, mélancolie avec inhibition ou stupeur, mélancolies délirantes), les formes atypiques (dépression avec asthénie physique, dépression pseudo obsessionnelles, dépression de l'asthénique, les formes insomniaques, les formes avec agitation), et les formes suivant l'évolution (formes trainantes).

2-2 Trouble bipolaire ou ancienne psychose maniaco-dépressive

On distingue traditionnellement la maladie maniaco-dépressive unipolaire définie comme un trouble de l'humeur d'évolution périodique défini par une succession d'épisodes dépressives majeurs maniaques et la maladie maniaco-dépressive bipolaire définie comme la succession d'épisodes dépressifs et d'épisodes maniaques séparées par des intervalles libres (Hardy ,2000). Actuellement, selon les dossiers consacrés aux classifications actuelles des maladies mentales (DMS IV et CIM 10), on ne parle plus de maladie maniaco-dépressive mais de trouble bipolaire de l'humeur.

Le trouble bipolaire s'exprime par la succession variable dans le temps d'épisodes dépressifs et d'épisode maniaque ou mixte. Ces derniers se caractérisent par la présente conjointe des signes de la série maniaque et des signes de la série dépressive. Une agitation, des idées suicidaires des signes psychotiques accompagnent fréquemment ces états.

2-3 Classification des troubles bipolaires de l'humeur

Selon la DSM IV, on distingue :

v Le trouble bipolaire I qui est défini par un épisode maniaque isolé, un épisode dépressif majeur avec épisode maniaque.

v Le trouble bipolaire II qui se caractérise par un épisode dépressif majeur récurrent avec épisode maniaque.

v Le trouble bipolaire III qui est induit par les médicaments (antidépresseurs) ou des affections médicales générales.

2-4 La schizophrénie

La schizophrénie ou dissociation de la personnalité ou encore discordance intra psychique est une affection mentale chronique grave, assez fréquente atteignant 1% de la population de 15 à 30 ans. Elle se manifeste par :

Mode de début : Le début peut être brutal et s'exprimer sur le mode d'un syndrome délirant aigu (bouffée délirante aigue), d'une dépression dite atypique ou d'un état maniaque dit atypique. Le début peut être également insidieux caractérisé par une phase prodromique qui précède l'émergence d'un tableau franc. Cette phase peut se manifester uniquement par des signes négatifs de retrait social, de perte d'intérêt pour l'école ou le travail, de manque de volonté ou d'émoussement de l'affectivité, d'accès de colère inadaptés aux contextes ou par des signes positifs alors présents sous une forme atténuée. Selon la classification française, la schizophrénie peut se présenter sur plusieurs formes :

· La schizophrénie simple marquée par une baisse de l'intérêt et du dynamisme, un ralentissement, une perturbation affective.

· Les formes hébéphrénique et catatonique marquées par l'absence de délire paranoïde et une prévalence de la dissociation..

· La schizophrénie paranoïde qui est une forme de la maladie regroupant la dissociation et l'autisme avec des expériences délirantes.

· La schizophrénie dystinique avec des troubles de l'humeur fréquents.

2-5 La paranoïa

La paranoïa est à la fois un caractère très répandu chez les hommes pouvant rester dans les limites de la tolérance sociale ou s'en écarter notablement (soit par le biais des troubles de comportement qu'il provoque, soit par l'éclosion d'un type spécial de délire chronique, le délire paranoïde).

La psychose paranoïa est caractérisée par le développement insidieux et de cause interne d'un système délirant durable, inébranlable allant de paire avec la conservation de la clarté, de l'ordre dans la pensée, le vouloir et l'action. Le début de la maladie est très progressif et en continuité avec le profil psychotique du sujet. Le délire s'élabore de façon construite, plausible, logique, et on le dit systématisé. Son mécanisme est l'interprétation délirante des faits en rapport avec le sujet. On peut avoir :

· Le délire d'interprétation ou folie raisonnante qui repose sur un besoin de tout expliquer, de tout interpréter en raison d'un état largué de persécutions.

· Le délire passionnel ou on peut avoir le délire de jalousie, le délire érotomaniaque, le délire de revendication, et le délire de

II-2- ITINERAIRES THERAPEUTIQUES

Selon le Dictionnaire Larousse de poche (2010), un itinéraire peut être défini comme une route à suivre, un parcours ou un trajet.

Une thérapeutique peut être définie comme l'art de traiter une maladie.

Les itinéraires thérapeutiques peuvent donc être définis comme l'ensemble des parcours suivis pour traiter une maladie. En fait, les personnes malades ont généralement recours à divers types de services de santé dont les plus importants comprennent les services modernes de santé offerts par divers agents (infirmier, médecin), l'automédication, les guérisseurs et les tradi-praticiens.

A- LA MEDECINE MODERNE

La médecine moderne encore appelée médecine occidentale peut être définie comme une Science qui a pour objet l'étude, le traitement, la prévention des maladies; c'est l'art de mettre, de maintenir ou de rétablir un être vivant dans les meilleures conditions de santé. La psychiatrie est donc une branche de cette médecine qui étudie et traite les maladies mentales. Elle regroupe en son sein les psychiatres, les psychologues, les infirmiers spécialisés en santé mentale (ISSM). Cette partie de la médecine moderne utilise les traitements médicamenteux et les traitements physiques non médicamenteux ou psychothérapie pour trouver des solutions aux problèmes de santé mentale.

1- Les traitements médicamenteux

Ces traitements sont basés sur des psychotropes qui sont des substances chimiques qui agissent sur le système nerveux en y modifiant certains paramètres chimiques et physiologiques. Ils induisent de perception, de l'humeur et de la conscience. Les psychotropes se repartissent en quatre grands groupes :

Ø Les psycholeptiques ou sédatifs psychiques qui comprennent :

- Les neuroleptiques ou thymoleptiques qui sont indiqués dans le traitement des psychoses aigues et chroniques, des psychonévroses, de certains états psychosomatiques, des sevrages toxicomaniaques, des anxiétés majeurs et des insomnies.

- Les tranquillisants ou anxiolytiques qui sont indiqués dans le traitement des maladies psychosomatiques, des insomnies, des crises d'épilepsie, de la dépression, de l'attaque de panique des sevrages alcooliques, des affections s'accompagnant d'anxiété, de contracture musculaire.

- Les hypnotiques ou somnifères : ils sont indiqués dans le traitement des insomnies, d'épilepsie, de convulsion.

Ø Les normo thymiques ou régulateurs de l'humeur : Ils sont indiqués dans le traitement des troubles bipolaires de l'humeur ou des psychoses maniaco-dépressives, de la dépression, des rechutes de trouble de l'humeur.

Ø Les psychoanaleptiques ou stimulants psychiques. Ils comprennent :

- Les antidépresseurs ou thymoanaleptiques : ils sont indiqués dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs, des troubles anxiétés généralisés des troubles paniques, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des phobies sociales, des états de stress post-traumatiques, des psychoses paranoïaques, des douleurs neuropathiques, des énurésies, des troubles de sommeil et la prévention des rechutes dépressives.

- Les psychotoniques ou no-analeptiques : ils sont indiqués dans les cures de désintoxication et les états de somnolence.

Ø Les psychodysleptiques ou perturbateurs psychiques : Ce sont des drogues utilisées la plupart de temps par les toxicomanes mais peuvent être utilisées à titre thérapeutique.

3 - Les psychothérapies

Les psychothérapies sont le traitement de l'âme par l'âme ayant pour but d'aider le malade à prendre lui-même conscience de la nature de ses difficultés et en trouver lui même la solution, à rendre compréhensible aux malades leur propre comportement, et à faire passer au niveau de conscience les motivations inconscientes. Les psychothérapies sont surtout utilisées dans le traitement des névroses, des troubles de la personnalité ainsi que pour ceux qui rencontrent des problèmes personnels spécifiques. On distingue les psychothérapies individuelles et les psychothérapies collectives. Les psychothérapies individuelles comprennent :

§ La psychothérapie de soutien ;

§ La psychanalyse ;

§ Les psychothérapies comportementales et cognitives ;

§ L'hypnose ;

§ Les thérapies à médiation corporelle.

Les psychothérapies collectives comprennent :

§ Le psychodrame ;

§ Les thérapies systémiques ;

§ Les thérapies familiales ;

§ Les thérapies de couples.

4 - Les traitements « physiques » non médicamenteux

Ils comprennent :

§ L'électro convulsivothérapie ou électrochoc (ECT) ou sismothérapie

§ La photothérapie

§ L'agrypnie ou privation de sommeil ;

§ La stimulation magnétique transcrânienne ;

§ La stimulation cérébrale profonde ;

§ L'insulinothérapie et les cures de sommeil.

B- LA MEDECINE TRADITIONNELLE/PARALLELE/COMPLEMENTAIRE/ ALTERNATIVE

Selon la définition officielle de l'OMS, la médecine traditionnelle se « rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui impliquent l'usage à des fins médicales de plantes, de parties d'animaux et de minéraux, des thérapies spirituelles des techniques et d'exercices manuels (- séparément ou en association -) pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver la santé ». Autrement dit, c'est l'ensemble de toutes les connaissances et pratiques explicables ou non pour prévenir ou éliminer un déséquilibre physique, mental ou social en s'appuyant exclusivement sur l'expérience vécue (Libery, 2009). Ces pratiques sont transmises de génération en génération, oralement ou par écrit. Malgré les campagnes de sensibilisation pour favoriser le recours aux structures de soins de la médecine moderne, l'attachement des populations à la médecine traditionnelle demeure et celle-ci est toujours d'actualité et prend en charge une partie importante de la population tant urbaine que rurale. Cette médecine est donc pratiquée par les tradipraticiens, les guérisseurs, les marabouts, les féticheurs.... On appelle ainsi guérisseur, féticheur, marabout ou tradithérapeute, toute personne reconnue dans sa communauté comme compétente pour dispenser des soins de santé à l'aide de substances végétales ou animales.

Chez l'africain, il n'y a pas de rupture totale entre le monde des vivants et celui des morts ; les ancêtres se perpétuent dans leur descendance, interviennent dans leur vie. Certains cultes permettent la communication entre les deux mondes dans le but «  d'apaiser la colère » de ces ancêtres et de les rendre toujours fière de leur descendance. Dans tous les groupes humains, les dieux, les esprits ou les ancêtres, voire une combinaison de tout cela, représentent des forces dotées d'une charge émotionnelle considérable (Ruratotoye, 2008). Le recours aux forces invisibles se faisant par des rituels. Penser à ce que réclame ou souhaite un dieu ou à ce que veulent les ancêtres, par l'intermédiaire de rituels, provoque des émotions de peur, de culpabilité, mais aussi, à l'inverse, un sentiment de sécurité et un profond réconfort (Libery, 2009); cela construit ainsi d'une manière particulière le psyché de chaque membre d'un groupe. Mais les esprits que ce soit ceux de la nature ou ceux des ancêtres doivent être satisfaits pour ne pas faire entrave aux humains par la maladie ou tout autre malheur. De là, la nécessité du culte des ancêtres, des rituels d'évitement, afin de ne pas déranger les esprits de la nature ou violer leur domaine, ou des cultes de possession, soit pour exorciser, soit pour apprivoiser l'esprit qui dérange un membre de la famille. Etant donné que les maladies mentales sont souvent attribuées à la colère des ancêtres ou des dieux, les rites, les rituels, les cultes des crânes... peuvent constituer des traitements pour ceux qui croient à ces esprits.

Cependant, l'africain croit également en l'existence d'un Dieu omnipotent, omniscient, et omniprésent à qui il fait recours en toute situation. C'est d'ailleurs pour cette raison que dans nos sociétés actuelles, l'Eglise occupe une place de choix dans le traitement des maladies de l'esprit. Les pasteurs thérapeutes des Eglises ont ainsi une fonction particulière au cours de la prise en charge des malades mentaux (Ruratotoye, 2008). Face aux limites de la médecine moderne (elle se concentre sur le soma et le psyché est ainsi négligé), aux effets secondaires des médicaments (qui engendrent d'autres maladies), tout porte à croire que Dieu seul est la solution. En plus, la médecine moderne ne tient pas compte de l'idée ou des représentations que se font les individus des maladies ; Elle s'intéresse seulement à la biologie et oublie les problèmes fondamentaux liés à la personnalité et à ses crises. Ainsi, pour les adeptes de l''eglise, Dieu parait être celui à qui il faut s'adresser en toute confiance en cas de maladie mentale.

On n'ignore pas le climat social de plus en plus tendu ou rien ne semble rassurer personne, la santé économique de plus en plus précaire, les exigences de la performance professionnelle, l'angoisse face à la précarité de l'emploi, les critères de réussite élevés, les fermetures d'entreprises, l'augmentation des familles monoparentales, le taux de suicide toujours croissant, le terrorisme international, ...etc. qui pèsent de tout leur poids sur l'équilibre psychoaffectif de tout un chacun. Face à toutes ces réalités du contexte social, le phénomène des Eglises est fondamental dans la prise en charge des souffrances psychiques. Elles proposent à la société un ensemble de réponses adéquates, auxquelles une collectivité a droit quand elle ne comprend plus rien (Ruratotoye, 2008). Les Eglises étayent leur force d'adhésion sur le fait qu'elles prennent en charge ce que les institutions officielles négligent ou rejettent. Elles sont incontournables pour les réponses qu'elles donnent aux questions existentielles de la société et qui seraient difficilement abordables par la logique médicale occidentale. Ainsi la médecine complémentaire gagne du terrain en répondant de plus en plus aux questions et aspirations symboliques liées à la santé.

Il faut noter que le choix d'un itinéraire thérapeutique ne se fait pas de façon anodin car en plus des facteurs sus cités, plusieurs autres facteurs concourent à leur choix. Un facteur est un élément qui conditionne un résultat. Un déterminant est ce qui décide d'une chose ou d'une action (Le Robert, 2008). Ces deux termes sont donc des synonymes.

Dans le cadre de notre étude, un déterminant est un élément ou un facteur qui décide du choix de l'itinéraire thérapeutique en cas de maladie mentale. Ces facteurs peuvent être d'ordre socio-économiques, sociodémographiques, socioculturels, psychosociaux...

Ø Les facteurs socio-économiques : ce sont des facteurs qui concernent à la fois le domaine social et le domaine économique. La situation économique des individus joue ainsi un grand rôle dans choix de leurs itinéraires thérapeutiques en cas de maladie. C'est ainsi que dans la plupart de cas et surtout dans le contexte Africain, les hôpitaux modernes sont plus fréquentés par les hautes, voire les classes sociales moyennes. La basse classe pour sa part trouve sa place dans les autres médecines dites alternatives. Cette dernière classe ne fait appel à la médecine moderne qu'en dernier ressort, ce qui engendrerait parfois des résistances car le temps d'aller des marabouts aux féticheurs, des charlatans aux tradipraticiens, des Eglises et vis vers sa permet à la maladie qui pouvait être soignée au départ de devenir chronique.

Le coût des soins quant à lui influence la fréquentation des formations sanitaires. En général, les coûts de soins traditionnels sont inférieurs à ceux de la médecine moderne, mettant ainsi la tradithérapie à la porté de toutes les bourses. Il en découle que, toutes choses égales par ailleurs, le choix de la médecine traditionnelle lors d'une épisode de maladie dépendra des avantages comparatifs de ses coûts et surtout de sa flexibilité sur la médecine occidentale. Dans ces conditions, les ménages les plus démunis ont le plus recours à la médecine.

Aussi, l'éloignement géographique des centres de santé du fait des coûts supplémentaires qu'il engendre dans la quête d'une thérapie moderne, influence le type de recours thérapeutique lors d'un épisode de maladie. Cet éloignement influence positivement la demande de la médecine traditionnelle.

Ø Les facteurs socioculturels : c'est tout ce qui est relatif à la structure sociale et à la culture et qui contribue à les caractériser (Larousse Médical, 2010). Comme facteurs socioculturels pouvant concourir au choix d'un itinéraire thérapeutique, nous pouvons avoir :

- La perception qu'on les gens du village Bangang c'est-à-dire l'idée qu'ils se font des sur les maladies mentales ; La perception des individus sur un système de soins, ainsi que sur son efficacité détermine leur recours à ce mode de thérapie. Toutes choses égales par ailleurs, plus un système est jugé compatible avec leurs croyances ou leurs attentes, plus les individus auront recours à ce système.

- La religion : A travers les normes, les valeurs et les pratiques qu'elles véhiculent, la religion est un facteur susceptible d'influencer les perceptions, les attitudes et les comportements des individus concernant le recours thérapeutique. Ainsi, les pasteurs thérapeutes des Eglises occupent de nos jours une très grande place dans la prise en charge des malades mentaux qui croient en leurs pouvoirs de guérison. Il faut aussi noter que les animistes dans leur croyance aux esprits trouvent quelque part satisfaction.

- L'habitude. L'importance particulièrement considérable accordée aux us et coutumes traditionnels par la population en Afrique influence fortement le choix de leurs itinéraires thérapeutiques ; Aussi, les croyances étiologiques des maladies et les normes culturelles entrent en jeu. Ceci est particulièrement vrai en Afrique où dans un contexte de crise économique, les individus ont tendance à se conformer de plus en plus aux us et coutumes traditionnels.

Ø Les facteurs psychosociaux : selon le dictionnaire universel 2001 le terme psychosocial est définit comme tout ce qui est relatif à la psychologie des individus dans leur rapport avec la vie sociale. Ces facteurs expliquent les comportements thérapeutiques des individus à partir de leurs motivations, perceptions, connaissances... .La perception d'un caractère de gravité de la maladie modifie l'attitude des parents. Elle les incite à s'adresser à un recours « spécialisé » plutôt que « domestique » où à ne rien faire. Parmi ces facteurs, nous pouvons citer :

- L'ignorance : (manque de connaissances sur les maladies mentales) ; le niveau scolaire participe dans une très large mesure au choix de l'itinéraire thérapeutique.

- Les préjugés c'est à dire les idées (pour la plupart de temps erronées) qu'ils se font des maladies mentales les orientent plutôt vers les itinéraires thérapeutiques autres que ceux conventionnels.

Ø Les facteurs sociodémographiques établissent un lien entre le comportement thérapeutique et les caractéristiques sociodémographiques telles que l'âge, le sexe, le milieu de résidence, la parité, le niveau d'instruction, le statut socio-économique.

En fait, l'âge et la parité sont des prédicateurs significatifs de l'utilisation des services de santé. Plusieurs études ont montré une relation inverse et linéaire entre l'âge ou la parité et l'utilisation des services de santé maternelle et infantile ou des services de santé en général (Mboko, 2010). Le milieu de résidence quant à lui est d'une manière générale, détermine l'utilisation massive des services de santé modernes par les populations urbaines, et à l'inverse, une plus grande propension des populations rurales à recourir à la médecine traditionnelle ou à l'automédication.

TABLEAU I : MODELE D'ANALYSE

CONCEPTS

DIMENS-SIONS

COMPOSANTES

INDICATEURS

Maladies

mentales

Névroses

-Névrose d'angoisse

Agitation, fatigabilité, irritabilité, perturbation du sommeil, difficulté de concentration

-Névrose phobique

phobies des situations, phobie des objets, des animaux...

-Névrose obsessionnelle

-Les thèmes obsessionnels, les rites et les rituels obsessionnels

-Névrose hystérique

Symptômes hystériques, les manifestations physiques

-Névrose post

- Traumatique

Cauchemars, traumato-phobie, réactions d'anxiété fatigue, dépendance

psychoses

Psychoses aiguës

BDA, psychose puerpérale, l'accès confusionnel

 

Psychoses chroniques

Schizophrénie, paranoïa, troubles bipolaire de l'humeur

 

Troubles de l'humeur

Troubles dépressifs

Détresse, pleurs, dégoût de la vie, anxiété, agitation, ralentissement psychomoteur

Troubles bipolaires

Syndromes dépressifs

Syndromes maniaques

Itinéraires thérapeutiques

Médecine moderne

Services de santé mentale

-Psychologues ;

-Psychiatres ; -Infirmiers spécialisés en santé mentale.

Médecine traditionnelle

Tradithérapeutes

Marabouts/féticheurs

Dignitaires religieux

Pasteurs/prêtres exorcistes

CHAPITRE II: METHODOLOGIE

Notre étude a été réalisée dans la région du Centre Cameroun, à Yaoundé, plus précisément dans communauté Bangang de Yaoundé (COBANGY).

II-2- JUSTIFICATION DU LIEU D'ETUDE

Nous avons choisi de mener notre étude dans la COBANGY pour les raisons suivantes :

- Le discours tenu par les membres de cette communauté sur les maladies mentales ;

- L'absence d'une structure sanitaire moderne spécialisée en santé mentale dans ce village ;

- Nous appartenons à cette communauté, cela devrait faciliter l'enquête du fait de la connaissance de la langue locale.

La COBANGY est l'ensemble des ressortissants du village Bangang qui vivent à Yaoundé. Bangang est un village situé à l'Ouest du Cameroun, plus précisément dans les Bamboutos.

II-3-1- Historique du village Bangang

Bangang fait partie du grand groupe ethnique appelé « Gyemba ». Cette grande ethnie était divisée en deux groupes : Les Gyemba-Est et les Gyemba-Ouest. Comme tous les peuples des grassfields, les Gyemba tirent leurs origines au Soudan (actuel Mali) et auraient suivi les mouvements migratoires pour arriver au Cameroun par le Nord du Nigeria. Plusieurs princes se sont ainsi détachés de ce grand groupe pour aller former des chefferies à l'instar du prince de Bangang. En fait, TATOKBACK puisqu'il s'agit du prince Bangang était un chasseur de renom qui pratiquait la chasse dans une zone retirée, la plaine de Leshyn qui veut dire « glacière » à cause de la pluie, du froid et du vent qui rendaient cette zone austère. Il installa sa première tente à Bu'ngwon qui veut dire « commencement du pays », où il venait sécher les produits de sa chasse et en fit d'ailleurs sa concession. Cet endroit attirant quelques personnes devint d'abord un hameau, puis un quartier et enfin un village. Refoulés par les Foulbés sous l'effet des guerres d'hégémonie et d'asservissement, le groupement Bangang va occuper plusieurs sites suivants avant de s'installer définitivement  à Nzié, actuelle Bangang avec pour premier monarque Fouo patouo qui conduisit le peuple jusqu'ici.

II-3-2- Situation géographique de Bangang

Localement bien connu sous son autre nom Mbeto pour les uns, Mbetouo pour les autres,, Bangang est situé sur le flanc oriental des Monts Bamboutos. Il a la forme d'un « T » renversé et partage sa longue frontière avec Badou, Baleveng,et Balessing dans le département de la Menoua, Batcham, Bamougong, Balathci, Babadjou et Bamessingue dans le département des Bamboutos, Bamock dans le Lebialem. Il s'étend sur une superficie de 135km2 et sa population est estimée à 120000 habitants.

II-3-3 historique de la COBANGY

Le premier regroupement de la COBANGY remonte à 1961. Il s'agissait alors d'une de personnes qui faisait partie intégrante de la Réunion des Ressortissants Bamboutos de Yaoundé. C'est en 1964 que les Bangang sentirent la nécessité de prendre leur autonomie et choisiront d'ailleurs un chef de la communauté. Depuis lors, plusieurs chefs ont eu à diriger cette communauté (neuf chefs de 1964 jusqu' à nos jours). Mais c'est avec le 4ème chef de communauté que commence la mise en place d'une véritable organisation, avec l'élaboration des premiers textes réglementaires et d'une carte administrative de la COBANGY. Face au nombre croissant des Bangang à la capitale et à la nécessité de rapprocher l'administration des administrés, il opta en effet pour une structuration spatiale de la communauté, avec la création des réunions par secteurs géographique de la ville, au détriment des réunions de famille donc la multiplication dénotait une monté en puissance des replis identitaires. C'est donc en 2002 et 2004 que seront mise sur place successivement les statuts et le règlement intérieur de la COBANGY.

II-3-4- Répartition géographique et sanitaire de la COBANGY

Faute d'un foyer pouvant réunir en son sein tous les membres de cette communauté, elle siège dans 13 secteurs repartis à travers toute la ville de Yaoundé. Les deux secteurs où l'enquête doit être réalisée sont situés respectivement à la « CARRIERE » pour le secteur 02 et à «  NSYMEYONG » pour le secteur 09 appartenant respectivement au District de santé de la CITE-VERTE et au District de santé d'EFOULAN.

Le secteur 02 est situé vers le «  carrefour flamenco » et siège précisément en face de la DEUXIEME STATION TOTALE.

Le secteur 09 pour sa part est situé à la nouvelle route NSYMEYON et siège au «  GROUPE SCOLAIRE MAKWANG »

II-3-4- organisation administrative de la COBANGY

Sur le plan administratif, la COBANGY est composée d'une administration centrale, d'une administration décentralisée et d'un certains nombre d'organes statutaires.

ü L'administration centrale comprend :

- Un chef de la communauté assisté de deux adjoints ;

- Un bureau exécutif, dirigé par un secrétaire exécutif assisté de trois adjoints.

ü L'administration décentralisée comprend :

- Les secteurs placés, chacun, sous l'autorité d'un chef secteur, assisté par un bureau de la Réunion des Hommes et celui de la Réunion des Femmes ;

- Les Réunions de Famille et les Groupes Organisés, dirigés chacun par un(e ) président(e ) et un bureau élu en Assemblée.

ü Les différents responsables se rencontrent dans le cadre d'un certains nombre d'organes statutaires dont notamment :

- Le conseil de la Communauté ;

- Le Comité des sages ;

- Le Comité des Femmes et,

- Le Conseil consultatif.

II-3-5- Objectifs de la COBANGY

La COBANGY a pour objectif de faire de la Famille Bangang de Yaoundé une communauté économiquement forte, socialement sécurisée, culturellement épanouie, une communauté où règnent le culte de l'excellence et de l'effort, le culte du travail bien fait, de la solidarité et du partage.

II-4- TYPE D'ETUDE

Notre étude est quantitative de type descriptif et transversal. Elle se propose de chercher à comprendre les différents éléments qui peuvent intervenir lors du choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la COBANGY en vue de proposer des solutions au vue des lacunes rencontrées.

II-5- PRESENTATION ET DEFINITION DES VARIABLES

Dans cette étude, deux types de variables ont identifiés : une variable dépendante ou expliquée et les variables indépendantes ou explicatives.

v La variable dépendante : nous avons défini une seule variable dépendante : le choix de l'itinéraire thérapeutique en cas de maladie mentale. 

v Les variables indépendantes : ce sont des éléments susceptibles d'avoir une influence sur le choix des itinéraires thérapeutiques des maladies mentales par la COBANGY. Ces éléments sont les suivants :

- L'âge qui a trois modalités ;

- Le niveau d'instruction qui est appareillé à quatre modalités à savoir : aucun, primaire, secondaire, supérieur ;

- La religion qui a également quatre modalités : catholique, protestante, églises de réveil, animiste ;

- Le sexe qui a deux modalités : masculin, féminin ;

- Le revenu mensuel qui a trois modalités : moins de50000f Cfa, 50000 à 1000000f Cfa, de 100000f Cfa ;

- La perception de la maladie mentale qui à deux modalités : la mauvaise perception de la maladie, la bonne définition de la maladie ;

- L'origine attribuée à la maladie mentale qui est appareillée à trois modalités : naturelle, mystique, toxicomanie ;

- Le coût des soins qui a deux modalités : très cher, moins cher ;

Il en ressort le tableau suivant :

Tableau II: présentation des variables et modalités

variable dépendante

Modalités

choix de l'itinéraire thérapeutique

médecine moderne

médecine traditionnelle

variables indépendantes

Modalités

Sexe

masculin

Féminin

Age

[20-39]

[40-59]

[60 ans et plus

Niveau d'instruction

Aucun

Primaire

Secondaire

Supérieur

le revenu mensuel

moins de 50000f Cfa

50000 à 100000f Cfa

plus de 100000f Cfa

perception de la maladie mentale

mauvaise perception la maladie

bonne définition de la maladie

l'origine attribuée à la maladie

Naturelle

mystique,

Toxicomanie

les coûts des soins

moins cher

très cher

II-6- TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE

II-6-1- population d'étude

Elle est constituée des membres de la COBANGY

II-6-3- Critères d'inclusion et d'exclusion

Critère d'inclusion : tous les membres de la COBANGY siégeant dans les secteurs choisis pour réaliser l'enquête et qui acceptent librement de participer à l'enquête.

Critère d'exclusion : tous les membres absents le jour de l'enquête et de tous les membres ayant refusé de participer à l'enquête.

II-6-2- Méthode d'échantillonnage

Nous avons utilisé une technique probabiliste, l'échantillon en grappe stratifiée ou en faisceau car nous ne disposions pas d'une liste exhaustive des individus membres de la COBANGY. Cette technique est utilisée pour les recherches étendues ; on divise la population mère en un nombre élevé de groupes. Certains de ces groupes, appelés grappes, sont tirés au sort par la même méthode que l'échantillon aléatoire. La population de ces grappes constitue l'échantillon (Nkoum, 2010)

La COBANGY est estimée à environ à 20000 membres (population-mère) et elle est repartie dans treize secteurs (qui constituent le nombre de groupes). D'après la table d'estimation de l'échantillon de Depelto, une population mère de 20000 habitants correspond à un échantillon d'environ 375 individus. Etant donné que la population de chaque secteur varie de 120 à 200 membres, nous avons utilisé une méthode aléatoire pour tirer deux secteurs dans le but d'atteindre l'échantillon estimatif correspondant à la population mère. La population de ces deux secteurs était évaluée à environ 380 membres. Dans cette même logique, une population mère de 380 personnes correspond à un échantillon de 191 personnes. Pour tirer les deux secteurs nous avons procédé comme suit : Chaque secteur a été ainsi affecté d'un numéro noté sur un bout de papier plié. Tous les numéros (sur les bouts de papier pliés) ont placé dans une boite. La boite a été tournée, secouée plusieurs fois et un enfant de 5 ans a été invité à tirer deux bouts de papier, soit deux numéros. Les secteurs 02 (deux) et 09 (neuf) ont ainsi été tirés au sort.

II-6-3- Taille d'échantillon

Notre taille d'échantillon est ainsi constituée des membres des deux secteurs choisis pour mener l'étude et est constituée de 190 personnes.

II-7- INSTRUMENT DE COLLECTE DES DONNEES

Pou procéder à la collecte des données, nous avons utilisé un questionnaire.

II- 7-1- Description de l'instrument de collecte

Ø Le questionnaire

Il comprend deux (02) parties :

v La note à l'attention des répondants : elle a permis à nos enquêtés d'avoir des renseignements sur le bien fondé de l'enquête, d'être rassuré du caractère anonyme et confidentiel de leurs réponses.

v Le questionnaire proprement dit : elle comporte trois (03) sections et nous a permis de recueillir les informations

- Section 1 : relatives aux caractéristiques sociodémographiques et économiques des répondants, constitués de neuf (08) questions ;

- Section 2 : relatives aux connaissances des répondants sur les maladies mentales, constitué de cinq (05) questions ;

- Section 3 : relatives aux itinéraires thérapeutiques qui peuvent être suivis en cas de maladie mentale, constitué de sept (07) questions.

II-7-3- Pré-test

Dans le but de nous rassurer de la bonne compréhension de l'outil de collecte, une enquête préliminaire a été réalisée dans le secteur 05 auprès de 10 personnes. Après le pré-test notre enquête n'a subi aucune modification qui pouvait traduire une incompréhension du questionnaire. Ce pré-test a été fait le 30 mars 2014.

II-7-2- Validation de l'instrument

Après le pré-test, notre instrument de collecte des données a remplis toutes les conditions et a été soumis à l'appréciation de notre encadreur qui l'a ensuite validé.

II-8- RESPECT DE L'ETHIQUE DE LA RECHERCHE

Dans le souci du respect de l'éthique de la recherche, nous avons utilisé les documents suivants :

ü Une demande d'autorisation d'enquête délivrée par le directeur de l'EPFPMS-R le 28 janvier 2014 et adressée au chef de la COBANGY ;

ü Une autorisation d'enquête signée par le Chef de la COBANGY ;

ü Le consentement éclairé des enquêtés leur rassurant de l'anonymat de leurs réponses (les noms des répondants n'étaient pas mentionnés au niveau du questionnaire) et du caractère purement académique de la présente recherche.

II-9- LIMITES DE L'ETUDE

Notre étude s'est limitée uniquement aux déterminants du choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la COBANGY, nous aurions pu mener l'enquête dans le village Bangang ou dans la Communauté Bangang des autres villes pour la généralisation des résultats.

II-10- DUREE DE L'ETUDE ET DE L'ENQUETE

Notre étude s'est déroulée de décembre 2013 à mai 2014 soit une durée de six (06) mois.

Notre enquête a eu lieu les 06 et le 20 avril 2014.

II-11- DEROULEMENT DE L'ENQUETE

Après avoir obtenu l'autorisation du chef de la de la communauté et des présidents des secteurs où l'enquête devrait être menée, nous nous sommes rendu sur les sites les jours de réunion. Une fois ici, les présidents de secteurs nous ont présenté aux membres de la réunion avant de nous passer la parole l'enquête. Nous avons commencé par leur remercier et après la présentation, nous avons pris le temps pour expliquer l'objet du questionnaire, ses motifs, l'usage qui en sera faite des réponses et surtout du caractère anonyme dudit questionnaire. Après ceci, nous avons distribué les questionnaires aux membres qui les remplissaient eux-mêmes. Pour ceux qui ne pouvaient pas le faire pour une raison ou pour une autre, nous prenions la peine de reprendre les informations données oralement sur la fiche du questionnaire. Chaque membre remettait son questionnaire après l'avoir remplit. A la fin, nous avons pris la parole pour remercier les enquêtés de leur bonne collaboration.

II-12- EXPLOITATION DES RESULTATS

II-12-1 Dépouillement et saisie

Les données ont été saisies à l'aide du logiciel Microsoft Excel et analysées avec le logiciel SPSS Version 16. Les saisies ont été faites à l'aide du logiciel Microsoft office Word 2007.

II-13- PUBLICATION DES RESULTATS

Le document final sera présenté et soutenu devant un jury et après amendement, des exemplaires seront distribués de la manière suivante :

o A l'EPFPMS-R de Yaoundé pour les générations futures.

o Au chef de la COBANGY 

II-14- DIFFICULTES RENCONTREES

Durant notre étude, nous avons rencontré plusieurs difficultés dont les plus probantes sont :

ü Le manque d'information et de statistiques dans notre pays concernant les maladies mentales ;

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS

III-1- IDENTIFICATION DES REPONDANTS

1-1- Genre

Figure1 : répartition des répondants selon le sexe

Le genre féminin est le plus représenté dans les deux secteurs où l'enquête a été menée, 53% soit 101 femmes.

1-2- Age


Figure 2 : répartition des répondants par tranche d'âge

Il ressort de cette figure que la tranche d'âge de 40 a59 est la plus représentée, 66% soit 125 répondants.

1-3- Niveau d'instruction

Figure 3 : répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

Il ressort de cette figure que 7% soit 13 répondants non jamais été a l'école.

1-4- Religion

Figure 4 : Répartition des enquêtés selon leurs croyances religieuses

Il ressort de cette figure que 61% soit 116 répondants appartiennent à la religion catholique.

1-5- Statut matrimonial

Figure 5 : répartition des répondants selon leur statut matrimonial.

Il ressort de cette figure que 82% soit 156 de nos répondants sont mariés.

1-6- taille du ménage

Figure 6 : répartition des enquêtés selon la taille du ménage.

Il ressort de cette figure que 73% soit 138 des répondants ont plus de 4 personnes à leur charge.

1-7- Profession

Figure 7 : répartition des répondants selon la profession

Il ressort de cette que 39% soit 75 de nos répondants sont des commerçants.

1-8- Revenu mensuel

Figure 8 : répartition des répondants selon leur revenu mensuel

Il ressort de cette figure que 46% soit 88 de nos répondants ont un revenu mensuel inferieur ou égal à 50000.

III-2- CONNAISSANCES SUR LES MALADIES MENTALES

2-1- Perception de la maladie mentale

Figure 9 : distribution des répondants en fonction de leur perception de la maladie mentale

Il ressort de cette figure que 45% soit 87 des enquêtés perçoivent la maladie mentale comme une perturbation des fonctions du cerveau.

2-1 Origine de la maladie mentale

Figure 10 : distribution des enquêtés en fonction de l'origine des maladies mentales

Il ressort de cette figure que 49% soit 94 répondants attribuent une origine mystique aux maladies mentales.

2-2 Image du malade mentale

Figure 11 : distribution des enquêtés selon l'image qu'ils se font des malades mentaux

Il ressort de ce diagramme circulaire que 18% de nos répondants voient le malade mentale comme une personne très violente, dangereuse et imprévisible.

2-3 Place d'un ancien malade mental dans la société

Figure 12 : distribution des répondants selon la place qu'ils accordent à un ancien malade mental dans la société.

Il ressort de cette figure que 22% soit 42 de nos enquêtés pensent qu'un malade mental n'a plus sa place dans la société.

2-4 Insertion sociale d'un ancien malade mental

Figure 13 : distribution des répondants selon l'insertion sociale des malades mentaux

Il ressort de ce diagramme circulaire que 62% soit 118 des enquêtés pensent qu'un malade mental peut encore être bien inséré dans la société.

2-5 Réaction face à un ancien malade mental

Figure 14 : distribution des répondants selon leur réaction face à un malade mental

Il ressort de cette figure que 28% soit 52 de nos répondants prennent la fuite quand ils voient un ancien malade mental.

III-3 Itinéraires thérapeutiques

2-6 Possibilité de guérir d'une maladie mentale

Figure 15 : distribution des répondants selon la possibilité de guérison d'une maladie mentale

Il ressort de ce diagramme circulaire que 10% soit 19 des enquêtés pensent qu'on ne peut pas guérir d'une maladie mental.

2-7 Personne idéale pour soigner une maladie mentale

Tableau III : distribution des répondants en fonction de la personne idéale pour soigner une maladie mentale

Personne idéale pour prendre en charge une maladie mentale 

Effectifs

Pourcentages

 
 
 

Personnel soignant

70

36,8

Tradipraticiens

90

47,4

Dignitaires religieux (Pasteurs et prêtres)

15

7,9

Marabouts, féticheurs ou charlatans

6

3 ,2

Pas de réponse

9

4,7

Total

190

100,0

Il ressort de ce tableau que 47% soit 90 de nos répondants pensent que les tradipraticiens sont mieux placés pour soigner une maladie mentale.

2-8 Lieu idéal pour soigner une maladie mentale

Tableau IV: distribution des répondants en fonction du lieu idéal pou soigner une maladie mentale

Lieu idéal pour soigner la maladie mentale

Effectifs

pourcentages

 
 
 

L'hôpital

58

30,5

Eglise

16

8,4

Village

19

10,0

Tradipraticiens, Marabouts, Féticheurs

87

45,8

Pas de réponse

10

5,3

 Total

190

100,0

Il ressort de ce tableau que 46% soit 87 des répondants pensent que chez le tradipraticien est le lieu idéal pour soigner une maladie mentale.

2-10 Raison du choix de la médecine moderne

Tableau V : distribution des répondants en fonction des raisons du choix de la médecine moderne

Raison du choix de la médecine moderne comme itinéraire

 Effectifs

pourcentages

Prends bien en charge les maladies mentales

60

31,6

Milieu approprié pour la prise en charge des maladies mentales

94

49,5

Pas de réponse

36

18,5

Total 

190

100,0

Il ressort de ce tableau que 49,5% soit 94 enquêtés choisissent la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique des maladies mentales parce que c'est un milieu approprié pour la prise en charge des ces maladies.

2-11 Raisons du choix de la médecine traditionnelle

Tableau VI : distribution des enquêtés selon les raison du choix de la médecine traditionnelle comme itinéraire thérapeutique des maladies mentales

Raison du choix de la médecine traditionnelle comme itinéraire

Effectifs

pourcentages

 
 
 

Elle est plus efficace pour le traitement des maladies mentales

96

50,0

Le médicament est moins chère et peux se faire par nature

49

25,8

Elle comprend mieux ce que nous ressentons

34

17,9

 
 
 

Pas de réponse

11

5,8

Total

190

100,0

Il ressort de ce tableau que 50% soit 96 de nos enquêtés choisissent la médecine traditionnelle parce qu'elle est plus efficace dans le traitement des maladies mentales.

2-12 Raison de l'abandon de l'hôpital Jamot Tableau VII: distribution des enquêtés en fonction des raisons de l'abandon de l'hôpital Jamot

Raison de l'abandon de l'hôpital Jamot pour le village

Effectifs

pourcentages (%)

 
 
 

Honte de l'après maladie

11

5,8

Nous avons l'habitude de nous soigner au village

31

16,3

Nous trouvons satisfaction au village

50

26,3

 
 
 

L'hôpital Jamot coute très cher

98

51,6

 Total

190

100,0

Il ressort de ce tableau que 52% des répondants abandonnent l'hôpital Jamot pour se rendre au village en cas de maladie mentale parce qu'ils y trouvent satisfaction.

2-13 Satisfaction dans le choix de l'itinéraire thérapeutique

Figure 16 : distribution des répondants en fonction de la satisfaction dans le choix de l'itinéraire thérapeutique

Il ressort de cette figure que 82% soit 156 répondants affirment être satisfait du choix de leur itinéraire thérapeutique.

2-14 Procédure en cas de non satisfaction dans le choix de l'itinéraire thérapeutique

Figure 17 : Distribution des répondants en fonction de la procédure utilisée en cas de non satisfaction dans le choix e l'itinéraire thérapeutique

Il ressort de' ce graphique que 65% soit 123 enquêtés font une association d'itinéraire thérapeutique en cas de non satisfaction du premier choix.

1. Analyse bivariée (Test de Chi-square)

1.1 Sexe * Itinéraire thérapeutique

Tableau VIII: itinéraire thérapeutique en fonction du genre

 
 
 
 
 
 
 
 

Sexe

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Masculin

Effectif

58

26

84

 
 
 
 
 

%

69,0%

31,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Féminin

Effectif

32

65

97

 
 
 
 
 

%

33,0%

67,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

Il ressort de ce tableau que le genre influence significativement le choix de l'itinéraire thérapeutique à un degré de 1%.

1.2 Niveau d'instruction * Itinéraire thérapeutique

Tableau IX: itinéraire thérapeutique en fonction du niveau d'instruction

 
 

Niveau d'instruction

 

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Primaire

Effectif

30

38

68

 
 
 
 
 

%

44,1%

55,9%

100,0%

 
 
 
 
 

Secondaire

Effectif

36

31

67

 
 
 
 
 

%

53,7%

46,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Supérieur

Effectif

24

12

36

 
 
 
 
 

%

66,7%

33,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Aucun

Effectif

0

10

10

 
 
 
 
 

%

0,0%

100,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

 
 
 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que le niveau d'instruction influence significativement le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de 1%.

1.3 Stat Mat * Itinéraire thérapeutique

Tableau X : itinéraire thérapeutique en fonction du statut matrimonial

 
 
 
 
 

Stat Mat

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Marié

Effectif

78

70

148

 
 
 
 
 

%

52,7%

47,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Célibataire

Effectif

11

11

22

 
 
 
 
 

%

50,0%

50,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Veuf (ve)

Effectif

1

10

11

 
 
 
 
 

%

9,1%

90,9%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

**

 
 
 
 
 

**significativité au seuil de 5%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que le statut matrimonial influence le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 5%

1.4 Profession * Itinéraire thérapeutique

Tableau XI : Itinéraire thérapeutique en fonction de la profession

 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 

Profession

 

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Fonctionnaire ou employé du secteur privé

Effectif

40

14

54

 
 
 
 
 

%

74,1%

25,9%

100,0%

 
 
 
 
 

Commerçant(e)

Effectif

30

40

70

 
 
 
 
 

%

42,9%

57,1%

100,0%

 
 
 
 
 

Femme au foyer

Effectif

10

28

38

 
 
 
 
 

%

26,3%

73,7%

100,0%

 
 
 
 
 

Retraité(e)

Effectif

3

2

5

 
 
 
 
 

%

60,0%

40,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Autres à préciser

Effectif

7

7

14

 
 
 
 
 

%

50,0%

50,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que la profession détermine significativement le choix de l'itinéraire thérapeutique à un degré de 1%.

1.5 Revenu mensuel * Itinéraire thérapeutique

Tableau XII : Itinéraire thérapeutique en fonction du revenu mensuel

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Revenu mensuel

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

- 50 000 FCFA

Effectif

35

49

84

 
 
 
 
 

%

41,7%

58,3%

100,0%

 
 
 
 
 

50 000- 100 000 FCFA

Effectif

22

25

47

 
 
 
 
 

%

46,8%

53,2%

100,0%

 
 
 
 
 

+ 100 000 FCFA

Effectif

33

17

50

 
 
 

%

66,0%

34,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

**

 
 
 
 
 

**significativité au seuil de 5%

Il ressort de ce tableau que le revenu mensuel influence le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 5%.

 
 
 
 
 
 

1.6 Perception de la maladie mentale * Itinéraire thérapeutique

Tableau XIII : Itinéraire thérapeutique en fonction de la Perception de la maladie mentale

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 

Perception de la maladie mentale

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Perturbation des Fonctions du Cerveau

Effectif

67

19

86

 
 
 
 
 

%

77,9%

22,1%

100,0%

 
 
 
 
 

Malédiction, mauvais sort lancé par les sorciers

Effectif

9

44

53

 
 
 
 
 

%

17,0%

83,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Maladie héréditaire

Effectif

10

15

25

 
 
 
 
 

%

40,0%

60,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Possession diabolique

Effectif

4

13

17

 
 
 
 
 

%

23,5%

76,5%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que la perception de la maladie mentale influence significativement le choix de l'itinéraire thérapeutique à un degré de 1%

1.7 Origine de la maladie mentale * Itinéraire thérapeutique

Tableau XIV: Itinéraire thérapeutique en fonction de l'origine de la maladie mentale

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 

Origine de la maladie mentale

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Naturelle

Effectif

46

18

64

 
 
 
 
 

%

71,9%

28,1%

100,0%

 
 
 
 
 

Mystique (par la sorcellerie)

Effectif

18

69

87

 
 
 
 
 

%

20,7%

79,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Consommation des substances psycho actives

Effectif

22

4

26

 
 
 
 
 

%

84,6%

15,4%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

86

91

177

 
 
 
 
 

%

48,6%

51,4%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que l'origine attribuée à la maladie mentale détermine significativement le

choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de 1%.

1.8 Une personne qui a été "folle" peut-elle encore avoir une place dans la société * Itinéraire

thérapeutique

Tableau XV : Itinéraire thérapeutique en fonction de la place d'un malade mental

Dans la société.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 

Une personne qui a été "folle" peut-elle encore avoir une place dans la société

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Oui

Effectif

79

68

147

 
 
 
 
 

%

53,7%

46,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Non

Effectif

11

23

34

 
 
 
 
 

%

32,4%

67,6%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

**

 
 
 
 
 

**significativité au seuil de 5%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que la place d'un malade mental dans la société détermine le choix de l'itinéraire

thérapeutique des maladies mentales à un seuil de significativité de 5%

1.9 si oui peut-elle s'insérer comme tous les autres ou

mis à part * Itinéraire thérapeutique

Tableau XVI : Itinéraire thérapeutique en fonction de l'insertion sociale d'un malade

Mental

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 

si oui peut-elle s'insérer comme tous les autres ou mis à part

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Oui

Effectif

68

48

116

 
 
 
 
 

%

58,6%

41,4%

100,0%

 
 
 
 
 

Non

Effectif

22

43

65

 
 
 
 
 

%

33,8%

66,2%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1.10 Personne idéale pour prendre en charge une maladie mentale * Itinéraire thérapeutique

Tableau XVII : Itinéraire thérapeutique en fonction de la personne idéale pour prendre en charge une maladie mentale

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
 

Personne idéale pour prendre en charge une maladie mentale

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Personnel soignant

Effectif

70

0

90

 
 
 
 
 

%

100,0%

0,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Tradipraticiens

Effectif

90

0

70

 
 
 
 
 

%

0,0%

100,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Dignitaires religieux (Pasteurs et prêtres)

Effectif

0

15

15

 
 
 
 
 

%

0,0%

100,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Marabouts, féticheurs ou charlatans

Effectif

0

6

6

 
 
 
 
 

%

0,0%

100,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

91

181

 
 
 
 
 

%

49,7%

50,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que la personne idéale pour soigner une maladie mentale détermine significativement

le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales à un Seuil de 1%.

1.11 Lieu idéal pour soigner la maladie mentale * Itinéraire thérapeutique

Tableau XVIII: Itinéraire thérapeutique en fonction du lieu idéal pour soigner

la maladie mentale.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Lieu idéal pour soigner la maladie mentale

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

L'hôpital

Effectif

0

58

87

 
 
 
 
 

%

96,6%

3,4%

100,0%

 
 
 
 
 

Eglise

Effectif

3

13

16

 
 
 
 
 

%

18,8%

81,3%

100,0%

 
 
 
 
 

Village

Effectif

3

15

18

 
 
 
 
 

%

16,7%

83,3%

100,0%

 
 
 
 
 
 

Tradipraticiens, Marabouts, Féticheurs

Effectif

84

03

58

 
 
 
 
 

%

0,0%

100,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

90

89

179

 
 
 
 
 

%

50,3%

49,7%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que le lieu idéal pour soigner une maladie mentale un est un élément de

base qui oriente les individus dans le choix de leur itinéraire thérapeutique à un seuil de

significativité de 1%.

1.12 Raison du choix de la médecine moderne comme itinéraire * Itinéraire thérapeutique

Tableau XIX : Itinéraire thérapeutique en fonction des raisons du choix de la

médecine moderne comme itinéraire

Raison du choix de la médecine moderne comme itinéraire

Itinéraire thérapeutique

Total

 
 
 
 
 

Moderne

Traditionnelle

 
 
 
 
 

Prends bien en charge les maladies mentales

Effectif

27

9

36

 
 
 
 
 

%

75,0%

25,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Milieu approprié pour la prise en charge des maladies mentales

Effectif

57

3

60

 
 
 
 
 

%

95,0%

5,0%

100,0%

 
 
 
 
 

Total

Effectif

84

12

96

 
 
 
 
 

%

87,5%

12,5%

100,0%

 
 
 
 
 

Khi-deux

*

 
 
 
 
 

*significativité au seuil de 1%

Il ressort de ce tableau que plusieurs raisons déterminent le choix de la médecine moderne

comme l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales.

CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSION

Notre enquête a porté sur un échantillon de 190 personnes. Il s'agit d'un échantillon représentatif de l'ensemble des membres de la COBANGY. Cette enquête nous a permis de dégager trois grands axes de réflexion à savoir :

· Les caractéristiques sociodémographiques et économiques des enquêtés ;

· La connaissance des maladies mentales ;

· Les itinéraires thérapeutiques des maladies mentales.

IV-1 LES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES DES ENQUETES

Parmi les personnes enquêtées, le genre féminin constitue 53% de notre échantillon alors que les hommes représentent seulement 47% de cet échantillon. Cette différence pourrait s'expliquer au regard de la proportion qu'occupe la gente féminine dans la population mondiale soit 51,5% de femmes contre 48,5% d'hommes (Rapport du recensement général et de l'habitat, 2005). Il faut juste noter que la COBANGY n'échappe pas à cette réalité. Ce grand nombre de femmes pourrait influencer sur les recours thérapeutiques. Les résultats du tableau VII montrent à cet effet que sur les 97 femmes que contient notre échantillon, 65soit 67% ont choisi la MTR comme itinéraire thérapeutique des maladies mentales. Il ressort alors de ce tableau que les femmes plus que les hommes ont tendance à recourir beaucoup plus à la MTR en cas de maladie. Cette observation avait déjà été faite par (Mbouyap, 2002) dans une étude réalisée en 2002 sur le pluralisme thérapeutique et stratégies de sante au Cameroun.

La tranche d'âge de 40 à 59 ans est la plus représentée dans la COBANGY (66% soit 125 répondants). Nous pouvons dire que la population cible de notre étude est constituée en majorité des adultes. L'âge est un élément déterminant du choix de l'itinéraire thérapeutique. Ainsi, plus l'individu augmente en âge, plus il a tendance à recourir aux soins de santé traditionnels (Mbouyap, 2002). Ceci pourrait être dû au fait que les générations les plus anciennes aujourd'hui sont plus imprégnées des valeurs, connaissances et pratiques traditionnelles que les générations récentes.

Par ailleurs, 65% soit 124 de nos enquêtés sont nés et ont grandi en milieu rural. Ceci est d'autant plus vrai puisque nous ne sommes pas dans leur village d'origine. Le grand nombre des Bangang à Yaoundé s'explique par l'une de leurs principales caractérisques qui est la mobilité spatiale (Dzogning). Leur présence à Yaoundé s'expliquerait par des migrations définitives qu'ils effectuent soit à la recherche des établissements scolaires pour les uns, du travail pour les autres, pour exercer les activités comme le commerce, ou pour le travail en ce qui concernent les salariés cadres de l'administration, des entreprises privées et parapubliques.

Il ressort de la figure 3 que 36% soit 69 de nos répondants ont le niveau secondaire, suivi de 20% soit 38 répondants qui ont le niveau supérieur. Par contre, 37% soit 70 de nos répondants ont le niveau primaire suivi de 7% soit 13 de nos répondants qui n'ont jamais été à l'école ; ce qui a rendu la collecte très difficile. Nous avons ainsi été obligés de traduire les questions en langue locale (le Ngiemba) pour faciliter la compréhension et pour espérer avoir de bons résultats. L'instruction favorise la rupture avec certaines pratiques sanitaires traditionnelles et l'adhésion à la culture occidentale. L'adhésion aux croyances étiologiques et à la thérapie traditionnelle est plus accentuée chez les personnes non instruites (Mboko, 2010). Les résultats de Khi-deux du tableau VIII montrent d'ailleurs que 100% des répondants qui n'ont aucun niveau d'instruction ont choisi la MTR comme itinéraire thérapeutique alors que alors que 67% des répondants ayant atteint le supérieur ont choisi la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique des maladies mentales. Le niveau d'instruction détermine donc le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 1%.

Pour ce qui est de la religion, 61%soit 116 répondants appartiennent à la religion catholique, suivi de 29% soit 55 personnes appartiennent à la religion protestante. 4% soit 7 enquêtés appartiennent aux églises de réveil. Ce qui veut dire que la majorité de nos répondants pratique une religion. La religion à travers les normes, les valeurs et les pratiques qu'elle véhicule est un facteur susceptible d'influencer la perception, les attitudes et les comportements des individus concernant les recours thérapeutiques (Mboko). L'influence de la religion sur le choix de l'itinéraire thérapeutique va donc dépendre du groupe auquel on appartient. Ainsi, les chrétiens ont tendance à recourir beaucoup plus à la médecine Occidentale alors que l'Islam est favorable à la MTR.

Parmi les personnes enquêtées, 82% soit 156 répondants sont mariés, 6% soit 11 répondants sont veufs (ves). L'analyse bivariée du tableau IX nous a permis de voire que 53% des mariés font recours à la médecine moderne alors que alors que 91% des veufs (ves) font recours à la MTR. Ainsi, nous pouvons conclure que le statut matrimonial détermine le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 5%. Par contre 73% soit 138 des enquêtés ont plus de quatre personnes en charge. Cela signifierait tout simplement que Dieu a exaucé la prière à lui adressée par le tout premier chef du groupement Bangang (Fouo-Ngang) lors de la consécration de ce village en ces termes : « Dieu très haut créateur de tout....fais que l'homme et la femme accouchent jusqu'à leur intestin grêle, que la fécondité soit sans mesure » (MJEEBAR, 2012)

Pour ce qui est de la profession, 29% des répondants sont des fonctionnaires ou des employés du secteur privé ; c'est d'ailleurs ce qui expliquerait le nombre plus élevé des Bangang à Yaoundé. Ils s'y rendraient notamment pour le travail en ce qui concerne les cadres de l'administration publique, des entreprises privées et parapubliques et aussi pour exercer les activités comme le commerce. (Dzogning). 39,5% des enquêtés sont des commerçants. Ce grand nombre des commerçants dans la COBANGY pourrait s'expliquer en termes de don voulu par Dieu à ce peuple. En fait ceci voudrait tout simplement dire que la parole de bénédiction prononcée par Fouo-Ngang le tout premier chef Bangang à la fin de l'exhortation de Dieu pour la bénédiction de ce village en ce terme « notre richesse sera... ..le commerce » s'est accomplie (MJEEBAR, 2012). Il ressort en fait du tableau XI que 74% des fonctionnaires font recours à la médecine moderne en cas de maladies mentales alors que 57% des commerçants font recours à la MTR. Ceci pourrait une de plus se justifier par la stabilité du revenu (les fonctionnaires ont un revenu stable alors que les commerçants ont un revenu mensuel pas très fixe). Ce tableau nous permet alors de voir que la profession influence le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 1%.

En ce qui concerne le revenu mensuel, 46%soit 88 enquêtés disent avoir un revenu mensuel inferieur à 50000F Cfa. Ce qui pourrait expliquer que les membres de cette communauté sollicitent beaucoup plus la médecine traditionnelle pour le traitement des maladies mentales, parce que qu'elle est moins chère et que le payement peut se faire par naturel. Il ressort du tableau XII que 58% des répondants ayant un revenu mensuel de moins de 50000F Cfa choisissent la MTR comme itinéraire thérapeutique alors que 66% des répondants ayant qui ont un revenu mensuel sup à 10000F Cfa choisissent la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique. Nous pouvons conclure que le revenu mensuel détermine le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 5%. La même observation avait été faite par Libéry en 2009

IV-2 CONNAISSANCE DES MALADIES MENTALES

Pour ce qui est de la définition de la maladie mentale, 46% soit 87 enquêtés seulement ont donné une bonne définition de la maladie mentale. Par contre, le reste soit 54% ont donné une mauvaise définition de la maladie mentale et ceci de la manière suivante : malédiction ou un mauvais sort lancé par les sorciers (32%), maladie héréditaire (13%), possession diabolique (9,5%). Ceci pourrait s'expliquer par le manque de connaissances réelles et d'informations sur les maladies mentales par les membres de cette communauté. En fait la perception que les individus ont d'une maladie influencerait le recours thérapeutique. Les résultats du tableau XIII vérifient cette hypothèse. Il ressort en fait de ce tableau que 78% des répondants ayant donné une bonne définition de la maladie mentale ont choisi la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique alors que 83% des répondants qui ont donné une mauvaise définition de la maladie mentale ont choisi la MTR comme itinéraire thérapeutique. Aussi, 35% seulement des enquêtés ont attribué à la maladie mentale une origine naturelle. A coté de ceux-ci, 49,5% soit 94 répondants ont attribué une origine mystique à la maladie mentale. Notons que la même observation avait été faite dans une étude similaire menée en Côte d'Ivoire par Libery en 2009 où 43,2% des enquêtés attribuaient une origine mystique à la maladie mentale. Dans le contexte africain, l'origine attribuée à une maladie détermine l'itinéraire thérapeutique à suivre. Cette origine attribuée dépend le plus souvent du processus de socialisation. Ainsi, selon Diakite et al (1993), «  les maladies attribuées à des facteurs surnaturels ne peuvent être traitées que par la médecine traditionnelle et le recours aux guérisseurs ou aux devins et en aucun cas par la médecine moderne ». L'analyse du tableau XIV confirme cette idée. Il ressort en fait de ce tableau que 72% des répondants qui ont attribué une origine naturelle à la maladie mentale ont choisi la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique alors que 79% des répondants ayant attribué une origine mystique à la maladie mentale ont choisi la MTR.

Il ressort de la figure 13 que 18% soit 35 de nos enquêtés ont du malade mental l'image d'une personne très dangereuse qu'il faut éviter à tout prix ; 15% soit 28 enquêtés pensent que c'est une personne que l'on doit enfermer ou enchainer. La même observation avait déjà été faite par Malboeuf en 2011 qui affirmait que « Ce sont les familles qui payent pour faire attacher leurs malades. Et s'ils sont battus et privés de nourriture, c'est parce qu'on croit ainsi les calmer et chasser le démon ». Ceci contribue d'avantage à la stigmatisation des personnes qui souffrent d'une telle maladie. Le malade mental est donc empreint d'une connotation péjorative et reste marqué par sa dangerosité, son imprévisibilité, sa violence et son immoralité (Wisal, 2012). Ce qui est déplorable est que cet image persiste chez la plupart des gens même quant ces malades parviennent à retrouver la guérison. Cette stigmatisation influencerait beaucoup le recours aux soins de santé mentale car cela peut amener les membres de cette communauté à aller se soigner dans leur village où ils sont sans nul doute mieux acceptés et ne revenir qu'après le traitement, pour espérer au moins leur insertion et leur acceptation dans leur lieu de résidence une fois au retour.

A la question de savoir si un malade mental pouvait encore avoir sa place dans la société 78% soit 148 enquêtés ont répondu par l'affirmative. Ce soutien, cette disponibilité ou cette tolérance sociale envers les malades mentales les offrent des supports sociaux infaillibles pouvant jouer sans doute un rôle majeur dans l'induction d'un meilleur pronostic. Par contre 22% soit 42 enquêtés affirment qu'un malade mental ne peut plus avoir sa place dans la société. A ce propos, Malboeuf en 2011 affirme que «Quand les symptômes deviennent trop visibles, la communauté est dépassée, explique ». Ceux-ci stigmatisent, rejettent et excluent de la société les malades mentaux ; ce qui pourrait être à l'origine des rechutes, de l'aggravation de leur état de santé, du suicide qu'on observe le plus souvent chez ce genre de malade et même du trop plein de « fou » dans nos rues. Ceci pourrait également être à l'origine de l'augmentation du taux de suicide qu'on observe chez les malades mentaux. Par ailleurs il ressort du tableau XV que 54% des répondants qui pensent que le malade mental peut encore avoir sa place dans la société ont choisi la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique alors que 68% des répondants qui pensent que le malade mental ne peut plus avoir sa place dans la société ont choisi la MTR ; on dirait que quand il n'ya pus rien à perdre, on se confit au traditionnel.

Il ressort de la figure 16 que 27% des répondants prennent la fuite quant ils croisent sur leur chemin un malade mental. Ceci pourrait encore une fois de plus s'expliquer par le manque des connaissances et d'informations du public sur ces maladies car s'il pouvait avoir en idée que la maladie mentale est une maladie comme toutes les autres, de telles réactions n'existeraient pas. Cela constitue une de forme de discrimination à l'égard de ces malades. A coté de ceux-ci, 47% des répondants affirment dirent bonjour à un malade mental quant ils le croisent sur leur chemin mais tout en se tenant sur leurs gardes. Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'ils ont du malade mental l'image d'une personne dangereuse et imprévisible et violente.

IV-3 ITINERAIRES THERAPEUTIQUES

De la figure 17, il ressort que 10% des enquêtés affirment qu'on ne peut pas guérir d'une maladie mentale. A propos de ceci, Gureje et Alem (2000) déclarent que « les responsables des grandes orientations pensent souvent qu'une maladie mentale est la plupart du temps incurable ». C'est ce qui justifierait le nombre croissant des malades mentaux dans nos rues car se disant qu'on ne peut les soigner, les familles concernées les ignorent, les rejetent, bref, les excluent de leur cadre social. Au contraire, 89% de nos enquêtés affirment qu'il est possible de guérir d'une maladie mentale. Du tableau III, il ressort 47% de nos enquêtés pensent que la personne idéale pour soigner une maladie mentale est le tradipraticien. Il ressort du tableau VI que 50,5% des répondants ayant choisi la médecine traditionnelle affirment faire ce choix parce qu'elle est plus efficace pour le traitement des maladies mentales. En fait, «  la plupart des études menées sur le traitement des maladies mentales dans le monde en développement démontrent que les stratégies préconisant le transfert des soins vers le personnel de santé non spécialiste présente de nombreux avantages » (Wikram). A cet effet, la thérapie interpersonnelle ( traitement psychologique de la dépression) appliqué dans les zones rurales en Ouganda en est un parfait exemple. Des essais aléatoires ont été effectués sur des soins prodigués par des non spécialistes et les résultats obtenus ont été très efficaces. Par contre, 26% des répondants affirment choisir cet itinéraire parce qu'elle est moins onéreux et que le payement peut se faire par nature. C'est une raison de plus qui confirme que la situation économique influence le recours thérapeutique. La figure 18 montre que 38% seulement des répondants pensent que le personnel soignant des hôpitaux psychiatriques est mieux placé pour soigner une maladie mentale. Il ressort du tableau IV que 46% des enquêtés pensent que le lieu idéal pour prendre en soin une maladie mentale est chez le tradipraticien alors que 30,5% des répondants pensent que l'hôpital psychiatrique est le lieu idéal pour soigner ces maladies. Selon le tableau V, 49,5% des répondants ayant choisi la médecine moderne affirment faire ce choix parce que ces hôpitaux prennent bien en charge ces maladies (36%) et parce que c'est un milieu approprié pour la prise en soin de ces maladies (49,5%).

A la question de savoir pourquoi ils abandonnent l'hôpital Jamot qui est ici à côté pour aller loin au village se faire soigner, 52% des enquêtés ayant choisit la médecine traditionnelle déclarent abandonner cet hôpital parce qu'il est très cher. Ceci pourrait se justifier par la situation économique des membres de cette communauté car d'après notre étude, 45% des enquêtés ont un revenu mensuel inferieur à 50000F Cfa, 73% ont plus de (04) enfants en charge. Nous sommes tous d'accord qu'avec ce revenu mensuel et vue leurs charges, il n'est pas facile pour eux de se soigner en milieu hospitalier. En fait les personnes les plus défavorisées économiquement sont celles qui ont le moins accès aux services de santé (Gureje et Alem, 2000). Par contre 16% des répondants déclarent abandonner l'hôpital Jamot juste parce qu'ils ont l'habitude de se faire soigner au village. Cet abandon pourrait se justifier par une désaffection des hôpitaux qui peut être due à la qualité de l'accueil et les conditions d'attente dans les hôpitaux des grandes villes.

26% soit 50 répondants affirment abandonner cet hôpital parce qu'ils trouvent satisfaction au village. Ceci pourrait tout simplement confirmer l'efficacité de la médecine traditionnelle dans ce domaine de la santé. La même chose avait été observée dans une étude menée à Yaoundé par Mbouyap en 2002 sur le pluralisme thérapeutique

De la figure 23, il ressort que 82% soit 156 répondants trouvent satisfaction dans le choix de leur itinéraire thérapeutique quel qu'il soit alors que 13% ne trouve pas satisfaction dans leur choix. 65% des personnes enquêtés font une association des itinéraires thérapeutiques quant ils ne sont pas satisfait jusqu'à l'obtention de la guérison. Par contre 30% changent tout simplement d'itinéraire thérapeutique quant ils ne sont pas satisfaits.

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

CONCLUSION

Notre travail avait pour objectif d'identifier les éléments qui déterminent le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la COBANGY. Dans l'optique d'atteindre cette objectif nous nous sommes proposés de recenser les membres de cette communauté selon leurs caractéristiques sociodémographiques et économiques, d'identifier leurs connaissances sur les maladies mentales et d'identifier les différents itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans cette communauté. Les hypothèses suivantes ont été émises : H-1 Les caractéristiques sociodémographiques et économiques déterminent le choix des itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans la Communauté Bangang de Yaoundé. H-2 Les connaissances des membres de cette communauté sur les maladies mentales participent au choix des leurs itinéraires thérapeutiques en cas de maladie mentale. H-3 La COBANGY emprunte la médecine traditionnelle comme itinéraire thérapeutique pour le traitement des maladies mentales.

Il ressort de cette étude que 53% des répondants sont de sexe féminin, que 66% ont un âge compris entre 40 et 59 ans, que 37% ont un niveau scolaire primaire alors que 7% n'ont jamais été à l'école, que 94% pratiquent une religion, tous ces éléments déterminant fortement le choix de l'itinéraire thérapeutique ; ce qui confirme notre première hypothèse. Par contre, 54% des personnes enquêtés ont donné une mauvaise définition de la maladie mentale. 49,5% des répondants attribuent une origine mystique à cette maladie ; ce qui confirme notre deuxième hypothèse. 47% des répondants pensent que les tradipraticiens sont mieux placés pour le traitement des maladies mentales et 46% des répondants pensent que la MTR est la plus indiquée pour soigner ces maladies ; ce qui confirme notre troisième hypothèse. Nous référant à ces résultats obtenus, nous pouvons relever que plusieurs éléments influencent le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales parmi lesquels :

· La perception de ces maladies

· L'origine que les individus attribuent à cette maladie

· La religion

· La situation économique

· Le niveau d'instruction

· L'image qu'ils ont du malade mental

· Le coût élevé des soins dans les structures hospitalières spécialisées en santé mentale

Au vue de qui précède nous pensons que les actions suivantes peuvent être entreprises pour remédier à cette situation.

SUGGESTIONS

PROBLEMES

CAUSES

CONSEQUNCES

PISTES DE SOLUTION

ACTEURS

Mauvaise perception de la maladie mentale

Manque de connaissances sur les maladies mentales

- Adoption des solutions inappropriées face à ces maladies

- Stigmatisation des malades mentaux

- Organiser les séances d'IEC sur les maladies mentales dans les structures sanitaires.

- Mettre en place des programmes incitatifs pour mobiliser les populations

Le personnel de santé en collaboration avec le chef de la communauté

La stigmatisation des malades mentaux

Mauvaise image que les individus ont du malade mental et la mauvaise perception des maladies mentales

Le rejet, l'exclusion, la non insertion, la discrimination et les inégalités sociales

- Sensibiliser le public sur les maladies mentales et sur les violations des droits de l'homme faites sur les malades mentaux à travers les moyens de communication

- Mettre sur pied des spots publicitaires sur les maladies mentales et leur PEC comme on le fait pour les autres maladies

-personnel soignant

-les médias - le chef de la communauté

Insuffisance ou le manque des structures modernes spécialisées en santé mentale

Mauvaise politique de santé mentale

- Recours des populations aux structures de soins non spécialisées (à la médecine traditionnelle)

- Déficit de traitement

-Insérer les services de santé mentale au niveau des structures de santé

- Affecter dans les structures des soins le personnel spécialisé en santé mental

MINSANTE

Déficit de traitement

-Le coût élevé des soins

Augmentation du nombre des malades mentaux dans nos rues

- Associer les tradipraticiens au traitement des maladies mentales

- Créer un cadre formel d'exercice de la MTR qui définit le statut de tradipraticiens et un code déontologique pour cette profession

MINSANTE

Fréquentation insuffisante des hôpitaux modernes et spécialisés

- la qualité d'accueil et des soins

- les coûts élevés des soins

l'abandon des hôpitaux pour les autres services de soins

- Améliorer la qualité de l'accueil et des soins dans les hôpitaux psychiatriques

- Réduire les coûts des soins dans nos hôpitaux

Les responsables des hôpitaux

REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGES :

1- CHATILLON O., GALVAO F., 2002, pedo-psychiatrie, éd Vernazobres- Grego, paris

2- CHRISTOPHE P., CHANTAL J.M, BEATRICE B., 1995, Soins aux personnes atteintes d'affections psychiatriques, éd Maloine, Paris

3- HARDY-BAYLE Ch., 2000, Psychiatrie, éd Doin Paris

4- KAPLAN H.I., SADOCK B.J., (SD), Manuel de psychiatrie clinique, éd Maloine Paris 117-118

5- KOUPERNIK C., LÔO H., ZORIFIAN E., précis de psychiatrie, éd Flammarion, paris

6- PRUDHOMME Ch., MOUGIN J., BUFFET Ch., soins infirmiers aux personnes atteintes d'affections psychiatriques, éd Maloine, paris

7- ROULLON F.,  DAVID M., GAUBERT V., 2002, psychiatrie (les aides mémoires du Diplôme d'Etat d'Infirmier), éd Vernazobres-Grego, Paris 2002

8- Nkoum B.A, 2010, Initiation a la recherche : une nécessité professionnelle,Yaoundé, PUCAC

9- DZOGNING A., 2010, De Bangang à Yaoundé la COBANGY (Communauté Bangang de Yaoundé)

10- MJEEBAR, 2012, (Mouvement des Jeunes Elèves et Etudiants Bangang pour le Rénouveau), Histoire du peuple Bangang, Tome I

11- Dictionnaire le petit Robert 2008

12- Dictionnaire Médical de l'Infirmier, 2009

13- Larousse Médicale : Encyclopédie Médical de la famille, 1991

14- Larousse médical, 2010

WEBOGRAPHIE :

15- DIAKITE B.D., DIARRA T., TRAORE S., (1993), «Recours aux soins et consommation médicale dans le quartier de Bankoni», in : J. Brunet-Jailly (éd.), Se Soigner au Mali, Paris.

16- GUREJE O., ALEM A., Elaboration des politiques de santé mentale en Afrique, 2000, en ligne sur http:// phpwhqlibdoc.who.int/recueil_articles/.../RA_2000_3_110-116_fre.pdf' consulté le 20 Mars à 19H

17- LIBERY J., 2009, itinéraires thérapeutiques des schizophrènes à Abidjam en ligne sur http://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2009-5-page-461.htm

18- Malboeuf M.C., 2011, santé mentale en Afrique: briser les chaînes de la maladie, en ligne sur https://twitter.com/mc malbeouf consulté le 20 Mars à 19H30min

19- Mbouyap K. Y., 2002, pluralisme therapeutique et strategies de sante au cameroun.

20- Mboko. S, 2010, Diagnostic post conflictuel des recours thérapeutiques au Congo Brazzaville, en ligne sur http://www.cnsee.org/index.php? consulté le 18 Déc. à 18H

21- Rapport de conférence ministérielle européenne de l'OMS sur la santé mentale tenue à HELSINKI en Janvier 2005, en ligne sur www.cairn.info/sante-internationale--9782724611724-page-169.htm consulté le 18 Déc. à 18H

22- Rapport du recensement général et de l'habitat en 2005

23- RURATOTOYE B., 2008, la fonction psychothérapeutique des églises chrétiennes

Nouvelles au Rwanda âpres le génocide des tutsi en 1994, en ligne sur http://1.static.e-corpus.org/download/notice_file/2126531/RURATOTOYE.pdf

24- Wikipédia

25- WIKRAM. P, santé mentale dans les PVD : passé à une réflexion innovante, en ligne sur http//www.ishtm.ac.uk

26- WISSAL CHERIF, HEND ELLOUMI, AFEF ATEB, FATHI NACEF, MAJDA CHEOUR, JEAN LUC ROELANDT, AUDE CARIA, 2012, Représentations sociales de la santé mentale en Tunisie, en ligne sur http://www.latunisiemedicale.com/article-medicale-tunisie.php?article=2072

ANNEXES

ANNEXE 1 : NOTE A L'ATTENTION DES REPONDANTS

Cher(e)s répondant(e)

Dans le cadre de l'élaboration du mémoire de fin de formation en vue de l'obtention du Diplôme d'Etat en soins Infirmiers, nous avons l'honneur de soumettre à votre attention une enquête portant sur «les déterminants du choix de l'itinéraire thérapeutique maladies mentales dans la communauté Bangang de Yaoundé ».

Nous vous prions de répondre avec sincérité à toutes nos questions et vous assurons que vos réponses ne sauraient porter préjudice, l'anonymat étant requis pour garantir leur caractère confidentiel. Nous vous remercions d'avance pour votre franche et sincère collaboration.

ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE

MODULE I : LES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES

M1 Q1 : Sexe

1-Masculin

2-Féminin

MI Q2 : Age

1-[20-39]

2-[40-59]

3-[60 et plus

MI Q4 : Niveau d'instruction

1-primaire

2-Secondaire

3-Supérieur

3-Aucun

MI Q5 : Religion

1-Catholique

2-Protestante

3-Animiste

4-Eglises de réveil

5-Autres à préciser.............................

MI Q6 : Statut matrimonial

1-Marié (e)

2-Célibataire

3-Veuf (Ve)

MI Q7 : Nombre d'enfant en charge

1-[0 à 3]

2-[4 et plus

MI Q8 : Quelle est votre profession

1-Fonctionnaire ou employé du secteur privé

2-Commerçant (e)

3-Femme au foyer

4-Retraité (e)

5-Autres à préciser..................................................................

MI Q9 : A combien pouvez-vous estimer

votre revenu mensuel ?

1-Moins de 50000f

2-Entre 50 et 100000f

3-A 100000f et plus

MII : CONNAISSANCES DES MALADIES MENTALES

MII Q1 : Qu'est ce qu'une maladie mentale ?

1-c'est une perturbation des fonctions du cerveau 2-C'est une malédiction, un mauvais sort lancé par les sorciers 3-C'est une maladie héréditaire 4-C'est une possession diabolique (mauvais esprits) 5-Autre à préciser.....................................................................................

MII Q2 : Quelle peut être l'origine d'une maladie mentale ?

1-Naturelle (comme toutes les autres maladies) 2-Mystiques (par la sorcellerie) 3-Consommation des substances psycho actives

MII Q3 : Quelle image avez-vous d'un malade mental ?

1-C'est une personne très dangereuse qu'on doit éviter 2-C'est une personne qu'on doit enfermer ou enchaîner 3-C'est un malade comme tous les autres qu'il faut soigner

MII Q4 : Est qu'une personne qui a déjà été « folle » peut encore avoir sa place dans la société ?

1-Oui

1-Non

MII Q5 : Si oui, est ce qu'elle peut : 1-Se marier et fonder sa famille 2-Travailler 3-Etudier ou enseigner 4-Etre encore considéré comme avant

1-Oui 2-Non 1-Oui 2-Non 1-Oui 2-Non 1-Oui 2-Non

MII Q5 :Qu'est ce que vous faites quant vous croisez sur votre chemin un malade mental ou quelqu'un qui a déjà eu une maladie mentale ?1-Vous prenez la fuite 2-Vous lui dites bonjours tout en tenant vos gardes 3-Vous passez simplement pour ne pas attirer son attention 4-Autre à préciser........................................................................................

MODULE III : ITINERAIRES THERAPEUTIQUES

MIII Q1 : Pensez-vous qu'on puise guérir d'une maladie ?

1-Oui 2-Non

MII Q2 : Quelle est la personne idéale pour prendre en charge une maladie mentale ?

1-Le personnel soignant

2-Les tradipraticiens

3-Les dignitaires religieux (pasteurs et prêtres) 4-Les marabouts, les féticheurs et les charlatans 5-Autre à préciser..................................................................................

MIII Q3 : Quel est le lieu idéal pour soigner une maladie mentale ?

1-L'hôpital

2-L'église

3-Son village

4-Chez les tradipraticiens/marabouts/féticheurs

MIII Q4 : Pourquoi choisissez-vous l'hôpital ou la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique ?

1-Elle prend bien en charge les maladies mentales 2-C'est un milieu approprié pour la prise en charge de ces maladies 3-Autre à préciser........................................................................................

MIII Q5 : Pourquoi choisissez-vous la médecine traditionnelle comme itinéraire thérapeutique ?

1-Elle est plus efficace pour le traitement des maladies mentales 2-Le traitement est moins cher et peut se faire par nature 3- Elle comprend mieux ce nous ressentons

MIII Q6 : Est-ce que vous trouvez satisfaction dans le choix de vos itinéraires ?

1-Oui 2-Non

MIII Q7 : Si non, que faites-vous quant vous n'êtes pas satisfait ?

1-Vous changez d'itinéraire 2-Vous associer les autres itinéraires jusqu'à obtenir la guérison

ANNEXE 3 : AUTORISATION DE RECHERCHE

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACCRONYMES v

LISTES DES FIGURES vi

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES ANNEXES viii

RESUME ix

ABSTRACT x

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I: PROBLEMATIQUE 2

I - ENONCE DU PROBLEME 3

I -1 QUESTIONS DE RECHERCHE 8

I -2 OBJECTIF GENERAL 8

I -3 OBJECTIFS SPECIFIQUES 8

I -4 HYPOTHESES DE RECHERCHE 9

II- DEROULEMENT DES CONCEPTS 10

II-1- LES MALADIES MENTALES 10

A- LES TROUBLES DE L'HUMEUR 10

B- LES NEVROSES 11

C- LES PSYCHOSES 14

II-2- ITINERAIRES THERAPEUTIQUES 20

A- LA MEDECINE MODERNE 20

B- LA MEDECINE TRADITIONNELLE/PARALLELE/COMPLEMENTAIRE/ ALTERNATIVE 23

CHAPITRE II: METHODOLOGIE 29

II-1- CHOIX DU LIEU D'ETUDE 29

II-2- JUSTIFICATION DU LIEU D'ETUDE 29

II-4- TYPE D'ETUDE 32

II-5- PRESENTATION ET DEFINITION DES VARIABLES 32

II-6- TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE 34

II-7- INSTRUMENT DE COLLECTE DES DONNEES 35

II-8- RESPECT DE L'ETHIQUE DE LA RECHERCHE 36

II-9- LIMITES DE L'ETUDE 36

II-10- DUREE DE L'ETUDE ET DE L'ENQUETE 36

II-11- DEROULEMENT DE L'ENQUETE 37

II-12- EXPLOITATION DES RESULTATS 37

II-13- PUBLICATION DES RESULTATS 37

II-14- DIFFICULTES RENCONTREES 37

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS 39

III-1- IDENTIFICATION DES REPONDANTS 39

III-2- CONNAISSANCES SUR LES MALADIES MENTALES 44

CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSION 57

IV-1 LES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES DES ENQUETES 58

IV-2 CONNAISSANCE DES MALADIES MENTALES 61

IV-3 ITINERAIRES THERAPEUTIQUES 63

CONCLUSION ET SUGGESTIONS 65

CONCLUSION 66

SUGGESTIONS 67

REFFERENCES BIBLIOGRAPHIE 69

ANNEXES 72

ANNEXE 1 : NOTE A L'ATTENTION DES REPONDANTS 73

ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE 74

ANNEXE 3 : AUTORISATION DE RECHERCHE 77

TABLE DES MATIERES 78






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984